Quelle que soit l’interdiction, si quelqu’un veut fumer, il fumera. Alors accompagnons-les.
Ben moi comme animateur je ne me sens pas capable d’accompagner un fumeur. Et de toute façon je n’ai pas envie d’accompagner quelqu’un dans une activité mauvaise pour sa santé. Fumer tue. Fumer provoque le cancer.
Sur la production, si l’état légalise la consommation, il peut aussi contrôler des filières et lutter contre le trafic dont sont issus les produits les plus mixés donc les plus dangereux.
Je n’ai pas compris la logique de la chose.
Il est aberrant d’enfermer, faire payé très cher certain-e-s drogué-e-s illégaux et pas d’autres drogué-e-s légaux… on appelle ça de la discrimination.
lol Tout ça à cause des différences de traitement entre tabac/alcool et cannabis?
Bof ça enrichit un double discours, entre “fumer est dangereux” (face à la police) et en même temps “fumer n’est pas dangereux” (à la maison).
Ce qui est faux puisque fumer est dangereux, et tant qu’on n’est pas dépendant, il faut s’arrêter car après c’est trop tard.
Le fait que l’on dévie sur ce débat “classique” n’est pas étonnant… et peu aussi donner des “billes” sur ce qui pourra se dire et/ou être dit à des jeunes sur ce sujet…
—–
Dépénaliser, c’est ne pas prévoir de sanction pénale (donc pas d’amende ou de prison par exemple), tout en interdisant quelque-chose.
Légaliser, c’est autoriser quelque-chose, parfois en l’encadrant et en gardant des sanctions pour ceux qui sortent du cadre.
On peut donc dépénaliser sans légaliser, et légalisant tout en pénalisant encore certaines choses.
On a bien dévié du sujet pour reprendre le chemin classique des discussions sur le canna… 😆
Dépénalisation. Pas de raisons de punir quelqu’un qui fait pousser chez lui pour sa propre consommation. Pas légalisation.
Il est aberrant d’enfermer, faire payé très cher certain-e-s drogué-e-s illégaux et pas d’autres drogué-e-s légaux… on appelle ça de la discrimination.
L’histoire culturelle explique mais NE justifie PAS.
Ce que tu décris Bourricot n’est qu’une dépénalisation, pas une légalisation.
La dépénalisation n’existe pas officiellement chez nous (puisque la loi prévois toujours des sanctions pour le simple consommateur) mais dans les faits elle est assez large.
—–
Le risque si on dépénalise tout très largement, c’est d’augmenter le nombre de consommateurs assez fortement (puisqu’ils ne risqueraient plus rien) et donc d’alimenter le trafic, rendant la lutte contre celui-ci encore plus difficile).
—–
Là où l’État a légalisé le cannabis, il a toutefois imposé des limites, soit en terme de quantité achetable, soit en terme de quantité de substance active dans les produits vendus… Et on a vu un trafic encore plus caché qu’avant pour vendre plus ou “plus fort” aux usagers… La légalisation n’a pas du tout changé le problème criminel et n’a eu que des effets néfastes sur la santé publique et les problèmes de violences (avec l’arrivée de touristes désireux de se déchirer et peu respectueux des lois locales).
Euuuh
Légalisation ne veut pas dire absence de lutte.
A mon sens légalisation ça veut dire légalisation de la consommation. On ne devrait pas courir de risques pénals parce que l’on consomme une drogue.
Sur la production, si l’état légalise la consommation, il peut aussi contrôler des filières et lutter contre le trafic dont sont issus les produits les plus mixés donc les plus dangereux.
Donc ca va plus loin que la simple dépénalisation.
Et d’ailleurs, la dépénalisation devrait déjà être élargie à toutes les drogues oui.
Mais je n’ai jamais prétendu que la répression était très efficace…
Ce n’est pas parce-qu’on a du mal à lutter contre un phénomène qu’on doit l’autoriser… Sinon autorisons la brulage de voitures, le cassage de gueules dans les stades et les abus sexuels en tout genre !
—–
Ça me semble une grave erreur de raisonner en disant “puisque ça existe, largement en plus, et qu’on ne pourra jamais l’empêcher et puisque la lutte est difficile et pas très efficace, alors cessons de lutter et légalisons”.
En France il existe (presque) une dépénalisation de fait pour les consommateurs de cannabis, ça me va bien.
Par contre je ne souhaite aucune clémence pour les producteurs (de masse) et les dealers.
Que l’on fiche la paix au petit consommateur ou au jardinier éclairé qui renonce à utiliser sa baignoire pour lui-même, d’accord.
Qu’on aide médicalement ceux qui subisse de grave conséquences ou qui plus simplement désirent arrêter, encore d’accord.
Pff, tu n’as pas l’impression de grossir largement le trait là?
Alors, ok une illustration de ce que tu prônes avec la même méthode.
USA, pays d’excellence de lutte contre la drogue.
Là bas un programme de lutte existe depuis le début du XXième siècle, War on Drugs.
Ils ont été les premiers à créer des lois, à poser un cadre juridique pour lutter contre le trafic, à encourager des normes internationales. La lutte contre la drogue à même été jusqu’à interdire l’acool, à réglementer le tabac.
Aucun pays démocratique n’est allé aussi loin qu’eux dans la lutte contre la drogue, des centaines de milliard de dollars ont été dépensés, des dizaines de lois et de traités ont été créés.
Aujourd’hui tous les rapports dont celui de l’ONG Washington Office on Latin America de 2004 disent que le nombre de consommateurs de drogues aux US n’a pas baissé et serait même plutôt resté stable. Et que même sur les dernières années, le prix des produits a baissé augmentant la facilité d’accès.
Voilà un exemple qui prouve que la répression de la drogue n’est pas non plus une solution miracle.
“Sur la question de la légalisation, je pense personnellement que l’Etat oui devrait légaliser. C’est parce qu’il y a bien répression, qu’il y a trafic, tabou et non dits. Alors que le canna est sans doute l’une des drogues actuellement la plus consommée. (Alors qu’elle est illégale…)”
C’est vai que c’est aussi un bon moyen de se faire du fric dans 30 ans quand on viendra accuser les politiques d’avoir légalisé un produit nocif, laissant ainsi entendre qu’il n’était pas si dangereux que ça après tout… Y’aura qu’à ressortir les études démontrant le danger du cannabis et venir les attaquer en exigeant des millions.
D’ailleurs, puisque tous le monde (les spécialistes) s’accorde à dire que c’est l’usage, plus que le produit, qui défini la dangerosité, alors légalisons aussi l’ectasie, la cocaïne, l’héroïne et tous les poppers !
Après tous, comme ça, on gagnera de l’argent pour financer la politique jeunesse, on réduira le nombre de retraites à payer (mais faudra financer les soins désespéré pour les nombreux accrocs en perdition) et on luttera contre le trafic actuel, tout en créant de nouveaux emplois pour lutter contre les nouveaux trafics qui apparaitrons (y’aura comme ça moyen de ne pas donner trop d’argent à J&S et d’en garder pour cette nouvelle lutte).
Concernant la dangerosité, il est effectivement hasardeux de comparer les drogues. Tout dépend bien de leur usage. Le cannabis produit à usage intensif et à long terme des pathologies d’ordre schizophrène. Donc, il n’est pas moins dangereux qu’un autre produit.
Concernant la consommation des jeunes, nous ne sommes ni flic ni médecin et notre premier travail c’est de savoir où le jeune en est avec le canna. On ne va pas agir de la même manière si un jeune démontre clairement des signes de manque (irrascibilité, sociopathie, etc ) qu’un autre qui gère son usage personnel.
Pour le premier, il faudra sans doute l’amener à le persuader ou à le faire persuader d’aller voir un médecin, question de santé ! Pour un autre, le fait juste d’en discuter avec lui régulièrement et de le “suivre” suffira.
Sur la question de la légalisation, je pense personnellement que l’Etat oui devrait légaliser. C’est parce qu’il y a bien répression, qu’il y a trafic, tabou et non dits. Alors que le canna est sans doute l’une des drogues actuellement la plus consommée. (Alors qu’elle est illégale…)
On doit lutter contre la drogue mais pas contre les usagers. Quelle que soit l’interdiction, si quelqu’un veut fumer, il fumera. Alors accompagnons-les. Légalement aujourd’hui, si on vous prend avec une boulette de shit, vous risquez la garde à vue, une amende, la suspension du permis de conduire si vous conduisez, c’est débile. Ca n’empêche pas de continuer à fumer. Si c’est ça la politique de prévention, c’est beau tiens.
Libertaire a écrit:
fg63 a écrit:
On ne va quand même pas reprocher à l’État de ne pas cautionner l’usage d’un produit reconnu comme dangereux même s’il a des effets positifs… On lui reproche déjà assez de laisser utiliser des produits dangereux bien qu’utiles (chimiques par exemple).
On va repprocher à l’Etat d’être paradoxal et d’avoir des politiques opposées vis à vis de l’alcool/tabac d’un côté, et cannabis de l’autre.
Soit on laisse la population se droguer (une société sans drogues est une utopie et on en est très très très loin), soit on interdit/réprime tout et on met les gens en prison ou en cure…
On peut aussi prendre en compte un fait historique : l’alcool et le tabac se sont implantés depuis bien plus longtemps que le cannabis dans notre société, ils y ont pris une large place culturelle (et économique, c’est vrai) qui rend difficile de les interdire du jour au lendemain.
Doit-on autoriser de nouveaux produits dangereux au prétexte qu’on ne parvient pas très bien à réguler ceux qui existent déjà ?
Doit-on interdire du jour au lendemain le tabac ou l’alcool sans se soucier des salariés qui en vivent ?
Moi je crois que la réponse est non aux deux questions… Il faut lutter contre le cannabis et les autres drogues qui tentent de s’installer (en luttant avant tout contre les trafiquants, pas les usagers) et il faut AUSSI lutter contre les abus du tabac et de l’alcool, en s’attaquant en particulier aux fabricants vereux qui font tout pour rendre les plus jeunes addicts en trafiquant ou déguisant leurs produits et en s’attachant à inviter la population à réguler sa consommation.
Une société sans drogue est en effet impossible, et pas forcément souhaitable.
Mais est-ce pour autant à l’État de légaliser toutes les drogues en faisant fie de la santé publique ?
fg63 a écrit:
On ne va quand même pas reprocher à l’État de ne pas cautionner l’usage d’un produit reconnu comme dangereux même s’il a des effets positifs… On lui reproche déjà assez de laisser utiliser des produits dangereux bien qu’utiles (chimiques par exemple).
On va repprocher à l’Etat d’être paradoxal et d’avoir des politiques opposées vis à vis de l’alcool/tabac d’un côté, et cannabis de l’autre.
Soit on laisse la population se droguer (une société sans drogues est une utopie et on en est très très très loin), soit on interdit/réprime tout et on met les gens en prison ou en cure…
fg63 a écrit:
vincenzo a écrit:
autre précision : si l’état est tellement opposé au cannabis c’est parce qu’il n’en touche pas un rond, contrairement à l’alcool et au tabac qui rapporte des millions, voir des milliards….Cet argument ne tiens pas une seconde… Si l’État voulait toucher de l’agent sur le cannabis ou tout autre produit, il lui suffirait de l’autoriser et de le taxer comme il le fait avec le tabac et l’alcool… Il y gagnerait alors beaucoup, au détriment de la santé publique.
On ne va quand même pas reprocher à l’État de ne pas cautionner l’usage d’un produit reconnu comme dangereux même s’il a des effets positifs… On lui reproche déjà assez de laisser utiliser des produits dangereux bien qu’utiles (chimiques par exemple).
+1
Y a encore du boulot…
vincenzo a écrit:
autre précision : si l’état est tellement opposé au cannabis c’est parce qu’il n’en touche pas un rond, contrairement à l’alcool et au tabac qui rapporte des millions, voir des milliards….
Cet argument ne tiens pas une seconde… Si l’État voulait toucher de l’agent sur le cannabis ou tout autre produit, il lui suffirait de l’autoriser et de le taxer comme il le fait avec le tabac et l’alcool… Il y gagnerait alors beaucoup, au détriment de la santé publique.
On ne va quand même pas reprocher à l’État de ne pas cautionner l’usage d’un produit reconnu comme dangereux même s’il a des effets positifs… On lui reproche déjà assez de laisser utiliser des produits dangereux bien qu’utiles (chimiques par exemple).
autre précision : si l’état est tellement opposé au cannabis c’est parce qu’il n’en touche pas un rond, contrairement à l’alcool et au tabac qui rapporte des millions, voir des milliards….
précision: c’est la loi qui pousse à entretenir/cautionner le trafic criminel
Pas en faisant pousser chez soi… Autonomie 😉
C’est la loi qui pousse au trafic criminel…
Et je m’arrête là pour la discussion 😆
La seul fois où j’ai vu un policier faire une intervention sur la drogue (et le cannabis en général) c’était à destination de parents d’élèves, pas des jeunes eux-mêmes car le lycée et ce policier estimaient qu’il n’était pas le meilleur pour leur parler à eux.
Toutes les autres interventions que j’ai vu dans ce domaines étaient faite par des associations de prévention, avec donc des arguments scientifiques et sociaux justes et fiables.
Quand ces interventions ont été décidées par des adultes, sans réelle demande ou attente des jeunes, j’ai toujours trouvé leur efficacité très limitée, déconnectée de la réalité et n’intéressant que peu les ados.
—–
Au fait, un p’tit point au passage.
Si le fumeur de joint tranquille chez lui ne nuit pas à ses voisins… il participe quand même le plus souvent au financement d’organisations criminelles, et parfois aussi terroriste, ce qui nuit à toute la société pour le coup.
Et on a vu que même en légalisant le cannabis, les réseaux de trafic perdurent pour proposer un produit plus fort ou en quantité plus grande que ce que la loi permet… Hélas.
merde, ça sent le vaicu 😆
@Ludou, je suis pas sur d’avoir pigé ton texte..
Enfin oui, je suis allergique à la “Morale”, je préfère le terme d'”éthique” qui va avec le Respect tout simplement. Encore une question de définition personnelle des mots 😆
Pour les conséquences sociales, dans la pratique, je rejoins fg.
Je trouve les conséquences bien plus limitées mais tout de même existentent. Sans abus (pour moi abus = devenir une loque humaine), les conséquences sociales sont quasi-nulles dans ses relations avec les autres. Après, il y a tout un tas d’autres aspects, vis à vis de la loi, de la police, …
Evidemment, pour la conduite, c’est aussi irrespectueux de conduire défonsé que bourré.
Pour ce qui est de l’intervenant extérieur, il a souvent que très peu de légitimité vis à vis des jeunes. Un flic qui vient parler, c’est limite si ça donne pas envie de faire le contraire. C’est absolument pas crédible. On se foutra de sa gueule une fois sortie et on s’alumera un gros pétard en en rigolant…
Enfin, je suppose que certain-e-s y sont sensibles, mais très rarement ceux et celles qui fument déjà du canna.
Quand tu fumes du canna, et que tu n’emmerdes personne, tu ne comprends pas l’interdit de la loi puisque tu ne gènes personne. La police est la loi est très vite remis en question. A mon sens, c’est donc certainement pas un représentant de la police ou la loi qui sera crédible.
Vous voyez ce que je veux dire ?
En revanche, un étudiant/scientifique ayant fait un mémoire sur le sujet, … qui pousse à aller s’informer/chercher les informations soi-même me semblerai bien plus efficace..
Est-ce bien le rôle d’un animateur de chercher à “traiter” les causes d’un addiction ? Surtout dans le cadre d’un ACM (différent d’une maison de quartier où la relation est souvent plus large que dans le seul cadre des animations).
Comprendre les causes, je suis parfaitement d’accord… Mais attention à ne pas se dire que l’on va ensuite être en mesure d’agir deçu de façon pertinente et efficace à coup sûr… Un animateur BAFA n’est pas formé à cela (je sais bien que personne n’a prétendu ici pouvoir “gérer” le problème de cette façon, c’est juste pour élargir encore un peu le débat).
—–
Pour ma part l’intervention d’une personne extérieure est parfois une bonne chose (c’est quoi un “officiel” ? Ça commence où ?).
Mais une telle intervention ne doit pas être imposée par les adultes à des jeunes qui n’en auraient rien à faire. Elle peut par contre se mettre en place si lors des échanges avec les jeunes (merci Solleana de rappeler qu’une discussion n’est pas un monologue !) il a été exprimé une demande d’information supplémentaire et/ou d’aide que les animateurs ne sont pas compétents à fournir par exemple.
Autre intervenant extérieur possible dans les cas extrêmes : la police ou un médecin.
Mais à mon avis à réserver aux cas graves, avec par exemple violences ou dégradations que l’on ne parvient plus à gérer ou danger immédiat pour la santé.