[Anim]

Merci pour vos post.
Je vais les soumettre à l’équipe.
Je vous redirais ce qu’ils en pensent.

++

[ludou]

Anim35 a écrit:
Alors si on pouvait leur faire passer ne serais-ce que 8 jours de bonheur, d’évasion par an…

Si ce n’est que du bonheur et de l’évasion que tu veux leur donner, offres-leur un jeu vidéo, tu verra …

Maintenant ce bonheur et cette évasion sera de courte durée. S’évader, c’est refuser le monde dans lequel on vit, ou en tout cas d’en refuser les règles (qui n’en a pas rêvé des centaines de fois…). Si tu leur apportes cela, il garderont peut-être un bon souvenir du séjour, peut-être même un souvenir où ils étaient libres de faire plus ou moins ce qu’ils voulaient.

Je suis d’accord sur le fait que nous ne sommes pas des éducateurs, mais la pédagogie, ce n’est pas quelque chose qui sert uniquement a passer des vacances agréables!! C’est avant tout grandir, comprendre, s’ouvrir, s’interesser à ce monde dans lequel on vit justement. Et pour ces jeunes là, ce n’est vraiment pas ce qu’il y a de plus évident. Il ne faut d’ailleurs pas s’attendre à les changer du tout au tout (et ça ne serait d’ailleurs pas positif!) en une ou deux semaines… Mais si on arrive à, ne serait-ce que lancer une idée, une valeur, ou montrer un comportement différent de ce qu’ils ont l’habitude de voir, et que cela les interpelle, c’est déjà énorme. Le chemin ne se fait pas en un jour, ni en dix. Ces jeunes réfléchissent tout autant que n’importe qui, voire plus. Leur donner un cadre pour cette reflexion (ce n’est pas formater leur penser, attention!!).

Il est certain qu’il est difficile de ne jamais hausser le ton durant un tel séjour (par expérience, beaucoup le savent). Néanmoins, tout le monde se doute (j’espère) que ça n’arrange pas trop les choses. Il faut faire preuve d’autorité dans le bon sens du terme, c’est à dire celui qui guide, qui dirige (les autres en l’occurence…), et n’aller pas y voir une allusion sectaire, l’animateur n’est pas le grand gourou :cass:

Peut-être une des solutions qui marchent le mieux, c’est la RESPONSABILISATION. Grand et magnifique mot de la langue française mais qui ne veut pas dire grand chose tant qu’il n’est pas appliqué: Donner des responsabilités aux jeunes (pas des petits trucs à faire ponctuellement, ça n’est pas ça qui rend responsable), dont ils puissent prouver qu’ils sont à la hauteur, à vous, à eux, et aux autres jeunes.
Par contre, et c’est là une des faiblesses généralement (et je l’ai eu aussi bien des fois 🙁 ), il ne faut surtout pas dédramatiser si le jeune échoue dans sa tâche. Il ne faut pas exagérer non plus, mais lui montrer qu’il n’a pas été à la hauteur (et je rejoins Deligny là-dessus, car un anim-hyperaffectif ne sait pas, ne peut pas faire passer ce message de manière assez forte). Même si le bénéfice ne se fait pas sentir immédiatement (c’est un reflexe naturel que de se revolter contre ceux qui nous annoncent un échec), il sera certainement bien plus grand qu’on ne pense, car le jeune y réfléchi, et ça peut prendre du temps, mais son expérience l’aide à prendre conscience de ce que c’est la responsabilité, que c’est uniquement soit et pas les autres qui sont responsables de ses actions. Même si cela porte ses fruits (longtemps) après le séjour, même si le jeune part en te disant que t’es un bouffon, voire que tu sers à rien, QUE NENNI!

Mon explication porte sur un jeune qui aurait échoué, mais il peut (!!!) réussir et prouver sa responsabilité (là c’est gratifiant pour l’animateur, mais surtout pour le jeune). Après on peut soit lui confier une autre responsabilité, un autre projet, mais on peut aussi lui expliquer que maintenant c’est à quelqu’un d’autre de prendre des responsabilités, mais que c’est pas pour ça qu’il faut reprendre les conneries (hum, à ne pas formuler comme ça bien sûr ^^ du tact, de la délicatesse!:-)). C’est aussi un apprentissage pas toujours évident que de “redescendre sur l’échelle des responsabilités”, mais ça fait partie des situations de la vie de tous les jours, et leur apporter ça peut être une bonne chose aussi.

C’est mon avis sur la question. Après il faut voir au cas-par-cas c’est certain. Toute critique, discussion est la bienvenue.

Bon courage en tout cas, et montre leur le début du chemin, grand gourou redempteur, après ils le parcourront seuls 🙂

:coucou:

[au84972]

Je ne connais pour ma part que des séjours avec ces enfants là et je ne connais qu’une bonne base de réflexion c’est le travail de Fernand Deligny.
Ces enfants sont comme il les nomment de la graine de crapule et il ne faut surtout pas tenter de les éduquer, ni de les aimer. Le grand risque c’est le délire psycho-affectif des animateurs nounous qui tentent de compenser les situations sordides que vivent ces gamins par une surcharge aeffective, on veut les aimer ces petits chéris, leur faire plein de gros câlins et tout et tout et puis un jour ça te pète à la tronche et tu lui colles une baffe ou tu réagis violemment parce qu’ils ne se comportent pas comme tu le souhaiterais et tu es très déçu car tu leur donnes tellement d’amour. Deligny dit d’ailleurs qu’il faut les aider pas les aimer

la deuxième erreur c’est de jouer aux éducateurs, aux bons samaritains, aux psycho-pédagogue qui veut remettre ces enfants sur le droit chemin, chose qu’il sera impossible de réaliser.

Il n’y a heuresement pas de techniques, de trucs, d’astuces pour vivre avec ces gamins là, qui ne sont ni un matériel expérimental, ni du fil à retordre. Il faut simplement vivre avec eux c’est à dire se planter au milieu d’eux, jouer, manger, rire, bref ce que tu ferais avec n’importe quel autre enfant ou en face de n’importe quelle personne. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de solutions qui sont pour la plus grande part des solutions politiques et sociales mais il n’y a pas de solutions techniques comme on résoudrait un problème mathématique. Ce qui désarçonne c’est qu’il ne se comportent pas comme les enfants serviles, obéissants et disciplinés que nous pouvons avoir l’habitude de voir, ils sont la face négative de tout le processus de dressage qui a lieu dans notre société, ils sont les ratés dans le processus de disciplinarisation de l’enfance, il n’y a rien d’autre à faire que jouer avec eux, les faire participer au lieu de les dresser, les faire décider au lieu des les contraindre à obéir.

Allez un petit Deligny pour finir:

“Si tu joues au policier, ils joueront aux bandits.
Si tu joues au bon Dieu, ils joueront aux diables.
Si tu joues au geôlier, ils joueront aux prisonniers.
Si tu es toi-même, ils seront bien embêtés.”

[Anim]

J’ai déjà eu l’occassion de faire des séjours avec un public “mixé”… et c’était beaucoup plus agréable que d’avoir uniquement ces enfants issus de ce milieu difficile.

Ils arrivaient à se gérer entre-eux, on n’avait pas ce phénomène d’insultes à répétition, d’irrespect et d’insolence (il ne faut pas avoir peur des mots, c’est vraiment ce que nous avons vécu lors de notre dernier séjour)…

Si les éducateurs nous informaient un peu plus sur le comportement, le caractère, la manière de canaliser leurs jeunes, je pense que nous nous en sortirions un peu mieu…

Mais je suis d’accord, chacun est différent, chaque séjour est différent… On se remet en question sans cesse…

Mais bon… Il n’est pas normal d’avoir uniquement deux jours d’animation sur un séjour de sept jours !

[m]

Salut anim35

Pour avoir souvent acceuilli ce public en séjours plus ou moins longs ……

Franchement je me poses toujours des questions …

J’ai l’impression d’etre toujours dans l’urgence et l’adaptation .

Les foyers , les mairies , te “refilent “leurs gamins ;
parce que bon , faut qu’y voyagent les petits ça leur fera du bien ……

Et toi derriére , avec ton p’tit BAFD , tu fais ce que tu peux pour que ton centre n’explose pas , et t’aimes ça !

Pour l’instant , pas de solution …….on fait au mieux .
Des “trucs” d’animateurs , des projets de séjour et d’activités trés originaux et novateurs , faire participer activement les gamins , capacité à gérer les problémes , médiation , écoute …..

Voila , pas mal tout ça …..

Je répond pas trop à ta question , mais à mon avis la solution est ailleurs , plus au niveau politique .

Mixer les publics , ça vous inspire quoi ? 😕

[korrigan]

B’en en fait qui dit public particulier, dit cas particulier. Et donc il faut trravailler au cas par cas.

Ou alors autrement tu lances un sort de confusion collective suivi d’une hypnose de groupe (bonus+4 contre les conduites associables). Mais j’ai un peu sécher ce cours lorsque j’étais à Poudlard.

😛

[Anim]

[Anim]

Bonjour à toutes et tous !!!

Je lance aujourd’hui un nouveau sujet sur ce que j’appelle (faute de trouver une meilleure appellation, mais sans non plus vouloir faire de la discrimination), le “public particulier”.

Je veux parler des jeunes que nous accueillons dans nos séjours qui vivent à l’année en foyers ou placés en famille d’accueil.

Certains sont très adorables et même plus sympa que certains enfants uniques, très gatés, vivant chez papa maman…

Mais d’autres sont un peu plus difficiles à gérer… Et c’est là que je fais appel à votre expérience !
J’ai pourtant véçu plusieurs séjours avec ces jeunes, mais tous sont différents, et je mets souvent un certain temps avant de trouver la meilleure, enfin, la moins mauvaise solutions pour calmer le jeu, contenir tout le monde…
En fait, je souhaiterai savoir comment vous faites, vous, pour instaurer d’emblée une bonne ambiance au sein du groupe, faire en sorte que tout le monde se respecte, comment réagissez-vous vis à vis des insultes, comment faites-vous remarquer qu’ils ont fait une chose qu’ils n’auraient pas dû faire, comment faites-vous pour les amener à s’excuser ?…

Nous sommes pourtant des animateurs et souvent, sur ce type de séjour, nous revêtons également la casquette d’éducateur… Et pourtant, mis à part la psychologie de l’enfant et de l’adolescence, les règles basiques, j’y connais pas grand chose en matière d’éducation…

Dernier exemple en date, noël 2007, séjour ski, jeunes majoritairement placés (+ de 80%)… Colo très difficile à lancer, pas d’écoute, pas d’attention, tout le monde parle quand les anims essayent de parler, obliger de répêter les même règles 10 fois par jour et ça ne rentre même pas… Toujours obliger d’hausser la voix… Clans, exclusion de certains jeunes… Bref, ambiance pas térrible jusqu’à un soir où l’ambiance est même devenue assez insuportable au point qu’un renvoi à dû être décidé… Etais-ce le meneur ? Parceque le lendemain du renvoi, tout c’est calmé… Il ne restait que 3 jours, mais 3 jours qui ont sauvé le séjour !

Merci de me faire part de vos expériences, de vos difficultés, des solutions que vous avez pu mettre en place… Ce qui pourra nous permettre de mieux réfléchir, et de même rapidement en place les meilleures solutions !
Je pense que c’est en partageant nos expériences que l’on saura mieux gérer ces difficultés… Pour le moment, nous avons trop tendance à élever la voix, ce qui braquent ces jeunes qui baignent déjà dans un univers assez difficle tout au long de l’année… Alors si on pouvait leur faire passer ne serais-ce que 8 jours de bonheur, d’évassion par an…

:thx:

[Auteur]

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