Intéressant dossier dans ce mois de mars du
journal de l’animation, sur l’enfant et le livre…
Occasion d’aller un peu plus en profondeur dans ce que je
“frôle” dans un post…
De ce qu’il y a de meilleur exemple de la défaite de
l’éducation (oui, je me permets d’en faire un terme général englobant toutes sortes de réalités) dans cet exemple du rapport de l’enfant au livre…
Pour reprendre un célèbre private joke made in éducation populaire :
”Aucune méthode n’a jamais empêché un enfant
qui le désire d’apprendre à lire”
Ce en quoi je ne suis pas d’accord : bien entendu qu’une méthode (et
plus précisément l’attelage que forme cette méthode et celui qui prétend
utiliser cette méthode) peut dégouter un enfant…
Mais la question est ailleurs que cette capacité de nuisance : s’agit-il d’apprendre
à lire ou d’aimer ?
Comment garder ce lien passionnel entre l’enfant et le livre au
moment de confronter l’enfant à cette réalité de l’apprentissage de la lecture,
dans le cadre non d’un apprentissage mais dans celui de l’éducation,
et donc de ce qu’il y a forcément de violent dans toute éducation ?
“On mesure ici ce que les méthodes de lecture peuvent avoir de violent,
à quel point tout passage initiatique est souffrance, ne serait-ce que par l’acceptation
de la réalité”.
Françoise Dolto dans des écrits moins connus que d’autres, où elle parle d’elle petite
fille au moment de ce passage du désir de dévorer les livres
à la triste réalité de la confrontation aux limites de tout éduquant…
Où l’on reparle ici du passage de la magie, de l’infini du rêve, aux limites
des compréhensions du monde de l’enfance par ceux qui prétendent éduquer…
“Il s’agit en effet d’accepter ce “passage douloureux du livre imaginaire à la banalité
objective du récit écrit par les adultes pour des enfants dociles”
Pas d’accord avec cette idée que tout passage initiatique doive être douloureux : ce
sont les limites de l’adulte qui font la violence de ces passages.
Comme dans les rites où l’on va par exemple blesser le corps de l’enfant,
occasion soit disant pour celui ci de montrer, son courage, sa résistance à la douleur,
son entrée dans un “autre monde”… en fait, l’occasion pour les adultes de jouir
de cet enfant, de mettre en vie des pulsions, et de se venger que soit même ont ait
été enfant victime d’autres adultes tout puissants…
Le passage initiatique ne nécessite pas la souffrance,
comme apprendre, transmettre, partager… vivre avec les autres…
Ce qui fait cette violence : c’est l’incapacité de l’adulte de lier la capacité de rêve de l’enfant
à la nécessité d’un apprentissage (ici de la lecture, mais de même pour
d’autres domaines, s’agissant par exemple de cette ignoble passage “d’orientation”
ou un salopard peut dire à un enfant qu’il connaît depuis 2 minutes ce que le reste de sa vie
devra ou ne pourra être…)
Et l’autre salope à la petite Françoise de 5 ans qui venait
de lire ses premiers mots et à qui elle avait demandé d’expliquer
ce qu’elle venait de lire :
”Non, ça c’est que tu inventes. Ce n’est pas ce qui est écrit et que tu as très bien lu”.
Pourtant, le rêve de la petite fille qui imaginait une histoire en s’appuyant
sur les images du livre, avait au moins autant d’intérêt que la “vraie histoire”…
C’est ça qui pour nous (animateurs) devrait compter dans nos rapports aux enfants :
pas juste ce que la vie a de “terre à terre”, de quantifiable… mais ce que l’enfant est capable
d’en faire (ce qui nécessiterait de couper les liens avec l’idée d’éducation,
avec l”école, notre propre enfance scolarisée, nos envies de domination et de
dévoration de l’enfant…
Il en va de ce rapport de l’enfant au livre comme de la
situation d’animation. Comme par exemple de ce que des enfants
peuvent faire d’une situation de jeu, même si ce n’est pas (surtout) ce
qu’avait prévu l’adulte.
La question de l’apprentissage de la lecture n’est pas tant une question
de méthode (et on peut faire confiance à ces connards de pédagogues pour
s’étriper sur la meilleur méthode pour ça) que dans la capacité
d’écouter et de comprendre chaque enfant, chaque individu que l’on peut
avoir en face de soi. Et non une classe à laquelle on va imposer une même “méthode”…
Si on prend par exemple l’exemple de la méthode
que proposait Freinet :
on pourrait la dire “douce”, la pensée respectueuse de
l’enfant…
(Pour dire vite : il ne s’agit pas de découvrir les lettres, les mots,
les écrits dans un manuel figé. Toute occasion “de la vie”
est bonne pour ça : le mode d’emploi sur le sachet de
plâtre dont on a besoin pour construire un bonhomme,
la recette d’un gateau, la “réalité de la vie” lors d’une sortie de la classe..
Le “tâtonnement expérimental” : soit
une démarche qui renonce au modèle “passage du simple au complexe”
(l’enfant lecteur, dirigé par Rolande Causse, bouquin qui date un peu mais sans doute encore très pertinent)
Démarche qui a amené non plus à s’interroger
sur la démarche mais sur la façon dont l’enfant apprend (ce qui est déjà un “mieux”)
Non plus en centrant sur l’éduquant mais sur l’éduqué…
Reste le problème : on est dans le cadre d’une éducation,
avec un groupe d’enfants… et en venir à l’éducation pour transmettre, apprendre,
c’est déjà un aveux d’échec.
Si l’on prend la réalité de la “descendance” (marginale) de cette logique autre de l’enfant,
que l’on discute avec des enfants dans ces écoles Freinet (ou autres penseurs
d’une “éducation nouvelle”) : on en revient à la douleur, à la violence, à la gestion d’un
troupeau et de la nécessité de résultats.
dans ce qu’il y a d’attentes de l’enfant dans toute éducation (à entendre ici :
de ce que attend quelque chose de l’enfant)
On est plus alors dans cette gourmandise insatiable de l’enfant à apprendre,
tout le temps de tout : tout enfant a ça en lui, de par sa nature même d’enfant.
Et de ce que l’éducation arrive à transformer cette gigantesque envie d’apprendre
en quelque chose de rejeter par l’enfants, de douloureux…
Voilà encore l’échec de toute éducation…
Ces méthodes “douces” permettent-elles de garder le lien d’amour entre
l’enfant et le livre, plus que des éducations “traditionnelles” ?
Dans la réponse est l’échec.
L’animateur est confronté à la même problématique : s’agissant du jeu,
du jeu entre enfants, de la place de l’entre enfants dans tout type de garderie :
colo, centre de loisirs, claé…
Dans ce que par exemple un “jeu” mis en place par un ou des animateurs
n’est bien souvent pas un jeu (voir nos échanges sur ce qu’est
ou pas un jeu)
‘pas terrible le journal de l’animation
de ce mois de novembre (numéro 153)
Dossiers sur “l’esprit critique”
(C’est juste ce foutre de la gueule du monde
que de parler d’esprit critique dans le cadre
de cette animation sociocul, et surtout se
foutre de la gueule des mômes…)
Puis “20 activités arts plastiques
pour le périscolaire”
Là, j’hésite entre total irrespect pour
l’enfant et ce qu’il est capable de faire,
ce qu’il pourrait attendre,
et “pourquoi ceux qui ont écrit ce dossier
seraient-ils en quoi que ce soit plus capables
que les bataillons d’animateurs qui ont fait
là une fatalité : qui dit animation manuelle
en ACM dit assurément misérabilisme…
Sinon : un jeu de société à télécharger dans
les bonus : “les sorcières”.
Moteur de jeu simple (basé sur le blocage de
l’adversaire dans un “tableau-case” mais
bonne jouabilité. Notamment pour des primaires
qui en auraient marre du Puissance 4…
Plateaux et pions à télécharger ici :
http://www.jdanimation.fr/fiche-animateur-gratuite/category/153.html
même si on peut se faire son propre plateau
et choisir tout autre thème que les sorcières…
Tout pourrait s’y prêter…
Cela pourrait d’ailleurs être une activité manuelle
un peu moins pourrie que ce qu’ils proposent
dans le dossier sur les claé…
Avec des enfants qui se dessinent (ou
impriment) je ne sais quels personnages
(y compris le dernier bidule à la mode),
plastifiage…
Un atelier construction “jeux de société”
que les enfants peuvent ramener à la maison,
dans la cour…
Juste : si vous imprimez le plateau et les
pions : faîtes votre plateau avec quatre A4.
Et pliez en deux avant de plastifier la page des tickets.
Ou la disparition des terrains d’aventure, seul format d’acceuil de loisirs sociocul enfants qui ait pu avoir un sens en France depuis les années 80…
Si vous habitez en région parisienne, vous avez la chance de pouvoir lire une étude universitaire sur justement la disparition des terrains d’aventure (que cette fois je n’ai pas réussi à me faire via le prêt inter bibliothèques… putain de salope…)
alors, jusqu’à ce que quelqu’un ait eu la chance de tomber dessus, mes supputations sur cette disparition restent valables…
moilapa a écrit :
Encore un très bon cru : journal de l’animation du mois d’avril 2013. Notamment :
un dossier “éduquer au risque plutôt qu’à la peur du danger”. Qui résonne avec certaines de nos discussions du forum…
… et d’un débat avec une collègue EJE qui a été faire un stage au Danemark. Bilan : les structures de loisirs là-bas “éduquent au risque” (meilleure traduction possible) tandis que nos structures (en général) font de la “prévention au risque”. Prévenir c’est empêcher, empêcher c’est interdire (de grimper dans les arbres, d’utiliser une scie, faire de la slack line sans adulte (;-))…) avec les conséquences qu’on a maintes fois évoquées ici.
Encore un très bon cru : journal de l’animation du mois d’avril 2013. Notamment :
un dossier “éduquer au risque plutôt qu’à la peur du danger”. Qui résonne avec certaines de nos discussions du forum…
Que l’on pourrait renvoyer à cette étude de la sécurité routière sur ce que donne la surprotection des enfants du primaire, qui finissent écrabouiller sous les voitures en arrivant au collège, parce que pas préparés à cette autonomie, à cette ville qu’ils ne connaissent pas…
Et que l’on pourrait aisément rapprocher du délire sécuritaire générale autour de l’enfant, et particulièrement dans le format “colo”…
“Comment concilier managment et valeurs de l’éducation populaire” (idèm !!!)
qui me fait penser au colloque qu’avait organisé la JPA sur “comment bien utiliser les outils de l’entreprise dans les fédé de l’animation socio-cul” de l’année dernière il me semble…
Où l’on parle (très brièvement) de l’historien Philippe Ariès…
Occasion de parler de ses écrits sur la “pensée de l’enfance” à d’autres époques. Où l’on parle d’éducation au Moyen-Âge, de la nécessité comprise par le pédagogue de la récréation pour l’enfant dans cet état d’élève…
Même si ces écrits ont été pas mal “secoués” par d’autres historiens (ils datent des années 60 ou 70 il me semble) , notamment autour de la question du lien entre les parents à ces époques où un enfant n’était pas forcément quelque chose de très “durable”…
Journal de l’animation du mois de mars 2013
Avec en dossier principal “accueillir un enfant handicapé” .
Entre autre, un dossier un peu trop béa sur la formation professionnelle BPJEPS et DEJEPS. Un seul son de cloche très polissé.
A noter le papier de Mathieu Garnier ce mois ci : “P comme périscolaire”.
”Pourtant, c’est bien dans ces temps de pause que l’enfant est confronté au groupe, à l’autonomie, à la liberté…” (s’agissant des récréations)
On peut aller plus loin : penser que le temps primordial sur l’école, c’est le temps de récréation. Et non le temps de classe.
Autre bon cru pour le “Journal de l’animation” que celui de ce mois d’octobre.
Tout particulièrement “spectacles de fin d’année : sont-ils vraiment nécessaires ?”
pour ceux par exemple qui ne sont jamais posés la question…
Et un dossier pratique pour une fois très graphique : Halloween.
Bonus ici :
http://www.jdanimation.fr/animateur-bonus/item/supplement-dossier-halloween.html?category_id=122
C’est intéressant d’aller voir sur le livre ce que ces patrons donnent.
S’agissant des cartes, ils sont particulièrement intéressants pour d’autres supports : par exemple avec des rouleaux de papier toilettes….
Très beau travail graphique ! Pour une fois que les fiches techniques sont à la hauteur…
Fouillez ici pour les bonus des autres numéros :
http://www.jdanimation.fr/animateur-bonus.html
moilapa a écrit :
La première raison est sans doute le manque d’envie de se faire chier : pourquoi inventer, imaginer, quand ça fait 20 ans qu’on propose le même prv qui ne demande aucune préparation, aucune réflexion ?
Pourtant, qu’est-ce qu’on peut se faire ch*** quand on ne change pas ! Les anims qui passent 20 ans de carrière autour des mêmes animations deviennent vides. Par contre, vis-à-vis de certaines hiérarchies qui n’a pas beaucoup plus d’idées, ils jouissent d’une bonne image. Et c’est ainsi qu’on les envoie en BAFD (promotion professionnelle !). Et là, on peut se rendre compte qu’ils n’ont pas le niveau de réflexion attendu (oralement, pour se positionner devant le groupe, mais surtout lorsqu’ils vont devoir s’atteler à leur bilan écrit dans lequel ils ont un mal fou à aligner deux idées.)
Un bon cru pour le “journal de l’animation” de ce mois (juin-juillet) n°130
Un dossier principale sur les jeux d’eau, la baignade
Des pages ici et là comme une réflexion sur les bases de loisirs : lieu de consommation ou plus ?
(d’ailleurs voilà une autre piste pour travailler en tant qu’an imateur )
Un billet d’humeur de Jacques Trémentin sur un jury BPJEPS lamentable qui en dit long sur la fumisterie de cette “formation animation professionnelle”
Et un excellent sujet “osez vous jeter à l’eau” dont voici l’accroche :
”L’animation est un métier créatif. Bien sûr il est possible d’y voir les mêmes activités, les mêmes programmes, mais il est possible aussi d’inventer, de se renouveler, d’oser à chaque fois des choses nouvelles. Parfois cependant, on ose pas. Au sein d’une équipe, il n’est pas toujours évident de proposer, pour de multiples raisons…”
La première raison est sans doute le manque d’envie de se faire chier : pourquoi inventer, imaginer, quand ça fait 20 ans qu’on propose le même prv qui ne demande aucune préparation, aucune réflexion ?
En tout cas, sujet en écho à bien des échanges sur le forum en ce moment (en fait depuis le début du forum)
bonjour
tu les a encore ?
Moi je veux bien les avoir
Ecris moi
Merci
Je prépare un bpjeps animation sociale cette année en récupération des Uc manquants
je l’ai fait hier, t’as pas reçu ??
Hm… Ludou si tu les veux vraiment faudrait p’tet répondre aux MP et me donner ton adresse (là tout de suite maintenant, je les mets sous enveloppe dans la 1/2 heure qui vient))
Je vais pas m’acharner et t’obliger hein, y’en a d’autres qui sont VRAIMENT intéressés sinon..
M’enfin..
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c’est pour ma cheminée Lapin, le journal local qui parle des chèvres perchées, j’ose plus le mettre au feu, c’est trop intéressant !
ça tombe bien je donne des numéros de 2012… ouf !
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Comment peut-on se précipiter sur le JdA ?
En 2011, hormis les fiches techniques, l’article sur les conduites à risques (JdA n°125 p. 24-25), le dossier sexualité (JdA n°122 p. 25) et leurs jeux d’eau (JdA n°120 p. 64-71), qu’y a-t-il eu d’intéressant ?
Qu’avez-vous trouvé intéressant, quand avez-vous appris qqch ?
Les insomniaques ont été les plus rapides…
Les 2 numéros ont trouvés preneur.
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Bonjour.
Coz’ double exemplaire, je donne :
-JDA janvier 2012
-JDA février 2012
L’envoi postal est evidemment compris et gratuit.
Voilà, si quelqu’un est intéressé > MP
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(édité pour renommer le fil)