“Ce qui est quand même malheureux, qui plus est sur les temps libérés, quand il peut y avoir tant de grandes idées à mettre en place.”
Ah bon, il y a des temps libérés à l’école, c’est nouveau ça ???
Oui c’est sûr quand les politiques se mêlent d’éducation ca donne d’excellents résultats. On en a la preuve par neuf en ce moment….
Tsss ce qu’il faut pas lire
Effectivement, je partage vos avis sur cette “uniformisation” de l’animation et de ses pratiques.
Dans mes réflexions actuelles sur comment faire évoluer ces pratiques collectives et individuelles, l’outil principal est la formation avec toutes ces conséquences. Mais ce serait long à développer et j’y travaille.
Bref, ce constat décrit me fait penser, (un peu), à l’école d’aujourd’hui. On connaît pertinnement depuis des années une foultitude de choses sur la psycho, la socio, la physio, la pedago, l’apprentissage des enfants et l’école – les pratiques d’une majorité d’enseignants – n’ont guère évoluées.
Alors que dans les politiques (plan langevin-Wallon, loi d’orientation de 89) et dans les directives ministérielles, on peut retrouver les mots individualisation, différenciation, compétence, projet, autonomie, évaluation, etc.
Ce qui est quand même malheureux, qui plus est sur les temps libérés, quand il peut y avoir tant de grandes idées à mettre en place.
”je ne pense pas que les enfants qui fréquente régulièrement les accueils de loisirs soient plus violent que ceux qui sont livrés à eux même dans la rue.”
Et je ne suis pas certain que ce soit ce que voulait dire Solleana.
Ce qui rend l’enfant violent, c’est cette constante présence de l’adulte inquisiteur : le fait que les enfants n’expérimentent pas la démocratie. N’ont pas cette apprentissage progressive du vivre ensemble. Et le jour, le moment où ces enfants-là sont “livrés à eux-mêmes”, l’entre-enfant devient effectivement la jungle. Parce qu’ils n’ont pas été “préparés” à cette situation. Ils n’ont pas les règles pour gérer cette situation : ils font alors ce qui est tout à fait normal : créer ses rapports entre individus, d’une façon ou d’une autre, et quelque fois de la façon la plus “primaire”. Cette violence n’étant pas la création des enfants mais la “copie” de ce que les enfants vont chercher chez les adultes autour d’eux.
Je crois que malgré ce constat, les enfants sont quand même en capacité en majorité d’arriver à des rapports apaisés, malgré ces adultes. Seulement, un seule enfant qui n’accepte pas cet équilibre peut remettre en cause tout cela.
Les centres de loisirs, les colos,… d’aujourd’hui, tels qu’ils fonctionnent, vont dans le sens de cette jungle sans loi.
Dans ces lieux, au lieu d’apprendre le vivre ensemble, on apprend la soumission à l’adulte, à ce Dieu au dessous de soit qui règle tous les conflits, s’immisce dans chaque instant de votre vie. Fait tout à votre place. Y compris penser.Ces structures (claé, clsh, colo…) sont néfastes à l’enfant, comme peut l’être la rue quand la loi de la jungle a remplacé une autre loi.
Au contraire d’autres dérives de l’animation socio-culturelle, sur celle-ci on peut agir. Chacun. En favorisant ces temps d’entre enfants, en réfléchissant réellement “autonomie”. Et non “individualisme”. En centrant tout bêtement son travail et sa réflexion sur l’enfant, et non sur d’autres concidérations : soi, sa petite personne, le projet pédagogiques, les voeux de sa direction, de la mairie, etc…
En essayant de mettre de la distance entre ces animateurs et les enfants. Et en essayant aussi de mettre de la distance entre soi et ces enfants.
Moilapa a écrit
Si certaines cours d’école peuvent être violentes, elles le sont par des facteurs extérieurs. pas du fait du rassemblement en nombre d’enfants sur un même lieu.
C’est aussi mon avis, l’école, l’accueil de loisirs ,comme beaucoup d’autres lieux, sont le reflet de notre socièté.
Moilapa a écrit
La très grande majorité des enfants ont envie d’harmonie, tout bêtement parce qu’ils ont besoin de ça pour vivre leur vie entre enfants.
Oui, je pense que cela est vrai au départ ( en dehors de quelques éxeptions), mais le passé de l’enfant son vécu, fait que ce désir n’est pas réalisé, d’ou dérive et violence.
Solléana a écrit
mais le problème c’est que la société aujourd’hui n’offre quasiment plus d’espaces pour que les gosses jouent seuls! Maintenant les gosses sont soumis aux règles du centre de loisirs qui sont la plupart vides de sens, injustes et ne prenant pas en compte ce que sont réellement les gosses mais surtout ils n’ont pas de lieux pour investir leurs règles.
La je suis moins d’accord. je ne pense pas que les enfants qui fréquente régulièrement les accueils de loisirs soient plus violent que ceux qui sont livrés à eux même dans la rue.
Je regrette que plusieurs animateurs ou directeurs pratiquent “l’animation forcé,” sans laisser aux enfants la possibilité de jouer ente eux.
L’une des raisons, (pas la seule) est la peur de l’accident et les conséquences qui en découlent. Notre sociète devient de plus en plus procédurière.
Mais d’autres animateurs ou directeurs ont compris qu’il faille laisser l’enfant investir ses propres règles ( pour employer ton expression), pour se retrouver entre copains par exemple. Malheureusement certains autres confondent “laisser faire” et laxisme.
L’entre-enfants n’est pas l’anarchie. Bien au contraire. Mais pour arriver à cette autonomie, il faut juste préparer les enfants. Moilapa dans le message 2 de ce sujet.
Si certaines cours d’école peuvent être violentes, elles le sont par des facteurs extérieurs. pas du fait du rassemblement en nombre d’enfants sur un même lieu.
J’utiliserai pas le mot “certaines” mais plutôt de nombreuses cours d’écoles. Je suis bien d’accord sur l’idée des facteurs extérieurs à savoir l’organisation du travail scolaire ou l’organisation des temps de loisirs qui reproduisent cette même forme productive quand les activités remplacent le travail scolaire. Si les cours sont violentes c’est parce qu’on produit en amont cette violence, c’est l’impossibilité pour les gosses de s’investir émotionnellement ou pulsionnellement dans une activité qui fait qu’ils se retrouvent ainsi dans des comportements violents. Je ne sais pas si on va être d’accord là dessus.
La très grande majorité des enfants ont envie d’harmonie, tout bêtement parce qu’ils ont besoin de ça pour vivre leur vie entre enfants.
Ca j’en suis moins sûr parce que toujours faire référence à une nature enfantine en dehors de ses conditions sociales de socialisation. Les gosses aiment aussi rivaliser, s’opposer parce que la société capitaliste inscrit cela aussi en eux et précédemment chez leurs parents et de fait le désir d’harmonie me paraît partiellement faux.
Et cela de l’âge de 6 ans à l’entrée dans l’adolescence. Il y a eu évidemment des disputes… mais pas de “grandes” violences. Parce que ce que l’on faisait dans cette forêt, c’est de reconstruire une société. Avec une place pour chacun. Je ne suis pas sûr que cette harmonie, malgré la grande différence d’âge des enfants, ait pu exister si par malheur nos parents nous avaient enfermé dans un clsh…
Je suis bien d’accord avec cela… mais le problème c’est que la société aujourd’hui n’offre quasiment plus d’espaces pour que les gosses jouent seuls! De même, le jeu symbolique chez les jeunes enfants disparaît progressivement et je pense qu’on est au tournant d’une catastrophe dans la capacité de symboliser justement que ce soit à travers le plus jeune âge ou à travers ce dont tu parles Moilapa. Maintenant les gosses sont soumis aux règles du centre de loisirs qui sont la plupart vides de sens, injustes et ne prenant pas en compte ce que sont réellement les gosses mais surtout ils n’ont pas de lieux pour investir leurs règles.
Faire que cette CONFIANCE construite au fil des jours, “survive” à mon absence.
Bine sûr mais combien ont cela comme objectif à savoir la disparition de l’éducateur? Tout le monde tient trop à sa position, son statut, son importance, son égo et pour finir son identité sans se soucier réellement de faire advenir l’altérité, l’autre… Je me souvient du jour où en stage BAFD j’avais affirmé que l’autonomie se développait tout aussi bien quand les gosses jouent dans la rue, quand ils décident d’aller jouer au parc ou au stade que dans un centre de loisirs fût il labellisé, on avait pas rigolé longtemps et les crispations s’étaient fait sentir.
Salut Solleana
Un constat malheureusement réaliste et cruel de la voie qu’est en train de suivre l’animation.
Les intentions sont pourtant bonnes au départ…
L’enfer est pavé de bonnes intentions.
moilapa a écrit:
L’entre-enfants n’est pas l’anarchie. Bien au contraire. Mais pour arriver à cette autonomie, il faut juste préparer les enfants.
Faire que cette CONFIANCE construite au fil des jours, “survive” à mon absence.Toutes ces formes de violence viennent de ce que l’on a pas appris aux enfants à vivre ensemble, sans adulte… en autonomie.
Voilà une position que je partage pleinement !
C’est exactement dans ce genre de chose que je trouve ton témoignage très précieux ici Moilapa.
Ce que tu décris n’est pas une absence de l’adulte, mais bien un accompagnement des enfants par l’adulte, non pas pour les mener où il le veut mais vers une autonomie qui leur permettra de choisir leur chemin, tout en se tournant vers un adulte disponible s’il le veulent et en sentent le besoin. Un adulte utile et disponible, pas un adulte étouffant et omniprésent.
J’ai un peu les boules… j’avais écrit un long texte, construit… et tout perdu…
Tant pis…
Le loisir, on le sait n’est pas le temps d’appropriation de sa vie mais bien celui de la décharge et du défoulement et c’est surement ce qui explique les comportements violents des enfants que nous pouvons observer en colos ou en centre de loisirs.
Je ne suis pas d’accord sur ce point. Je ne suis pas d’accord avec ce que tu disais il y a quelques mois sur le post “quelques petites questions sur les claé” sur cette violence. Si tu me permets de peut être légèrement m’écarter de ce que tu développes… Tout bêtement parce que je ne retrouve pas cette violence chez les enfants. Y compris en la cherchantlà où j’aurais dû la trouver. Des cours d’école que les clichets me désignaient comme possiblement lieux “sauvages”. Ce que n’est pas une cour d’école en elle-même. Si certaines cours d’école peuvent être violentes, elles le sont par des facteurs extérieurs. pas du fait du rassemblement en nombre d’enfants sur un même lieu. La très grande majorité des enfants ont envie d’harmonie, tout bêtement parce qu’ils ont besoin de ça pour vivre leur vie entre enfants.
D’un rassemblement enfants qui se retrouvent entre eux, sans adulte, ce fameux “entre-enfants”, ces temps de loisirs (non organisés par les adultes), ne va pas ressortir de la violence. Ou rarement, certains enfants étant effectivement porteur de tant de haine à décharger sur quelqu’un… mais cela n’est pas le fait du rassemblement. C’est celui d’un individu.
Dans le livre “sa majesté des mouches”, des enfants livrés à eux-mêmes dans une île déserte après un accident(je me doute que tu as lu louvrage, je m’adresse à l’ensemble des lecteurs de passage) basculent dans la barbarie. Le message est que sans adulte, pas de civilisation possible.
Je crois que les temps sont nécessaires
J’ai passé toute mon enfance dans la forêt à côté de chez moi. Nous étions entre 5 et 8 enfants toutes les journées d’école loin de nos parents. Le matin jusqu’à leur du repas de midi, et ensuite sur la tombée de la nuit. Tous les jours sans classe. Et cela de l’âge de 6 ans à l’entrée dans l’adolescence. Il y a eu évidemment des disputes… mais pas de “grandes” violences.
Parce que ce que l’on faisait dans cette forêt, c’est de reconstruire une société. Avec une place pour chacun.
Je ne suis pas sûr que cette harmonie, malgré la grande différence d’âge des enfants, ait pu exister si par malheur nos parents nous avaient enfermé dans un clsh…
Sans doute que nous aurions été plus violents dans ce cas-là. du fait même de la présence des adultes entre nous. du fait même qu’ils nous aient empêché de créer cette “société d’enfants” où chacun à sa place, où l’on affronte et règle les conflits, et non où on les abandonnent à la décision suprème des adultes.
Le temps des loisirs enfants n’est pas un temps de violence si les adultes n’y apportent pas cette violence. Via effectivement les clubs de foot et autres fabriques à décérébrés.
Cette violence est en grande partie induite par la violence des rapports aux adultes. Et elles se déversent sur ceux plus faibles autour de soi.
Même observation l’été sur les campings quand j’ai réussi à créer une “bande”, faite de gamins de dix ans, de petits de 5, de la grande saucisse de 13 ans qui a trouvé là sa place plus qu’avec ceux de son âge… et surtout quand cette bande vie sans moi, qu’avec un petit pincement au coeur je me rends compte qu’ils sont venus seuls à la cabane, qu’ils se sont organisés en se donnant rendez vous à la piscine, pour collecter de quoi s’acheter à manger pour goûter dans la cabane… entre eux. Sans adulte.
Quand j’ai enfin l’impression d’avoir réussi quelque chose, et que tout en leur faisant “coucou” de loin, je me tourne déjà vers les petits nouveaux, tout juste arivés.
L’entre-enfants n’est pas l’anarchie. Bien au contraire. Mais pour arriver à cette autonomie, il faut juste préparer les enfants.
Faire que cette CONFIANCE construite au fil des jours, “survive” à mon absence.
Toutes ces formes de violence viennent de ce que l’on a pas appris aux enfants à vivre ensemble, sans adulte… en autonomie.
Les centres de loisirs et autres colos apparaissent à nombre de leurs acteurs comme des espaces “ouverts”, “tolérants”, des espaces “éducatifs” qui à bien y regarder ne sont finalement que les supports d’une politique globale du loisir. Le loisir, on le sait n’est pas le temps d’appropriation de sa vie mais bien celui de la décharge et du défoulement et c’est surement ce qui explique les comportements violents des enfants que nous pouvons observer en colos ou en centre de loisirs. Le centre de loisirs ou colo sont ainsi au service de la reproduction d’un système idéologique et utilise de nombreux artifices que sont:
– le projet éducatif et pédagogique, véritable bréviaire pour demeurés où il ne s’agit jamais de faire, comme le sous tend toute éducation, un pari sur l’avenir, de faire des choix en référence à un idéal ou une vision de la société mais plutôt de proposer des actions pragmatiques (du concret et du terrain comme aiment à le rappeler les animateurs de choc!). Cela se décline ainsi: l’enfant apprendra à faire son lit, aller chercher un pichet à table, ranger les jeux, voilà finalement à quoi est réduite l’éducation dans la perspective des loisirs. Le top est évidemment atteint lorsqu’il y a une boîte à idée sur le centre.
– Les thèmes sont aujourd’hui légion dans les ACM, séjour à thème, semaine à thème, journée à thème de la même manière qu’à la cafétéria du Auchan il y a des journées paella. Les thèmes, il faut le reconnaître, sont la plupart du temps débiles, cloisonnants et sans intérêt. Ils sont là pour répondre principalement à la demande des parents pour justifier de l’utilité du centre. Non, non mon gosse ne fait pas rien, ah non monsieur il ne joue pas, il a une semaine sur les chevaliers. De la même façon que les thèmes sont présents au club med, ils le sont en ACM, car le club med est la référence inconsciente pour les séjours d’enfants ce qui explique pourquoi les boites privées réussissent et pourquoi les assos y ont succombé par lâcheté politique et idéologique.
– Les séjours sportifs ou activités sportives sont elles aussi pratiques courantes parce que le sport est l’outil le plus puissant de diffusion de l’idéologie capitaliste de compétition et de performance. De plus, cela permet faire vivre l’économie sportive, ses moniteurs et infrastructures pour perpétuer sa vie lors des temps morts des saisons sportives. Il n’y a ainsi que très peu de centres ou le sport est critiqué comme étant un outil anti-éducatif visant à la haine de l’autre réduit à une qualité d’adversaire.
– Les sorties sont la plupart du temps, et plus spécialement chez les adolescents, le moment de sombrer totalement dans la consommation de masse. Laser Game, Paint ball, Mac Donald’s et Ugc, Disneyland sont ainsi les sommets d’une année réussie pour le secteur ado. Les références culturelles sont limitées et surtout rarement en opposition avec l’ainsi nommée “culture jeune” qui n’est que la culture des nuls.
Toutes ces pratiques ou voiles idéologiques se doublent de:
– Abrutissement intellectuel des animateurs basé sur le rejet de la lecture et des théories pédagogiques. Tous ce que les animateurs ou directeurs lisent c’est l’Equipe les veilles de match et le programme télé. La lecture pédagogique se résume à des ouvrages de 2me ou 3ème main et les théories pédagogiques sont finalement inconnues. Toute la connaissance est supposée passer par le terrain ou des théories intuitives et des psychologies de bazar.
– Critique de l’école sur la base d’un plus grand respect de l’enfant en centre de loisirs, de son rythme alors que les activités ne sont bien souvent que le remplacement du travail scolaire, que les animateurs se posent en modèle ou en grand frère en lieu et place d’un adulte ce qui favorise le mal être des gosses.
-Professionnalisation placée sous le signe de la didactisation, à savoir la fausse théorisation qui prend l’allure des multiples projets d’animation avec leur objectifs de séance ou d’activité, la durée, le public, les échecs/réussites et autres variables utilisées pour faire penser que les professionnels maitrisent un savoir qui n’est que celui que de la compétence à rédiger du vide. Cette compétence de scribouillard a remplacé les véritables compétences techniques (allumer un feu, faire des noeuds, utiliser une scie, …) ou compétences relationnelles (vivre avec les enfants, les aider pas les aimer,…)