L’âge rose de l’animation ou c’était mieux avant

  • Ce sujet contient 98 réponses, 21 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par jetty, le il y a 13 années et 4 mois.
19 sujets de 81 à 99 (sur un total de 99)
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  • #122163
    Matim
      @matim

      Autre piste possible pour expliquer le “ressenti” exprimé par les animateurs :

      Enquête qualité de l’emploi anim

      j’avais trouvé cette étude assez intéressante et même si elle a 3 ans je ne pense pas qu’elle soit caduque notamment le passage sur l’ “appréciation de l’évolution du métier” et “les attentes de négociations collectives”…

      #122177
      jetty
        @jetty

        Je termine mon post :

        Il y a quinze en arrière dans ma région les animateurs pro étaient très rares.
        La plupart des animateurs volontaires étaient comme moi lycéens ou étudiants parfois quelques mères de famille du village où avait lieu le CLSH, c’était un petit job d’été.

        Aujourd’hui, dans ma région les périsco, les services jeunesse, les associations type CSC -MJC, des assoc prestataires de service répondant à des appels d’offre pour des AL se sont développées. Tout ceci crée de l’emploi souvent de façon précaire. Et je rejoins l’un de vous qui disait: aujourd’hui un jeune de 19 ans qui va en Mission Locale pour chercher un boulot qui dit aimer le foot et s’occupper du petit cousin a toutes les chances de se voir proposer une formation de type BAFApour trouver du travail en tant qu’animateur.

        L’animation est devenue une voie d’insertion professionnelle. Tout un chacun peut être animateur vu qu’il faut du monde pour faire tourner ces AL.

        Or je pense qu’il y a une vingtaine d’années les postes étaient moins nombreux de ce fait il y avait moins de candidats, les personnes qui accédaient à des fonctions d’animation avaient souvent une autre formation professionnelle et souvent déjà un bagage de vie. Quand je rencontre des “vieux de l’animation” proches de la retraite , la plupart ont une formation initiale manuelle ( coiffeur, menuisier…) rares sont ceux à n’avoir fait que de l’animation dans leur vie.

        Là où je te rejoins Moilapa c’est que cette démocratisation des services s’est effectué de façon hallucinante souvent sous la pression d’élus avec le soutien finncier des CAF et CG. A une époque beaucoup de communes voulaient un périsco. Maintenant, les CAF commencent à vouloir rationnaliser, regrouper des services tout en se dégageant au fur et à mesure. Les services de l’Etat finance sur des “projets” répondant souvent à de vues à court terme. Les priorités changeant parfois d’une année sur l’ autre.

        Le monde associatif qui est aussi composé d’anciens élus locaux, d’élus actuels ou de futurs élus, de syndicalistes a de sérieuses difficultés pour se positionner face à leurs homologues de la ville, du CG, de la CAF, de l’Etat… La visée à long terme n’est pas souvent de mise… On oublie qu’une subention de 25 000 euros reconductible tous les ans ca couvre peut être un poste une année (suivant coment on paye son salarié ) mais que l’année prochaine….

        #122181
        jetty
          @jetty

          Hello,

          Merci de vos réponses à cette interrogation… pour cause de préparation de concours j’ai un peu délaissé le forum ces derniers jours.

          A Moilapa: J’aime bien ton fil à teneur historique, après come toute histoire l’interprétation les conclusions sont celles de son auteur.
          Pour répondre à un de tes premiers posts non je n’étais pas encore animatrice dans les années 80 j’étais plutot “bénéficiaire”/”usagère” de l’animation proposée à l’époque. Et étant enfant dans ces années 80 je retiens trois qatre choses: un centre où j’allais entre 4 et 9 ans basé en pleine forêt. J’ai des souvenirs assez précis de cache cache, jeu de piste, guirlande en papier crépon etc… J’ai aussi quelques souvenirs désagréables: l’impression d’avoir été parquée avec d’autres gamins de mon âge certaines années, les temps “calmes” long et pénible, le fait de vouloir construire une cabane plus loin dans la forêt une année on a pu pas l’autre.
          Entre 6 et 12 ans j’ai fréquenté un autre centre de loisirs. tous les matins piscine. Mon seul souvenir : les jambes du mono qui du bord me dit ” on fait la course toi dans l’eau moi sur le sol” pas terrible comme souvenir, beaucoup de cris, pas de copain très mauvais souvenir.
          Le dernier centre là on était plutot fin des années 80. Un premier centre avec des activités de consommation posées ca et là un peu par hasard : ” escalade, spéléo,équitation ” Une activité soi disant artistique ” danse et chant” assez nulle dans le contenu, la boum, des jeux à la con ( type bisous-claques…), un camping où les anims s’amusaient entre eux et s’occuppaient pas de nous.

          Après entre 94 et 2009, niveau animateur j’ai vu de tout. des excellents très rares, des moutons, des andouilles de première catégorie, des pleurnichards, des qui avaient toujours la patate, des qui avaient de l’autorité, d’autres moins etc…

          Je ne souscrit pas à l’idée que les animateurs d’il y a dix quinze vingt ans en arrière étaient plus “professionnels”, plus “responsables” ou plus “imaginatifs”.

          #122237
          moilapa
            @moilapa

            1985 : des MJC ferment. En leur coupant les subventions, les mairies laissent la place à une “formule” plus facile à contrôler. Recommence ce qui c’était passé au niveau de l’Etat. Les filières territoriales de l’animation ne sont que le pendant de la professionalisation façon brevet d’Etat de l’animation. Tout ça n’est qu’un désir de contrôe politique. Donc : création des offices municipaux jeunesses dans les mairies, nouveaux types d’accueil socio-culturels…
            sur les MJC : celles qui survivent abandonnent l’idée de projet éducatif. On pense à présent “rentabilité”, marché concurentiel. Elles deviennent où des entreprises de spectacle, où des vendeuses d’ateliers “à la mode”. Les MJC n’ont absolument plus rien à voir avec la lointaine idée d’éducation populaire. Quand je travailais ces années là en tant qu’intervenant pour des MJC (fin 80-90), il n’a jamais jamais été question d’éducatif. Le seul soucis était de remplir ces ateliers jeunes. Jamais il n’a été question d’autre chose.

            ”Les associations d’éducation populaire qui demeurent dans une relation contractuelle avec les municipalités, dans la mesure où les activités qu’elles proposent au public se trouvent en concordance avec les choix des élus, reçoivent des subventions correspondantes. C’est ainsi que leur part de contestation, de contre-proposition se perd dans la “politique du porte-monnaie”.

            Voilà ce qu’a donné la décentralisation au niveau de notre domaine.
            On parle beaucoup à cette époque de “crise de l’engagement”. Certes la jeunesse a changé dans une société individualiste, mais ce que sont devenus ces lieux d’animation purement commerciaux, sans idéologie, ne pousse pas vraiment à se questionner ou à défendre quelque idéal. L’animateur n’est qu’un salarié.

            ”Les associations d’éducation populaire sont devenus “couleurs muraile” de façon à ne plus être dépendante de l’alternative politique.”

            “L’appui fiancier offert par l’Etat aux grandes fédérations n’a ni renouvelé ni augmenté leur audiance. L’appel aus ressources privées a évacué tout discours porteur d’utopie, qui est pourtant le carburant de l’éducation populaire”.

            Voilà exactement ce que certains nous disons ici sur le forum depuis des mois, des années; ni plus ni moins.

            Voici ce que dit Jean-Marc Roirant, secrétaire général de la Ligue de l’enseignement (un des mouvements historiques) rapporté par Bernard Cassen (cofondeur d’ATTAC) :

            ”On a critiqué les syndicats et les partis. Mais la vie associative, elle aussi, s’est disqualifiée. Nous la la Ligue, nous nous sommes professionnalisés, nous sommes en partie devenus des gestionnaires et souvent des “sous-traitants de l’impuissance publique”.

            Qui est le mieux placer que le patron de la plus emblématique fédération du socio-culturelle pour dire ça ?

            Voilà en quoi il ne faut pas chercher des solutions dans l’animation socio-culturelle telle qu’elle exitse. Voilà pourquoi il faut oeuvrer à l’effrondement de ce système, se débarasser de ceux qui ont accompagné cette politique de limaces.

            L’éducation populaire est ailleurs.

            Je continuerai avec les années 80 plus tard…

            #122238
            moilapa
              @moilapa

              ”Dés les années 70, le terme d’éducation populaire commence à avoir dans l’opinion publique une connotation de quelque chose de démodé, de daté. Cette appréciation qui perdure, et s’amplifie dans la décennie suivante…”

              ”En fait, un certain nombre d’organismes et de mouvements qui se réfèrent explicitement à l’éducation populaire tendent à une certaine forme d’obsolescence, comme si la démarche d’éducation populaire n’en finissait pas de courir après son temps. Comme si les mouvements traditionnels n’avaient pas su anticiper les mouvements de la société. Ils ont été créés à des périodes historiquement marquées ; le pouvoir des fondateurs, toujours présents auc bureaux des mouvements d’élections en élections, n’autorise que peu d’évolutions en matière programmatique et plus encore en matière de prévision et d’anticipation. Si les idées, les valeurs que porte l’éducation populaire restent actuelles, leur expression, les formes de son combat peuvent apparaîtres désuètes et politiquement limitées à gauche”.

              ”Ces organisations se sont installées dans le paysage français, elles sont devenues des institutions. Alors les mouvements d’éducation populaire des années 1980 font-ils encore de l’éducation populaire ? Ils restent, sans aucun doute, capables d’analyser finement les évolutions en cours de la société. (…) Ils participent, en quelque sorte, d’une politique de service public. Principalement pour tout ce qui est de l’ordre des oeuvres complémentaires de l’école. (…) Mais leur existence semble dépendre largement de l’appui des pouvoirs publics, tant par la sélectivité des subventions, par les focntionnaires qui leur sont mis à disposition que parles relations étroites qu’ils nouent avec les admnistrations. “

              C’est encore plus vrai aujourd’hui. L’animation socio-culturelle n’est plus qu’une gigantesque garderie dans le meileur des cas, un service public au même titre qu’une crêche. Et dans le pire, des boîtes qui n’ont d’autres ambitions que vendre leurs produits ; colo, séjours, garderies, formations. En choisissant comme marketing l’attrait pour la société de consommation : quad, min-moto et autres merdes qui font le quotidien de tous ces organsimes.

              ”Il n’est pas sûr que cette situation de dépendance, de connivence avec l’Etat, les propositions, les actions de ces mouvements d’éducation populaire soient en concordance avec les formes de citoyenneté en gestation qu’ils perçoivent et qui sont au centre des combats sociaux et culturels existants. La force d’inertie qui emporte les mouvements, comme toute institution bien installée, ne leur permet que difficilement de concevoir des révisions radicales de leur système de décision et leurc choix d’action face à l’urgence et à le dimension des problèmes qui pourraient les concerner.”

              D’où l’incompréhension de certains ici quand ils n’arrivent pas à comprendre en quoi défendre le CEE par exemple (en tant que système dans le contexte actuel et non comme idéologie) est totalement incompatible avec l’idée d’Education populaire.

              #122243
              moilapa
                @moilapa

                Les associations se tournent alors vers un autre marché : les villes.

                Le champs social devient un territoire où les expériences se multiplient. Pas seulement autour des “grands ensembles”

                Annéés 60 toujours : la place de la femme va bouleverser la société, et donc avoir des raisonnances dans l’utopie “éducation populaire” forcément liée à cette histoire de France

                1960 : mouvement français pour le planning familial : le planning familial fait évidemment partie de cette idéale “éducation populaire”. Pour ce qu’il a d’émancipation. Pour ce que le contrôle de sa sexualité pour la femme va apporter. C’est d’ailleurs en ça que tous les organismes d’obédiance religieuse (Scouts…) ne font pas partie de l’éducation populaire, de cette idée d’émancipation de l’individu et des peuples.

                1964 : “la place de l’enfant”, thème cher aux Francas. Tout à fait au centre des préoccupations aujourd’hui encore, je crois, chez les Francas. Avec, il me semble, ce “même “slogan” placardé sur leurs affiches.
                Cette réflexion sur la place de l’enfant dans la cité, dans la société… qui pose la question alors du rôle de l’adulte vis à vis de l’enfant !!!
                Autant cette place de l’enfant a été pensé, réfléchie, étudier… autant celui de l’adulte vis à vis de l’enfant…

                1974 : la majorité électorale passe à 18 ans

                1979 : premier conseil municipal d’enfants. (l’idée ci-dessus de la place de l’enfant dans la cité) Mais aussi, après les premières expériences que l’on peut penser engagées, sans doute des réflexions électorales et des calculs stratégiques pour les mairies.

                C’est aussi une période où commence le délir sécuritaire. Notamment dans les colos.
                ”L’Etat prenant en charge de plus en plus les divers aspects de la vie sociale, engage corrélativement de plus en plus sa responsabilité. Il se trouve contraint d’éditer des normes, des règlements, des directives qui finissent par dénaturer complètement les jeux les plus simples par un surcroit de précautions à prendre et de formalités à remplir. Plus de la moitié des textes législatifs et réglementaires publiés dans le bulletin officiel du ministère de JetS concernent la sécurité. “

                Idées déjà avancées sur le forum, notamment au travers des témoignages des “vieux” animateurs de la vidéo sur les 30 ans du “diplome d’animateur” à l’université de Bordeaux . Mais aussi dans les discutions ailleurs sur le forum.
                Avec cette remarque : plus il y a de lois, moins on est capable de dire si en telle circonstance on est pas “hors-la loi (puisqu’on ne sait pas ce qui a été légiféré). Cela entraîne : où un immobilisme craintif, ou cela permet de présenter comme “sûr” des “on m’a dit que”. Et moins paradoxalement (!!!) on fait appel à la responsabilité des individus (sauf du point de vue de la justice !!!)

                A ce moment du livre, suit une réflexion sur les rapports aux média de l’éducation populaire (télé…) et la critique de la culture des “mass média”.
                J’en retiendrais juste (parce que cette réflexion fait partie de l’éducation populaire) : “Mais dans les années 70 et au-delà, on peut penser que les pouvoirs d’argent installés dans les médias et les industries culturelles ont repoussé sur d’étroites marges le bouillonement d’une action culturelle qui veut se donner sinon des buts éducatifs, du moins les moyens d’une réflexion critique. ”

                4ème partie : les années 80-2000 intitulée “Usure institutionnelles, limites et tentatives de rebonds des modèles installés

                #122251
                moilapa
                  @moilapa

                  Années 60

                  J’espère qu’il y a quand même des personnes ici capables d’aller au delà juste de “c’était mieux avant” ou “c’est mieux maintenant”. Que au delà de citer des auteurs d’avant JC, on est capable en tant qu’intervenant dans le socio-cutlturel, d’avoir par exemple une réflexion sur l’obligation de scolarité jusqu’à 16 ans intervenu en 1967 qui a changé la donne vis à vis des ados : entrée dans le monde du travail repoussé, école et temps de vacances, forte influence d’une culture entre pairs…
                  Ce “temps mort” des jeunes, qui inquiète la population de l’époque, devient une priorité pour le gouvernement.Pour la première fois. Et à un retentissement forcément sur l’animation socio-culturelle. Donc, au delà des citations d’auteurs d’il y a plus de 2000 ans, quand on s’intéresse à ce qu’est et ce qu’a été l’animation socio-culturelle, il est intéressant d’avoir quelques notions d’Histoire.

                  donc, les années 60 :
                  “Dans les pays évolués qui on atteint le niveau de production et d’instruction de la plupart des nations d’Europe, le développement de la culture populaire conditionne la réduction de l’écart culturel entre le créateur et le public, entre le spécilasite et le profane, entre les classes instruites et les autres”.
                  Joffre Dumazedier “Vers une civilisation de loisirs ?”

                  Ce qui était la pensée de l’époque. Et ce qui à mon avis, c’est au fil des décennies révélés de plus en plus inexact. Cette culture populaire est devenue en partie un guetto, un bidonville de la culture, un horizon bouché pour ceux qui y sont condamnés. Des “foot à la télé”, des “musique rap” et autres films pour décérébrés, tout cela ne peut qu’interresser un gouvernement dans ce qu’il y a de contrôle du peuple.

                  Pour rappelle, les textes entre guillemets ne sont pas de moi mais tiré du livre que ce cite ci-dessus.

                  ” De plus, l’éducation populaire, en tant qu’organe de contre-pouvoir, de contre-proposition, ne sort paradoxalement pas indemne de cette période. Beaucoup de grandes missions qu’elle s’est données ont eu des effets positifs. Instituées dans les lois, elles ont été reprises par les admnistrations. Mais par cette généralisation, à moins d’inventer, elles perdent leur raison d’être. L’enracinement des idées et des combats de l’éducation populaire dans le fonds commun des institutions publiques est le signe de son succés, mais il l’oblige aussi à s’investir dans de nouveaux combats, à moins de s’étioler.”

                  Je trouve ces lignes primordiales pour comprendre ce qu’est l’éducation populaire, cette utopie sans cesse en mouvement. Pour comprendre pourquoi l’animation socio-culturelle ne fait plus partie de l’éducation populaire. Pourquoi certaines personnes ne peuvent comprendre qu’elles n’en font pas partie.

                  “Elle (l’éducation populaire) est l’objet d’une certaine désaffection dans les missions de l’administration de la jeunesse et des sports qui en est officiellement chargée depuis 1944. ”

                  Le terme même “d’éducation populaire” devient ringard dés ces années 60.

                  Durant ces années, JetS développe une nouvelle grande mission de ses services : “une filière de formation professionnelle de l’animation”.
                  Et évidemment :
                  “La professionnalisation confronte la position de l’engagement militant à celle du travail salarié”.

                  1964 : création du DECEP : premier diplôme d’Etat de l’éducation populaire.
                  Nouvelle main mise de l’Etat qui ne plait pas aux associations de l’éducation populaire.
                  1970 : fin du DECEP, début du CAPASE

                  1967 : le service de la jeunesse et de l’éducation populaire devient “direction de la jeunesse et des activités socio-éducatives”. “Le terme d’éducation populaire disparaît de l’organigramme ministériel.”
                  Le militantisme disparaît de cette direction de la jeunesse qui “devient de plus en plus semblable à toute autre admnistration.”
                  “L’éducation populaire vivante, contre-pouvoir, perdure, mais ailleurs aussi, et autrement”.
                  Au bénéfice par exemple du sports, plus facile à contrôler, et plus intéressant pour un gouvernement en retombées médiatiques notamment, en contrôle des masses.

                  “L’action de la direction de la Jeunesse et des activités socio-éducatives illustre la volonté du ministre de mettre en place une relation directe avec les jeunes. Il contourne de cette manière les mouvements d’éducation populaire qui en avaient le monopole en dehors de l’école”.
                  A travers les équipements sportifs, les animateurs que l’Etat forme lui même…
                  Fin d’une époque.
                  A cette époque, ces associations ont encore le désir de contester le gouvernement.

                  Et le plus marquant, qui éclaire ce que sont ces associations aujourd’hui, ex-éducation populaire :
                  Le ministre de cet ancêtre de JetS “ne souhaite plus subventionner les associations en fonction de leurs buts généraux, mais dans la mesure où leurs activités sont conformes aux orientations del’Etat”

                  Fin de l’animation socio-culturelle dans l’éducation populaire.

                  Ce qui fait que les Léo Lagrange, Francas, Ufcv,etc… tels qu’ils existent aujourd’hui sont issus de cette “cassure”. L’animation socio-culturelle n’est plus dans l’éducation populaire. D’une certaine façon, elle n’y a jamais étée.

                  “…(l’Etat) subventionne les activités de son choix. Cela permet à ses services extérieurs de favoriser, voir d’inciter les associations à mener telles ou telles activités, celles qui rentrent dans son projet politique. Les fédérations et associations, qui se sont parfois lourdement chargées en personnel pendant les années fastes d’Herzog, souffrent particulièrement de cette décision. Elles se sont développées dans la dépendance de l’Etat. Cette dépendance, qui est d’ordre financier mais qui porte aussi sur les projets éducatifs et se nomme prestation de service, transforme en prolongement du service le secteur privé non lucratif…”

                  Et cette politique continuera avec les changements de gouvernements. Les subventions ne cesseront alors de diminuer. Jusqu’à nos jours.

                  – mai 1968 !!!
                  – création du CNAJEP : les associations se regroupent enfin pour avoir du poids face à l’Etat, pour faire du lobbying. De là, l’idée qu’il faut aller plus loin pour avoir un réel poids : créer un syndicat. Ce qui pose problème au sein de structures aussi différentes les unes des autres. Et qui pose un autre problème plilosophique : syndicat, donc culture d’entreprise : donc cela veut dire reconnaitre que les dirigeants bénévoles et militants convaincus de ces associations sont de fait des patrons d’entreprise…
                  Côté salariés, il n’y pas ces aternoiements : des syndicats s’installent un peu partout.

                  – 1970 : crise des MJC (début de la crise !)
                  Dés les années 50, certains maires de droite ne veulent pas de MJC (pas de gauche) sur leur commune et préfère notamment créer des centres sociaux plus faciles à contrôler.

                  – 1971 : loi sur la formation professionnelle
                  Bonne idée pervertie au profit du patronat.
                  Les organsimes de l’éducation populaire sont encore dépossédées : ici l’éducation des adultes, la formation permanante.
                  “La loi de juillet 1971 les oblige à se situer à une place dont elles ne maîtrisent à peu près aucune règle, celle du marché concurentiel à but lucratif”.
                  Elles ont bien appris depuis !!!!
                  Ce qui explique aussi qu’aujourd’hui, cette éducation populaire ne se retrouvent que dans des secteurs peu enrichissants : les pauvres, les mal logés, les sans papiers, les chomeurs…

                  Les associations se tournent alors vers un autre marché : les villes.

                  Je continue à faire par petits bouts.

                  #122327
                  RANCHON
                    @ranchon

                    La jeunesse difficile

                    “Notre jeunesse est mal élevée, elle se moque de l’autorité et n’a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d’aujourd’hui ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans une pièce, ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais.”
                    “Je n’ai aucun espoir pour l’avenir de notre pays, si la jeunesse d’aujourd’hui prend le commandement demain. Parce que cette jeunesse est insupportable, sans retenue, simplement terrible.”
                    “Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n’écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut pas être loin.”
                    “Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du cœur. Les jeunes gens sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d’autrefois. Ceux d’aujourd’hui ne seront pas capables de maintenir notre culture.”

                    Une petite précision toutefois :
                    La première citation est de Socrate (470-399 av. JC)
                    La deuxième est d’Hésiode (730 av. JC)
                    La troisième est d’un prêtre égyptien (2000 av. JC)
                    La dernière, vielle de plus de 3000 ans, a été découverte sur une poterie d’argile dans les ruines de Babylone …

                    #122329
                    XXYYZZ
                      @xxyyzz

                      En tant que doyen ce ce forum ( hélas, mais il en faut bien un), colon entre 54 et 58, BAFA en 1963, BAFD an 1980, je vais essayer de donner mon avis. je l’ai déjà fait mais qu’importe.

                      D’abord méfions nous de la nostalgie. De mon temps c’était mieux, on n’aurait jamais fait cela … Toutes expressions qui tendent à glorifier le passé. C’est souvent faux, méfions nous de nos impressions passées.

                      Pour le reste: A l’origine les colos devaient amener les enfants à améliorer leurs hygiene alimentaire, leurs santés ,leurs repos, respirer le bon air etc.
                      Je me souviens aussi de ces colos o% il fallait se rassembler plusieurs fois par jour, lever et baisser des couleurs tous les jours, siestes obligatoires, ( ces petits doivent se reposer), je me souviens encore, en 1954 ou 1955, d’une directrice qui avez privé, tou un dortoir de dessert car nous avions fair du bruit penfant la sieste, obligation de finir son plat, coucher et lever tous en même temps( au sifflet parfois). Activités imposés par l’animateur ( on disait moniteur à l’époque).
                      Fort heureusement tout cela est terminé. (Du moins je l’espère).

                      Par contre aux niveaux ds animateurs et des directeurs , il est vrai que l’animation VOLONTAIRE, prenait tout son sens. Beaucoup de motivation, Mais dans un contexte plus facile Dans les années 60, on demandait que les enfants s’amusent, l’aspect éducatif passait au second plan. Puis il y a eu des alternances, je dirais même des modes.
                      Pendant plusieurs années, j’ai entendu : ” Les enfants sont en vacances, laisser les s’amuser! Laissons l’éducation aux familles et à l’école”.
                      Quelques années plus tard, c’était le contraire: ” La pédagogie et l’éducation sont important en CVL, laisser l’amusement pour chez eux.

                      A mon humble avis il faut un équilibre entre les deux. Je trouve qu’actuellement la tendance est d’oublier l’aspect ludique.
                      Par contre je trouve que l’on demande trop aux animateurs de travail écrits. Ceratines oeuvres ou directeurs obligent les animateurs à faire une fiche “technique” par activité. C’est tres exagéré. Qu’un dirlo le fasse dans son bilan pour les activiyeés qui cadrent avec son PP, oui, mais tout est une question de mesure.
                      Autres constats un peu en vrac. Dans les anées 70 et 80, onvoyait beaucoup d’enseignant diriger des colos, au pair, ou avec des indemnites tres faibles Actuellemnt il y en a tres peu.

                      Quant aux indemnites des animateurs, ceux qui disent que le CEE est une arnaque devraient revenir dans les années 60.
                      Les activites ; les activités styles :escalades, voiles, canoé etc sont apparues asez tardivement et progressivement.

                      Qualités des animateurs ? J’ai connu des animateurs volontairees tres motivés , et compétants. Il faut dire qu’au départ je les recrutais mois même, Dans mes derniers séjours, que j’ai dirigé, j’ai trouvé que les permanents des communes et des CCAS, etaient dans l’ensemble, moins performant que les saisonniers, surtout au niveau motivation et immagination. Est ce général ? je ne sais pas.
                      J’ai failli oublier la règlementation ( et pourtant…) qui a considérablement évolué. Quant je pense à ce que j’ai fait dans les années 80 ( moi et d’autres), je me pose la question: comment moi, les anims et les enfants sont-ils encore en vie?

                      Voila, pour l’instant ce que ta question m’inspire Jetty. Pour résumer: certains aspects étaient mieux , d’autres moins biens ,mais surtout cela dépend des époques et surtout je dirais que c’était différent et cela va certainement, encore continuer à changer.
                      Pour terminer, mon message est dejà long, je trouve drôle, le fait que ce soit moi, doyen du forum (65 ans et demie), qui prétends, qu’avant cela n’était pas mieux mais différents.

                      allez Bye à tous

                      #122331
                      dir_cv
                        @dir_cv

                        bon, comme j’ai l’impression d’être ancien….

                        mon bafa/bns/sb en 1986
                        mon bafd en 1991….. 3eme RAE
                        (toujours en activité direction colos)

                        je pense qu’effectivement comme il est ecrit par d’autres, dans mon souvenir de mes colos des années 85/90 les anims etaient “plus” motivés, on ils se cassaient la tête plus que maintenant…

                        les anciens disaient déjà la meme chose

                        mais peut être que c’est simplement qu’on a plus le meme âge….

                        et pourtant j’en suis pas si certain

                        🙄

                        #122336
                        Matim
                          @matim

                          Sans parler de l éduc pop ” et tout et tout”

                          Dommage … c’est pourtant la base de toute compréhension ou analyse.

                          lolotte77 a écrit:

                          Quand j ai commencé dans l’animation, il y a une quinzaine d ‘années, j ai l impression que tout les animateurs étaient motivés.

                          il y a 15 ans la tendance était déjà bien-bien inversée. Je rajouterai encore 10 ans de plus moi.
                          Quand les formations à l’animation VOLONTAIRE portaient bien leur nom… et quand les diplômes professionnels n’étouffaient pas encore cet élan.

                          Il était plus rare de tomber sur des grosses moules qui venaient là juste parce que y’avait de la lumière , je partage cet avis .
                          Aujourd’hui “l’animation” est devenue, dans la bouche des certains conseillers en mission locale , une solution à toutes les impasses.
                          Tu fais du foot ? ouais
                          T’aime les enfants ? mouais j’moccupe de mon p’tit frère
                          Alors tu peux être animateur ! en plus tu verras du pays !

                          + BAFA qu’on achète parfois, ou qui ne fait plus l’objet d’une réelle évaluation FORMATIVE etc..

                          Pour certains diplomes pro on a même cette habitude de voie de garage ouverte aux bas niveaux de qualification.. un peu par défaut…” parce que tu peux rien faire d’autre !”
                          Certains organismes et grosses fédé se sont opposés dès le début aux formations de niveau 5 (CAP BEP) dans l’animation , en partie pour ces raisons : l’animation n’est pas un chantier d’insertion sociale ! Et d’ailleurs ces mêmes niveaux de qualification sont dans le collimateur de jeunesse et sports.

                          Tu te retrouves aujourd’hui avec des personnes qui ne savent pas pourquoi elles sont là, ni pourquoi elles font ça … juste parce qu’ “on” les a mis là… problème.

                          *

                          #122343
                          lolotte77
                            @helo

                            si je peux “apporter ” ma pierre à l”edifice.

                            Sans parler de l éduc pop ” et tout et tout”

                            Quand j ai commencé dans l’animation, il y a une quinzaine d ‘années, j ai l impression que tout les animateurs étaient motivés.

                            Je ne me rappelle pas ou peu n etre arrivée, ni moi, ni mes collégues, sur ” notre” centre, sans que nous ayons préparé notre journée du mercredi à l ‘avance, ou nos journées de vacances…..

                            Pareil pour le temps du périsco,

                            On se réunissait, on cherchait, on allait a la biblio, on fouinait pour savoir ce qu on allait proposer aux gamins ,on se creusait la tete pour proposer des animations bétons autre que de la pate à sel et des poule renard vipere…….

                            Quand j ai eu 15 ans, j ai fais pas mal de petits ” boulots pour me payer ma session théorique ……

                            Maintenant, bon nombre de jeunes arrivent en session théorique de bafa se demandent ce quils y font, bien souvent poussés par maman / papa, ….tout ca pour partir aux frais de la princesse en ” colo ski” ( ben oui dans l animation, tu voyages, tu rigoles , t es logé nourri blanchi, et en plus t es payé, fonces mon gars )

                            sur le terrain, c est la cata, bon nombre arrivent dans mon bureau, TAS PAS DES IDEES POUR MERCREDI? JE LEUR FAIS FAIRE QUOI ? TU PEUX ACHETER DES PERLES ?

                            Et en plus, j ai l impression que tous ces jeunes sont dénués de bon sens…..

                            Une anecdote : une fois sur un centre, sortie ” rando ” avec des 6/8 , groupe de 8 , l’anim de 22 ans, part avec son groupe, chaleur de fou,j avais un “mioche” a emmener a l hopital pour l appendicite, l anim m appelle ,savoir si je pouvais lui emmener les caisses d’eau, il avait zappé

                            Comment font ces gens dans la “vraie vie”, j’aimerai savoir

                            #122345
                            Lau
                            Modérateur
                              @lau

                              Vu que je vais bientôt être un vieux, je peux peut-être répondre. :content:

                              En ce moment, je suis en train de lire le livre sur l’histoire des colos. (Oups ! Pardon Jean Krikri je suis en retard :pen:) On y découvre les colos catholiques où le curé venait faire le signe de la croix sur le front de chaque enfant avant le coucher, on y découvre les colos communistes où les enfants s’exerçaient à la gymnastique sous la photo et la devise de Maurice Thorez, On y découvre les colos nationalistes et pétainistes où les enfants devaient se mettre au garde à vous devant le drapeau … D’une façon plus générale, on y découvre les colos où les principales activités étaient les promenades obligatoires pour les garçons et les travaux ménagers pour les filles… 😮

                              Je n’ai pas connu cette époque là mais ces colos me semblent assez peu engageantes. Je préfère encore l’animation d’aujourd’hui. Bien sûr, il faut replacer tout cela dans un contexte historique mais quand même, depuis cette époque, on a quand même fait quelques progrès non ? 😕

                              Dans les années 80, je ne sais pas, je ne faisais pas encore d’animation. 😳

                              #122346
                              Matim
                                @matim

                                jetty a écrit:

                                Donc là tu ne m’as pas encore convaincue, peut être un ancien pourra t’il me donner d’autres exemples

                                En ce qui me concerne je ne cherche surtout pas à te convaincre ! tu es rassurée sur ce point …
                                Si par toi même tu ne vois pas et ne comprends pas ces mutations et changements il me semble que tu es peut être passée à coté… mais les différentes lectures et références proposées dans ce forum sont des sources intéressantes de réflexion.

                                La synthèse très claire de moilapa (merci au passage) peut t’aider mais j’en doute aux vues de tes a prioris assez réducteurs…

                                Concernant cette synthèse,

                                3ème partie du livre : les années 60-70 : l’animation socio-éducative et l’éducation populaire : la disjonction :

                                pour ma part c’est là que ça devient intéressant …

                                #122349
                                moilapa
                                  @moilapa

                                  Ne faites pas attention aux fautes d’orthographe : je n’ai eu le temps de relire et corriger que la moitié du texte.

                                  #122352
                                  moilapa
                                    @moilapa

                                    Je ne sais pas si je fais figure d’ancien… j’ai commencé l’animation dans la deuxième moitié des années 80. Je vais essayer d’aller au delà d’un simpliste :

                                    ”Personnellement pour ce qui est de l’Education Populaire, je crois que les années 80 c’était de loin pas le top. “
                                    Donc, tu faisais de l’animation dans ces années là ?

                                    Etait-ce mieux avant ? De mon point de vue ?
                                    Indéniablement oui. Mais au contraire des animateurs de la vidéo “Paroles d’animateurs” dont on parle dans un post et qui font bon nombre des mêmes constats que moi, je ne vois pas les problèmes du point de vue de l’environnement plus difficile (même si toute cela est bien une réalité : la complexité en toutes choses, la folie méthodologie de projet, l’inadéquation grandissante entre la formation et la réalité du terrain, la perte des capacités à inventer, l’absence de toute idée créative, le poids des institutions sur cette animation…) . Je le vois avant tout du point de vue de la dégradation de ce que sont devenus les animateurs. Tout simplement parce que les animateurs de la vidéo sont tous des animateurs qui au fils des années sont passés à des posts de direction, plus ou moins éloignés du terrain. Ce qui est pour une majorité une logique. Bafa, Bafd, permanant sur une structure, responsable d’une structure… Et que moi j’ai fait le choix d’être toutes ces années simple animateur Bafa. Au plus près du public. De la réalité de l’animation. Réellement acteur et producteur, celui qui met en pratique les idées. Ce constat sur les “animateurs d’aujourd’hui”, je l’ai déjà fait ici : https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=12282&forum=37&post_id=130537#forumpost130537
                                    et un peu partout dans le forum, dont ici :

                                    https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=12674&forum=37&post_id=138299#forumpost138299

                                    Je ne vais pas me répéter, cela alourdirait ce post déjà conséquant. Ici aussi, je réponds à ta question :
                                    https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=12708&forum=4&post_id=138141#forumpost138141

                                    En ce moment, je fais quelques lectures croisées sur l’histoire de l’éducation populaire, l’histoire de l’éducation nouvelle, quelques auteurs, dont certains qui m’énervent, un numéro d’Agora débat sur les animateurs dont on parle sur un autre sujet… En partie parce que j’ai l’impression d’être arrivé au bout de ce que le forum pouvait m’apporter sur cette connaissance… J’ai l’impression d’avoir affaire à des gens qui ne font que répondre à mes provocations… mais qui ne sembent pas réellement connaître cette histoire de l’éducation populaire. Quand je dis par exemple que l’animation socio-culturelle ne fait plus partie de l’animation, par exemple.

                                    Je vais m’appuyer sur le livre “une histoire de l’éducation populaire” de Jean-Marie Mignon , dont toutes les phrases entre guillemets sont tirées. A commencer par cette phrase autour de laquelle semble tourner mes questions et constats : ”L’éducation populaire est-elle une utopie pédagogique ou une éducation imprégnée d’idéologie ?”[/size]

                                    Je vais déjà vite résumer ce que j’ai pu écrire ici et là sur le forum : Dont le principal est :
                                    Une fois que les utopies sont atteintes (l’école pour tous, l’accés pour tous à la culture, le temps de travail, les temps de vacances et l’accés aux loisirs…) elles ne font plus partie de cette utopie éducation populaire. 36 a évidemment été un tournant dans ces victoires, dans ces “utopies atteintes”. En s’intéressant à cette histoire, on se rend compte que les maux d’aujourd’hui ont des racines bien plus profondes que l’on ne pourrait le croire. Que cette scission “éducation populaire” “animation socio culturelle” date de la fin des années 50. Et non des quelques 20 ou 30 dernières années, comme j’ai pu l’écrire à tort.

                                    Si la société est en constante mutation, l’éducation populaire l’est aussi (j’ai déjà aussi exposé cette idée plusieurs fois sur le forum) . Et bien souvent, les principaux intéressés sont les derniers à se rendre compte qu’ils ne font plus partie de cette utopie. Qu’ils sont même devenus ce contre quoi ils s’étaient battus. C’est le cas aujourd’hui par exemple des fédérations et associations de l’animation socio-culturelle. De ceux qui ici défendent par exemple le CEE, le recours aux emplois aidés…
                                    ”Les avants-gardes n’ont qu’un temps ; et ce qui peut leur arriver de mieux, c’est, au plein sens du terme, d’avoir fait leur temps. Après elles, s’engagent dans des opérations sur un plus vaste théâtre. On en a que trop vu, de ces troupes d’élites qui, après avoir accompli quelque vaillant exploit, sont encore là pour défiler avec leurs décorations, et puis se retournent contre la cause qu’elles avaient défendue”. Guy Debord

                                    On croirait, comme doté du pouvoir lire dans le futur, qu’il parle des fédérations et organisations de jeunesse qui sont allées ramper aux pieds d’un gouvernement de droit ultra libéral pour leur demander de pouvoir continuer à exploiter les travailleurs-animateurs : par un tour de passe-passe (on a qu’à dire que tous ces jeunes sont des bénévoles, des engagés) et ainsi donner naissance au sinistre CEE il y a quelques années à peine. Ce CEE est un anachronisme : il aurait pu être le contrat des années où les gens présent dans l’animation était là par engagement. Il aurait sans doute été adapté à cet autre époque. Mais certainement pas à ce qu’est l’animation d’aujourd’hui, ce qu’est un animateur aujourd’hui. En fait, plus exactement ce que sont les citoyens aujourd’hui (là, j’ai déjà développé, notamment sur le post un peu plus politique que les autres) Il est le symbole de ce que l’animation socio-culturelle n’a rien plus à voir avec l’éducation populaire, le soucis de l’être humain, son respect, cette idée d’émancipation.

                                    La fin des utopies de l’après-guerre :

                                    Après cette victoire de l’école pour tous, dans cette histoire si complexe, l’éducation populaire s’est notamment tournée vers d’autres combats à mener, d’autres territoires d’utopies, par exemple les temps en dehors de l’école concernant la jeunesse, vers la culture que l’on voulait accessible à tous.
                                    Le livre dont je tire les phrases entre guillemets s’intéresse surtout à l’éducation populaire à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. Sur les combats incessants entre mouvements de jeunesse et Etat, notamment, leurs rapports tumultueux autour du désir de contrôle (combat depuis lors bien perdu par ces “forces vives” qui aujourd’hui mendient à l’Etat nourricier son obéissance, sa servitude. On peut se faire une idée de ce que sont ces UFCV, Léo Lagrange, Francas et autres dans “le livre noir de l’animation socio-culturelle dont on trouve de large extrait sur internet. Et notamment leur lâcheté au moment de la fin de l’annexe 2 grâce aux actions des animateurs et des syndicats. Cette occasion manquée qui a accouché du sinistre CEE.

                                    1944 : projet d’administration publique d’éducation populaire

                                    1946 : Après des temps de barbarie, on a besoin d’idée humanistes, d’idéaux, des animateurs de ces mouvements commencent à s’organiser. l’école pour tous est une réalité.

                                    1946 : “Peuple et culture” réfléchit à une professionnalisation de ces animateurs
                                    Déjà il existe des rapports de force entre les “forces vives” de l’éducation populaire et leurs admnistrations de tutelles. Comme cela sera toujours le cas, tant que ces mouvements feront réellement parties de l’éducation populaire.

                                    1946 : ”Gaston Roux qui était directeur général de l’Education Physique et de sports, est nommé directeur général de la Jeunesse et des Sports. C’est l’assaut ultime. Son service administratif avale l’éducation populaire…. Comment deux services administratifs aussi dissemblables ont-ils pu se retrouver ensemble ?”On se pose encore la question aujourd’hui !!!

                                    1947 : explosion des pratiques culturelles. Foyers pour la jeunesse.

                                    1948 : création de la fédération des MJC
                                    Mais comme pour les Foyers ruraux, ça faisait des années que ces maisons de jeunes existaient, indépendantes les unes des autres.
                                    De même que les auberges de jeunesses depuis les années 20.

                                    années 50 : foyers de jeunes travailleurs, appel de l’Abbé Pierre, foyers léo Lagrange…

                                    1956 : 3ème semaine de congés payés et réduction du temps de travail : donc augmentation du temps de loisirs, dévelopement des infrastructures de loisirs : syndicats d’initiative, campings, hôtellerie…
                                    ”L’aspiration, jusque là largement entravée à jouir de la vie, du temps libre se révèle dans la vision d’un monde porté par l’idée de progrés et qui commence à être habité par l’individualisme de la société de consommation naissante. Le loisir devient un élément plus autonome, individualisé dans la vie des Français. Il s’est distendu des rites collectifs des saisons agricoles, des fêtes religieuses, des corporations de métiers et des kermesses.”

                                    ”Progressivement, les congés sont bien plus que la récupération de la force de travail (…) Ils sont l’occasion d’une occupation en soi”.

                                    fin des années 50 : les “blousons noirs” : les ados deviennent un probème en France. En réponse aux peurs engendrés par ces violences qui allaient à partir des 80 prendre une toute autre échelle, notamment dans les médias, on décide de “mettre le paquet” sur les MJC : pour répondre aux “loisirs vides” de ces jeunes. Il y a à cette époque une totale incompréhension de ce phénomène.
                                    “Les mouvements de jeunesse et d’éducation populaire se font le relais des adultes et des autorités admnistratives désarçonnées qui s’interrogent sur le comportement à adopter vis à vis dela jeunesse.”
                                    J’y vois évidemment une logique : dans la France d’avant cet allongement de la durée légale de la scolarité jusqu’à 16 ans, le jeune était dans une étape de réelle entrée dans le monde des adultes, via le monde du travail. Ces temps nouveaux où ces jeunes se retrouvent entre eux, pendant que les parents sont au travail, temps où ils sont coupés des autres générations, font qu’il n’y a plus ces passerelles nécessaires, cet apprentissage, cet élan vers quelque chose. En parallèle : l’exode rural entraîne la diparition de “la vie de village” où se côtoient les générations, et l’éclatement des familles au senslarge : dans les villes, on ne vit plus avec les grands-parents, ou dans la maison d’à côté : la famille se ressert sur le minima “parents-enfants”. L’adolencence devient un temps d’attente (attente de quoi ???) où ce jeune qui n’est plus un enfant que l’on peut parquer contre son gré dans un centre de loisirs ou un autre type de garderie, n’a pour référence que ses propres pairs. Et du temps à passer. C’est une émancipation de ces jeunes qui se fait loin des adultes, loin des repères par exemple du monde du travail, hors la société de l’époque. Phénomène qui ne fait que s’amplifier au fil des décennies (tout ceci repose sur mon interprétation : le mieux que vous aillez à faire, c’est vraiment de vous intéresser à ce livre à la complexité de cette Histoire)
                                    Ces craintes de la population et des autorités donnent aux animateurs un poids social : Maurcie Hertzog, l’équivalent du ministre de la jeunesse et des sports d’aujourd’hui, s’en remet à eux pour répondre à ce problème tout nouveau.
                                    C’est l’explosion de créations de MJC, dont on pense qu’elle vont remplir ce que j’appelle ce temps d’attente des adolescents.

                                    1953 : Du fait de ”l’importance économique générée par les activités menées pendant ce temps libéré” : le poste “loisirs” fait sont apparition dans la grille des postes de budget type de l’Etat
                                    Des professionnels gérant les activités de ces temps de loisirs apparaissent dans les années 50

                                    1950 ”L’éducation morale plutôt stricte des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire laisse un espace ouvert au secteur marchand.” Ce qui donne naissance par exemple au Club Med. A cette époque essentiellement tourné vers les sportifs.

                                    années 50 toujours : l’immigration importante de ces années donnent naissance aux grands ensemble immobiliers. Début de l’animation socio-éducative, ”entre l’action sociale et l’action politique”, naissances des “banlieues” :
                                    1957 : Zup
                                    1958 : ZAC
                                    “Ces quartiers nouveaux entraînent la construction d’équipements sociaux et socioculturels. D’où un besoin là aussi d’animateurs.
                                    Milieu des années 50 : “La ligue de l’enseignement déclare préférer le terme d’éducation permanente (…) à celui d’éducation populaire. Une réflexion qui préfigure à mon avis une des très rares bonnes idées mises en place ces dernières décennies : la VAE. Mais on ne peut évidemment limiter ces réflexions et cette époque à cette suele idée. Il est intéressant de lire le livre que ce cite, parce que je passe sur ce qui ne m’intéresse pas, et que je relis à ma sauce les événements.
                                    Je ferais le lien aussi avec les idées de l’école nouvelle, la remise en cause du système scolaire “classiques”. Làn je renvoie aux post “Montessori, Freinet et les autres”.
                                    En France, ces idées n’ont jamais réellement fait leur place comme dans d’autres pays; elles ont pu influencer quelques peu l’éducation populaire, ici et là quelques expériences continuent à exister… mais l’éducation nationale est à cent mille lieux de l’idée d’éducation populaire. Une des idées de ce que pourrait être l’éducation populaire, devrait se construire CONTRE ce qu’est l’éducation nationale et ses pratiques de pédagogies ancestrâles.

                                    1958-59 : les mouvements et organsiations de jeunesse ont toujours eu des rapports difficiles avec les différents gouvernements. Ces années là, ils crées une association commune qui “leur permet de constituer une plate-forme de revendications. Il s’assit de lutter contre la volonté du gouvernement de créer une administration spécifique à la jeunesse. Comme bien des gouvernements ont esayé avant.
                                    Ces mouvements et organisations ont un “refus commun de voir créer au sein du gouvernement un organsime public unique qui empièterait sur ce qui relève, selon eux, de leurs responsabilités.”
                                    Quand on sait toutes les guéguerres qui ‘nont cessées d’exister entre tous ces organismes (je ne le fais pas apparaître dans cet histroique mais à toutes les époques associations confessionnelles et associations laïques n’ont pas arêtés de se friter), cette “reconnaissance commune est un élément essentiel à la constitution d’une histoire propure, une histoire de contre-pouvoir dans la société civile, que l’éducation populaire ne recouvre pas entièrement et que l’animation, plus ouverte aux loisirs, plus récente et plus portée par les milieux confessionnels, complète et unifie”;

                                    1958 : le haut commissaire à la jeunesse et aux sports, Maurice Herzog, est nommé.
                                    Malgré les craintes des mouvements et organisations de jeunesse, les “relations sont fructueuses”. Deux mois avant cela, c’est la création des affaires culturelles avec André Malraux (en fait un poste de ministre déégué à… trop long, plus facile de dire “ministre délégué à la culture”, même si ce n’est ce dont il s’agit)
                                    Là aussi, comme entre les curés et les laïcques, guéguerre d’importance : Une partie de ce qui dépendait de jeunesse et sports, passe à la culture : des “missions d’action cultuelle, c’est à dire la mise en oeuvre d’une politique de diffusion culturelle en direction de la population”. Domaine stratégique et pour moi l’une des premières grandes défaites de l’éducation populaire.
                                    A partir de cette époque, la main mise du gouvernement sur tous ces domaines sera de plus en plus forte.

                                    1964 : création du DECEP, premier diplôme d’Etat dans le domaine de l’éducation populaire.

                                    Dans ces années : “Il est vrai que le secteur de l’animation entre dans une nouvelle période où les organismes de jeunesse et d’éducation populaire commencent à embaucher des animateurs pour qui ce travail est l’emploi principal, voire unique et parfois a temps complet. Les personnes qui sont à la fois salariées dans une entreprise et qui ont d’autres part des responsabilités au sein d’organsimes d’éducation populaire se rréfient. Elles n’ont plus assez de temps pour assumer toutes ces fonctions à la fois”.

                                    3ème partie du livre : les années 60-70 : l’animation socio-éducative et l’éducation populaire : la disjonction :

                                    Je ne pensais pas que cela me prendrait autant de temps… je vais atteindre le temps limite pour poster. je continuerais plus tard.

                                    #122358
                                    jetty
                                      @jetty

                                      Je me permets de répondre à Matim qui avait répondu à cete interrogation sur un autre post.

                                      “Je te propose quelques pistes de réponses:

                                      A commencer par une relecture des posts (entre autres) sur l’écucation populaire, la mutation de la règlementation, le discours ultrasécuritaire et le merchandising de l’animation. Le tout sur ces 20 dernières années.
                                      C’est déjà une bonne entrée en matière je pense…”

                                      Personnellement pour ce qui est de l’Education Populaire, je crois que les années 80 c’était de loin pas le top.

                                      La mutation de la règlementation mouais. C’est vrai qu”‘il y a un discours archi sécuritaire en même temps il ne faut pas nier qu’il y a eu aussi des méga bêtises de faite. Au fait la règlementation au début des colos c’était quoi? 1 pour 50 et que les gamins prennent des kilos non? Etait ce forcément mieux oui on est d’accord le contexte était complètement différent.

                                      Le merchandesing de l’animation… vaste débat. Est ce que l’animation a vraiment été marchandisée que depuis ces vingt dernières années?? Gamine j’ai souvenir que des boîtes proposaient déjà des colos assez axées conso ( équitation, tournée des parcs d’attraction….). Moi j’ai l’impression que la marchandisation s’est démocratisée un peu comme les plats surgelés ( il y en a davantage dans les magasins, il y a davantages de colo de conso)
                                      Par contre ce qui me semble marchandisé de façon hallucinante ce sont les périsco, les crèches, les services jeunesse bref tout ces services à la population sur lesquelles les fédé d’Educ Pop et d’autres organismes privés postulent sur appel d’offre auprès des collectivités.
                                      En même temps ces services répondent à une demande de garde des citoyens, une collectivité peut difficilement ne pas passer par la procédure d’appel d’offre et je préfère encore quoique parfois je me pose la question que ce soit les francas ou léo lagrange ou un de leurs collègues qui gère un péri sco plutot que mac donald’s….

                                      Donc là tu ne m’as pas encore convaincue, peut être un ancien pourra t’il me donner d’autres exemples

                                      #12695
                                      jetty
                                        @jetty
                                        #122362
                                        jetty
                                          @jetty

                                          Hello tout le monde,

                                          A plusieurs reprises dans les forums: j’entends que l’animation n’est plus ce qu’elle était, on dirait presque qu’il y avait un âge d’or de l’animation… Mythe ou réalité.

                                          Moi ca fait 15 années que je suis dans ce milieu et ça va faire 15 années que j’entends ce discuors. Donc je lance un appel aux vieux animateurs genre qui ont 20- 30 ans de bouteille. C’était mieux avant ou pas et sur quoi?

                                        19 sujets de 81 à 99 (sur un total de 99)
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