On a tous des chouchous c’est évident. Pour ma part j’aurais tendance à réagir en étant plus rigoureux avec eux pour être sûr qu’ils ne soient pas favorisés par rapport aux autres et à chaque fois je fais des efforts justement pour maitriser ça.
J’ai bien aimé une remarque que tu as dite Moilapa, c’est que l’enfant (ou les enfants) le ressentent. C’est évident qu’ils le ressentent. Si je suis attiré plus par tel ou tel enfant c’est qu’il se passe quelque chose entre lui et moi, c’est la base, une relation se fait obligatoirement à deux.
C’est comme du velcro : si tu n’as qu’une face tu peux la poser où tu veux et il ne se passera rien. Il faut qu’il y ait l’autre face pour que ça fonctionne. Dans une relation c’est pareil, vous remarquerez que nos chouchous nous le rendent à un moment ou l’autre sinon ils ne restent pas à cette place de chouchou.
Il faut donc considérer qu’il se joue quelque chose dans cette relation et que si l’autre prend cette position ce chouchou c’est qu’il a des attentes de cette relation. A nous de savoir qu’elles attentes et d’y répondre ou non selon ce dont il s’agit.
Il ne faut pas non plus ignorer ce qui se joue chez l’enfant ou le jeune en face de nous.
Ah oui, un autre truc que j’ai oublié de dire c’est que les chouchous me servent aussi des fois pour décompresser. Je m’explique : il est forcément plus pratique de rentrer en relation avec eux et il m’arrive que des fois où je viens d’avoir une tension quelconque (relationnel, problème, fatigue, etc.) au lieu de m’isoler je me réfugie dans le groupe où il y a les chouchou pendant 5 ou 10 minutes et je passe un peu de temps avec eux le temps que ça aille mieux. C’est une relation sécurisante. Je n’oublie pas qu’ils ne sont que des enfants ou des jeunes et je ne leur demande rien mais juste être avec eux ou partager un petit jeu ou une activité c’est un moyen, en tout cas pour moi, de relâcher un peu la pression quand elle est là. Bon en général ils n’y a pas que les chouchous dans le groupe auquel je me greffe.
L’anim peut avoir des chouchous secrets inconnus du groupe non ? enfin c’est l’impression que j’avais en lisant certains posts
je rebondis (hop!)
Moi je pense qu’un chouchou, c’est déjà ce que représente l’enfant-chouchou pour l’animateur (avec certains points, pour moi en tout cas, soulevés par jetty). La conséquence dans le groupe, ça ne vient qu’après d’après moi… mais c’est important!
A la fois je me dis qu’il n’y a rien de choquant et que ça donne un aperçu aux enfants que dans la vie, bah oui y a des gens vers qui on va plus facilement et d’autres avec lesquels on sympathise moins (anims vers enfants, mais aussi enfants vers anims!). Et puis d’un autre côté je pense à cette pauvre jeune fille que j’ai eu cet été et qui n’avait vraiment pas un physique “dans la norme” et qui a eu beaucoup de mal à se faire des ami(e)s autrement qu’en attirant la pitié… J’avoue que tu vas m’empêcher de dormir cette nuit Moilapa :content:
Oui, je le crois.
OK donc pour toi Moilapa c’est le groupe qui fait le chouchou. C’est ca?
Je ne crois pas que le “chouchou” se définissent selon l’adulte qui fait de cet enfant son chouchou.
Mais plutôt à travers le regard des autres enfants. Et ensuite de l’enfant en question, et enfin de l’adulte.
Je pense même que bien souvent l’adulte n’a pas conscience qu’il a un chouchou, jusqu’à ce qu’un accident au sein du groupe lui “livre” ce fait. Point de départ pour lui alors de tout le malaise dont je parle dans les autres posts.
Parce que, comme tu le soulignes, chaque personne (adulte) va trouver chez un enfant quelque chose qui va faire qu’il devient son chouchou.
Ce qui me semble être l’exemple qui affirme mon raisonnement peut être bancal :
Un prof de musique qui aime beaucoup l’un de ses élèves, mais qui ne reçoit les enfants que un par un, qui ne parle pas aux élèves des autres élèves, dans ce cas je ne crois pas que l’on puisse parler de chouchou (j’suis pas sûr d’être clair)
Un enfant devient réellement chouchou, je pense, à partir du moment où le groupe le désigne comme chouchou.
Je crois que cet “éclosion de chouchou” pose alors un problème au fonctionnement du groupe.
Et ce problème, c’est que je n’arrive pas à définir.
Il est sans doute question de jalousie, de déséquilibre, de rapports faussés, de mensonge, de non-dits, d’injustice, mais je crois qu’il y a en jeu derrière tout ça bien autre chose.
Juste une question… Finalement c’est quoi un chouchou pour vous?
Un gamin à qui on passe tout ( tellement qu’il et beau, intelligent…)????
Un gamin qu’on aime bien voir arriver au centre? ??
Un gamin avec qui on aime discuter???
Un gamin qu’on aimerait avoir comme propre enfant???
Un gamin qu’on suit depuis des années et avec qui des liens se créent????
Vive les chouchous!!!
On a toujours des préférences pour certains enfants plus que d’autres. Ça fait une semaine que je bosse dans un collège, je suis déjà en train d’établir la liste de mes chouchous 😛 .
en tout cas, je ne pense pas que la solution (si problème il y a) soit de se forcer à considérer tout le monde de la même manière ou au contraire s’obliger à ne pas être aussi “gentil” avec le chouchou… quelques fois ça se voit encore plus!
Je me sens assez proche de ce tu dis…
Dans ma “situation d’animation”, j’ai affaire en même temps à des enfants et des adultes. Et de la même façon que j’ai des personnes avec qui j’ai plus d’affinités côté enfants, il y a des adultes avec qui j’ai plus de plaisir à être, converser…
Sauf que dans un cas, il s’agit de rapport entre adultes, que cela ne me pose pas de soucis.
Et dans l’autre, il s’agit d’enfants. Qui plus est avec qui il y a un rapport de “dépendance” (c’est pas tout à fait le mot que je voulais utiliser mais je n’en trouve pas d’autre : mélange d’attachement, de subordination et de confiance)
Croire que les enfants ne ressentent pas cela, je crois que c’est illusoire.
Les enfants ont beau ne pas être fini et limité dans bien des domaines, dans celui de l’intuition je suis persuadé qu’ils sont bien plus doués que les adultes.
Là où l’adulte va comprendre qu’un collègue est plus attaché à tel enfant par l’analyse de paroles, de gestes, de comportement, les enfants eux vont “ressentir” les choses. Que ce soit l’enfant chouchou ou ceux autour de lui.
Et, comme je l’écris en dessous, si dans le cas d’adultes ces préférences ne posent pas problèmes, dans le cas des enfants (je n’arrive pas à définir quoi) cela “esquinte” quelque chose. Que cela soit au sein d’une fratrie, une classe ou une colo.
Y’a quelque chose qui ajoute à cette “honte” ressenti parce que l’on a un chouchou, c’est le fait de reconnaître qu’il y a forcément alors une idée d’attachement, de sentiments vis à vis de cet enfant.
Or, immédiatement, ces sentiments nous ramènent à la sexualité, au discours entendu en stage Bafa (Attention de pas vous attacher aux enfants, attention à pas vous prendre pour les parents…) entendus d’autres personnes , ou même tenu par soi même, bref à l’interdit.
C’est parce que des “Layatolas” de l’éducation depuis des générations ont fait peur aux éducateurs de toutes sortes vis à vis des sentiments et des enfants (attention de pas prendre des enfants dans vos bras ! Attention de ne pas être seul avec un enfant, attention au moment des douches, attention de ne pas prendre un homme comme As, etc…), de l’amour que l’on peut éprouver pour les enfants (Attention : amour pour des enfants = pédophilie) qu’il devient si difficile de parler de choses essentielles dans nos métiers.
Et je pense même : s’empêcher de parler de sentiments, de choses éprouvées pour des personnes qui travaillent avec des enfants, c’est favoriser cela même que ces Layatolas (on connait tous ce genre de crétins ; et pas besoin de chercher loin, on trouve facilement ça sur le forum, plus certainement que des cèpes en forêt) prétendent combattre.
Sous une autre forme, c’est par exemple dire que “l’adulte ne doit pas s’attacher”, comme si on pouvait nier notre côté humain, nier l’attachement, les sentiments que l’on pouvait exprimer. Comme si nous étions des robots… Comme si la déhumanisation pouvait assurer le bien être des enfants !
Or, même les gardiens de prison doivent s’attacher à certains prisonniers… Et pourtant on est bien loin de notre monde d’animation…
Essayer de nier ces sentiments, je crois que là aussi cela va dans le sens opposé à ce que devrait être notre action. Des gens qui “refoulent” ce qu’ils ressentent, qui sont obligés de dissimulés de peur “d’être repérés”, je ne suis pas sûr que cela face des gens bien équilibrés, aptent à s’occuper d’enfants.
Ou simplement des anim’ qui se posent la question de savoir si ils peuvent prendre un pitchoun dans les bras, lui faire un câlin, un bisou…
Et si tout cela faisait au contraire même “parti de notre métier” ?
Ben moi, j’ai des chouchous.
sont plus beaux, plus drôles, m’attirent plus que les autres.
ce font secouer autant que les autres (en acti sport) …j’entends !
Mais ce ne sont pas les “chouchous ” qui me posent probléme, ou me demandent de l’attention.
Ce sont les autres.
Ceux que j’aime moins, parceque trés mous, peu expressif, ce sont ceux là à qui je parle plus gentimment, plus doucement.
Ben oui, ya des gamins, comme des adultes qui ne m’attirent pas.
J’y peux rien, ça passe pas.
Alors , je fait des gros efforts, et j’espere qu’ils ne le sentent pas.
D’accord, c’est moche, j’avoue, moi, mon soucis, c’est eux.
Et surtout : parler du chouchou, c’est parler très profondémment de soi.
Et qui fait aussi que ceux qui répondent “j’ai pas de chouchou” me donnent vraiment envie de gratter pour en savoir plus. Entre ceux qui en sont persuadés et qui n’en ont pas consicence, ceux qui connaissent cet état de fait mais son incapable de le reconnaître… occasion de mettre en place tout un tas de stratégie conscientes ou pas.
C’est un thème dans ce cas-là qui peut mélanger honte, peurs, engendrer violence, incompréhensions, réactions illogiques (comme par exemple de vouloir se défendre d’avoir un chouchou et de se montrer avec lui plus dure qu’avec les autres, parce que “démasqué”, pris en faute, ce qui est certainement alors une situation encore plus cahotique pour le gamin)
“L’éclosion” d’un chouchou, c’est quelque chose qui a forcément une influence sur le groupe. Au niveau de l’enfant “choisi” comme chouchou, consentant ou pas (mais peut-on parler de consentement à partir du moment ou le rapport de force est faussé ?) des autres enfants, de l’adulte. Entre le chouchou et l’adulte, entre l’adulte et les enfants, entre le chouchou et les autres enfants.
Même si je n’arrive pas à définir quoi, je crois que cette situation casse quelque chose.
Oui, je suis d’accord sur le fait qu’il y a quelque chose de différents aux deux situations. Mais pour autant, la présence d’un “chouchou” peut être tout aussi problématique avec un anim’ qu’un enfant.
La réussite scolaire n’étant pas une valeur plus importante que le bien être d’une personne en société. Parce que là, ce qui est en jeu, c’est au niveau affectif que ça se joue d’abord. Et pas celui de la réussite scolaire, même si les deux sont liés.
Je crois qu’il y a une spécifité au chouchou façon instit’. Et que le rapport aux notes, aux résultats scolaires peuvent effectivement donner des explications sur le “pourquoi un chouchou ?”
Le chouchou est très souvent un enfant brillant en classe. Alors peut être qu’on peut en déduire qu’il y là une question d’égo : cet enfant qui réussit valorise l’instit’ en tant qu’enseignant.
Pour le côté “enfants beaux” c’est peut être là aussi toucher à ce qui dérange tant les adultes dans ce phénomène de chouchou (qui explique aussi pourquoi il n’y a pas débat sur le sujet dans le forum, pourquoi plusieurs personnes interviennent et parle d’enfant difficile à supporter au lieu de parler de chouchou).
Comment expliqué par exemple que ce chouchou est très largement “choisi” chez les petits garçons pour les femmes et vice-versa pour les hommes ?
Et ce qui est dure à entendre, ç’est ça : un adulte (instit’, anim’, etc…) qui a un chouchou, c’est un adulte qui est séduit par cet enfant (quelqu’un parle d’ailleurs d’attirance” ci-dessous)
Séduit par son brio intellectuel, son aisance parmi les autres, ses capacités dans tel ou tel domaine, sa capacité à générer chez l’autre du plaisir à sa présence, etc…
Et cette idée de séduction (thème que j’avais abordé sur le forum avec aucune réaction des forumeurs) : N’y a t-il pas une sorte de “retournement de séduction” ?
Est-ce que dans un rapport “classique l’adulte (l’instit’ si gentil, qui connait tant de chose et auquel on voudrait ressembler…) est celui qui séduit les enfants qui voudraient lui ressembler, et dans le cas d’un chouchou c’est l’inverse qui se passe ?
Ce qui ajoute au mlaise de l’adulte conscient de tout cela ?
pour les profs, c’est différent, car ça peut (PEUT) avoir des répercussions sur les notes, l’évaluation et donc la scolarité des élèves tandis que les anims ne notent pas les enfants, ce n’est pas le même type de relation du coup… Ca me rappelle un reportage que j’avais vu il y a quelques années qui citait une étude : les enfants “beaux²” réussissent mieux que les autres.
² selon les critères de mode, le “canon” officiel…
Je me pose pas mal de questions sur ce thème du “chouchou”.
Notamment sur la gêne que mes questions engendrent sur le terrain. J’ai remarqué que, à l’opposé de ce qu’il se passe d’habitude, c’est avec les jeunes animateurs que j’apprends le plus.
Peut être parce qu’ils sont plus naïfs, ont moins de vécu et d’expérience dans l’animation, maîtrisent moins bien la dissimulation.
Ceux qui ont encore plus de réticence à parler de cela, ce sont les instit’.
Une petite anecdote :
lors du passage de témoin dans la cour (fin du claé de midi et arrivée des instit’) je suis allé voir les instit’ groupés devant le portail et j’ai demandé :
– Et toi, c’est qui ton chouchou dans ta classe ? (pour simplifier)
Et bien évidemment, “aucun n’a de chouchou”.
Lors de la récréation suivante, je fais un “sondage” rapide dans la cour…
Le lendemain, je reviens voir les instit’, je leur dit à chacun quel enfant est désigné “chouchou” à coup sûr par les enfants, et là pas vraiment de discution constructive…
Ce qui que je me pose des questions sur le sujet. Et notamment :
– Qu’est-ce qui fait qu’on a un chouchou ?
– Qu’est-ce qui fait qu’on obtient des réactions parfois très violente sur le sujet ?
Y’a un truc marrant dans ce que vous dîtes, notamment Yoyo.
Pour donner un exemple précis de cette “situation” de chouchou, tu parles d’un gamin dont on sent qu’il te sort par les yeux.
Soit l’exact opposé. Comme s’il était si difficile d’aborder le sujet.
Tu dis aussi “la meileur solution a mon avis, c’est de faire en sorte d’aller moins vers lui …”
C’est à dire ? Aller moins vers lui pour “rééquilibrer” vis à vis des autres enfants ? Ou aller moins vers lui pour mettre une distence spécialement avec cet enfant ?
Faire taire, d’une certaine façon, la “rumeur” ?
Dans ce cas-là, n’est-ce pas aller d’un problème à un autre ? Créer avec cet enfant une plus grande distance qu’avec ceux avec qui “ça ne pose pas problème” ?
N’y a t-il pas quelque chose de négatif alors pour cet enfant ?
N’est-ce pas vouloir “soigner” une inégalité en n’en créant une autre ?
Oui, ce n’est pas facile de ne pas faire de favoritisme envers tel ou tel enfant. Ce que je trouve encore plus difficile, c’est de s’occuper avec la même énergie des enfants énervants…
Quand y en à un avec qui tu n’as pas du tout d’affinité (si jamais je peux employer ce mot…), difficile de l’intégrer avec la même énergie que les autres… Mais là n’est pas le sujet …
Pour cette histoire de chouchou, souvent là où je travaille, c’est un enfant qui reste tard à l’accueil tout seul… Alors là j’en profite 😉
Je pense que personne ayant un minimum de jour dans la même structure ou ayant fait un Sejour de Vacance, peut se targuer de ne pas avoir ou avoir eu des chouchou, l’attirance est un sentiment humain, on ne peut pas le renier, après il suffit de travailler sur soi, pour essayer d’aller vers TOUT les enfants, qu’il soit, timide, réservé, extraverti, hyperactif, ou quel particularité que ce soit . ^^
je croyais que tu parlais du fruit! :content:
perso, j’essaye également de ne pas défavoriser les autres et surtout de prendre le temps d’apprendre à connaître ceux qui sont moins expressifs voire carrément timides, mais également ceux qui peuvent paraître énervant. Je pense vraiment que la notion de temps est importante, après, je n’essaye pas non plus de me “cacher” de mes chouchous, on ne peut pas avoir des relations identiques avec tout le monde (enfants ou même dans la vie d’adulte), et comme vous le savez, je suis loin d’être égalitariste…
C’est bizarre que ce sujet n’ait pas été abordé avant, en effet 😕
C’est vrai que malgré toute la volonté d’impartialité du monde, il est très difficile de ne pas avoir de chouchou.
Personellement j’essaie de ne pas les favoriser plus que les autres, même si c’set tendu …
J’ai notament pour un exemple, un enfant relativement “énervant” d’un point de vue exérieur, pasque hyperactif, provocant et désobeissant, le portrait type du gamin que l’on aime pas avoir dans son activité, pourtant ma directrice ma demandé de le prendre a part et de dicuter avec lui, et c’est vrai que je me suis perçu que tout ce qu’il voulait c’était d’avoir l’attention sur lui, et c’est vrai que maintenan quand il est avec moi, j’essaie de le mettre en confiance, en m’occupant de lui, et c’est un moyen qui fonctionne, mais je préfère quand il n’est pas avec moi, pasque la je suis sûr que je serais plus impartial.
Je ne voit pas de réel technique pour se séparer de ses chouchou, la meileur solution a mon avis, c’est de faire en sorte d’aller moins vers lui …