A Rouen…
licence sciences de l’éducation
Je me sent blond car j’ai lu l’article, pourtant je suis en forme, et ya des paragraphes entiers que j’ai du mal à digerer.
C’est lourd, j’ai plus l’habitude de lire des phrases aussi indigestes!
Donc phrases universitaire ou pas, je d’avis avec jonglo, ce n’est pas accessible à tout le monde.
Avant de vous lire j’allais dire: “d’où il tien tout ça, faut vérifier ses sources”.
Mais bon j’ai pas envie de me taper toute la bibliographie….
T’as suivi ses cours pour quel cursus jonglo?
En fait quand tu lis ses bouquins ça ne m’a pas donné l’impression qu’il intervenait trop pour apporter des modifications sur les groupes, il peut ainsi laisser se développer pendant tout le séjour des groupes d’enfants qui ne sont pas mixtes alors quand ensuite on parle de socialisation je trouve ça étrange. Il faut à mon avis parfois intervenir pour modifier ponctuellement des goupes pour tel ou tel jeu ou telle activité afin de pouvoir faire vivre des rencontres et faire vivre la mixité.
Je trouve aussi qu’il parle peu de ses interventions auprès des animateurs, il fait des constats du genre “celui-ci” n’est pas dans le projet et puis on a l’impression qu’il laisse couler bien que je sache bien que c’est difficile de faire rentrer des anims dans un projet auquel ils n’adhèrent pas.
vassrohm a écrit:
Ce que je reproche à Houssaye, non dans ce texte mais dans ses bouquins sur les cv c’est … refuser des propositions des enfants notamment en ce qui concerne la non-mixité des groupes qui peut intervenir.
Je n’ai pas bien saisi …
Ouf, tu me sauves du bide total!
Je partage tout à fait on avis sur les nécessités de mener une réflexion de haute qualité dans le monde de l’animation sous peine de se retrouver balloté à droite à gauche par des organismes, des ministères, des mairies et faire se transformer les cvl en boite à activités (oups on en serait pas déjà là?)!
Ce que je reproche à Houssaye, non dans ce texte mais dans ses bouquins sur les cv c’est de ne pas assez intervenir, de ne pas assez critiquer, refuser des propositions des enfants notamment en ce qui concerne la non-mixité des groupes qui peut intervenir. Cependant, il mène une réflexion intéressante sur la différence entre pouvoir de choix et pouvoir de décision et aussi sur les jeux libres.
Toujours est il qu’il pose bien le problème dans ce texte de ce qui peut faire l’attrait des cv à savoir la mise en place d’un réel pouvoir de l’enfant que peu de centres mettent réellement en place au delà des projets pédagogiques bidons tous basés sur le choix de l’enfant.
Il faudrait me semble t il un véritable front commun des associations d’éduc pop ou de formations pour défendre les cvl sous une forme précise à savoir non centrée sur les activités de prestataires et axée sur le pouvoir de l’enfant et le JEU libre!
Très bon texte qui une fois de plus émane de HOUSSAYE.
Il aurait dû en intéresser plus d’un sur le forum ? Où alors nos “métiers” (puisque visiblement beaucoup de monde s’y attache sur ce forum) on un statut qui exclut la réfléxion ?
Au vu des commentaires de certains (sur le forum par exemple), des attitudes (sur le terrain) et du manque ambiant de réflexion théorique dans nos professions, on est en droit de se poser la question ?
Ce qui est marrant c’est qu’il y a plein de gens qui demandent de l’aide pour rédiger leur bilan BAFD. Ce texte nous offre une base de réflexion pré-machée. Il ne reste plus qu’à y apporter VOS idées en rapport.
En revanche, même si j’apprécie particulièrement HOUSSAYE, je trouve que ce type d’écriture n’est pas accessible à tous. On reconnaît bien là le professeur de sciences de l’éducation (eh oui j’ai suivi ses cours par correspondance). Attention, je ne suis pas en train de dire que “l’Animation” n’est pas capable de lire des textes universitaires !!!
D’ailleurs j’aimerais prochainement exposer des passages pour savoir comment vous les interprêtez, comprenez, car j’avoue avoir parfois du mal à tout saisir. Mais le fond est là …
Voici les extraits que je retiens plus particulièrement de ce texte :
… Ce qui apparaît de plus en plus, c’est que le centre de vacances n’a plus de spécificité. En conséquence sa visibilité sociale ne peut que s’estomper et sa nécessité être renvoyée au passé. Certes les causes qui soutenaient autrefois les colonies de vacances continuent à avoir un sens, mais ce sens n’est plus suffisant pour permettre la survie de cette structure plus que centenaire. Comment repérer, définir et mettre en oeuvre une spécificité nouvelle pour le centre de vacances, sachant que l’éducation ne peut en être exclue ?
Pourtant le contexte devrait être porteur puisque nous sommes de plus en plus dans une société du temps libre. Le paradoxe est le suivant : alors que le monde contemporain a développé les valeurs liées au temps libre comme temps social, les centres de vacances pour enfants ne cessent de régresser, comme s’ils ne répondaient plus à ces nouvelles valeurs de loisirs. Et pourtant, que l’on sache, les enfants ont toujours des vacances ! …
… Plus le loisir est devenu normal, plus on s’est occupé des enfants, moins on les a confiés aux centres de vacances.
Il se pourrait bien que le centre de vacances ne soit pas vraiment une structure du temps libre, qu’il soit resté une structure compensatrice du temps de travail des parents, témoin d’une époque où il s’agissait de faire partir des enfants que leurs parents ne pouvaient pas envoyer en vacances hors des villes. …
… Dans une société du temps libre qui se décline très bien sur un familialisme ambiant, le « Tu ne partiras en vacances qu’avec nous » tendrait-il à devenir un nouveau commandement ? On peut le penser et l’effondrement des centres de vacances d’enfants en témoignerait, corroboré par l’essor des centres d’adolescents (car eux ne se satisfont pas des seules vacances familiales) et des centres de loisirs sans hébergement (qui permettent de garder à moindres frais les enfants sur place).
Comment les centres de vacances peuvent-ils faire admettre qu’un nouvel effort est devenu indispensable pour amplifier et enrichir les vacances des enfants ? Quel est ce « plus » désormais nécessaire pour justifier le centre de vacances, sachant que le « moins » qu’il comblait et qu’il continue à combler (en particulier pour les familles défavorisées) n’est plus suffisant pour en constituer le socle ? La survie du centre de vacances ne peut être trouvée que dans sa nécessité ; la nécessité du centre de vacances ne peut être trouvée que dans sa spécificité éducative. Or, justement, c’est là que le problème se pose car nous sommes confrontés, aussi bien pour le centre de vacances que pour toutes les structures éducatives, à la confusion des finalités et des institutions. …
… la dominante sportive et le rapport au tourisme se sont imposés au détriment d’un secteur encadrement de la jeunesse pendant les loisirs et les vacances ; le modèle de la société de consommation s’est fait de plus en plus prégnant, appuyé sur la mise en oeuvre pédagogique de la satisfaction du pouvoir de choix. Tant et si bien qu’il devient de plus en plus difficile de percevoir une singularité éducative, surtout si cette singularité continue à prétendre à une totalisation éducative.
Or, au niveau des discours éducatifs tout au moins, les responsables des centres de vacances tentent de maintenir les propos de cette finalité éducative unique de la période précédente. Ce qui ne peut plus être entendu. Nous sommes alors plongés dans une véritable inflation éducative. Il serait temps au contraire de prôner la déflation éducative. D’autant que l’éducation nouvelle, en tant que système de référence du secteur, mérite d’être interrogée. L’enfant n’est-il pas devenu objet/sujet du « tout éducatif » ? …
… le tout éducatif, dans sa forte volonté de libération, génère des dispositifs de maîtrise par trop maîtrisants car trop maîtrisés. L’Éducation nouvelle, en dénonçant l’enfant contraint et enfermé de la pédagogie traditionnelle, a eu tendance à passer de l’enfant connu à l’enfant conforme et à l’enfant tenu. Savoir ainsi l’enfant (puisqu’on en a le savoir et le savoir-faire), c’est aussi le tenir, le prévoir, l’organiser. La maîtrise règne alors en maître et le tout éducatif a les moyens.
… Il serait opportun de passer d’une volonté éducative généralisée à une volonté éducative très restreinte. C’est la condition pour pouvoir se faire entendre et pour pouvoir justifier son existence dans un contexte de confusion de finalités et d’institutions. Il ne s’agit surtout pas de se poser comme complémentaire ou compensateur des autres structures éducatives, il s’agit au contraire de se poser comme différent et irréductible. Sinon on est absorbé dans le trou noir de la confusion.
Mais, alors, quelle peut bien être la spécificité éducative du centre de vacances d’enfants ? Il devient un lieu où on ne veut plus vouloir pour les enfants. L’inflation éducative fonde la volonté de maîtrise totale sur l’enfant.
… La pédagogie dominante actuellement dans les centres relève de l’exercice du pouvoir de choix. Elle suppose que, quand il arrive au centre, l’enfant soit déjà-là, défini, connu, arrangé, organisé. Il est là pour satisfaire les intentions éducatives portées sur lui, il est là pour entrer dans les dispositifs pédagogiques, il est là pour bien vouloir faire tourner et justifier la machinerie pédagogique, il est là pour choisir dans les activités qu’on a bien voulu préparer à son intention. À la condition de se définir comme un groupe permanent d’enfants, d’âges hétérogènes, vivant à l’extérieur de leur cadre habituel de vie, apprenant à déterminer leurs activités par eux-mêmes, centrés sur leurs jeux spontanés, le centre de vacances d’enfants retrouve une spéficité éducative singulière mais volontairement restreinte.
La finalité éducative globale unique portée par l’Éducation nouvelle est devenue inopérante et nocive. On assiste en effet à une diffusion et une dilution de ce qui voulait se donner comme spécifique au centre de vacances et justifiait le centre de vacances comme une institution spécifique certes, mais totalisante et exemplaire. Or ce discours pédagogiste a envahi aussi bien la famille que l’école ou les structures de loisirs. La justification semble toujours du même ordre quant aux finalités (autonomie, responsabilité, citoyenneté, etc.). À tel point qu’il est devenu indispensable de faire des projets éducatifs ou pédagogiques (preuve que la lisibilité de l’institution n’est plus évidente !). À tel point que tous les projets éducatifs se ressemblent, tant entre institutions éducatives que dans les diverses structures de chaque institution. À tel point que tous les lieux éducatifs tiennent les mêmes propos et visent les mêmes fins. À tel point que la disjonction est devenue de plus en plus flagrante entre un discours éducatif qui se veut global et très articulé, et des pratiques de jours de centres de vacances qui semblent privilégier les activités « en vue », se justifier par elles et s’en satisfaire dans les actes. À tel point que bien des responsables se demandent si leur projet pédagogique a encore du sens, et au regard des finalités éducatives qu’ils annoncent, et au regard des pratiques effectives qu’ils mettent en place quotidiennement.
Nous avancerons donc que, depuis les années 80, le centre de vacances est en crise, faute de pouvoir se justifier par une spécificité éducative. Ses finalités ne sont plus visibles. Noyé dans l’ensemble des structures éducatives, emporté par l’explosion des loisirs et de la consommation, il continue à développer une inflation éducative quant à ses finalités et un modèle pédagogique figé dans ses pratiques. Une pluralité des valeurs, qui tient lieu en fait de consensus mou et peu opératoire, en est arrivée à avoir de plus en plus de mal à soutenir et justifier une institution éducative non spécifique, le centre de vacances, qui fonctionne de plus en plus sous une forme pédagogique non spécifique. Ce qui fait que, dans la confusion des finalités et des institutions, les structures les plus fragiles sont les plus menacées et les plus sujettes à disparition. Le centre de vacances est exemplaire sur ce point ?
Petit texte pas initéressant sur les finalités des CV et la nécesaire défense d’un statut particulier et d’un rôle prépondérant à donner au CV…