Tu demandais une définition, alors je définis.
et merci d’ailleurs !
en fait… j’parle à haute voix ! c’est pas pour t’embétêr que je pose ces questions, c’est pour me faire réfléchir ! 😀
Tu demandais une définition, alors je définis. 😀 Forcément, ça catégorise et ça crée des limites artificielles qu’on retrouve rarement dans les réalités. Et dans les faits, je ne connais que très peu de jeux coopératifs ‘exclusifs’. Bien souvent, comme les réseaux de rôles amènent les joueurs à en changer (de rôle), une même personne peut être adversaire ou partenaire ce qui laisse un flou sur notre relation à celui-ci.
Le sport est simple : les adversaires sont identifiés et inchangés. Les jeux traditionnels sont bien plus complexes… Pour être plus radical, je dirais, à ma maigre connaissance, qu’il n’existe pas de jeux coopératifs issus de traditions ou de cultures enfantines.
Et bien entendu qu’on peut retrouver à l’intérieur de jeux qui mettent au centre la compétition (type les sports) des relations d’entraides dans les équipes. Mais le moteur, l’enjeu, reste de défaire l’équipe adverse.
Le jeu de Marie13 est un truc bizarroïde. Il peut même être un hold-up. On peut imaginer deux situations opposées sur cette question de la coopération. Si l’animateur précise d’entrée que tous les enfants sont ensembles et qu’on se partage en petits groupes pour aller plus vite et qu’ils auront besoin des indices de tout le monde pour réussir ou s’il dit que la première équipe qui trouve gagne l’unique trésor… 😀
Maintenant, certains sont tentés de créer une compétition entre les petits groupes afin de les surprendre en leur faisant remarquer qu’ils ont besoin des autres… Ce qui pourrait être “malhonnête” ou “éducatif” selon le point de vue. 😀
(et puis de façon générale, ces jeux ‘pré-fabriqués’ me laissent perplexe)
L’animation n’échapppe pas à la mode, il en est certain… (p’t’être qu’un jour on aura tous les même chaussures; commes les infirmières et aides-soigantes qui ont tous des croks… :-D)
la compétition n’est plus entre joueurs mais face un objectif posé par le jeu
Ah ben oui ! c’est vrai qu’on “combat” le vilain loup qui veut nous manger, ou le voleur de poney (:-)),ou…
J’vais essayer d’en trouver un où on défit rien du tout,… défi lancé !
Les jeux au réseau fluctuant : là encore, les changements de rôle sont au cœur du jeu et possèdent une résonance exceptionnelle d’autant qu’ils sont liés aux réactions affectives des joueurs (la Galine, la Balle assise…
Je connais pas les jeux… donc c’est pas très clair dans ma tête !
où les relations entre les joueurs sont exclusivement des relations d’aide pour atteindre le but.
exlusivement ?
si on reprend le jeu de marie13 ici
Tous les joueurs s’entraident à la fin. Mais pendant la course aux indices, ils n’y sont pas obligés… ils peuvent bien faire un croche patte aux copains pour avoir l’indice qui est juste devant lui ! (sans que l’anim le voit bien sur!).
et puis, tu peux jouer solo… donc y’a plus d’entraide.
Mouais… c’est de plus en plus frustrant cette notion de jeu de coopération…
Tu as raison, ça n’a rien de coopératif. De façon générale, les appellations “jeux coopératifs/compétitifs” un peu trop dichotomique cachent une variété bien plus grande de jeux et de relations entre les joueurs. Les jeux de chat cachent bien plus de complexité que le football par exemple. Bref.
Pour se pencher sur la structure des jeux et le type des relations entre les joueurs, il vaut se fier aux travaux de P. Parlebas qu’au Journal de l’Animation ! 😀
Les relations entre joueurs sont en lien étroit avec la structure du jeu qui induit le type des relations entre les rôles édictés par les règles. Rôles qui peuvent être changeants. Le Pierrot parle de réseau de communication motrice et de réseaux de rôles socio-moteurs.
1/ Réseaux de communication motrice.
Dans la surabondance des jeux traditionnels, on peut distinguer plusieurs structures originales :
– Le duel dissymétrique : à l’opposé des sports collectifs (football, basket…) dont les équipes en miroir sont en situation de duel égalitaire, ces jeux opposent deux équipes dissymétriques dont les statuts respectifs sont différents. Souvent, les uns sont les prédateurs et les autres les victimes potentielles (Gendarmes et voleurs, le Drapeau, les Sept cailloux, laThèque, le Chambot…).
– Le chacun pour soi : en l’absence d’équipe constituée, chacun joue pour soi-même, sans lien formel préétabli (Quatre coins, Chandelle, Accroche-décroche, Balle nommée…).
– Un contre tous : un joueur affronte tous les autres ligués contre lui (Cache-cache Gamole, le Main chaude…). Parfois, il est remplacé par celui qui réussit à le prendre en défaut (Balle au fanion, Un, deux, trois, soleil…), parfois il transforme en partenaire l’adversaire qu’il capture (Balle au Chasseur, Esquive-ballon au loup, Mère Garuche, Epervier…) et le jeu s’achève alors en une structure de « tous contre un ».
– Une équipe contre les autres : une équipe de plusieurs joueurs est opposée au reste
des participants (l’Ours et son gardien, le Filet du pêcheur).
– Réseau opposant de façon dissymétrique trois équipes ou davantage : sont alors en confrontation au moins trois coalitions (Poules-renards-vipères).
– Réseau paradoxal : les relations entre joueurs sont ambivalentes. Chaque pratiquant est en même temps partenaire et adversaire de certains autres, au gré des fantaisies des joueurs et des circonstances du jeu (la Balle assise, Poules- renards-vipères, le Gouret, la Galine, la Porte…).2/ Réseaux de rôles sociomoteurs.
On peut globalement distinguer trois grands types originaux de réseaux de rôles
sociomoteurs qui prédéterminent les conduites relationnelles des participants :
– Les jeux à réseau convergent : tous les joueurs convergent petit à petit vers le même rôle en fin de partie, et ils se retrouvent tous du côté des gagnants (la Sardine, la Balle au chasseur, l’Epervier…).
Les jeux à réseau permutant : le flux des joueurs est soumis à une règle de permutation systématique de rôle à rôle. En fonction des épisodes ludiques et selon les prescriptions de la règle, chaque participant pourra endosser successivement tous les rôles disponibles (les Quatre coins, Accroche-décroche, la Chandelle, l’Ours et son gardien…).
– Les jeux au réseau fluctuant : là encore, les changements de rôle sont au cœur du jeu et possèdent une résonance exceptionnelle d’autant qu’ils sont liés aux réactions affectives des joueurs (la Galine, la Balle assise…).
L’épervier devra attrapé les oiseaux… qui, à leur tour, deviendront épervier au fur et à mesure. L’épervier a une relation d’opposition avec les autres : c’est du tous contre un qui va devenir du un (oiseau) contre tous (les éperviers).
Mais le jeu n’impose en rien que les oiseaux coopèrent durant le jeu. Ça n’empêche pas certains de le faire… 😀
Le roi du silence est un peu étrange dans la mesure où l’action de jeu est presque que du un contre un. Les autres ne s’avançant pas vers la chaise n’ayant pas ou peu d’actions pertinentes à réaliser. Et si tout le monde y allait en même temps, ça serait étrange.
Un jeu coopératif pourrait être un jeu où les relations entre les joueurs sont exclusivement des relations d’aide pour atteindre le but. Souvent, ils sont assez artificiels… en étant des adaptations de jeux sportifs et il en existe peu (pas ?) qui soient “traditionnels”.
Si on creuse un peu, la compétition n’est plus entre joueurs mais face un objectif posé par le jeu donc elle est toujours présente. Il serait plus précis de parler de jeux où il n’y a que des ‘partenaires’.
Après, je ne détaillerai pas leur apparition et leurs prétentions idéologiques mais je n’en pense pas moins sur cette ‘mode’. 😀
Edit : Je t’ai trouvé une de ses conférences…
J’ai envie de connaitre votre définition du jeu coopératif, parce que je suis tombée sur un article du journal de l’animation (juin-juillet 2008) : “jouez, coopérez, gagnez !”.
Ils expliquent le pourquoi du comment, puis proposent des jeux.
Exemple : “le roi du silence
[…] Le roi du silence est assis sur une chaise au centre d’un cercle en ayant les yeux bandés. Les participants sont placés autour d’un roi et à tour de rôle tentent d’aller chercher le trousseau sans faire de bruit. Si l’un réussit à prendre le trousseau puis à revenir à sa place, il devient le nouveau roi. Sinon, c’est au tour d’un autre enfant d’essayer de détrôner le roi. […]”
Alors pour moi, c’est pas un jeu coopératif. C’est plutôt un jeu d’un contre tous.
Sinon, ça veut dire que le jeu du killer, du chef d’orchestre, de la machine cassée (et j’en passe et des meilleurs) sont des jeux coopératifs ???
Mais c’est quoi en fait un jeu coopératif ?…
😮
wismo a écrit:
Bah voyons sous prétexte que la société est compétitive, on va les préparer ces braves petits à être de véritables petits compétiteurs, à l’appétit vorace, qui n’auront petit à petit qu’une idée en tête, bouffer le voisin…et si au contraire en cassant les relations de compétition, en instaurant des relations coopératives, en faisant émerger les problèmes, les non-dits, en les plaçant au centre du débat public, l’animateur met les enfants dans une dynamique de citoyenneté et de respect à autrui.
Et ne me dites pas qu’on peut favoriser une pleine citoyenneté et un plein respect d’autrui dans des jeux malsains où le plaisir de jouer disparait derrière la satisfaction d’avoir été le plus fort ou la colère d’avoir encore perdu
Au secours freinet et Cie ! Nos éducateurs sont dvenus fous ; ils abandonnent la pédagogie et enterrent l’éducation nouvelle !
oui, à bas la pédagogie, vive la démagogie et l’anarchie!!!
hum… 🙁
Je pense que ce qui a voulu être dit (pour ma part en tout cas) c’est que les jeux coopératifs c’est très bien et tu as très bien expliqué pourquoi dans ton argumentation, mais qu’il ne faut pas pour autant abandonner toute sorte de jeu de compétition. La compétition c’est l’émulation si elle reste contrôlée et bonne enfant (esprit “sportif”!!!). Ce type de jeu pour moi, a largement sa place à côté des jeux coopératifs. Le reste est une question de mesure :coucou:
Bah voyons sous prétexte que la société est compétitive, on va les préparer ces braves petits à être de véritables petits compétiteurs, à l’appétit vorace, qui n’auront petit à petit qu’une idée en tête, bouffer le voisin…
et si au contraire en cassant les relations de compétition, en instaurant des relations coopératives, en faisant émerger les problèmes, les non-dits, en les plaçant au centre du débat public, l’animateur met les enfants dans une dynamique de citoyenneté et de respect à autrui.
Et ne me dites pas qu’on peut favoriser une pleine citoyenneté et un plein respect d’autrui dans des jeux malsains où le plaisir de jouer disparait derrière la satisfaction d’avoir été le plus fort ou la colère d’avoir encore perdu
Au secours freinet et Cie ! Nos éducateurs sont dvenus fous ; ils abandonnent la pédagogie et enterrent l’éducation nouvelle !
Hello
ouais, je suis totalement d’accord sur le fait que quelques jeux de confrontation sont aussi importants à mettre en place car malheureusement, si l’on n’est pas un minimum compétitif, on se fait tout de suite “bouffer”. Il faut savoir aussi ne pas se faire marcher dessus… mais je pense aussi que le fait de faire prendre conscience aux jeunes des avantages de la coopération est tout à fait important
Si l’on n’a pas appri, jeunes, la coopération, il me semble assez difficile d’en avoir réellement conscience plus tard…
Sinon, il est vrai que la page est un peu légère, mais on va mettre plus d’exemple dans la base de données du Sauvageon…
voilà, c’est ce que j’ai voulu dire… un juste équilibre entre coopération et affrontement ou confrontation en tout cas. L’élimination, si elle a lieu dans certains jeux, à nous de ne pas la rendre vexatoire justement, sans forcément la squizzer… parfois on peut aussi.
Tout est question d’équilibre (les philosophes grecs en savaient un rayon là-dessus 🙂 )
:coucou:
Yop,
A lire, le message je ne pense pas qu’il s’agissait de dire qu’il ne fallait faire que des jeux coopératifs. C’est plutôt l’idée de renouveler les jeux et en trotte de mettre en avant la coopération, le jeu en équipe, l’entraide. Des notions importantes à valoriser dans une société qui pousse plutôt à la compétition, au mérite et à l’individualisme. Qu’en penses-tu?
Personnellement, je ne trouve pas que l’élimination est mauvaise en soi. Tout dépend surtout de comment elle est établie et ressentie aussi. Une élimination peut être acceptée ou aussi mal vécue. Une élimination peut avoir un caractère vexatoire aussi…
Par exemple comment transofrmer les chaises musicales en un jeu non éliminatoire? Au lieu que le dernier sorte du jeu, il ira s’asseoir sur les genoux de quelqu’un, ainsi de suite. Beaucoup plus de délires garantis! Voilà, tout ca pour dire que l’élimination ne doit pas être non plus systématique dans les activités…
Par exemple, j’apprécie les grands jeux où les équipes vont devoir assembler leurs indices trouvés pour pouvoir vivre le grand final : pas de perdants dans l’histoire…
Mais la confrontation a du bon aussi. Il est tout aussi bien de faire des jeux de compétition, provocation, etc. Dans le style, le Barre, baron, Barettes est un excellent jeu ! Où aussi les jeux dits d’opposition, lutte au tapis, torue, etc… voire boxe avec certaisn groupes de gamins etc…
L’essentiel c’est que l’animateur assure une sécurité à chaque enfant et anime jusqu’au bout son jeu.
Salut!
sympa le copier-coller… je n’ai rien contre, ne t’inquiète pas.
Par contre je trouve la page un peu… légère 🙁
je ne vois qu’un seul véritable jeu (deux peut-être), celui de présentation (qu’on ne fait qu’une fois au début d’ailleurs) et le jeu d’expression… Je me vois mal faire faire des dessins pour que chacun passe ensuite nous expliquer tout ça… Le principe est super, et notamment dans des situations particulières, par exemple avec des enfants introvertis ou peu sûrs d’eux, mais en collectivité Séjour de vacances ou accueil de loisir (comment on dit maintenant d’ailleurs???), j’ai du mal à l’imaginer…
Tout comme le jeu de mémoire (appellé jeu d’écoute, je ne sais pas pourquoi), je me vois mal faire ça pendant toute une veillée… ou alors le prendre en compte dans un ensemble de petits jeux (genre veillée sans paroles, jeux type fort-boyard etc…) ou en le développant en faisant des équipes etc… mais sinon c’est dur 😕
Pour les jeux coopératifs en eux-même, les grands jeux ou activités d’entre-aide et d’échanges, j’adopte à 100% en tout cas!
par contre, y a juste la règle n°2 qui m’interpelle un peu (ce mot est à la mode en ce moment :content: ):
pourquoi refuser tout le temps l’élimination d’un joueur, ça fait partie de pas mal de jeux, et aussi de la vie en général… Le truc c’est juste d’amener les enfants à ne pas s’en vexer ou frustrer en leur permettant par exemple de retrouver leur place par une question Joker ou une action spéciale, ou même de leur faire attendre le prochain tour (je suis sorti du cas particulier des jeux coopératifs là). Pareil pour la mise en évidence d’un joueur, qui n’est pas du favoritisme envers un ou plusieurs enfants (là c’est de l’injustice c’est sur, à bas les Chouchoux! :content: ), mais simplement laisser les meneurs mener et les suiveurs suivrent et tenter d’être meneurs eux-aussi s’ils le souhaitent…
Qu’en penses-tu?
:coucou:
Le principe des jeux coopératifs repose sur la poursuite d’un objectif de groupe qui ne pourra être réalisé que par l’entraide et la solidarité entre les joueurs. Le défi proposé nécessite la mobilisation de chacun et la concertation de tous. Il ne s’agit pas de gagner sur l’adversaire mais de faire équipe et cause commune pour gagner ensemble… ou de perdre ensemble si l’équipe s’est mal organisée. Un jeu coopératif a différentes caractéristiques :
1. Tous les participants sont gagnants et valorisés
2. Il n’y a pas d’élimination, ni de mise en évidence d’un joueur
3. les échanges et les gestes de coopération entres participants sont favorisés
4. les règles sont simples
5. Les joueurs sont unis pour réussir un défi
6. tous les joueurs doivent avoir du plaisir et être en action
Voir quelques exemples sur:
http://www.lesauvageon.org/spip.php?article733
ou lire:
Jeux coopératifs pour bâtir la paix Université de paix de Namur, Ed. Chronique Sociale, 2005 (Broché)