Que faire des affects en ACM?

  • Ce sujet contient 17 réponses, 7 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par solleana, le il y a 12 années et 1 mois.
18 sujets de 1 à 18 (sur un total de 18)
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    Messages
  • #72318
    Shaaa
      @shaaa

      Pour les Français, il faut du côté du travail de rue (souvent “éducateur”). La fondation : http://www.lavoixdelenfant.org/ en est l’actrice principale (a priori).

      Sinon… en langue française, j’avais trouvé ça : http://www.travail-de-rue.net/rencontres/actes/ateliers-thematiques-organises-entre-1999-et-2003/l-educateur-de-rue-dans-son-role-d-education-informelle-face-a-l-education-formelle/

      Mais bon, ça reste un chantier.

      #72323
      ludou
        @ludou

        moilapa a écrit :
        Petit up pour remettre en haut de page le lien présenté par Shaaa, si des fois quelqu’un avait trouvé la même chose en français…

        pas trouvé en français, mais ce texte-là a l’air vraiment intéressant. Je vous en propose une traduction brute sans forcément maîtriser tous les concepts, donc évidemment pas fiable à 100%…. (en cours)

        Sinon, je suis pas sûr que ce soit exactement la même chose, mais Houssaye s’en approche tout de même.

        #72336
        moilapa
          @moilapa

          Petit up pour remettre en haut de page le lien présenté par Shaaa, si des fois quelqu’un avait trouvé la même chose en français…

          #72499
          Shaaa
            @shaaa

            Je suis tombé sur un article intéressant dans le ASH de cette semaine (n°2757) sur les “enfants en situation de rue” avec qui interviennent des “pédagogues de rues” qui refusent la dénomination d’animateur et d’éducateur (dont les formations sont critiquées). Théoriquement, c’est porté par la “pédagogie sociale” promue par Laurent Ott qui est cité p.23 :

            Disponible pour les adultes comme pour les plus jeunes, le “pédagogue social est avant tout celui avec qui on peut parler en toute simplicité“, à l’instar d’un “grand camarade“, selon la formule de Freinet pour qualifier les éducateurs. Tout l’art de ces derniers tient probablement à leur capacité à se laisser “toucher” – au sens propre et au sens figuré de ce terme, précise L. Ott. “La professionnalité de l’éducateur ne réside en rien dans l’illusoire recherche de la mise à l’écart de ses propres émotions et de sa propre affectivité ; elle réside, au contraire, dans la capacité de ce dernier à faire de ces deux domaines un véritable outil de travail, à la fois honnête et rigoureux.

            On retrouve quelques idées qu’on avait déjà évoquées mais aussi un certain “être affecté” qui dénote aujourd’hui. Je crois qu’une “pédagogie de la vie” trouve sa place dans la rue loin de la forme scolaire de socialisation en poupe dans nos sociétés occidentales mais qui laisse plein d’enfants sur le carreau.

            Mais dans cette voie, ce sont d’autres pays qui sont en avance… avec leurs “éducateurs informels”. http://www.infed.org/foundations/index.htm

            #76190
            moilapa
              @moilapa

              L’on pourrait le lier aux posts aussi où on échange sur la séduction présente dans les rapports entre enfants et animateurs, animateurs et enfants, sur la façon dont la sexualité des uns et des autres “interfère” dans ces temps d’échanges.

              Sinon :

              Comme sur à peu près tout sujet, l’animation sociocul a ses paroles divines s’agissant des affects, que l’on se passe avec délectation d’un stage Bafa à une colo, d’une bonne parole à l’autre, de générations en générations, créant les pratiques qu’on finit par ne plus pouvoir remettre en cause tant elles forment un “tout” , un dogme, un hymne à la bêtise :

              s’agissant de rapports humains par exemple, il faudrait faire en sorte que les enfants, au moment de s’inscrire parmi un nombre d’activités proposées, ne puissent savoir quel animateur propose quelle animation ! Pour que l’enfant ne puisse choisir l’animateur avec qui il a envie d’aller !!!

              Parmi les très très nombreuses conneries qui font l’animation sociocul, celle-ci est certainement l’une des plus connes.
              Reporté à “l’étage des adultes” une fois encore (cela devrait être un réflexe), cela donnerait le fait que pendant vos loisirs vous ne puissiez choisir avec qui vous allez passer du temps d’amusement, de plaisir ! Que l’on puisse vous imposer toute une journée le type que vous vouliez éviter par exemple.
              Eviter parce qu’il a dit des mots blessants à la cantine, éviter parce que vous trouvez qu’il a une drôle de façon de vous regarder, surtout quand vous êtes en jupe et que vous jouez tranquillement à la corde à sauter avec vos copines, parce que vous le trouver brusque, violent,…

              Il s’agit ni plus ni moins que de nier l’enfant : nier qu’il puisse avoir un avis, faire des choix, ressentir ! ….

              Au delà des questionnements sur “la figure d’attachement”, sur la place que peut prendre un adulte dans la vie bouleversée d’un enfant, des craintes face à la psychose pédophile, on peut se demander ce que cet autre délire autour de la relation entre les êtres cache réellement :

              Voilà : nous sommes en colo, le séjour va commencer, cela va être un temps de rencontre entre des personnes qui vont se découvrir peu à peu, des êtres vivants pensants, ressentants, éprouvant… mais l’on doit se comporter comme des robots. Pourquoi ? De peur que cette petite fille loin de ses parents ne croient que le gentil animateur soit son papa, de peur que le gentil animateur est une sexualité tournée vers les enfants, de peur….
              Et s’il s’agissait encore et encore de contrôle : contrôler jusqu’à l’intimité des êtres (oui encore : mais c’est bien de ce dont il s’agit) Prétendre que l’on peut contrôler ce que l’on éprouve, faire disparaître ces affects “animaux”, être de bons travailleurs, bien ordonnées, bien obéissants. Comme dans un monde totalitaire où l’individu serait proche du robot…
              ”… l’une des raisons qui nous empêchent de laisser libre court à ces sentiments, perçues comme l’expression pulsionnelle d’une spontanéité dont les débordements font peur”
              Prétendre se contrôler soi… et contrôler les autres… Les lectures c’est bien, la connaissance c’est bien, mais s’agissant de ressentir et partager avec les autres, c’est d’abord du côté du vivre que cela se passe.
              Etre animateur, c’est d’abord vivre ces temps de rencontre. ”S’il y a bien un domaine où l’on ne possède pas la maîtrise, c’est bien celui de nos sentiments
              ce contrôle est illusoire. Et l’énergie que l’on passe à tenter de dissimuler, on le passe pas avec les autres. Ce qui est pourtant notre métier.

              Finallement, avec ces discours de début de colo où au lieu de réfléchir réellement à cette question de la “distance” on énumère des peurs… le sentiment, ce qui fait nos vies, la vie, devient source de toutes peurs !!!! Et ce jeune animateur couillon surpris par tant de spontanéité, de don sans calcul, va s’effrayer que cette petite bestiole s’accroche à son cou, que l’ON ne le voit ! n’imagine, que…Ne pas répondre à ce que l’enfant attend, alors que cette réponse qui va faire ce que cet enfant est, ce sentiment d’être aimable, cette certitude d’être aimé. Quel message à l’enfant dans cet “autime” ???? Je ne suis donc pas aimable ? Ou ce que je ressents, là en moi, ce n’est que moi qui le ressent, je suis anormal et je dois donc cacher cette anormalité ?

              – Mais oui, mais l’enfant est dans une situation de fragilité, situation déstabilisante, et il va rechercher l’attachement de…
              – Mais bien entendu qu’il va alors chercher cet attachement rassurant dans une situation hors norme, inhabituelle et donc effrayante !
              Tout bêtement parce que l’enfant en a besoin !!!!!!!
              De la même façon que dans les terrains d’aventures les bandes de gamins commençaient par se construire leur cabane sur le terrain, pour se rassurer, s’approprier un petit espace, pour ensuite à partir de cette base aller explorer toujours plus loin… de la même façon en colo l’enfant a besoin de cette base rassurante pour aller explorer ! Ce n’est que dans cette situation de confiance en lui que l’enfant peut alors explorer vers les autres, se tourner vers les autres enfants et construire avec eux ce temps de vacances ! C’est aussi con que ça !

              La question n’est pas de savoir si il y a des sentiments parfois forts entre ces êtres, animateurs et enfants, sur une colo ! elle est complètement conne. Et ce n’est pas des “précepts” qui vont comme par magie faire disparaître ces sentiments. Il faut aimer ces enfants ! Leur montrer qu’ils sont aimables ! Parce qu’ils en ont tout bêtement besoin !
              Mais alors j’en reviens à la question posée mille fois sur le forum : qu’en est-il de l’adulte dans ce désir d’être aimé ? Qu’est-ce qui fait que l’on fait de l’animation ?

              Ces rapports entre les individus d’un séjour, ce n’est pas quelque chose à juste prendre en compte, c’est la seule chose qui compte durant ce séjour : ces rencontres entre des êtres pensants, éprouvants ! Tout le reste c’est du vent : les pseudos pédagogies, les projets écrits, les attentes des adultes vis à vis de ces enfants…
              Tout le reste tient ou de la branlette, du désir de contrôle ou de la politique (terme à prendre pour celui-ci en tout cas comme un but positif)
              Ce sont d’abord ces rencontres qui importent ! Viendra plus tard peut être le temps de la rélfexion, de l’analyse.

              ”L’enfant a besoin, pour s’épanouir, de se sentir aimable et donc d’être aimé, par les adultes qu’il côtoit. Ses parents, sa nourisse, sa maîtresse, son entraîneur de foot, son prof de musique, son enseignant et biezn sûr… son animateur (son animatrice) doivent donc lui montrer l’affection qu’ils ressentent à son égard”.

              phrase tirée du dossier “l’affectif dans la relation au public” du journal de l’animation n°127 de ce mois de mars

              J’aurais dit “a besoin pour être” et non juste “pour sépanouir”.
              Et j’aurais alors poser la question : et si l’animateur n’éprouve pas de l’affection pour l’enfant ?”
              Parce que évidemment qu’il y a des mômes qu’on peut pas blairer ! De la même façon qu’il y en a d’autres avec qui on a envie de partager ces temps…Et là de la même façon que l’on ne peut pas décréter que les êtres ne devront pas éprouver durant le séjour ! Amour, mais aussi haine pour les sentiments les plus forts…

              Alors ? Cette fameuse question de la “distance” ? Comme avec les poussins sortant de la coquille et suivant sans que rien ne puisse les dérouter la première personne aperçue en venant au monde…

              D’un côté : ”la manière dont l’enfant va être entouré d’affection par les adultes est au centre de la construction de sa personnalité et de sa socilaisation” incontournable, et de l’autre l’adulte lui aussi être pensant, qui ressent, qui éprouve… et qui est dans une situation de travail ! qui n’est pas la famille… ce travail étant justement fait de sentiments, d’échanges entre personnes !

              De toutes les personnes citées dans la deuxième citation (les 3 sont tirées du dossier pré-cité) , seul l’animateur a cette chance-là de pouvoir se mettre dans cette situation où il n’attend rien de l’enfant. L’enfant peut attendre beaucoup de l’adulte, mais l’adulte rien de l’enfant. L’échange alors est déséquilibrée, mais il doit l’être : parce qu’il n’y a pas égalité entre l’adulte et l’enfant : égalité dans les connaissances, le vécu…

              Cette distance nécessaire pour le maître d’école, l’entraîneur sportif… quel sens a t-elle dans le cas de l’animateur qui n’attend rien de l’enfant, n’a donc pas de but à lui faire atteindre ? Où cet affect ne peut gêner cet objectif ?

              La réponse me semble assez simple : l’adulte, lui, ne doit rien attendre de l’enfant ! Cet échange doit être de la part de l’adulte “gratuit”, “sans contrepartie”, sans arrière-pensée ou conséquences envisagées : il ne peut alors être question d’éducation dans ces rapports à l’enfant !!! On ne doit rien à attendre de l’enfant s’agissant de ses échanges entre personnes.
              L’adulte doit être le point d’ancrage pour les enfants qui en ont besoin, à partir duquel l’enfant va explorer plus loin : je donnerais un exemple “parlant” : une petite fille de 7 ans immensémment timide, mais qui était bougrement attirée par les garçons… un jour à la piscine, elle a commençé à partager du jeu avec un groupe de garçons, elle les taquinait et venait vite se raccrocher à moi quand les garçons la poursuivait, ce qui voulait dire aux garçons “Stop ! Pouce ! Je joue plus ! J’ai peur ! Et elle repartait ensuite pousser les garçons ou les asperger, puis revenait s’accrocher à ma jambe… puis repartait un plus loin, un peu plus longtemps…

              Notre but étant alors de disparaître quand l’enfant n’a plus besoin de nous, et qu’il se tournera exclusivement vers les autres enfants.
              Est-ce qu’en tant qu’adulte ce moment peut être douloureux , Bin oui ! Mais ce temps, c’est JUSTE le temps que l’on a construit, c’est l’aboutissement de notre travail !
              Ce contrôle des affects est illusoire : même quand on essaie de cacher aux enfants ce que l’on ressent, ils savent. Ils savent que tel enfant est le chouchou de tel adulte, même si l’adulte sans défend farouchement (voir discution sur les chouchoux) Une des solutions est alors de se réfugier derrière les animations, construire son savoir, son savoir-faire encore et encore, faire de ces animations des temps “imparables” où les enfants viennent pour l’atelier et non pour vous… Cela est possible mais en partie illusoire : si l’enfant avec qui vous avez du mal à ne pas montrer de l’énervement (pour faire dans le soft) pourra venir vers un atelier qui lui parle, l’enfant avec qui vous vous sentez bien lui viendra sans doute parce qu’il y a ce sentiment qui fait tant de bien à l’être, que de se savoir quelqu’un de valeur, aimable…

              Heureusement, bien des animateurs savent encore prendre dans leur bras les enfants, sans se poser” la question du regard”, du “doute”, savent les faire tourner dans les airs, les envoyer dans les airs et faire semblant de ne pas pouvoir les ratrapper… à montrer leur plaisir à jouer avec les mômes, à faire cet étrange boulot qui consiste à être soi.
              Finallement, ce sont les personnes “avec une personnalité problématiques” qui seront les plus aptes à cacher “leurs émotions” : parce qu’elles sont construites sur un shéma qui fait qu’elles doivent dissimuler sans cesse… Elles n’ont pas le choix.

              C’est parce que cette expression du plaisir de partager se fait au grand jour, sans arrière-pensée, qu’elle ne peut être que saine. Si elle n’est pas exclusive, l’enfant verra bien que ce temps qui lui est accordé, est aussi à accorder à tel autre : dans une cours de récréation, il suffit que vous preniez un enfant dans les bras et que vous le fassiez tournoyer pour qu’aussitôt TOUS les enfants demandent à avoir cette même attention, ce même rapport : – Bon ! allez ! A la queuleuleu ! Et on repasse pas deux fois parce que je suis vieux et que mes bras…
              – Si ! On repasse…
              Et sans doute que parmi ces enfants l’u d’eux “vous parlera plus que d’autres”… c’est juste inévitable. Parce que l’on est des êtres vivants.

              C’est dans ce cas-là que les animateurs apprennent réellement de l’enfant : parfois on dit ça “façon de dire” : dans ce cas-là, celui des sentiments éprouvés, l’enfant apprend réellement à l’adulte. L’enfant participe à la construction de cet adulte. Ces expériences de vies, ces rencontres, contribuent à la construction non seulement de l’enfant mais aussi de l’adulte. A sa richesse. Et donc à la richesse qu’il va à son tour offrir aux autres…

              Plus l’on vieillit, en tout cas c’est le cas pour moi, et moins l’animateur que l’on est s’attache aux enfants.
              Peut être parce que l’on a eu ce que l’on attendait de ces rencontres, de ce choix de métier.
              En contrepartie, on (mais peut être que je ne parle que de moi) devient plus efficace, plus capable de mettre en place des animations d’ampleur, pensées, “ciclées” par rapport à un public.
              Et plus il est facile de prendre du recul par rapport à ces sentiments, à accepter de laisser les enfants aller vers les autres enfants, les aider dans cette idée que petit à petit ils n’ont plus besoin des adultes.

              #76201
              moilapa
                @moilapa

                L’on pourrait le lier aux posts aussi où on échange sur la séduction présente dans les rapports entre enfants et animateurs, animateurs et enfants, sur la façon dont la sexualité des uns et des autres “interfère” dans ces temps d’échanges.

                Sinon :

                Comme sur à peu près tout sujet, l’animation sociocul a ses paroles divines s’agissant des affects, que l’on se passe avec délectation d’un stage Bafa à une colo, d’une bonne parole à l’autre, de générations en générations, créant les pratiques qu’on finit par ne plus pouvoir remettre en cause tant elles forment un “tout” , un dogme, un hymne à la bêtise :

                s’agissant de rapports humains par exemple, il faudrait faire en sorte que les enfants, au moment de s’inscrire parmi un nombre d’activités proposées, ne puissent savoir quel animateur propose quelle animation ! Pour que l’enfant ne puisse choisir l’animateur avec qui il a envie d’aller !!!

                Parmi les très très nombreuses conneries qui font l’animation sociocul, celle-ci est certainement l’une des plus connes.
                Reporté à “l’étage des adultes” une fois encore (cela devrait être un réflexe), cela donnerait le fait que pendant vos loisirs vous ne puissiez choisir avec qui vous allez passer du temps d’amusement, de plaisir ! Que l’on puisse vous imposer toute une journée le type que vous vouliez éviter par exemple.
                Eviter parce qu’il a dit des mots blessants à la cantine, éviter parce que vous trouvez qu’il a une drôle de façon de vous regarder, surtout quand vous êtes en jupe et que vous jouez tranquillement à la corde à sauter avec vos copines, parce que vous le trouver brusque, violent,…

                Il s’agit ni plus ni moins que de nier l’enfant : nier qu’il puisse avoir un avis, faire des choix, ressentir ! ….

                Au delà des questionnements sur “la figure d’attachement”, sur la place que peut prendre un adulte dans la vie bouleversée d’un enfant, des craintes face à la psychose pédophile, on peut se demander ce que cet autre délire autour de la relation entre les êtres cache réellement :

                Voilà : nous sommes en colo, le séjour va commencer, cela va être un temps de rencontre entre des personnes qui vont se découvrir peu à peu, des êtres vivants pensants, ressentants, éprouvant… mais l’on doit se comporter comme des robots. Pourquoi ? De peur que cette petite fille loin de ses parents ne croient que le gentil animateur soit son papa, de peur que le gentil animateur est une sexualité tournée vers les enfants, de peur….
                Et s’il s’agissait encore et encore de contrôle : contrôler jusqu’à l’intimité des êtres (oui encore : mais c’est bien de ce dont il s’agit) Prétendre que l’on peut contrôler ce que l’on éprouve, faire disparaître ces affects “animaux”, être de bons travailleurs, bien ordonnées, bien obéissants. Comme dans un monde totalitaire où l’individu serait proche du robot…

                Finallement, avec ces discours de début de colo où au lieu de réfléchir réellement à cette question de la “distance” on énumère des peurs… le sentiment, ce qui fait nos vies, la vie, devient source de toutes peurs !!!! Et ce jeune animateur couillon surpris par tant de spontanéité, de don sans calcul, va s’effrayer que cette petite bestiole s’accroche à son coup, que l’ON ne le voit ! n’imagine, que…Ne pas répondre à ce que l’enfant attend, alors que cette réponse qui va faire ce que cet enfant est, ce sentiment d’être aimable, cette certitude d’être aimé.

                – Mais oui, mais l’enfant est dans une situation de fragilité, situation déstabilisante, et il va rechercher l’attachement de…
                – Mais bien entendu qu’il va alors chercher cet attachement rassurant dans une situation hors norme, inhabituelle et donc effrayante !
                Tout bêtement parce que l’enfant en a besoin !!!!!!!
                De la même façon que dans les terrains d’aventures les bandes de gamins commençaient par se construire leur cabane sur le terrain, pour se rassurer, s’approprier un petit espace, pour ensuite à partir de cette base aller explorer toujours plus loin… de la même façon en colo l’enfant a besoin de cette base rassurante pour aller explorer ! Ce n’est que dans cette situation de confiance en lui que l’enfant peut alors explorer vers les autres, se tourner vers les autres enfants et construire avec eux ce temps de vacances ! C’est aussi con que ça !

                La question n’est pas de savoir si il y a des sentiments parfois forts entre ces êtres, animateurs et enfants, sur une colo ! elle est complètement conne. Et ce n’est pas des “précepts” qui vont comme par magie faire disparaître ces sentiments. Il faut aimer ces enfants ! Leur montrer qu’ils sont aimables ! Parce qu’ils en ont tout bêtement besoin !
                Mais alors j’en reviens à la question posée mille fois sur le forum : qu’en est-il de l’adulte dans ce désir d’être aimé ? Qu’est-ce qui fait que l’on fait de l’animation ?

                Ces rapports entre les individus d’un séjour, ce n’est pas quelque chose à juste prendre en compte, c’est la seule chose qui compte durant ce séjour : ces rencontres entre des êtres pensant, éprouvant ! Tout le reste c’est du vent : les pseudos pédagogies, les projets écrits, les attentes des adultes vis à vis de ces enfants…
                Tout le reste tient ou de la branlette, du désir de contrôle ou de la politique (terme à prendre pour celui-ci en tout cas comme un but positif)
                Ce sont ces rencontres qui importent !

                ”L’enfant a besoin, pour s’épanouir, de se sentir aimable et donc d’être aimé, par les adultes qu’il côtoit. Ses parents, sa nourisse, sa maîtresse, son entraîneur de foot, son prof de musique, son enseignant et biezn sûr… son animateur (son animatrice) doivent donc lui montrer l’affection qu’ils ressentent à son égard”.

                phrase tirée du dossier “l’affectif dans la relation au public” du journal de l’animation n°127 de ce mois de mars

                J’aurais dit “a besoin pour être” et non juste “pour sépanouir”.
                Et j’aurais alors poser la question : et si l’animateur n’éprouve pas de l’affection pour l’enfant ?”
                Parce que évidemment qu’il y a des mômes qu’on peut pas blairer ! De la même façon qu’il y en a d’autres avec qui on a envie de partager ces temps…Et là de la même façon que l’on ne peut pas décréter que les êtres ne devront pas éprouver durant le séjour ! Amour, mais aussi haine pour les sentiments les plus forts…

                Alors ? Cette fameuse question de la “distance” ? Comme avec les poussins sortant de la coquille et suivant sans que rien ne puisse les dérouter la première personne aperçue en venant au monde…

                D’un côté : ”la manière dont l’enfant va être entouré d’affection par les adultes est au centre de la construction de sa personnalité et de sa socilaisation” incontournable, et de l’autre l’adulte lui aussi être pensant, qui ressent, qui éprouve… et qui est dans une situation de travail ! qui n’est pas la famille… ce travail étant justement fait de sentiments, d’échanges entre personnes !

                La réponse me semble assez simple : l’adulte, lui, ne doit rien attendre de l’enfant ! Cet échange doit être de la part de l’adulte “gratuit”, “sans contrepartie”, sans arrière-pensée ou conséquences envisagées : il ne peut alors être question d’éducation dans ces rapports à l’enfant !!! On ne doit rien à attendre de l’enfant s’agissant de ses échanges entre personnes.
                L’adulte doit être le point d’ancrage pour les enfants qui en ont besoin, à partir duquel l’enfant va explorer plus loin : je donnerais un exemple “parlant” : une petite fille de 7 ans immensémment timide, mais qui était attirée par les garçons… un jour à la piscine, elle a commençé à partager du jeu avec un groupe de gamins, elle les taquinait et venait vite se raccrocher à moi quand les garçons la poursuivait, ce qui voulait dire aux garçons “Stop ! Pouce ! Je joue plus ! J’ai peur ! Et elle repartait ensuite pousser les garçons ou les asperger, puis revenait s’accrocher à ma jambe… puis repartait un plus loin, un peu plus longtemps…

                Notre but étant alors de disparaître quand l’enfant n’a plus besoin de nous, et qu’il se tournera exclusivement vers les autres enfants.
                Est-ce qu’en tant qu’adulte ce moment peut être douloureux , Bin oui ! Mais ce temps, c’est JUSTE le temps que l’on a construit, c’est l’aboutissement de notre travail !

                De toutes les personnes cités dans la première citation, seule l’animateur à cette chance-là de pouvoir se mettre dans cette situation où il n’attend rien de l’enfant. L’enfant peut attendre beaucoup de l’adulte, mais l’adulte rien de l’enfant. L’échange alors est déséquilibrée, mais il doit l’être : parce qu’il n’y a pas égalité entre l’adulte et l’enfant : égalité dans les connaissances, le vécu…

                Cette distance nécessaire pour le maître d’école, l’entraîneur sportif… quel sens a t-elle dans le cas de l’animateur qui n’attend rien de l’enfant, n’a donc pas de but à lui faire atteindre ? Où cet affect ne peut gêner cet objectif ?

                — brouillon : en cours de rédaction et de mise en forme —

                #76318
                crevette76
                Administrateur
                  @crevette76

                  et du coup ça ramène aussi au fil de discussion “le chouchou” où la question initiale de moilapa était
                  Comment gérez-vous vos rapports avec votre chouchou au sein de votre structure ? Quels stratagèmes mettez-vous en place pour faire en sorte “qu’on ne s’en aperçoive pas” ?

                  et en passant libertaire, ton post me fait juste me demander : est-ce qu’on (doit) contrôle(r) plus son affect dans le cadre d’un ACM ou d’un accueil d’enfants que dans “la vraie vie” ?
                  Parce que je sais pas vous, mais moi dans la vraie vie il y a un certain nombre d’occasions où je ne fonctionne pas QUE à l’instinct, ne serait-ce pour coller à certains codes sociaux.
                  Tiens par exemple, si on ne se contrôlait pas dans la vie de tout les jours, pourquoi donc la mamie inconnue qui m’a sauté au cou pour m’embrasser à plusieurs reprises l’autre jour dans la rue m’aurait un peu désarçonnée ?
                  Et aurais-je toléré le même type d’attitude venant d’une personne de mon age par exemple ?

                  #76327
                  Ady
                    @ady

                    De mon côté, j’estime qu’on ne peut nie ses affects durant ses temps de travail, comme si on devenait robot quand on est avec les enfants…… Ca serait se leurrer, et ça pourrait même en devenir dangereux puisque ça évite de prendre du recul, de se questionner, de s’analyser quant à ses pratiques. Contrôler ses émotions pour qu’elles n’explosent pas au sein du groupe n’importe comment, oui.
                    Les émotions et les sentiments sont présent-e-s, réel-les, et on doit en être conscient, les écouter et les analyser pour comprendre nos réactions face aux enfants.

                    Prendre en considération ses affects, c’est accepter notre propre subjectivité, c’est se rendre compte que nos comportements peuvent varier selon les enfants.
                    L’intérêt premier que je vois, c’est de pouvoir se dire :
                    <>
                    (maltraitance au sens très large : manque d’attention, insuffisance d’écoute, …)
                    Et inversement, c’est pouvoir se dire :
                    <>
                    Le message implicite que l’enfant pourrait éventuellement comprendre (interprétation de ma part!) c’est : “je peux manipuler affectivement les autres pour obtenir ce que je veux d’eux”. Je ne suis pas sûr qu’on l’aide ainsi…

                    Là, je parlais de ressentis à propos d’enfants individuellement. Mais c’est aussi valable sur le collectif. Il y a des groupes qui nous renvoi de belles choses, et inversement.

                    #76345
                    crevette76
                    Administrateur
                      @crevette76

                      juste… pas réfléchi au truc là ce soir mais… ta remarque edophoenix me fait penser à une discussion autour de l’objectif péda “permettre aux enfants d’exprimer leurs émotions” (fil créé pour éviter le hors sujet suite à la mention de cet objectif ICI)

                      et c’est drôle je pensais me souvenir y avoir participé, ben non… juste lu.

                      #76351
                      edophoenix
                        @edouard-l-j

                        ludou a écrit :

                        Il y a aussi une autre question qui est ce que l’enfant ressent de l’adulte, ce qu’il en attend. Puis ce que nous imaginons nous, adultes, que l’enfant ressent, pense, attend de nous.
                        Faut-il se poser ces questions quand on vit avec des enfants (une journée, 15 jours, une année scolaire…) ?

                        Au risque de me faire taper sur les doigts, moi je ne suis pas vraiment curieux de ce point de vue là. Je prends pour prétexte que j’estime cela du ressort de l’intime et qu’au bout d’un moment, la perception que les jeunes ont de moi leur appartient tant que ce ne sont pas eux qui décident de m’en parler.

                        D’ailleurs parfois, quand ils daignent m’en parler, j’ai comme l’impression qu’ils ne me disent pas tout 😀 ou pas exactement la vérité, et je n’ai pas forcément envie de leur faire “cracher le morceau”. Surtout que c’est limite et difficile de parler de ces choses-là.
                        D’ailleurs, la réciproque est également vraie, je me permets aussi de garder pour moi certaines choses que je perçois /ou que je pense d’eux.
                        Ca fait partie des relations entre humains, selon moi.
                        Vous en ferez bien entendu ce que vous voudrez…

                        Du coup, c’est sûr que l’imagination prend une place importante. Est-ce que ce que je crois qu’ils pensent de moi est réaliste ? Comme je ne suis pas psychologue, je préfère laisser cette question de côté.
                        Du moment que le temps passé ensemble est un bon moment, j’espère qu’ils n’ont pas de moi une opinion de m***, voilà tout…

                        Par contre, il y a un truc avec lequel je suis d’accord : c’est ton intervention précédente :

                        ludou a écrit :

                        Réfléchir en terme de posture [i]cf. post de Shaaa[/i] c’est pas mal, mais ici encore il faut bien rappeler (comme tu le fais solleana) que les “affects” sont intimes et liés à l’individu. Ils sont visibles dans la relation, mais tout se passe “à l’intérieur” de la personne. Donc on peut se retrouver dans telle ou telle posture, mais il y a bien deux questions derrière : – une question égoïste (qui ne concerne que soi) et fondamentale : quels sont mes motifs dans cette relation ? – une question “altruiste” : quelles sont les conséquences pour l’autre ? Pour moi, c’est une erreur de traiter la 2ème question avant la première… Et pour revenir aux postures, on peut aussi naviguer sans cesse entre les 3, ce qui amène beaucoup de contradictions, voire de conflits. Y a un auteur en particulier qui définit ces 3 postures ou bien c’est ta propre analyse ?

                        #76360
                        ludou
                          @ludou

                          Si je me souviens bien, pour Loczy, le contexte était bien particulier, la question du lien et de la séparation aussi (est-ce comparable aux ACM ? peut-être remarque…).

                          Il y a aussi une autre question qui est ce que l’enfant ressent de l’adulte, ce qu’il en attend. Puis ce que nous imaginons nous, adultes, que l’enfant ressent, pense, attend de nous.
                          Faut-il se poser ces questions quand on vit avec des enfants (une journée, 15 jours, une année scolaire…) ?

                          #77374
                          ludou
                            @ludou

                            Réfléchir en terme de posture c’est pas mal, mais ici encore il faut bien rappeler (comme tu le fais solleana) que les “affects” sont intimes et liés à l’individu. Ils sont visibles dans la relation, mais tout se passe “à l’intérieur” de la personne.

                            Donc on peut se retrouver dans telle ou telle posture, mais il y a bien deux questions derrière :

                            – une question égoïste (qui ne concerne que soi) et fondamentale : quels sont mes motifs dans cette relation ?

                            – une question “altruiste” : quelles sont les conséquences pour l’autre ?

                            Pour moi, c’est une erreur de traiter la 2ème question avant la première…

                            Et pour revenir aux postures, on peut aussi naviguer sans cesse entre les 3, ce qui amène beaucoup de contradictions, voire de conflits. Y a un auteur en particulier qui définit ces 3 postures ou bien c’est ta propre analyse ?

                            #77385
                            Shaaa
                              @shaaa

                              Comme on est impliqué, on est affecté. Favret-Saada ne dirait pas le contraire. 😀

                              Maintenant, entre une posture que je nommerai “ethnographique” d’acceptation et d’analyse permanente de nos affects et celle du refus, mon coeur balance.

                              Je citerai juste : “La réflexion sur l’implication inclut aussi l’analyse de la fantasmatique liée au “paradoxe de l’éducateur”. Selon ce paradoxe c’est au moment où il sait mourir (symboliquement) en tant qu’éducateur que l’éducateur se met à le devenir vraiment.”

                              Le radicalisme de Deligny peut lui permettre de passer à une relation plus “simple” et éviter les risques de l’acceptation que tu évoques.

                              #77620
                              edophoenix
                                @edouard-l-j

                                (trop tad pour éditer mon message précédent !)

                                retrouvé un autre fil qui aborde un autre aspect (très controversé !) de l’affect : doit-on garder contact avec les jeunes après le séjour ?. Je pense qu’il peux aussi inspirer la réflexion, même si le sujet est très partiel et un parallèle, il reste connexe.

                                #77653
                                edophoenix
                                  @edouard-l-j

                                  Euh… Ben… Pas mieux…

                                  Zut, je me préparais déjà à écrire tout un panégyrique de l’art d’assumer humainement des affects, en contradiction totale avec les préceptes manageriaux de mes anciens formateurs (des types formidables, et que j’appréciais beaucoup nonobstant le fait qu’ils aient débité un certain nombre de c**neries impraticables made by l’administration de la jeunesse française…)

                                  Je vais devoir humblement avouer qu’en fait, je n’ai rien de plus à ajouter à vos posts.
                                  Alors, pour que ce ne soit tout de même pas un post inutile, permettez-moi de vous faire part de diverses réminiscences :

                                  j’ai souvenir de cette conversation a propos des relations anims-enfants qui recoupe le sujet (mais sous un angle particulier.) où l’on avait débattu de manifestations pour ainsi dire “délicates” de l’affect des animateurs (en l’occurence des animatrices).

                                  Bien sûr, c’est un extrême que l’on peut éviter sans pour autant nier l’existence d’interactions affectives entre anims et enfants.

                                  Ce qui me fait dire (et rire à ce propos) c’est justement le fait que pendant ma formation bafa, on m’avait dit “pas d’affect avec les enfants”, comme si on pouvait contrôler les émotions et les sentiments comme on contrôle un appareil aspirateur ménager.
                                  En fait, j’essaie d’imaginer, après avoir lu le message de Crevette, comment se passerait un camp pour les jeunes si on interdisait tout affect… Il ne resterait pas grand’chose d’humain, effectivement.
                                  Il reste que l’on doit quand même arriver à gérer les nôtres, si on veut éviter de faire des mmm… surtout face à des enfants qui sont en plein développement affectif, justement.
                                  Il faut être conscient que le développement psychologique des enfants se joue là-aussi et cela nous engage à faire attention à ce qu’on fait face à eux.

                                  #77657
                                  crevette76
                                  Administrateur
                                    @crevette76

                                    …ça c’est de la question ! 🙄

                                    en vrac :

                                    J’en sais rien si je fais bien ou pas, mais je ne peux personnellement pas en faire abstraction, que je bosse avec des mômes ou pas d’ailleurs (mais mômes ou pas en général je bosse avec de l’humain).

                                    Je constate juste.
                                    Pour moi le plaisir au boulot est un moteur essentiel, c’est surement lié à mon vécu et à plein de trucs conscients ou pas ; c’est aussi lié au fait que je fais un job où il est question d’accueillir des humains, donc de prendre un minimum en compte leur plaisir et leur confort à eux.
                                    Donc l’affect entre en compte dans mon job, leur affect et le mien.

                                    Parce que participer du plaisir d’un autre ça me fait plaisir.
                                    Parce que je suis plus apte à partager un moment humainement riche si j’y prends plaisir moi.
                                    Parce que les sentiments humains ça se propage, ça s’attrape, ça se refile comme des microbes.

                                    Est-ce que ça veut dire que je ne contrôle rien… ou plutôt que je n’essaie de rien contrôler ?
                                    Non.
                                    Le cadre de travail pose des barrières, des limites :
                                    > quand quelqu’un m’est particulièrement antipathique (c’est pas souvent mais ça arrive), je ne suis pas (ou pas complètement, ou pas tout de suite) mon instinct qui me dicterait de l’esquiver total ou de l’envoyer bouler
                                    > quand les gens me tutoient ça me fait plaisir mais je m’interdit de faire la même chose en retour pour “traiter tout le monde pareil”, même si ce “tout le monde pareil” est une illusion

                                    A côté de ça, si j’me marre avec un/des mômes, ce n’est pas une attitude professionnelle et fabriquée, c’est parce que j’me marre.
                                    Si je discute jeux soc’ pendant 1h avec un papa, ce n’est pas une attitude commerciale et pro (même si ça n’ira pas à son encontre), c’est parce que ce papa m’est sympathique et que le sujet de conversation nous intéresse tous les deux… d’ailleurs je ne vois pas trop comment tricher sur ce genre de choses.

                                    Mais bon là j’dis des trucs en vrac et j’dois être à côté du sujet encore…
                                    à ma décharge, en ce moment mon métier d’accueil d’humains manque cruellement d’humain et je pète un boulon… et cet affect là, si quelqu’un a un tuyau pour mieux le gérer… 🙄

                                    #15665
                                    solleana
                                      @solleana
                                      #77661
                                      solleana
                                        @solleana

                                        Dans la relation aux môme et a fortiori dans toute relation éducative, pédagogique il est un élément que l’on cherche à dominer, évacuer, contrôler et que l’on peut définir sous un terme large qui est celui des affects.
                                        On le sait, lorsque nous sommes face aux mômes ceux ci nous renvoient tout un tas de choses à travers la façon dont ils réagissent, vivent, se déplacent, apparaissent à nous, en fonction aussi de leur corps, de leur physique, les mômes nous provoquent des émotions, des sentiments tout autant que nous leur en provoquons. Aussi, la question qui se pose est celle de savoir que faire de ces affects là, de ces projections, de ses désirs, de ses rejets…
                                        Plusieurs postures sont possibles, on trouve ainsi la posture “traditionnelle” du professionnel qui se revendique neutre et objectif face aux mômes, capable de mettre à distance ses affects, qui défend l’idée qu’il puisse traiter les mômes de façon identique… Je ne sais si cela mérite d’être développé et critiqué tant cette posture est absolument débile et inopérante dans la réalité sauf à scotomiser une bonne part du vécu.
                                        Une autre posture que l’on peut trouver chez Deligny ou aussi de façon un peu différente dans les pédagogie Pikler Loczy apparait aussi dans une forme de refus de l’affectivité. On trouve cela dans la formule de Deligny à savoir “les aider pas les aimer” ou encore chez Pikler avec l’idée que l’adulte ne doit pas répondre aux manifestations d’affection corporelle de la part des mômes parce que cela tend à favoriser une forme de dépendance affective, de relation affective trop forte entre le môme et l’adulte et peut être aussi parce qu’il s’agit là d’un manque d’analyse de sa propre position, une sorte d’agir aveugle, une mauvais analyse du contre-transfert.

                                        La dernière posture peut être celle de l’acceptation de cette relation affective comme étant manifestation de la vie contre laquelle il nous est impossible de lutter, contre laquelle on ne peut rien et qu’il faut donc prendre en compte et analyser. Ceci dit cette acceptation de la relation affective avec les mômes risque nécessairement de nous placer dans des situations dissymétriques vis à vis des mômes qui peuvent nécessairement être mal comprises d’eux…

                                        Alors on en fait quoi de nos affects??

                                        p.s: une citation spéciale pour Moilapa (suffit de changer quelques mots pour que cela colle parfaitement à la situation actuelle de l’animation)

                                        “Educateurs…? Qui êtes vous? Formés, comme on dit, dans des stages ou dans des cours nationaux ou internationaux, instruits sans aucun souci préalable de savoir si vous avez dans le ventre un minimum d’intuition, d’imagination créatrice et de sympathie envers l’homme, abreuvés de vocabulaire médico-scientifique et de techniques esquisséées, on vous lâche, pour la plupart enfants issus de bourgeois, encore tout encoquillés dans vous-mêmes, en pleine misère humaine.
                                        Et bon an, mal an, petites marionnettes par-ci, petits choeurs par là, tests et pipeaux, complexes et statistiques, congrès et rapports tissent un filet de camouflage sur cette mystérieuse ordure sociale de l’enfance inadaptée qui crève en taudis, tourne mal en maison bourgeoise et croupit encore bien plus souvent qu’on ne veut le dire dans des annexes de prison ou d’inhumains établissements”.

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