[solleana]

Notre Bourricot nous refait le coup du relativisme qu’il adore et qui se confond avec un anti-intellectualisme primaire. Cela consiste à dire, on réfléchit mais pas trop et c’est surement ce qui gangrène encore largement le monde de l’animation et qui empêche sa pleine reconnaissance et la constitution d’une plus grande légitimité.

un enfant de 6 ans est forcément comme ci comme ça : s’il ne l’est pas, il n’est pas “normal”. Là je pense qu’on est en plein dedans.

Là on est en plein dans le scientisme alors forcément! SI tu te bases sur des théories pourries et normalisantes mieux vaut en effet ne rien étudier, ne rien penser mais l’ensemble des connaissances scientifiques ne relèvent pas de cette forme de scientisme!

Ou le très stérotypé fille/garçon. On achète des poupées pour les filles, on fait du foot avec les garçons… On les a enfermés dans des boîtes.

Mais ça ça n’a rien à voir avec la pensée scientifique c’est l’expression des préjugés qui doivent justement être combattus par une connaissance émancipatoire…

[ludou]

Attention Bourricot, là tu réfléchis et tu es à la limite de l’analyse….! :content:

N’empêche que, je suis pas d’accord quand tu dis qu’aujourd’hui c’est :

-tout tenter d’expliquer, tout métodologiser, tout réglementer, tout analyser sans laisser aucune part à l’inexplicable. Et dans ce cas là on est déphasé aussi. Je m’explique. On fait des groupes d’âge parce qu’on repère des besoins mais on va plus loin : un enfant de 6 ans est forcément comme ci comme ça : s’il ne l’est pas, il n’est pas “normal”. Là je pense qu’on est en plein dedans.

La réglementation, certes… ( 😡 ), mais observer l’être humain et en déduire des besoins, un processus de développement biologique (physique, psychologique et sociologique tant qu’à faire), c’est pas forcément les enfermer dans des cases!! Je ne dis pas que ça ne se fait pas, mais si on t’écoutait, tout le monde qui travaille dans le milieu de la petite enfance ou de l’enfance utilise un tableau avec écrit :

6-8 ans -> tel stade -> tel besoin -> faire ceci
…

Je pense (j’ose espérer) que les adultes concernés ont la capacité de s’informer, de s’instruire sur ce sujet sans pour autant en déterminer une conduite systématique à suivre…

[Simon]

Justement,

Tu ne peux pas te contenter du projet éducatif. Il s’agit d’intentions et aucunement d’objectifs. Une intention n’est pas évaluable. Et surtout cette intention là qui part d’un postulat de fait vérifié. Un groupe par nature socialise les individus.

C’est donc à toi directeur à formuler des objectifs qui se définissent comme mesurés dans le temps, concrets, pratiques et évaluables. Quels éléments vas-tu mettre en place pour renforcer, canaliser, réguler la socialisation?

Comment vont se passer tes repas, couchers, levers, activités, temps autres?
Quelle place pour l’enfant dans le groupe?
Quel place du groupe d’enfants dans l’ACM?
Quelle place pour l’aculte?

[amuelle]

Merci tout d’abord pour vos réponses

Je suis loin d’être sûr que chercher à expliquer, analyser, décortiquer la socialisation soit très pertinente. A chaque situation, son explication. Les facteurs sont autant différents que d’individus présents.

Je cherche plutôt à comprendre la notion de socialisation et ensuite à essayer de l’évaluer puisque c’est un objectif de l’organisateur

Bourricot a écrit:
A trop théoriser les fonctionnements de relation qui existent en ACM, on oublie très vite l’essentiel à mon avis.

Je pense qu’on est plutôt dans un déficit de théorisation actuellement plutôt qu’un excès. De plus J.Houssaye est un chercheur. Mais justement si on peut faire le lien entre une recherche et une application concrète sur le terrain, cela me parait important.

[Simon]

Il y a deux extrême :

-ne rien vouloir comprendre, ne pas observer, ne pas en discuter : on est dans le déni et on risque forcément d’être déphasé face à ce qui peut se présenter. C’est plus trop d’actualité on a progressé, mais peut être sommes-nous allé trop loin…

-tout tenter d’expliquer, tout métodologiser, tout réglementer, tout analyser sans laisser aucune part à l’inexplicable. Et dans ce cas là on est déphasé aussi. Je m’explique. On fait des groupes d’âge parce qu’on repère des besoins mais on va plus loin : un enfant de 6 ans est forcément comme ci comme ça : s’il ne l’est pas, il n’est pas “normal”. Là je pense qu’on est en plein dedans.

Et après on s’étonne que nos projets ne collent pas, ne fonctionnent pas, que les enfants sont turbulents. Parce qu’on se fait une représentation d’eux qui est iréelle, on attend d’eux des choses extraordinairement dures : Un enfant à tel âge ça doit être comme ça et pas autrement. Ou le très stérotypé fille/garçon. On achète des poupées pour les filles, on fait du foot avec les garçons… On les a enfermés dans des boîtes.

[DIR-PTR]

Bourricot a écrit:
…
Je suis persuadé que la majeure partie de ce qui se passe en ACM au niveau des relations, des comportements échappe complètement à notre contrôle et même à notre capacité de conscience.
…

alors, parce que quelque chose existe “naturellement” il ne faudrait pas s’en occuper et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Pour ma part, je me berce encore de l’illusion que le type de rapports que je mets en place avec mon équipe (animation et service) et les enfants à quelques effets.

En quoi la continuelle obligation de réajustement est-elle la preuve de ce que tu avances ?

[Simon]

A trop théoriser les fonctionnements de relation qui existent en ACM, on oublie très vite l’essentiel à mon avis.

Ca n’a rien d’un objectif la socialisation puisqu’elle est de fait. Et mettre des objectifs grandiloquents derrière chaque acte de la vie en ACM, c’est nous donner beaucoup d’importance.

Je suis persuadé que la majeure partie de ce qui se passe en ACM au niveau des relations, des comportements échappe complètement à notre contrôle et même à notre capacité de conscience.

La preuve est qu’on est constamment en obligation de réajuster nos fonctionnements face aux individus qui se présentent à nous. Du coup, il n’existe pas une théorie plus valable qu’une autre et surtout pas une méthode plus légitime qu’une autre surtout sur la question de la socialisation.

Je suis loin d’être sûr que chercher à expliquer, analyser, décortiquer la socialisation soit très pertinente. A chaque situation, son explication. Les facteurs sont autant différents que d’individus présents.

[ronan]

L’intérêt du livre de Jean Houssaye est qu’il s’intéresse à la socialisation en accueil collectif de mineurs alors que ce qu’explique Amuelle c’est la socialisation au sens large.

Jean Houssaye défend la position selon laquelle c’est le pouvoir de décision des enfants en acm qui est l’élement le plus important permettant de favoriser la socialisation.
Il base ses théories sur des observations très fines des relations et de l’évolution des relations au sein d’un groupe d’enfant. Il utiliser pour cela des sociogrammes (il me semble que c’est le terme mais je n’ai pas le livre sous les yeux).
Pour lui la socialisation passe par trois étapes : l’aculturation (qui correspond à l’approche de Durkheim), la personnalisation (le fait de prendre en compte les besoins de chaque enfant) et l’individualisation qu’il rattache au pouvoir de décision.

[XXYYZZ]

Avé Amuelle et bienvenue sur le forum de planetanim.
Je vais essayer d’être le plus concret possible.
Dans l’organisation et le fonctionnement de ton centre tu peux contribuer à développer la socialisation des enfants:
A table les enfants peuvent apprendre à servir les autres, à aller chercher l’eau le pain à débarasser etc.
Au nivau des jeux collectifs savoir respecter les règles du jeu, savoir perdre fait partie de cet objectif.
Sensibiliser les mineurs à respecter les locaux et le matériel, garder les lieux propres.
Dans les chambres éviter de réveiller ceux qui dorment par le réveil échelonné par exemple.
Trouver une forme d’organisationoù les plus grands peuvent aider les petits.
Développer l’esprit de camaraderie et la solidarité.
Ce ne sont que quelques exemples qui me vienne à l’idée rapidement.. Tu peux certainement en trouver d’autres. Penses y lors de l’éléboration de ton PP.
Tu n’as pas besoin de chercher de grands mots ni d’invoquer les mannes de tel ou tel grand chercheur pédagogique.

[enadiras]

Salut !

Je pense qu’il est important d’aller chercher le sens des mots. Comme disait Rabelais, “science sans conscience n’est que ruine de l’âme”. Un directeur qui se pose des questions sur la valeur des mots, est un directeur qui pourra soulever des questions de pédagogie dans le relationnel et le montage d’activité de son équipe. C’est important ! si on veut que l’animation ne se transforme pas en activisme, il faut se poser ces questions.

On ne demande pas aux directeurs de rédiger un lexique, mais quand on en vient à écrire un projet, un bilan, le sens des mots, la forme de l’écrit, en dit parfois plus sur la personne que de long discours.

enfin, je crois

[m]

amuelle a écrit:

Tout cela est complexe à comprendre : est-ce que on demande à un directeur, un animateur, de comprendre ces notions de socialisation ? J’ai l’impression que plus je creuse la notion, plus il y a de subtilités.

Ne suffit-il pas de fréquenter un groupe de pairs pour se socialiser. Le fait pour un enfant de partager des activités, des moments de la vie quotidienne avec d’autres enfants lui permet de se socialiser. Il n’y a rien à faire de particulier pour cela. Il est donc inutile de se fixer un objectif particulier par rapport à cela.

Voilà, qu’en pensez-vous ?

Salut Amuelle

je pense pas qu’on demande aux anim’s dirlos de comprendre ça ,mais connaître ces grands courants de pensée permettent davantage de saisir son action dans un cadre plus restreint du centre de vacances ,donc ça peut être utile .

Ces théories ne sont pas pour moi des sciences exactes et bon nombre d’entre elles ne vont pas dans le même sens d’ailleurs ,mais le fait de les connaître permet de se forger ses propres convictions , surtout aprés ses propres expériences pratiques .

“”””””Ne suffit-il pas de fréquenter un groupe de pairs pour se socialiser. Le fait pour un enfant de partager des activités, des moments de la vie quotidienne avec d’autres enfants lui permet de se socialiser. Il n’y a rien à faire de particulier pour cela. Il est donc inutile de se fixer un objectif particulier par rapport à cela.””””””””

C’est clair que tu ne pourra pas évaluer sa socialisation à long terme , mais sa socialisation dans une durée limitée (celle du séjour) , celle la on peux non ?

en gros poser des objectifs et des moyens axés sur l’apprentissage de la vie en collectivité dans le respect des spécificités de chacun pendant un séjour ,c’est évaluable à mon gout.
Et s’enquérir de l’impact (meme trés limité ) d’un séjour sur la socialisation globale d’un jeune doit y etre transposée .

A plus

[solleana]

Sur ce thème, il est possible de consulter cet ouvrage de Houssaye:

http://www.amazon.fr/Cest-beau-comme-colo-socialisation/dp/2905642866/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1231231408&sr=8-2

[amuelle]

[amuelle]

Bonjour

je sors de formation Bafd où on nous a fait réfléchir sur nos valeurs. C’était intéressant et j’ai donc envie de creuser quelques objectifs éducatif qui sont dans le projet de mon organisateur afin de bien comprendre ce qu’il y a derrière les mots. Je m’interesse pour le moment au fait que les centres de vacances “favorisent la socialisation”

J’ai fait quelques recherches sur internet et voici où j’en suis dans la réflexion. je serais intéressé par vos avis, notamment pour faire le lien entre la théorie et l’application concrète sur un centre.

Des idées résumées à partir de lecture sur internet :

La socialisation est le processus par lequel on apprend et on intériorise les modèles, les normes, le langage, les codes sociaux, les valeurs qui nous permettent de nous intégrer dans la société.

Un des premiers penseurs sur le sujet a été Durkheim qui pensait que chaque génération doit se socialiser sur la base des modèles culturels transmis par la génération précédente. Il voit la socialisation comme un processus de transmission unilatéral, contrainte. (la société fait l’individu)

Piaget donne un rôle plus actif à l’individu lors de l’apprentissage des codes sociaux et des valeurs morales. Pour Piaget, c’est le contact avec les autres (enfants et adultes) et ensuite la coopération (dans le jeu par exemple) que l’enfant sort de son égocentrisme, apprend à considérer le point de vue des autres et s’intègre au groupe.

L’enfant et plus tard l’adulte a une capacité d’interprétation de ce qu’il apprend, de contestation, de proposition et a une action sur le socialisateur (le dernier enfant d’une famille n’est en général pas éduqué de la même manière que le premier, les enfants apprennent l’informatique à leurs parents, un animateur, un directeur de cvl évoluent dans leurs objectifs pédagogiques…)

Pour Bourdieu, la socialisation favorise la reproduction sociale. Les enfants d’ouvriers continuent à être ouvriers. Il y a une forme de déterminisme dans la socialisation.

Pour une nouvelle génération de sociologues, ll faut prendre en compte les différents milieux d’appartenance, de vie d’une personne. Une personne appartient à plusieurs groupes : la famille, le travail, les pairs. Il y a donc des formes de socialisations différentes. L’influence de ces différents milieux varie au fil de l’histoire. Ainsi certaines institutions ont maintenant moins d’influence : l’église, les syndicats, les partis politiques. La télévision jouerait un rôle de plus en plus important dans la socialisation.

La fréquentation des pairs joue un rôle important dans la socialisation.

Le jeu favorise la socialisation. Le jeu est une activité libre, non imposée et donc lorsque l’on joue on n’est pas dans un schéma où on obéit à des normes, des valeurs, on n’est pas dans le déterminisme, donc on prend du recul avec le déterminisme

Ce que ça m’amène à penser :

Tout cela est complexe à comprendre : est-ce que on demande à un directeur, un animateur, de comprendre ces notions de socialisation ? J’ai l’impression que plus je creuse la notion, plus il y a de subtilités.

Ne suffit-il pas de fréquenter un groupe de pairs pour se socialiser. Le fait pour un enfant de partager des activités, des moments de la vie quotidienne avec d’autres enfants lui permet de se socialiser. Il n’y a rien à faire de particulier pour cela. Il est donc inutile de se fixer un objectif particulier par rapport à cela.

Voilà, qu’en pensez-vous ?

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