Ben nous ne tenions aucun discours, parler avec les ados c’est pas faire un monologue
Et nous n’avons jamais fait intervenir des “officiels”
Et qu’est ce que tu as fait? Est ce que tu as mis quelque chose en place? As tu fait intervenir d’autres personnes?
Quel discours tu as eu avec eux?
Et tu veux quantifier ce qui est festif et ce qui est régulier?
La grande blague du quartier ou j’habite et où je bossais en maison de quartier, c’était que les jeunes avaient des anniversaires quasi-mensuels. Tous les jours ils s’inventaient un “moment festif” pour se déchirer la gueule
Jusqu’au jour où ils ont assumer, si j’puis dire, de se dépouiller sans raison festive..
En même temps entre un jeune qui fume régulièrement et un jeune qui fume que lors de moment festif, je pense qu’il y une différence!
C’est sûr que de comprendre pourquoi et comment eux le comprennent est important…d’où les discussion que j’ai avec eux…
Et encore heureux qu’il y a des règles!!! Je n’ai encore jamais eu de jeunes qui arrivent défoncé. Ce que je trouve délicat, c’est de repérer quand il y a réel dangé…surtout qu’ils ne sont pas tout le temps avec nous…et de se mettre en alerte au bon moment…et d’agir de manière intelligente sans braquer le jeune.
Mais enfin, tu te mets en alerte a partir du moment où tes jeunes arrivent défoncés ou bien te parlent de leur consommation de joints
Le but c’est pas de mesurer combien ils fument mais pourquoi et comment ils comprennent leur consommation
Il faut instaurer des règles aussi, faire rentrer chez eux les jeunes défoncés revenir dessus avec eux plus tard etc..
Ca ne peut pas être mécanique
Fg3 tu fais bien de dire ça…mais quand commence l’abus??
Une des difficulté est de mesurer des comportements d’addiction…A quel moment je me met en alerte…
Le dialogue avec les ados me permette d’évaluer plus ou moins leur consommation…mais je pense que la meilleur des solutions est de travailler en partenariat avec des animateurs ou éducateurs de prévention, avec les infirmières…
De récolter plusieurs avis (comme sur ce forum).
Après d’évaluer qu’est ce qui est le plus dangereux entre alcool, cannabis…. Tout dépendra de la consommation du jeune…
”
L’aspect social ?
> dans l’abus, mais pas dans la consommation ”classique”
Je n’ai pas compris ”
Je crois que Libertaire voulait dire que la consommation de cannabis qui ne serait pas dans l’abus serait donc sans réelle conséuqence sociale.
C’est juste oublier que se faire arrêter avec du shit dans la poche peut entrainer un passage devant le juge (c’est une conséquence sociale) ou que conduire sous influence du cannabis (présent dans le corps bien plus longtemps que les autres drogues) présente un risque largement accru d’avoir un accident, ce qui serait aussi une conséquence sociale, surtout en cas de conséquence grave… Et pour tout cela, pas besoin d’être dans l’abus (d’ailleurs, où commence l’abus ?).
Je vais vraiment finir par me demander si tu n’as pas un lien permanent avec l’anarchisme, mon cher Libertaire… 😆
Libertaire a écrit:
Après, faudra-t-il être moralisateur ?
> ça donne souvent un résultat contraire
> j’ai jamais vu la ‘M’orale régler quoi que ce soit
le moralisateur ne sait pas ce qu’est la morale, il use uniquement de moralisme. Le pédagogue lui, le sait. Petit extrait de “Mes Recherches” de Pestalozzi :
Je possède une aptitude à me penser moi-même dans la jouissance de la pleine force de mon instinct et de toute la pureté de ma bienveillance, comme si, ayant perdu un bras ou une jambe dans le corps de ma mère, je pouvais cependant me penser en possession de ce membre.
Par cette aptitude, je produis en moi-même l’image de l’innocence que j’ai perdue, c’est-à-dire : une représentation de mon état en dehors de ma corruption. Cette innocence m’apparaît alors d’un double point de vue.
D’un côté, comment je serais fait si l’impression du mal n’avait pas du tout agi sur moi.
De l’autre, comment je serais fait si l’impression du mal s’était de nouveau éteinte en moi.
Lorsque je relie alors à ce dernier point de vue la force de tendre vers ce que je reconnais de plus noble et de meilleur et que je dois chercher, cette image de l’innocence devient alors en moi le but de la perfection vers laquelle je tends, c’est-à-dire le fondement de mon état moral.
Il me semble clair que si tu n’as “jamais vu la “M”orale régler quoi que ce soit”, c’est qu’il ne s’agissait pas de morale mais de moralisme. Beaucoup de personnes pensent aujourd’hui que la morale peut être “inculquée”, “transmise” ou “imposée” à quelqu’un (en l’occurrence un jeune adolescent). C’est pourtant bien du moralisme. Je suis convaincu, pour ma part, que la démarche morale du pédagogue est bien d’éveiller ce fondement moral chez celui qu’il accompagne. Par ambivalence (dans le sens “contraire tout aussi extrémiste”), on veut opposer au moralisme, un amoralisme source de maux tout aussi dévastateurs. Comme l’explique très bien Pestalozzi, le sens moral ne vient pas de l’extérieur, il résulte uniquement de notre pensée et de notre expérience (vécu).
Un débat ?
> si besoin, ça aide toujours à réfléchir sur sa condition
Le débat est un outil magnifique, mais qu’il faut manier avec précaution. Un débat où une idéologie dominante viendrait à faire l’unanimité ne servirait en rien les participants de ce débat. La réponse à toutes les questions que se pose l’être humain se trouve dans l’être humain, c’est-à-dire en lui-même. Si l’on est pas au clair avec ses idées*, un débat peut se révéler dangereux.
L’aspect social ?
> dans l’abus, mais pas dans la consommation ”classique”
Je n’ai pas compris 😕
Médical ?
> si on a les connaissances…
Je pense que même si on a les connaissances, l’aspect médical ne pourra jamais répondre à une question portant sur le psychisme.
* ça ne signifie pas avoir ses idées et camper sur ses positions…
Libertaire a écrit:
Je parle au long terme.
Ce que je sais, d’expériences perso et d’autres..
C’est qu’une bonne majorité des jeunes diminuent voir arrêtent leur consommation de canna au fil du temps, notament en entrant dans la vie active,
alors que la consommation d’alcool reste à niveau stable et à plus de chances d’augmenter / d’empirer au fil des années..Cherchez les études qui vont avec si vous le voulez.
Enfin peu importe, j’ai pas envie de débattre de ça. Pas ici en tous cas.
J’ai en effet lu un texte indiquant que la consommation moyenne de cannabis s’étale sur environ 8 ans.
Mais bon, c’est un bien trop vaste sujet pour en débattre ici, surtout que les études sont en fait rares, récentes et pas toutes confirmées.
La difficulté de l’alcool est en effet que la dépendance physique qu’il implique est plus violente et que donc on s’en défait d’autant plus facilement.
Leur point commun est que tous deux présentent un risque énorme sur la vie quand ils sont associés à la conduite ou au travail (pour la vie sociale).
Je parle au long terme.
Ce que je sais, d’expériences perso et d’autres..
C’est qu’une bonne majorité des jeunes diminuent voir arrêtent leur consommation de canna au fil du temps, notament en entrant dans la vie active,
alors que la consommation d’alcool reste à niveau stable et à plus de chances d’augmenter / d’empirer au fil des années..
Cherchez les études qui vont avec si vous le voulez.
Enfin peu importe, j’ai pas envie de débattre de ça. Pas ici en tous cas.
Tabac, alcool et cannabis : la comparaison inutile ?
Le cannabis est-il moins dangereux que le tabac et l’alcool ? A cette question très à la mode, l’Académie nationale de Médecine répond qu’il est particulièrement « nocif et inadapté » de comparer la dangerosité des drogues.
Pour les Sages, cette comparaison tend en effet à « noyer » les messages de prévention, lesquels « doivent éviter de contribuer à la banalisation d’une troisième substance psycho-active. (…) Il est essentiel que soit diffusée une information objective sur les altérations de la santé que peut entraîner la consommation de cannabis ».
Les académiciens souhaitent en quelque sorte, tordre définitivement le cou à l’argument le plus souvent cité pour justifier la banalisation du cannabis. A savoir que sa consommation serait moins dangereuse que celle du tabac ou de l’alcool. « Les conséquences de la consommation d’alcool, de même que de celle de tabac, sont pour l’instant plus sévères que celles de la consommation de cannabis, notamment en terme de mortalité » concèdent-ils. « Il est donc indispensable de poursuivre et d’intensifier les efforts de prévention concernant les dangers de l’alcool et du tabac ». Mais, et le problème est bien là, dans la majorité des cas le cannabis ne remplace pas le tabac ou l’alcool. Au contraire, il vient s’ajouter à ces deux consommations.
« La consommation régulière ou intensive de cannabis a généralement été précédée ou est accompagnée de l’usage de tabac et d’alcool. Le cannabis ne fait donc, dans la plupart des cas, qu’ajouter ses conséquences nocives à celles du tabac et/ou de l’alcool ». En conclusion, les académiciens insistent sur le fait que « les messages de prévention doivent éviter de contribuer à la banalisation d’une troisième substance psycho-active, le cannabis, dont l’usage se surajouterait dans la plupart des cas, aux deux autres ».
Sources: Académie nationale de Médecine, 7 juin 2003
“Le delta-9-THC est liposolube et est de ce fait très long à être éliminé de l’organisme : sa demie-vie étant de 2,5 jours, il est nécessaire d’attendre 10 à 30 jours pour évacuer définitivement une dose unique de 10 à 15 mg (ce que contient en moyenne une cigarette de cannabis) alors qu’une dose similaire d’alcool est éliminée en 6 heures, d’héroïne en 8 heures et de cocaïne en 2 heures seulement ! Le syndrome d’abstinence se manifeste seulement par une irritabilité, une sudation excessive et quelques gastralgies. On peut donc dire que, grâce à son 1/2 vie très longue, la dépendance physique est minime.”
La dépendance physique existe bien.
Elle est certes moins importante que la dépendance psychologique ou que la dépendance liée au tabac par exemple… Mais elle n’est pas inexistante, surtout associée à la consommation d’autres produits psycho-actifs (tabac, alcool, etc.).
Surtout que l’alcool fait plus de ravage que le canna….
t es sur de toi en écrivant ca ? 😕
………….
Jamais vu de dépendance physique au canna. Uniquement psycologique, pour ce que j’ai pu lire et vu. Mais je ne suis pas spécialiste. En revanche, puisqu’on met très souvent du tabac, on a effectivement une dépendance physique à la nicotine.
Enfin bon, la dépendance psycologique peut être aussi dur à vivre que la dépendance physique……..
Après, faudra-t-il être moralisateur ?
> ça donne souvent un résultat contraire
> j’ai jamais vu la ‘M’orale régler quoi que ce soit
Passer par l’humour ?
> on risque de prendre/rendre le soucis à la légère…
Un débat ?
> si besoin, ça aide toujours à réfléchir sur sa condition
Le tête à tête ?
> comme tu disais, ça dépend de chaque jeune
L’aspect social ?
> dans l’abus, mais pas dans la consommation ”classique”
Médical ?
> si on a les connaissances…
> après, je vais te répéter, inutile d’en rajouter
L’essentiel, comme tu dis toujours, est de ne pas en faire l’apologie, même pour les produits légaux, tabac, alcool, …
Surtout que l’alcool fait plus de ravage que le canna….
@ Libertaire :
La dépendance au cannabis n’est pas que psychique, elle peut aussi être physique même si ce produit en tant que tel est moins addictif physiquement que le tabac par exemple… Mais comme bien souvent les 2 sont consommés ensemble, le risque se trouve grandement augmenté.
—–
Au passage, il n’existe aucune distinction scientifique entre drogues douces et drogues dures.
C’est plutôt l’usage qui va changer la donne, même si certaines drogues rendent plus rapidement addict, elles ne sont pas forcément plus dangereuses pour la santé.
De toute façon, qu’elque-soit la façon d’en parler avec eux (je suis d’accord sur le fait qu’on ne peut ni se cacher ni se contenter de répéter les discours institutionnels), on ne pourra en aucun cas faire l’apologie d’un produit stupéfiant (c’est-à-dire classé comme tel, donc illégal, à ne pas confondre avec les produits addictifs, ce qui est plus large et inclus des drogues légales comme le tabac ou l’alcool).
Après, faudra-t-il être moralisateur ? Technicien ? Passer par l’humour ? La provocation ? Un débat ? Le tête à tête ? L’aspect social ? Médical ?… Je crois qu’il n’existe aucune réponse magique et universelle… Tout cela va totalement dépendre des jeunes que l’on a en face de nous, de leur attitude, de leurs demandes, de nos connaissances, de nos capacités…
On n’aura sans doute pas la même discution avec un jeune que l’on trouve totalement déchiré et qui commence à ^$etre méchament désocialisé par sa consommation (et sans doute d’autres choses) qu’avec un groupe de préados un peu provcateurs mais qui cherchent à lancer un “gentil débat” au sein du collectif.
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Seule chose à laquelle je m’accroche donc : impossible de se lacer dans une quelconque apologie, ce qui serait illégal et à mon avis irresponsable de la part d’adultes se voulant référents (j’applique aussi cela à l’alcool ou le tabac dont l’apologie est moins règlementée).
Légalement interdit. Risque de perdre le peu de liberté qu’on a.
Pourquoi ? Quels besoins ? Peut s’en passer ?
Tout le temps ? Aspect financier et conséquences, …
L’important, comme toute drogue/dépendance (psycologique ici), c’est de ne pas devenir une loque humaine comme disait Deleuze.
Ca ne doit pas être une fin, mais un moyen si on ne trouve pas mieux pour vivre.
Tabac, Canna, Alcool, Chocolat, Sexe, …
Et discuter sans détour avec l’ado en question et les ados sur son /leur interet ou son/leur besoin de joints , nan?
Parler sans se cacher derrière les campagnes nationales de prévention ça a le mérite d’instaurer une relation de confiance, qui permet à l’ado de ne pas avoir à faire le bravache “ah oui moi je fume” ou le pur “moi jamais” sans honneteté..
Juste une bonne adresse pour te former dans ce domaine : l’ANPAA (association nationale de prévention de l’alcoologie et des adictologies, de mémoire).
J’ai suivi avec eux une formation très riche, financée par la DRDJS et la région l’an dernier, c’était extrêmement intéressant et complet et ils interviennent aussi auprès des publics concernés (en prévention ou pour des cures de désintoxication).
tu leur dis la drogue c’est de la merde!!!
Bon moi j’ai aucune crédibilité, ils me considèrent comme “un rasta fumeur” (ce qui est complètement faux), donc je peux leur dire ce que je veux çà va les faire rigoler…