Participation des enfants, de l’intention à l’acte, qu’en est-il de la réalité ?

20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 60)
  • Auteur
    Messages
  • #58637
    michmuch
      @michmuch

      Établissement Pour Mineur ?
      Tu peux préciser, Moilapa, stp… Je ne comprends pas ce que tu veux expliquer…

      #58641
      solleana
        @solleana

        EPM?

        #58644
        moilapa
          @moilapa

          Michmuch : d’accord encore une fois sur l’idée de ne pas opposer la rélfexion et l’action… mais :

          S’agissant de cette question de la “décision” sur ce format colo : oui, d’accord… en partant d’une base où la question du choix de l’enfant n’existe pas !!!
          Au delà des 3 ou 4 nouilles qui ont connu un “que c’est lui qui demandait à ses parents d’aller en colo”, qui aurait mieux fait de prendre le temps de connaître le cul de leur voisine avant de venir témoigner : on part quand même d’une situation de départ où l’enfant n’a pas donné son avis !

          Dans un format que je trouve bougrement prôche des EPM…

          #58676
          solleana
            @solleana

            Juste un petit bémol:

            Le loisir est liberté par définition, sinon il n’est plus loisir…

            Ca mérite d’être discuté non? Le loisir en tant que tel n’est justement pas liberté par définition mais bien au contraire renforcement de la domination et de l’oppression. Le loisir en tant que tel est totalement indissociable de la société capitaliste qui en est son terreau fertile et ce temps que l’on voudrait libre, gratuit, émancipateur n’est en fait qu’un temps de reproduction de l’idéologie dominante. Le loisir c’est la sphère dissociée, séparée de la sphère de la valeur, de la marchandise, pour ainsi dire cela en est son complément utile. Il est ainsi rigoureusement impossible d’oublier cela chaque fois que l’on veut se livrer à une analyse sérieuse du loisir.

            Sinon, puisque on est dans ce que l’on fait et dans ce à quoi on tient dans nos pratiques, pour ma part j’ai de plus en plus tendance à croire que ce qui fait sens c’est bien la qualité de la relation au delà des divers dispositifs que l’on peut mettre en place sur nos colos. Bien sûr, il y a des dispositifs empêchants et qu’il faut largement évacuer comme le sont les plannings, les séjours particulièrement chargés en activités qui empêchent la vie de se développer mais une fois que l’on a virer tout cela, on n’a quasiment rien dit si ce n’est quelques poncifs largement annônés par les spécialistes des pédagogies nouvelles et actives.

            Je dirige plutôt en ce moment des colos maters où plusieurs choses me préoccupent: le fait que les mômes quittent leurs parents sur un temps long et que cela n’est pas sans conséquence sur leur psychisme et leur bien être, le fait qu’ils aient des origines culturelles diverses que l’on ne peut traiter de la même façon que le fait l’éducation nationale à savoir en les laissant sous le paillasson de l’entrée, le fait que les mômes soient aujourd’hui une espèce en voie de disparition, une altérité radicale que l’on écrase d’une seule main et que l’on broie des deux pieds chaque fois que cela est possible.

            Par rapport à tout ça, qu’est-ce que je fais?

            Les mômes sont mélangés, filles-garçons, 4 ans avec les 6 ans.

            Pour que les mômes vivent au mieux la séparation d’avec leurs parents, je leur impose un animateur référent qui va les prendre en charge depuis le départ jusqu’à l’arrivée au centre durant toute la première journée. C’est ce que j’ai trouvé de moins nul pour permettre aux gosses d’être sûr de pouvoir compter sur quelqu’un, de ne pas être obligé de lutter pour exister auprès de quelqu’un, pour ne pas avoir à construire sa place mais pour être sûr qu’une place existe pour lui dès son arrivée au même titre que tous les autres. Cela met surtout en évidence que la colo est bien un arrachement des gosses à leur vie, qu’elle est bien comme d’autres institutions telles que l’hôpital ou la prison une institution totale, totalitaire où le rythme est imposé, où l’on est enfermé… cela j’essaye de ne pas l’oublier mais je ne sais pas aujourd’hui dire à quel point les mômes peuvent être libres dans un tel système…
            Par la suite, les mômes sont aussi contraints de conserver leur anim référent dans le cadre du coucher parce que je crois que ce moment provoque angoisse, inconfort et peut réveiller nombre de choses… Je crois aussi à l’idée que malgré les difficultés que cela génère, cela peut aussi permettre de travailler la question de l’altérité, de ce que l’autre me renvoie, de ce que je lui renvoie, c’est là un excellent moyen de travailler transfert et contre-transfert et d’obliger notamment l’animateur à travailler la relation au gosse et non à simplement se dire qu’il n’était juste pas au bon endroit avec la bonne personne…
            Pour le reste de la journée, l’enfant vaque à ses occupations indépendamment de son anim référent… Evidemment cela est rempli de contradiction. Pourquoi le coucher et pas un autre moment? Pourquoi le repas n’éveille t il pas plus de l’angoisse? En fait je n’ai pas de réponse intelligente à cela, si ce n’est une réponse à partir de ce que je ressens et que j’éprouve…
            Toujours est il que cela met en évidence le fait qu’aujourd’hui pour moi ce qui me semble le plus important à bosser est bien, comme l’indique Michmuch, la question de la relation, de la relation aux mômes, à leurs familles et c’est là dessus que j’aime à bosser.
            Comment accueille t on le môme en respectant ce qu’il est et ce qu’il vit au quotidien… Pour tout ça, je n’ai pas de dispositif, de trucs, d’astuce mais bien plus à travailler sur soi-même… comment je vais rencontrer ce môme qui m’arrive là le 4 août avec ses beaux yeux, ses cheveux frisés, sa peau abîmée, son impatience, sa timidité, son agacement, son envie de rentrer tout de suite chez lui… comment je travaille avec cette petite fille malicieuse, brillante, vive et qui pisse au lit toutes les nuits, comment on accueille ces “in” comme les appelait Deligny, ces incapables, ces inéducables, comment on les accueille sans avoir envie de les rendre conformes, de les rééduquer, de développer leur autonomie et leur citoyenneté… tout cela ne m’intéresse plus du tout si cela ne prend pas source dans la vie, dans l’enracinement puissant chez le môme de se transformer et pour cela je ne connais pas de dispositif à proposer si ce n’est celui d’être là dans la vie avec lui.
            Etre là cela veut dire qu’il n’y a pas chez les anims cette obligation à être souriant, admirable et dévoué chaque jour… mais de vivre sa rencontre avec l’autre en fonction de ce qu’il est parce que c’est dans une relation sincère et sans posture professionnelle, sans mise à distance d’avec ce qu’il est…
            En cela la position de Moilapa me paraît tout à fait admirable parce qu’elle est complètement passive à l’égard des mômes… Passive non dans le sens où Moilapa n’en branle pas une mais parce qu’il se présente “nu” sans autre souci que d’être là avec les mômes, sans “projet”, sans écran, sans interface et que ce qui est intéressant est de rechercher la liaison avec l’autre, la liaison de la vie avec la vie. La recherche de la mise en relation de la vie avec la vie, de l’adulte avec le môme est ainsi largement invisible, inévaluable, introuvable par principe parce que la vie échappe à tout dispositif, parce que la vie est profondément invisible. Aussi, tout ce qui est du domaine du développement des compétences des mômes (s’habiller, se servir son déjeuner, débarasser sa table, etc.) tout cela, et ça peut être tout à fait intéressant, ne m’intéresse plus et n’est pas la vie ou l’éducation car l’éducation ne peut être que projet d’accroissement de la vie, accroissement de l’invisible, insaisissable mais tellement éprouvable. Car tout un chacun sait parfaitement à quel moment il éprouve la vie, à quel moment il jouit de la vie que cela soit dans la souffrance ou dans le plaisir. Et à ce titre les moments de souffrance des mômes sont des moments où s’éprouve la vie et sur lesquels nous ne pouvons passer à côté au prétexte de la positive attitude et du bonheur permanent des gosses.
            Finalement, je n’ai l’impression de dire qu’un paquet de niaiseries et de banalités mais c’est ce que j’essaye de faire concrètement…

            Sinon, pour les activités, les journées, je fonctionne plutôt sur un mode type Courcelles avec des espaces, des lieux que les mômes peuvent investir en fonction des désirs, des envies sans planning, sans présentation des activités, etc. Evidemment dans ce cadre là les mômes peuvent jouer comme ils peuvent faire autre chose pourvu que cela réponde à leur envie profonde, à ce qu’ils créent avec les gens qui sont là, les adultes qui sont là et la confrontation des désirs des uns avec les désirs des autres, la vie des uns avec la vie des autres.

            Bon sinon, dans ce que je fais, j’essaye que l’on puisse respecter la sexualité infantile des mômes, qu’on les laisse se tripoter la nouille tranquillement et se caresser le sexe sans être emmerdé par un abruti d’animateur mais la sexualité infantile est si large qu’elle dépasse évidemment les zones génitales…

            Sinon, j’essaye que les mômes puissent rester fiers de ce qu’ils sont, d’où ils viennent, des parents qu’ils ont quelques puissent être les défaillances de ceux-ci eu égard à la norme du bon parent de classe moyenne, blanc, bien éduqué qui paye des cours de danse et de football, qui demande de dire merci à la boulangère, qui ne regarde pas la télé à table, qui lave ses mômes tous les soirs… J’essaye de penser à quel point on est abruti et un sacré conard quand on a 18-20 et que l’on vient de passer son BAFA et que l’on prétend apprendre aux parents ce qu’est une bonne éducation ou bien quand on a 23 ans et qu’on a son BPJEPS et que l’on effectue des grandes tirades sur les parentes démissionnaires, l’enfant roi, et la maman qui fume sa clope au bas de l’immeuble tous les jours, qui donne une barre chocolatée le midi à la place des betteraves, d’un petit cake aux légumes et d’une salade de fruits de saison… Tout cela ne m’intéresse plus mais bien plus de prendre le môme qui vient et son parent, sa famille comme elle vient.

            Comme elle vient
            encore et encore
            Comme elle vient
            Comme on peut
            C’est cruel et sans fard
            Ca choisit pas, merci pour eux
            Comme une flèche
            Comme un pieux
            C’est bon pour la mémoire
            Ca vous fait quoi d’être au milieu?

            #58678
            michmuch
              @michmuch

              lejoueur27 a écrit :
              je suis ravi que l’on sort des mots pour parler de l’action car effectivement l’action est le meilleur moyen .

              J’adore cette phrase… C’est un exemple type de la nullité théorique de notre secteur… “je suis ravi que l’on sort des mots”…. Mais s’il n’y a pas de mot, il n’y a pas de pensées… Ou alors une pensée idiote et sans intérêt… On parle de tout et de rien, de concepts creux (par ex les besoins), de valeurs qui n’ont aucun sens comme le respect ou l’autonomie… Le deuxième problème est la fin de ta phrase… Enorme… “l’action est le meilleur moyen”…. Mais le meilleur moyen pour faire quoi? de plus l’action sans pensée, c’est là encore de rien ou du pas grand chose… pas le mot, pas de pensée, pas d’action… Alors non, je ne sors pas des mots…
              Le meilleur exemple est ce que décrit Ludou, non seulement il y a des mots mais aussi une pensée pour en faire une action. Ce que décrit Ludou n’a de sens que si on comprend que ce qui est mis en place d’appui sur deux piliers : des valeurs et des connaissances. Des valeurs : la démocratie et l’égalité… et surtout le refus des besoins, de l’autonomie, et des méthodos de projet… Des connaissances : une lecture approfondi d’auteurs (houssaye, oury, tosquelles, bataille, rancière, etc…), c’est surtout pas un fourre-tout de “truc” et de “machin”, mais bien la recherche (imparfaite) de cohérence et de réflexion. Des mots toujours des mots, les mêmes mots… (c’est une citation…).

              défois je propose plusieurs choix d’activités et je laisse les enfants choisir à d’autre moment je leur demande que voulez vous faire ? et je me débrouille comme peu le faire MOILAPA mais cela demande de la réactivité et des connaissances ceci est ma pratique d’animateur et souvent j’ai l’impression d’être en décallage

              Ce que tu décris, c’est le modèle colonial… C’est à dire, un modèle pédagogique où tout passe par l’adulte et celui-ci se positionne comme expert, donc comme sachant. De ce fait, il ne peut être remis en question. Un tel dispositif pédagogique pose une centration sur l’adulte. Dans un tel modèle, l’enfant n’a que peu de place et n’est en aucun cas participatif… et encore moins acteur ou auteur de ces vacances… D’ailleurs la participation est l’un des outils de ce modèle, histoire de se donner bonne conscience en se disant que c’est mieux comme ça que sans… C’est une vaste fumisterie…

              Mais en tant que directeur c’est différent car il faut prendre en compte plus de critères tel que les volontés de l’organisateur , des parents des partenaires , des contraintes d’organisation comme les plannings d’activités qui sont devenus indispensable
              En effet les parents inscrivent les enfants suivant les activités proposées car le loisirs est aussi une industrie de service proposé
              Le fait de ne rien prévoir ne fais pas sérieux et c’est souvent pris pour un manque de professionalisme !!!!!!

              Je suis directeur, je travaille pour des organisateurs, je n’ai pas de planning ou de programme… Il est où le manque de professionnalisme. Là encore, c’est un faux argument… Un directeur fait ce qu’il veut dans une colo, personne ne vérifie et personne n’inspecte le contenu d’une colo… Il y a un absence totale (ou presque) de contrôle. Les arguments que tu avances sont toujours cela qui sont énoncés pour justifier du fait que le modèle reste le même et que l’adulte garde toujours le pouvoir, que l’enfant n’a pas de place et que tous ces gens bien intentionnés continuent de penser pour des enfants qu’ils ne connaissent même pas… Le discours normatif est permanent. Si les animateurs et autres directeurs maitrisaient un peu de théorie, ce type de discours ne tiendrait pas 5 minutes… Mais pour cela, il faut lire des mots… on y revient… Ce forul est rempli de référence, cette file de discussion en à donner… Il suffit de faire marcher son cerveau…

              Beaucoup de directeur mettent que l’enfant doit être acteurs le fait d’en parler et d’echanger des actions va peut être permettre la mise en place au niveau du fonctionnement .
              on peut effectivement permettre à l’enfant de s’exprimer
              d’ailleur il y a des CMJ pour ça combien d’entre eux travaille avec les adultes sur les ACM car pour participer de manière active il faut être en mesure de participer à la prise de décisions et cela beaucoup d’adultes ne sont pas encore prêts à laisser leur titre et leur pouvoir

              Pas très simple à comprendre ce que tu dis… mais je pense que je suis d’accord… avec une nuance les CMJ et autres conseils municipaux sont bien souvent des machins sans intérêt où l’enfant est instrumentalisé par l’adulte, la démocratie, c’est pas ça… parler échanger exprimer c’est pas de la démocratie…

              En tant qu’animateur favoriser la participation des enfants est une question de pratique et cela devrait être fait le plus souvent possible
              mais au niveau de la direction quel mode fonctionnement permet de valoriser la participation????
              est ce réellement une envie des organisateurs ?

              Tant que l’on parlera de participation, il ne se passera rien… Il faut parler de décision. Et le seul moyen est de décréter que la démocratie est centrale, l’adulte doit accepter de perdre du pouvoir et de vouloir tout contrôler. Il ne s’agit pas de penser fonctionnement, mais institution.
              Pour ce qui est des organisateurs, il suffit de démontrer la pertinence de ce qu’on met en place. Cela fait 10 que je bosse avec des organisateurs qui ne sont pas convaincu a priori et qui finissent pas reconnaître la pertinence… C’est d’ailleurs à cause de cette pertinence que certains m’ont viré !!
              Lis le mémoire dont le lien est dans mon message #31, beaucoup de choses y sont expliquées, tant pratiquement que théoriquement que philosophiquement… des mots, encore des mots toujours des mots, le même mots… parole, parole, parole…

              #58693
              eugene
                @eugene-2

                je suis ravi que l’on sort des mots pour parler de l’action car effectivement l’action est le meilleur moyen .

                défois je propose plusieurs choix d’activités et je laisse les enfants choisir à d’autre moment je leur demande que voulez vous faire ? et je me débrouille comme peu le faire MOILAPA mais cela demande de la réactivité et des connaissances ceci est ma pratique d’animateur et souvent j’ai l’impression d’être en décallage

                Mais en tant que directeur c’est différent car il faut prendre en compte plus de critères tel que les volontés de l’organisateur , des parents des partenaires , des contraintes d’organisation comme les plannings d’activités qui sont devenus indispensable
                En effet les parents inscrivent les enfants suivant les activités proposées car le loisirs est aussi une industrie de service proposé
                Le fait de ne rien prévoir ne fais pas sérieux et c’est souvent pris pour un manque de professionalisme !!!!!!

                Beaucoup de directeur mettent que l’enfant doit être acteurs le fait d’en parler et d’echanger des actions va peut être permettre la mise en place au niveau du fonctionnement .
                on peut effectivement permettre à l’enfant de s’exprimer
                d’ailleur il y a des CMJ pour ça combien d’entre eux travaille avec les adultes sur les ACM car pour participer de manière active il faut être en mesure de participer à la prise de décisions et cela beaucoup d’adultes ne sont pas encore prêts à laisser leur titre et leur pouvoir

                On retrouve ce problème dans la mise en place de la démocratie participative qui est souvent réduite à l’état de gadget

                En tant qu’animateur favoriser la participation des enfants est une question de pratique et cela devrait être fait le plus souvent possible
                mais au niveau de la direction quel mode fonctionnement permet de valoriser la participation????
                est ce réellement une envie des organisateurs ?

                #58697
                Hervé MORICE
                  @herve-morice

                  Je n’essaie pas de te convaincre que seules les pédagogies de la décision sont possibles, j’essaie de t’expliquer que mettre en débat des « trucs » que l’on pense comme définitifs dans l’animation (autorité, cadre, besoin, etc…) ne le sont en fait pas du tout.

                  Je n’est jamais pensé que tu essayais de me convaincre et suis tout a fait d’accord qu’il faille débattre sur ce que l’on croit être comme définitif en animation pour ne pas tomber dans des phénomènes d’usure et de routine.

                  D’autres modèles de colo existent, Courcelles en fait partie. Il n’y a pas d’instance de décision collective, par contre il existe bien une institution permettant au enfant d’être libre, et à Courcelles c’est bien l’institution qui fait autorité dans un processus d’autorisation… Dans ce que tu expliques, je pense que tu te rapproches de ce type de modèle…

                  Effectivement je partage totalement l’idée que l’institution fait autorité permettant à l’enfant d’accéder à une liberté responsable.

                  Mais là encore, il y a une profonde remise en question des pseudo-fondamentaux de l’animation, il y a une réflexion sur la question de l’institution, des statuts, des règles, etc… ET de la démocratie. Courcelles et pdld sont deux modèles de démocratie enfantine permettant à ces enfants d’êtr libres et aux adultes de sortir d’une relation de domination et de pouvoir…

                  C’est bien l’idée ce que j’essaie de faire avancer en tant que professionnel de l’animation. Maintenant l’idée est une chose, il faut que cela se vérifie par l’action.

                  Pour parler d’une expérience d’animation qui peut illustrer mes propos et faire écho à Ludou, j’ai dirigé en 2010 un séjour vacances en montagne.

                  L’habitude de ce type de séjour est que l’on parle souvent de séjour ski. On emène les enfants en haut d’une station avec au mieux une structure en pied de piste pour qu’ils puissent faire du ski du matin au soir.

                  L’idée du séjour était de ne pas faire un séjour au ski mais un séjour à la neige. L’idée était de donner à chaque enfant la possibilitéde vivre son temps de vacances comme il le souhaite.

                  L’organisation du séjour permettait à chacun de construire son temps de vacances comme il le souhaitait. Ceux qui le souhaitaient se sont gavés de neige pendant tout le séjour alors que d’autres non quasiment pas vu les pistes de ski.

                  Les enfants avait le choix de participer ou non aux activités que les animateurs pouvaient proposer (chien de traineaux, sortie raquettes, visite de la fromagerie du village…) ou faire d’autres activités d’extérieur (batailles de boules de neiges, descentes de luges, ski) ou d’intérieur en restant tranquillement au chaud à l’intérieur du chalet à discuter, faire des jeux de sociétés…

                  #58726
                  moilapa
                    @moilapa

                    Qu’est-ce que l’on fait concrètement ?
                    Chacun modestement dans son coin…

                    Pour ma part, je me concentre sur un seul “sujet” : cette partie “animation” , ce “que” dont parle ludou, ce temps de loisirs, de jeux. Parce que tout y est déjà…

                    Outre le fait que ces “parlements d’enfants” sont de mon point de vue déjà une preuve d’échec… (quand ils ont une réalité et qu’ils ne sont pas juste foutaise, comme ici, ou passade branchée d’une équipe, la nécessité enfantée par une organisation où l’individu n’est pas grand chose (gros groupes d’enfants…) cette idée de prendre en compte l’individu n’ayant déjà plus de sens parce que cette question n’a pas été traitée à la base : on en vient alors à essayer d’amoindrir les effets néfastes que l’on a mis en place dans une structure inhumaine, coercitive, violente.
                    La question ici n’étant pas “parlement enfant” mais “école” !
                    (une société sans école, Ivan Illich)

                    Lejoueur : à la longue, il est bien plus facile de laisser les clefs aux enfants que de jouer à kryshna-bouda-dieu-alla-moncul tout le temps : pas de planning à préparer, pas d’attente de ces enfants (je n’attends rien de ces enfants), pas de projet (ou alors le jour pour le lendemain parce d’accord les mioches, c’est une bonne idée chasse au trésor, mais si vous voulez que ça soit vraiment captivant, laissez-moi jusqu’à demain… ), pas de réflexe complètement con à essayer de trouver de force du “sens” à ce que l’on va faire (non pas par nécéssité “intérieure mais juste parce qu’une andouille nous l’a réclamé) s’agissant de jouer durant un temps de loisirs (!!!) pas de retour en équipe à n’en plus finir sur ce que l’on a fait, pourquoi…

                    Qu’est-ce que cela donne concrètement ?

                    Je vais donc dire ce que je fais en ce moment :
                    déjà, cela ne concerne (en tout cas en apparence) “que” l’animation (en tant que “production d’un temps de loisirs), en partie de par le “format” claé et surtout l’idée que j’ai de ce que DOIT (et non devrait) être un claé. Parce que dans ce cadre là, on ne part pas d’une page blanche (comme dans une colo ; en tout cas, ça devrait être le cas) : on est déjà dans un système complexe (l’école) avec ses codes, ses contraintes, avec une équipe déjà en place, avec les habitudes de tous (enfants à l’excpetion des CP juste arrivés dans l’école) adultes déjà là l’année dernière… donc, des étapes, des petites touches (aussi bien du point de vue de l’équipe d’animation, que des enfants !)

                    j’arrive donc dans la cour (je suis exempté d’aller faire des appels dans les classes, cool !) et j’attends que des marmots sortis d’ici ou de là me sautent dans le bras (cp-ce1) : on fait quoi, aujourd’hui ? Ché pas ? Tu veux faire quoi ? Ché pas… jusqu’à un pas “ché pas”. C’est tout.

                    Ici (le ici du moment, puisque je change très souvent de lieux) les animateurs travaillent selon des projets. Pas moi : ce qui ne gêne personne. Pour l’instant en tout cas.

                    Comme il existe un tableau sur lequel les animateurs inscrivent leurs activités chaque jour (pliage, sports, etc…) en correspondance avec un lieu (à noter : sur la 20 taine d’animateurs, la majorité ne sont en “production” : il y a tout un système de salles dédiées où les enfants vont et viennent (la salle des kapla et autres briques…) où les animateurs sont juste là pour que “cela tourne”, ce qui est un excellent système) , et que je voyais que ma directrice y tenait (au panneau) , ma photo s’y retrouve aussi, mais toujours avec le même lieu (la cour de récré) et toujours les mêmes mots : “projets d’enfants” (en fait, cette case existait déjà, mais elle n’avait jamais été “remplie, là aussi ma directrice est plutôt contente)
                    Je suis pas fana de ce terme “projet” mais ça me va. Dans le sens ou cela veut rien dire.

                    Ce tableau est donc là pour dire aux enfants ce qui est proposé ici et là : ce que je propose, moi, c’est pas encore existant bien souvent (il arrive que j’ai pas envie des propositions des enfants tel jour, et que je dise moi je veux jouer à ça : y’en à qui râlent, mais comme je leur ai dit que je ne venais sur l’école que pour m’amuser, ils finissent par accepter et vont voir ailleurs : d’autres eux restent… et on joue). D’autres s’ajoutent… C’est tout.
                    Et le lendemain : rebelote : on joue. C’est tout.

                    Le reste se fait par “le bouche à oreille” : quand je mets en vie une idée de construction de tel ou tel jouet (parce que si vraiment on écoute les enfants sur ce thème par exemple d’un atelier manuel, on en revient toujours à cette idée de jouer-jouet) au départ il peut y avoir 1, 2, 3 enfants. Mais au moment de l’atelier (les enfants ont compris ce décalage, de par la nécessité de trouver le matos’ par exemple ; on pourrait aller plus loin, comme d’aller acheter ce matos avec les mômes, mais là je vais faire court) ils sont toujours très nombreux : je imite à présent à 30 et je reproduis autant de fois que nécessaire (un peu plus en fait, parce que de la même façon que je serais incapable de dire le prénom d’un seul de ces mômes, comme des anim’ d’ailleurs, je suis pas fichu de me rendre compte qui vient faire pour la deuxième ou troisième fois son “premier” téléphone portable (au début y avait du caftage, mais j’ai expliqué que ça se faisait pas de rapporter aux adultes, que c’est des trucs “entre enfants”, et que dire à l’adulte c’est trahir le groupe des enfants, qu’en dehors de violences… , etc… bref, de la pédagogie de base…)

                    Et concrètement cette semaine ?
                    Aujourd’hui lundi, je suis arrivé “les mains vides sur la cour” : finalement j’ai été cherché une corde dans mon camion et on a juste jouer à la corde à sauter. De là d’ailleurs, je vais proposer au claé d’acheter des cordes à sauter “classiques” (pour une personne) à rajouter à la malle des objets à emprunter qui ne comprend pour l’instant que des ballons et autres raquettes, sur l’idée (toute simple là aussi) d’une môme… (des fois, on est juste très cons ou trop la tête dans le guidon, ou déjà “trop fait” pour y penser : c’est évident qu’il fallait des cordes à sauter dans le matériel en prêt)
                    Les enfants disent tout le temps, tout le temps : et si on… ‘suffit juste de les écouter, et savoir quand on peut y avoir une place en tant qu’adulte.

                    Demain, on prépare un spectacle (de gym entre autre) décidé aussi aujourd’hui parce qu’une petite a fait une roue devant la cantine et que “moi aussi je sais le faire”, et moi je sais faire le pont” et moi la chandelle” “et si on faisait un spectacle ?” (toujours les CP-CE1), ce qui là va demander un minimum de “projection” et d’organisation. Mais j’ai une petite idée derrière la tête : “trouver” des grandes pour “entraîner” les petitous (parce que ça me broute un peu cette idée de gym) Et que si l’idée de spectacle m’intéresse, c’est pour d’autres choses…

                    Jeudi : chasse au trésor, décidée là aussi aujourd’hui. Pour l’instant je suis seul anim’ à gérer (puisque mes collègues ne sont pas au courant) et rien n’est prêt…

                    vendredi : je reprends à mon compte une idée avortée : la demande de magie de plusieurs enfants qui n’a abouti à rien, et qui date de bien bien avant mon arrivée… en collaboration avec l’animateur qui a essayé… très grosse affluence à prévoir, gestion notamment des CE2,CM1, CM2 quand ils vont s’apercevoir que de l’idée de départ de mon collègue de tours de cartes, on passe à des boîtes où on disparait, des tables où l’on vole, à des malles où l’on met des épées…

                    etc, etc… En sachant qu’il y a plein de demandes : fusées, avions, pistolets, princesses (encore !), des jeux, des jeux encore, à mettre en vie… souvent des trucs qui reviennent d’ailleurs…

                    Il n’y a pas d’autre but ici que de s’amuser ; aucun autre “projet”, aucun autre but. Que cela soit dans ces animations où je suis présent, ou dans des “mises en place” qui permettent le jeu sans moi (comme la moquette laissée au milieu de la cour, les craies…)

                    Que des choses simples, rien de spectaculaire, d’archi innovant (les téléphone portable en plastazote auraient pu aussi bien être en carton)… et pourtant on s’amuse : tout le reste : branlette.

                    Malgrè tout, je vais sans doute m’investir dans cette idée de parlement d’enfants, propre au claé…

                    #58743
                    michmuch
                      @michmuch

                      Shaaa a écrit :
                      Il y a un mémoire qui vient d’être publié sur le site de l’université Rouen et, plus précisément, dans le département CIVIIC des sciences de l’éducation. Sinon, il y a le bouquin sur la Maison de Courcelles (sous la direction de Jean-Marie Bataille).

                      le lien est ici et le mémoire s’appelle “La thèse de la colo libre…”, il a été dirigé par J. Houssaye. Tu trouveras dans ce mémoire un descriptif des pédagogies de la décision et une analyse des effets… La question des statuts, de l’institution, de la relation adulte/enfant y est expliqué…

                      #58746
                      ludou
                        @ludou

                        Salut Lejoueur,

                        En effet il y a surtout un débat de pensées et de mots mais rien de nouveau

                        en tout cas, ce débat, tu ne dois pas bien le lire… c’est peut-être ça le souci :titille:

                        lejoueur27 a écrit :
                        je me permets de vous demander comment faites vous CONCRETEMENT pour permettre une plus grande participation de l’enfant au sein d’une structure d’accueil ?

                        tu parles de participation, alors que juste au-dessus, il y a ça :

                        Michmuch a écrit :

                        La participation est un pis à lait, une manière de ne pas aller au bout de la logique et donc de garder son pouvoir… Elle est un outil instrumental pour garantir son pouvoir. Parler de participation, c’est refuser de parler de décision, de pouvoir d’agir…

                        tu avais juste dû sauter ce passage 😉

                        si faire participer les enfants à la gestion d’une structure d’accueil collective était simplement liées au concept que l”‘enfant devrait pouvoir décider de son temps de loisirs on le fairait !!!!!!!

                        pas trop compris cette phrase 😕

                        et toi, tu fais quoi ? Comment ?

                        D’où mes questions à ceux qui ont pus mettre ce style de systhèmes en place
                        OU? COMMENT ? POUR QUELLE PUBLIC ? et une dernière question .
                        Quel était leur rôle dans l’organisation ?

                        en fait, il y a des réponses à tes questions un peu à différents endroits. Mais je te résume ma propre expérience.

                        Il y a 3 ans (bientôt 4, tudju !), je dirigeais mon premier séjour. La participation des enfants était alors au coeur de mon “beau projet péda”, avec de belles intentions, de beaux objectifs et de beaux moyens (et sans doute une belle évaluation :lol:). C’était déjà une révolution au sein de l’organisme où j’étais, du moins pour ce type de séjour hiver (enfants de 8 à 12 ans, 10 jours de ski alpin… théoriquement). Les conseils de l’organisateur étaient d’autoriser les enfants à ne pas aller à une matinée de ski au cours du séjour pour qu’ils ne soient pas trop crevés… payes ta récupération !! Bref, sur ce séjour, je les ai laissés décider uniquement des activités, et, grave erreur, j’ai décidé d’en assumer l’organisation (perdu quelques kilos) : entre les locations (ski alpin, fond, raquettes…), les réservations (patinoire naturelle, conteur dans les yourtes, cours de ski, etc…), l’organisation interne (anims, cuisines…), c’était juste la course permanente. Au final, je me suis mis au service des gamins, sans réfléchir plus. Ils ont trouvé ça sympa, moi, beaucoup moins.
                        Sur ce séjour, ils décidaient de leurs activités, mais le reste, surtout pas (bon dieu, faut qu’on garde un peu de pouvoir quand même :roll:).

                        Les pédagogies de la décision avec un modèle réellement démocratique et une décentration du pouvoir de décision de l’adulte vers les enfants, j’ai commencé en 2010/2011 avec 21 enfants de 8 à 10 ans sur une année. Beaucoup d’hésitations, des essais sur la forme (conseils, cahiers, moyens d’expression, etc…). Les plus gros freins ne sont pas venus des enfants (qui trouvaient eux-même des solutions aux contraintes de budget, de temps…) mais des animateurs, ou plutôt d’une animatrice. J’ai trouvé un soutien inattendu auprès des parents qui se sont investis ponctuellement mais régulièrement dans la vie du petit groupe. Au final, les enfants décidaient de pas mal de choses, mais j’estime que les adultes que nous étions (entre 2 et 4 animateurs, ça dépendait) influençaient parfois certaines décisions… Un exemple : un week-end en mini-camp en autonomie totale, l’heure du coucher a été débattue (malheureusement, cette idée a été amenée par un adulte, pas par un enfant !), résultat, personne n’est d’accord. Nous essayions alors de trouver une solution pour le groupe entier, alors que ça n’avait aucun intérêt… Au final, l’adulte (ma collègue) a tranché.
                        A côté de ça, vu que nous étions en autonomie, nous avons organisé nos repas : filles et garçons ont établi le menu (d’ailleurs, pas la même chose pour tout le monde…), et un petit groupe est venu faire les courses avec un adulte. Concernant le budget, nous les tenions simplement informé de ce qu’on avait et de combien on dépensait… ils s’en moquaient un peu en fait.

                        Depuis 2 ans, j’ai participé à 3 séjours ados (35, de 13-18 ans) basés sur les PdlD avec, pour outils principaux : un conseil, un cahier de bonheur et un cahier de râlage, des météos quotidiennes, et surtout un rapport de l’adulte à l’enfant réellement différent.

                        Le conseil : tous les deux jours (non obligatoire mais où ceux qui ne viennent pas ne peuvent forcément pas participer aux décisions du groupe) qui prend des décisions aussi bien sur les questions d’activité (réservations, coûts, qui participe, quand, avec quel(s) anim(s)…) que de vie du centre (heure du coucher, conflits, WC qui puent, mouches qui envahissent le centre…). Ce sont les jeunes qui organisent (avec l’aide des anims) ce temps de conseil, qui est nourri par un mur des propositions (activités principalement), par les cahiers de râlage et bonheur, et par les interventions de qui veut. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le conseil. Evidemment, ce temps de conseil est organisé selon l’idée de l’adulte au départ. L’an dernier, un petit groupe de jeunes a décidé de modifier la forme car ils le trouvaient trop long, trop lourd (et c’est vrai que ça l’est). C’est une porte que nous laissons ouverte avec pour seule limite de ne pas revenir à un système où l’adulte décide de tout (par contre, ils peuvent tout à fait déléguer à l’adulte la gestion de telle ou telle chose, par exemple demander à ce que les anims préparent des grands jeux).

                        Cahier de bonheur et râlage : voir le lien

                        Météos : ce n’est pas simplement un outil, c’est un moment, un espace d’échanges. Nous le faisons par chambre, le soir au moment du coucher. Un animateur (différent d’un soir à l’autre ou qui peut être choisi par la chambre) vient discuter avec la chambre et interroge chaque jeune sur son ressenti du séjour. On utilise des symboles (à la base : nuage, soleil, pluie,… mais les enfants qui se l’approprient inventent leurs propres symboles qu’ils expliquent à l’anim) et on répond à 3 questions : comment je vais moi, moi dans le groupe et moi dans la colo. L’animateur note scrupuleusement les infos qui servent alors à toute l’équipe à savoir comment chacun va. Evidemment, c’est un support, mais les discussions du soir ne se limitent pas au symbole (il nous arrivait parfois d’attendre un bon moment un anim en réunion parce qu’il était resté discuté, se marrer, réconforter une chambre). Bien sûr, il n’y a rien d’obligatoire et l’enfant qui ne veut pas répondre un soir (ou plusieurs de suite) a tout à fait le droit.

                        Le rapport adultes/enfants est sans doute le plus important. Dans l’idée d’individualisation, il y a avant tout la nécessité de se connaître (ce qui fait peur à certains anims…) pour le plus considérer l’enfant comme une donnée, comme un fichier informatique, ou bien comme un élément de l’ensemble (le groupe). Comme dirait un ami (;-)), on ne gère pas un groupe, on ne fait pas de l’animation de masse. L’élément moteur, c’est la relation. C’est à partir de la relation que le séjour se construit : les jeunes qui décident de leurs journées le font surtout par rapport à leurs copains. Ils veulent faire telle activité, telle jeu, ou telle après-midi de glande absolue, mais avec leurs copains. Et là, ils le peuvent.

                        Ce n’est pas idyllique, nous avons encore beaucoup à apprendre. Très régulièrement, nous avons tous (ou presque) des réflexes de pouvoir, ne serait-ce qu’en répondant à un enfant “oui” a une demande pour faire ceci ou cela. Décentrer le pouvoir, ça demande de balayer ces réflexes, et aussi des peurs (cet été, par exemple, j’ai mis plus de 2 jours à accepter que les jeunes puissent utiliser la slack line sans anim dans les alentours… coriace la peur !).

                        Bref, c’est très incomplet, ce n’est qu’un exemple, qui n’a rien d’exemplaire. Ce n’est en tout cas pas figé, car l’idée n’est pas de remplacer un modèle rigide par un autre, idéologiquement définis (par l’adulte, s’entend).

                        Pour répondre à ta dernière question… le rôle de qui d’ailleurs ?
                        Le rôle des enfants : être eux-même, vivre, jouer, rire, pleurer, s’organiser, ne pas s’organiser, glander, imaginer, créer, bouder, voler (des miels pops), etc…
                        Le rôle des adultes : être là et savoir ne pas être trop là. Accompagner, donner un coup de main, organiser parfois, aider ceux qui ne vont pas bien (comme ils peuvent, avec leurs moyens, leurs capacités d’écoute et d’échange, leurs limites).

                        Et toi, lejoueur, que veux-tu faire ?

                        edit : Shaaa, plus rapide que l’éclair 😆

                        #58747
                        Shaaa
                          @shaaa

                          Crevette, une idée ? 😀

                          Sinon, récemment, on en avait causé là cet été : https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?start=0&topic_id=16855&viewmode=flat&order=ASC&type=&mode=0

                          Il y a un mémoire qui vient d’être publié sur le site de l’université Rouen et, plus précisément, dans le département CIVIIC des sciences de l’éducation. Sinon, il y a le bouquin sur la Maison de Courcelles (sous la direction de Jean-Marie Bataille).

                          Moi je souhaite que l’enfant puisses avoir une plus grande participation je voudrai que les actions ou les projets puissent venir d’eux mais dans les accueils que j’ai fréquenté ce n’est pas la réalité
                          D’où mes questions à ceux qui ont pus mettre ce style de systhèmes en place
                          OU? COMMENT ? POUR QUELLE PUBLIC ? et une dernière question .
                          Quel était leur rôle dans l’organisation ?

                          Trouver un(e forme de) fonctionnement qui autorise les personnes à décider, ce n’est pas bien compliqué. Prends le temps d’observer des familles dans un jardin public. 😀

                          #58751
                          eugene
                            @eugene-2

                            je me permets de vous demander comment faites vous CONCRETEMENT pour permettre une plus grande participation de l’enfant au sein d’une structure d’accueil ?

                            En effet il y a surtout un débat de pensées et de mots mais
                            rien de nouveau si faire participer les enfants à la gestion d’une structure d’accueil collective était simplement liées au concept que l”‘enfant devrait pouvoir décider de son temps de loisirs on le fairait !!!!!!!
                            Moi je souhaite que l’enfant puisses avoir une plus grande participation je voudrai que les actions ou les projets puissent venir d’eux mais dans les accueils que j’ai fréquenté ce n’est pas la réalité
                            D’où mes questions à ceux qui ont pus mettre ce style de systhèmes en place
                            OU? COMMENT ? POUR QUELLE PUBLIC ? et une dernière question .
                            Quel était leur rôle dans l’organisation ?

                            #58764
                            michmuch
                              @michmuch

                              coloandco a écrit :
                              Michmuch nous ne sommes pas d’accord sur la notion de statut et de rôle.
                              Un adulte et un enfant pour moi n’ont qu’un statut en acm celui d’adulte et celui d’enfant après ils ont des rôles ou jouent certains rôles.
                              L’institution n’est pas pour moi ni l’incarnation de l’adulte ni pour autant consécutive de la construction d’une instance de décision collective. Elle est la rencontre entre un groupe d’adultes, l’ équipe pédagogique et un groupe d’enfants, les participants.

                              J’entends et lis bien ce que tu dis, mais au point où en est notre discussion être d’accord ou pas n’est pas très constructif. Ton propos demanderait quelques référence parce que là… Tu dis les adultes et les enfants n’ont qu’un statut en acm… C’est complètement faux, puisque le statut est « la place qu’occupe une personne dans un groupe »… De ce fait dans un ACM, il existe pleins de groupes donc pleins de statut… sauf à ne penser l’ACM uniquement comme une rencontre entre une équipe et un groupe et à ainsi basculer dans le totalitaire…
                              L’institution… « nous appelons aussi « institutions » ce que nous instituons : la définition
                              des lieux, des moments, des statuts de chacun suivant son niveau de comportement, c’est-
                              à-dire selon ses possibilités, les fonctions (services, postes, responsabilités), les rôles
                              (président, secrétaire), les diverses réunions (chefs d’équipe, classe de niveau, etc.), les
                              rites qui en assurent l’efficacité, etc. » Définition de F. Oury. L’institution ne se définit pas par la rencontre, mais par le fonctionnement… Entre la borne la plus extrême : l’adulte et l’institution ne font qu’un et l’autre extrême l’instance démocratique tenue par les enfants, tout est définissable.
                              J’entends bien que la rencontre est centrale pour toi… Mais il faudrait définir le mode de rencontre et les processus de vie de la rencontre… Ceci te permettrait de construire une institution. Mais là encore, il serait intéressant de poser quelques références… Sans cela, l’échange devient du blah-blah qui ne se construit sur rien.

                              Maintenant si on s’arrête à une simple rencontre chacun peut simplement rester dans un rôle d’animateur et de participant qui est de faire des activités et de participer à des activités. Il faut aller plus loin et favoriser la relation de l’équipe pédagogique avec le groupe d’enfants. Reste à savoir effectivement sur quoi on construit cette relation.
                              Je ne comprends pas ta position sur le partage du pouvoir. A partir du moment ou il y a asymétrie entre l’enfant et l’adulte et que ce dernier se pose par son statut d’adulte comme le garant de l’autorité quel est pouvoir on les enfants ?

                              Sur quoi, nous construisons notre relation, bin le jeu et le vivre-ensemble… On est en ACM… mais cela n’explique pas comment toi, tu fais pour construire une institution… De ce fait, tu poseras aussi un autre regard sur l’autorité. L’autorité est portée par cette institution construite et non par l’adulte seul, l’adulte est garant du fonctionnement de l’institution et de sa mise en place au départ… Relation asymétrique ne veut pas dire relation d’autorité ou autoritaire…
                              Favoriser la relation entre équipe péda et groupe d’enfants, signifie que tu centres ton travail sur des groupes et non sur des personnes… Il ne peut donc y avoir de partage du pouvoir puisqu’il faut gérer des groupes. Il ne peut y avoir partage du pouvoir que dans des instances où les individus peuvent s’exprimer. Pour revenir sur l’asymétrie, c’est la relation pédagogique qui est asymétrique, pas le reste… Dans l’institution que l’adulte a construit et dont il est garant, il permet à chaque individu d’avoir une parole, l’instance démocratique est le lui de décision, l’adulte ne domine pas l’enfant, l’égalité est un principe. L’adulte est garant de l’institution et pas de l’autorité… D’ailleurs l’autorité est un processus d’autorisation permettant à chaque personne de changer de statut…
                              Ce que je t’explique-là, je l’ai construit depuis plusieurs années et expérimenté… Je ne parle pas de rien…

                              L’institution elle n’émane pas des enfants mais bien des adultes et en amont de l’organisateur. Dans ce contexte la démocratie n’est que donner l’illusion aux enfants que l’on puisse être égaux les uns par rapport aux autres car il existe en préambule une hiérarchie de pouvoir. Les enfants resteront toujours dominés par les adultes car ils ne pourront jamais remettre totalement en question leur autorité.

                              Effectivement, l’institution est posée par l’adulte, mais posé comme une institution démocratique… L’adulte est le garant de cette démocratie… Il n’y a pas d’illusion. D’ailleurs cette démocratie ne marche que si les sujets apportés lors des conseils le sont par les enfants… Soit tu acceptes de lacher ton pouvoir, soit tu n’acceptes pas… Raisonner comme tu le fais de manière aussi schématique, montre que remettre en question ce qui te semble évident est difficile…
                              Si l’autorité n’est plus vécu comme un pouvoir totalitaire dans les mains des adultes, alors il est possible de construire une démocratie. Il ne s’agit pas de donner tout pouvoir aux enfants, mais bien de donner le pouvoir aux instances. Ce qu’à fait Korczak : conseils, assemblée et même tribunal pour les sanctions. Les adultes pouvaient y être présentés… Lis les passages que Korczak raconte et comment il a très mal vécu le fait d’être cité devant le tribunal des enfants… L’institution, c’est les règles : “l’institution c’est la simple règle qui permet à trois enfants de se servir d’un savon pour se laver les mains”, F. Oury… L’institution autorise, permet, etc..

                              Alors il est dans quelle posture si ce n’est une imposture que de laisser croire à l’enfant qu’il est sont égal.

                              On ne lui laisse pas croire… L’adulte travail avec… Il y a un changement de paradigme… Va voir dans « l’empowerment », « le pouvoir d’agir », « le travail avec… », etc… Et tu verras que cette posture « d’avec » est possible, et que le rejet de « l’expert » est une position de plus en plus développer, notamment dans le travail social…

                              l’enfant a qui on donne la possibilité de décider en acm ne fait de lui qu’un participant actif de son temps de loisirs dans le cadre de l’acm et en aucun cas un enfant libre de son temps de loisirs comme tu imagines peut être à le penser.

                              J’attends que tu me démontres cette affirmation… J’attends… Parce qu’aussi étonnant que cela puisse te paraître, ce que je dis là n’est pas une affirmation qui vient de moi, mais bien des enfants eux-même… C’est ce qu’ils m’ont expliqué cet été lors d’une recherche-action et c’est aussi ce que démontre la même recherche-action…
                              Si je démontre, toi tu sembles être dans l’incantation.

                              Je n’essaie pas de te convaincre que seules les pédagogies de la décision sont possibles, j’essaie de t’expliquer que mettre en débat des « trucs » que l’on pense comme définitifs dans l’animation (autorité, cadre, besoin, etc…) ne le sont en fait pas du tout. D’autres modèles de colo existent, Courcelles en fait partie. Il n’y a pas d’instance de décision collective, par contre il existe bien une institution permettant au enfant d’être libre, et à Courcelles c’est bien l’institution qui fait autorité dans un processus d’autorisation… Dans ce que tu expliques, je pense que tu te rapproches de ce type de modèle… Mais là encore, il y a une profonde remise en question des pseudo-fondamentaux de l’animation, il y a une réflexion sur la question de l’institution, des statuts, des règles, etc… ET de la démocratie. Courcelles et pdld sont deux modèles de démocratie enfantine permettant à ces enfants d’êtr libres et aux adultes de sortir d’une relation de domination et de pouvoir…

                              Poursuivons l’échange… Je reformule ma demande parce que c’est vraiment ce qu’il y a de plus intéressant, peux tu décrire et raconter des situations de colo que tu as vécu… Cela nous permettrait de parler pédagogie…

                              #58912
                              Hervé MORICE
                                @herve-morice

                                Michmuch nous ne sommes pas d’accord sur la notion de statut et de rôle.

                                Un adulte et un enfant pour moi n’ont qu’un statut en acm celui d’adulte et celui d’enfant après ils ont des rôles ou jouent certains rôles.

                                L’institution n’est pas pour moi ni l’incarnation de l’adulte ni pour autant consécutive de la construction d’une instance de décision collective. Elle est la rencontre entre un groupe d’adultes, l’ équipe pédagogique et un groupe d’enfants, les participants.

                                Maintenant si on s’arrête à une simple rencontre chacun peut simplement rester dans un rôle d’animateur et de participant qui est de faire des activités et de participer à des activités. Il faut aller plus loin et favoriser la relation de l’équipe pédagogique avec le groupe d’enfants. Reste à savoir effectivement sur quoi on construit cette relation.

                                Je ne comprends pas ta position sur le partage du pouvoir. A partir du moment ou il y a asymétrie entre l’enfant et l’adulte et que ce dernier se pose par son statut d’adulte comme le garant de l’autorité quel est pouvoir on les enfants ?

                                L’organisateur pose des principes et ensuite les enfants construisent AVEC l’adulte.

                                L’institution elle n’émane pas des enfants mais bien des adultes et en amont de l’organisateur. Dans ce contexte la démocratie n’est que donner l’illusion aux enfants que l’on puisse être égaux les uns par rapport aux autres car il existe en préambule une hiérarchie de pouvoir. Les enfants resteront toujours dominés par les adultes car ils ne pourront jamais remettre totalement en question leur autorité.

                                l’adulte ne pense pas pour l’enfant, il n’est pas dans la domination, l’adulte n’est pas dans la posture de l’expert comme dans la pédagogie des besoins.

                                Alors il est dans quelle posture si ce n’est une imposture que de laisser croire à l’enfant qu’il est sont égal.

                                On est libre que si on est en capacité de décider… le reste n’est que blabla… La participation est un pis à lait, une manière de ne pas aller au bout de la logique et donc de garder son pouvoir… Elle est un outil instrumental pour garantir son pouvoir. Parler de participation, c’est refuser de parler de décision, de pouvoir d’agir…

                                l’enfant a qui on donne la possibilité de décider en acm ne fait de lui qu’un participant actif de son temps de loisirs dans le cadre de l’acm et en aucun cas un enfant libre de son temps de loisirs comme tu imagines peut être à le penser.

                                édité pour mise en forme des balises (/! ne pas confondre les balise [ quote] et )

                                #58943
                                michmuch
                                  @michmuch

                                  Comme Ludou je me réjouis de te lire… Progressivement nous arrivons au but…

                                  coloandco a écrit :
                                  Ludou, Je ne confond rien du tout, être un enfant ou être un adulte est un statut que l’on nous précrit. Un enfant et un adulte peuvent être égaux selon moi dans le jeu, même si certains diront qu’il y a asymétrie et donc inégalité, mais pas dans leur rôle celui d’animateur pour l’un et participant pour l’autre.

                                  Bin si tu confond plusieurs choses… statut, pouvoir, institution, asymétrie, etc…
                                  Être enfant et Être adulte ne sont des statuts que s’ils sont définis comme tels dans une institution (une structure dirait F. Tosquelle). Un enfant a bien des statuts différents dans une colo, il est joueur, grand gueule, rigolo de service, enfant préféré des adultes, etc… etc… Un adulte n’a qu’un statut défini comme tel dans une colo, il décrit par son contrat de travail : animateur, directeur, cuisinier, etc… Les autres statuts apparaitront uniquement s’il s’institutionnalise. Il n’y a pas de statut sans institution.
                                  La question qu’il revient alors de se poser est quels sont les statuts que l’institution va autoriser, il s’agit alors de penser l’autorité (de l’institution) par ce processus d’autorisation. Et vient ici la question de la place des uns et des autres. L’adulte est-il positionné comme synonyme de l’institution ou l’institution se construit-elle au delà de l’adulte, c’est à dire dans une organisation où chacun à une place et des statuts différents. En clair, si l’adulte est l’institution, cette institution devient totalitaire, l’adulte est un tout. Si l’institution est construite sur autre chose permettant aux enfants d’y avoir une place à eux, et des statuts différents, il apparait la liberté, le partage du pouvoir. Pour moi et donc en pdld, l’institution se construit sur une instance de décision collective où chacun à le même accès à la décision et sur une relation adulte/enfant asymétrique construite sur la négociation et le conflit, le désaccord. L’adulte travaille avec l’enfant pour mettre en place un processus d’autorisation lui permettant de réaliser ce que lui peut imaginer comme possible… Ceci se construit autour d’une valeur la démocratie, en partant du principe d’égalité, ce qui veut dire, que l’adulte part du principe que l’enfant a autant le droit de parler et de décider que lui-même (ça c’est du J. Rancière). L’égalité est ici un principe et non une valeur, puisqu’on le présuppose avant même tout travail, l’adulte ne pense pas pour l’enfant, il n’est pas dans la domination, l’adulte n’est pas dans la posture de l’expert comme dans la pédagogie des besoins.
                                  Chacun a donc une place différente, l’asymétrie existe, le pouvoir est partagé et l’enfant n’est pas enfermé dans un unique statut défini comme préexistant à la construction de l’institution…

                                  La démocratie en acm serait que son fonctionnement et son organisation soit établi des enfants, par les enfants, pour les enfants. Il y a pas de place pour les adultes. Quand des enfants décideront d’être organisateurs de séjour alors oui on aura la démocratie en acm sinon cela reste une utopie.

                                  C’est là que tu te trompes… La démocratie c’est pas un fonctionnement et une organisation faite par, pour les enfants… Mais faite avec les enfants… Si Korczak lisait ce que tu écris, il attraperait des boutons… La démocratie, c’est la construction d’une institution où chacun à sa part de manière égale pour penser et construire cette institution. L’organisateur pose des principes et ensuite les enfants construisent AVEC l’adulte. Mais pour se faire, il faut accepter de perdre son pouvoir et son expertise. Va voir la notion d’empowerment par exemple, ou chez Korczak (le livre “colonie de vacances”), ou Tosquelles… La démocratie n’est pas une utopie lorsqu’elle est pensée concrètement… Elle restera imparfaite et incertaine, mais elle fonctionne… Nous l’avons encore mis au travail cet été.
                                  Dans ce type de démocratie, les enfants ne décident pas de tout, mais de tout ce qui les intéresse et qu’il souhaite mettre en réflexion et décision collective, ils sont décideur de ce dont on parle collectivement pas du reste… L’adulte reste… le positionnement asymétrique existe…

                                  Favoriser la participation des enfants c’est de leur permettre d’être le plus libre possible de leurs actes, mouvements et de leur parole en acm.

                                  On est libre que si on est en capacité de décider… le reste n’est que blabla… La participation est un pis à lait, une manière de ne pas aller au bout de la logique et donc de garder son pouvoir… Elle est un outil instrumental pour garantir son pouvoir. Parler de participation, c’est refuser de parler de décision, de pouvoir d’agir…

                                  Il faut refaire le monde avec les enfants et les animateurs car cela devrait être à L’adulte d’adapter son fonctionnement a l’enfant et non à l’enfant de s’adapter à l’organisation trop souvent imposée par l’adulte.
                                  Il n’est pas question de laisser la liberté de l’enfant de vivre Ludou mais bien qu’il puisse vivre le plus librement possible son temps de loisir en liberté.

                                  Là on pourrait se retrouver, mais reste la question du comment faire. Et de refuser la fin de ta phrase, vivre le plus librement possible son temps de loisir. Le loisir est liberté par définition, sinon il n’est plus loisir… Et pourquoi encore réduire la liberté de l’enfant… C’est collectivement avec les enfants et les adultes que chacun peut accepter de réduire SA liberté pour permettre de construire NOTRE liberté… Mettre l’adulte là dedans revient à reprendre les vieux réflex du dictateur qui sommeille en nous, de reprendre la posture de l’expert qui sait ce qui est pour les enfants…

                                  Jusqu’ici je n’ai pas eu la chance de finaliser complètement ma démarche sur mes séjours mais j’y compte bien m’y rapprocher un jour.

                                  Mais écris-là ta démarche, raconte-nous ce que tu fais dans son imperfection, dans ses ratés, dans ses réussites, dans ses questionnements… Raconte… Je suis le premier à raconter des choses imparfaites et incomplètes, je suis le premier à confronter des trucs inachevés, mais c’est tellement mieux après pour discuter, pour se clarifier soi-même… Rien que te répondre permet de clarifier ma propre pensée et de mettre en débat que que j’imagine comme juste… Raconte, raconte, raconte, écris ta démarche concrète…

                                  #58950
                                  ludou
                                    @ludou

                                    Salut coloandco,

                                    coloandco a écrit :
                                    Ludou, Je ne confond rien du tout, être un enfant ou être un adulte est un statut que l’on nous précrit. Un enfant et un adulte peuvent être égaux selon moi dans le jeu, même si certains diront qu’il y a asymétrie et donc inégalité, mais pas dans leur rôle celui d’animateur pour l’un et participant pour l’autre.

                                    je n’ai sans doute pas été assez précis. Quand je dis que tu confonds le statut et le pouvoir, c’est justement pour que tu oublies cette histoire de statut (anim/enfant) 2 minutes. Juste pour comprendre qu’il est possible d’avoir un fonctionnement où la prise de décision n’est pas fonction de l’âge ni du statut de chacun.
                                    Ce qui n’enlève rien au fait qu’un animateur est un adulte qui s’occupe des enfants et qu’il doit veiller sur eux. Ce n’est juste pas du même ordre.

                                    La démocratie en acm serait que son fonctionnement et son organisation soit établi des enfants, par les enfants, pour les enfants. Il y a pas de place pour les adultes. Quand des enfants décideront d’être organisateurs de séjour alors oui on aura la démocratie en acm sinon cela reste une utopie.

                                    oula, tu as de la fièvre ? 😆

                                    Quant à la place de l’adulte, n’en déplaise à certains, elle est importante. C’est un travers trop répandu que de passer d’un extrême (l’adulte a tout pouvoir) à l’autre (l’adulte n’existe plus). Qui plus est, ça relève d’une conception de l’enfance comme un temps et un monde à part, sans lien avec l’âge adulte. Et là, peu importe que l’on considère l’enfant comme un adulte en devenir ou bien simplement un enfant-être humain, je dis juste que les enfants et les adultes vivent ensemble, sur un séjour, dans un centre de loisir ou dans la vie de tous les jours.

                                    Favoriser la participation des enfants c’est de leur permettre d’être le plus libre possible de leurs actes, mouvements et de leur parole en acm.

                                    “le plus libre possible” = pas totalement. Pourquoi ? C’est quoi les limites ? Par qui sont-elles décidées ? Appliquées ?

                                    Il faut refaire le monde avec les enfants et les animateurs car cela devrait être à L’adulte d’adapter son fonctionnement a l’enfant et non à l’enfant de s’adapter à l’organisation trop souvent imposée par l’adulte.

                                    encore une belle phrase… mais où veux-tu en venir ?

                                    Il n’est pas question de laisser la liberté de l’enfant de vivre Ludou mais bien qu’il puisse vivre le plus librement possible son temps de loisir en liberté.

                                    Jusqu’ici je n’ai pas eu la chance de finaliser complètement ma démarche sur mes séjours mais j’y compte bien m’y rapprocher un jour.

                                    ah, on y arrive !
                                    c’est pour ça qu’on discute, parce que moi j’ai envie de savoir comment tu fais.
                                    Donc : quelle est ta démarche ? (même si tu ne l’as pas “finalisée”)
                                    qu’as-tu réussi à mettre en place ?

                                    On est pas là pour dire “bouh, il fait ça, c’est nul”, alors lâche-toi, n’aies pas peur de tes contradictions, on en est tous bourrés !

                                    #58953
                                    crevette76
                                    Administrateur
                                      @crevette76

                                      Comment ?

                                      Et dans ce que tu as mis en place, qu’est-ce qui te semblait judicieux ou bien à modifier ?

                                      #58954
                                      Hervé MORICE
                                        @herve-morice

                                        Ludou, Je ne confond rien du tout, être un enfant ou être un adulte est un statut que l’on nous précrit. Un enfant et un adulte peuvent être égaux selon moi dans le jeu, même si certains diront qu’il y a asymétrie et donc inégalité, mais pas dans leur rôle celui d’animateur pour l’un et participant pour l’autre.

                                        La démocratie en acm serait que son fonctionnement et son organisation soit établi des enfants, par les enfants, pour les enfants. Il y a pas de place pour les adultes. Quand des enfants décideront d’être organisateurs de séjour alors oui on aura la démocratie en acm sinon cela reste une utopie.

                                        Favoriser la participation des enfants c’est de leur permettre d’être le plus libre possible de leurs actes, mouvements et de leur parole en acm.

                                        Il faut refaire le monde avec les enfants et les animateurs car cela devrait être à L’adulte d’adapter son fonctionnement a l’enfant et non à l’enfant de s’adapter à l’organisation trop souvent imposée par l’adulte.

                                        Il n’est pas question de laisser la liberté de l’enfant de vivre Ludou mais bien qu’il puisse vivre le plus librement possible son temps de loisir en liberté.

                                        Jusqu’ici je n’ai pas eu la chance de finaliser complètement ma démarche sur mes séjours mais j’y compte bien m’y rapprocher un jour.

                                        #58963
                                        eugene
                                          @eugene-2

                                          La pédagogie de la relation […] c’est avant tout un état d’esprit qui se concrétise par la mise en place d’un espace de liberté pour l’enfant dans un climat de confiance entre l’adulte et l’enfant.

                                          qui ne peut pas être ok avec cette phrase mais une fois que cette dernière a été citée concrétement que fait on pour que l’enfant soit acteurs de ces loisirs quelque soit son age ??????????
                                          Doit on faire un constat de ce qui se fait actuellement ?
                                          doit on faire des projets ????
                                          Doit on refaire le monde et donner le pouvoir aux enfants ?,,,,;
                                          Qui doit prendre les directives ????
                                          Que doit faire l’adulte?
                                          Faut -il avoir des connaissances pour réaliser et mener des actions ?????

                                          Voila des questions car le but de la question sur la participation des enfants est peut on faire autrement ????? et COMMENT ?????

                                          #58972
                                          ludou
                                            @ludou

                                            coloandco a écrit :

                                            Il n’y pas de démocratie possible en acm puisque l’égalité entre tous ses membres n’existe pas. Pour ce faire, il faut que tout le monde ait le même statut. Or ce n’est pas le cas entre un enfant et un adulte. Il n’auront jamais le même statut puisque l’un anime et que l’autre est animé.

                                            c’est tout à fait vrai. De même, un enfant choisi rarement de lui-même de participer à un ACM (accueil de loisir ou colo), si ce n’est pour retrouver des amis, vivre certains moments. A partir de là, se pose la question de ce qu’on propose.

                                            Tu confonds l’égalité de statut (animateur, enfant, directeur) et l’égalité face au pouvoir de décider de ses loisirs. Comme un enfant ne peut décider d’être majeur et responsable (de même, un adulte ne peut décider d’être irresponsable), il devrait être conditionné à ce que l’adulte veut pour lui en permanence ? Je sais que ce n’est pas ce que tu penses…

                                            La démocratie, ce n’est pas une égalité entre les personnes, c’est un accès au pouvoir de décision qui soit le même pour chacun, qu’il soit grand, petit, brun, chauve, animateur ou enfant. Ce pouvoir de décision appartient au collectif, car individuellement, il n’y a pas de liberté totale en démocratie. C’est ce qu’on appelle la Loi, le règlement. En dictature éducative, on a ce qu’on appelle les règles de vie, avec parfois une tromperie grotesque qui consiste à faire croire aux enfants qu’ils vont pouvoir élaborer ces règles de vie eux-même, alors qu’en réalité, ils ne font que régurgiter les règles inventées par les adultes (à l’école, dans les colos ou centres précédents…).

                                            Permettre à l’enfant de construire quoi ? Avant que l’enfant soit en mesure de construire il faut bien que tu lui laisses la place de le faire donc que tu lui donnes une certaine marge de potentialité créatrice.

                                            Une “certaine marge de potentialité créatrice”… ? Est-ce que tu veux dire par là lui laisser la liberté de vivre ?
                                            L’enfant construit ce qu’il veut : sa personnalité, ses relations, son avenir, ses drames, ses jeux, ses rêveries, sa petite tyrannie…

                                            L’expression de cette créativité par ton accord ou non fait que tu lui permet ou non qu’il l’exprime donc tu agis bien un contrôle sur l’enfant en t’en qu’adulte. Pour qu’il en soit autrement, comme le prône Moilapa, il faut faire disparaître la présence de l’adulte du temps de loisir de l’enfant sans quoi l’adulte essaiera toujours de le contrôler afin selon lui de veiller à sa sécurité : celle de l’enfant mais aussi la sienne en t’en qu’animateur responsable d’enfants.

                                            Admettons… comment fais-tu toi sur tes centres (à force de répéter la question, peut-être y répondras-tu) ?

                                            La pédagogie de la relation […] c’est avant tout un état d’esprit qui se concrétise par la mise en place d’un espace de liberté pour l’enfant dans un climat de confiance entre l’adulte et l’enfant.

                                            même question.

                                          20 sujets de 21 à 40 (sur un total de 60)
                                          • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
                                          2
                                          0
                                          color
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          https://archive.planetanim.fr/
                                          #febf42
                                          style1
                                          paged
                                          Chargement en cours
                                          #
                                          on
                                          none
                                          loading
                                          #
                                          Trier la galerie
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          on
                                          yes
                                          yes
                                          off
                                          off
                                          off