Le jeu libre a-t-il un avenir?

  • Ce sujet contient 171 réponses, 17 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par solleana, le il y a 11 années et 7 mois.
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  • #77284
    moilapa
      @moilapa

      Michmuch, je ne crois pas que cet exemple par l’absurde qu’est Evolène démontre quoi que ce soit. Ou infirme.

      Cette colo ( au delà du fait qu’ici il était question de l’exception jeu, ce “temps suspendu”, et non de l’ensemble d’un séjour de vacances avec son organisation (ou inorganisation) humaine, matériel, contextuelle, philosophique) c’est une expérimentation animale incensée qui ne démontre rien (si ce n’est que dans la population de ceux qui se présentent comme pédagogue, éducateur ou penseur, le taux d’abrutis est plus élevé que dans la population lambda)

      Parce que cette mise en situation est purement artificielle, anormale : anormale en cela qu’il s’agissait de dire : on regroupe des individus d’une façon hasardeuse (une colo !) sans passé commun, sans structuration préalable, sans “situation sociale” de départ, sans rite, sans lien, et on espère que va naitre d’une façon spontanée un vivre ensemble (soit une société organisée !!!)

      c’était absurde ! Et c’est d’autant plus absurde de se servir de ce qui tient plus de “l’expérimentation socio-politique complètement conne” que d’un temps partagé pour tenter de prouver quoi que ce soit.

      Dans le même cas de figure, des adultes seraient arrivés à la même situation “d’anarchie”. Sans doute même en plus violent.
      Voir l’histoire des descendants des révoltés du Bounty ou tout autre exemple du même “topo”.

      Les enfants entre eux, ce n’est pas plus la fête aux pulsions que les adultes. Les gamins qui jouent au pied de mon immeuble, ils ont réussi sans adulte présent à créer une cohésion de groupe, une place pour tous (à travers une hiérarchisation) avec ses rites, ses lois, sa culture. Ils ont recréé ce minimum de structuration dont ils avaient besoin. Juste parce qu’ils en avaient besoin !

      Certains gamins dans les terrains d’aventure dans les années 70 ont aussi fait ce cheminement sans la présence constante des adultes.

      Chaque été, à une toute petite échelle, sur les campings je vois ces bandes de gamins qui s’organisent, créent, inventent… Ces enfants (“préparés” à cela, certes) ont été capables sans adulte de faire ces concessions qui permettent la vie en groupe.

      Enfant, j’ai passé tous mes mercredis et pratiquement tous mes week-ends avec les enfants de quelques maisons paumés regroupés dans un immense bois, notre territoire ! Sans qu’il y ait plus de bagarre que dans le reste de notre vie d’enfants.

      Dans les cours de récréation, chaque jours, des millions d’enfants expérimentent ce vivre ensemble sans adulte, sans que l’on soit replongé chez sa Majesté des Mouches… Parce que dans ce cas, les enfants ne partent pas du vide : des enfants entre eux, ce n’est pas un “vide législatif” : les enfants ont conscience par exemple que ce temps de récréation fait partie d’autre chose “au dessus” qui dit la loi. Mais surtout ici il existe une société propre, avec ses règles, ses interdits : ce temps de récréation (de loisirs) c’est le temps de l’expérimentation notamment de cette idée de démocratie entendue auprès des adultes, mais qui n’est réalité que quand les adultes ne sont plus là. Il faut faire confiance en cette société structurée.

      Dans ces temps de loisirs, les enfants n’ont pas besoin d’un l’adulte intervenant. Au mieux juste présent. A fortiori dans ce temps suspendu qu’est le jeu !!!
      Ce jeu existe parcequ’il pré existe un temps où l’on se met d’accord sur les règles ! qui vont permettre le jeu (ensemble) Quel intérêt si c’est l’adulte qui dit le jeu ? Quel intérêt si par sa seule présence dans le jeu l’adulte “brouille les cartes” ?
      La simple existence du jeu prouve qu’il y a eu création de règles communes ! Où l’adulte aurait-il sa place alors ?

      Sans règle, on est d’accord : pas de jeu. Et cela devrait être pour un pédagogue, un éducateur (ce que je ne suis pas) ce qui devrait l’intéressé : ce temps où les enfants inventent la règle ! Que viendrait faire l’adulte ici alors !!!! Si ce n’est gêner ce cheminement.

      Quand à cette idée de liberté : il ne s’agit pas de dire que cette liberté et celle qui prétendrait que les enfants sont libres de faire ce qu’ils veulent !!! (Que l’on accorde à chacun d’avoir fait un minimum de philo au lycée ! ) Mais qu’ils ont la liberté d’inventer les règles qui rendent possible ce jeu, ce vivre ensemble ! D’inventer leur société. Laissons-leur ce temps de loisirs au moins dans cette idée, si ce n’est dans celle de leur foutre enfin la paix !
      Ces temps de loisirs ne sont pas toute la journée de l’enfant ! Cet enfant a bien d’autres temps pour se retrouver face à des “éducateurs” et autres pédagogues, face à l’éducation de sa famille, du club de sports, de l’école…. Foutons leur la paix durant ce temps de jeu (de loisirs) même si nous aussi on voudrait bien jouer à celui qui sait et apprend aux autres ! D’autant plus quand ce temps de loisirs est le seul temps où l’enfant peut expérimenter ce que l’adulte lui dit le reste du temps !!! mettre en pratique, expérimenter, confronter, remettre en cuase surtout !

      Ce temps de loisirs de l’enfant, hors présence des adultes, il n’est pas hors la société, comme pourrait l’être des “aberrations”, des “anormalités (une île déserte et des rescapés, une secte ou une colo coupée du reste du monde) ! Il n’est pas anarchie ! Vouloir que ces enfants se retrouvent enfin entre eux, sans adulte, ce n’est pas renoncer au droit !!!! Les enfants savent que ce temps est lui même “englobé” dans un autre temps où la loi est dite.

      Dans quelle mesure un discours comme le tien ne sert pas avant tout cette idée que l’enfant doit être contrôlé (pour son bien) jusque dans l’intimité de ses jeux d’enfants ?

      #77287
      ludou
        @ludou

        juste de passage pour penser à en parler plus tard : la possibilité de construction et de détournement des règles dans les jeux de société, un monde en soi…
        (encore merci au collège de B.l.O. pour ces séances de jeux extra)

        #77316
        crevette76
        Administrateur
          @crevette76

          coloandco a écrit :
          (…) je ne parle de relation pédagogique. J’évoque uniquement les apports que peuvent avoir les personnes entre elles et quelles que soient leur âge. Des relations d’être humain à être humain.

          Donc si jamais il y a “relation pédagogique”, il n’y aurait plus d’humanité, de relation d’être humain à être humain ?

          Quand tu détermines si c’est l’animateur ou l’humain qui prend le pas chez toi ?
          Comment tu le contrôles ?
          que faire des affects en ACM ?

          Qu l’on soit vieux ou jeune ou inversement cela ne nous empêche pas d’échanger, se confronter, se comparer pour au final être d’accord ou pas d’accord !

          L’assymétrie entre les humains (pas forcément liée à l’âge d’ailleurs) empêche-t-elle de fait celà ?

          Bonus : cette assymétrie liée à un statut “tacite”… on peut la contourner, la masquer, l’oublier ?
          Là dessus j’avoue que pour le moment j’ai du mal à me décider définitivement…
          Et si “on” peut, qui c’est “on” dans le cas des ACM ? Les anims ? Les mômes ? Tout le monde ?

          #77318
          Hervé MORICE
            @herve-morice

            Pour le coup on se comprend pas Michmuch, je ne parle de relation pédagogique. J’évoque uniquement les apports que peuvent avoir les personnes entre elles et quelles que soient leur âge. Des relations d’être humain à être humain.

            Pour moi il n’y a pas d’assymétrie entre deux personnes qui entre en relation a moins que l’on y impose de manière formèle ou tacite un statut, un rôle ou une fonction.

            Qu l’on soit vieux ou jeune ou inversement cela ne nous empêche pas d’échanger, se confronter, se comparer pour au final être d’accord ou pas d’accord !

            J’ai envie d’échanger avec toi ou pas de discuter, de jouer ou de partager. Si on n’est pas sur les même bases alors on ne rentre pas en relation ou on stoppe la relation que l’on a ensemble.

            Il n’existe pas là de cadre de liberté, d’imposition de savoir ou de transmission.

            PS : ton “…et boom” m’a fait beaucoup sourire 😉 !

            #77325
            michmuch
              @michmuch

              coloandco a écrit :
              Pour ma part je reste sur l’idée que l’adulte en animation ne doit pas se tenir dans une posture d’encadrant mais d’accompagnateur de la vie de l’enfant.

              Je suis donc pour un cadre de liberté, et donc de jeu, qui permet le plus de liberté et d’expression pour l’enfant. Cela avant tout passe par la constructon d’une relation basée sur la confiance quej’entretien avec lui. A cette fin je base sur un plan le plus possible et dans la mesure du possible sur la construction d’une relation d’individu à individu et non d’adulte à enfant.

              Tu devrais lire “enfants libres d’évolène”… La relation entre les membres d’un ACM est forcément assymétrique, c’est la base même d’une relation pédagogique. Elle peut être d’individu à individu mais elle est assymétrique. La “posture” d’accompagnateur s’inscrit bien dans cette logique, il y a un accompagnateur et un accompagné, un qui sait et un qui sait moins… Et boom, on retrouve une relation assymétrique centrée sur le pouvoir d’un sachant… De même pour la construction du “cadre de liberté” dont tu parles, qui et comment définit ce cadre? la liberté est-elle la même pour tous les enfants? à tout moment?

              Si on veut que l’enfant soit réellement libre il ne peut y avoir de contrainte physique de l’adulte.
              Ces espaces de jeux libre se trouve sur des temps ou les enfants échappe au contrôle de l’adulte et à sa surveillance bienvaillante. Ce sont des lieux qui font, pour moi, référence principalement à l’espace publique en milieu urbain et au milieu naturel à la campagne.

              La liberté, c’est l’absence de contrainte physique de l’adulte? et la contrainte psychique? C’est l’absence de contrainte mais tu poses un cadre… Y’a pas une contradiction? Vraiment il faut que tu lises “enfants libres d’évolène” et tu comprendras ce que l’absence de toute présence de l’adulte peut amener… Si je ne suis effectivement pas d’accord avec le pouvoir, l’autorité par le savoir savant, et le contrôle sur la vie d’autrui, il ne reste que pour construire la socialisation d’un enfant, la contrainte existe mais elle est collective. S’appuyer uniquement sur une liberté totale sans contrainte mène à un fonctionnement basé sur le pulsionnel et ces dérives. L’adulte a bien sa place dans une relation pédagogique assymétrique permettant de “travailler (animer) avec” les enfants sur le déroulement de l’ACM.
              L’enfant n’est pas un Être absolument pure que l’adulte va complètement déformer, mais bien un Être en construction qui a besoin de confrontation, d’expérience, d’essai, d’erreurs, de réussite, et d’adulte pour SE construire. Nier cela, c’est nier ce qu’il est au fond de lui.

              Bref, Coloandco, on peut vouloir et faire erreur, on peut vouloir et être contradictoire…

              #77326
              Hervé MORICE
                @herve-morice

                Pour moi la notion de jeu libre chez l’enfant est une notion de jeu sans présence aucune de l’adulte.

                Si on veut que l’enfant soit réellement libre il ne peut y avoir de contrainte physique de l’adulte.

                Ces espaces de jeux libre se trouve sur des temps ou les enfants échappe au contrôle de l’adulte et à sa surveillance bienvaillante. Ce sont des lieux qui font, pour moi, référence principalement à l’espace publique en milieu urbain et au milieu naturel à la campagne.

                Je rejoins, Moilapa, je pense, sur cette notion ou la société contrôle la vie de l’enfant sans lui laisser l’occasion de respirer le grand air de sa liberté afin qu’il puisse profiter de son enfance comme un moment de construction intériorisé.

                Reste à savoir quel cadre éducatif on pose en tant qu’adulte responsable des enfants dont on a la charge que se soit en famille, à l’école ou en animation.

                Pour ma part je reste sur l’idée que l’adulte en animation ne doit pas se tenir dans une posture d’encadrant mais d’accompagnateur de la vie de l’enfant.

                Je suis donc pour un cadre de liberté, et donc de jeu, qui permet le plus de liberté et d’expression pour l’enfant. Cela avant tout passe par la constructon d’une relation basée sur la confiance quej’entretien avec lui. A cette fin je base sur un plan le plus possible et dans la mesure du possible sur la construction d’une relation d’individu à individu et non d’adulte à enfant.

                #77328
                edophoenix
                  @edouard-l-j

                  ludou a écrit :
                  et d’ailleurs, “jouer avec” est moins malhonnête que le “donner à jouer” puisqu’on peut donner à jouer en orientant le jeu, en le codifiant déjà parce que l’on donne (objet, règles implicites…).

                  Aïe, y’a du boulot encore !

                  Exactement ! J’aurais même dit que “jouer avec” permet de découvrir les jeux que l’enfant aime, “donner à jouer” lui impose nos jeux à nous, même si on y participe pas.
                  (enfin, là, je donne dans l’exagération, et puis, en même temps, ça peut aussi être cool de proposer aux enfants de découvrir de nouveaux jeux qu’ils ne connaissent pas forcément tous. Des fois qu’ils se mettraient à bien aimer et à en redemander…)

                  #77347
                  ludou
                    @ludou

                    et d’ailleurs, “jouer avec” est moins malhonnête que le “donner à jouer” puisqu’on peut donner à jouer en orientant le jeu, en le codifiant déjà parce que l’on donne (objet, règles implicites…).

                    Aïe, y’a du boulot encore !

                    #77351
                    michmuch
                      @michmuch

                      coloandco a écrit :
                      Libertaire, voici une belle vision lyrique du, si fameux : “donner à faire, donner à jouer” ! 😉

                      Ce fumeux “donner à jouer” n’est qu’une sous-sous rubrique du jeu libre… le “laisser jouer” aussi d’ailleurs…

                      #77356
                      crevette76
                      Administrateur
                        @crevette76

                        lyrique ???

                        sinon, et toi colo&co, comment tu fais à propos du jeu “libre” ? :titille:

                        #77360
                        Hervé MORICE
                          @herve-morice

                          Libertaire, voici une belle vision lyrique du, si fameux : “donner à faire, donner à jouer” ! 😉

                          #77386
                          Shaaa
                            @shaaa

                            Intéressant Libertaire ! Ce n’est pas tous les jours qu’on voit quelqu’un écrire sa pratique.

                            #77689
                            Ady
                              @ady

                              Très intéressante discussion les collègues, ça fait plaisir, j’ai pu m’enrichir de quelques noms supplémentaires pour approfondir ma théorie.

                              Le terme « JEU LIBRE » est un pléonasme, le mot JEU devrait suffire. Mais son sens est tellement détourné que je crois essentiel de le marquer doublement.

                              Moi qui travaille depuis 3 ans en accompagnant les enfants sur les classes de découvertes, je prône sans cesse les jeux libres, l’entre-enfant, la non-intervention permanente de l’adulte, sa présence écartée, … Faut parfois batailler dur avec les instit’ (et les anim’ !!!) pour défendre cette idée, mais généralement, dans un planning surchargé, illes y voient bien l’intérêt pour les enfants (et pour eulles.. oO).

                              J’utilise aussi l’expression « temps libre » pendant CES séjours, par opposition aux temps de classes et aux interventions planifiées rendues obligatoires par l’Education Nationale (les moments entièrement contraints) Ces moments avec davantage de libertés sont souvent rares et très limités dans le temps, ce ne sont que de toutes petites « Zones Autonomes Temporaires » [Hakim Bay], trop temporaires…

                              Je rejoins énormément Moilapa, toujours dans son idée d’effacement de l’adulte pour favoriser l’Entre-Enfants. En revanche, je me sens plus proche de Solleana sur le fait que l’adulte peut faire parti des jeux libres, sous certaines conditions évidemment (dépendant de son attitude/posture face aux jeux des enfants).

                              Je vais quand même expliquer comment je conçois les moments de jeux libres. Sachant que plus le temps passe, plus j’arrive à laisser faire en m’immisçant de moins en moins dans les relations entre enfants. J’ai en effet encore le réflexe de l’ouvrir un peu trop parfois. Mais j’en ai conscience, alors j’arrive à m’effacer toujours plus. Comme on disait au dessus, on est accompli que le jour de sa mort !

                              Pendant les moments de jeux libres, je mets d’abord le matériel que j’ai en ma possession à disposition des enfants. Je délimite l’espace dans lequel les enfants peuvent évoluer, terrain le plus grand possible selon le contexte, avec des recoins à l’abris des regards des adultes quand c’est possible. J’interdis les endroits jugés trop dangereux (on peut aller dans cet arbre jusque là mais pas celui-là, …)

                              Au début, je me contente de faire le piquet, d’observer au loin.
                              Parfois, des enfants viennent, eux, me réclamer un jeu (parce qu’ils sont en manque d’imagination, parce qu’ils sont trop habitués à être investi par l’adulte, ou que sais-je encore..). Alors j’entame un mini-jeu, je leur apprends les règles de bases, j’amène des variantes, puis je leur explique comment créer leurs propres variantes. Puis je m’écarte doucement, en restant d’abord à quelques mettre pour la première partie sans moi, arbitrer un litige sur la demande des enfants, puis en m’éloignant physiquement sans intervenir du tout. Généralement, j’ai 4 ou 5 jeux qui sont très propices pour que les enfants y jouent sans adultes par la suite.

                              Quand aucun enfant ne me sollicite, j’en profite pour me perdre dans mes pensées, puis je finis par m’ennuyer au point que ça me gêne (mais je peux aussi apprécier m’ennuyer pendant bien longtemps!). Alors je vais me balader dans le terrain, et dès que quelque chose m’inspire, je commence à jouer tout seul. J’imagine, je construis, seul dans mon coin (souvent une cabane…)
                              Parfois certains enfants qui ne sont pas centrés sur leurs propres jeux m’aperçoivent et me rejoignent par curiosité. Certains accrochent et commencent à jouer avec moi. Ils viennent y apporter leurs règles (implicites ou non), j’essaye de limiter au maximum mes propres règles pour réduire mon influence d’adulte (je participe quand même parce que c’est moi qui était là au début). Parfois, les règles des enfants font que le jeu ne me plait plus, et je pars plus loin faire autre chose (ou rien faire), et les enfants continuent sans moi, et tant mieux !

                              Parfois, c’est pas les enfants qui viennent parce que ce que je fais leur plaît, mais c’est moi qui essaye d’intégrer un petit groupe parce que leur jeu semble vraiment sympa à mes yeux. Je vais vers un enfant, j’essaye de comprendre, un autre vient m’expliquer à sa façon. Si ça me plait toujours, j’essaye de trouver un rôle, et je demande toujours si ça convient. Souvent, j’aménage, je construis, je prends un rôle de constructeur-bâtisseur-bûcheron mais pas un personnage particulier. Par contre, quand ils veulent m’imposer un rôle qui ne me convient pas, je m’en vais et les laisse entre eux.
                              Quand je rentre dans un jeu déjà en cours, je m’interdis d’y rajouter mes idées de règles. Et si je construis une chose qui gêne le jeu des enfants (faut-il encore qu’ils arrivent à me le dire, mais généralement je demande avant si c’est ok pour eux), je m’arrête.
                              [[ EDiT :: sur le fait de vouloir s’incruster dans un jeu : je devrai peut-être me remettre en question, en réfléchissant aux conséquences créées par la présence d’un adulte, parce que même sans volonté de dominer, l’adulte perturbe malgré lui et ille est connoté comme autorité qu’ille le veuille ou non. Comme si jusque là je voulais nier ce pouvoir que j’ai en tant qu’adulte pour profiter de mon esprit enfantin. ]]

                              Le reste du temps, mon boulot d’anim’ est réduit à faire de la gestion de conflits quand un enfant vient me demander de l’aide. Et veiller au loin sur la sécurité des enfants (comportements qui met en danger et compagnie…).

                              #77691
                              edophoenix
                                @edouard-l-j

                                ah, bah… Evidemment, si tu le présentes comme ça !
                                Je pense qu’il y a un problème d’interprétation, ou plutôt un problème d’expression de mon côté..!

                                #77704
                                ludou
                                  @ludou

                                  “la donne change”

                                  n’est-ce pas là une des composantes du jeu ? L’intérêt de la surprise, du suspens, de l’inconnu et de la rencontre (entre deux ou plusieurs joueurs, entre un joueur et un objet, un imaginaire…) ?

                                  #77711
                                  edophoenix
                                    @edouard-l-j

                                    Je constate qu’il y a eu une incohérence dans mon propos : je ne voulais pas dire que le jeu adultes-enfants est impossible, mais simplement que lorsqu’un adulte s’immisce dans le jeu, il perd en spontanéité.
                                    Outre le fait que cela ne rende pas le jeu impossible, je ne veux pas dire non plus que l’enfant est incapable de jouer avec l’adulte ou inversement que ce serait l’adulte qui n’en serait pas capable.
                                    Ce que je voulais souligner, c’est que la manière de jouer n’est pas la même.

                                    Après, sur le monde des enfants et des adultes, j’entends par là quelque chose de particulier :
                                    je ne dis pas que l’enfant ne fait pas partie du monde. Ni que son monde est déconnecté de celui des adultes – ce qui serait faux. Par exemple, la référence devenue commune aux enfants concernant Naruto ou One Piece, ou pour la génération précédente, Goldorak et DragonBall Z, montre bien que le “monde” des enfants est en grande partie construit par des adultes : ceux qui scénarisent, publient des mangas (ou d’autres genres de livres, hein : je ne prétends pas que les enfants ne lisent que des mangas !) ou produisent des animes télévisés.

                                    Dans le cas présent, ce n’est pas de ces mondes-là dont je parle, mais simplement du fait qu’un enfant ne considèrera jamais un adulte comme un égal, simplement du fait parce qu’il est habitué à des rapports sociétaux codifiés avec les adultes.

                                    Pour reprendre l’exemple de mon vécu avec mes neveux et nièces, il m’est arrivé un jour qu’en ramenant un tas de feuilles dans une brouette, je ne me suis vu arrêté par les enfants qui faisaient “barrière”.
                                    Je me suis rendu compte qu’ils étaient très surpris par mon comportement lorsque j’ai réagi d’une manière joueuse. Ils ne s’attendaient pas à se trouver en face d’un adulte joueur, parce qu’ils considéraient (et je suppose que c’est toujours le cas) le monde adulte comme un monde sérieux, dans lequel il n’y a pas de place pour l’amusement.
                                    Et pourtant, c’étaient eux qui étaient venus vers moi avec une proposition de jeu, et non l’inverse. Le fait que “j’entre dans le jeu” a néanmoins été pour eux une surprise.
                                    Je suppose qu’ils s’attendaient à ce que je négocie, ou que je leur demande de s’écarter en fronçant des sourcils, en tout cas pas à courir en rigolant avec ma brouette pour échapper à la “douane”.

                                    Ce n’est qu’une expérience parmi d’autres qui me fait dire que lorsque l’adulte “entre en jeu”, la donne change.
                                    D’ailleurs il m’est arrivé souvent de constater que lorsque je rejoignait des jeunes dans leur jeu, il y a un changement d’attitude.
                                    Ce n’est peut-être pas systématique, ou peut-être pas toujours visible, mais je suis convaincu par tout cela que la présence d’un adulte dans le jeu d’enfants ne permet pas une spontanéité telle qu’on la trouve dans le jeu sans adulte.

                                    #77717
                                    ludou
                                      @ludou

                                      Salut edophoenix,

                                      tout d’abord, ma question faisait réponse au dernier message de moilapa, donc je n’ai pas mal interprété tes propos je pense. Ceci dit…

                                      edophoenix a écrit :
                                      la spontanéité ne sera plus de mise à partir du moment où l’enfant ne se positionne pas de la même manière face à un adulte en jeu, que quand il est en face d’autres enfants sans ingérence d’adulte.

                                      la spontanéité ? Donc un enfant ne peut pas être spontané avec un adulte dans un jeu ? Je suis tout prêt à te croire, mais je voudrais bien savoir sur quoi tu te bases pour dire ça 😕

                                      On peut toujours arriver à jouer avec des enfants sans avoir une arrière pensée de contrôle. Mais l’adulte reste adulte (même s’il a su garder une part d’enfance) et l’enfant est encore un enfant. D’un côté comme de l’autre, les attitudes ne sont pas les mêmes, c’est tout.

                                      comme dans les propos de moilpa, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Vous dites que l’enfant ne peut pas jouer librement avec un adulte comme il le ferait avec un autre enfant, mais comment en êtes-vous arrivés à penser ça ?
                                      Qu’un enfant considère un adulte (consciemment ou inconsciemment) différemment d’un enfant et que cela ait un impact dans le jeu, je suis bien d’accord, mais d’où tirez-vous la conclusion que le jeu en est impossible ?

                                      Je ne pense pas qu’on puisse nier le fait qu’il y ait une rencontre entre deux mondes différents, même s’ils se retrouvent dans le jeu sans arrière-pensée.

                                      aaaah le monde de l’enfance, si différent. Oui, sans doute, mais est-il pour autant coupé du monde (des mondes) des adultes ? Est-ce parce qu’on a conscience de l’importance de l’entre-enfant que l’adulte doit être d’un seul coup évincé de ce monde enfantin ? Y a-t-il derrière chaque intervention des adultes dans le monde des enfants une volonté de pouvoir et de domination ?

                                      A cette dernière question seulement : peut-être. Mais peut-être pas aussi.

                                      Tout ça me conforte dans mon idée qu’un animateur doit avant tout s’interroger sur ses propres motifs que sur une projection de ce que vivent les mômes.

                                      #77722
                                      edophoenix
                                        @edouard-l-j

                                        Si, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Simplement que la spontanéité ne sera plus de mise à partir du moment où l’enfant ne se positionne pas de la même manière face à un adulte en jeu, que quand il est en face d’autres enfants sans ingérence d’adulte.
                                        On peut toujours arriver à jouer avec des enfants sans avoir une arrière pensée de contrôle. Mais l’adulte reste adulte (même s’il a su garder une part d’enfance) et l’enfant est encore un enfant. D’un côté comme de l’autre, les attitudes ne sont pas les mêmes, c’est tout.
                                        Je le vois même quand je joue avec mes neveux (c’est-à-dire quand je n’ai même pas une posture d’animateur, juste d’oncle qui s’amuse.)
                                        Je ne pense pas qu’on puisse nier le fait qu’il y ait une rencontre entre deux mondes différents, même s’ils se retrouvent dans le jeu sans arrière-pensée.

                                        #77742
                                        michmuch
                                          @michmuch

                                          Parce qu’il est impossible d’avoir une relation dissymétrique adulte / enfant où il n’y a pas de pouvoir mais de la gratuité, du don?

                                          #77745
                                          ludou
                                            @ludou

                                            parce qu’un enfant qui joue avec d’autres enfants n’attend rien d’eux ?

                                          20 sujets de 81 à 100 (sur un total de 172)
                                          • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
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