Les risques de la désobéissance

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  • #115537
    skippyremi
      @f-remi

      Pour cause de Projet Péda trop pauvre, je me suis retrouvé dans cette situation l’an dernier. Avec une directrice qui nous envoyer randonnée sur un mare e monti (en Corse – j’ai appris par la suite que les instructions départementales l’interdisait purement et simplement) et nous baigner dans des piscines naturelles sur une commune où c’est interdit.
      Bref, à côté de ça elle interdisait aux jeunes (j’avais montré une photo récemment) de construire un banc à partir d’un tronc d’arbre reposant sur 2 pneus…

      J’avais 3 possibilités et c’est à peu près les même que celles que tu as :
      – démissionner et laisser tomber le groupe (nan sans avertir JS) : je ne l’ai pas fait par ce que je pense que je pouvais faire en sorte que les jeunes puissent profiter de leurs vacances
      – me plier à la hiérarchie et à l’autorité de cette directrice et donc me contraindre à réaliser des actes en opposition avec ma vision et mes intentions.
      – désobéir en interprétant et en tournant dans mon sens chacun des propos de la directrice.

      J’ai évidemment choisi la désobéissance. Non sans risques. La question de la crédibilité était en jeux. Il s’agissait d’un groupe d’ado qui a très vite démasqué le conflit que j’avais avec la directrice. Par la suite, l’autre anim’ a choisi la même posture que moi.
      La directrice a perdu sa crédibilité et a fait un transfert d’autorité sur les gamins en ajoutant une dose de chantage aux jeunes (“tu fais ça et t’aura une glace”, “range ta tente et tu pourras aller boire au bar”….)
      La fin du séjour a été plutôt éprouvante, mais à nous deux, nous avons fait notre possible pour que les vacances se passent pour le mieux.

      Parmi ces trois possibilités, je pense que chacun aura des arguments de toute façon

      #115539
      Utilisateur anonyme 37304
        @utilisateur-anonyme-37304

        J’imagine que ton contrat te contraint à un certain respect de la hiérarchie et des consignes données, des plus spécialistes que moi te renseigneront.

        Par contre, un animateur est censé travailler dans le cadre des projets éducatifs et pédagogiques (cela fait partie des 6 fonctions d’un animateurs BAFA) et de fait ça t’impose de respecter un minimum les consignes de ton directeur (même si là il n’y a guère de conséquences judiciaires à craindre, quoi qu’un refus de le faire pourrait déplaire à une commission de sauvegarde par exemple si ton dirlo venait à te dénoncer à J&S).

        —–

        Mais bon, dans les faits les choses ne sont pas aussi violents que ce que j’ai imaginé plus haut hein.

        Bien souvent on en reste à une relation tendue et éprouvante qui se termine avec la fin du contrat, tout bêtement.

        Tout cela nous montre bien l’intérêt et la difficulté de bien choisir son employeur pour ne pas se sentir ensuite coincé dans un fonctionnement déplaisant.

        #13188
        Simon
        Administrateur
          @simon
          #115542
          Simon
          Administrateur
            @simon

            Un vrai questionnement que j’ai actuellement.

            Là où je bosse, les relations deviennent tendues avec mon directeur. Nées de désaccords profonds portant sur l’activité proposée, le fonctionnement. Sur le début, même si on revenait de loin, j’avais réussi à immiscer de petits changements et à permettre l’émergence d’un fonctionnement plus coulant et plus respectueux des enfants. Maintenant, c’est grillé, car j’ai voulu aller trop loin, trop vite.

            En sachant que j’y reste encore un mois, ma question est de savoir dans quelle mesure un directeur peut contraindre son animateur à obéir ou à suivre une consigne. Les risques sur le plan des relations je les connais. Ca ira en se dégradant et une multiplication de remises au point peuvent survenir. Mais, jusqu’où un adulte peut aller en terme d’initiatives à contre sens de l’équipe?

            Mon critère actuellement pour justifier mes choix est l’adhésion des gamins. Mais il reste léger. Je cherche d’autres angles d’attaque que j’utilise aussi des fois : l’inexistence d’interdictions supposées, les projets qui ne répondent qu’à eux même, la place trop importante accordée au desiderata des parents. Enfin, la pauvreté des ambitions.

            C’est la première fois que je me retrouve dans une situation. A me retrouver face à des murs. Mais, s’il est avéré qu’il vaut mieux utiliser la méthode douce, là j’ai plutôt envie de me faire plaisir et donner du plaisir aux gamins.

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