Visiblement le sujet semble prendre plus d’ampleur ici
Le problĂšme c’est que bien des associations recoivent des aides de l’Ă©tat et peuvent bĂ©nĂ©ficier de l’annexe 2 ou du CEE alors qu’ils ne remplissent absolument pas cette mission d’Ă©ducation populaire!
Je crois qu’il faudrait faire un contrĂŽle sĂ©rieux de tout cela et retirer le financement Ă des associations comme l’UCPA par exemple, vĂ©ritable pompe Ă fric!
Il doit y avoir aussi un max d’assos Ă but uniquement sportif que l’on devrait arrĂȘter de financer cela pourrait faire remonter les salaires des assos d’educ pop et des collectivitĂ©s locales!
Car s’il est vrai que la situation a Ă©voluĂ© on ne peut quand mĂȘme pas profiter des salaires aussi bas de l’educ pop pour exploiter la misĂšre Ă©tudiante en se revendiquant dans le mĂȘme temps d’un discours militant et progressiste!
Je m’Ă©tonne que personne n’ait encore rĂ©pondu Ă ton message depuis dĂ©cembre, mais je vais le faire…
Pour commencer je voudrais rappeler que l’animation avec le BAFA et/ou le BAFD est appelĂ©e animation volontaire par contraste avec l’animation professionnelle exercĂ©e, elle, avec des diplĂŽmes professionnels (DUT CarriĂšres Sociales, BEATEP/BPJEPS, DEFA/DEJEPS, DEDPAD/DEJEPS et j’en passe…). En effet, BAFA et BAFD ne sont pas des diplĂŽmes professionnels (d’ailleurs ce sont des Brevets !). Donc lorsque tu parles de mĂ©tier, ce n’est vrai que pour les animateurs professionnels.
Si l’on parle d’animation volontaire, c’est justement par rapport Ă l’Ă©volution de l’animation dans l’histoire. Avant les annĂ©es 80, les animateurs de colonies de vacances Ă©taient des volontaires (souvent des instituteurs qui faisaient ça pendant leurs vacances). Ils n’avaient donc pas un statut de salariĂ©, ils Ă©taient indemnisĂ©s mais ne disposait pas d’un salaire pour cela.
Ce n’est que dans les annĂ©es 80 avec la professionnalisation du secteur de l’animation et la crĂ©ation de la Convention Collective Nationale (CCN) de l’Animation que l’on a voulu faire entrer ces animateurs volontaires dans le code du travail. Ainsi l’annexe II Ă Ă©tĂ© crĂ©e, dĂ©rogeant Ă un bon paquet de clauses (travail de nuit, durĂ©e du temps de travail, salaires…) afin que les ces derniers puisse continuer Ă exercer leurs missions Ă©ducatives de la mĂȘme maniĂšre, tout en rĂ©glementant ces pratiques au sein du code du travail et de la CCN. En effet, impossible de salarier des animateurs qui sont en fonction 24h/24 selon les mĂȘme conditions que les salariĂ©s standards.
Câest ainsi que de volontaire, les animateurs sont devenus salariĂ©s. Cela dit, outre ce changement de statut, leurs rĂŽles, fonctions et missions nâont pas changĂ©s. Câest pour cela quâon continue Ă parler dâanimation volontaire afin de bien les diffĂ©rencier des animateurs professionnels, qui eux ont fait le choix dâen faire leur mĂ©tier.
Lâanimation volontaire, câest donc un engagement Ă©ducatif. Câest une forme de militance, certains font de la politique, dâautre choisissent de donner un peu de leur temps pour lâĂ©ducation des jeunes. Câest un engagement volontaire, câest un choix, ce nâest en aucun cas un mĂ©tier et cela doit rester occasionnel. Mais, encore une fois, il est possible dâen faire son mĂ©tier en devenant professionnel de lâanimation, mais attention, les logiques sont bien diffĂ©rentes.
DâoĂč la demande depuis plusieurs annĂ©es, par les principaux mouvements dâEducation Populaire, de la crĂ©ation dâun statut particulier, hors du code du travail, pour les personnels occasionnels des centres de vacances et de loisirs que sont les animateurs (BAFA) et directeurs (BAFD).
La rĂ©ponse du gouvernement Ă fini par tomber. Cette rĂ©ponse, câest le Contrat dâEngagement Educatif (CEE). Encore une fois, ce changement de statut ne change quasiment rien pour les animateurs volontaire, mais il permet de sortir du vide juridique que constituait lâannexe II, de plus en plus souvent considĂ©rĂ©e comme illĂ©gale par lâinspection du travail.
Certes, il ne rĂ©pond pas Ă toutes les attentes des mouvements dâEducation Populaire, (lĂ , câest un autre dĂ©bat). Mais il a au moins le mĂ©rite de rĂ©affirmer le caractĂšre occasionnel (maximum de 80 jours par an) de lâanimation volontaire ainsi que lâengagement quâil reprĂ©sente.
Voici donc pourquoi lâanimation est « aussi mal payĂ©e ». Cette expression ne devrait pas exister pour lâanimation volontaire puisquâil ne sâagit pas dâexercer un travail contre rĂ©munĂ©ration mais bien de sâengager en faveur dâun projet Ă©ducatif portĂ© gĂ©nĂ©ralement par une association.
La question de lâindemnisation ne venant quâen dernier plan. Si vous faite de lâanimation volontaire pour gagner de lâargent, alors vous vous ĂȘtes trompĂ© de porte.
Vous faites de lâanimation parce que vous y croyez, vous adhĂ©rez aux valeurs portĂ©es par le projet pĂ©dagogique, sinon aller gagner de l’argent en entreprise !
J’entend souvent dire – soit par des collegues soit par des propos sortant de ma propre bouche – que les animateurs, et le monde de l’animation en gĂ©nĂ©ral, est (trop) souvent sous estimĂ©.
Comme appuie je prendrais les rares sujets qui ont été lancés sur ce forum :
– https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=5899&forum=13 (un dĂ©bat qui aurais pu naitre, mais qui s’est Ă©teint avant de commencer)
– https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=6305&viewmode=flat&order=DESC&start=0 (Une discution sur le statut des animateurs, leurs paies, leurs reconnaissances suivant leurs diplomes.)
Les echos (plaintes) qui me parviennent sont donc nombreux, et je m’Ă©tonne qu’il y est si peu de sujets traitant des conditions de l’animation sur ce forum.
Les utilisateurs de planetanim seraient ils tous des professionnels de l’animation entierement comblĂ©s et satisfaits de leur statuts et du statut de leur profession ?
…
Ou aurait il la flemme de revendiquer leur metier ?
J’entendais un utilisateur (que je respecte) dire sur ce forum :
Attention, je ne suis pas en train de dire que “l’Animation” n’est pas capable de lire des textes universitaires !!!
Cela me laisse penser que je ne suis pas le seul Ă trouver que l’ “Animation” reste trop souvent muette quand il s’agit de parler de ses statuts (l’auteur me contredira si j’extrapole ses propos).
Oui, nous faisons surement tous de l’animation car nous aimons ça, parce que l’on a envie de s’occuper des enfants, des nĂ©cĂ©ssiteux, d’autruis, parce que l’on a plus une Ăąme Ă faire du social, qu’Ă rester assis derriere un bureau Ă jouer avec des chiffres (meme si ça nous arrives Ă certains en arrivant Ă un stade plus Ă©levĂ© dans l’animation) mais devons nous, sous pretexte de faire ce que l’on aime, se laisser marcher sur les pieds, et reniĂ©s notre statut en remerciant nos Ă©lus de nous allouĂ©s de modiques sommes comme subvention annuelle ?
La question est posĂ©e, et en ces temps oĂč sur le net, il nous est donnĂ© la possibilitĂ© de poser nos questions aux futurs Ă©lus, ne restons pas muets.
Exprimons nous, mais avant ça discutons ensemble de l’avenir de l’animation, de comment elle pourrais Ă©voluĂ©e, pour le bien de ses clients que sont les enfants par exemples, mais Ă©galement pour le bien des salariĂ©s que nous sommes.
Merci de m’avoir lu jusque lĂ , et Ă bientot j’espere.