situla a écrit :
une partie voulaient jouer au loup-bougie
c’est quoi loup-bougie ?
sinon ces deux derniers jours j’ai eu un peu l’impression de m’adapter au système… ça m’effraie un peu, on va mettre ça sur le compte de la fatigue.
Dès demain, début des tap “à moi” (sans intervenant donc, et dont j’ai choisi l’intitulé et le contenu).
Je ne sais toujours pas où en est ma demande de matériel ni de quels locaux précisément je pourrais disposer pour accueillir mes groupes.
Je n’ai pas pu participer à la première réunion “bilan-retours” à propos du déroulement des tap -et je ne suis pas la seule- puisqu’elle a été organisée pendant les vacances scolaires : certains partent en vacances, certains travaillent ailleurs, certains s’en fichent aussi je suppose et trouvent une excuse bidon… Pour ma part, dommage, j’aurais eu des retours à faire.
Toujours pas trace du “projet-fil conducteur” ni dans les propos ni à dispo ni… rien. Toujours pas décidé si je le réclame ; en fait décidé que je ne le réclamais pas encore.
Toujours pas de réunion (même courte) avant le vif du sujet.
Et avant les vacances “on” nous a dit que “les animateurs manquent de motivation”…
Sinon, marrant, au vv, la seule famille qui a émis des réserves sur sa satisfaction niveau animation enfants l’argumentait en disant que “ça manquait d’un projet”… 🙄 j’aurais bien aimé discuter avec la dame pour qu’elle m’explique en quoi elle y tenait et ce que ça aurait selon elle changé à la semaine de ses mômes…
Squatte si tu veux, y’a de la place 🙂
Concernant le fait d’aller aux toilettes ou boire un coup, les mômes semblent toujours étonnés que je le leur accorde… après ce n’est pas ça qui m’étonne vraiment : même en contexte de loisir pur ça arrive hyper régulièrement que les mômes me demandent l’autorisation d’aller aux toilettes, je n’arrive en général pas à leur ôter le réflexe même en les taquinant.
Sur le “hors temps scolaire”, je pense que c’est en effet pas gagné ; déjà y’a une tripotée d’activités qui se passent dans les locaux de l’école, y’a souvent des instits encore sur place (et qui parfois jettent un oeil curieux), les anims qui mènent les temps sont souvent au moins en partie ceux qui sont là pour des temps scolaires aussi (avs, personnes qui participent au soutien scolaire…) et les gens qui mènent les tap font parfois ça de manière très scolaire : j’ai vu une première séance avec lecture chacun son tour en levant le doigt d’un texte technique, annotation d’un schéma scientifique etc, le tout autour d’une table ; j’ai entendu un intervenant vendredi qui disait à une môme à peine arrivée “c’est ça qu’il faut que tu travailles pour avoir zéro faute si tu veux le diplôme” (et il parlait de son tap).
Sur l’obligation à jouer/participer, je crois que ton observation est malheureusement bonne… et je crois qu’on les habitue plus où moins à ça aussi sur le temps du midi.
Animer pour cadrer, faire des groupes, canaliser… et restreindre de plus en plus les temps “oisifs” ou de jeu libre, sans consigne adulte.
Animer pour contrôler là où on pourrait animer pour partager…
Est-il possible de faire l’un dans un système conçu pour l’autre ?
Je n’ai pas encore de réponse à la question.
quelques observations par rapport à vendredi avec la trentaine de CE (crevette si tu trouves que je squatte un peu trop ton fil, tu peux déplacer si tu veux)
lorsque je dis , qu’au bout d’une demi-heure ça ressemblait à une cour de récré, en fait ça ne s’est pas fait tout seul
je me demande si les enfants, qui distinguent très bien les rôles et fonctions des enseignants et des animateurs, se sentent réellement hors temps scolaire et ne ressentent pas une sorte d’obligation à jouer finalement, à participer pour la plupart, comme quand ils font un mölky avec l’instit qui a, lui, des objectifs bien précis dans la tête.
car il s’est passé la chose suivante : le groupe a commencé à se scinder en deux, l’un pour un cache-cache, l’autre pour le jeu du facteur, personne n’est resté inactif
Au bout de 5 mn les filles qui jouaient au facteur sont venues se plaindre que les garçons qui étaient avec elles hurlaient comme des malades, je suis donc intervenue et les garçons sont finalement partis jouer à cache-cache.
Pendant ce temps-là, les cacheurs discutaient ferme car une partie voulaient jouer au loup-bougie mais les autres n’étaient pas d’accord d’où nouvelle sollicitation de leur part pour que j’arbitre.
sur ma suggestion de faire 2 groupes, ils me regardent, un peu surpris et certains me demandent s’il peuvent faire un béret.
– bin vous faîtes ce que vous voulez…
– alors on peut faire aussi du ping-pong ?
– bin oui
sur ce une gamine me regarde et me dit timidement : c’est que moi, j’ai pas trop envie de jouer
– 😕 eh bien ne joue pas
je voyais le moment où ils allaient me demander si c’était une récré ou pas, comme s’ils me demandaient la permission de s’approprier la cour finalement
c’est un peu triste non ?
à croire qu’il faut réellement faire des projets “cour” 🙁 , y a quand même quelque chose de pourri dans ces TAP
d’autant plus qu’au début, quelques uns m’ont demandé la permission d’aller aux toilettes ou d’aller boire, j’en suis restée estomaquée, ces enfants-là ne vont pas au périsco , l’empreinte de l’école ?
quoique pendant la récré, y a pas à demander la permission et au périsco non plus, sauf s’il faut traverser la route pour cela
cette demande ne se fait que pendant la classe
alors les enfants se sentent-ils vraiment hors temps scolaire, j’en doute fortement d’autant plus qu’avec l’animateur du mardi, les choses vont peut-être se passer bien différemment
c’est pas simple !
J’ai une analyse moisie.
Si j’ai bien suivi l’auteur de “tv lobotomie” notre cerveau dispose de plusieurs mécanismes d’attention. L’attention longue/soutenue, celle qui me permet d’écrire mes messages interminables, et l’attention courte, celle qui réagit aux changements soudains dans l’environnement (visuel, auditif…). L’attention courte me fait penser à des mécanismes de survie.
Côté enfants : l’interprétation est assez simple. Les mécanismes d’attention courte sont sollicités en permanence en collectivité, à moins de réussir à poser un environnement très stable dans nos éventuels ateliers, réussir à limiter le nombre d’événements qui, intentionnellement ou pas, sollicitent les mécanismes d’attention courte.
Changements d’ambiance incessants, interventions répétées des adultes, radio ou télé, circulation intempestive par les portes…
Évidemment ce sont des idées pour la fatigue, mais ce ne sont pas forcément des bonnes idées dans l’absolu.
Côté allongement de semaine, ça me semble évident : l’école, l’après-midi, reconnaissait déjà sa propension à aller de l’attention longue vers l’attention courte. Donc les TAP ne changent pas forcément beaucoup l’activité mentale de l’après-midi. (à ceci près que les conditions appauvries des TAP sollicitent d’autant plus l’attention des enfants)
situla a écrit :
je fais exactement le même constat sauf que je ne fais pas les jeux dans la cour avec eux, je pense qu’ils veulent être entre eux.
Plutôt d’accord, bien pour ça que je n’ai pas animé de jeu mais qu’on est sortis jouer (l’aménagement de la cour a suffit pour faire le reste) ; ma seule consigne a été “quand je vous appellerais, vous revenez rapidement” (pour pouvoir leur laisser le temps d’en profiter).
Si j’ai participé aux jeux, c’est que certains mômes m’ont sollicitée en me mettant au défi de faire telle ou telle portion du parcours (et que je ne suis toujours pas vraiment convaincue que je ne pourrais pas jouer au sens “pur” avec des enfants sous prétexte que je suis adulte :roll:).
Le temps pour jouer, le temps sans consigne adulte, avec cette réforme moi j’ai vraiment le sentiment qu’ils en ont encore moins qu’avant.
Le jour où il y a tap ici, ben y’a plus de récré l’aprem puisqu’il “faut” faire les groupes et partir en activité. Donc deux jours sur quatre on leur sucre une récré pour la remplacer par une activité (avec consigne adulte dans tous les cas même si l’activité en elle-même peut être bien pensée et coller au public) enrobée de logistique lourde (ranger ses affaires, sortir de classe en rang, rejoindre son groupe au milieu de tous les élèves, subir un appel, la plupart du temps se ranger à nouveau pour rejoindre le lieu de l’activité, poser ses affaires, être attentif à l’activité, se dépêcher de tout remettre en place, se ranger à nouveau, sortir de l’école dans un bronx ambiant un peu flippé.
et certains môme enchainent avec la garderie du soir… re consigne, re logistique, re changement d’adulte à écouter…
Pas certaine qu’ils y gagnent niveau “allègement de journée”.
Finalement, Glasman (se) posait la “bonne” question : leur reste-t-il du temps pour jouer ? 😀
je fais exactement le même constat sauf que je ne fais pas les jeux dans la cour avec eux, je pense qu’ils veulent être entre eux.
partout où cette organisation a été mise en place, je crois que tous les adultes vont en venir à en faire le constat.
Les enseignants qui le savaient déjà je crois, les animateurs qui bon gré, mal gré en viennent à ce que tu dis, crevette, certains persistent encore, ceux qui croient aux projets, ceux qui ont du mal à renoncer et qui se sentent en échec, ceux qui craignent pour leur emploi…
et les parents qui se réjouissaient que leurs enfants aient accès à de nombreuses activités si stimulantes et qui ont commencer à raler, les enfants sont fatigués, trop d’activités sportives, trop d’activités manuelles (baclées soit dit au passage) trop de tout
oui, les enfants saturent : du bruit, de l’agitation, du regroupement massif avant, après, du nombre et du timing et seulement après un mois
ce fameux timing qui fait, qu’aprés avoir glandé 20 mn sur l’herbe et avoir décidé de faire des jeux (ce sont eux qui demandé finalement), 3 pôles (mölky, douaniers-contrebandiers et trésor caché) pour moi cet aprem, il faut arrêter net pour être à l’heure et de nouveau se regrouper pour le bus, le périsco du soir ou l’attente des parents.
certains parents ont même dit que leurs enfants ne voulaient plus rien faire le week-end , juste rester seuls dans leur chambre
n’est-ce pas révélateur ?
avoir le temps de ne rien faire, de s’ennuyer, respirer à leur rytme c’est ce qu’ils veulent
vendredi, les 36 CE avec qui j’étais dans la cour, seule (ma collègue est en arrêt, elle a craqué) m’ont demandé s’ils pouvaient jouer 🙄
1/2 heure plus tard, bin, ça ressemblait à la cour de récré (réflexion d’une collègue) 😀
une dizaine autour de la table ping-pong, un groupe qui papote, 3 qui jouent aux billes, 1 dizaine qui fait un loup, 3 qui se bagarrent dans un coin caché du préau, quelques uns sur la structure, quelques-uns tout seuls rêvant appuyés contre un mur… et matéo qui vient me faire la conversation comme d’hab
ça ne peut qu’évoluer dans ce sens bon gré, mal gré (je reste optimiste)
c’est évident que seule une organisation comme celle que décrit jojosmala tient compte réellement des enfants et est viable sinon ça va devenir de la maltraitance si ça ne l’est pas déjà
Les news du jour, pour les temps du midi ça fait quelque jours que je vois les enseignants venir au contact tranquillou alors qu’ils ne le faisaient pas du tout avant (on n’a toujours pas eu – et on n’aura pas – de présentation “officielle”, même une minute entre deux portes).
Sur les TAP les mômes saturent, même sur les TAP choisis et qui plaisent.
Cet aprem’ par exemple, tap que je mène moi, les mômes m’ont réclamé de faire ce qu’on avait prévu ensemble la semaine dernière avant même que je leur propose, malgré tout leur attention n’a pas été de longue durée.
Comme j’avais un peu anticipé l’effet (qu’on voit arriver au fur et à mesure des semaines), on a fini avant l’heure l’activité pour aller tester tous ensemble les jeux de la cour, ça les a bien fait marrer de voir que je me prêtais au jeu et qu’ils étaient plus doués que moi sur plusieurs trucs.
Pas franchement convaincue que tout ça allège la semaine des écoliers, ça allège peut-être le scolaire, mais pas le côté collectivité et tous ses corollaires…
Ce qui limite -un peu- les dégats c’est que pas mal d’anims basculent plus ou moins consciemment et plus ou moins longtemps sur un temps adapté aux mômes même si ce n’est pas du tout la consigne de la ville.
Mais pourquoi a t-il fallu attendre si longtemps pour débloquer quelque chose d’aussi évident?
Je me pose souvent cette question pourquoi tant d’immobilisme alors que dans les discours ou dans le projets on entend “le changement c’est maintenant ” et il ne se passe rien . Défois on attend la catastrophe pour éventuellement réagir
Dans l’animation il y a ce paradoxe les responsables demandent souvent d’être créateur, imaginatif d’avoir une ouverture d’esprit de favoriser le bien vivre ensemble ect ect ect ….. et on met en place des modes de fonctionnement qui favorisent l’inverse .
Par exemple sur le temps de restauration on lit dans de nombreux projets le temps de repas est un moment convivial et ce temps convivial se passe dans le silence le plus complet.
Ou par exemple le petit antoine veut manger avec son pote et durant toute l’année on lui a interdit.
Ou est la logique ????????
On peut peut-être conclure que ce qui est évident pour soi n’est pas aussi évident pour l’autre et que généralement pour qu’une sitution change il faut un débat contradictoir.
Souvent dans le milieu du travail celui qui apporte la contradiction est un élément dont on doit se débarasser car il veut boulverser un mode de fonctionnement qui a fait ses preuves et il remet en cause le travail de l’équipe en place .
Actuellement Pour faire partie d’une équipe et garder sa place il vaut mieux se taire et ne pas donner son avis ceci est une réalité et je pense que c’est l’une des causes qui permet le marasme et la non envie de changer de tester
En effet la pédagogie est une science basée sur les expérimentations dont les enfants sont et resteront les cobayes ou des sujets d’études.
venez bosser en campagne, c’est quand même plus cool !
les gamins peuvent venir avec leurs billes, legos, petites voitures, cordes à sauter, barbies, carnets secrets et toupies (enfin les lanceurs sont interdits depuis que lucas a eu l’arcade sourcilière ouverte par une toupie volante)
les consoles de jeu sont également interdites 🙄
au dernier TAP, mateo nous a raconté que y a 2 ans, y avait des doryphores dans les patates et que pendant les vacances l’avait mis le tracteur dans le fossé, avec la charrette de lisier derrière
du coup on a pris du retard avec notre grand jeu …
à la campagne les animateurs restent
enfin on a perdu quelqu’un cette semaine…
c’est pas toujours facile d’entendre dire par un môme : ah bin c’est de la merde ces APS l’après-midi, si ça continue, j’vais emmener mes billes moi !
Parce que l’animation n’est qu’une formidable
cage à cobayes. Que les enfants sont les
cobayes des animateurs. Que les animateurs
sont les cobayes des directeurs. Que les
directeurs, etc…
Il n’y a pas de mémoire dans ce métier :
en parallèle d’un amoncellement toujours
plus dense d’écrits, de nouveaux outils
qui vont vite devenir de la bêtise pure, il
y a ces animateurs qui ne demeurent pas,
dont il ne reste rapidement rien une fois
partis ailleurs…
J’ai bossé l’année dernière sur un claé :
j’étais curieux de revenir 5 ans après : soit
découvrir ce que les CP étaient devenus
(maintenant CM2) … plutôt intéressant
de ce point de vue…
Au niveau des adultes, de l’organisation
du claé, il ne restait rien ni personne.
Et si j’y reviens dans 5 ans, il n’y restera
rien.
Ce n’est pas le cas partout, mais vu la durée
de vie d’un animateur (même claé) cela
est logique…
Dans un sens c’est une bonne chose : mais les
enfants resteront des cobayes Ad vitam æternam
pour l’animation.
crevette76 a écrit :
Sur le temps du midi, je commence à comprendre -même si cela ne me fait toujours pas adhérer- certains réflexes de l’équipe en place depuis plusieurs années.
Le contexte est particulièrement violent pour tout le monde en fait (mômes, animateurs, enseignants, équipe de service), c’est une espèce de cercle vicieux où la plupart des facteurs sont liés à plusieurs autres, et c’est difficile de les traiter un par un.
Résultat : certains jours on a juste l’impression que tout est si ténu qu’on ne peut changer le moindre infime truc sans risquer l’explosion.
Et de fait, ça explose! Quand les gamins sont habitués à ne pouvoir rien faire sans que ça contrevienne aux règles, dés que tu les autorises à amener ne serait-ce que des billes ou un ballon de foot, ça tourne souvent mal (disputes, bagarres, vols…). Et comme les anims craignent plus que tout le désordre et bien on restreint toujours plus les espaces de liberté des enfants et la tension devient alors de plus en plus forte. Ça devient complètement fou parfois (dans un autre Clae les enfants n’avaient plus le droit d’aller librement dans la cour le midi, ils devaient obligatoirement être en activité).
L’année dernière dans mon Clae les enfants devaient passer dans un ordre précis au self, ça posait plein de problèmes … les enfants cherchaient à gruger, ne pouvaient pas assister aux activités qu’ils souhaitaient, arrivaient trop tard… Mais la direction n’en démordait pas, c’était comme ça qu’il fallait faire. On n’avait pas le choix. Et il y avait tout plein de bonnes raisons pour que ce soit comme ça et pas autrement.
Cette année, le blocage s’est levé (pas compris pourquoi). Soudain tout ce qui semblait insurmontable et si important l’année dernière ne l’est plus cette année. On a fait un grand planning avec toutes les activités de tous les anims, les enfants s’organisent comme ils veulent pour leur repas et leurs activités. Ça marche, tout le monde est plus détendu, les enfants mangent quand ils le souhaitent…
Mais pourquoi a t-il fallu attendre si longtemps pour débloquer quelque chose d’aussi évident?
Bon…
Sur les TAP, les différents protagonistes sont en train de se rendre compte que ce n’est pas toujours évident d’avoir un groupe d’enfants dont une partie n’a pas envie de faire l’activité en question… c’était couru d’avance, mais bon.
Par ailleurs, pas mal de souci logistique récurrents (problème de locaux et de matériel en première ligne).
La vraie question du coup : est-ce que ce constat amènera à réfléchir à l’accueil des mômes inscrits mais qui n’ont pas envie de faire l’activité ?
ça semble déjà en gêner certains, parce que “ce n’est pas une garderie”… sauf que dans les faits c’en est évidemment une, même si elle est assortie de propositions, si on n’en est pas convaincu, il suffit de vérifier de quelle manière les familles choisissent les activités de leur enfant et s’en souviennent.
Je pense contourner ce souci avec le prochain “projet” de mon cru sur une des écoles, mais sur l’autre je ne sais pas encore ce qu’ils comptent mettre en place et je pense que je les effraie encore un peu trop pour qu’ils me demandent de mener un tap moi-même.
Sur le temps du midi, je commence à comprendre -même si cela ne me fait toujours pas adhérer- certains réflexes de l’équipe en place depuis plusieurs années.
Le contexte est particulièrement violent pour tout le monde en fait (mômes, animateurs, enseignants, équipe de service), c’est une espèce de cercle vicieux où la plupart des facteurs sont liés à plusieurs autres, et c’est difficile de les traiter un par un.
Résultat : certains jours on a juste l’impression que tout est si ténu qu’on ne peut changer le moindre infime truc sans risquer l’explosion.
Je comprends aussi certaines flippes des “chefs périsco” étant donné les tâches qui leur sont demandées et les moyens offerts… un rôle que je n’envie pas particulièrement.
Et j’ai découvert avec un peu de surprise en fait qu’au moins une partie des enseignants sont assez lucides sur la particularité du temps du midi et le boulot des anims à ce moment là.
Je sors toujours vidée alors que je bosse à peine 4h par jour, mais visiblement je supporte le choc vachement mieux que certains collègues pour qui les conditions sont vraiment difficiles.
La suite au prochain épisode.
jojosmala a écrit :
pour les activités, différents espaces sont possibles ; cour, CLAE, Ludo, atelier, salle multi acti et parfois même le terrain vague a coté de l’école.
Il y a une activité dans beaucoup de ces lieux proposé par des anims, mais il est possible que les enfants fassent qu’ils veulent dans ces endroits ( exemple aujourd’hui dans la cour il y a ballon prisonnier” organiser”, et en parallèle j’ai un groupe de fille qui joue au top model, j’ai trois garçons qui jouent au B Blade etc…Les enfants choisissent les espaces et/ ou leurs activités et peuvent en changer quand ils veulent. Toutes nos activités proposées apparaisse sur un grand programme à l’accueil.
J’ai pratiqué ce système plusieurs fois en colo, ça fonctionnait bien malgré la crainte plus ou moins parano de certains anims.
Pour le temps de midi ici, y’a vraiment beaucoup de choses à faire passer petit à petit avant d’espérer fonctionner d’une manière approchante… depuis la fin de semaine dernière, plus le droit de jouer aux billes par exemple… 🙁
évidemment l’organisation de jojosmala est ce qu’il faut, il me semble que baltazaar l’avait suggéré aussi MAIS cela suppose avoir des locaux
ici pour les primaires, on ne peut même pas disposer de la cour car les classes de CP ( qui eux ont TAP en même temps que les mat) donnent sur cette cour et des enfants jouant dans la cour les empêcheraient d’étudier.
lors des TAP des maternelles, dans certaines salles, ils ne faut pas faire de bruit car ces salles jouxtent les salles de classes des primaires, évidemment ni bibliothéque ou ludothèque ou salle dédiée aux activités, juste des salles de cantine qu’ils faut laisser propres, chacun se trimballe avec des caisses de matos.
alors la solution ? enfin j’ai pas vraiment mon mot à dire 🙄
Merci pour vos réponses ici ou ailleurs qui me confirment bien qu’il y a d’autres manières (qui me semblent souvent plus zen que celle appliquée ici) de vérifier qu’on a les enfants inscrits pour la cantine pour le temps de midi.
J’ai adopté depuis quelques temps la technique “intégration douce” pour voir si ça porte ses fruits, je pense que je vais devoir m’armer de pas mal de patience.
Comme végéteuse il y a quelques temps, j’ai vite été reprise par la direction lorsque j’ai émis un avis contraire à celui de la majorité, je pense que j’ai formulé cet avis trop tôt et que ça va me desservir un peu, mais tant pis, c’est fait.
(je crois qu’une partie de l’équipe me prend par conséquent pour une extra-terrestre et se méfie de moi – ça passe encore – et je crois aussi qu’ils essaient de me contraindre à adopter leur manière de poser une “autorité” et là j’suis pas vraiment d’accord)
Sinon, je continue ma découverte en me pointant avec des bidules, soit réclamés par les mômes, soit comme ça pour voir si ça accroche ou pas.
J’ai grand succès la plupart du temps, notamment avec un jeu de cartes auquel la plupart des enfants sont archi nuls, ça m’amuse un peu.
Il faut que je me penche sur le problème du matériel, mais je crains que ce ne soit un très gros dossier, et je ne sais pas si l’attaquer maintenant est vraiment judicieux par rapport au reste du contexte…
salut all !!!!!
pour donner des pistes de réflexion, voilà comment nous fonctionnons sur notre CLAE (attention je ne dis pas que c’est l’idéal, il y a surement plein de choses à améliorer, et je suis preneur de vos conseils).
Nous fonctionnons en deux services, les enfants sont assis par table de 6 ou 7 et les plats sont servis à table.
Jusqu’au vacance de Toussaint, les services se font en fonction des classes (cp CE1, etCE2 CM1 CM2) un jour sur deux ( le lundi c’est les “grands” qui mangent au premiers, le mardi c’est les “petits” nous avons choisis cette formule pour que les cP s’adaptent doucement à notre fonctionnement.
Apres les vacances de Toussaint les services se feront par choix d’activités, de “projets”.
pour les activités, différents espaces sont possibles ; cour, CLAE, Ludo, atelier, salle multi acti et parfois même le terrain vague a coté de l’école.
Il y a une activité dans beaucoup de ces lieux proposé par des anims, mais il est possible que les enfants fassent qu’ils veulent dans ces endroits ( exemple aujourd’hui dans la cour il y a ballon prisonnier” organiser”, et en parallèle j’ai un groupe de fille qui joue au top model, j’ai trois garçons qui jouent au B Blade etc…
Les enfants choisissent les espaces et/ ou leurs activités et peuvent en changer quand ils veulent. Toutes nos activités proposées apparaisse sur un grand programme à l’accueil.
pour se qui est de l’organisation :
un animateur attends devant chaque classe la sonnerie avec le listing des enfants qui mangent à la cantine ( dans l’école ils mangent quasi tous…)les animateur appellent uniquement les enfants qui ne mangent pas, ces derniers partent avec les enseignants qui les accompagnent jusqu’à la sortie.
Pour les autres soit ils vont manger, soit ils partent en “activité” après un temps “défouloir”,
et nous inversons à 12H30- 12h35
…..
si vous voulez plus de détail n’hésitez pas
@+++
A propos du périscolaire; quelques idées en vrac.
Mes propos sont certainement contestés par des” spécialistes” et par plusieurs parents. Mais je les dits tout de m^me.
Je pense que les enfants qui ont déjà 24 h de cours par semaine devraient pouvoir s’amuser et faire un peu ce qu’ils veulent en périscolaire . Ils ne sont plus en classe.
Le périscolaire ne doit pas fatiguer les enfants, ni être le prolongement de l’école.
Donc rien de scolaire mais du ludique.
L’animateur est présent, il propose des activités, suggère mais ne doit pas imposer .
J’ai vu il y a quelques temps une animatrice lancer spontanément une ronde dans la cour de l’école, au bout d’une minute elle avait un grand groupe venu naturellement autour d’elle; cela sans obligation.
Un autre a réussi à lancer un petit jeu de relais. Il a du renouveler le jeu à la demande des enfants volontaires. Bien sur les jours suivants il a fallu faire autre chose.
De plus quelques enfants ont préféré regarder et d’autres discuter entre eux.
Des enfants peuvent très bien organiser des jeux entre eux, discuter avec leurs copains ou copines, lire un livre, écouter de la musique etc.
En règle générale il convient de leur laisser le plus de liberté possible.
Quelques exemples lus ou entendus:
Un parent reprochait que son fils faisait du coloriage en périscolaire. Si cet enfant veut faire du coloriage au nom de quoi va t’on lui interdire ? Il n’est plus en classe. Ce n’est qu’un exemple .
Dans une commune, il y a une activité jeu d’échec mis en place. Je dis Bravo, mais à deux conditions.
1) Ne pas obliger l’enfant qui n’en a pas envie.
2) Que les animateurs chargés de l’activité, ne confondent pas un club échec avec l’animation échec où l’objectif est que les enfants s’amusent.
C’est la m^me chose pour les activités sportives.. Je comprends que dans un club les entraîneurs veulent des résultats, dans le périscolaire , donc moment de loisirs, l’objectif est surtout que les participants prennent du plaisir.
Je pourrais multiplier les exemples.
Vegeteuse a écrit :
se “détacher” pour soigner un enfant
ouais, alors “soigner” ici… y’a une légende qui dit qu’on n’a rien le droit de faire aux bobos sauf mettre de l’eau, j’suis pas encore revenue sur ça parce que c’est pas vraiment ma priorité 🙄
C’est aussi parce qu’en Clae la surveillance c’est ultra rodé
Ben… ça dépend ce que tu entends pas “rodé”, il me semble que c’est l’objectif numéro un, après je n’ai pas forcément l’impression que ce soit fait de la manière la plus judicieuse partout, donc “rodé”… j’sais pas…
lejoueurfoux a écrit :
je ne comprends pas encore tous, pas pigé non plus pourquoi on doit faire l’appelTu fais bien de te poser la question moi je ce que je ne comprends pas c’est pourquoi tes responsables ne t-on pas expliqué? , et pourquoi ils ne t-ont pas donné pas les éléments d’organisations et des informations sur ton lieu de travail? cela il m semble aurait dû être discuter en entretien d’embauche et durant les réunions de préparations ; A priore il y a eu un manque.
Voici des éléments de réponses pour l’appel
Souvent on doit vérifier si le nombre de présent correspond au nombre d’inscrits pour facturer les repas au parents
On compte le nombre de présent dans tous les ACM raison de sécurité on doit savoir qui est là pour surveiller d’éventuelles fuites d’enfants et oui cela arrive !!!!!!
Cela permet aussi de répartir le nonbre d’enfants par services cela facilite le travail des agents de restauration.Bref Je pens que tes responsable vont de donner de plus amples informations à l’avenir tu devrais leur demander.
J’ai du mal m’exprimer (c’est le risque lorsqu’on ne veut pas entrer dans le détail sur tout) : j’suis pas complètement niaise quand même, j’me doute bien que le but est de vérifier qu’on a tous les mômes et de savoir à qui on facture etc. Seulement ce que je ne comprends pas c’est pourquoi ils tiennent tant à le faire de cette manière à ce moment…
Concernant les informations discutées en entretien et les réunions d’information ; y’a eu. Je l’ai mentionné plus haut : ça a été fait de mon point de vue de façon très brouillon. Par exemple je n’ai su sur quelles écoles j’allais travailler que le matin de la réunion. Les objectifs politiques ont été exposés, mais le concret très très peu abordé, par exemple je n’ai aucun document écrit (ou même projeté) lié à tout ça, hors contrat (qui me fait bien rire lui aussi, les joies des écrits municipaux).
Ce comportement nuit gravement à l’image de l’animation.
Je te propose de continuer à proposer de continuer à établir une relation de qualité et de confiance cela améliore la surveillance et ton temps passe plus vite.
Heu…
j’bosse pas dans ces écoles pour nuire ou améliorer “l’image de l’animation”… ni en espérant que “mon temps passe plus vite”.
J’bosse dans ces écoles par curiosité essentiellement là en réalité.
moilapa a écrit :
Le principal intérêt pour un animateur
(qui aime jouer) d’aller voir du côté des
claé, c’est de pouvoir tous les jours faire
des animations.
c’est un peu là où se place ma curiosité… et aussi dans le fait de (re) découvrir ce drôle de milieu sous un angle que je n’avais jamais abordé.
En
premier lieu dans cette cour de récré (il
n’y a pas de meilleur endroit pour faire
des animations, y compris manuelles)
je pense que le “noeud” est là, car en dehors c’est pas forcément si simple… et ça limite la marge de manoeuvre.
par exemple :
Qu’absolument rien n’oblige
un enfant à rester sur l’atelier
actuellement si mon atelier est dans la cour, possible, ailleurs, pas possible, transgression des règles…
Si tu arrives au milieu de la cour, que tu
poses ta moquette au sol, tu fais une balle
rebondissante… invariablement tu auras
les mômes qui viendront… 1mn de fabrication
et ils repartent jouer avec leur nouveau
jouet… peu importe que les jouets soient
interdis sur la cour…
La question est d’avoir penser cette animation
en fonction de cette cour de récré, des enfants
de tel lieu… et de ceux que certains peuvent
attendre de toi…
La moquette ne rentre pas dans ma bagnole et j’en suis à négocier pour avoir le droit de sortir des tables…
Mais du peu que j’ai vécu/observé, je te rejoins sur le fait qu’animer un truc dans la cour me semble plus jouable pour le faire d’une manière qui me convienne.
d’ailleurs je ne sais pas si c’est de t’avoir lu avant mais c’est la posture que j’ai spontanément adoptée le premier jour en débarquant sans rien connaitre.