au détour d’une lecture futile :
“Le plus grand mensonge des parents à leurs enfants ne porte pas sur l’existence du père Noël, mais sur la promesse tacite que ses cadeaux les rendront heureux.”
🙄
dit donc tu t en pose des questions sur ce grand et vaste sujet , merci a toi de nous faire partager ton opinion , tu vraiment beaucoup de très bon argument sur la relations entre l enfants et l adulte
C’est pas très clair ce que tu racontes : ils y croient ou pas ?
A cette personne (un être) qui ne serait que bonté, qui donnerait sans rien exiger en échange, tôt ou tard…
qui n’existe donc pas ! Le père-noël n’existe pas !
N’est-ce pas une première grande étape dans la désacralisation de l’adulte, du parent, du maître, du chef, du dieu…
et l’animateur ?… N’est-ce pas ce que tous nous cherchons à atteindre dans ce travail auprès des mômes ? Ce détachement ?
Mais ici en bernant d’abord l’enfant, puis en lui annonçant qu’il s’est fait berner ? Est-ce cela notre rôle “déduquant” ? C’est ainsi qu’on l’envisage ? Est-ce que cette question ne concerne que la famille comme on voudrait le croire ? Quelle cohérence alors si l’enfant nous interroge ? On participe à la mascarade ? On choisit déliberremment de participer à ce foutage de gueule ?
De par son statut bâtard (qui n’attend rien de l’enfant) l’animateur a un positionnement qui permet beaucoup paradoxalement.
Pas seulement du point de vue de ses animations (l’exemple que j’ai donné de ces animations magie où l’enfant apprend que ce qu’il voit n’est pas réalité, que ce que dit le Magicien n’est pas la vérité, ou celle toute bête des illusions d’optique, où là aussi l’enfant apprend à douter : l’image n’est pas vérité… là n’est qu’illusion… c’est déjà pas mal comme parabole, non ? ) mais surtout du point de vue des “rapports humains” : quand tout bêtement, dans un atelier manuel, on fait le choix de ne pas aider physiquement l’enfant qui est bloqué… jusqu’à ce qu’il ait l’idée de se tourner vers ses pairs… n’est-ce pas ça que l’on veut atteindre ? Tout éducateur ?
On peut être l’îlot protecteur par exemple pour des enfants de 6 ans perdus dans une immense cours dans une immense école de plus de 300 enfants (ce qui n’a aucun sens, en dehors de concidérations financières) mais il ne faut jamais oublier que ce qui importe c’est qu’ils se tournent petit à petit vers leurs pairs, et non vers l’adulte. Ne pas être le centre de ces rapports humains… et ces “désacralisations” ne vont-elles pas dans ce sens ?
S’agissant du magique, et plus précisémment de ce magicien, qui sait parler aux foules (façon le magicien de Thomas Mann) ce chef, cet illusionniste qui trompe, ce manipulateur : si leur état d’enfance obligent les enfants à faire confiance aux adultes (à certains adultes) peu à peu ils apprennent que cette confiance doit avoir ses limites (autrement appelé adolescence ?) à déboulonner ces “balises” : c’est justement ça grandir.
Ce sont des armes que l’on donne à l’enfant, des moyens de se défendre… On est d’accord que la réalité de sa vie avec les adultes, ses observations, notamment ses parents, restant la principale source de la construction du doute.
Mais pour nous qui ne sommes pas parent, pas prof, pas docteur… on a pas d’obligation vis à vis de cet enfant : se pourrait-il alors que l’on ne puisse être soupçonnable d’avoir alors des buts, des attentes ? Que notre parole alors pourrait être bien reçue comme “neutre” : si l’on trouvait effectivement cette place en équilibre auprès des enfants, de part notre réflexion sur ce métier, ce rapport à l’enfant, n’aurions nous pas alors un immense “boulevard” ? Accepter à la fois ce désir de magie (quoi de plus facile dans notre situation de metteur en scène de temps de vie, d’animations ! Que cela voit des marionnettes, des histoires, des jeux, des mises en scènes, des spectacles…) et cet éveil au doute ? au rythme de chaque individu ?
l’enfance est un temps de fragilité, où il est facile “d’installer”, d’ancrer profondemment toutes sortes d’irrationnalités, de croyances, qui perdureront peut être toute la vie (sinon dans les familles religieuses on ne parlerait de dieu qu’une fois atteinte la majorité, pour donner à l’enfant l’accés au libre arbitre, bon d’accord : il ne resterait pas grand chose de cette hypothèse dieu…)
Pourquoi n’en serait-il pas tout aussi valable cet apprentissage du doute ?
La “magie de noël” est un très rare exemple où ces adultes mêmes qui ont construit une de ces irrationnalités, la détruisent ensuite ! C’est ces adultes mêmes qui créent cet apprentissage du doute !!!
En ça, c’est tout bénèf pour l’enfant, même si l’instant le met en grande difficulté (sommes-nous capables de nous rappeler la douleur de cet instant : ce moment où l’on apprend que ces balises nous ont trahi, ce sont foutus de notre gueule, parce qu’on était des mômes, trop naïfs ! Dans quelle condition cela s’est-il passé : sans doute sous la moquerie d’enfants plus grands, trop contents de pouvoir s’exprimer des choses pas très reluisantes)
L’enfant est sans doute déboussolé par cette perte, plus fragile que jamais… à la recherche d’un autre mythe pour combler le vide ou déterminer à ne plus se laisser berner ?
Que fera t-il face à d’autres irrationnels alors : par exemple l’irrationnel religieux qui n’a rien de plus censé que celui du père-noël… ?
Va t-il, comme la société s’y attelle, accepter d’autres mythes ? Comme par exemple celui que l’on réserve à ces petites filles alors, sorties de cette première étape de l’enfance, celui du prince charmant ?
Qui alors en grandissant rejoindront ce bataïllon de femmes, dans ce qu’une femme peut avoir de plus con, qui, même après des centaines de branlées, continuera à croire à ce prince charmant… En ressortant de son placard la belle robe de mariée et sa tâche de vomis…
Alors, d’accord : laissons à ces enfants le droit de rêver, de croire en la magie… à leur rythme… mais rien n’empêche en parallèle de dire aussi ce qu’est la vie, la vraie vie. Les deux ne s’excluent pas : cet enfant de maternelle, il sait que c’est une chaussette à laquelle on a collé des yeux : il le sait quand on cesse d’animer la chaussette, on peut lui dire : ça ne cassera en rien la magie quand à nouveau l’objet s’animera : comme un enfant pleurera pour la millième fois en voyant mourir la mère de Bambi, qu’il le saura au moment où il glissera le cd dans le lecteur… ça n’empêchera qu’il vivra pleinement encore une fois la scène… Comme le fait de leur dire que l’on va leur raconter un conte avant de commencer à les embarquer… le problème ne serait-il pas justement de ne pas dire à l’enfant qu’il s’agit d’un conte ? Est-ce que de le dire enlève de la magie ? Aucunement…
C’est la même choses des émotions ressentis quand on regarde un film… Sauf que, si l’enfant à l’excuse de son état d’enfant, cette nécessité de Croire pour accepter la réalité, sa violence, ses difficultés, qu’en est-il de l’adulte ?
Ces adultes qui vont préférer la virutalité d’un jeu vidéo, d’émission de télé, de films, de livres, à leur vraie vie : sont-ils réellement des adultes ? Leur vie est-elle si médiocre que ça ? Sont-ils si peu en capacité de pouvoir agir sur leur existence ?
Il faut savoir aimer la réalité, le fait qu’elle est pleine de merde.
Et ne pas continuer à être ce petit enfant qui croyait au père-noël, qui préfère se réfugier dans ces mondes virtuels où il est tout sauf ui-même, pour fuir ce miroir… en prétendant défendre noêl pour d’autres, quand c’est soit et ses faiblesses que l’on défend…
De la même façon que d’autres se “réfugient dans la bouteille”…
j ai lue beaucoup de messages , sur le mensonge du père noël , moi finalement après , la question que j avais poser sur le thème proposer pendant les vacances de noël . Puis finalement notre thème choisit avec mes collègues on a choisit l Océanie et les Pôles sud et pôles nord, et comme notre directrice du coup a quand même bien voulut,que le papa noël viennent le jour du 24 , puis leur donnent leur petits chocolats bien que les gosses ne sont pas cons et savent ,que les pères noël qui ils voient a tout bout de champs ne sont que des gens déguiser bien sur tout comme ils savent aussi que c est nous ,quand l on arrivent deguiser pour un grand jeux ! mais tout les enfants du monde on besoin de croire aux fées aux sorcières …..tous a ses legendes la magie de NOEL en fait partie !
C’est dommage… ç’aurait été marrant… Je suis très taquin en ce moment…
Sinon : je ne crois pas que l’on ait besoin de ces rituels, de ce sacré !
Tout cela, c’est de la pensée primitive, des échappatoires, des formules magiques qui tentent de cacher ce que l’on ne peut voir ou accepter… de l’irrationnel.
Quand des adultes viennent ici défendre l’idée de noël, ce n’est pas en pensant aux mômes qu’ils ne sont pas : c’est pour s’accrocher à ces rituels, ces “formules magiques” qui constituent leur vie, leurs croyances… C’est ce qu’ils sont qu’ils défendent. Et non ces autres… Parce que sinon on se retrouve face au miroir…
Comme ils vont vivre avec quelqu’un non pas pour vivre avec un autre, mais pour ne pas se retrouver seuls, parce qu’ils sont minables, si fragiles, que la solitude est un miroir où l’on peut voir sa propre mort… Et que tout est préférable à cette idée… quit à vivre toute sa vie auprès de quelqu’un que l’on hait, qui nous torgnole à chaque fois qu’il finit une bouteille… comme les gens sont fragiles…
Et si l’idée de Noël chez les enfants les préparaient à cette petitesse, au pire de ce qu’il y a dans l’humanité : la croyance religieuse, la croyance en un chef tout puissant… D’autres façons de ne pas se retrouver face à ce miroir….
bien sûr que les gens ont besoin de rituels pour tenter de calmer leurs angoisses, primitifs ou pas
et je ne crois pas avoir dit que tu avais eu une enfance pénible, je ne me permets pas ce genre de supposition
Je vais quand même le faire… une envie de partage propre à cette atmosphère de fête :
mais on ne transmet que ce que l’on a bien vécu
La transmission, on est d’accord que ce n’est pas forcemment la transmission de quelque chose de positive, hein ? Qu’un adulte pédophile, lui-même enfant agressé sexuellement, transmet ainsi quelque chose (exemple choisi pour rester dans cette atmosphère de fêtes de la famille) Ici la violence subie, l’humiliation ressentie, l’impression de ne plus être maître de rien, à commencer par son corps, etc… etc… je pense qu’on a tous lu des ouvrages sur le sujet ou vu des reportages…
Que dans une famille néo nazi on va peut être transmettre une façon de voir l’autre quelque peu “en marge”.
Etc, etc… s’agissant de violence, de négation de l’autre…
Pour en revenir au sujet, quand même : là non plus ça ne fonctionne pas : j’ai eu des noëls normaux dans une famille normale… et pourtant je rejette toutes ces simagrés, hypocrities, ces mensonges…
C’est une réflexion très courte que de penser que quelqu’un qui vomit l’idée de famille a forcément eu une enfance pénible !
C’est au contraire d’autant plus intéressant de développer des idées dans ce sens quand rien en apparence ne “trédestinait” à cette façon de voir, non ?
Qu’est-ce que l’on transmet ici ? Au delà de votre vision couillone de noël ? D’un noël en partie fantasmée ?
Que représente noël pour tous ces enfants cassés d’une façon ou d’une autre ?
Qu’est-ce que veulent dire pour ces enfants-là, qui savent combien ce “noël merveilleux” peut puer le toc, comme cette notion de famille, comme les sourires, les guirlandes dans la rue, quand TOUS, adultes autour d’eux, on en rajoute une couche sur “cette époque merveilleuse” ??? Quelle crédibilité ? Quelle violence !!!
Est-ce une façon de leur montrer ce à quoi ils n’ont pas accés ? (et je ne parle pas juste des cadeaux à la con)
Est-ce que Noël est une gare de triage ? Une occasion de montrer aux loozers ce qu’ils n’ont pas ?
Une société peut-elle exister sans rite ?
Sommes-nous toujours aussi proche de ces primitifs que nous ayons encore besoin de fêter les anniversaires (mais qu’y a t-il de plus autocentré que de penser que le jour de sa naissance puisse avoir une quelconque importante ????) le passage à l’âge “adulte” via d’autres rituels particulièrement barbares, les enterrements, les mariages !!!! (a t-on déjà imaginé quelque chose de plus concon que ces cérémonies !!! )
Où 20 après, la mariée a une larme à l’oeil en revoyant une photo, oubliant que son mari a dégueulé sur sa belle robe ce jour merveilleux, que ses parents se sont envoyés des insultes lors du repas (bon d’accord, je suis ainsi en train de redonner une image plus positive du mariage) que ces enfants se sont comportés comme des porcs, que son oncle a raconté de belles histoires dégueulasses devant un parterre bovin s’esclaffant ?
C’est la même chose pour Noël : cette capacité à ne voir que ce que l’on veut voir…
Avons-nous besoin dans une société de sacré ? De rituel ? Sommes-nous toujours les mêmes barbares qui dessinaient dans les grottes ? Qui implorent des superhéros, imaginent des vies après la mort parce qu’apeurés par la mort ? (enfin, leur propre mort ! Parce que celle des autres, ils s’en foutent !!! à tout compte fait : voilà quelque chose de plus autocentré que l’idée d’anniversaire)
Tous ces connards abrutis qui vont attendre le … décembre (je sais plus le jour exact) la peur au vendre, parce “on sait jamais” , c’est peut être vrai ce qu’il ont dit ces connards de maya butineurs…
bon, allez… je déconne : c’est cette atmosphère de fête qui me donne envie de vous taquiner gentiment…
moilapa a écrit :
Est-ce qu’en relisant trop tard pour éditer, tu t’es dit que tu avais finallement dit une bêtise, ou je t’en fais la démonstration ?
mais on ne transmet que ce que l’on a bien vécu
Est-ce qu’en relisant trop tard pour éditer, tu t’es dit que tu avais finallement dit une bêtise, ou je t’en fais la démonstration ?
S’agissant de la radio : intéressant cette remise en cause de ce qu’il ne semblait pouvoir être remis en cause : des parents musulmans qui font annuler la venue du Père-Noël dans une école !
La situation est fort drôle… et pour peu que l’on ne place le débat sur le thème de la cohérence (surtout s’agissant de croyants en tous genres !!!)
Et si ces musulamns posaient la question de la laicité à l’école ?? Là, ça serait vraiment fendard…
http://www.franceinter.fr/player/ecouter/?player=519877&date=1354881600
il y a ecore des réflexions intéressantes sur france inter. Ecoutez donc toute la dernière partie du journal de 13h (écouté bien par hasard parce que moi e les infos) avec les reportages et surtout l’invité en rapport avec la question du père noël.
légèrement oui….
mais on ne transmet que ce que l’on a bien vécu
Non-non : ça ne me donne pas envie de vomir, parce qu’adulte, je sais que le cerf-volant de tonton Thierry, c’est peut être une façon de faire pression sur l’enfant, parce qu’un soir ce cher tonton Thierry a glissé son doigt dans son petit trou du cul… Que grand-mère est une vraie salope, et plus vite elle crèvera… Que la famille est le premier lieu de danger pour les enfants…
Cette béatitude générale en cette période de l’année, si elle a du sens pour les enfants, elle me semble tenir de quelque chose de moins sympathique chez les adultes… Cette façon de faire semblant, faire semblant de trouver tout plus joli, les gens plus gentils… une ordure reste une ordure, fête des glands ou pas.
Finallement, c’est vrai, tu as raison : cette période de l’année est assez insupportable… un bon tsunami ou un attentat dans Paris en lumière, je dis pas non…
Mais on est un peu hors sujet là : ton intervention pose la question dans ce débat de la survenue de l’enfant qu’on a été, des souvenirs fantasmés de ces merveilleux noël… Et non plus juste l’intérêt pour l’enfant, à ce que tous ceux en qui il a confiance autour de lui , lui mentent de concert… dindon de la farce ou ici pintade de noël…
D’autant plus que les enfants ne sont pas aussi tanches que l’on voudrait le croire : ils ne sont pas dupes : ils voient bien que tonton bourré a glissé sa main dans la culotte de maman hilarde, que noël ou pas si ils l’ouvrent ils prendront leur mandale quotidienne… ceci est ma main… et la voici dans ta gueule… amen..
Sur le coup : à qui on pense quand on prétend défendre noël ? A cet enfant ? Ou à celui fantasmé que l’on a été ?
Moi, j’ai une petite pensée en cette période pour certains mioches qui doivent redouter cette période : parce qu’ils savent mieux ce qu’ils n’ont pas. Et que chaque année, ils se sont encore laissés bernés par l’atmosphère générale en classe, dans la rue… et qu’alors la descente n’en est que plus douloureuse. ceci est mon pied…
Bon, c’est vrai aussi que je suis sans doute légèrement influencé par ce que je pense de cette idée “famille”…
Sinon,
bien sure je suis aussi partagée entre l’anim et la maman, les consignes ont été données pas de “il faut être sage si vous voulez que le PN passe” ça me fait irisé les poils sur les bras, mais travaillant en maternelle la question ne se pose pas encore (sauf avec la fratrie plus grande) et oui on s’éclate comme des malades avec les déco de noel,
Noel pour moi c’est pas tant la magie de noel mais plus l’effet de noel, temps d’écahnge, de partage, ou on va moins s’agacer en disant “aller c’est noel” on est plus indulgant, on partage plus (du temps des attentions) et pour moi il n y a que ça qui compte Noel ça devrait durer plus longtemps…on en fait c’est l’effet noel qui devrait durer plus longtemps
NON….
sérieux le Père Noël n’existe pas….
Eh ben voilà j’ai bien gagné ma journée en venant sur ce forum….lol…. vous venez de briser mon ptit coeur, sniff,
avez vous réfléchi avant de poster pour savoir si tout le monde sur le forum y croyait ou pas….
Désolée, blague minable,
personne l’avait faite celle là,
A y est c’est fait
moilapa a écrit :
il y a bien quelque chose de l’ordre du rite de passage : celui où l’on quitte cet état de croyance inconditionnelle dans ces personnes qui étaient tout, les protecteurs face au reste du monde : les parents. En cela c’est très intéressant… (la première marche pour douter de ceux qui se présenteraient comme des chefs ?)
En apprenant que ces “protecteurs” nous ont berné, que la confiance que l’on pouvait leur porter doit avoir ses limites, on grandit, on apprend alors à se méfier de Tous. Un dépucelage que cette méfiance vis à vis de l’autre, quel qu’il soit…
on peut voir les choses comme ça… ou
se dire qu’à 3 ans on y croit dur comme fer comme on croit aux fées, à la bête qu’il y a dans la cave bien qu’on ait fait le tour de la cave en serrant bien fort la main de maman- papa, comme on croit à l’histoire du petit jésus que nous raconte la copine de maman, parce qu’on croit au magique, au merveilleux
et on ne bascule pas du jour au lendemain dans l’incroyance, mais on grandit, on est allé un jour tout seul dans la cave parce qu’on a des doutes quand même, parce que les grands …, parce que le monsieur de la garderie a dit qu’on y croyait si on voulait mais maman dit qu’on a le doit d’y croire si on veut
et que, dans notre tête d’enfant de 5-6 ans, on a pas envie de renoncer au Père Noêl parce que si on dit qu’on y croit plus, eh ben p’têt que tout ce qui fait la réelle magie de Noël va disparaitre avec cette croyance, tout : la maison qui devient un endroit magique avec ses décors, ses dessins sur les vitres 🙂 , les flocons qu’on découpe et les bricolages qu’on fait avec papa-maman, l’attente
le Pére Noël bien sur et les cadeaux mais c’est pas le principal et faut pas croire que les enfants n’attendent que ça
noël c’est mamie Françoise qui vient du Nord et qu’on voit pas souvent, c’est tata Isabelle qui vient d’Amérique et tonton Jacques d’Angleterre, tonton Thierry, lui viendra pas, le japon c’est loin mais il a envoyé des cerfs-volants tous légers avec des dessins extraordinaires dessus
Noël c’est la trève, c’est quand plus personne ne se dispute et que tout le monde rit, que même mon frère il est gentil avec moi et qu’il m’a dit que je pouvais croire au pere noël bien qu’il soit grand
Noël ce sont les souvenirs, les histoires aussi, celles que raconte mamie josette qui dit qu’elle avait une orange à noël et que c’était merveilleux, maman qu’elle avait un livre et que c’était un cadeau extraordinaire et que tonton Jacques, celui qui nous fait rire nous déclare qu’il avait intérêt à s’entendre avec ses frères parce que l’un avait la loco lego, le second les wagons et le troisiéme les rails
Noël c’est quand on chante et qu’on joue tous ensemble et qu’on se dit qu’on sera jamais tout seul parce que quand on grandit, on prend conscience de cette solitude et qu’on veut pas
c’est sûr, Noël, c’est un truc de familles et quand t’as des mômes, t’as beau cracher sur le marketing des jouets, les faux père noël, honnir coca-cola qui a donné la couleur rouge au père noël, pleurer sur les gens tous seuls, la faim dan le monde et tout ça
et bien c’est impossible, tu ne peux simplement pas ne pas fêter noël
j’espère que je ne t’ai pas donné envie de vomir 🙄
Sociologiquement parlant, être dans une croyance majoritaire est intégrateur, l’inverse (un enfant qui sait plus tôt que les autres que le Père Noël n’existe pas) risquera de marginaliser, de mettre à l’écart du groupe.
Sauf que l’intégration ici elle se fait dans l’autre sens : en apprenant que le Père Noël c’était du flanc, on intègre le groupe des grands, on quitte celui des nazes naïfs.
Car la question se pose en primaire et non en maternelle (époque où pour tous de la magie c’est juste magique .point) On a certainement tous fait l’expérience de la vieille chaussette avec ces deux yeux qui devient personnage bien vivant (mais t’es con ou quoi , Tu vois pas que c’est moi qui ait mis la main dedans ?!!)
Par contre, la question se pose en primaire : parce qu’on met en contact des enfants de 6 ans (avec un rapport au magique) avec des enfants de dix ou onze ans.
En ce moment, je bosse sur un primaire ; on prépare un spectacle de magie et grande illusion : le travail avec les CP qui constituent le groupe, c’est de dépasser ce stade “c’est magique. point”. D’aller au delà de ce que l’image a dit… d’avoir un esprit critique. Cela se fait doucement, chacun son rythme et ce à quoi chacun veut croire, parce que même en déconstruisant les numéros, en montrant le “truc”, certains enfants y voient encore de la magie.
C’est à la fois une force de l’enfance, que de croire en cette magie, mais c’est aussi une faiblesse, quand il s’agit de naïveté exploitée, de non réflexe au doute, à la remise en question. Période propice à toutes sortes “d’encrages” (religions, croyances et autres endoctrinements à la con)
il y a bien quelque chose de l’ordre du rite de passage : celui où l’on quitte cet état de croyance inconditionnelle dans ces personnes qui étaient tout, les protecteurs face au reste du monde : les parents. En cela c’est très intéressant… (la première marche pour douter de ceux qui se présenteraient comme des chefs ?)
En apprenant que ces “protecteurs” nous ont berné, que la confiance que l’on pouvait leur porter doit avoir ses limites, on grandit, on apprend alors à se méfier de Tous. Un dépucelage que cette méfiance vis à vis de l’autre, quel qu’il soit…
En cela, ce mensonge aux enfants est intéressant : tout se qui permet l’esprit critique est bon à prendre. Tout ce qui permet la construction d’une violence pensée.
Maintenant, “concrètement”, pour quelqu’un qui comme moi ne veut pas participer à cette mascarade, la réponse à un gamin est simple (et toute réflexion sur les parents et ce qu’ils voudraient contrôler n’est pas mon problème : un enfant n’appartient pas à ses parents) : Est-ce que le Père-Noël existe ? …Tu as envie d’y croire ? Eh bien, tu y crois si tu as envie d’y croire… jusqu’au moment où tu ne voudras plus y croire.
Loin d’être un fervent défenseur de la psychologie, mais contrarié à l’idée que toute vérité est bonne à dire, voici un argumentaire (psychologique) en faveur de cette croyance :
http://www.educatout.com/edu-conseils/psychologie/le-pere-noel-l-importance-de-la-fonction-imaginative.htm
Sociologiquement parlant, être dans une croyance majoritaire est intégrateur, l’inverse (un enfant qui sait plus tôt que les autres que le Père Noël n’existe pas) risquera de marginaliser, de mettre à l’écart du groupe.
Déontologiquement parlant, il est difficile de désavouer les parents sur une question dont les effets positifs et néfastes ne sont pas tranchés.
Quand à organiser la venue du Père-Noël, l’école cède à un rituel païen, mais d’un autre côté, ce moment festif sera un des rares moments où le Père Noël sera égalitaire dans l’attribution des cadeaux.
L’école républicaine a bien d’autres mythes à déconstruire en priorité avant de s’attaquer à cette délicate question.
La teneur de l’article, son éclairage et les commentaires sont… heu…
Par contre personne ne semble s’interroger sur la logique -ou pas- de la visite -ou pas- du père noël dans le contexte éducatif de l’école…
Ni sur celle -ou pas- de relayer un mensonge dans ledit contexte éducatif…