Un des (nombreux) problèmes expliquant l’ineptie de la production animation, vient de ce que l’animation (en tant que production d’animation) n’évolue pas avec les connaissances sur l’enfance et les transformations sociétales. Et pas forcémment par méconnaissance (en tout cas à un autre niveau que celui -animateur-directeur sur une colo, un clsh…) Si l’on lit des écrit ici et là, dans telle ou telle structure, on arrive à retrouver des idées intéressantes… mais quand on arrive sur le terrain… il n’y a plus rien.
Sans s’être intéressés à une part récente de la sociciologie (la sociologie de l’enfance dans les pays francophones, ce je ne sais plus qu’elle est le terme dans les pays anglophones en avance dans ce domaine de recherche) via des gens comme Sirota, Montandon (merci à ceux qui ont parlé sur le forum de ces auteurs), à l’antropologie de l’enfance…
qui nous ont appris à ne plus voir les enfants comme de simples êtres en devenir…
un animateur arrive quand même à avoir avec les enfants des rapports à peu prés intelligents (adaptés à ces changements). Dans ce que je qualifierais (à raison de mieux) de rapports “hors animation pure, de production de choses et d’événements”. Parce que la société en grande partie l’y force, parce que ces “enfants nouveaux” (nouveaux au sens de la place qu’on leur donne aujourd’hui dans notre société individulaiste) les y oblige si il n’y était pas préparé.
Or, quand il s’agit d’animation, on en revient des décennies en arrière. Aux temps où l’on voyait l’enfant comme un être en devenir.
Comme si l’on ignorait encore que les enfants forment un groupe social à part entière, avec sa culture propre, ses codes… comme si l’on pouvait ne pas en tenir compte quand on pense “animation”.
En ne prenant, au passage, que ce qu’il y avait de plus médiocre dans cette “animation d’un autre temps”.
Où tout ce qu’a à offrir un animateur aujourd’hui à l’enfant, c’est une retransmission de sa médiocrité.
Avec sans doute à une autre époque la capacité à s’autoriser à faire “par intuition” à raison de savoir.
Tous ces lieux d’animation ne sont que des lieux de reproduction de cette médiocrité. C’est en ça que l’animation est devenue néfaste à l’enfance. Il n’y a pas de pire endroit pour les enfants que ces lieux d’animation, quand en d’autres temps on pouvait penser que ces lieux sociaux pouvaient être la réponse à bien des problèmes de société, en parallèle de cette nécéssité de garderie.
C’est en ça que l’animation est un danger pour l’enfance.
Le plus évident en action, c’est bien sûr du côté des Claé. Où l’animation tente de se subsituer à ce qui parrait (consciemment ou pas) aux adultes comme une friche : le temps de récréation, le temps de l’entre-enfants pourtant primordial à l’enfance. Où l’on pense que la violence est loi sans adulte, où tout n’y est qu’anarchie, désorganisation, improductive. Là aussi, sans avoir lu par exemple Julie Delalande sur ce qu’est une récréation, de l’importance dans la constitution de ces êtres-enfants de la vie parmi leurs pairs sans l’intervention des adultes, on pourrait avoir l’intuition des rapports adéquates en tant qu’anim’… si il n’y avait des directions tout aussi peu en capacité de réfléchir leur métier, de comprendre les mutations de la société, et surtout de ce groupe social “enfants”. D’attendre de la production matérielle, d’occupation du temps, de rempissage d’espace et de temps…
La place du choix de l’enfant dans la construction de ses loisirs est de plus en plus un temps accaparé par des adultes (incompétents dans le cas notamment des animateurs) Ces claé sont un désastre. Sauf là où les animateurs (heureusement) ne proposent pas d’animation et se contentent de surveiller la cour d’école (ouf !)
Un autre type de lieu que je connais bien, et où là aussi effectivement cette médiocrité généralisée de l’animation enfant est de plus en plus à l’oeuvre, c’est dans les structures qui accueillent des familles. Où les clubs-enfants continuent à faire de l’animation façon centre de loisirs !!!!!!!!!
Comme si il n’y avait pas la présence de la famille sur la structure !!!! C’est une fois encore une totale incompréhension de ce que sont ces enfants, de leurs place dans la société, la famille… Et là encore, ce qui peut arriver de pire à ces enfants sur les campings, les villages vacances, c’est de se retrouver entre les mains de ces animateurs.
Alors on aura toujours des bourricots pour venir dire ici “que ce n’est pas partout comme ça”… bin c’est marrant, mais quand je passe d’une structure à une autre avec mon regard extérieur d’intervenant ou en tant qu’animateur parfois, je ne rencontre plus d’équipe en capacité de penser des animations, en fonction de ces enfants, de ce qu’ils peuvent attendre de leurs loisirs. En tenant compte des spécificités de ces enfants (je viens d’en avoir la preuve en animation maternelle d’une façon juste impensable)
Non seulement les animateurs ne sont pas (plus ?) une réponse aux problèmes, mais ils sont le problème. (problèmes sociaux, de violence… )
Heusement, il existe encore des accueils où l’on fait de la garderie et où donc les enfants s’amusent encore, loin des grandes idées de tous ces cons d’animateurs, d’autre lieux où les enfants viennent juste jouer, comme dans les parcs de bidules gonflables…
Alors certes certains enfants auront dans leur entourage d’autres adultes plus à même de les enrichir, de les aider à être et à devenir, mais encore une fois, c’est dans les milieux les plus favorisés que les enfants auront le plus de chance d’échapper à ces adultes passeurs de médiocrité.
Pour un enfant inadapté scolaire, qui dans sa famille ne trouvera pas les “appuis nécessaires”, que lui reste t-il ?
L’animateur du centre de loisirs !!!!! L’entraineur de foot !!!
Terrible constat.
Je me demande si c’est pas encore mieux qu’il aille *modéré* plutôt que de supporter la médiocrité des animateurs du centre de loisirs…
, le il y a 1 année et 11 mois.
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