Pourquoi je ne vais pas au zoo:
“Les zoos ont pu, autrefois, jouer un rôle éducatif, au temps où ils étaient les seuls à montrer des bêtes “sauvages”. Mais aujourd’hui les techniques modernes relaient les zoos au rang de vestiges d’un autre temps. Les reportages animaliers, le cinéma, les diaporamas, les expositions thématiques ou encore l’imagerie sur internet offrent des possibilités de comprendre et d’admirer, sans les déranger, les animaux dans leurs habitats naturels.
Pour se justifier, les responsables des zoos parlent souvent en terme de recherche scientifique, d’intérêt éducatif ou de préservation des espèces animales sauvages. Ces arguments semblent respectables mais la réalité est tout autre.
L’éducation du public est une hypocrisie. Au contraire, le zoo est une manière archaïque de montrer des animaux qui, dans un milieu artificiel, développent un comportement stéréotypé anormal. Montrer à des enfants des animaux en cage, même en semi-captivité, contredit l’éducation au respect de l’animal prévue par les programmes d’enseignement. De plus, c’est leur donner une fausse image du comportement animal et des rapports qui doivent exister entre l’homme et les autres animaux.
Aujourd’hui, la zoologie moderne consiste à se rendre sur le terrain pour observer la vie et le comportement des animaux. L’apprentissage d’une technique de chasse, la socialisation, les migrations, l’entraide, les jeux, les techniques employées face aux prédateurs, la construction d’un habitat ne peuvent être étudiés de façon valable que dans la nature.
La préservation des espèces est un argument à la mode dont usent volontiers les responsables des zoos. Mais la réintroduction de quelques individus se heurte à des difficultés insolubles pour trouver un lieu de réintroduction non menacé par la chasse, la pollution, la déforestation ou le braconnage. Engager une réintroduction, c’est à la fois trouver des proies adaptées, réapprendre à l’animal à trouver de la nourriture seul, le déshabituer de l’homme. La difficulté et le coût de la réintroduction d’un seul individu captif annihilent le prétendu rôle des zoos qui se disent préserver des espèces. Lâcher un animal de sa cage à la nature: c’est le condamner à mort. Les zoos participent encore aujourd’hui à encourager le trafic des animaux menacés par une demande toujours renouvelée des effectifs de leurs établissements.
La dérive génétique constitue un grave danger pour l’espèce; c’est un obstacle absolu à un prétendu rôle puisque en quelques générations seulement, la captivité aura facilité des mutations génétiques qui transforment l’espèce.
Un parc zoologique est aussi le théâtre de fréquents accidents corporels tant du côté des employés, que des visiteurs. La rage, la tuberculose et d’autres maladies bactériennes, virales ou parasitaires peuvent se transmettre entre différentes espèces et entre les animaux et les hommes.
La réglementation française ou la directive européenne dans ce domaine restent largement insuffisantes pour le bien-être des animaux. Certaines espèces sauvages ne devraient pas être présentes sous des climats contraires à leur milieu d’origine; un ours polaire, un manchot ou un fennec n’ont pas leur place en France. Les delphinariums, zoos et autres safari-parcs doivent disparaître.
Seules des stations scientifiques non ouvertes au public et offrant des conditions proches de l’habitat naturel, peuvent espèrer jouer un rôle dans le sauvetage des espèces. Ces programmes effectuent également un travail de sensibilisation des habitants de la région sur les animaux présents et participent à une indispensable protection de l’environnement.
Dans les années 70, en France, les vautours fauves ont été réintroduits de cette manière en retirant les quelques spécimens qui étaient condamnées à mourir dans différents zoos. D’abord placés dans des volières à l’abri du public, ils se sont reproduits avec succès: certains d’entre eux, et tous leurs descendants ont pu retrouver une vie naturelle. En 1945, il ne restait plus aucun vautour fauve en liberté en France: grâce à ce programme scientifique, ils sont aujourd’hui environ 250 individus. ”
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