Je bosse depuis 4 ans dans l’animation et je me suis toujours refuser d’avoir un chouchou et je ne comprends pas les anims qui en ont…Pour moi tous les enfant sont egaux et je ne pense pas qu’avoir un chouchou apportent des valeurs aux enfants.
Une chose qui semble aussi universelle que ce phénomène des “chouchous”, c’est la réponse des adultes qui, si ils reconnaissent qu’ils ont un (des) chouchou(s), sont presque toujours convaincus que le groupe ne s’en est pas aperçu.
En réfléchissant un peu à ça, je me dis à présent que le groupe sait.
Parce que ce phénomène est de l’ordre de l’inconscient en grande partie.
On ne peut pas dissimuler ce dont on a pas conscience.
Certains vont bien essayer par moment de dissimuler, avoir des comportements qu’ils pensent neutres, mais il y a tout un tas de choses qui leur échappent : gestes, regards, intonation de la voix, … toutes choses qui là sont inconscientes.
Sans parler de ce qui pourrait carrément tenir du refoulement dans ce phénomène. Là, l’idée de pouvoir dissimuler me semble encore plus illusoire, puisque la personne ne peut même pas concevoir, refuse de penser à ce qui dans cette attirance pour un enfant peut avoir de si dérangant à concevoir.
Sur cette difficulté à “cacher” :
Un petit exemple que j’ai vécu nombre de fois :
Sur certains Claé, il existe au moment du “passage de témoin” à midi, entre le moment où les enfants finissent la classe et celui où ils rejoignent la cour, un appel fait par les animateurs dans les classes.
Qui mange, qui mange pas…
Pendant ce temps qui peut ne durer qu’une ou deux minutes, dés le premier passage où plus tard dans la saison, je peux dire qui est le (les) chouchou(s) du moment de l’instit’. D’autant plus facilement que l’instit’ est jeune. Et, (là par contre je n’ai pas d’explication) : d’autant plus facilement que l’instit’ est une femme.
Si cela peut se découvrir en si peu de temps, il est parfaitement illusoire de croire que les enfants qui passent leur vie dans la classe aient pu passer à côté. Ils sont d’autant plus sensibles à ce phénomène, que ces petites bestioles si intuitives sont concernées par cette question, rêvent d’être ce chouchou.
Que la relation enfants-instit’ est au coeur de la classe.
Au niveau des anim’, cela me semble plus évident dans des moments “cools”, des moments de relâchement (des stratégies de dissimulation ?), des moments aussi hors atelier ou l’animateur n’est plus dans la peau de “celui qui apprend” au groupe (à tous). Des moments comme celui d’après le goûter, quand enfants et adultes sont assis tranquillement, que le groupe est serein, que les animateurs ne sont pas accaparés par leur “rôle de gendarmes”… Des moments où l’animateur a peut être plus l’occasion d’échanger non pas avec le groupe mais avec les individus.
”Au niveau de la compétition entre anims, j’ai assez de mal avec ça. S’il s’agit d’une émulation, oui c’est positif. Si c’est vraiment faire la compét’ de celui qu’a le meilleur spectacle de fin d’année, le plus de dessins, le plus de bisous etc ça me semble pas opportun, cela dit j’imagine que c’est pas ça que tu voulais dire, mais j’aimerais savoir comment se traduit ta recherche de compétition entre anims.”
Je crois que t’as pas du tout du tout compris ce que je disais : il ne s’agit pas d’une volonté des animateurs à se mettre les uns les autres en compétiton (ça , ça fait partie d’une autre disuction tout aussi intéressante mais là n’est pas le propos).
Est-on en compétition avec les autres anims ?
Bien entendu ! Ce sont les enfants qui nous mettent en compétition, en comparant les animateurs (le sujet de la discution ici) en ayant un animateur préféré…
Un peu comme un enfant quand il met ses parents en compétition.
De la même façon que ce phénomène de chouchou pose un problème de cet ordre là : il met en compétiton les enfants vis à vis de l’adulte ! non plus une compétition fantasmée qui permet l’émulation, l’envie de faire le bien, mais une compétition réelle et violente puisqu’il existe réellement un enfant préféré aux autres ! non plus une place imaginaire de “l’enfant-roi”, mais une place bien réelle et un trône à arracher à un autre.
d’où le fait que pour moi, et parmi d’autres raisons, que ce phénomène de “chouchou” pose problème.
D’accord. Donc quand tu dis que tu n’es pas d’accord avec “Est-ce qu’on anime pour être apprécié des enfants ? Je suis persuadé que non. Est-on en compétition avec les autres anims ? Encore moins.”, que penses-tu exactement ?
Qu’on n’anime pour être apprécié des enfants (vraiment ça comme but) ou que ce n’est pas le but premier mais que c’est un effet à rechercher (plus proche de ce que je pensais en tout cas).
Au niveau de la compétition entre anims, j’ai assez de mal avec ça. S’il s’agit d’une émulation, oui c’est positif. Si c’est vraiment faire la compét’ de celui qu’a le meilleur spectacle de fin d’année, le plus de dessins, le plus de bisous etc ça me semble pas opportun, cela dit j’imagine que c’est pas ça que tu voulais dire, mais j’aimerais savoir comment se traduit ta recherche de compétition entre anims.
Sinon, au niveau de ton deuxième message j’ai du mal à être convaincu (j’dis pas du tout que t’es dans le faux moi dans le vrai, attention). Mais je ne suis pas du tout sûr que l’enfant cherche toujours à être le chouchou de l’anim. Parce que railleries des copains en contrebalancier. Sans ça, je serai d’accord effectivement. Je pense réellement que si l’enfant fait des classements d’anims préférés comme ça peut arriver, c’est plus une marque de chouchous (bon d’accord le terme n’est pas adapté mais l’idée est là) chez les anims que de volonté d’être chouchou. Par contre je ne nie pas qu’il y a plein d’enfants désirant être les chouchous de l’anim. Mais je ne pense pas qu’il représentent la totalité des enfants de nos structures.
L’enfant qui s’identifie à l’adulte.
hey Moilapa :coucou:
moilapa a écrit:
Il ne s’agit pas de la même chose. Il s’agit dans ce cas d’un procesus d’identification qui lui ne me semble pas poser problème.
là j’veux bien des précisions : qui s’identifie à qui?
Je ne suis pas d’accord avec cette idée que l’on retrouve sur plusieurs posts dernièrement.
Ce phénomène de “chouchou” marche dans le sens adulte vers enfants. Dans le sens enfant vers adulte, c’est l’enfant qui veut être le chouchou d’un adulte, et non l’enfant qui a un chouchou chez les adultes. Il ne s’agit pas de la même chose. Il s’agit dans ce cas d’un processus d’identification. Ce sont deux choses qui me semblent totalement différentes. Car dans l’un des cas, cela me semble poser problème.
Je ne suis pas persuadé non plus qu’il y ait besoin de réciprocité dans ce phénomène de chouchou. Notmment parce que c’est un processus arbitraire.
”Finalement c’est chiant d’être d’accord, j’ai rien d’autre à répondre”
si ça peut te rassurer, je ne suis pas d’accord avec toi :
“Est-ce qu’on anime pour être apprécié des enfants ? Je suis persuadé que non. Est-on en compétition avec les autres anims ? Encore moins.”
elnorton a écrit:
Ah si tiens. J’pensais à ça en lisant que tu mettais avoir déjà su que tu n’étais pas l’anim préférée d’un (une) de tes chouchou(te)s. Même si on joue pas nos vies là dessus et que je me doute bien que ça t’a pas empêché de dormir, t’as pas eu ne serait-ce qu’un minuscule soupçon de déception ?
j’ai mis 10 bonnes minutes à retrouver la vue, quelques minutes de plus pour l’audition, mais là ça va j’ai plus de séquelles… non sérieusement si! C’était ma deuxième colo et le gamins était vraiment trop excellent!! Et puis à l’époque mon ego était heu… assez énorme! Remarquez, il n’a fait que doublez depuis…
j’aime bien la 2ème partie de ton post ^^
moi quand j’ai ce genre de phrase, voire avec des mots plus maladroits pour les plus petits, je me pose des questions et ça me permet justement de faire le point sur ce séjour que je suis en train de vivre, et de faire le tour des types de relations que j’ai avec les différents enfants (et avec les zanims aussi au passage). Après, je sors pas le martinet tout de suite si j’ai l’impression d’avoir été trop gentil… et puis Jeunesse & Sport ne le recommande plus dans certaines régions…
ludou a écrit:
mince alors, moi j’en ai dans les deux camps… schizophrénie ou autre pathologie psychotique tu crois? 😕
C’était surtout ce passage-là que j’avais interprété comme une provoc’ette.
Mais j’me suis peut-être enflammé aussi, pas de souci 😉
Finalement c’est chiant d’être d’accord, j’ai rien d’autre à répondre 😛
Ah si tiens. J’pensais à ça en lisant que tu mettais avoir déjà su que tu n’étais pas l’anim préférée d’un (une) de tes chouchou(te)s. Même si on joue pas nos vies là dessus et que je me doute bien que ça t’a pas empêché de dormir, t’as pas eu ne serait-ce qu’un minuscule soupçon de déception ?
Car j’dois reconnaître (peut-être qu’idéalement il ne faudrait pas, je sais pas) que lorsque mes chouchoutes m’ont dit que j’étais leur anim préféré, sans avoir pourtant je pense un gloitre d’autosatisfaction, j’ai eu une petite satisfaction. Est-ce qu’on anime pour être apprécié des enfants ? Je suis persuadé que non. Est-on en compétition avec les autres anims ? Encore moins. Mais je suis aussi persuadé qu’on n’anime pas pour être l’ennemi des enfants et que ce genre de paroles d’enfants est assez appréciable.
Car un chouchou c’est peut-être un rapport assez unique au sein de la structure (on a sans doute un chouchou à chaque colo etc… mais je suis persuadé qu’on peut pas avoir 7 chouchous dans une colo, sans quoi c’est plus des chouchous, mais des gens qu’on aime bien, simplement).
Donc le fait qu’y ait une certaine unicité de la relation de chouchous-anims pourrait engendrer que si on n’est pas l’anim chouchou de l’enfant, cette relation de chouchou (si on suppose qu’elle doit être réciproque mais ça ne semble pas être ton cas je l’ai compris 🙂 ) devient caduque…
J’ai l’impression d’être tout près du “à côté de la plaque” mais puisqu’on est là pour parler sans tabous de cela…
c’était vraiment pas dans un esprit de provoc’ ! 😕
je voulais juste apporter mon vécu pour dire que pour ça n’était pas tout à fait comme pour toi, j’ai pas dit que t’étais un gros menteur ou que tu pensais détenir la vérité 🙁
Promis maintenant j’vais essayer de me relire si je paraît si provoc…
pour ton dernier paragraphe, 100% ok, là-dessus je te rejoins!
Donc s’appuyer sur des choses que je suppose être fréquentes, en disant “non moi j’suis pas dans ce cas là” ne me semble pas répondre au débat.
encore une fois, c’était pas pour argumenter quoi que ce soit, sinon le fait que j’ai un vécu différent… et sans doute complémentaire…
(ah, et puis répondre point par point, moi j’aime bien, c’est plus claire je trouve 😀 tant que ça ne devient pas systématique non plus, je le reconnais…)
Alors plutôt que reprendre tout point par point (j’suis franchement pas fan de ça) j’vais répondre en gros, en essayant de pas tomber dans la provoc’ comme semblent l’être tes deux premières réponses 😉
J’vais donc répondre uniquement aux choses intéressantes que t’as soulevées. 😉
Et en une phrase, je répondrais donc à tes remarques pour les trois premiers paragraphes… Je n’ai aucunement la prétention de détenir la vérité et de la sortir. Je n’évoque pas les choses comme étant des vérites générales mais comme étant (à mes yeux avec toute la subjectivité que ça peut engendrer) possibles (donc pas véridiques à tous les coups).
Donc s’appuyer sur des choses que je suppose être fréquentes, en disant “non moi j’suis pas dans ce cas là” ne me semble pas répondre au débat.
Au sujet des anims préférés des enfants, souvent on a pas besoin de le leur demander pour le savoir. J’pense que personne n’a un boulard assez grand pour demander “est-ce que je suis ton préféré ?” à un enfant, et que rares sont les personnes à avoir posé la question “qui est ton préféré ?”. En tout cas ce n’est pas mon cas et sans ça, j’ai déjà eu droit à des classements d’anims gars et anims filles préférées à la pelle (bon à la pelle j’exagère mais à peine).
Une élection du meilleur anim ? Jamais vu, mais belle imagination de leur part 🙂
Enfin, garder une certaine distance me paraît essentiel également. Nous ne sommes pas leurs parents, nous ne sommes (selon les conditions) qu’éphémères dans leur vie et tout et tout, on est d’accord.
Mais est-ce que parce qu’un enfant est ton chouchou, tu dois casser cette relation forcément privilégiée que tu as avec un chouchou (on en dira ce qu’on en voudra la relation avec un chouchou a toujours un tout petit quelque chose de plus que celle avec les autres, c’est pour ça qu’on appelle ça un chouchou d’ailleurs) ? Ca je n’en suis pas sûr et j’pense même que ce n’est pas à faire.
hello elnorton,
elnorton a écrit:
C’est toujours marrant ce sujet car en effet, les anims les plus jeunes ont moins de scrupules à indiquer qui est leur(s) chouchou(s) que les autres (peut-être l’expérience apprend-elle qu’il vaut mieux le dissimuler je ne sais pas, mais à l’heure actuelle je n’en vois pas l’intérêt).
y a la via media qui consiste à ni le déclarer haut et fort ni s’en cacher bas et faible 😀
Comment il est déterminé ? Comme ça a été dit, c’est vrai que les anims mecs ont tendance à avoir plus facilement des chouchoutes et les anims filles des chouchous.
mince alors, moi j’en ai dans les deux camps… schizophrénie ou autre pathologie psychotique tu crois? 😕
Inconsciemment, c’est plutôt l’enfant qui viendra me tirer les cheveux, me sauter sur les genoux et me faire un gros bisou à la confiture le matin qu’inconsciemment, j’identifierais comme mon chouchou, plutôt que l’enfant introverti qui ne manifeste qu’assez peu ses émotions et qui peut-être au moins aussi touchant quand on le découvre ça c’est clair par contre.
en tendance générale, pour moi aussi un peu, mais c’est pas systématique. Il m’est arrivé d’avoir des rapports privilégiés avec des “timides” et/ou “introvertis” en les titillants régulièrement ou en passant plus de temps à discuter ou jouer avec eux…
Comme si l’anim avait besoin de ne pas être déçu par son chouchou, et d’être sûr d’être lui même “anim préféré” de ce chouchou…
c’est pas systématique non plus je crois (désolé, je contredis tout ce que tu dis ce soir :lol:), il m’est arrivé d’avoir un de mes chouchous qui dise que son anim préféré c’était pas moi… bon, je m’en suis remis je vous rassure, mais pour dire que c’est pas toujours le cas. D’ailleurs je trouve ça débile de demander à un enfant qui est son anim préféré… qu’il le dise de lui même, no soucy, mais il m’est arrivé de voir une “élection du meilleurs anim”… j’ai halluciné 😆
Je trouve ça assez dangereux, car on l’a comme chouchou, d’essayer de “limiter les liens” (pas forcément l’expression que j’aurais aimé employer) qui existent avec le chouchou… Attention aux excès aussi ça c’est clair mais bon, délaisser un chouchou (et qui considérait bien souvent l’anim en question comme son anim chouchou) ça me semble assez dangereux.
garder une certaine distance tu veux dire? Moi ça me paraît essentiel et je n’y vois rien de choquant. Pour rejoindre un autre topic sur la fin des séjours et les enfants qui pleurent, ça participe aussi de ça… créer l’illusion de liens forts (que l’on croirait acquis depuis des années!), ça reste bien une illusion et je n’y vois rien de positif pour l’enfant…
C’est toujours marrant ce sujet car en effet, les anims les plus jeunes ont moins de scrupules à indiquer qui est leur(s) chouchou(s) que les autres (peut-être l’expérience apprend-elle qu’il vaut mieux le dissimuler je ne sais pas, mais à l’heure actuelle je n’en vois pas l’intérêt).
Bien sûr, on va pas voir les enfants en leur criant “untel est ma chouchoute”, mais entre anims c’est plutôt drôle pendant le 5ème. Même si on a pas souvent de surprises puisqu’on le devine assez souvent…
Y a deux questions qui semblent dominer dans ce topic. Comment est déterminé le chouchou ? Et comment doit-on le dissimuler, le montrer etc ?
Comment il est déterminé ? Comme ça a été dit, c’est vrai que les anims mecs ont tendance à avoir plus facilement des chouchoutes et les anims filles des chouchous. J’avoue que je ne sais pas trop l’expliquer si ce n’est qu’une relation de chouchous à anim, comme une relation “d’amitié” est réciproque. J’ai du mal à imaginer qu’un enfant distant de moi soit mon chouchou…
Inconsciemment, c’est plutôt l’enfant qui viendra me tirer les cheveux, me sauter sur les genoux et me faire un gros bisou à la confiture le matin qu’inconsciemment, j’identifierais comme mon chouchou, plutôt que l’enfant introverti qui ne manifeste qu’assez peu ses émotions et qui peut-être au moins aussi touchant quand on le découvre ça c’est clair par contre.
Donc, on se rend compte finalement que quand les enfants nous disent qui sont leurs anims préférés, ça rejoint les chouchous des anims (j’suis peut-être pas clair). Et que les chouchous des différents anims sont souvent justement différents enfants.
Comme si l’anim avait besoin de ne pas être déçu par son chouchou, et d’être sûr d’être lui même “anim préféré” de ce chouchou…
Le fait que les jeunes filles aillent plus vers les anims mecs et vice versa (j’sais pas si c’est une généralité mais une impression personnelle) peut ensuite expliquer que les anims mecs aient des chouchoutes et vice versa mais il est fort probable qu’il n’y ait pas que ça.
Comment doit-on se comporter vis-à-vis d’un chouchou ensuite ?
Je pense que ce n’est pas le comportement le plus difficile. Les “chouchous” comprennent souvent rapidement qu’ils ne peuvent pas ête 24/24 avec l’anim et que celui-ci doit passer du temps avec les autres enfants. A partir de là, il n’y a, je pense, pas trop de souci. L’anim en question va s’occuper des enfants qui vont le moins facilement vers lui tout en étant à l’écoute de ceux qui vont le plus facilement vers lui… Je trouve ça assez dangereux, car on l’a comme chouchou, d’essayer de “limiter les liens” (pas forcément l’expression que j’aurais aimé employer) qui existent avec le chouchou… Attention aux excès aussi ça c’est clair mais bon, délaisser un chouchou (et qui considérait bien souvent l’anim en question comme son anim chouchou) ça me semble assez dangereux.
Ce qu’il y a d’étonnant avec ce thème, c’est qu’il ne gêne pas seulement les adultes.
Quand je pose des questions aux enfants, souvent ils se regardent les uns les autres, avec comme l’impression que j’aborde un sujet “sables mouvants”.
Par exemple, je demande à un groupe : “Qui est mon (ma) chouchou ?
Finallement la discution est souvent plutôt rigolote. Mélange de tendresse, de toutes sortes de sentiments dont ils n’ont pas forcément les mots, de petites rancoeurs dont on “imaginait même pas”, de personnes qu’on a pu froisser ou blesser involontairement sur des “riens (et qui ne sont donc pas des riens) (on se retrouve alors face à une sensibilité à fleur de peau qu’on imaginait pas, on découvre même l’attachement que peut avoir pour soi un “monstre si prompt à remettre en cause notre fameuse autorité”) mais toujours avec des mots qui minimisent les sentiments en jeux, bo c’est pas grâve, d’instants pas compris ou mal interprétés, de “j’aurais bien aimé que ce jour là tu…”, “et la fois où…, c’est pas une preuve ?”, de toutes petites attentions portées à l’une et pas à l’autre, “Et pourquoi chaque fois tu es dans l’équipe de Kévin, d’abord ?” , et lui tu l’as aidé à faire le nez de son doudou qui brille dans le noir et pas moi” qui date pourtant de six mois en arrière (ou même d’un an en arrière dans le cas de festivals et d’enfants qu’on ne voit qu’une fois par an) , “et tu m’as rien dit le jour où j’ai mis ma robe neuve (plus vous êtes capables de créer une ambiance de confiance, et plus à cette occasion vous pouvez prendre des upercuts) des choses dites sans que les yeux se croisent, comme si elles étaient si peu importantes, des toutes petites choses dont un adulte n’a même pas conscience et dont seul un enfant peut avoir l’intuition, … des choses indiscutables et tranchantes : “tu t’es jamais assis à côté de moi à table” (occasion de prendre en pleine face que l’adulte irreprochable a inconsciemment un comportement différent avec tel enfant parce qu’il est pas beau ou qu’il est juste gros, alors même que dans la tête de cette petite bestiole sensible vous faîtes tant bien que mal office de papa de remplacement imaginaire pour une heure par jour) où moins douloureusement l’on apprend qu’il existe par exemple entre les grandes une compétiton vis à vis de cet animateur un peu couillon qui décidément “comprend rien”…
… et où finallement on arrive à trouver pour beaucoup des “et toi aussi” qui rassurent un peu tout le monde, surtout quand ces mêmes tourments se vivent au sein de la fratrie, là où c’est bien plus dure à “encaisser” jour aprés jour, parce là c’est l’amour d’une maman ou d’un papa qui est en jeu, où l’on se voit comparer à cet aîné qui a de supers notes à l’école, de cette soeur si belle et si vivante, et de nos incapacités comme de mettre des buts, ou de réussir à contenter papa…
Peut être parce que c’est pas une chose dont on parle d’habitude, adulte-enfants, que l’on garde pour soi quand ça fait mal parce que c’est la copine qu’on aime bien. Ou au contraire c’est le sujet principal de conversation d’un groupe depuis belle lurette, sans qu’aucun adulte en ait conscience.
En tout ca, en tant qu’anim’, ça peut vous “remettre les choses en place”.
Sans forcément parler de “chouchou”, n’avez vous jamais croisé de jeunes avec qui ce soit “l’alchimie” sans pour autant le survaloriser par rapport aux autres ?
Cela a été dit, il y a des jeunes avec qui on “accroche” plus que d’autre.
Jetty nous demandait ce qu’était un chouchou en dressant 5 hypothèses que je rappelle :
Un gamin à qui on passe tout ( tellement qu’il et beau, intelligent…)????
Un gamin qu’on aime bien voir arriver au centre? ??
Un gamin avec qui on aime discuter???
Un gamin qu’on aimerait avoir comme propre enfant???
Un gamin qu’on suit depuis des années et avec qui des liens se créent????
La première et la deuxième option est injuste vis-à vis des autres. La troisième et la quatrième me font dire que ne devient pas chouchou qui veut, cela relève avant tout des “critères” de l’anim : se dire “j’aimerai bien un enfant comme ça” , c’est se dire “il correspond à l’idéal de l’enfant que je veux avoir…
Personnellement, je ne nie pas avoir eu de chouchous et je sais (j’espère) en avoir encore par la suite , la seule exigence que je fixe au “feeling” est de ne pas créer d’inégalités de fait entre mon chouchou et les autres.
Bien sur, il y aura toujours ce quelque chose en plus entre mon chouchou et moi mais ce plus qui crée une certaine alchimie mais moi seul et le jeune pourrons nous en rendre compte (j’ai surtout des préados/ados ces derniers temps) dans le temps que je lui dédie, égal à celui des autres en théorie.
Au final,si chacun peut devenir chouchou dans la mesure où ce statut passe par des moments partagés, une écoute, un dialogue (pas forcément verbal), de la communication en somme, l’animateur y est pour beaucoup selon moi.
Qui n’a jamais été déçu outre mesure de savoir que son chouchou a été pris dans la dernière bêtise de groupe ?
Preuve en est que l’animateur n’est pas étranger dans l’art de “façonner” son chouchou…
Je pense que le fait d’avoir un chouchou dans un groupe peut entrainer des problèmes mais que l’adulte ne s’en rend pas toujours compte.
Etant enfant j’ai souvent été le chouchou et c’était une position que je détestait. Les autres enfants me rappelaient toujours que j’était le chouchou, j’était la cible de moqueries et même rejetée par certains.
Ce n’est que mon expérience personnelle mais l’enfant qui est désigné comme chouchou entraîne des jalousies et tout ce qui va avec…
Les enfants ont envie d’être chouchou, ils sont surtout envieux du chouchou, mais pour le chouchou ce n’est pas toujolurs facile.
Maintenant je fait très attention a ne pas montrer que j’ai des chouchous pour ces raisons.
Bon d’accord.
Ma théorie selon laquelle c’est le groupe qui fait le chouchou (donc à partir du moment où les enfants s’aperçoivent que le maître (l’anim) a une préférence pour un enfant) ne marche pas.
Je m’étais dis qu’avant que les enfants s’en aperçoivent, on ne pouvait parler de “chouchou” mais de préférence de l’adulte, puisque cela ne posait de problème à personne. Un chouchou étant d’abord défini à travers le regard des autres enfants et le fait que ça pose problème.
Mais ça ne marche pas parce que par exemple ça peut poser un problème à l’adulte.
Mais je continue à dire que c’est un problème.
Disons alors : chaque enfant a envie d’être le chouchou du maître, et tant qu’il y a pas de chouchou, chacun peut continuer à fantasmer être ce chouchou. “C’est très bien ce que tu as fait là, Bastien”. Chose certainement intéressante pour le groupe, où chacun a envie d’amener “le meilleur de lui”.
Mais à partir du moment où il y a réellement un chouchou, cet “équilibre” ne marche plus. Pourquoi faire des efforts pour être “aimé” du maître, si le jeu est tronqué ?
Là, l’émulation devient une compétition puisqu’il y a quelqu’un à battre. Cette place de chouchou existe réellement et elle est à prendre. Au détriment des copains.
Autre chose : la position de chouchou est loin d’être un “poste” enviable pour le gamin au sein du groupe.
1) D’abord, parce que si il est chouchou, il a envie de le rester, et sans doute qu’il a peur un jour de perdre cette place. Ce qui est tout à fait possible, parce que le choix d’un chouchou est forcément arbitraire. Cet état repose sur ce que l’adulte a bien voulu y mettre. Et comme l’a dit Jetty, chaque adulte va y mettre quelque chose de différent.
2) Ensuite, évidemment, envers les autres enfants.
Et sur le côté idyllique ” un échange entre deux personnes” : qui dit que l’enfant a envie d’être le chouchou ? (bon, d’accord, 5 lignes plus haut je dis le contraire mais j’ai jamais dit que j’étais cohérent) En tout cas, ressent du plaisir à être le chouchou, a voulu cet état, ne ressent pas un malaise vis à vis de cet adulte ?
bon, d’accord, là aussi ça marche pas parceque j’ai dit que les enfants avaient envie d’être aimés de l’adulte.
Sauf si cette envie naturelle de l’enfant doit rester pour lui à l’état de fantasme, et que quand cela devient réalité il est alors gêné.
ludou a écrit:
mon chouchou à moi… mais sa maman a dit que je peux 😀
EXCELLENT !!! :10sur10:
mon chouchou à moi… mais sa maman a dit que je peux 😀