Lau a écrit:
Et vous en parlez a vos stagiaires BAFD ? ou vous constatez juste ?
Et vous l’expliquez comment ?
Ave Lau. Bon sang, je ne voulais pas intervenir ce soir, mais ton sujet est super intéressant et je craque.
Oui j’en parle aux stagiaires BAFA BAFD. Pour dire quoi ? Et bien un peu ce que tu dis plus bas. Une colo où presque tout le monde pleure à la fin n’est pas un signe de réussite. Cela montre que l’on a rater quelque chose : la préparation au départ. D’ailleurs, il me semble que j’avais déjà affimer cela dans un de mes messages. J’ai oublié où et quand.
Enfin il faut faire comprendre aux stagiaires qu’un groupe quel qu’il soit: nait, vie et meurt.
Y compris des colos et des stages.
D’ailleurs à la fin de chaque FG BAFA, les stagiaires se promettent souvent de se retrouver une semaine apres. En fait moins de la moitié sont présents
Par contre ils se retrouvent assez nombreux sur l’appro BAFA, mais ça c’est parce que La Reunion est petite, et que la plupart de nos stagiaires sont satisfait denotre dormation.( Aie leschevilles)
On ne peut pas vraiment parler de théorie ou d’étude approfondie, mais les directeurs qui ont de la bouteille ont tous constaté ce phénomène. Les animateurs et les jeunes directeurs doivent en avoir conscience.
Une colo où tout le monde pleure à la fin, ce n’est pas forcément tout à fait normal. Bien sûr, on ne peut pas reprocher aux gens de pleurer, mais c’est souvent le signe d’une réaction affective excessive, d’un retour à la maison qui n’a pas été préparé, qui n’a pas été annoncé assez tôt. Or quand on voit ces larmes, on a l’impression que le groupe est solide mais en vérité, il n’en est rien.
D’accord avec toi, dans tous mes centres, j’ai mis en garde les anims sur ce phénomène.C’est tres compliqué et j’avoue n’y être pas toujours arrivé complètement.
Comme Emmalahore, j’ai lu un bouquin d’ANZIEU, sur la dynamique des groupes restreints. Cette partie la y est peu traité. Par contre je n’ai pas lu les autres auteurs cités.
Heu, c’est pas bien d’être tristounet à la fin du séjour ?
Tristounet, j’ai dit, pas dépressif.
Lau a écrit: Si des stagiaires passent par là, ça peut les intéresser.
BIIIIP!! pas d’accord! Moi aussi ça m’intéresse… pour l’avoir vécu en tant que jeune, pour le voir en séjours également… 😀
L’illusion vient du fait que le groupe pense être uni pour la vie mais qu’en réalité il est uni dans l’instant. J’en veux pour preuve les échanges d’adresse, de téléphone, les promesses de revenir l’an prochain…
Mes trois dernières “colos” en tant qu’ados, on était beaucoup (vraiment beaucoup) à se retrouver chaque années, et également à se voir régulièrement (en fonction des lieux de vie, évidemment, mais j’ai même fait plusieurs fois plus de 600 Km pour les revoir) pendant l’année scolaire… Donc oui sur le principe, à ne pas généraliser, évidemment ^^
Sinon pour moi ça reste le même phénomène qu’au lycée ou dans d’autres structures de rencontre, mais énormément amplifié par la brièveté du séjour, par l’intensité des activités et des moments partagés et par la rapidité de la “coupure”.
Chez les zados, j’ai souvent vu des filles pleurer (bon chez les petits aussi, mais moins quand même, bizarre!). Peut-être qu’elles n’avaient pas été préparées au départ, je n’en sais rien… en tout cas cela fait toujours un pincement au cœur lorsqu’un séjour se termine (et oui, on a pas eu la chance d’avoir une éducation tibétaine pour ça…!:-D), même encore aujourd’hui, j’ai un ou deux jour de SPTC (rappel: Syndrome Post-Traumatique de Colo)… :content:
:coucou:
Je suis bien d’accord avec toi , Lau, mais quel est le but de ton sujet ? (ne t’offense pas c’est juste une question!)
Il n’y a pas de but. C’est un simple constat c’est tout. J’ai simplement réagi à un phrase de Sim sur un autre forum. Les stagiaires bafa ont tous l’impression d’être des super potes en fin de session mais en réalité ils se trompent c’est tout. Si des stagiaires passent par là, ça peut les intéresser.
Pour moi il n’y a pas une “illusion” de groupe
L’illusion vient du fait que le groupe pense être uni pour la vie mais qu’en réalité il est uni dans l’instant. J’en veux pour preuve les échanges d’adresse, de téléphone, les promesses de revenir l’an prochain…
L’illusion groupale a été théorisée par D.Anzieu (pas mal d’infos sur le net).
Pour les personnes intéressées par la question du groupe et des dynamiques groupales, très étudiées par les différents courants de la psychologie voir aussi Bales, Moreno, Moscovici…
Et surtout une expérience majeure de Shérif (dite de “la caverne des voleurs”) menée auprès d’enfants en colo!
Oula tout ça, je ne le savais pas. :thx: Merci pour toutes ces infos. Je sens que je vais avoir beaucoup de choses à lire pendant l’été ! 🙁
Hep! Etudiante en 4ème année de psycho je ramène un peu ma science^^
L’illusion groupale a été théorisée par D.Anzieu (pas mal d’infos sur le net).
Pour les personnes intéressées par la question du groupe et des dynamiques groupales, très étudiées par les différents courants de la psychologie voir aussi Bales, Moreno, Moscovici…
Et surtout une expérience majeure de Shérif (dite de “la caverne des voleurs”) menée auprès d’enfants en colo!
Je trouve le terme “illusoire” un peu négatif.
Pour moi il n’y a pas une “illusion” de groupe, mais un vrai groupe qui se constitue et qui vit ensemble pendant la durée du séjour. Après bien sûr, ce groupe n’est pas amené à avoir une vie très longue (1,2,3 semaines), mais ce n’est pas pour autant que durant cette période, même courte, il n’y aura pas eu un vrai groupe.
On sait tous comment çà marche les colos (les jeunes autant que les anims), on met entre parenthèse notre vie de tous les jours, pour se plonger complètement dans un nouveau milieu, avec de nouvelles personnes. On vit pleinement tout ce qui se passe, çà n’est pas illusoire, juste temporaire.
Je préfèrerais parler de groupe éphémère, que d’illusion groupale.
Je suis bien d’accord avec toi , Lau, mais quel est le but de ton sujet ? (ne t’offense pas c’est juste une question!)
Mais de quoi veux-tu que l’on parle ? Tous les animateurs et les directeurs qui ont fait quelques séjours autres qu’en CLSH l’ont constaté… Où est le problème que les gens s’attachent, c’est humain, et les ruptures forgent les gens…ça c’est discuté par des psy ! Et puis maintenant la rupture est moins douloureuse que quand NOUS partions en colo… Aujourd’hui, ils pleurent un coup sur le quai de la gare, et puis après ils s’appellent et se voient sur MSN… Du coup, même si la relation s’estompe après quelques mois, voire quelques semaines, je ne vois pas le problème!!
Salut salut!!
rosette a écrit:
ça a l’air passionnant mais un peu flou pour moi, c’est quoi exactement le sujet ?
Regarde par là, tu auras un peu plus d’infos et tu verras le début de la discussion :
je m’explique: on retrouve le même phénomène partout, notamment au moment de l’adolescence… perso je pensais que je resterais en contact avec tous mes potes du lycée,
Je ne pense pas qu’on puisse comparer le lycée et les colo. Certes, on y retrouve un peu la même dynamique de groupe mais les colos, c’est souvent un groupe de personnes qui ne se connait pas, qui vit ensemble pendant un laps de temps très court, et qui se disloque. Les relations sont aussi courtes qu’intenses.
Si on observe les stages BAFA, on constate qu’il y a à peu près toujours la même dynamique de groupe :
– Les deux ou trois premiers jours, on se découvre, on s’observe, on parle avec tout le monde.
– Les jours suivants, les affinités se créent, des petits groupes se forment. “des clans” comme disent certains stagiaires.
– Ce phénomène s’accentue en fin de stage, il y a des petits conflits qui apparaisent mais qui n’on pas le temps de prendre de l’ampleur. Comme ces conflits ne peuvent pas prendre de l’ampleur, la relation de groupe est un peu faussée et on a l’impression que tout le monde est uni. De plus, je pense que le sentiment d’unité est renforcé par le fait que les stagiaires ont tous un but commun : obtenir une session satisfaisante.
Au lycée, le groupe se forme en septembre et se disloque en juin (ou même parfois ne se disloque qu’après plusieurs années scolaires.) Dans un temps aussi long, les gens ont le temps de se connaître, de s’apprécier, de se détester aussi. On ne trouve pas ça en stage bafa d’une semaine. On le trouve assez rarement dans les colos de 15 jours ou 3 semaines.
ça a l’air passionnant mais un peu flou pour moi, c’est quoi exactement le sujet ?
Voilà un sujet passionnant amorcé sur un autre topic. Je remets ce sujet par ici pour pouvoir en discuter plus librement.
Rappelons ce qu’est l’illusion groupale : en colo, nous vivons des relations de groupe très fortes mais très courtes. Dans ces moments là, on a l’impression qu’on va être uni pour la vie. En fin de séjour on s’échange nos adresses et on se promet de se revoir. Quelques mois plus tard, nous avons déjà presque tout oublié car nous sommes retournés dans notre routine quotidienne.
Citation :
Lau a écrit:
Un de mes collègues formateur BAFD emploie l’expression “illusion groupale” pour caractériser cette relation.Ca alors , quelqun s’est penché à théoriser ce phénoméne !
Et vous en parlez a vos stagiaires BAFD ? ou vous constatez juste ?
Et vous l’expliquez comment ?
On ne peut pas vraiment parler de théorie ou d’étude approfondie, mais les directeurs qui ont de la bouteille ont tous constaté ce phénomène. Les animateurs et les jeunes directeurs doivent en avoir conscience.
Une colo où tout le monde pleure à la fin, ce n’est pas forcément tout à fait normal. Bien sûr, on ne peut pas reprocher aux gens de pleurer, mais c’est souvent le signe d’une réaction affective excessive, d’un retour à la maison qui n’a pas été préparé, qui n’a pas été annoncé assez tôt. Or quand on voit ces larmes, on a l’impression que le groupe est solide mais en vérité, il n’en est rien.
Les relations des personnes dans un groupe de colo, c’est quelque chose de très particuliers qu’on ne retrouve pas ailleurs, c’est un sujet qui a été très peu étudié pas les psychologues et les sociologues, pourtant, il y aurait beaucoup à dire.