Bonjour Moilapa,
Si je suis ton raisonnement, il n’est pas possible de penser l’enfant dès lors qu’on travaille en colo, claé et autres repères socio-cul ?
Si je te concède le formatage de bon nombre d’intervenants dans ces structures, puisque formées et amenées à réfléchir de la même façon pour la plupart, on ne peut pas nier la personnalité, l’unicité (au sens unique) de chacun. Certains se retrouvent à encadrer des colos en ayant un vécu et une formation toute différente de ce que tu peux penser. D’autres encore, bien que passés par le moule BAFA/BAFD, voire prof pour certains, peuvent s’émanciper, s’écarter du chemin tracé, en effectuant une réflexion personnelle sur sa vision de l’enfant, son rôle, ce qu’il propose. En cela, je dois dire que ce forum peut y contribuer.
Nier cette réalité positive, ça revient à faire une guerre de clocher: les colos contre les campings.
Si j’élargis, et au vu de tes arguments très bien développés ici ou là (merci pour ce partage, en passant), ne peut-il pas y avoir un Moilapa qui se cache parmi les anims de structures socio-cul ? (je précise qu’il ne serait pas en contrat CEE 😆 )
Sommes nous tous des prédateurs, assoifés d’enfants “à notre merci” ? J’ai un doute sur ce point, même si je comprends où tu veux en venir.
Quelle tare d’aimer encadrer des colos
C’est bien le problème, de ce que l’adule aime dans cette situation de
la colo : cet enfant à sa merci, totalement…
Autrement dis, je suis sociocul à mon corps défendant…
Quelle tare d’aimer encadrer des colos ^^
La définition de l’animateur sociocul est relativement simple
de mon point de vue : un animateur qui bosse dans toute sortes
de structures dépendant principalement de jeunesse et sports, nécessitant toutes
sortes d’outils plus stupides les uns que les autres,
en premier lieu le pp, sur les centres culturels, les colos, les
centres de loisirs, les maisons de quartiers…
Le sociocul étant cet ensemble fait de fédé,
d’associations, (y compris d’élus municipaux),
d’animateurs, directeurs et “permanants” et
élus de ces dites assoc’… Toutes les boîtes et personnes
qui vivent du commerce de séjours, de journées
de gardes d’enfants à caractère prétendu “éducatif”
Dont on a un portrait très réaliste dans le livre noir
de l’animation sociocul, dont on a déjà maintes
fois parlé ici…
“Animation sociocul” parce que ce n’est qu’une partie de ce
qu’est l’animation en général,
même si on confond les deux (ce qui est
une erreur : l’animateur du Luna Park, du camping n’est pas
un animateur socioculturel)
Et non, je ne superpose pas le sociocul avec
l’éducation populaire : deux “entités” sui se sont
séparées il y a un bout de temps (même si l’une se réclame encore de l’autre)
(voir à ce sujet les échanges que l’on a pu avoir autour d’un
livre sur l’histoire de l’éducation populaire et
du chapitre où l’on parle de cette “séparation”…
Côté “esprit” de l’éducation populaire, ‘faut aller
chercher du côté de DAL, de la VAE, de la formation
permanente, des associations militantes (à distinguer
des associations commerciales, para municipales ou
gouvernementales) peut être…
S’agissant de la définition de l’animateur sociocul,
j’aime bien la définition que l’on obtient en interrogeant Google :
Un animateur socioculturel est un travailleur social dont le champ d’intervention est l’animation sociale, culturelle, éducative À l’origine, il travaillait à l’organisation du temps libre et les loisirs, des autres.
Tout étant dans ce “à l’origine”…
le socio-culturel, c’est quand une élite dirigeante pense qu’ils sont la pièce maîtresse de la culture. C’est payer des gens à gérer la culture (et donc les gens qui “la font”). C’est une vision déjà fort étrange de la culture, comme si c’était un bien productible. La division du travail est en marche (car la culture est travail). Ainsi, le pharmacien ou l’industriel ne peuvent être acteurs de la culture puisqu’ils ont déjà un métier-fonction-statut bien défini(s).
Pensons 2 minutes d’où viennent les sous de la “culture”, et par qui sont-ils distribués… D’où viennent les sous des “politiques jeunesse” et des accueils d’enfants et par qui sont-ils distribués… Un parallèle étonnant mais qui caractérise précisément le type de relation de l’homme à l’homme, de l’homme à la (sa ???) culture.
L’éduc’pop, j’sais pas, on pourrait dire que c’est l’avatar éducatif du socio-cul (ou l’inverse historiquement, peu importe qui de la queue ou de la tête du serpent mange l’autre partie). Comme souvent, l’idée est peut-être bonne au départ (ou en tout cas mue par de louables intentions).
La question que je me pose c’est : qu’est-ce qui compte ? Savoir dans quel courant politico-culturel je me place ou bien déjà faire ce pour quoi je suis payé : animer ?
Je ne dis pas qu’on ne peut pas s’interroger et avoir une conscience politique/historique, au contraire, mais dans le quotidien, qu’est-ce qui compte ?
Pourrais-tu clarifier les contours du “sociocul” ? Tu l’emplois souvent, et il semble que ça n’est qu’une variante du terme “Éducation Populaire” chez toi.
Je ne parle pas ici de ta petite personne : je parle
de l’une de ces “logiques” propres à l’animation
sociocul.
Cette fameuse fumisterie des animations “occupationnelles”
(et donc des activités “non occupationnelles)
Une des principales gourmandises par exemple
de ces machines à faire des teubés que sont les Bafa.
Et que ces teubés vont revomir, sans se poser jamais
la question du sens de ce qu’ils racontent.
Et de la justification ici de l’introduction de l’idée
d’éducation dans un domaine où cette volonté éducative n’a rien
à foutre : le loisir.
moilapa a écrit :
Sur cette idée de “l’occupationnel” si cher à
l’éducation populaire…Derrière ce genre de discours, il y a la volonté,
ni plus ni moins, que de dire que le loisir n’est pas
loisir !
À se demander si tu as lu ce que j’ai répondu par rapport à ton argumentaire… 🙄
Sur cette idée de “l’occupationnel” si cher à
l’éducation populaire…
Derrière ce genre de discours, il y a la volonté,
ni plus ni moins, que de dire que le loisir n’est pas
loisir ! Que le jeu n’est pas jeu !!
Que le jeu ne peut se suffire à lui-même !!!
Qu’ils doivent (le jeu et le loisir) être instrumentalisés
(et bien entendu que quand il s’agit des enfants)
Il s’agit de dire ce qui bon et ce qui n’est pas bon s’agissant
de loisirs, et de là apporter l’idée de cette
éducation dans le loisir… De ceux qui sont alors de “bons”
animateurs, et les autres, les “amuseurs”, ceux
qui ne font “que” mettre en place la situation de jeu des enfants, sans que ce jeu
soit porteur de “valeurs positives” et rentables,” normalisantes”,
d’un “plus” nécessaire : le jeu étant quelque chose
de l’ordre au mieux de l’improductif, au pire
de la pulsion…
Voilà le discours à combattre.
Et du combat à mener : celui de l’improductivité,
du “kif”, du plaisir, de l’irresponsabilité,
Ce qui est une donnée centrale de l’animation enfants
en camping (post 26 Shaaa) : comment faire pour que
les parents soient présents sur les “activités enfants” sur
un camping : comment ne pas reproduire par exemples les
logiques d’une colo ou d’un centre de loisirs (où là la donnée
première est que le parent est absent, que l’on
a “toute liberté” pour jouer à l’Adulte, l’éduquant, le parent…)
La question à la fois du “regard extérieur”, mais surtout des
interactions entre “tout ce petit monde”….
Le “tout le village” du proverbe africain…
Effectivement ludou. Je crois qu’on a trop vite fait de se focaliser sur ce qu’il se passe entre animateurs et enfants (en associant parfois la direction ou le “projet” qui ne reste qu’un discours, souvent rhétorique, sur la pratique).
Alors… que ce serait oublier le poids considérable des présents-absents que sont les parents ou la Réglementation, parfois sacrément personifiée et dogmatique. “Elle dit que…”
Enfin, la relation aux métiers de l’éducation a un rôle important pour des questions de reconnaissance et de légitimation… Aujourd’hui, le seul modèle (ou forme éducative) reconnue(e) est scolaire… Et la seule voie qui me semble pertinente pour comprendre ce métier (auquel on peut rajouter les analyses classiques en termes de conditions de travail).
En somme, la relation aux enfants – pas évidente – est quand même construite par d’autres éléments et on trouve difficilement les justifications nécessaires pour se défendre de ses choix. En éducation… tout le monde a un peu raison. 😀
Quand j’ai des années d’expériences appuyées par quelques réflexions et diplômes, ça va. Quand je suis jeune, peu formé et pas franchement parti pour rester… :titille:
Shaaa, ce que tu dis me faire prendre conscience qu’en fait, ça dépend vraiment de l’interlocuteur…
Dans les “dérives éducatives” (cad : le fait de devoir pondre des objectifs/intentions/projets éducatifs(ves) tout le temps, pour chaque action), il y a ceux qui l’imposent parce que, quand même, faut les domestiquer ces gosses, sinon ils seront sauvages, il y a ceux qui le demandent parce que c’est “notre mission”, notre métier (hum), et puis il y a surtout ceux qui demandent aux animateurs d’éduquer car sinon, quelle crédibilité auprès des parents, des institutions, des enfants eux-même (à ce propos certains enfants que je côtoie actuellement s’étonnent que je ne les reprenne pas sur le langage et leurs disputes (sauf quand ça me casse les oreilles).
Bon, ça c’est pour ce qui vient “d’au-dessus”, ou d’à-côté… Et pour les raisons qui poussent les animateurs à conscientiser une action éducative dans leurs pratiques, il y a là aussi le regard extérieur (de la société sur ce métier de sous-merde qu’il faut quand même revaloriser), mais aussi la confrontation aux problèmes relationnels (entre enfants, entre enfants et adultes, entre adultes… puisque les enfants sont alors vus comme de futurs adultes).
Et puis il y a quand même ceux qui ne demandent rien de tel….
moilapa a écrit :
Quel problème à ce que l’animateur fasse que l’enfant
soit occuper à faire quelque chose ???
Ça devient un problème quand l’animateur pense que sans lui et ses animations, point de salut.
moilapa a écrit :
Si il est dans une logique où l’enfant a le choix,
le choix par exemple de refuser ? Comme il devrait pouvoir
refuser la volonté éducative des couillons de l’animation sociocul…
Justement, l’enfant se voit rarement proposer le choix de ne pas faire. C’est souvent avec réticence que le droit à l’enfant de ne pas faire l’activité lui est reconnu.
moilapa a écrit :
Est-ce que l’enfant n’est pas “occupé” quand il se retrouve piégé
dans l’un des projets façon sociocul ?
Ça dépend, le projet préconise t’il que l’enfant soit invariablement occupé par les activités préparés par les anims ?
Ou au contraire le projet mentionne t’il le droit de ne pas faire ? Sinon, il y a un fort risque que ce soit un “piège” effectivement 😉
moilapa a écrit :
Quel problème à ce que ce soit le seul objectif
de l’anim’ du moment que l’enfant s’y retrouve, s’amuse,
joue ?
Le problème ce n’est pas quand c’est proposé, mais imposé.
moilapa a écrit :
Si dans cet “occupationnel” il y a le soucis de chercher
ce qui pourrait intéresser l’enfant ?
Même s’il y a le soucis de chercher ce qui pourrait intéresser l’enfant, “occuper” son temps, dans le sens “s’imposer” sur son temps, je suis très sceptique.
moilapa a écrit :
Reste alors à apprendre que l’enfant puisse ne pas “être occupé”
en apparence, qu’il ait ce droit à ne pas faire, ne pas produire…
D’avoir son “libre arbitre”, de ne pas être soumis par exemple aux délires
pulsionnels de ceux qui prétendent éduquer…
Dans ce cas ça n’est plus de “l’occupationnel”, mais bien de l’animation proposée.
moilapa a écrit :
Si l’enfant se retrouve dans ce que l’anim’ a proposé ???
et dans cette logique de “passer le temps”…
La logique qui sous-tend pour moi “l’occupationnel” est “d’occuper” le temps, de “remplir” le temps, avant tout.
La quantité de “temps à occuper” avant la recherche de la qualité.
moilapa a écrit :
C’est toujours et encore la même logique
débile qui voudrait dire ce qui est une activité “noble”
et celle qui ne serait pas noble…
Sans parler de noblesse, toi le premier tu recherches la qualité de tes animations, avec tes propres critères, ok, qui ne sont peut-être pas toujours les mêmes que dans “l’éduc pop”, ok, il n’empêche que tu te soucis de la qualité.
En cela pour moi je ne dirais pas du tout que tu fais de “l’occupationnel”, car tu vises à satisfaire ton public, non à l’occuper absolument.
moilapa a écrit :
Parce que si il y a des activités “occupationnelles”, c’est
qu’il y a des activités “non occupationnelles” !!
Oui, en ce sens que l’activité “occupationnel” est une activité qui ne viserait qu’à “remplir” du temps, sans objectif de qualité (quelque soit les critères de qualité que tu places).
Signifier qu’une activité “non occupationnelle” serait une activité avec un bonus éducatif, n’est pas du tout mon propos :
Mon propos est de dire qu’une activité “non occupationnelle” ne vise tout simplement pas à s’imposer sur le temps de l’enfant.
moilapa a écrit :
On est encore dans le bourrage de crâne façon
sociocul où le bétail ne fait que recracher les paroles saintes…
Tu t’es trompé de cible, ok j’ai fais le cursus BAFA/BAFD, mais j’ai mon propre parcours, largement en dehors de ce sentier.
C’est attribuer un pouvoir de persuasion immense aux organismes de formation “éduc pop” que de penser que trois semaines cumulés peuvent anéantir plusieurs années d’expériences professionnelles et de parcours universitaire.
Pour moi, il n’y a rien de plus flou que le “socio-culturel”, c’est un Objet Terminologique Non Identifié, vraiment.
Insinuer que j’en suis un parfait représentant au cerveau bien lavé, c’est reconnaître de fait qu’on peut très bien venir d’un tout autre champs et parvenir à des conceptions similaires. Donc que ta diatribe envers le “sociocul” dépasse généreusement le “sociocul” étant donné que je n’ai pas été sensibilisé au “sociocul”.
Ou alors, donne m’en une définition claire car le terme lui-même n’a jamais été mentionné durant mon cursus BAFA/BAFD.
Chez toi, je n’arrive pas à distinguer si c’est juste un synonyme d’Éducation Populaire.
moilapa a écrit :
(comme le fait de dénigrer les “autres formes” d’animation…
Je faisais un rapprochement entre tes représentations subjectives du “sociocul” et les miennes concernant les centres de loisirs.
Les tiennes sont basés entre autres sur l’expérience, les miennes aussi. Toutes sont absolument propres à nous-mêmes, et sont parcellaires.
Je dénigre, mais en apportant des éléments de compréhension à ce dénigrement, tu en fais pareil pour le “sociocul”. Je ne cherche pas à ce que les autres se rallie à mon point de vue.
Tu remarqueras que je ne dénigres pas les animations en camping ou village vacances, car je n’ai pas suffisamment d’éléments pour pouvoir y apporter un avis.
moilapa a écrit :
Dans notre métier, plus on avance dans la compréhension,
plus on se confronte à de nouveaux savoirs, plus l’on comprend
que la situation d’animation nécessite de la simplicité, plus l’on
fait le “pari” de la confiance en l’Autre, de son intelligence,
et de ce que l’inconnu de la rencontre produira…
Dans mon “non-métier”, il se passe la même chose, et même dans mon métier 🙂
moilapa a écrit :
c’est sans doute ça qui fait la différence qualitatif
de l’animation “hors sociocul” : le fait que les anim’
aillent d’abord vers l’enfant, base leur préparation
sur l’enfant et ce qu’il pourrait attendre de ses temps
de loisirs…
J’ai du mal comprendre certaines de tes critiques qui visaient le fait que “l’animation sociocul” se focalise sur l’enfant.
Ce que tu décries là s’applique totalement à mes objectifs en colo.
moilapa a écrit :
Qu’il pense tout simplement d’abord
“loisirs”, “jeux”, et ne soit pas obliger de partir d’une
base stupide : apprendre à l’enfant tel ou tel connerie,
faire que ce pseudo temps de loisirs soit bénéfique
à la motricité (!!) de l’enfant ou à son…
l’enfant ici est secondaire : il n’est que l’outil qui permet
d’atteindre l’objectif.
Bon là je discerne mieux, “l’animation sociocul” se focalise sur l’éducation de l’enfant, selon toi. Ce qui ne raisonne pas du tout avec mes expériences en colo, où l’équipe péda est souvent beaucoup plus tourné vers l’importance de la qualité du vécu de l’enfant.
moilapa a écrit :
Vaut mieux alors quelqu’un qui pense “comment occuper
l’enfant” (parce qu’ici l’enfant est central) qu’un idiot qui prétend,
que quelqu’un qui s’est créé un objectif artificiel où
l’enfant n’est plus que secondaire, le jouet de fantasmes…
Occuper pour occuper, sans penser à la qualité de l’animation, c’est ce que j’ai souvent constaté en centre de loisirs.
Encore une fois “occuper” n’est pas, chez moi, synonyme de “proposer”, bien au contraire, “occuper” c’est prendre possession d’un temps, celui des enfants.
moilapa a écrit :
Il n’y a pas rien d’autre qui compte que de créer la
situation de jeu, l’amusement. On a déjà tout ici.
Dans l’absolu, je ne suis pas d’accord avec cette phrase, et je dirais que toi-même tu t’inscris en faux dans ta pratique, puisque l’amusement de l’enfant prend parfois source dans des situations de violence par exemple, et tu ne sembles pas très enclin (au vue de certaines de tes contributions sur le forum) à proposer des animations violentes.
Ceci pour dire que tu prends effectivement d’autres principes en compte que le simple amusement lorsque tu proposes une activité.
Somme toute, tu t’offusques du terme “occupationnel” mais nous n’en avons pas la même définition. Ta pratique ne réponds pas à la mienne, et fait plutôt écho à certaines pratiques en ACMs.
”l’occupationnel”, non pas au sens de l’animation sans objectif péda, mais au sens de l’animation pour “occuper l’enfant”.
C’est exactement le même genre de discours à la con…
Ca ne veut rien dire “occupationnel”.
Quel problème à ce que l’animateur fasse que l’enfant
soit occuper à faire quelque chose ???
Si il est dans une logique où l’enfant a le choix,
le choix par exemple de refuser ? Comme il devrait pouvoir
refuser la volonté éducative des couillons de l’animation sociocul…
Est-ce que l’enfant n’est pas “occupé” quand il se retrouve piégé
dans l’un des projets façon sociocul ?
Quel problème à ce que ce soit le seul objectif
de l’anim’ du moment que l’enfant s’y retrouve, s’amuse,
joue ? Si dans cet “occupationnel” il y a le soucis de chercher
ce qui pourrait intéresser l’enfant ?
Aucun.
Reste alors à apprendre que l’enfant puisse ne pas “être occupé”
en apparence, qu’il ait ce droit à ne pas faire, ne pas produire…
D’avoir son “libre arbitre”, de ne pas être soumis par exemple aux délires
pulsionnels de ceux qui prétendent éduquer…
Là est le cœur de la question de l’animation !!! et non sur des conneries
du genre “occupationnel”, “participation”, “autonomie” et autres couilloneries…
Quel problème, donc, si l’enfant se retrouve dans ce que l’anim’ a proposé ???
et dans cette logique de “passer le temps”… Puisque ce qui importe, c’est la rencontre,
le temps partagé, et non la fabrication de tel ou tel bidule…
C’est toujours et encore la même logique
débile qui voudrait dire ce qui est une activité “noble”
et celle qui ne serait pas noble…
Parce que si il y a des activités “occupationnelles”, c’est
qu’il y a des activités “non occupationnelles” !! Avec de la
“valeur ajoutée” !!! Qui ne serait pas juste une animation,
du loisir… c’est bien là le discours à la con : l’animation se
suffit à elle-même, le jeu se suffit à lui-même : nul intérêt à vouloir
lui accoler des “bénéfices”, des objectifs : il y a déjà tout dans
ces temps partagés.
On est encore dans le bourrage de crâne façon
sociocul où le bétail ne fait que recracher les paroles saintes…
On est pile dans ce que dit ici s’agissant de dénigrer les “autres formes
d’animation”, qui elles ne seraient pas porteuses de “plus”,
de sens, d’éducation !!!! C’est exactement là ce discours de merde que
les andouilles se refilent de bouche en bouche avec délectation…
Dans notre métier, plus on avance dans la compréhension,
plus on se confronte à de nouveaux savoirs, plus l’on comprend
que la situation d’animation nécessite de la simplicité,du “direct”, plus l’on
fait le “pari” de la confiance en l’Autre, de son intelligence,
et de ce que l’inconnu de la rencontre produira…
c’est sans doute ça qui fait la différence qualitatif
de l’animation “hors sociocul” : le fait que les anim’
aillent d’abord vers l’enfant, base leur préparation
sur l’enfant et ce qu’il pourrait attendre de ses temps
de loisirs… Qu’il pense tout simplement d’abord
“loisirs”, “jeux”, et ne soit pas obliger de partir d’une
base stupide : apprendre à l’enfant tel ou tel connerie,
faire que ce pseudo temps de loisirs soit bénéfique
à la motricité (!!) de l’enfant ou à son…
l’enfant ici est secondaire : il n’est que l’outil qui permet
d’atteindre l’objectif.
Vaut mieux alors quelqu’un qui pense “comment occuper
l’enfant” (parce qu’ici l’enfant est central) qu’un idiot qui prétend,
que quelqu’un qui s’est créé un objectif artificiel où
l’enfant n’est plus que secondaire, le jouet de fantasmes…
Il n’y a pas rien d’autre qui compte que de créer la
situation de jeu, l’amusement. On a déjà tout ici.
Accueils Collectifs de Mineurs à Caractère Éducatif ! Il ne faut pas oublier la fin, c’est important ! 😀
Sinon, comment justifier du fameux loisir éducatif ? Par ailleurs, je crois que les campings renvoient plutôt à un loisir adulte (voire familiale) ; où serait la nécessité d’éduquer ? des adultes ? des enfants alors que leurs parents sont présents ?
Ce serait trop risqué… 😀
C’est peut-être propre aux Accueils Collectifs de Mineurs, mais ça ne fait surtout pas partie des caractéristiques de l’éducation populaire.
Je pense que les thématiques sont plus le fait des mairies et responsables par la peur de se voir reprocher de ne pas innover ou de ne pas se renouveler, et par conséquent ils utilisent par facilité la mise en place de thématiques.
Dans les formations BAFA/BAFD, en tout cas, sur les quatre organismes par lesquels je suis passé, l’opinion majoritaire était plutôt de déplorer cet état de fait.
Ce que je reconnais, c’est que l’élaboration d’un “projet d’animation” tel que préconisé au BAFA est plutôt paralysant, et non facilitateur, moi en tant qu’anim c’était plutôt comme ça que je réagissais.
j’suis sûr que vas kiffer ton été de déconstruction-recentrage moilapa.
Semastien a écrit :
Ces dérives que tu pointes qui me semblent très prégnant dans les centres de loisirs ne sont pas pour autant caractéristiques de l’animation “éduc pop”.
disons que l’éduc pop n’a peut-être pas le monopole, certes. M’enfin cette approche du travail en lui-même est constitutif des formations bafa (qui restent malgré tout le premier lieu de (dé)formation, mis à part les niches d’animations spécifiques).
Chacun ses perceptions et sa propre réalité.
Moi-même j’ai beaucoup de mal avec le fonctionnement de beaucoup de centres de loisirs, basés sur “l’occupationnel”, non pas au sens de l’animation sans objectif péda, mais au sens de l’animation pour “occuper l’enfant”.
Le fait d’imposer des semaines thématiques, aussi, que je trouve assez catastrophique.
Ces dérives que tu pointes qui me semblent très prégnant dans les centres de loisirs ne sont pas pour autant caractéristiques de l’animation “éduc pop”.
Si on prend les colos, forme “d’éduc pop” que tu conchies, je trouve que ce sont souvent là qu’on retouve des anims qui place le partage de bons moments loin devant la nécessité d’animations “éducatives”.
Les anims colos sont je trouve moins techniciens en général que ceux des centres de loisirs, en revanche, ils ont pour eux d’être très sensibles aux dynamiques de groupe, et à leurs causalités (communication, état de forme, valeurs, …).
Car c’est dans l’informel du vécu commun, du changement de repères, plus que dans les animations proposées, que l’enfant apprend, que l’anim apprend, que le/la directeur/trice apprend, de ces moments là.
Non : il ne s’agit pas d’une méconnaissance.
Nombre d’animateurs campings ne connaissent
pas l’animation sociocul, c’est pas pour autant qu’il
existe dans “le milieu” un discours qui tendrait à
vomir les colos… ce n’est pas un thème de discussion,
tout bêtement.
Ce discours chez ces couillons (les animateurs colo)
n’est que la répétition idiote de ce qu’ils ont entendu,
au Bafa, auprès de leurs collègues… C’est un des
discours phares du sociocul, ce qui serait à rejeter : le “loisir pour
le loisir”, les “animateurs amuseurs”, les animations
d’occupations”… tout ce discours stupide sur que l’amusement
aurait de sale, de ce qu’une animation devrait avoir un
“but pédagogique” et autres conneries servies
partout dans le sociocul…
Quand il n’y a rien de plus noble que de mettre
en place cette situation de jeu, de partage, où des gamins
s’amusent… soit exactement tout ce qui a un intérêt,
du sens dans notre métier… et de ce que tout ce qui
importe est déjà là…
J’ai cette chance de connaître aussi bien un “milieu”
que l’autre, d’années en années voyager de l’un à l’autre…
Et très très largement, de ce que j’observe, un animateur
qui est passé par le sociocul et qui arrive sur ces autres formes
d’animation, est un boulet, très souvent, non seulement incapable
mais en plus nuisible…
Je viens encore de le vérifier, avec une nouvelle
animatrice recrutée (“en plus”)…
En même temps, j’ai hâte d’observer tout ça,
entre les animateurs des différents clubs enfants et
les animateurs “autres” , plus pro, avec des
parcours très intéressants (l’attrait de ce CE
particulier fait que l’on rencontre ce genre de personnes :
un dessinateur de BD pour les décors, une prof de danse
pour les activités (j’ai pas très bien compris ce qu’elle va
faire), un champion olympique (!!!) pour des interventions
sur l’escrime, animateurs soirée, après-midi, etc…
Et même dans le groupe des “clubs enfants”, il y aune
partie de gens déjà totalement opérationnels, solides,
(même si de nombreuses lacunes) et quelques anim’ venus
des colos et autres centres de loisirs…
Rien qu’à la lecture de leurs premières propositions,
la différence est flagrante : d’un côté des anim’ “vv” tourné
vers le jeu, l’enfant, le soucis de la vie du groupe… et de
l’autre… bin, ce que l’on trouve ici, notamment, certains
même qui m’ont fait du thème (évidemment je n’ai
rien demandé !!) avec lundi fabrication du drapeau
de l’Allemagne, mardi drapeau du… et que des activités dont
on sent que la personne a cherché absolument à remplir son
planning pour remplir, des activités parfois totalement
déconnectées de toutes réalités… des enfants…
Soit : d’abord avec ces gens là un travail de
déconstruction, comme si ils étaient passés entre
les mains des khmers rouges… travail de recentrage
sur l’enfant en vacances, le jeu, le plaisir à juste
partager des temps….
Il y a surtout une méconnaissance de la part des animateurs de colo en général sur ce qui existe en dehors…
Et sur les lieux d’animation “JS” comme tu dis, les fois où il peut s’y passer autre chose que les pratiques conformistes que tu décries (du verbe décrier), ce n’est évidemment pas le fait d’avoir un “projet péda” écrit qui amène cet “autrement”… Ce sont les gens. Après, comment ils y arrivent, ça dépend probablement du lieu, de son histoire et des personnes.
Et rien ne dure ad vitam eternam.