On peut se lamenter de ce que le jeu vidéo a de négatif sur la vie de ces enfants…
Mais le jeu vidéo est une réalité bien présente dans leur vie.
Plutôt que de vouloir faire disparaître cette réalité, nous, animateurs, nous devrions essayé de voir comment utiliser cette réalité dans nos animations (épreuves de grands jeux…)
Après tout, on parle ici de JEU, selon moi le propre de notre métier d’animateur.
Inutile (et imbécile) de fantasmer sur ce qui serait une “animation de qualité” avec construction de cabanes dans les arbres, grand jeu en forêt, jeu d’entraide… les uns n’empêchent pas les autres. Et un outil reste un outil. La différence est dans les idées que l’on met dans telle ou telle action.
Les mêmes qui vont parler de renfermement sur soi, etc… vont se trimbaler avec leur doudou-téléphone portable qui est pour moi bien plus négatif pour la vie ensemble que ne peuvent l’être les jeux vidéo… Disons alors, chacun ses moulins à pourchasser…
Comme ces parents qui se lamentent que leur petit s’enferme dans sa chambre pour jouer à sa gameTruc… Qu’offrent-ils comme autre horizon ? Une soirée zombies ensemble devant la télé ?
Alors : soit on tente de faire diparaître les jeux vidéo de nos lieux d’animations (si on remue bien la boule, y’a de la neige qui tombe, et de la poussière),
soit on fait son métier d’animateur dans son temps et on essaie de voir ce qu’il y aurait à prendre dans cet univers.
Je précise : je ne suis pas un gamer. Je n’ai aucune culture dans ce domaine puisque ce support ne m’a jamais intéressé (certainement une question de génération).
Pourtant j’ai acheté une WII spécialement pour mes animations. Avec des jeux avec de petits chats, des jeux où l’on joue ensemble dans un même but…
Exemple, sur le Claé jeudi dernier, on a joué avec un jeu de danse sur WII avec 4 tapis de danse (le tout branché sur un vidéo projecteur)
Je ne parlerais même pas des enfants qui n’ont pas de WII chez eux et qui enfin dans la cour peuvent à présent échanger avec leurs copains sur le sujet…
Y’avait rien à dégommer, juste à bouger les jambes et les bras, à danser en utilisant un support attractif.
Atelier qui n’a pas empêché que d’autres enfants préfèrent jouer à la corde, au foot, aux avions dans la cour…
Certains y voient que du négatif… Mais je n’y ai vu que du positif.
A commencer par le fait que les enfants se sont amusés ensemble durant cette heure, sans dispute, se sont organisés pour savoir qui passe avec qui, “et la petite ça fait longtemps qu’elle attend” et les grandes de lui montrer “comment ça marche”… tout ça en autonomie dans la salle polyvalente. Moi, ça me suffit…
Quand je vois les dégâts que ça fait sur la vie en collectivité pour les jeunes (6/12 ans pour ma part) lorsqu’ils ont l’habitude de passer la majorité de leur temps libre sur leurS consoleS….
Individualisme, impossibilité de jouer en équipe, de discuter pour résoudre ses conflits, …
Okay, tout ne vient pas de là, mais ça y participe fortement, comme la télé, les dessins animés, les films, les claques à la maison, …
Un nouvel article paru dans les Cahiers de l’Animation, dans la même veine que l’article initiateur de ce débat:
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Qu’il est bon de jouer
Jeux vidéo : en colo ou en foyer… Si on ne veut pas, que les ACM soit des sanctuaires hors sol, le jeu vidéo doit avoir toute sa place dans les séjours de vacances et de loisirs. Il devra même trouver sa place dans les stages de formations des animateurs !
Parce que le jeu vidéo est un fait de société et une pratique ludico-culturelle des enfants, des ados, des jeunes et des adultes d’aujourd’hui (au masculin et au féminin). Parce que je refuse toutes réflexions trop rapides et trop manichéennes se fondant sur des valeurs traditionalistes. Parce que le jeu vidéo est trop souvent, sur nos terrains, relégués à un rôle péjoratif, à un rôle de simple passe-temps. Parce que bon nombre d’éducateurs et d’animateurs préfèrent éviter la confrontation avec le jeune et sa console. Parce que le jeu vidéo est un objet d’attraction fort pouvant devenir une pratique exclusive. Parce que je suis un joueur vidéo qui en a marre d’être stigmatisé sur la base d’un stéréotype. Parce que l’on a tendance à oublier que les jeux vidéo sont… des jeux ; avec certains militants des Ceméa nous avons le souhait de nous emparer d’une réflexion autour du jeu vidéo. Tout comme le sujet de la télévision il y a quelques années, la réflexion autour du jeu vidéo trouve son intérêt dans le rôle pédagogique, éducatif et/ou culturel que l’on peut lui donner. C’est sur ce point qu’il me semble ici important de s’arrêter et non pas sur l’éternel discours philosophique opposant les technophobes aux technophiles.
Les consoles sont déjà présentes sur nos terrains d’actions, mais bien souvent les enfants (lire : enfants, adolescents et jeunes, garçons et filles) ne sont autorisés à l’utiliser que lors des temps de vie quotidienne : pendant les douches en attendant que l’une d’entre elles se libère mais « à condition que la chambre soit rangée et que le linge sale soit déjà amené à la lingerie ! » Ou bien durant le temps calme, « à condition que ça reste calme ! » Certaines fois, la sanction est plus dure, les consoles sont mises hors état de nuire dès le début de la colo, dans le placard fermé à clé de l’animateur référent, sous couvert de « on avait pourtant précisé avant la colo que la Game boy était interdite sur le centre parce que tu peux te la faire voler ». Et parfois même, cet animateur(trice) se retrouvant seul dans sa chambre après le cinquième repas, va avoir le culot de piocher dans son armoire pour jouer un peu avant de se coucher ! Ces restrictions de jeu montrent que certains adultes ne voient dans la console qu’une pratique solitaire, tout comme la lecture. Pourtant il n’est pas rare de voir des enfants s’agglutiner sur le lit ou sur le banc autour de celui qui joue. Que se passe-t-il durant ce moment de regroupement ? Des conseils fusent et se confrontent, des tactiques s’élaborent à plusieurs, parfois des chamailleries éclatent, la console change de mains. N’avons nous pas ici un des éléments de vie en groupe ? N’avons-nous pas ici des enfants qui se retrouvent autour d’un objet culturel (le jeu vidéo) et d’un objectif commun nécessitant des confrontations cognitives ou stratégiques (finir le jeu) ?
passe-Temps ou addiction Certaines fois, l’animateur est avec ce groupe d’enfants, il se met à jouer avec eux, il participe au conflit cognitif, il participe à élaborer des tactiques, il conseille… mais surtout il se cache. Si ses collègues le voyaient il risquerait sûrement d’être taxé de fainéant et ça lui fait peur ! Pourtant, en quoi un animateur passant du temps privilégié avec quelques enfants, s’intéressant et participant au plus près des préoccupations de ceux-ci serait-il à blâmer ? Son collègue qui joue au billard indien avec trois autres enfants est-il plus professionnel, plus pédagogue ? Pourquoi l’un est-il vite pris de culpabilité alors que l’autre ne se pose même pas la question de savoir s’il est ou non dans son rôle d’animateur ? Peut-être que la différence se situe dans l’image qui colle à la peau du joueur vidéo ? Peut-être est-ce parce que l’on a l’habitude de ne voir le joueur vidéo que comme un marginal, quelqu’un qui a des problèmes et qui se réfugie dans le virtuel, quelqu’un d’asocial voire pire d’antisocial, quelqu’un qu’il faudrait « aider », quelqu’un qui a besoin de reprendre confiance en lui, quelqu’un qui a besoin d’un petit ami ou d’une petite amie ? Question de stigmates : le joueur vidéo est un Geek, il voue sa vie, son temps et son argent au virtuel. Mais le joueur vidéo peut aussi être quelqu’un qui va bien, qui a de multiples centres d’intérêts. Il peut aussi être quelqu’un qui prend sa vie en mains, qui a des amis, qui mange équilibré avec le reste de sa famille, qui fait du sport et du théâtre. Le joueur vidéo est d’abord quelqu’un qui joue ! On entend, souvent dans le langage commun, parler d’addiction aux jeux vidéo, de jeunes qui se coupent du monde, de Japonais trop pris dans le jeu et qui meurent faute d’avoir oublié de manger durant trois jours ( !). Mais les études de sociologues et psychologues montrent qu’en fait le phénomène d’addiction au virtuel reste extrêmement rare même si certains jeux vidéo inscrivent dans leur conception même des mondes virtuels paraissant sans limites. Il y a en réalité une différence entre « passer beaucoup de temps » et « être en état d’addiction ». Cette nuance est bien souvent oubliée dans les discours communs, ce qui provoque l’effet bien connu de déformer, grossir la réalité et créer un stigmate. L’un des remèdes à ces discours alarmants peut être la pratique, l’immersion dans le virtuel afin de le comprendre. Il me semble en effet qu’un rapide passage de quelque minutes devant l’écran ne suffit pas à la compréhension des ces mondes complexes. Les consoles de jeux se multiplient dans les mains des enfants, que l’on soit pour ou contre c’est un état de fait et nos terrains d’action n’en sont pas épargnés. Et alors ? Pourquoi faire semblant d’adopter une attitude de résistance, qui en vérité est une attitude conservatrice, en les interdisant dans nos centres ou a contrario en adoptant une politique de l’autruche où l’on relègue cette activité courante chez les enfants au rang des choses futiles, débilisantes et solitaires.
Au service de l’éducateur Mon questionnement ici n’est pas tellement de savoir si les jeux vidéo rendent débile, violent et asocial (sur ce point les psychologues, plus compétents que moi, paraissent avoir des débats très divergeant ) mais est plutôt de savoir ce que, nous, adultes faisons de cet objet. De la même manière que la télévision peut ne servir que de passe-temps les jours de pluie ou de réel outil pédagogique pour faire un projet d’éducation aux media, la console vidéo est un objet de plus au service de l’éducateur, c’est donc à lui de transformer cet objet un outil pédagogique ou de l’inscrire dans des projets de loisirs diversifiés. « Les adolescents ne veulent rien faire, ils n’ont aucune motivation » m’a dit un jour un humble animateur professionnel d’une humble maison de quartier, tout en branchant une Game Cube qui sera laissée en libre disposition tout le mercredi après-midi dans la salle « Accueil Jeune »… L’action des éducateurs dans cette maison de quartier (qui n’est qu’un exemple) est exclusivement le « laisser jouer’ ». Laissant les ados entre eux, dans un monde que manifestement les adultes connaissent peu, ce qui le rend encore plus attractif.
Jouer avec L’autre position que pourrait prendre l’acteur éducatif est le « jouer avec ». À la fois pour comprendre les mondes dans lesquels s’immergent les joueurs, pour avoir une action éducative ciblée face à la gestion de la frustration de l’arrêt du jeu et face à la gestion du temps ; donc face au rapport réel/virtuel. Mais aussi pour créer des portes de sorties qui viennent de l’intérieur du monde virtuel et ouvrir les possibilités de choix (faire découvrir d’autres types de jeux, d’autres univers graphiques). L’acteur éducatif a intérêt à alterner ces deux positions. Il me semble que les variables dont l’acteur éducatif doit être regardant sont : – Le contenu du jeu, afin de ne pas mettre un enfant face à des images (situations) qu’il n’est pas prêt à recevoir. – Le temps de jeu, afin de créer un espace temps ayant un début et une fin. Une grande quantité des scénarios de jeu sont en effet construits dans la durée, certains sont sans moment de pause et d’autre jeux sont illimités et permanents sur le net. Il est désormais temps d’arrêter de stigmatiser le jeu vidéo, d’arrêter de faire la politique de l’évitement. J’irais, moi, en colo l’été prochain avec ma Wii dans le même curver qui contient mon Opinel, mes livres de contes et de chants, ma caméra vidéo et l’envie de construire des cabanes. Comme ça, on pourra jouer lors d’après-midi trop ensoleillées sous une tonnelle. Bien sûr la console ne restera sûrement pas en libre service et j’inviterai avec une même ferveur les garçons et les filles à venir jouer. Peut-être que jouer à Mario Kart leur donnera envie de construire des caisses à savon ?
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Rien de nouveau sous le soleil!
Salut,
pour te répondre zewdiwang, non ce n’est pas mon point de vue sur les jeux vidéos. Car la télé est un élément passif, d’information avant tout, c’est ce qui fait que, comme tu le dis, on y trouve des choses inintéressantes, des choses abrutissantes, mais aussi de bonnes émissions sur différents sujets (mais toujours trop peu à mon goût).
Tandis que pour les jeux vidéos, il n’y a pas que le contenu que je critique, il y a aussi le principe et l’illusion qu’ils donnent de pouvoir jouer comme on joue dans le réel, et pire encore, pouvoir rencontrer d’autres gens, élargir sa culture, ou encore, comble de l’ironie, pouvoir développer son imagination et sa culture. Bref, pour moi les jeux n’enrichissent pas, c’est clair, ils ne peuvent que développer certaines capacités intellectualistes et/ou psychomotrices (appuyer comme un forcené sur un bouton de manette jusqu’à en avoir une tendinite …).
Si je suis aussi “impliqué” dans ce débat, c’est d’une part parce que j’ai réalisé il y a quelques temps déjà dans quel cercle vicieux les jeux vidéos peuvent entraîner, deuxièmement parce que je vois tellement (mais vraiment énormément) d’enfants accrochés à leurs consoles 24h/24, devant des jeux qui les poussent à la surexcitation permanente, à un stress fictif mais pourtant présent, à un fonctionnement destructeur et compétitif à mort (dans le sens “combat “jusqu’à ce que mort s’en suive), etc… et enfin parce que j’ai encore quelques amis adultes (20-25 ans) qui sont toujours accro et qui commencent seulement à se rendre compte des effets de ces jeux sur leur santé, après des années de mise-en-garde de ma part et de la part d’autres amis…
Ludou,
je suppose que tu as la meme vu sur les JV que moi sur la tele. c’est a dire contre car abrutissant (pour ne donner qu’un qualificatif) par experience pour 99%. Cependant, il y a des emissions qui sont absolument extraordinaire.
Je rate peut etre ces emissions extraordinaires (meme si je me debrouilles pour les avoir d’une autre maniere pour quelques uns). L’augmentation de la qualité globale de ma vie sans télé vaux cependant largement le coup.
Bourricot a ecrit:
“On peut jouer à des jeux vidéo sans être moutonnisé.
On peut jouer à des jeux vidéo sans devenir violent.
On peut jouer à des jeux vidéo et être créatif.
“On peut” parce que cela ne dépend que de l’approche qu’on a face aux jeux vidéo.”
Je ne concois le JV que dans ce cadre. D’ou la responsabilité des parents et de ceux qui encadrent les enfants. C’est notre devoir et non de ceux qui font des films pornos, des films pronant la torture ou des JV.
est ce a peut pres ton cas pour les JV?
Je ne peux me qualifié de joueuse pour y jouer tres tres tres peu (1h par mois). Bien qu’entouré de certain passionné de JV en temps que concepteur engagé donc mon point de vue n’est pas celui qui a de quelqu’un qui l’a vecu en tant que joueuse. Mais plutot de celle qui ne voit que le meilleur de ce qui pourrait en sortir.
Je n’ai pas dit que tu etais fasciste mais que tu citais un fasciste…
C’est ça, tu n’as rien dit, rien sous-entendu non plus. T’as surtout de la chance d’être populaire sur le forum!
Dans ton message #62 tu écris en toutes lettres que je fais de la propagande. Joue sur les mots tant que tu veux, tu as fait plus de propagande occidentiste que moi. J’ai cité le nom d’un mec, tu as linké plusieurs pages web et même le concept occidentiste, dont j’ignorais tout jusqu’à ce que tu en parles.
Là, y a quelque chose d’incohérent : tu reconnais toi-même que le jeu vidéo est dangereux si tu dis ça, non???
Bien évidemment, d’ailleurs je ne comprends pourquoi tu sembles absolument vouloir croire le contraire.
Dans ma première participation (#47) à ce débat, j’écrivais :
Les jeux vidéos il y en a dans toutes les maisons et tout le monde n’est pas mort assassiné hein. L’argument me semble tout à fait important, on peut abandonner l’enfant avec son jeu vidéo, enfermé dans sa chambre, ou alors on peut l’accompagner, l’aider à en saisir les subtilités dont il n’est pas capable, comme faire la différence entre un mauvais jeu et un bon jeu.
Deuxièmement, qui parle de l’interdire?
J’avais écrit :
«Quand des ados posent la question, tu leurs déconseilles de pratiquer du volley, de l’ultimate, ou du handball parce que tu trouves que éthiquement, le fait que les plus forts gagnent contre les plus faibles ça n’est pas correct?»
Ce à quoi Solleana a répondu (msg #52) :
Oui effectivement éthiquement et surtout politiquement, je ne suis pas favorable à la loi du plus fort, libre à toi de contester cela et d’en justifier moralement le contenu!
Pour l’étiquette Ludou je me référais à ton message #54 :
c’est le genre d’argument d’une personne victime d’addictions (alcool, drogue…). “C’est parce que vous ne pratiquez pas que vous voulez l’interdire aux autres”. Rassure-toi, je ne veux pas interdire les jeux vidéos, mais je souhaite m’interroger sur leur intérêt et leur dangerosité.
Tu dis ça en me répondant directement et en parlant de moi… C’est évident que ça montre que tu penses que je suis un joueur accroc.
Lorsque j’ai demandé : “qui sait si je joue ici” la question signifie : “qui d’entre vous ici sait si je joue à des jeux vidéo”.
Pour les réponses de mauvaise foi, je ne mets pas tout. Mais à mon premier message tu réponds :
C’est pour ça que les gens qui vivaient avant les jeux vidéos n’avaient aucune imagination puisqu’ils ne pouvaient enrichir leur imaginaire (on marche plus que sur la tête).
Voilà j’ai osé dire que les jeux vidéos enrichissent l’imaginaire, et toi, tu résumes mon point de vue par “il n’y a que les jeux vidéo pour enrichir l’imaginaire”.
Non. Menteur.
Et puis avec un peu de réflexion tu pourrais voir que si, ça l’enrichit. Du moins si ma définition de l’imaginaire était bonne, d’ailleurs c’est pour ça que je l’ai écrite, pour m’assurer qu’on parlait bien de la même chose.
Dans un jeu vidéo il y a des images, du son, des personnages, des décors, environnements, histoires, situations, autant de choses qui enrichissent l’imaginaire selon la définition que j’en ai donnée. Si ma déf est fausse alors dis le franchement ça serait toujours plus intéressant que me faire dire ce que je n’ai pas dit.
sa source, c’est avant-tout sa réflexion, son observation et ses déductions à mon avis. Choses qui semblent te manquer cruellement. On dirait que tu n’as jamais vraiment jouer pour ignorer à ce point les caractéristiques du jeu (non vidéo).
Et ça, c’est quoi? Moi je demande les sources de Solleana, parce que c’est bien beau de dire que l’effet cathartique fonctionnerait à l’envers pour le jeu vidéo, mais pourquoi ça serait le cas? Lire une histoire violente c’est cathartique et jouer à un jeu vidéo violent c’est anticathartique? C’est une démonstration ou des sources fiables qu’il faut. Son intelligence à Solleana, ben tu m’excuseras d’autant d’orgueil, mais rien ne dit qu’elle en a plus que moi!
le problème, c’est que tu ne le démontres pas, et que tu ne réponds toujours pas au problème posé par le formatage de l’imagination par les jeux vidéos qui a été posé.
Mais si j’y ai répondu! Dans ma première intervention, en disant qu’il est possible de jouer une heure à un JV et ensuite une heure dans les bois.
Peu importe si un JV ne développe pas l’imaginaire ni l’imagination, franchement. Est-ce que quand on joue à un JV on a envie de faire ça pour avoir un meilleur imaginaire ou une meilleure imagination?
Ben non bah si en tant que parent ou en tant qu’animateur vous voulez que des enfants développent leur imaginaire et/ou leur imagination en allant jouer dans une cour de récré, ne vous faites pas de mouron, ils le font tous les jours.
l’acte créateur implique une recherche pour arriver à un but (conscient ou pas). Dans le jeu vidéo, tu as juste un choix de boutons sur lesquels appuyer pour effectuer des actions. Le peintre qui n’a que le choix entre le bleu, le rouge et le jaune mais qui veut peindre en vert, il va créer le vert qu’il souhaite pour créer sa toile. C’est une action dynamique et non pas statique et en mode larvaire comme dans les jeux vidéos.
Oui mais encore une fois tu peux aussi faire preuve de bonne volonté.
On s’en moque que le fait de jouer ne provoque pas d’acte de création, on n’est pas là pour ça.
Pour l’analogie au peintre, quand Velasquez peint la famille royale, il est obligé de mettre telle ou telle couleur, lui aussi, il a un cadre très restrictif.
Pour l’acte créateur il peut avoir lieu en dehors du temps de jeu. Il y a des jeux qui développent des mondes extraordinaires, des personnages, des histoires. Qu’est-ce qui m’empêche de créer à mon tour en faisant des associations de concepts que j’aurai soi trouvés IRL, soit dans un JV, dans une BD, dans un film, etc. ?
Parlons amalgamme :
Solleana, message #19 (très tôt dans le débat, donc)
Curieusement, la pratique intensive de la musique donne des compositeurs de génie tandis que la pratique du jeu vidéo donne des gosses qui vont en buter d’autres dans un collège, ça laisse songeur non?
Ça, ce n’est pas un amalgame, peut-être? C’est moi qui invente l’amalgame entre jeu vidéo et jeu vidéo violent c’est ça?
Ludou, message #22, à la phrase :
«Des enfants qui butent d’autres personnes ne datent pas de l’arrivée du jeu vidéo…»
tu réponds :
Pour toi, y a pas de différence entre un gamin qui fait pan-pan avec un bâton et un gamin qui fait BANG BANG dans un jeu vidéo hyper-réaliste avec du sang, des viscères et des cerveaux qui dégoulinent partout??
Soit une réponse centrée sur le jeu vidéo réaliste et ultraviolent. Si ça n’est pas un amalgame, ça n’aide pas non plus à différencier!
Solleana, message #26 :
Les jeux qui mettent en jeu une véritable symbolique permettent de se décharger d’une partie du poids de la réalité quand le jeu vidéo incite par sa pauvreté intellectuelle et imaginative à sombrer dans la violence réelle.
Message de XXYYZZ #29
L’impact des jeux vidéos sur la violence ? Il est évident qu’il est réel. De nombreux exemples le prouvent. Combien de jeunes ont commis des actes de violences, après avoir joué à un jeu vidéo, pour pouvoir “faire pareil”.
Certains se rappelent ,peut être de ce jeune qui avait tué son amie, en déclarant ensuite qu’elle allait revivre à la fin du jeu.
Pas de mal à ne pas différencier jeu vidéo et jeu vidéo violent, c’est pas très important. Dans ce message, “les jeux vidéo” en général sont rapportés à un fait divers.
Jusqu’à preuve du contraire ce cas n’est pas un cas général et ne peut donc être considéré qu’avec extrêmement de méfiance comme argument contre l’utilisation des jeux vidéo.
Accompagné des explications que je n’ai pas, il aurait en revanche pu faire un bon argument contre le jeu vidéo extrême, ou contre le jeu vidéo en tant que déclencheur de schizophrénie.
Mais d’après ce qu’on en sait aujourd’hui, une schizophrénie peut avoir différents moteurs qui vont la révéler. Pour ce mec là ça c’est prétendument le jeu vidéo, mais si ça se trouve, sa crise a été déclenchée par la posture affective de sa copine, et pas par le jeu lui-même.
Aspect convivial ? Il est vraiment tres réduit; il faut faire preuve de beaucoup d’immagination pour le trouver.
De beaucoup d’imagination ou d’un peu de bonne volonté?
Pour finir je dirai que j’approuve la phrase de Solléana, lorsqu’elle dit:”Le jeu vidéo incite, par sa pauvreté intellectuelle et imaginative, à sombrer dans la violence réelle. ”
Je rajouterais: par sa passivité physique totale, et je nuancerais, en disant : La plupart des jeux vidéos.
Il y a une nuance, n’empêche, ça reste “les jeux vidéo en général” qui seraient sensés rendre les gens violents. C’est un amalgame.
Message #52 Solleana progresse à mon contact.
et la violence refoulée et accumulée du jeu vidéo lorsque celui-ci est violent, ce qui n’est pas le cas de tous, on en conviendra facilement.
Jusqu’à en nier ce qu’elle avait dit :
Si tu trouves la phrase où je dis que tous les joueurs de jeux vidéos sont des assassins, je veux bien que tu me la fasse lire.
Eh bien c’est chose faite.
Solleana, message #65
Libre à toi de faire comme Balthazaar de ne lire que la moitié des posts
Menteuse.
Ludou msg #82 :
n’ajoute rien, car c’est bien la consommation en tant que telle qui est inquiétante. L’intervention de l’adulte est nécessaire, mais ne résout pas le problème!
Tu as décrété que la consommation est “inquiétante”. Inquiétant en quoi? Inquiétant parce que le jeu vidéo ne sert à rien? On a vu plus inquiétant. On peut même laisser aux gens le choix de comment ils perdent leur temps. Inquiétant parce qu’il occuperait trop de temps? Oui d’où l’importance du rôle éducatif de l’adulte.
Donc si je te suis, il faut fournir du jeu vidéo aux petits cerveaux pour éviter qu’ils ne défoulent leurs pulsions violentes (ou autres) dans la réalité? On nage en plein délire là!!! Un minimum de psychologie et de prise de conscience sur le fonctionnement humain te montreront que l’équilibre est un effort sur soi-même, et qu’il n’est pas possible de l’atteindre en “défoulant ses mauvais côtés” histoire qu’après, on soit clean… ça serait trop beau!
Non tu ne me suis pas, et tu inventes.
Ludou a ecrit: Personnellement j’essaye simplement de l’éviter au maximum
Ludou,
Je ne pense pas qu’il y ait une réelle difference entre nos deux points de vue ou du moins bien plus petite qu elle ne le parait.
Pour ce qui est du texte, tu as eu le sentiment de t’etre fait pieger? je ne vois en lui aucune manipulation, ni la volonté de convaincre. Sinon, je ne l’aurais pas posté. Un autre angle de vue peut aussi etre tout simplement et sans aucune arriere pensé: ouiais, ca colle pas mal.
En ce qui me concerne, la place que je mettrais dans ma vie ou celle des enfants n’est pas plus que celui d’un film…… c’est a dire pas grand chose. Ma fille peut passer des mois sans demander a regarder un film pour une moyenne d’a peine 2h par semaine.
Donc le parrallele entre le cinema et les jv me parait approprié et reflete mon sentiment en generale sur le jv (je suis evidemment d’accord avec les differences que tu mentionnes mais l’interet de l’article est pour moi les similitudes à mon avis nombreuses).
Ludou a ecrit: “l’inculture et la bêtise qui s’y retrouvent. Loin de moi l’idée de dire qu’avant c’était mieux, car beaucoup de choses étaient critiquables, mais la pauvreté culturelle en France est flagrante”
Si ta critique des jeux videos s’inscrit dans un ensemble comprenant les films, dessins animés et je ne sais quoi d’autre, dans ce cas la, je comprends.
Pour ce qui est deuxieme partie du texte (culture pop, emotions, art), du point de vue personnelle de l’auteur et je suis trop fatigué aujourd’hui pour en discuter.
en revanche, pour ce qui est de l’emotion, l’auteur de l’article sur Flower et de la ou j ai trouve le texte des illetres, s’est trouve face “ce qu’un certain Eric Huc, concepteur-réalisateur multimédia chez Young & Rubicam, intervienne :
– Combien de fois avez vous pleuré en faisant un jeu ? (et pas de rage parce que vous étiez bloqué dans un level). Combien de fois au cinéma ? Y-a encore du boulot il me semble…”
la reflexion qui s’en aie suivi: http://ericviennot.blogs.liberation.fr/ericviennot/2009/05/du-p%C3%A2t%C3%A9-de-cannes-de-lart-et-du-cochon.html#more
Enfin, ce meme Eric ecrivait terminait l’article sur Flower par:
“le jeu vidéo peut, avec les moyens qui lui sont propres, faire naître en nous de nouvelles formes d’émotion.”
a voir…. et plutot exitant
Salut Balthazaar,
balthazaar a écrit:
vous avez décidé que vous n’aimez pas les JV, vous n’avez pas répondu à mon message mais vous avez surtout fait du métadiscours, c’est connu pour empêcher tout débat sur les forums internet. Mes formulations ne sont pas bonnes, mes mots sont mal choisis, etc. oui peut-être bien mais en vous concentrant là dessus vous empêcher le débat de continuer.
– je n’ai pas décrété du jour au lendemain que je n’aimais pas les jeux ; il s’agit d’une longue réflexion sur ce qu’est et sur ce que m’apporte le jeu vidéo
– si je fais du métadiscours, je te prie de bien vouloir m’en excuser, je ne connaissais même pas ce nom avant aujourd’hui
– si tu t’exprimes mal et que tu te fais mal comprendre, tu ne peux pas nous en vouloir. Si le fond est bon, travailles la forme.
– quant à ta question posée, j’y viens :
Qui a relevé mon argument principal, répété plusieurs fois, qui est que “tout ce qui est dangereux n’est pas pour autant interdit”?
Là, y a quelque chose d’incohérent : tu reconnais toi-même que le jeu vidéo est dangereux si tu dis ça, non???
Deuxièmement, qui parle de l’interdire? Personnellement j’essaye simplement de l’éviter au maximum, d’expliquer et de démontrer aux enfants comment les jeux influencent leur comportement, leurs idées et leurs attitudes avec autrui, et surtout, j’essaye de comprendre ce qui fait que les jeux entraînent de telles dépendances, et comment y échapper. Ce n’est pas non plus le but de ma vie toute entière…
vous préférez continuer à amalgamer jeu vidéo et jeu vidéo violent
encore une fois, c’est faux! Tu ne lis décidément pas bien nos messages : relis tout le passage sur l’analyse du jeu vidéo en lui-même, au début du débat, il ne s’agissait absolument pas de se concentrer sur les jeux violents! C’est toi qui ramène toujours le débat à ça, uniquement. Essayes d’argumenter sur le reste, là on avancera!
vous préférez penser qu’il est impossible que des adultes puissent avoir une quelconque incidence sur la consommation des jeunes, ben j’ai plus rien à ajouter.
n’ajoute rien, car c’est bien la consommation en tant que telle qui est inquiétante. L’intervention de l’adulte est nécessaire, mais ne résout pas le problème!
D’étiquette, Ludou, tu m’as collé celle de joueur par exemple, en demandant même si je bossais dans une boite de JV.
Non, je ne t’ai pas collé cette étiquette. Je t’ai demandé si tu bossais dans un magasin de JV car tu semblais vouloir coûte que coûte défendre ce support “à la manière d’un commercial”. C’était donc un simple demande d’information (provocatrice, oui :-D).
C’est ridicule, j’espère que si vous êtes animateurs vous ne faites pas ça dans votre métier. Qui sait si je joue ici?
tout est toujours ridicule avec toi, j’adorerais vivre à tes côtés :love:
“qui sait si je joue ici?” -> ça veut dire quoi 😕
De plus pour répondre à Ludou sur le rapport entre les cent mille lignes adsl et la baisse du nombre de viols, la déduction liée au fait est que fournir du porno aux violeurs (via internet) les aide manifestement à moins passer à l’acte.
Passons le point de Godwin, qui est un concept intéressant mais qui peut vite devenir un argument pour ne pas continuer un débat…
Donc si je te suis, il faut fournir du jeu vidéo aux petits cerveaux pour éviter qu’ils ne défoulent leurs pulsions violentes (ou autres) dans la réalité? On nage en plein délire là!!! Un minimum de psychologie et de prise de conscience sur le fonctionnement humain te montreront que l’équilibre est un effort sur soi-même, et qu’il n’est pas possible de l’atteindre en “défoulant ses mauvais côtés” histoire qu’après, on soit clean… ça serait trop beau!
Salut zewdiwang,
dans ton magnifique texte fait pour manipuler et convaincre les gens en comparant deux choses bien différentes, j’ai quand même tiqué sur un truc auquel je pensais depuis un petit moment :
zewdiwang a écrit:
Le jeu vidéo parfois m’a diverti, parfois même ému ; jamais il ne m’a demandé de me surpasser sur le plan spirituel. Ce n’est pas un art, ce n’est pas l’art.
hé bien non, un jeu vidéo ne m’a jamais ému, contrairement à certains films (bien peu, il est vrai). Je pense que c’est là la grande différence entre le cinéma et le jeu vidéo. Tu remarqueras que le cinéma véhicule aussi beaucoup de violence et peut engendrer de la passivité à haute dose, mais c’est différent du jeu vidéo qui a un effet addictif bien supérieur au cinéma (excepté pour les fous de ciné, qui sont quand même bien moins nombreux il me semble, que les accros des jeux vidéos…).
La haine de la culture populaire manque cruellement d’originalité.
je te rassure, la culture populaire ne se trouve pas dans les jeux vidéos, c’est plutôt l’inculture et la bêtise qui s’y retrouvent. Loin de moi l’idée de dire qu’avant c’était mieux, car beaucoup de choses étaient critiquables, mais la pauvreté culturelle en France est flagrante (cf: la plupart des nouveaux musées sont soit matérialistes et sociologiques (on y présente des cultures primitives ou autres, sans rien y comprendre, mais comme c’est exotique, ça plaît), soit sur l’art contemporain (tu sais, une tâche de peinture bleue sur une toile blanche, ou l’inverse peu importe… et ensuite on lui fait dire ce qui nous passe par la tête)). Donc le jeu vidéo n’est ni un art, et encore moins quelque chose de culturel (ou alors on a pas du tout la même définition de la culture!).
Je n’ai pas dit que tu etais fasciste mais que tu citais un fasciste… 🙂 Pas plus que je n’ai dit que ses propos l’étaient d’ailleurs, son engagement public politique parle de lui-même
Pour faire une explication de texte encore faut il Lire le texte
pour info
Mais par contre il y a en effet beaucoup de points sur lesquels on n’arrive pas à se mettre d’accord (notamment l’imagination, la différence de qualité des relations entre un jeu vidéo et la réalité, etc…). Pourquoi?
Aucune idée je m’en balance, vous avez décidé que vous n’aimez pas les JV, vous n’avez pas répondu à mon message mais vous avez surtout fait du métadiscours, c’est connu pour empêcher tout débat sur les forums internet. Mes formulations ne sont pas bonnes, mes mots sont mal choisis, etc. oui peut-être bien mais en vous concentrant là dessus vous empêcher le débat de continuer.
Qui a relevé mon argument principal, répété plusieurs fois, qui est que “tout ce qui est dangereux n’est pas pour autant interdit”? Solleana, ouais… ben c’est pour dire “avec ça on ne va pas avancer” tu parles d’une réponse, c’est ridicule. Oui justement on va avancer si vous faites l’effort de comprendre ce que ça signifie, mais comme vous préférez continuer à amalgamer jeu vidéo et jeu vidéo violent, comme vous préférez penser qu’il est impossible que des adultes puissent avoir une quelconque incidence sur la consommation des jeunes, ben j’ai plus rien à ajouter.
D’étiquette, Ludou, tu m’as collé celle de joueur par exemple, en demandant même si je bossais dans une boite de JV. C’est ridicule, j’espère que si vous êtes animateurs vous ne faites pas ça dans votre métier. Qui sait si je joue ici?
Tu t’es collé tes étiquettes tout seul, si pour toi citer un fasciste est sans conséquence effectivemment on ne peut pas communiquer mais je n’en retire aucune frustration
Pour ça je réclame un acte de modération.
On traite quelqu’un de fasciste dès qu’on en a marre de débattre avec lui sur un forum, c’est bien connu, le point godwin tout ça, un classique. Et ça recommence… pffff. C’est saoûlant!
Solleana, je vais faire une explication de texte comme avec les collégiens!
J’ai dit :
Xavier Rohfer (criminologue) disait dans une émission de télé récemment qu’à new-york il y a quelques années, on observait une corrélation statistique : pour cent mille lignes adsl installées, un pour cent de viols en moins dans le quartier.
Donc là tu vois Solleana, j’ai répété l’information qu’a dit Xavier Raufer dans une émission de télévision. Il a décrit un fait, il n’a pas exprimé une opinion, ni politique, ni idéologique. Il n’a pas exprimé son appartenance politique. Il a été consulté en tant que criminologue sur des questions de violence, de virtualité, et de catharsis, questions sur lesquelles nous sommes en train de débattre.
Tes accusations de fascisme à mon encontre sont donc mensongères, infondées, et porteuses de destruction du débat.
De plus pour répondre à Ludou sur le rapport entre les cent mille lignes adsl et la baisse du nombre de viols, la déduction liée au fait est que fournir du porno aux violeurs (via internet) les aide manifestement à moins passer à l’acte.
Un passe-temps d’illettrés
Le jeu vidéo est un passe-temps d’illettrés. Une activité qui ne demande aucun effort, qui ne suppose aucune suite dans les idées, ne soulève aucune question, n’aborde sérieusement aucun problème, n’allume aucune passion. Le dynamisme même du jeu nous arrache les images sur lesquelles notre rêverie aimerait s’arrêter. Les plaisirs sont offerts au joueur sans qu’il ait besoin d’y participer autrement que par une molle et vague adhésion.
Ces plaisirs se succèdent avec une rapidité fébrile, si fébrile même que le joueur n’a presque jamais le temps de comprendre ce qu’on lui glisse sous le nez. Tout est disposé pour que l’on n’ait pas lieu de s’ennuyer, surtout ! Pas lieu de faire acte d’intelligence, pas lieu de discuter, de réagir, de participer d’une manière quelconque. Et cette machine terrible, compliquée d’éblouissements, de luxe, de musique, de voix humaines, cette machine d’abêtissement et de dissolution compte aujourd’hui parmi les industries les plus profitables du monde.
Jamais invention ne rencontra, dès son aurore, intérêt plus général et plus ardent. Le jeu vidéo est encore dans son enfance, je le sais. Mais le monde entier lui a fait crédit. Le jeu a, dès son début, enflammé les imaginations, rassemblé des capitaux énormes, conquis la collaboration des ingénieurs et des foules, fait naître, employé, usé des talents innombrables, variés, surprenants. Il consomme une effarante quantité d’énergie, de courage et d’invention. Tout cela pour un résultat dérisoire. Je donne toute la bibliothèque vidéoludique du monde, y compris ce que les game designers appellent pompeusement leurs « classiques », pour une pièce de Molière, pour un tableau de Rembrandt, pour une fugue de Bach…
Toutes les œuvres qui ont tenu quelque place dans ma vie, toutes les œuvres d’art dont la connaissance a fait de moi un homme, représentaient, d’abord, une conquête. J’ai dû les aborder de haute lutte et les mériter après une fervente passion. Il n’y a pas lieu, jusqu’à nouvel ordre, de conquérir le jeu vidéo. Il ne soumet notre esprit et notre cœur à nulle épreuve. Il nous dit tout de suite tout ce qu’il sait. Il est sans mystère, sans détours, sans tréfonds, sans réserves. Il s’évertue pour nous combler et nous procure toujours une pénible sensation d’inassouvissement. Par nature, il est mouvement ; mais il nous laisse immobiles, appesantis et comme paralytiques.
Beethoven, Wagner, Baudelaire, Mallarmé, Godard, Vinci – je cite pêle-mêle, j’en appelle six, il y en a cent, voilà vraiment l’art. Pour comprendre l’œuvre de ces grands hommes, pour en exprimer, en humer le suc, j’ai fait, je fais toujours des efforts qui m’élèvent au-dessus de moi-même et qui comptent parmi les plus joyeuses victoires de ma vie. Le jeu vidéo parfois m’a diverti, parfois même ému ; jamais il ne m’a demandé de me surpasser sur le plan spirituel. Ce n’est pas un art, ce n’est pas l’art.
*
* *
Tu auras peut-être reconnu, habile lecteur, un texte célèbre et souvent cité, la grande tirade de Duhamel contre le cinéma ; qui doit dater de la fin des années 1920, publiée en 1930, dans Scènes de la vie future. J’ai simplement coupé un paragraphe, oté l’expression la plus célèbre (”un divertissement d’ilotes”), ajouté Godard pour brouiller un peu les pistes et évidemment remplacé “cinéma” par “jeu” ou “jeu vidéo” dans l’ensemble du texte. Quelle morale pour cette histoire ?
Moralité ? Le jeu vidéo récolte le même type de critiques que le cinéma :
nous transforme en zombies “immobiles, appesantis et comme paralytiques”,
corrompt l’esprit de la jeunesse (”un peuple hébété par des plaisirs fugitifs, épidermiques, obtenus sans le moindre effort intellectuel, j’affirme qu’un tel peuple se trouvera, quelque jour, incapable de mener à bien une œuvre de longue haleine et de s’élever, si peu que ce soit, par l’énergie de la pensée”, passage coupé),
ne laisse aucune place à la réflexion et à la rêverie (”Le dynamisme même du jeu nous arrache les images sur lesquelles notre rêverie aimerait s’arrêter”…), etc
Conclusion. Malgré les critiques de ce genre, le cinéma est depuis longtemps massivement reconnu comme un art à part entière. Les critiques actuelles du jeu vidéo qui affirment en cœur “ce n’est pas un art, ce n’est pas de l’art” se plantent autant que Duhamel s’est planté. La haine de la culture populaire manque cruellement d’originalité.
Slut,
Plusieurs choses à mon sens. Je ne trouve pas forcément d’intérêt aux “programmes éducatifs” avec des jeux vidéos. A partir du moment où l’on pose des intentions éducatives à un jeu, le jeu éducatif, ce n’est plus du jeu à mon sens. Jouer permet plein de choses c’est vrai mais ne doit pas être utilisé comme un moyen pour atteindre un but éducatif : genre les jeux de “régulation”…
Ludou, tu m’interpelles sur la “virtualité” en situation de Jeu. Je maintiens ce que j’ai dit, quand on joue on fait comme si, on crée un univers de jeu avec des règles spécifiques et des situations qui n’existent pas dans la réalité. D’ailleurs, c’est pourquoi il est important de bien signifierSi la fin du Jeu.
Solleana, tu reproches le fait que je défende que tout est possible sans abus. Ce n’est pas exactement vrai. Je pense qu’il est plus difficile d’essayer de comprendre des phénomènes, de les accompagner que de tout nier et d’INTERDIRE. Plein de choses restent à condamner et je le fais. A aucun moment, il n’y aura de la tolérance pour l’irrespect des autres, de soi.
On peut jouer à des jeux vidéo sans être moutonnisé.
On peut jouer à des jeux vidéo sans devenir violent.
On peut jouer à des jeux vidéo et être créatif.
“On peut” parce que cela ne dépend que de l’approche qu’on a face aux jeux vidéo.
Quand il y a addiction et donc dérive, on n’est plus dans le Jeu mais dans une certaine pathologie.
Et notons que le phénomène d’addiction se développe mais que pas dans le Jeu vidéo. Le Jeu vidéo n’est pas la cause de l’addiction il n’est qu’un support à un mal être d’où il faut chercher les causes ailleurs.
Le drame de cette société n’est pas d’avoir inventé les jeux vidéo, c’est d’avoir abandonné les individus à leur propre sort.
Pour la diversité (extreme)
Flower:
http://ericviennot.blogs.liberation.fr/ericviennot/2009/02/flower-1.html
extrait d’un articleKant définissait le beau comme l’objet d’une satisfaction désintéressée. Si l’on en croit cette définition, Flower a tous les attributs du beau.
Désintéressé, le joueur de Flower l’est à coup sûr. Il ne trouvera dans ce jeu aucune des sensations qu’il recherche habituellement dans les jeux vidéo, qu’il soit « hardcore » ou « casual gamer ».
Avec Flower, aucun sentiment d’excitation extrême, aucune sensation d’habileté, de force, de pouvoir ou de vitesse.
Nulle prétention, non plus, à vouloir être utile : Flower n’a pas l’ambition de vous rendre plus intelligent ou plus beau. Il ne prétend pas davantage rajeunir l’âge de votre cerveau, ni vous initier à la musique ou à la cuisine. A la rigueur, il vous rendra simplement plus zen. Flower ne sert donc à rien. Comme un tableau de Chirico, comme un poème de Rimbaud, comme une gymnopédie d’Erik Satie. C’est pour cela qu’il est indispensable.
Flower a bien un but. Pas n’importe lequel d’ailleurs : il ne s’agit pas moins que de sauver le monde ! Mais cette quête s’inscrit dans une dimension poétique qui donne au jeu une allure de fable écologique plutôt que d’épopée
Bonjour,
voici une entreprise américaine qui conçoit des jeux pour aider les enfants à se concentrer (ils font aussi des programmes pour la NASA…). Magnifique me direz-vous, les jeux vidéos sont bénéfiques pour les enfants!! C’est ce que je me suis dit avec de lire leur argumentaire… (en anglais)
leur conception de l’enfant est globalement la suivante : les enfants doivent être les meilleurs, ils doivent réussir à l’école et surtout être populaires parmi leurs amis et camarades, et ce jeu vidéo peut les aider “à ne pas péter un câble” (traduction non littérale) pour assumer tout ça et pouvoir se concentrer. Pour m’intéresser un peu à la concentration, je pense que les jeux vidéos n’aident pas les enfants (et même les adultes) à se concentrer. En apparence, les enfants sont “concentrés” devant un jeu vidéo (et parfois on a même du mal à les en déscotcher…). Mais c’est en fait une canalisation de leur attention qui stimule leur cerveau sans les inciter à maîtriser leur imagination. Contrairement à un cours à l’école, ou à un animateur qui explique une règle avant de jouer, dans un jeu vidéo, l’enfant ne fait aucun travail d’appropriation du jeu, il ne peut pas re-transformer ce qu’il reçoit dans son imaginaire. L’image et l’histoire sont créées sur l’écran, le cerveau n’a plus alors que le rôle passif d’intégrer les images et de prévoir la suite (et faire ces fameux choix qui ne correspondent à rien de réel).
Voilà où j’en suis dans ma réflexion (après avoir essayé de me rappeler comment j’étais face à un jeu vidéo :lol:).
balthazaar a écrit:
Solleana, tu… tu dis ce que tu veux te concernant.Par contre pour les gens qui me connaissent, je suis obligé de te contredire. Que je cite une information, un fait, rapporté par un communiste ou un nationaliste ne fait de moi ni un communiste ni un nationaliste, encore moins un militant.
J’arrive pas à communiquer avec vous, manifestement. C’est frustrant, mais bon ben… c’est comme ça tant pis. Ça m’empêchera pas de dormir.
Désolé que vous le preniez si mal, désolé de voir que le fait d’apporter un peu de contradiction m’ait valu autant d’étiquettes…
Tu t’es collé tes étiquettes tout seul, si pour toi citer un fasciste est sans conséquence effectivemment on ne peut pas communiquer mais je n’en retire aucune frustration
🙂
salut balthazaar,
en effet, c’est frustrant pour moi aussi… 🙁
Pour les étiquettes, je ne sais pas (je fais toujours ma lessive à la main :-D). Mais par contre il y a en effet beaucoup de points sur lesquels on n’arrive pas à se mettre d’accord (notamment l’imagination, la différence de qualité des relations entre un jeu vidéo et la réalité, etc…). Pourquoi?
Solleana, tu… tu dis ce que tu veux te concernant.
Par contre pour les gens qui me connaissent, je suis obligé de te contredire. Que je cite une information, un fait, rapporté par un communiste ou un nationaliste ne fait de moi ni un communiste ni un nationaliste, encore moins un militant.
J’arrive pas à communiquer avec vous, manifestement. C’est frustrant, mais bon ben… c’est comme ça tant pis. Ça m’empêchera pas de dormir.
Désolé que vous le preniez si mal, désolé de voir que le fait d’apporter un peu de contradiction m’ait valu autant d’étiquettes…
Il n’y a rien de plus facile que de coller un ado devant un pc ou une console..
Je ne vois pas l’interet d’enrichir la culture de jeux videos des ados je dirais meme que je m’en cogne
Et je ne vois pas non plus quelle utilité il y a pour ado de connaitre les jeux vidéos si ce n’est faire comme tout le monde, rentrer dans le moule, se moutonniser..
Certainement.
Mais je trouve justement interessant de leur montrer autre chose. Et c’est cette autre chose qui m’interesse.
Le but serait justement de leur montrer la diversité des jeux videos avec des jeux CHOISIs.
Non ce n’est pas facile, non ce n’est pas populaire………. mais justement le but est de sortir du populaire. Au moins, voila une occasion d’enrichir leur “culture” du jeu video.
Je suis d’autant plus surprise de ta reaction que tu ne te demontes pas devant la difficulté et dénonce la facilité face à ce qui peut etre utile à l’enfant ou l’ado.