Liberté d’expression pour les élèves

5 sujets de 1 à 5 (sur un total de 5)
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    Messages
  • #142939
    Utilisateur anonyme 37304
      @utilisateur-anonyme-37304

      Je n’ai pas très bien compris les revendications des collégiens à la base de cette action (ni ce qu’est l’espaceCo : dans ou hors du collège ?).

      J’aimerai bien des précisions sur ces 2 points du coup.

      —–

      Par contre, je comprend bien ce qu’a été la réaction de l’administration du collège : une infantilisation des jeunes, une pression unilatérale et un refus du dialogue… Mais cela est-il vraiment surprenant ?

      Au fait, sommes-nous dans un établissement public, géré par des fonctionnaires froids et évitant toute prise d’initiative, ou alors dans un établissement privé, rigide et campé sur des valeurs conservatrices (comme le laisse supposé l’expression “supérieure du collège”) ?

      #143107
      Ady
        @ady

        Bonne question…
        Soit les auteurs ont ignorer les actions des profs, soit il n’y a eu en effet aucune réaction de ceux-ci…

        #143111
        moilapa
          @moilapa

          Il manque une chose ici. On parle d’un côté des élèves et des parents, de l’autre de l’administration gérant le collège.

          Et les profs ?

          #11134
          Ady
            @ady
            #143117
            Ady
              @ady

              Liberté d’expression !

              Aux alentours du 20 novembre, deux élèves du collège de Lauzerte dans le
              Tarn-et-Garonne, franchissent la porte de l’espaceCo (local autogéré
              ouvert à tous). Ils souhaitent pouvoir imprimer un tract. Après quelques
              explications, ils nous montrent le texte qu’ils ont rédigé. Il y est dit
              que l’école est une prison, les droits des personnes/élèves y sont niés.
              Ils ne supportent plus cet état de fait et ils revendiquent plus
              d’autonomie, de liberté.

              Et pour commencer, ils souhaitent pouvoir gérer eux-mêmes leurs temps
              libres (espaces entre deux cours). Le tract se termine en proposant une
              réunion générale de tous les collégiens pour discuter de cette
              proposition. Autant dire que le tract plut. Très vite il fut imprimé. Les
              collégiens le distribuèrent. A la réunion qui suivit, nombre de collégiens
              décidèrent une grève pour le lendemain. Le mardi 25 novembre, une bonne
              quarantaine de collégiens refusèrent d’entrer en cours et se massèrent,
              pacifiquement, devant l’entrée de l’établissement. La réaction de la
              direction fut immédiate et très vive. Aucune tentative de dialogue, mais
              menaces, injonctions voire hurlements divers. Au bout de 10 minutes,
              cédant aux pressions, les collégiens mirent fin à leur mouvement et
              reprirent les cours sauf deux qui avant de rentrer en classe voulurent
              passer à l’EspaceCo pour raconter les évènements. Cela leur prit très peu
              de temps. Une heure après, ils étaient de nouveau à l’EspaceCo.

              Dés leur arrivée au collège, l’administration les convoque, leur remet une
              lettre leur signifiant leur expulsion pour 15 jours du collège et les
              convoquant à un conseil de discipline. Il leur est par ailleurs interdit
              de s’approcher des abords du collège (et donc des arrêts de bus :
              n’habitant pas dans le village, ils sont donc dans l’impossibilité de
              rentrer chez eux !!). Dans la même matinée, un responsable du collège,
              sans se préoccuper du sort des deux expulsés, se rend chez le père de l’un
              d’entre eux (souffrant d’un handicap mental majeur) pour lui faire signer
              la lettre d’expulsion de son fils. Devant le refus de l’administration
              d’entamer un dialogue, les collégiens organisèrent un sit-in pendant la
              récréation du matin. Plus d’une centaine de jeunes y participèrent. Malgré
              ce beau mouvement de détermination et de solidarité, l’administration
              campe sur ces positions. La défense des deux expulsés s’organise. Des
              parents d’élèves sont contactés, le règlement intérieur est épluché, des
              vices de procédure sont mis en évidence. Un nouveau tract, rédigé par des
              collégiens et cosigné par des parents d’élèves appelle à la solidarité la
              plus large. De son côté, l’administration ne reste pas inactive : tous les
              moyens sont utilisés, même les plus scabreux. Par exemple, les élèves
              convoqués devant un conseil de discipline ont en théorie le droit
              d’accéder à leur dossier pour organiser leur défense, mais en fait, ils ne
              pourront les consulter sur place qu’après plusieurs heures d’attente et en
              présence de la supérieure du collège, seule autorisée à en tourner les
              pages, très rapidement qui plus est et en leur posant des questions
              stupides dans le même temps afin de perturber les collégiens !

              À l’inverse, les deux expulsés firent preuve d’un remarquable sens de la
              solidarité. Ayant droit chacun à un défenseur, ils choisirent de
              s’autodéfendre l’un l’autre. C’est donc ensemble qu’ils passèrent devant
              leur tribunal. Le jour J, des affiches appelant à la solidarité sont
              collées autour du collège, des fax et des appels téléphoniques venus de la
              France entière saturent le secrétariat de l’administration. La direction
              de l’établissement essaye de répliquer en faisant placarder dans les
              couloirs le tract d’appel à la solidarité annoté par elle. Elle se
              déconsidère encore un peu plus aux yeux des collégiens. Enfin les
              sanctions tombent : les deux expulsions sont commuées en blâme alors que
              pourtant ils sont déjà exclus depuis quinze jours. Pour l’un des deux
              collégiens, s’agissant de son deuxième blâme, cette sanction se traduit
              par… une expulsion. Ce genre d’évènement n’est pas anecdotique ; au
              contraire, il nous semble très représentatif de l’état du système éducatif
              ; malgré la mise en place de systèmes de concertation, d’élection de
              délégués de classe, etc.

              Quarante ans après mai 68, l’école est toujours aussi peu démocratique.
              Pour l’élève, le collégien ou le lycéen, la seule règle qui vaille est
              “étudie et tais-toi !”. C’est que la fonction essentielle de l’école est
              toujours de former les travailleurs -consommateurs dont la France
              (c’est-à-dire l’état et le patronat) à besoin. L’élève y apprend le
              respect de l’autorité, de la hiérarchie et les valeurs d’un système
              fondamentalement inégalitaire et injuste. L’école est un rouage du système
              capitaliste et pour assurer sa fonction, peu lui importe de broyer des
              êtres humains. Il est donc normal que des élèves revendiquent et
              s’opposent et il est remarquable que, à l’opposé des valeurs enseignées,
              les élèves de Lauzerte aient redécouvert et mis en oeuvre les valeurs de
              solidarité et de liberté.

              Des militants de la CNT-AIT de Montauban et sa région

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