moilapa a écrit :
“Pourquoi apprendre ?”
numéro spécial de “Sciences humaines” dans les boutiques en ce moment…
tombée sur ça qui m’a fait penser à ce post :
Qu’est-ce qu’apprendre à l’heure d’Internet ?
pourquoi nous n’apprendrons plus comme avant ?
bande annonce
dialogue
(bon moi j’arrive pas à lire les vidéos… vous pouvez vous ?)
Si le désir d’apprendre est réellement une pulsion fondamentale de l’être humain (CF Jordan Litman) (et je le crois pour avoir bosser longtemps avec des enfants de 3 ans notamment) se pose alors la question de ce que l’on met à disposition de la “curiosité pulsionnelle” de ces enfants en ACM : du Disney et autres merdes ?
Quelles sont les armes de ces animateurs pour proposer autre chose, pour aider ces enfants à voir au delà de leur culture immédiate pré-mâchée ?
En ont-ils la capacité ? La volonté d’arracher ces enfants à ce qui fait leur propre culture-univers !!!!
Dans le dossier, il y a notamment un article intilé “parcours de réussite en milieu populaire” :
”Pourquoi, avec un minimum de capitaux culturels et économiques, certains élèves issus de “milieux populaires” connaissent un maximum de réussite et échappent ainsi aux mécanismes de reproduction scolaire et sociale ?
De telles réussites “paradoxalent” affolent les plus séduisantes théories explicatives de la réussite scolaire, qui avancent pour la plupart que le milieu social et familial est déterminant pour accéder aux meilleurs études et, notamment en france, aux grandes écoles.
Dés lors, comment expliquer sociologiquement de telles exceptions ?”
la réponse est multiple, mais “l’extra culture de l’enfant ” est déterminant : certains profs “aiguilloneurs” notamment.
”…ces élèves, en se saisissant des informations absentes de leur cercle familial, maintiennent voire renforcent leur excellence au fil des épreuves scolaires.”
En s’ouvrant notamment à la culture (autre que cette culture pré-mâchée généralisée) , ils s’ouvrent d’autres horizons.
Ces gamins ne se sortiront pas de leur ghetto en écoutant du rap ou en regardant TF1 : se limiter à cette “culture”, c’est le meilleur moyen de rester parmi les opprimés, les laisser pour compte.
Et proposer les merdes que vous proposez en ACM, c’est leur mettre un peu plus la tête sous l’eau.
On peut y lire notamment que “Du point de vue des élèves cependant, elle (l’école) se présente comme un espace de concurence permanant, avec des hiérarchies multiples…”
Qui rebondit sur les échanges que l’on a eu sur ce besoin maladif (sexuel ?) des adultes (animateurs) à vouloir faire s’affronter les enfants.
Chose à laquelle il faut être encore plus attentif en animation claé (sur les écoles) plus encore si c’est possible.
En luttant avant tout contre ses propres formatages, ses propres pulsions sans doute.
Sur cette discution ici sur cette culture, ces cultures qui seraient de niveau d’accés différent, qui enrichiraient plus ou moins les individus et qui fait écho à ce que je dis :
“L’enseignement est maintenant en décalage avec la culture des élèves de milieux populaires qui ne partagent pas les codes culturels sous-jacents d’une culture scolaire antérieurement réservée à une élite. D’autant que les nouvelles cultures de masse (les sociologues parlent de cultures juvénilles, lycéennes et étudiantes…) se tiennent souvent à distance des enseignements que délivre l’institution…”
Nous animateurs, nous sommes à la croisée de ces “deux” cultures : si l’école a raison de continuer à mettre à l’écart ces “cultures juvéniles” l’animation ne devrait pas se limiter à ces cultures d’accés faciles (notamment parce que les animateurs n’ont pas accés à cette autre culture “élitiste”)
sinon à quoi servirait ces accueils d’enfants ? Quelle chance cela serait pour ces enfants si les animateurs ne sont en capacités de confronter ces enfants qu’avec ce qu’ils connaissent déjà, cette culture d’accés facile (le tag, le rap, pour ne siter que les plus caricaturales) ?
Nous sommes à la croisée de toutes ces influences sociales, et nous avons la chance de ne pas avoir de mission éducative : rien à enseigner coute que coute à ces enfants : juste le plaisir à être ensemble.
Et de là tous les possibles… si jamais les animateurs ont la possibilité, la volonté, d’offrir autre chose.
Dans le dossier, on parle aussi “des nouveaux lieux d’apprentissage” que sont internet, les médias en général…
qui “remettent en cause les modes de la transmission et les manières dont on apprend à l’école”
Là, la proximité de ces animateurs et des enfants, est pour une fois une chance : il faut savoir se servir de ce que ces animateurs sont très prôches culturellement des enfants pour inventer une nouvelle façon d’échanger.
Car si “c’est en fait la fonction éducative elle-même qui se retrouve fragilisée par les évolutions toute entière de la société”, au contraire de l’école, l’animation n’a pas ce décalage avec ce que vivent les enfants entre eux. Ou en est un peu plus prôche… il suffit juste de se débarasser de cette idée dépassée d’éducation dans le monde de l’animation pour créer ces nouvelles voies du vivre ensemble.
encore une fois, ce n’est pas ce que dit l’article : c’est ce que j’en tire. Si cela vous intéresse :
Dossier : “Pourquoi apprendre ?”
sciences humaines numéro spécial
“Pourquoi apprendre ?”
numéro spécial de “Sciences humaines” dans les boutiques en ce moment…
juste pour la question de l’accès au savoir et à la culture, nos remarquables voisins du Québec nous offrent plus de 1300 livres à télécharger gratuitement. Il y a notamment des livres de contes. C’est ici : http://beq.ebooksgratuits.com/
Shaaa
il s’agit de questionner le dogme éducatif du loisir comme a pu l’ébaucher J.-M. Bataille dans son article de 2009.
N’ayant pas lu l’article je ne peux me prononcer sur son contenu, mais si en réponse à mon post #76 tu m’invites à questionner le « dogme éducatif du loisir » de J.-M. Bataille j’en déduis que tu partages ce que tu me décris être son point de vue :
le loisir peut se penser dans une relation à la ville et au départ ou comme la possibilité d’une autre socialisation, sous entendu par l’emploi de l’adjectif indéfini AUTRE, à celle de l’école et du milieux familial.
La thématique de la socialisation n’est pas nouvelle c’est celle que je décris au post #64 du même fil.
L’objectif des fondateurs clercs ou laïques des patronages et colos n’était ni caritatif ni destiné à valoriser les potentiels réels de l’enfant mais de le socialiser selon la place qu’ils leur réservaient dans la société de l’époque.
Pour les premiers la soumission à l’ordre établi dirigé par les élites naturels (patron, propriétaire terrien, profession libérale, haute fonction publique, clergé) pour les seconds la contestation de celui ci conduite par une autre élite celle auto proclamée « avant garde de la classe ouvrière ».
Il est à noter que parallèlement aux patronages et colonies de vacances dédiés aux indigents puis aux classes populaires dès les années 20 se met en place une structure de socialisation dédiée aux enfants des classes dites supérieures : le scoutisme.
Evidemment la notion de classes supérieures diffère selon qu’il s’agit de scoutisme confessionnel ou laïque mais tous ces mouvements ont une même vocation former des élites ce que Moilapa nomme classe dominante.
Les loisirs prétendument éducatifs prodigues aujourd’hui dans les ACM par les animateurs mal formés et bien souvent acculturés risquent par imprégnation de créer chez certains enfants fragilisés des dispositions durables à la reproduction de l’ordre social existant comme cela est malheureusement le cas dans l’enseignement public dans les zones sub-urbaines.
Un statut pour les animateurs autre qu’un volontariat bidon, une formation soustraite de l’emprise des fédés qui ne font que perpétuer des schémas éducatifs passéistes n’est à mon sens pas un luxe dès lors où en France 20% des enfants scolarisés sont en grave échec scolaire non pas par incapacité intellectuelle mais faute d’être stimulés.
Je ne peux pousser plus loin la discussion sur le sujet je suis actuellement extrêmement pris par l’asso
alexis Selinger
Heu… là on glisse peu à peu dans la guéguerre de personnes… c’est dommage.
***********, je suis le premier (avec plaisir) à utiliser un autre ton (j’aime beaucoup les vilains mots, même si sur internet cela n’aura jamais la saveur d’un vrai face à face)
Mais là je ne pense pas qu’il y ait lieu à cette guéguerre…
Stipula : mais, tout de même, tous les apprenti(e)s anim ne sont pas étudiant(e)s, beaucoup n’ont qu’un brevet voire un cap, j’en connais qui viennent sur ce forum, ils ont besoin de discours simples et compréhensibles, ceux là ont besoin d’aide et la méritent puisqu’ils ont fait la démarche de chercher. mais je suis certaine qu’ils ne sont pas près de s’inscrire.
Je suis d’accord sur le constat sur cet animateur : sauf que cet animateur (ultra majoritaire) ne viendra pas sur ce post là, n’entrera pas dans cette discution-là. Parce qu’il est une logique de consommation, et non de remise en cause. De réponses immédiates à des injonctions auxquelles il doit obéir, et non dans la remise en cause de ces injonctions.
et :
un grand décalage entre les les grands théoriciens intellectualistes et les gens de terrain
Je suis là aussi entièrement d’accord…
Sauf que pour comprendre cette “intellectualisme”, il faut passer par la théorie !!! Cet échange,i ci, il ne s’adresse pas à ces animateurs.
Et il est totalement utile ! Il m’est utile ! A ceux qui y participent en premier lieu (tout comme les formations que j’encadre me sont utiles avant tout à moi !!!) Il peut être utile à d’autres lecteurs de passage. Pas dans sa globalité peut être. Parce que les gens n’ont pas envie de lire, que internet est un média de l’immédiateté, et non de la réflexion, du “temps posé”. Mais une idée peut marquer (un slogan) , peut faire s’interroger une personne. Et si ce n’est pas le cas : je m’en branle : ça m’est utile à moi !
Ces échanges ont construits l’animation que j’ai pensé, ce que je mets concrètement en place sur le terrain. La théorie d’ici m’a permis d’aller plus loin dans cette “réalité” concrète, cette pratique (ce que l’on peut précisémment reprocher à l’animation socio-cul : la théorie dans “ce monde” n’apporte absolument rien à la pratique) dans ma façon de penser la place de l’enfance dans la société.
Si on prend ces “help-me” du forum que j’aidais sytématiquement à une époque, alors qu’aujourd’hui systématiquement je leur rentre dans le lard… parce que en leur apportant ce qu’ils demandaient, je participais à un “système” dans lequel je ne peux me reconnaître (ce qu’est l’animation sociocul aujourd’hui) Parce que ces demandes d’animateurs pour ce “concret” là n’apporteront rien aux enfants : oui pour du “concret” pour ces animateurs en galère, mais non si cette aide doit aider à faire perdurer un système de merde.
Et que leur entrer dedans est de mon point de vue la façon la plus efficace et radicale pour que naisse éventuellement ce doute… vis à vis de ce “système”.
Et sur ce post précis, les “thèmes” sont l’exemple parfait de l’absurdité de cette animation qui se veut pensée.
Plutôt le vide proposé par ces animateurs qui n’ont pas trouvé de réponse, que la pêche à de la merde allègrement redistribuée aux mômes.
Cet échange, ici, remet en cause ce “système” (j’utilise ce terme par commodité : je parle ici de fonctionnements, de façon de penser, d’organiser, de gérer les temps de vacances et de loisirs des enfants, tout ce modèle qui repose sur l’incompétence, l’incohérence et la bêtise…)
C’est en ça qu’il est utile. Cette “théorisation” me permet d’aller loin dans ce que je vais mettre en place sur le terrain, de A à Z… En partie en opposition à ce “système”.
Et il y a bien deux lectures sur le forum : celles comme celles-ci, avec des Solleana, Michmuch et compagnie… et des “ouais, moi pour le thème afrique jé fait des tambours, si ça peu t’aidé”… Là, on est dans l’immédiateté, des gens de passage. Et souvent dans le médiocre.
Quand ici, on est dans l’échange. Depuis maintenant quelques années. Notamment sur cette “machine” qui n’a plus de sens : pour la remettre en cause, il faut passer par la théorisation, l’échange sur des concepts, des idées…
Non, que pour ma part je crois que l’on puisse améliorer ce système, mais pour le travail que je fais moi, à toute petite échelle, Sans avoir la prétention que ces actions aient une résonnance autre que dans cette imédiateté (au sens temps et espace)
Peu m’importe que pour la majorité des animateurs l’entrée dans cet échange n’est même pas possible !
Ce dont ont besoin les animateurs (les vrais animateurs, ceux du terrain, et non ceux fantasmés ici) : c’est autre chose : ils ne sont pas dans un combat face à un “système” (système de penser, etc…) qu’ils n’ont pas la capcité de remettre en cause : dans ce cas on est dans l’immédiat, dans la gestion au jour le jour du face à face avec les enfants, la recherche de réponses à des prescriptions de production.
Et là oui les solutions auprès de ces animateurs sont avant tout “concrètes”. Et non théoriques :
ces animateurs n’auront jamais besoin (accés) à cette “théorisation”. (et qu’il faut les aider, d’ailleurs à se débarasser de la pseudo théorie à laquelle ils ont affaire actuellement)
Ce n’est pas pour autant qu’il faut répondre positivement à leurs demandent : tu cherches des idées sur le thème de l’Afrique et tu n’as pas d’idée ? Eh bien change de thème !!!
Soit dit : ce système où des animateurs planchent sur des thèmes qu’ils n’ont même pas choisi est totalement débile ! Es-tu en capacité de seulement t’en rendre compte ? Ou es-tu aussi con que la très grande majorité des animateurs ?
à micmuch
Ne sois pas condescendant, michmuch, je sais lire
j’ai même fait des études dans une vie antérieure
Quand je travaillais dans la lutte contre l’illettrisme, la moindre des choses était de m’intéresser à Freinet, Montessori etc… puisque la pratique était de travailler sur le quotidien, la cuisine, les achats, le bricolage et à travers cela aborder des notions de français, mathématiques et autres et surtout de comprendre pourquoi l’école fut un tel échec pour ces personnes en détresse.
j’ai suivi de nombreux modules de formation théorique qui évidemment m’aidaient à améliorer ma pratique et inversement ma pratique me permettait de remettre en cause certaines théories qui ne correspondaient pas à ce que je vivais sur le terrain.
Je me suis certainement mal exprimée car je n’oppose pas théorie et pratique, cela relèverait de la pure bêtise
Lorsque je dis “ça plane”, cela ne veut pas dire que je ne comprends pas mais que ces posts paraissent détachés de la réalité sur le terrain car non alimentés en exemples sur le terrain.
j’oublie que vos théories s’appuient sur vos pratiques évidemment et je devrais peut-être relire tous les posts depuis 2004 pour trouver tous vos témoignages, à toi, à shaa, solleana, cela m’évitera à l’avenir de porter des accusations probablement infondées et je suppose que vous vous êtes lassés devant la multitude d’anims qui viennent sur ce forum avec leurs demandes d’aide.
mais, tout de même, tous les apprenti(e)s anim ne sont pas étudiant(e)s, beaucoup n’ont qu’un brevet voire un cap, j’en connais qui viennent sur ce forum, ils ont besoin de discours simples et compréhensibles, ceux là ont besoin d’aide et la méritent puisqu’ils ont fait la démarche de chercher. mais je suis certaine qu’ils ne sont pas près de s’inscrire.
Quant à mes dires sur l’achat de livres et ma fonction de dame-cantine, c’étaient des vannes.
puisque bibliothécaire, je me fournis aussi dans d’autres bib plus importantes que la mienne, c’est pas la totale cambrousse ici, il y a des villes
être dame cantine n’est pas une honte bien sur, j’apprécie mes collègues et elles m’apprécient, je crois et l’ambiance est sympathique
Quant à la fiche de paye, ça ne fait pas une grosse différence d’être agent technique, adjoint d’animation ou agent du patrimoine, même un diplome ne fait pas la différence seuls comptent les concours.
Bourricot a écrit :
Sur les thèmes, ce que je trouve le plus préoccupant, c’est le sacré qui va de pair avec. Ce n’est même pas une question de méthode issue d’un choix. Cela apparaît par défaut comme un dogme. A tel point que même sont légion les organisateurs qui vont thématiser leurs séjours et en définir largement le contenu sans que même soit consulté le potentiel directeur. Qui ne sera embauché qu’après bien sûr. Alors les anims…. Il y a une sorte d’acception abrutie assez affligeante.
Tiens, je reviens là-dessus parce que j’ai eu une expérience il n’y a pas longtemps, où des anims ont eu de l’audace et, parce qu’ils trouvaient que le thème était mal choisi pour les jeunes (thème trop vieux, concernant peu les jeunes) et à la réunion de préparation elles en ont proposé un autre. Et elles ont réussi à convaincre le staff.
Mais les circonstances étaient particulières, il faut le reconnaître.
Et elles avaient bien monté leur dossier, elles avaient prévu non seulement le fil rouge, mais aussi plusieurs actis développés et la manière de les insérer dans le séjour et de faire le lien avec la vie quot’…
Bref, c’était bien ficelé, c’est surtout ça qui a convaincu.
Mais ça ne marche pas à chaque fois pour autant. Là, on avait un bon organisateur à l’écoute, ‘faut dire.
Bon, après, on est tous un peu tombés des nues, vu qu’on s’était préparé pour l’autre thème, héhé !
MAis bon, j’avais pas eu trop de mal à m’adapter vu que c’était un thème qui m’intéressait, et puis, comme c’était dan l’air de temps, c’était pas difficile de trouver de la matière (bien qu’en règle général, j’exècre les phénomènes de mode, là, ça m’a rendu service, j’dois dire.)
situla a écrit :
alors vous les théoriciens du forum, ceux qui préfèrent rester sur vos débats en ignorant les moins formés, en débattant à l’infini, désolé michmuch ou shaa je n’arrive pas à finir vos posts tellement ça plane, j’attends toujours des liens avec le concret mais ça reste toujours dans les hauteurs du haut savoir théorique qui fait que le pauvre anim de base se demande :je m’en vais , je suis trop bête, je ne comprends rien, j’ai pas ma place ils parlent de nous mais ils ne nous parlent pas.
seul moilapa a un vrai discours théorie-pratique compréhensible, sorti des tripes , bien que parfois brouillon et souvent agressif.
(…)
De par mon travail en bibliothèque, je participe à des groupes de paroles et d’aides aux projets en bibliothèque en milieu rural et là-aussi le questionnement est incessant et souvent le même : faire de nos bibliothèques un lieu vivant ouvert à tous, non réservé à une élite, un lieu qui ne fasse plus peur au non-lettré.
et je retrouve là également parfois un grand décalage entre les les grands théoriciens intellectualistes et les gens de terrain, petits agents du patrimoine de niveau C.
(…)
j’aurais pas du dire que je suis dame-cantine, je sens bien que ça me dessert et pourtant ça ne me déplait pas (hormis le bruit et le minutage des temps repas), c’est tout un travail avec les enfants surtout avec une équipe de cantinières qui se pose perpétuellement des questions sur le bien-être des enfants, je pense qu’elles sont bientôt prêtes à un travail d’étude personnel
(…)
maintenant, pour que tu daignes m’adresser la parole, faut-il que j’étale mes connaissances en citant à chaque paragraphe un livre que j’ai lu et assimilé, utiliser le jargon professionnel adéquat (j’ai déjà celui du social et de la culture, c’est très facile à assimiler 🙂 ) et comme ça on pourra jouer à ” qui c’est qu’a la plus grosse ?” comme michmuch et sosvoyages.
Situla,
Je reprends quelques unes de tes citations… Dans ce que tu expliques, tu opposes théories intellectualisantes (trop hautes) et expérience (terrain, le bas)… Le débat n’est pas là, peut être que tu ne comprends pas ce que je (nous?) peux dire, ce n’est pas parce que tu ne comprends ou que je n’arrive pas à expliquer simplement que le problème est une opposition. La théorie (en tout cas celle que j’écris sur ce forum) s’appuie sur une pratique, c’est bien le terrain que j’essaie de comprendre via la théorie ET une mise en place concrète en colonie ou dans mes activités de formation… Moi aussi, j’ai lu des livres auxquelles je n’ai rien compris, lorsqu’il y a plus de 10 ans j’ouvre “et pourquoi que les colos ne sont pas comme ça?” de J. Houssaye, je ne comprends pas grand chose, je lis et relis et rerelis les pages de ce livre pendant plusieurs années sans comprendre ce que veut dire J. Houssaye… Mais voilà, j’ai insisté, j’ai essayé de comprendre, j’ai rencontré des gens qui ont su m’expliqué… Alors ne me fait pas le procès de ne pas m’intéresser aux “gens de terrain”, si j’écris sur ce forum, si j’essaie de vulgariser mon propos sur ce forum c’est bien parce que je m’intéresse aux gens de terrain… D’autres part, je poursuis des activités de formateur BAFA/D et certains (présents sur ce forum) peuvent dire ici que mon discours, mes activités en colonie ou en stage ou en centre social ne sont jamais déconnectées du terrain et que mon discours, mes activités s’intéressent et aident les “gens de terrain”. Je rejoins les propos de Solleana. Je te rassure, il m’arrive bien souvent de lire des livres ou des articles auxquels je ne comprends par toujours grand chose, mais bon j’essaie… Rien ne t’empêche de questionner, de demander des éclaircissements, des compléments, ce que j’ai toujours fait lorsque les uns ou les autres l’ont fait, il est possible d’illustrer davantage mon propos, de reprendre des expériences vécues (mais elles ne remplacerons jamais la théorie).
Pour reprendre le problème théorie / pratique… Cette question est présente dans toutes les formations de métiers de l’humain que ce soit les animateurs, les éducateurs, les assistants sociaux, etc… La théorie appuie une pratique, la théorie ne répondra jamais totalement aux problématiques de terrain, mais, à la différence, d’autres champs, notamment le social, l’animation n’a pas (ou très peu) de base théorique. Les “hautes” recherches ou théories, comme tu les qualifie, permettent de comprendre le fonctionnement humain, de groupe, etc… Ce n’est pas aux chercheurs de “donner des solutions” aux questions de terrain, c’est aux personnes intermédiaires qui sont passeurs de théorie vers la pratique, ces gens pourraient alors s’appeler des pédagogues ou se devrait être la mission de fédération d’éduc pop (elles ne le font plus depuis longtemps pourtant les cemea avait cette action). Ce qui manque aujourd’hui ce sont ces passeurs (et les chercheurs aussi d’ailleurs), ceux qui arrivent à vulgariser le propos, à aider les animateurs à sortir de cette opposition, aujourd’hui fondatrice de l’animation, théorie / terrain…
Si la théorie de donnera pas de solutions prêts à utiliser, le terrain ne permettra jamais de penser et de comprendre comment faire… C’est l’alternance entre les deux, l’échange permanent, c’est comment le terrain questionne la théorie et comment la théorie permet de comprendre le terrain… Lorsque tu postes sur ce forum, je lis et cela m’intéresse et vient alimenter ma réflexion, vient illustrer ou m’apporter des éléments de réflexion et de pratiques.
Tu parles aussi de qui aura la plus grosse… Moi je m’en tape d’avoir la plus grosse, lorsque je cite une référence ou un auteur c’est d’un coté pour appuyer ma pensée sur quelque chose de sérieux, sur le travail d’autres et pour donner envie aux lecteurs d’aller lire ce même auteur… Si je fais du ping-pong avec sosvoyages (qui refuse de me répondre et d’échanger avec moi), c’est pour apporter une contradiction, pour montrer que son propos, souvent expéditif, n’est ni exact, ni une vérité, c’est le principe du débat et des forums, c’est le principe de la démocratie…
Tu regrettes d’avoir dit que tu étais, dame de cantine… Tu pointes que tu es agent du patrimoine de niveau C… Et alors? la valeur d’une personne ne se réduit en rien à son diplôme et encore moins à sa catégorie dans le fonction publique territoriale… Tes messages, tes interpellations montrent même tout le contraire, qu’importe tout cela… L’important est l’échange, la discussion, ce que tu dis et expliques, qui bien au-delà de ce que tu sembles croire, est intéressant, enrichissant, expliqué et justifié. Je peux être en désaccord, ce qui ne veut en aucun cas dire que je ne respecte pas ton propos ou tes idées.
Dans un message, tu indiques que les livres sont chers et que tu ne peux pas les acheter, régulièrement nous mettons les adresses d’articles ou livres qui peuvent être lu en ligne (notamment houssaye et bataille), et puis il reste les bouquineries, les brocantes et priceminister / ebay… A titre personnel, tous mes livres viennent de l’occasion donc pas chers… C’est mon bouquiniste qui cherche les livres, c’est pas la FNAC ou Amazon…
Allez, poursuivons l’échange… sur les thèmes… Nous pouvons aussi ouvrir une file de discussion sur pour ou contre la théorie dans l’animation…
tu n’as rien à me dire solleana et c’est normal puisque tu te bases sur tes a-priori, cad que tu me suppose ignorante, sans réflexion, sans désir de recherche, au vu de mes posts simplistes et naïfs à dessein.
J’ai mis ça? Où? Je te dis simplement que l’effort de recherche est un effort personnel et qu’on ne peut le faire à la place de personne. Cet effort tout le monde est capable de le faire… ce n’est lié à aucune condition de diplôme, de salaire, de compétence, simplement il faut chercher déceler ses angoisses et tenter d’y répondre.
faut-il que j’étale mes connaissances en citant à chaque paragraphe un livre que j’ai lu et assimilé, utiliser le jargon professionnel adéquat
Tu fais comme tu veux, tu es libre… moi aussi! Tu me dirais par contre quel jargon je parler, si c’est celui de l’animation dis le oi tout de suite et je fuirais sans problème…
peut-être, mais moi je crois au travail d’équipe eh! eh ! et l’échange des savoirs et de ses réflexions,
Moi aussi je crois au travail d’équipe même au partage de la pensée, à la confrontation et l’altération mais pas à la construction collective formelle de la pensée…
SInon faut faire quoi pour être crédible et être du bon peuple? Faut décliner sa feuille de paye pour faire véritable personne de terrain?
ludou a écrit :
C’est peut-être là la limite, solleana. On ne peut et on ne pourra jamais forcer quelqu’un à réfléchir, à penser, et encore moins à lire et analyser ce qu’il vit. Le besoin de comprendre ne se transmet pas, au mieux peut-on le favoriser en proposant des pistes, une méthode d’investigation, apprendre à remettre en question…
Tu quoque, mi fili ?
et envoie-moi les bouquins, je peux pas me les payer avec ma paye d’agent technique catégorie C, échelle 3 même chez Amazon
merci
A chaque fois que tu achètes sur Amazon, à la FNAC, au centre culturel de Leclerc et toute autre grande surface culturelle, il y a une librairie qui agonise un peu plus
et la mort des librairies c’est le savoir, la connaissance qui meurent
Vous y avez pensé à ça, chers penseurs ?
Heureusement y a la BNF et le numérique! ouf sauvés !
solleana a écrit :
Ignorer les moins formés? Elle est bonne celle-là… on s’emmerde en général assez à tenter de faire réagir, critiquer ce que proposent les jeunes pour ne pas pouvoir nous faire ce reproche là. Sur le supposé décalage entre ce que je peux dire et la réalité, je n’ai pas à me justifier… mais je vais le faire quand même y compris en défendant un point de vu élitiste et intellectualiste sur lequel il te sera simple de cracher. La théorie ça implique des concepts, des lectures, des connaissances c’est chiant, très chiant mais c’est comme ça… le fantasme du théoricien de jardin et de la socio construction des savoirs en travail de groupe ça ne produit que de la bouse et de la répétition de l’existant. Pour qui veut chercher, penser, il faut se coltiner un travail d’étude mais ce travail que l’on fait passer pour chiant ne l’est pas pour qui veut bien comprendre ses motivations profondes, ses désirs de recherches personnels, ses angoisses auquel il a envie de répondre. Toute recherche est précédée d’une angoisse et ça ça n’appartient pas à ceux qui planent mais à tout le monde même au plus demeuré des stagiaires BAFA.
Ensuite évidemment on peut se satisfaire de l’existant, l’angoisse ne diminue pas tellement mais bon on trouve des réponses conformes et en général ça suffit pour tenir. Le problème c’est que le travail de la pensée ne peut pas se faire pour autrui et qu’il revient à chacun de s’y mettre comme le fait Moilapa lorsqu’il dit qu’il forme pour lui… C’est le propre de toute recherche ce n’est d’apporter un savoir pour tout le monde (ça c’est le discours officiel), la recherche est toujours auto-raisonnante c’est pour cela que je n’ai rien à te dire Situla…
tu n’as rien à me dire solleana et c’est normal puisque tu te bases sur tes a-priori, cad que tu me suppose ignorante, sans réflexion, sans désir de recherche, au vu de mes posts simplistes et naïfs à dessein.
Je travaillais avant dans l’accompagnement social et la lutte contre l’illettrisme ce qui implique naturellement en premier un questionnement sur soi-même, sur ses motivations et une recherche incessante du pourquoi et comment pour faire simple, et des lectures et” un travail d’étude personnel” comme tu le dis si bien
et je n’ai jamais trouvé ça chiant 🙂 , angoissant certainement et dur puisque cela, jour après jour, tu te remets en question.
De par mon travail en bibliothèque, je participe à des groupes de paroles et d’aides aux projets en bibliothèque en milieu rural et là-aussi le questionnement est incessant et souvent le même : faire de nos bibliothèques un lieu vivant ouvert à tous, non réservé à une élite, un lieu qui ne fasse plus peur au non-lettré.
et je retrouve là également parfois un grand décalage entre les les grands théoriciens intellectualistes et les gens de terrain, petits agents du patrimoine de niveau C.
je consacre beaucoup de temps à ce travail car j’ai des interlocuteurs in-live et les échanges vont vite.
pour ce qui du domaine de l’animation, je n’ai pas ces interlocuteurs, ils existent, pas loin, c’est sûr mais je n’ai simplement pas matériellement le temps de les chercher et c’est pour cela que je viens sur Planetanim !
maintenant, pour que tu daignes m’adresser la parole, faut-il que j’étale mes connaissances en citant à chaque paragraphe un livre que j’ai lu et assimilé, utiliser le jargon professionnel adéquat (j’ai déjà celui du social et de la culture, c’est très facile à assimiler 🙂 ) et comme ça on pourra jouer à ” qui c’est qu’a la plus grosse ?” comme michmuch et sosvoyages.
je n’en ai pas envie et tu sais pourquoi ? parce que je pense à la petite remplaçante avec son cap pressing, je me dis qu’elle ferait
une super animatrice et elle l’est déjà puisque, instinctivement elle laisse les enfants libres de leurs choix et s’amuse comme une folle avec eux.
pour aller plus loin, pour qu’elle amorce une réflexion, va-elle un jour avoir une révélation, sans instruction, sans culture (c’est un fan de disney ) ?
alors si elle me dit:”je vais faire de la pâte à sel”
je lui réponds ” pourquoi pas et peut-être que les enfants aimeraient modeler autre chose, de l’argile, on en a, de la pâte à modeler durcissante , qu’est ce que les enfants aimeraient faire ?”
déjà la faire venir à la bib fut tout un travail.
tu crois qu’elle va faire toute seule, sans armes, un travail d’étude personnel.je crois pas, non.
je ne crois pas que je vais lui parler d’éducation populaire et l’envoyer sur Planetanim maintenant hein ?
“la socio construction des savoirs en travail de groupe ça ne produit que de la bouse ” peut-être, mais moi je crois au travail d’équipe eh! eh ! et l’échange des savoirs et de ses réflexions,
le mépris n’aide en rien
et ne crois pas que c’est unilatéral, parce que cette petite avec son cerveau hyperstructuré et sa mémoire infaillible elle m’impressionne !
j’aurais pas du dire que je suis dame-cantine, je sens bien que ça me dessert et pourtant ça ne me déplait pas (hormis le bruit et le minutage des temps repas), c’est tout un travail avec les enfants surtout avec une équipe de cantinières qui se pose perpétuellement des questions sur le bien-être des enfants, je pense qu’elles sont bientôt prêtes à un travail d’étude personnel
solleana a écrit :
Toute recherche est précédée d’une angoisse et ça ça n’appartient pas à ceux qui planent mais à tout le monde même au plus demeuré des stagiaires BAFA.
je suis tout à fait d’accord avec ça. Pour ceux que ça intéresse, La Peur et l’Angoisse (psychologie de la motivation, Paul Diel), Le concept de l’angoisse (Soeren Kierkegaard).
C’est peut-être là la limite, solleana. On ne peut et on ne pourra jamais forcer quelqu’un à réfléchir, à penser, et encore moins à lire et analyser ce qu’il vit. Le besoin de comprendre ne se transmet pas, au mieux peut-on le favoriser en proposant des pistes, une méthode d’investigation, apprendre à remettre en question…
Mais histoire de compliquer les choses, parmi ces angoissés que Diel nomme les “nerveux”, tout le monde est loin d’aboutir aux mêmes conclusions…
Si tu penses que le capitalisme va s’écrouler de ses « contradictions internes » tu te trompes lourdement.
Je ne le pense pas, j’en suis sûr… Le système qui s’est érigé aujourd’hui est un monde particulièrement rationnel et profondément déraisonnable au regard de ce que certains osent encore appeler l’Humanité de l’homme. Que la fin du système capitaliste soit pour aujourd’hui, demain, dans 10 ans je n’en sais fichtrement rien, je ne suis ni devin, ni astrologue, mais je sais qu’il court effectivement à sa perte parce qu’il transforme la vie, nos vies d’une manière si radicale qu’il ne peut effectivement durer. Un système rationnel, technicien, abstrait qui a rendu nos vies superflues, nos corps obsolètes ne peut en effet faire long feu au regard de l’humanité.
Je n’ai nul besoin de tes analyses économiques de classe de seconde pour analyser, comprendre ce qu’il en est d’un système fondé sur la compétition, la marchandise et ce que cela implique du point de vue de nos subjectivités.
Nous évoluons dans un monde de la pseudo-vérité qui nous fait chercher l’accessoire en lieu et place de l’essentiel cela ne durera pas, les mauvais jours finiront…
alors vous les théoriciens du forum, ceux qui préfèrent rester sur vos débats en ignorant les moins formés, en débattant à l’infini, désolé michmuch ou shaa je n’arrive pas à finir vos posts tellement ça plane, j’attends toujours des liens avec le concret mais ça reste toujours dans les hauteurs du haut savoir théorique qui fait que le pauvre anim de base se demande :je m’en vais , je suis trop bête, je ne comprends rien, j’ai pas ma place ils parlent de nous mais ils ne nous parlent pas. seul moilapa a un vrai discours théorie-pratique compréhensible, sorti des tripes , bien que parfois brouillon et souvent agressif
Ignorer les moins formés? Elle est bonne celle-là… on s’emmerde en général assez à tenter de faire réagir, critiquer ce que proposent les jeunes pour ne pas pouvoir nous faire ce reproche là. Sur le supposé décalage entre ce que je peux dire et la réalité, je n’ai pas à me justifier… mais je vais le faire quand même y compris en défendant un point de vu élitiste et intellectualiste sur lequel il te sera simple de cracher. La théorie ça implique des concepts, des lectures, des connaissances c’est chiant, très chiant mais c’est comme ça… le fantasme du théoricien de jardin et de la socio construction des savoirs en travail de groupe ça ne produit que de la bouse et de la répétition de l’existant. Pour qui veut chercher, penser, il faut se coltiner un travail d’étude mais ce travail que l’on fait passer pour chiant ne l’est pas pour qui veut bien comprendre ses motivations profondes, ses désirs de recherches personnels, ses angoisses auquel il a envie de répondre. Toute recherche est précédée d’une angoisse et ça ça n’appartient pas à ceux qui planent mais à tout le monde même au plus demeuré des stagiaires BAFA.
Ensuite évidemment on peut se satisfaire de l’existant, l’angoisse ne diminue pas tellement mais bon on trouve des réponses conformes et en général ça suffit pour tenir. Le problème c’est que le travail de la pensée ne peut pas se faire pour autrui et qu’il revient à chacun de s’y mettre comme le fait Moilapa lorsqu’il dit qu’il forme pour lui… C’est le propre de toute recherche ce n’est d’apporter un savoir pour tout le monde (ça c’est le discours officiel), la recherche est toujours auto-raisonnante c’est pour cela que je n’ai rien à te dire Situla…
Est-ce que ça va servir à un stagiaire ? Je n’en sais foutre rien. Tant mieux si cela peut amener quelqu’un vers une qulconque réflexion… en tout cas, tout sauf être pris au pied de la lettre, que ces “stagiaires” en face des petites fiches que l’on va suivre à la lettre sur le terrain, que mes documents servent ensuite à un autre formateur ! Autant là arrêter tout de suite : parce que ça en rajoutera une couche à cette mamadie socio-cul : on prend des outils, des idées, qui dans un contexte, un environnement, un temps, ont un sens. Et on les érige en dogmes : UN THEME A CHAQUE SEMAINE TU FERAS ! MATERNELLES ET CP TU SEPARERAS ! UN PROJET PEDA TU ECRIRAS !
Mais si ça sert à 1 c’est suffisant non? Faudrait être fou pour croire que ce que l’on peut raconter puisse intéresser un max de personnes, cela voudrait dire que l’on en est tous au même point, au même moment etc. Seulement ce que tu peux raconter peut causer à des gens et provoquer des réflexions plus tard ou jamais…Ce que l’on peut au moins enseigner c’est qu’il revient à chacun de penser, on peut délivrer ce que l’on pense non comme modèle mais comme exemple et faire valoir une démarche où il s’agit de chercher à penser, comprendre, ne pas se satisfaire des fausses évidences… ensuite chacun se débrouille avec ses angoisses, ses envies et il y a mille moyens de les taire… il n’y a cependant qu’un seul moyen de rester vivant…
solleana dit
le système travaille bien à sa perte actuellement, que la crise s’aggrave..
Si tu penses que le capitalisme va s’écrouler de ses « contradictions internes » tu te trompes lourdement.
Les crises cycliques font partie intégrante du système et contrairement à ce que tu crois elles ne lui nuisent pas, mais au contraire le renforcent en lui permettant de s’adapter au mieux aux changements sociaux -économique et politique- auxquels il est régulièrement confronté.
Le problème que révèle cette nouvelle crise ce n’est pas la faillite du capitalisme mais l’inédéquation des gouvernances des états à contrôler tout autant leurs train de vie, leurs rentrée fiscale que le marché spéculatif boursier mondialisé qu’alimente pour une large part leurs manque de rigueur budgétaire.
moilapa dit
bien entendu qu’il y a une culture de la classe dominante !!!!!!!
Je ne le dirais pas ainsi, par contre il est vrai qu’il y a un mécanisme culturel de reproduction des hiérarchies sociales basées sur la maitrise des différents codes dont ceux langagier, de bienséance et vestimentaire.
La domination est moins imputable aux facteurs économiques qu’à la capacité des agents en position de domination à imposer leurs productions culturelles et symboliques, ce qui leur permet de reproduire à leurs avantages les rapports sociaux de domination.
C’est ce que Pierre Bourdieu nomme la violence symbolique, qu’il définit comme la capacité à faire méconnaître l’arbitraire de ces productions et de ces symboles pour les faire admettre comme légitimes.
Bien entendu qu’il y a une culture que l’on veut inaccessible au peuple !!
Nul besoin d’une volonté de rendre inaccessible au peuple la culture des classes dominantes pour qu’elle le soit pour une large part.
Cette culture est basée tant sur l’éducation formelle dans des bahuts privés et les établissements d’excellence, celle informelle des réseaux d’amitié qui s’y constituent que sur l’éducation parentale.
C’est du reste ce qui m’incite a être dubitatif sur l’utilité éducative des ACM et leurs prétendues socialisation
bien entendu que toutes les “cultures” se se valent pas !!! Que certaines cultures vont ouvrir une personne sur le monde et que d’autres vont le faire se replier sur son petit monde étriqué !
Avec la télé et internet la culture s’est mondialisée et lissée. Même les pays totalitaires ont des difficultés pour contenir cette mondialisation culturelle.
C’est moi que je forme, c’est moi que je confronte à ces idées, à ces tentatives de mises en mot de ce que j’ai vécu, expérimenté. Tout cela me permet d’évoluer, encore et encore dans mon métier : de me foutre un coup de pied au cul quand je dois mettre sur papier ce que je n’ai fait qu’expérimenter, que vivre. Qu’il me faut expliquer des choix, décrypter, comprendre !
Bravo
situla dit
alors vous les théoriciens du forum, ceux qui préfèrent rester sur vos débats en ignorant les moins formés, en débattant à l’infini, désolé michmuch ou shaa je n’arrive pas à finir vos posts tellement ça plane, j’attends toujours des liens avec le concret mais ça reste toujours dans les hauteurs du haut savoir théorique qui fait que le pauvre anim de base se demande :je m’en vais , je suis trop bête, je ne comprends rien, j’ai pas ma place ils parlent de nous mais ils ne nous parlent pas.
seul moilapa a un vrai discours théorie-pratique compréhensible, sorti des tripes , bien que parfois brouillon et souvent agressif
Le retour d’expérience de situla est interpellant et mérite réflexion
alexis Selinger
sosvoyages, il s’agit de questionner le dogme éducatif du loisir comme a pu l’ébaucher J.-M. Bataille dans son article de 2009. Le loisir peut se penser dans une relation à la ville et au départ ou comme la possibilité d’une autre socialisation (si je résume vite).
Par ailleurs, toutes pratiques se basent sur des théories qu’elles soient psychologiques, sociologiques, psychosociales, psychanalytiques, physiques, biologiques, etc. Ou du côté de la communication et de l’information, du langage, du management, de la gestion…
Ce qu’on oublie ce que celle-ci appellent aussi un rapport particulier à des valeurs ne donnant pas la même importance aux relations entre hommes et femmes, à la société et son fonctionnement, etc. En cela, c’est politique. Dire que telle ou telle pratique est bonne ou nulle sans causer de ce qu’il y a derrière n’a pas beaucoup d’intérêt.
Donc pour détricoter ce dogme éducatif, il faut questionner les théories sous-jacentes à ces pratiques mais aussi les valeurs qui se cachent derrière. Tout comme il faut le faire pour autre cadre de socialisation basé sur l’individualisation.
En quoi ces théories s’appliqueront sur le terrain ? Parce qu’elles sont nées sur le terrain. Et c’est bien dans l’articulation entre recherches et actions que les modèles avanceront et continueront d’évoluer. Enfin, on peut l’espérer. 😀
Ce processus de recherche-action vise la congruence entre pédagogie et politique. Qui sait si elle sera atteinte mais au moins, on reste dans un processus de réflexion. Dans le domaine marchand, vous avez la roue de Deming qui vise plutôt l’efficience et la productivité. Bref.
Dès lors qu’il y a plusieurs possibilités et qu’on arrive à en appréhender le sens, on peut décider de la direction que l’on souhaite. C’est dans ce sens que je dis “redonner du pouvoir aux praticiens”.
Et il ne faut pas les prendre pour des buses ces praticiens. Ils ont un pouvoir mais ils l’oublient. Tu connais le principe de la grève du zèle ? Au-delà du rapport de force, il met en lumière l’écart monumental entre les tâches prescrites par l’organisation et l’activité réelle en situation. Dans une expérience célèbre dont j’ai oublié le nom, ils ont demandé aux ouvriers de respecter scrupuleusement leurs fiches de postes… Résultat ? En quelques heures, la productivité était catastrophique et l’usine avait de graves dysfonctionnements. Voir aussi l’expérience de Mayo…
Le travail n’est pas qu’organisation et management, il est aussi psychologique. Il est humain ! D’autant plus dans les métiers de la relation. Faut-il évoquer la souffrance au travail de certains salariés et cadres de grandes entreprises ? 😀
Bref. J’ai vu, lu, entendu plein de situations où des animateurs ont repris un pouvoir sur leurs pratiques questionnant ce dogme éducatif et le modèle colonial. Pour peu qu’on donne de la valeur à ces expériences au lieu des projets d’animation et des activités thématisées.
Or, les formations sont élaborées sur un autre principe : donner les bonnes pratiques à appliquer sur le terrain. En premier lieu : le projet d’animation ! Grâce à lui, les thèmes stupides deviennent éducatifs. :titille:
Les formateurs n’ont pas les moyens d’aider les animateurs à analyser leurs pratiques, ils sont des animateurs. Rien de mieux pour normaliser les pratiques. 😀
solleana a écrit :
Abolition de la société spectaculaire marchande
Qu’il est bon de lire un slogan situ sur planetanim… Moi je te répondrais :
– Abolition de la société de classes.
ou
– Tout pouvoir abuse. Le pouvoir absolu abuse absolument.
ou mieux :
– L’art est mort, libérons notre vie quotidienne.
Bin voilà des thèmes intéressants pour un ACM : la société du spectacle ou le détournement comme Art ou Dada et les lettristes…
Je crois d’abord qu’une stratégie “jouable” serait de redonner du “pouvoir” aux praticiens en leur permettant de décider parmi une multitude de pratiques (en lien avec de la théorie et des valeurs) en toute conscience. Ce processus “d’auteurisation” implique un choix politique pour le loisir des gamins.
Ce n’est juste pas possible : justement pour une question de pouvoir !
Comment pourrait-on imaginer dans l’animation socio-cul donner un pouvoir de décision aux animateurs !!!!! (et aux gamins n’en parlons même pas…)
Sinon bien entendu qu’il y a une culture de la classe dominante !!!!!!! Bien entendu qu’il y a une culture que l’on veut inaccessible au peuple !!
Et bien entendu que toutes les “cultures” se se valent pas !!! Que certaines cultures vont ouvrir une personne sur le monde et que d’autres vont le faire se replier sur son petit monde étriqué !
Bien entendu que certaines “cultures” sont d’un accés facile (le rap, le film de Disney) : tout le monde peut aller voir ce film : toute le monde comprendra. On est dans une époque de “tout public” vous pouvez y aller avec votre gamin de 3 ans : il comprendra le film… et puis accessoirement rien ne pourrait être remis en cause ici…
Combien de personnes sont capables de lire Proust ? 1 °/° de la population fr ? 0,00001 ?
On pourait dire : quel intérêt de lire Proust ? Quel intérêt aussi de savoir décrypter les images du journal télé ? Quel intérêt de savoir lire ? Quel intérêt de s’intéresser à la peinture, à la littérature, à la science, à la sociologie, à ce que peut être un enfant… quel intérêt tout bêtement de s’intéresser à l’autre ???? A l’autre que je peux très bien rester dans ma chambre, devant mon jeu vidéo, commander une pizza, attendre le rmi…
Comme s’il y avait une bonne culture (de la classe dominante) dont il faudrait arroser les classes inférieures.
Mais absolument pas ! Il s’agit au contraire de l’empêcher d’accéder à cette culture ! A rester dans sa merde devant sa télé à regarder du foot, du rugby ou la série de TF1 avec la naine… Ce pourquoi est faite cette sousculture !
Et on ne peut forcer quelqu’un à apprendre : on peut faire faire à l’humain plein de choses, mais s’enrichir culturellement si il ne le veut pas : non. On ne peut que lui apprendre qu’il existe autre chose. A lui ensuite de faire ou pas ce pas.
La culture est faite d’étapes, d’étages : c’est ce qui devrait nous permettre d’aller plus loin d’évoluer ! Toute notre vie.
Quand cette sous culture n’a que pour but de repêtre de rien des gens vides. Et qui en majorité se complaisent dans ce vide.
Il s’agit de faire en sorte que “culture” (cette sous-culture) soit indissociable de cette idée de consommation. Il ne s’agit pas de s’élever : c’est très bien que des gamins qui savent à peine écrire essaient de faire des phrases (le mot phrase est un peu exagéré) : tant mieux ! Mais c’est intéressant si ensuite ça les ouvre sur autre chose, d’abord la lecture de mickey magasine (n’en demandons pas trop à ces rappeurs) , puis de s’ouvrir peu à peu sur le monde des autres, sur les autres.
Et ça, ça demande un minimum d’effort : quand cette sous culture n’en demande aucun.
Sinon, s’agissant du débat ici sur les animateurs :
Stipula est l’exemple de ce que je dis (de ce que sont tous ces animateurs dans la “vraie vie de l’animation” : cette théorisation n’a pas sens à ce moment de la vie des animateurs : quand je prépare mes interventions sur les BPJEPS, je le fais :
1) parce que c’est bien payé.
2) pour moi avant tout.
C’est moi que je forme, c’est moi que je confronte à ces idées, à ces tentatives de mises en mot de ce que j’ai vécu, expérimenté. Tout cela me permet d’évoluer, encore et encore dans mon métier : de me foutre un coup de pied au cul quand je dois mettre sur papier ce que je n’ai fait qu’expérimenter, que vivre. Qu’il me faut expliquer des choix, décrypter, comprendre !
Est-ce que ça va servir à un stagiaire ? Je n’en sais foutre rien. Tant mieux si cela peut amener quelqu’un vers une qulconque réflexion…
en tout cas, tout sauf être pris au pied de la lettre, que ces “stagiaires” en face des petites fiches que l’on va suivre à la lettre sur le terrain, que mes documents servent ensuite à un autre formateur ! Autant là arrêter tout de suite : parce que ça en rajoutera une couche à cette mamadie socio-cul : on prend des outils, des idées, qui dans un contexte, un environnement, un temps, ont un sens. Et on les érige en dogmes : UN THEME A CHAQUE SEMAINE TU FERAS ! MATERNELLES ET CP TU SEPARERAS ! UN PROJET PEDA TU ECRIRAS !
J’ai entièrement revu ce que j’avais préparé, en accord avec le responsable BPJEPS : parce que j’étais dans le théorique, dans la recherche… et que ce n’est pas ça dont on besoin ces animateurs : ce dont ils ont besoin, c’est de pouvoir gérer demain le quotidien, ce groupe d’enfants qu’ils on en face. C’est tout.
Je vais donner deux exemple de ce que j’entends là, d’un temps que je dois mener en septembre sur “la menée d’activité”. Diamétralement opposés : le premier est une erreur : il part du principe que ces BPJEPS sont en capacité de comprendre ce que j’apporte pour amener un échange.
Le deuxième n’est que pratique : vous arrivez sur un claé, vous voulez mettre en place un atelier manuel.
solleana a écrit :
L’animateur dont on parle n’existe pas mais as-t-on prétendu un seul instant qu’il ait existé?Evidemment que ceux qui sont sur le terrain sont dépourvus, sans expérience, vides, abrutis, perdus, paumés mais est-ce une raison pour ne valoriser que les trucs et astuces du futur bon animateur? C’est quand l’âge où on peut leur proposer une formation théorique? Quand on parle de formation théorique de haut niveau c’est parce que pour moi la formation théorique de haut niveau est en fait la seule qui permet d’être un super praticien, un super mec sur le terrain. Tout le galimatias de bêtises théoriques des formations BAFA, BPJEPS ne permet pas d’être un bon professionel parce que ce n’est PAS de la théorie, c’est du condensé, du prémaché, cela permet d’être conforme et inséré dans le monde de l’animation mais ça ne permet à aucun moment d’être “bon” avec les gosses
oui tout à fait d’accord
et que sont ces formations de haut niveau qui correspondent aux animateurs ? je cherche moi, qui me considère novice en animation, aucune envie de faire un bjeps, ni même un bafd ça ne m’intéresse pas, je veux juste être animatrice et une bonne animatrice, je lis des bouquins et les posts de planetanim.
j’ai passé mon bafa à 42 ans avec les CEMEA, avec 40 gamins d’une vingtaine d’années , ce fut une semaine difficile, je ne connaissais rien à l’animation mais aux enfants oui, parce que j’avais un vécu qui m’avait porté à réfléchir sur l’enfant et la famille. jour après jour, je me suis heurté aux stagiaires, ils me détestaient tous trop contents de leur super ambiance, je me suis heurté aux animateurs, je les ai contesté dans leurs propos, j’ai refusé de faire des plannings et beaucoup d’autres choses encore. je n’ai rien appris pour la pratique, je savais déjà tout et mieux qu’eux, j’ai fait pleuré des jeunes et en ai fait hurlé d’autres .lors d’une conversation à table, le directeur du stage a demandé pourquoi on est animateur avec des enfants, je dis pour qu’ils s’amusent, c’est leurs vacances non ? et lui me répond nous sommes là pour les éduquer…???et là je lui ai vraiment pris la tête
un jour j’ai demandé quand parle -t’on des enfants ?
mais le stage était fini .
a la fin au moment du bilan, je me suis dit c’est cuit. et le directeur m’a dit, tu as fait le stage à notre place, reviens dans quelques années pour faire de la formation, je lui ai répondu : si c’est pour faire ça, non merci bien
alors maintenant je fonctionne à l’intuition, j’essaie d’expliquer à mon directeur ,aux collègues, aux élus, aux parents je me sens comme don quichotte, dieu merci j’ai une collègue comme moi ça aide
je n’ai que le bafa , pas de diplômes je suis agent technique bien qu’ animatrice et bibliothécaire
seul le diplôme est respecté ou alors un cv comme moilapa, que je n’ai pas.
alors dis-moi, solleana, qu’est-ce que je peux faire ? concrètement
je pars ? pas question. j’y suis ,j’y reste !
alors vous les théoriciens du forum, ceux qui préfèrent rester sur vos débats en ignorant les moins formés, en débattant à l’infini, désolé michmuch ou shaa je n’arrive pas à finir vos posts tellement ça plane, j’attends toujours des liens avec le concret mais ça reste toujours dans les hauteurs du haut savoir théorique qui fait que le pauvre anim de base se demande :je m’en vais , je suis trop bête, je ne comprends rien, j’ai pas ma place ils parlent de nous mais ils ne nous parlent pas.
seul moilapa a un vrai discours théorie-pratique compréhensible, sorti des tripes , bien que parfois brouillon et souvent agressif