je ne reproche rien a mes jeunes, ma question de base était surtout tournée du côté des institutions.
est ce notre role d’accueillir des jeunes de 18 ans et plus pour qu’ils viennent juste glander
C’est pourtant ce que tu fais : en parlant de “glandage”.
Et dans la phrase suivante, tu te demandes comment te débarasser de ce problème :
est ce qu’a leur âge ils ne devraient pas se débrouiller par eux mêmes pour leurs activités? d’autant qu’ils constituent la majeure partie de notre public et qu’ils intimident tellement les plus jeunes que ces plus jeunes ne viennent pas?
sous entendu, voilà mon problème : ces jeunes adultes plus difficiles à gouverner que des plus jeunes (et l’idée sans doute qu’il serait plus facile d’apporter la bonne parole de ces “temps enrichissants” à des gamins plus petits)
je ne critique pas tant les jeunes, qui de toute façon viennent nous voir tant que le local est ouvert; je critique plutot ma hiérarchie qui ne remets rien en question, mais qui nous oblige à faire du chiffre, et à faire des activités d’implications des jeunes, même si ces mêmes jeunes ne sont pas intéressés par ces activités.
Sauf qu’au lieu de faire ton travail d’animateur en remettant en cause les logiques de cette hiérarchie et en en proposant d’autres, tu te fixes sur ces jeunes. Ce sont eux le problème et non les logiques de tes supérieurs que tu ne remets en cause qu’ici…
pour ce qui est de l’activité de consommation, il y a une question de “bien” et de “mal” dans le sens ou, quand ils font des sorties (bowling, ciné…) ils ne s’impliquent pas dans la vie du local, ils ne construisent rien
Encore une fois (et tu n’arrives pas à sortir de ces logiques) : bien entendu qu’ils construisent quelque chose : ils construisent du temps ensemble ! Du relationnel !!! C’est la seule chose qui ait de la valeur ici !! C’est le reste, tout le reste, qui est consommation !!!!!
C’est ça que tu définies comme “mal” !!!
ce qui, a terme, va mener a la fermeture de ce type de structure…
Ca, c’est du vent : il faut s’en référer aux vraies raisons qui poussent à financer ces lieux pour ados : minimiser le problème !!! Les fixer quelque part !
D’où ce prétexte à créer de la consommation !
Dans ta logique, le lien sociale ne suffit plus ! Il faut qu’il y ait production d’autre chose ! Une production quantifiable ! C’est toi même qui revendique cette consommation ! C’est toi qui est dans cette logique productive ! Et pas eux (ces ados qui ne “produisent rien” que du vivre ensemble !!!)
Tu voudrais rentabiliser ce qui de ton point de vue ne l’est pas : de la perte du temps que ce vivre ensemble ! : ils ne s’impliquent pas dans la vie du local, ils ne construisent rien
!!!!
Et non pas dans un soucis d’une logique politique, phylosophique, d’iéologie, d’une question de sens, mais par crainte de tes supérieurs hiérarchiques !!!
Tu veux rendre ces jeunes productifs !!!!! Pour pouvoir justifier l’argent dépensé !!!!
C’est bien toi qui est empêtré dans ces logiques de consommation, de production : tu es l’employé-producteur qui fait par soucis de ses chefs, qui veut produire coûte que coûte juste pour répondre à ce que tu estimes être la commande ici… t même si cétait la commande avouable (et non réelle) : est-ce que ton travail cela serait ça : produire ??? Penser rentabilité ?
Voilà pourquoi au début je déisais que ces réflexions dans le métier doivent d’abord amener à une réflexion sur soi, sur son propre rapport ici avec cette logique productiviste…
et “vivre c’est consommer” je ne suis pas vraiment d’accord avec ça
Aujourd’hui, vivre c’est consommer : ne pas consommer c’est mourrir… c’est aussi con que ça… Qui dans notre société aujourd’hui peut se prétendre auto-suffisant ?
Le type qui ne mangerait que le fruit de son jardin, de son élevage, produirait son ellectricité… mais ne doit-il pas payer ses terres ? Sa présence sur Terre ???? consommer !!!!
Aujourd’hui, tu ne consommes pas : tu meurs : tu ne manges pas, tu ne bois pas, tu ne peux t’abriter…
On est plus dans un système de solidarité où c’est le groupe qui produit de la sécurité, la possibilité de vivre… On est dans une société de consommation : tu ne consommes pas, tu meurs…
“du coup les parents les pensent sous notre responsabilité alors qu’on ne sait pas nous meme ou ils sont. d’ou ma question. est ce que ce n’est pas inciter les jeunes a sortir que d’ouvrir aussi tard, est ce que les locaux ne deviennet pas une bonne excuse?”
Si tu es en contact avec les parents, si ils ont des doutes, ils peuvent appeler ? Savoir si le jeune est venu au local ce soir là ?
Une randonné n’est pas une activité de consommation, un bowling est une activité de consommation ? Est ce que j’ai bien compris le sens du terme “activité de consomation” Stephaniem ?
Dossier d’étude N°113, 2009 – Évaluation des politiques de l’enfance et de la jeunesse des Caf.
Jeunesse : vers l’action collective et la vie future
Les 15 ans et plus marquent les transitions vers la jeunesse. Les études montrent les difficultés pour les jeunes de s’impliquer dans une démarche participative. Ils sont pourtant prêts à s’investir. Aussi une démarche telle que « Les jeunes à l’écoute des jeunes » leur permet-elle de prendre des initiatives et d’être autonomes. De même, l’expérience d’une animation de bas d’immeuble prend en compte les contributions des jeunes en « coup de main » ou prêt de matériel. Ces apports permettent d’accéder – gratuitement – à des ateliers ou à des événements et entraînent implication des jeunes, intérêt de leurs parents et du voisinage.
Vers 16/18 ans et plus, les jeunes s’investissent, demandent des contacts, du lien. Plusieurs études soulignent le souhait de rencontre avec les adultes : ils attendent écoute et échanges, plébiscitent la famille, sont attachés à la vie familiale et intergénérationnelle. Ils demandent des sorties extérieures, mais manquent de moyens de locomotion. Ils dynamisent, expérimentent, innovent, mobilisent l’attention des élus, des associations, des transporteurs, des aménageurs de l’espace. Ils sont « actifs », bougent, sortent, créent des contacts, cherchent la confrontation, les relations, l’échange. Ils sont des liens, contribuent à diffuser la connaissance. Ils ont le souci de l’économie et de l’écologie.
Peut être que ça te donnera des pistes…
Salut steph,
je débarque un peu à chaud…
stephaniem a écrit :
les projets à long terme (oui le mot projet fait peur) ne les bottent pas trop. pour la plupart ils sont la pour se poser, entre les cours et les sorties. on peut leur demander des services ponctuellement (aller faire les courses pour le local, nous aider à installer un stand pour le forum jeunes…) mais leur implication est difficile sur le long terme.
est-ce que dans ta vie personnelle à toi, tu serais impliqué(e) si les “projets à long-terme” et les activités ne venaient pas de toi mais de quelqu’un d’autre, ton chef, un inconnu dans la rue ou bien tes parents ? Le boulot de l’animateur n’est-il pas ici de permettre plus encore que de proposer ou amener des idées ?
la est la grande question…quand je demande a ma responsable pourquoi ouvrir tous les soirs jusqu’a cette heure la, elle me dit “on a toujours fait comme ça.”…no comment…pour avoir travaillé l’été dernier sur une structure voisine, les jeunes venaient tous les soirs, pour squatter tout simplement. bon, je sais que ce mot ne plait pas a tout le monde, mais clairement, ça leur permettait de se retrouver, et voila. on avait organisé des sorties et on les a quasiment toutes annulées parce que les jeunes préfèraient rester au local.
ça c’est plutôt chouette au final, non ? Les jeunes prennent en main “leur” local, et ne subissent pas la dictature activiste forcenée de l’adulte.
du coup, a la fin des deux mois ils étaient exécrables, ralaient qu’on en faisait jamais rien de bien dans ce local, et si on fermait une soirée, ils ralaient encore…bref du coup je pense que les habituer a ouvrir tous les soirs n’est pas une solution car le local jeune devient un dû plutot qu’un espace potentiel de loisirs et de rencontre, et qu’ils en oublient qu’ils peuvent faire des choses par eux mêmes, sans forcément venir tout le temps au local.
l’animateur a aussi pour rôle de leur rappeler leurs responsabilités. Ils ont pris en main le lieu, puis ils sont devenus exécrables, pourquoi à ton avis ?
pour ce qui est de l’activité de consommation, il y a une question de “bien” et de “mal” dans le sens ou, quand ils font des sorties (bowling, ciné…) ils ne s’impliquent pas dans la vie du local, ils ne construisent rien .
et s’ils n’avaient rien à construire ? Ou plutôt, si l’adulte que tu es n’attendais rien de leur part ? N’as-tu pas l’impression quelques fois d’être dans la peau du contremaître qui vérifie la productivité de “ses” ouvriers ?
Mais les jeunes ne doivent rien aux adultes.
oui nous sommes tous consommateurs, mais ce qui est demandé aux animateurs jeunes, c’est du résultat…donc, pouvoir prouver de l’implication des jeunes. et si ils ne s’inscrivent que sur des sorties qui ne leurs demandent pas d’implication, nous on ne peut rien prouver, ce qui, a terme, va mener a la fermeture de ce type de structure…
qui impose ça ? Peut-être que votre rôle est de faire comprendre aux “décideurs” que l’évaluation d’un accueil comme celui-ci ne passe pas par ces critères stériles et, pour le coup, contre-productifs. Cette pression permanente de la “rentabilité” (il faut que les jeunes se bougent le cul, qu’ils se construisent un avenir…) est néfaste et nauséabonde pour tout le monde, jeunes et animateurs…
et “vivre c’est consommer” je ne suis pas vraiment d’accord avec ça. le role de l’animateur est aussi de montrer aux jeunes qu’il y a autre chose que le tout consommation. on est la pour leur montrer qu’ils peuvent faire des choses de leurs dix doigts plutot que de rester planter a gober du film, du bowling, de la fringue, de la télé…
hey, le bowling utilise déjà 5 doigts, la télécommande de la TV au moins 2 (le pouce et l’index), les fringues sans doute pas mal aussi… on arrive vite à 10 doigts, non ?
Le jour où on sort du “je voudrais ça pour eux”, bah on se sent beaucoup plus libre, et eux aussi. C’est à ce moment-là que commence la relation saine.
quand a mes jeunes, oui, quand je quitte le boulot je ne me soucie pas de savoir ce qu’ils font. ma réflexion a ce sujet était sur le fait qu’ils prétextent à leurs parents qu’ils viennent au local (quand on est ouvert tard le soir) mais qu’ils en profitent pour ne pas venir et faire des conneries en douce. du coup les parents les pensent sous notre responsabilité alors qu’on ne sait pas nous meme ou ils sont. d’ou ma question. est ce que ce n’est pas inciter les jeunes a sortir que d’ouvrir aussi tard, est ce que les locaux ne deviennent pas une bonne excuse ?
oui, c’est carrément une super excuse ! J’aurais bien aimé avoir la même à 14 ans…
Tu as peur pour leur sécurité ? Pourquoi ne pas en parler avec eux ? Peut-être qu’ils te rassureront, peut-être que tu leur feras prendre conscience de certains risques… ça marche dans les deux sens : jeune adulte, adulte jeune
Bon courage steph 😉
Bonjour Flash Gordon, et merci de ta réponse!
je me sens beaucoup moins seule tout à coup!
pour répondre à tes questions, oui, les plus vieux sont des jeunes qui viennent au local depuis leur 12-13 ans et ont grandi avec le local, malgré les changement d’organisation, de lieu, d’animateurs, ils y sont bien accrochés!!!et, je ne les connais pas si bien, car je ne travaille avec eux que depuis janvier…avec un collègue embauché sur place depuis deux ans, qui du coup, les connait un peu mieux…
il est difficile de les impliquer car ils ne viennet pas pour faire des choses, justement, les projets à long terme (oui le mot projet fait peur) ne les bottent pas trop. pour la plupart ils sont la pour se poser, entre les cours et les sorties. on peut leur demander des services ponctuellement (aller faire les courses pour le local, nous aider à installer un stand pour le forum jeunes…) mais leur implication est difficile sur le long terme.
le fait est que je prends mes marques avec ce public que je connnais mal (j’ai beaucoup travaillé avec des préados avant), et que je cherche des idéees de projets qui pourraient les interresser, mais qui n’ont pas encore été mis en place. comme tu le dis si bien, il faut se poser, expérimenter, et voir ce qu’il se passe…
D’ailleurs, quel est le but d’ouvrir tous les jorus à cette heure? viennent ils ? sont ils nombreux ?en ont ils besoin? que font ils ? ….
la est la grande question…quand je demande a ma responsable pourquoi ouvrir tous les soirs jusqu’a cette heure la, elle me dit “on a toujours fait comme ça.”…no comment…pour avoir travaillé l’été dernier sur une structure voisine, les jeunes venaient tous les soirs, pour squatter tout simplement. bon, je sais que ce mot ne plait pas a tout le monde, mais clairement, ça leur permettait de se retrouver, et voila. on avait organisé des sorties et on les a quasiment toutes annulées parce que les jeunes préfèraient rester au local.
du coup, a la fin des deux mois ils étaient exécrables, ralaient qu’on en faisait jamais rien de bien dans ce local, et si on fermait une soirée, ils ralaient encore…bref du coup je pense que les habituer a ouvrir tous les soirs n’est pas une solution car le local jeune devient un dû plutot qu’un espace potentiel de loisirs et de rencontre, et qu’ils en oublient qu’ils peuvent faire des choses par eux mêmes, sans forcément venir tout le temps au local.
merci de ta contribution et de me permettre de me sentir moins seule!!!
maintenant, je m’attaque au long mail de moilapa…
merci aussi de ta contribution et pour ta petite psychanalyse express de mon travail…mais au final je ne vois pas bien quoi te répondre. pour ce qui est de l’activité de consommation, il y a une question de “bien” et de “mal” dans le sens ou, quand ils font des sorties (bowling, ciné…) ils ne s’impliquent pas dans la vie du local, ils ne construisent rien . oui nous sommes tous consommateurs, mais ce qui est demandé aux animateurs jeunes, c’est du résultat…donc, pouvoir prouver de l’implication des jeunes. et si ils ne s’inscrivent que sur des sorties qui ne leurs demandent pas d’implication, nous on ne peut rien prouver, ce qui, a terme, va mener a la fermeture de ce type de structure…et “vivre c’est consommer” je ne suis pas vraiment d’accord avec ça. le role de l’animateur est aussi de montrer aux jeunes qu’il y a autre chose que le tout consommation. on est la pour leur montrer qu’ils peuvent faire des choses de leurs dix doigts plutot que de rester planter a gober du film, du bowling, de la fringue, de la télé…
quand a mes jeunes, oui, quand je quitte le boulot je ne me soucie pas de savoir ce qu’ils font. ma réflexion a ce sujet était sur le fait qu’ils prétextent à leurs parents qu’ils viennent au local (quand on est ouvert tard le soir) mais qu’ils en profitent pour ne pas venir et faire des conneries en douce. du coup les parents les pensent sous notre responsabilité alors qu’on ne sait pas nous meme ou ils sont. d’ou ma question. est ce que ce n’est pas inciter les jeunes a sortir que d’ouvrir aussi tard, est ce que les locaux ne deviennet pas une bonne excuse?
je comprends quand je te lis qu’il faut que je sois plus claire avec moi meme (mon équipe aussi d’ailleurs) sur les tenant et les aboutissants de notre présence aupres des jeunes, que l’on remette en question les pourquoi de notre pratique. vaste programme quand on a une repsonsable qui elle meme ne se pose pas ces questions…
pour moi il y a du relationnel partout, et ce n’est pas le fait de payer qui est négatif, c’est le fait de proposer ce genre d’activités, tout le temps, et de n’avoir des jeunes inscrits que sur ces moments là. le reste du temps, ils préfèrent soit rester chez eux a jouer à la playstation, soit trainer au local et ne “rien faire”.
La question serait donc celle de la “prise en main” de leur propres loisirs par ces jeunes… et bien fait que ces “animations de consommation” deviennent des projets : oui pour le booling, mais à vous de vous organiser pour…
Sinon, il y a toujours cette idée qu’il faudrait que l’anim’ soit, si ce n’est au centre, “dans” le loisir de ces jeunes. Et que ce loisir soit “rentable” : d’où l’idée que ces activités de “consommation” comme le booling ne seraient pas “top”, que le seul glandage ne pourrait suffire à justifier l’existence d’un lieu et du salarié qui s’en occupe…
Il est super difficile de les impliquer dans quelquechose
Pas d’accord : le glandage (soit le désir du vivre ensemble, du partage : que pourrait-il y avoir “au dessus” ???) est une implication. Aurpès des autres, dans les lieux (sinon, ils peuvent très bien aller sous un abri-bus)
il y a une part d’enfance encore chez ces jeunes : à ces âges (autre époque ?) je ne connais aucune des personnes que je cotoyais imaginer aller dans ce type de lieu !
La réussite de ce type de lieu, C’EST la présence des jeunes ! Quoi qu’ils y fassent !
La question : c’est celle des animateurs de ces lieux qui ont l’impression de ne “servir à rien”, puisque ces jeunes n’ont pas besoin d’eux !!!! autre que par leur présence qui permet l’existence des lieux.
Question d’égo en fait.
je ne reproche rien a mes jeunes, ma question de base était surtout tournée du côté des institutions.
Qu’attendent les financeurs de ce type de lieux !!! De la même façon quand ils fiancent des “animateurs de rue” ???
Si ce n’est un contrôle de ces “jeunes” ??? Un “ancrage” ?
est ce notre role d’accueillir des jeunes de 18 ans et plus pour qu’ils viennent juste glander
tu vois que tu n’as toujours pas répondu à cette question, puisque après avoir dit “accepter” l’idée, tu y reviens !
encore une fois ici, ce n’est pas question de ces jeunes, mais de toi ! De ton égo ! De ce que tu “ne sers à rien” puisqu’ils vivent très bien leur vie sans toi !!!
ma question était aussi dans ce sens, par rapport a nos horaires de travail: fermer le local a 23h tous les soirs pendant les vacances, n’est-ce pas inciter les jeunes a sortir, voire a faire n’importe quoi quand ils disent être avec nous et qu’en fait ils ne le sont pas?
non mais quel rapport !!! Tu prétends être responsable de ces jeunes ??? quand ils ne sont pas avec toi ????
sans doute alors qu’il faudrait que tu essais de redéfinir ce qu’est ton boulot, ton rôle, ta place…
Quand je pards du boulot, les enfants n’existent plus…
je ne critique pas tant les jeunes, qui de toute façon viennent nous voir tant que le local est ouvert; je critique plutot ma hiérarchie qui ne remets rien en question, mais qui nous oblige à faire du chiffre, et à faire des activités d’implications des jeunes, même si ces mêmes jeunes ne sont pas intéressés par ces activités.
Mais évidemment ! ils ont le cul entre deux chaises : répondre à la demande des financeurs de “pacifier” ces jeunes sauvages, et prétendre comme toi faire du “bénéfice culturo-sociale” quand le jeune n’en a pas besoin, n’en veut pas : soit dit : imposer à ces jeunes une autre vision du rapport aux autres !!!!!
Mais… n’as-tu pas été jeune ???
car moi je ne l’ai pas (plus) vraiment et mes collègues non plus.
il y a derrrière cette question d’égo la croyance de pouvoir “changer les autres”, ni plus ni moins. De pouvoir leur “apporter queque chose”, même quand ils n’ont rien demandé, que juste qu’on leur foute la paix.
Ce qu’ils veulent c’est de “l’animation consommable” ? Et bien tant mieux qu’ils veulent des choses ! Qu’ils soient juste présents ! Mais quelle confiance c’est là !
Ca me semble juste imaginable pour le jeune de 18 ans que j’étais que de me retrouver dans ce type d’accueil !
Leur seule présence est le but atteint (voulu de ceux qui fianances) : que demander de plus ????
Moi je ne demande qu’à être payé pour aller au booling, au cinéma, ou je ne sais quoi… Ou est le problème ?
Encore une fois : on parle de quoi ? De loisirs (derrière l’idée de contrôler ces jeunes) ? Du loisir de qui ???
Sinon, sur ce concept mystérieux “d’activité de consommation” que je n’ai toujours pas compris…
Aujourd’hui, vivre c’est consommer. Ou plus précisément : être vivant c’est consommer.
Dans ce “tout consommation”, nous sommes tous consommateurs. Et prescripteurs (c’est facile à comprendre avec la cigarette, qui ne répond à aucun besoin, sauf celui de faire comme les autres, de pouvoir paraître, alors même que le “plaisir” de la cigarette ne vient qu’avec le temps, qu’au départ c’est même déplaisant, ou celui du téléphone portable, dont un pays de mongoliens a interdit la vente de téléphone portable-jouets au lieu d’interdire les téléphone portables !!!)
Notamment de loisirs. Quand alors un animateur parle des loisirs des jeunes (ou enfants) et détermine d’une façon ou d’une autre ce qui serait “bien” et ce qui ne le serait pas (parce que dans ce concpet flou “d’animation de consommation, il y a bien évidemment l’idée que ces activités seraient “moins bien” que d’autres activités qu’il reste à définir) il ne peut s’extraire à la réflexion : à son propre rapport à ces “loisirs de consommation” ici.
On ne peut “moralement” prétendre interdire ou limiter aux autres ce que l’on se permet soi. Sur quelle “bonne raison” ? Le “bien” des enfants ???
Si l’on peut admettre cette logique pour l’alccol ou la cigarette, dans une idée de protection des enfants… qu’en est-il quand on parle de consommation de loisirs ? quel est le sens ? Demander à ces enfants d’être plus “concernés” que soit sur la “morale” de cette société du “je consomme donc je suis” ? Comme on leur demanderait d’être plus responsable vis à vis de la nature et de l’environnement que nous ? avec l’idée que pour nous “cela serait trop tard” ?
Quelles sont les logiques ici ??? Ces discours vis à vis de ces “activités de consommation” ???
Et ensuite vient la question, lourde question, de la légimité…
Je m’excuse, Stephaniem, de ne pas vraiment aller dans le sens de la discussion telle que tu l’as posée, mais ici, sur un forum d’animateurs, c’est plus les questions qui se posent dans ces idées “répandues” non explicitées, qui m’intéressent…
bonjour,
eh bien ton questionnement me fait écho. Effectivement, j’ai été animateur jeunesse durant plus de 10 ans dans différentes structures. Je comprends donc “ta lassitude” et le fait de penser que tu n’es qu’une “gardienne” d’un local. Je me suis parfois poser ces questions.
Cependant, je peux apporter des éléments de réflexions concernant le public et les activités.
Je suis étonné que tu aies des jeunes entre 18/20 ans. Sont ils présents depuis qu’ils sont en âge de venir ? Si oui, tu les connais et réciproquement .. donc, il y a normalement une relation de confiance. Alors, fonce !! .. en effet, grâce à cet esprit partagé tu peux leur parler de “projet”.. terme qu’ils ne maîtrisent pas donc à toi de trouver un autre mot. Pour ma part, j’ai pu avec des différents groupes de jeunes les investir dans un projet de “voyage” avec une implication de A à X (je mets X car après le séjour, il fut difficile de les ré-impliquer ) de tous les jeunes volontaires (ils ont construit LEURS vacances et je n’étais là que dans l’accompagnement et la garantie du projet). Avec mes collègues du territoire, nous avons aussi lancé un projet “vidéo” suite à des analyses sur le quotidien des jeunes.. différentes actions ont lieu avec la création de courts métrage, une soirée de cinéma en plein air… et l’année suivante, un groupe avait commencé sur l’écriture d’un scénario.. Evidemment, je ne rentre pas des les détails mais cela suppose une mobilisation des acteurs locaux, les bénévoles, les familles, etc…..
Aussi, faut il prendre le temps de se poser, de se permettre d’expérimenter, et donc d’évaluer chaque action.
Concernant tes horaires, dans ma région, il est rare de voir des accueils jeunesses ouvrir tous les jours jusqu’à 23 heures durant les vacances. Cela se pratique mais dans un but bien précis… D’ailleurs, quel est le but d’ouvrir tous les jorus à cette heure? viennent ils ? sont ils nombreux ?en ont ils besoin? que font ils ? ….
Voilà ma petite contribution à ta situation et surtout, il y a des phases où on se demande parfois à quoi on sert .. tu n’es pas la seule !!!!!
Pardon Bou de t’avoir pris pour un Xoops…
ton premier mail m’a un peu retournée, parce qu’il est plein de sagesse. tu as un recul sur ta pratique que peu de personne ont. Et aussi parce que tu as une foi en tes jeunes qui semble inébranlable et je trouve ça beau. non je ne suis pas en train de te faire une déclaration d’amour je trouve ça juste chouette d’avoir des animateurs jeunes qui ont la foi. car moi je ne l’ai pas (plus) vraiment et mes collègues non plus.
Bref, tu as une façon de voir ce métier que je n’avais pas envisagée et je trouve ça chouette de pouvoir en parler.
quand tu dis que tu es animateur “d’espace jeunes” par exemple et que tu es plus une “caution”, ça me fait réfléchir. c’est clair que les locaux jeunes sont un vrai espace de liberté pour les jeunes, ils peuvent tester plein de choses, discuter de choses qu’ils n’abordent pas a la maison, se sentir écoutés quand ils parlent de sujets importants…pour ma part j’essaye d’être une oreille toujours attentive a mes jeunes, ils savent qu’ils peuvent se confier à moi, me demander conseil…c’est plus comme ça que j’envisage mon travail avec eux. j’essaye de pousser mes plus vieux à chercher un boulot, je les aide pour les CV, lettre de motiv, recherches d’annonce…les plus jeunes ont tendance avenir pour jouer, a discuter un peu, se défouler, se tester aussi…dans l’ensemble ils viennent tous au local parce que c’est une bonne alternative à la maison. ils savent qu’ils y sont en sécurité, mais qu’ils peuvent y faire des trucs qu’on ne fait pas a la maison (comme parler cul, dire des gros mots, mais aussi se retrouver tous ensemble). c’est la part de mon travail qui me motive le plus, savoir que oui, parfois je sers a quelquechose pour mes jeunes. je sais que cette notion te dérange, mais moi, j’ai besoin de savoir que ce que je fais est utile.
malheureusement ce n’est que la partie immergée de l’iceberg, et donc, celle qu’on voit le moins… et comme ma structure dépend d’un CIAS, on doit donc répondre aux politiques des élus. on a des comptes a rendre a la coordinatrice jeunesse, au responsable du CIAS, aux élus…on doit “faire du chiffre” sous peine de voir notre structure fermer, on doit faire du projet a la pelle, sous peine de se faire taxer d’incompétent et de glandeur (“tous les mêmes les anim jeunes” ). Bref, on est pas vraiment libres en tant qu’animateur de pouvoir instaurer tout ce qu’on veut. Pire, on se fait juger par les autres animateurs si on fait des choses un peu trop différentes. tu ne rencontres pas ce genre de problèmes institutionnels?
en tout cas quand je te lis je pense a Franck Lepage
je voulais te demander quand même, combien d’heures tu fais par semaines, et sur quels horaires tu es présent dans ton local?
merci de m’aider à mener une vraie réflexion de fond sur l’action des anim jeunesse.
et merci m1n013 de ta reponse, qui du coup me donne aussi des pistes d’actions avec les jeunes; le problème est qu’on tourne beaucoup autour des mêmes sorties et que la nouveauté fait grand peur aux jeunes. j’aimerais les amener vers des activités de création pour qu’ils sortent de leur habituel télé-playstation et qu’ils trouvent un peu tous leurs compte au local dans les activités qu’on leur propose. je veux simplement leur montrer qu’il n’y a pas que la conso (bowling-ciné-babyfoot) dans la vie et qu’avec leurs dix doigts et un bout de cerveau, ils sont aussi capables de faire quelquechose…
Moilapa et Bourricot, je respecte votre positionnement et je partage vos opinions, mais pour peut être donner quelques pistes à Stephaniem voila se que je te propose :
Je ne connais pas du tout le territoire sur lequel tu agis, mais peut être que tu as un tissu associatif intéressant sur lequel tu peux t’appuyer ?
C’est à dire que tu peux chercher, des appels à projet, des chantiers jeune, ou autres.
Après la technique que j’utilise est simple, j’imprime les documents et en les laissants trainer dans leur salle, sur la table, j’attend qu’un jeune repère le document et le lise, j’attend ensuite qu’il me pose des questions et la j’enclenche la discussion.
Je te dis ça, car je fonctionne comme ça à l’heure actuelle, la différence et que j’anime un conseil municipal de jeune et les caractéristiques du publique sont complètement différentes.
Pour te donner des exemples de projet lancé sur ma Ville :
Le CG a lancé un concours de film, tourné avec des smartphones, le projet comprend deux sessions de formation avec des professionnelles de l’audio-visuel prise en charge par le CG,
ou sinon, une web télé associative à reçu un financement de l’Europe pour réaliser un plateau TV participatif sur la question de la citoyenneté et de la démocratie locale, le projet comprend 6 mois de formation à l’audio-visuel (tournage, montage, interview, animation de plateau).
Je comprend ce que tu veux dire quand tu parles d’activités de “consommation”, tu voudrais les amenais sur des activités de création ?
stephaniem a écrit :
merci de ton post, Xoops. et je t’avoue que je suis sur les fesses, je viens de me prendre une belle claque! tu viens de me donner une belle matière à réfléchir!!
mais je me demande, si parfois, toi, au milieu de tout ça tu n’as pas l’impression de ne servir a rien?
Moi c’est Bourricot et pas Xoops ! :titille:
Je ne pensais pas que ça serait si violent 😀 Loin de moi l’idée de te brutaliser. Ca serait intéressant de nous dire en quoi c’est si bouleversant. Quelles questions ça soulève? Quelles évidences seraient remises en question? C’est intéressant pour moi aussi, ma pratique me paraît évidente, mais faut continuer à se poser des questions….
Servir à rien? Ah si il y a plein de fois où je ne sers à rien. A tel point que je peux me permettre des fois de m’absenter en confiant l’espace à certains jeunes. Je ne m’absente pas pour glander, parce que l’asso à là besoin d’un coup de amin pour un autre groupe etc…
Mais on peut se dire aussi que je sers à beaucoup de choses. Et d’ailleurs, il faut prendre de la distance avec ce truc parce qu’en réalité on a un pouvoir énorme sur ce type de structure. Un pouvoir sur les gamins, un pouvoir sur les institutions par le biais de l’employeur et l chaîne derrière (mairie, etc…)
Je vois mon rôle comme animateur d’espace jeunes et non animateur jeunesse. Les jeunes n’ont pas besoin de moi. Je ne serais pas là, et je n’ai pas toujours été là, l’espace jeunes ne serait pas, et il n’a pas toujours été là, ils s’occuperaient autrement et n’en souffriraient pas. Les jeunes vivent sans adulte. Je ne peux apporter alors qu’une plus-value, un service, un mieux-être, des possibles. Le jugement venant du fait que c’est un accès libre total, les jeunes viennent et repartent tout à fait quand ils veulent. Que c’est un lieu concentrant aussi les passions individuelles mais aussi sociales, familiales. Avec des mères éplorées qui viennent parfois, des oncles venant régler des comptes. Vis à vis de moi, les jeunes n’attendent rien de spécial, je suis tantôt un compagnon de jeu, tantôt un compère de discussion, tantôt un “rempart” quand ça va trop loin. Mais rien n’est réglé ni défini à l’avance. Je ne leur apporte que ce que je suis.
J’ai un rôle de caution enfin. Pour les institutions, je suis la caution des jeunes. De cet endroit. Pour les jeunes, je suis la caution institutionnelle. Ce qui fait que l’on peut faire des choses à cet endroit précis parce que je suis cette caution et qu’ailleurs on ne peut pas faire dans notre système de valeurs. Et avec l’importance impérative d’assumer d’être cette caution. Assumer l’intégralité de ce qui se passe dans ce lieu auprès des institutions et inversement : oui ça parle mal, oui ça fume des clopes, oui ça parle cul. Je sers d’abord à ça. Dans notre société, notre système de valeurs, notre fonctionnement, nos repères, etc, je suis cet animateur qui peut permettre un espace de liberté plus ou moins grand, plus ou moins vaste, AUTORISE, CAUTIONNE, même SUPPORTE, INSTITUE. Ce qui fait que les jeunes en venant savent qu’ils pourront faire, être, grandir en sécurité.
Il n’y a pas de jugement, on peut régresser, crier, criser, dire n’importe quoi, Ecouter son animalité, se découvrir sans peur de reproches du système adulte qui demande sans cesse à grandir, à se justifier, à projeter, qui évalue, note et punie sans cesse.
Bonjour moilapa, merci pour cette grande réponse pleine de questions.
quand je parle d’activités de conso, je parle surtout de sorties: bowling, ciné…ou les jeunes ne viennent qu’en tant que consommateurs d’activité. et je les différencie des activités qui demandent une vraie implication du jeune, que ce soit une activité cuisine ou l’organisation d’un séjour autofinancé.
pour moi il y a du relationnel partout, et ce n’est pas le fait de payer qui est négatif, c’est le fait de proposer ce genre d’activités, tout le temps, et de n’avoir des jeunes inscrits que sur ces moments là. le reste du temps, ils préfèrent soit rester chez eux a jouer à la playstation, soit trainer au local et ne “rien faire”. Il est super difficile de les impliquer dans quelquechose, et quant on propose une activité qui sort de l’ordinaire (couture, fabrication de meubles en carton…) ils ne s’inscrivent pas et passent leur aprem a nous dire “on se fait chier ici”.et quand on leur demande ce qu’ils auraient envie de faire, ils n’ont pas d’idées.
et quand je dis qu’ils préfèrent “ne rien faire” au local, je sais qu’il y a toujours du relationnel et qu’ils ne font pas réellement rien, ils kiffent la vie avec leur pote au local, et je trouve ça bien.
je ne reproche rien a mes jeunes, ma question de base était surtout tournée du côté des institutions.
est ce notre role d’accueillir des jeunes de 18 ans et plus pour qu’ils viennent juste glander? est ce qu’a leur âge ils ne devraient pas se débrouiller par eux mêmes pour leurs activités? d’autant qu’ils constituent la majeure partie de notre public et qu’ils intimident tellement les plus jeunes que ces plus jeunes ne viennent pas?
ma question était aussi dans ce sens, par rapport a nos horaires de travail: fermer le local a 23h tous les soirs pendant les vacances, n’est-ce pas inciter les jeunes a sortir, voire a faire n’importe quoi quand ils disent être avec nous et qu’en fait ils ne le sont pas?
je ne critique pas tant les jeunes, qui de toute façon viennent nous voir tant que le local est ouvert; je critique plutot ma hiérarchie qui ne remets rien en question, mais qui nous oblige à faire du chiffre, et à faire des activités d’implications des jeunes, même si ces mêmes jeunes ne sont pas intéressés par ces activités.
je suis venue sur ce forum pour échanger sur ces questions là avec des animateurs jeunes, plus pour parler du fonctionnement interne que de l’accueil même des jeunes, parce qu’il est difficile de discuter de ces sujets avec mon équipe, et qu’on a besoin, quand meme, de faire évoluer les choses.
je suis très heureuse cependant d’avoir ces échanges avec vous qui nourrissent ma réflexion, et m’apporte des billes pour les échanges que je prévois avec mon équipe.
dans l’attente de vous lire…
Je vais donner un exemple très précis (parce que sans doute ma “démonstration” est incomplète)
Bon, je ne travaille pas avec des ados (‘peu pas les blairer) : un claé primaire. Je propose un atelier construction de jouets-téléphones portables.
Retour après avec l’équipe d’animation autour d’une table : et l’un de ces animateurs explique que “cela le gêne” que je mette en place une telle activité. Parce que “activité de consommation” (bon je passe vite sur le terme dont il est finallement incapable de définir ce qu’il veut dire, par exemple vis à vis du temps peinture où il a consommé de la peinture)
Je lui demande de sortir son téléphone portable de sa poche. Je le renvoie donc à lui dans le questionnement qu’il a soulevé. A son propre rapport au noeud. A son impication dans ce qu’il semble condamner.
Et je lui pose la question : est-ce le jouet qui créé le besoin (le désir?) , ou est-ce le désir qui fait le jouet ?
Je précise, par ce qu’il a du mal : dans l’exemple ici d’un jouet d’imitation ? Comme peut l’être un fer à repasser-jouet, une dinette, un poupon…
Qu’est-ce qui fait, dans cette volonté d’imitation, qu’une fillette va commander à Noël un aspirateur ? Est-ce que parce qu’elle a inventé dans sa tête l’idée d’un appareil qui pourrait être plus pratique qu’un balais, en en dessinant les plans, ou plus certainement parce qu’elle veut imiter sa conne de mère, seule à la maison à gérer le ménage, la cuisine, le linge, etc…
Si l’enfant a envie d’avoir un jouet téléphone portable, n’est-ce pas parce qu’il voit autour de lui tous les adultes et leur rapport “ombilical”, maladif, avec ce gadget inutile ?
(inutile étant mon point de vue, le point de vue dans cette discussion de quelqu’un qui n’a pas et n’a jamais eu de téléphone portable, mais qui n’envisage pas d’apporter “la bonne parole” aux enfants, si ce n’est juste en faisant en sorte que les enfants sache qu’il n’a pas de téléphone portable)
tout ça pour dire : l’animateur ne peut s’extraire des “grandes utopies politiques” qu’il prétend imposer aux enfants.
Que ce soit s’agissant de rapport à la consommation, à la protection de la nature, au rapport au livre et à la lecture, au sexisme des jouets (et la fonction prescriprice avant tout de la mère, bien avant celle du père aussi beauf soit-il) et des comportements sexistes….
Je trouve ces “logiques” (propre au sociocul) d’une violence extrème. De ce que cela dit par exemple à l’enfant du peu de cas que l’on fait de lui, de sa capacité à éprouver, à avoir un avis, à construire des logiques, une critique imposée de la société qui lui est imposée.
Pourrais-tu éclaircir cette idée de “activités de consommation” ? Par rapport par exemple à ce que tu fais toi de tes temps de loisirs (parce qu’on est bien d’accord alors que pour ces jeunes il s’agit de leurs loisirs et de rien d’autre ? )
Est-ce que tu distingues alors d’un côté des “activités payantes” (cinéma, booling, théâtre…) et de l’autre des “activités de la relation” ?
Est-ce que dans ces activités payantes le relationnel est absent ? Et vice-versa (tu reçois des pôtes : tu as acheté des chips…)
Alors sur cette relation à la consommation : c’est juste pour les loisirs que “ça marche”, que le fait de payer serait “négatif” ? Tu achètes bien de la nourriture ? Des vêtements ? Tu paies bien un loyer ?
Quel est ton propre rapport à la consommation ?
Est-ce alors une question de “superflu” ? Le loisir étant cette catégorie ou l’échange d’argent serait superflu (parce que le loisir c’est pas quelque chose de très sérieux, de superflu ? )
Et sur ce qui serait superflu : tu as un téléphone portable ? N’est-ce pas quelque chose de superflu ?
Qui dit ce qui tient du superflu ou non dans une société d’hyper consommation ? Qui est le “point de vue central” ?
Est-ce la relation aux autres est le superflu ? Ou absolument tout le reste ????? Est-on sur Terre pour travailler, pour produire ????
Ou alors, il y aurait des catégories de personnes (les enfants et les ados) pour qui cette logique du “je consomme donc je suis” ne serait pas bien ? Que eux n’y auraient pas droit ? Ce qui permettrait alors de s’extraire de ce rejet de toute consommation ?
Et n’est-ce pas alors que tu “reproches” à ces jeunes : ce goût de l’Autre, ce goût pour le temps partagé ?
Et tu proposes quoi, alors, “à la place” : une consommation de quelque chose ? A travers un jeu de société (produit acheté) ?
N’est-ce pas contradictoire ?
Tu sembles toi-même définir ce métier comme basé sur de la production. D’où l’idée que l’on pourrait “ne servir à rien” si tout ce qui serait produit dans ce temps serait de la rencontre, du rapport aux autres ?
C’est donc que tu voudrais produire autre chose ?
Mais n’est-ce pas là l’essentiel d’un temps de rencontre : l’intérêt pour l’Autre ?
Et n’est-ce pas le summum pour tout animateur que de devenir inutile , Le Nirvana ?
Sinon : quel est le but de ce que tu fais ? Il s’agirait pour l’animateur d’être indispensable ? Central ? Producteur ?
Et si “l’intérêt” de cet animateur, cela serait juste d’être là ? De permettre ? De rendre possible ici la rencontre ?
merci de ton post, Xoops. et je t’avoue que je suis sur les fesses, je viens de me prendre une belle claque! tu viens de me donner une belle matière à réfléchir!!
mais je me demande, si parfois, toi, au milieu de tout ça tu n’as pas l’impression de ne servir a rien?
Salut,
Je ne connais pas ta structure donc difficile de commenter ton post et donc ton expérience.
Je suis aussi animateur jeunesse actuellement. Chez moi, je vois justement au contraire de la richesse dans ces moments que tu définis comme squattage ou routine.
Il faut savoir qu’aussi les jeunes ont un rythme assez dingue entre la famille, le bahut, les cours extérieurs. Du coup je me satisfais assez facilement et je trouve normal leur rapport à l’activité.
Un peu comme nous en fait après le taf qu’est-ce qu’on fait? On élabore des projets? On réinvente le monde? On part dans des trucs monstrueux? Ca arrive parfois et dans un contexte bien défini. En confiance, avec des potes quand on sait ce qu’on veut, quand on a les moyens, quand on est dispo dans le temps, dans la tête et dans le corps. Sinon, ouais la plupart du temps on consomme aussi, on va faire billard, on va au bar, on raconte des conneries, on va voir un concert. Quand ce n’est pas pour certains se vider la tête devant une émission à la con chez eux tous seuls.
Donc oui je vois déjà de la richesse à ce que les jeunes veulent continuer à se regrouper sans avoir une pression sur eux et juste passer des bons moments.
Exemple, ce n’est absolument pas productif, c’est con ça sert à rien mais j’ai des jeunes qui un aprem ont fait un tour en moto, ont ramené des copines et puis ils ont passé l’aprem à tchatcher dans leur canapé et boire des coups. Au premier coup d’oeil, des branleurs qui foutent rien encore. Mais pour eux grave important, il s’agissait évidemment de draguer les minettes. Et réciproquement.
Je suis parti sur un principe totalement non directif sans programme, sans projet. Bon des fois c’est l’hallu vu de l’extérieur. C’est une base de travail de départ, je reviens de loin en fait…
J’essaye pour ma part que les possibles soient sur place direct. Et constamment ou en changeant mais il y aura toujours 10 choses à faire. Le truc de base oui, le bay pata couffin mais aussi il y a un stock de peinture graf libre d’accès en permanence, de quoi bricoler mille trucs, un stand de tir à l’arc, un mini golf, une station de mix, une cuisine, etc..
Et je n’ai pas d’extérieur privé alors je te dis pas le bordel. l’espace ca coince vite !
Aussi dans cette logique là parce que très vite en proposant des activités à l’extérieur ça coûte des sous. Pour tout le monde, pour l’asso donc pour la structure, pour les gamins et leur famille et là ça met des barrières. D’ailleurs sur ce genre de trucs ici, c’est souvent d’autres gamins qu’on ne voit jamais autrement qui s’inscrivent. Et les habitués ou en tout cas un part d’entre eux, bah ne viennent pas.
Là je suis même en train d’envisager un système où quand je suis absent par exemple le dimanche bah que le local puisse rester accessible sans adultes en confiant les clés aux jeunes. Et je n’aurai pas et ce n’est pas l’objet de mon travail je crois de savoir ce qu’ils feront. L’idée là c’est qu’ils accèdent à un lieu qui leur est réservé et c’est rare pour eux où ils puissent faire à peu près ce qu’ils veulent sans être jugés ou analysés.
Bonjour à tous et toutes!
je suis animatrice jeunesse dans un Local jeunes en campagne. nous sommes une équipe de 7 animateurs répartis sur 7 locaux dans une communauté de communes.
ce service existe depuis de nombreuses années et personnes n’a jamais remis en question son fonctionnement. nous accueillons des jeunes de 12 à 20 ans le mercredi et samedi de 14h a 18h30, le vendredi de 20h30 à 23h, et pendant les vacances, du lundi au vendredi de 14h a 18h30 et de 20h30 a 23h.
j’insiste sur nos horaires car la plupart du temps nous mettons en place des activités de consommation, souvent en direction des plus jeunes, très peu de projets sont mis en place avec les plus vieux, qui, finalement, ne viennent que pour squatter…
J’écris aujourd’hui ce post afin d’entendre vos expériences avec la jeunesse: sur quels horaires fonctionnez vous? avez quels tranches d’âge?? quels projets sont mis en place avec les plus âgés?
la programmation des vacances d”été arrive a grand pas et je n’ai aucune envie de tomber dans la routine squattage-baby-jeu de cartes, surtout avec mes 16-20 ans…
merci d’avance pour votre aide!
Animasteph