[Makh]

“Innover au sens noble du terme […]” Je me demande bien ce que cela peut vouloir dire.

@Bourricot :
En effet, sauf qu’au final ça restera des actions ponctuelles (CE, mairies, comme je le disais). Cela ne changera aucunement le fond du problème.

Les organisateurs actuels ont bien compris que ce sont les parents qui paient, et qui décident. Ils tiennent le secteur par les couilles et crois bien qu’ils ne vont pas le lâcher de si tôt.
Ils crachent tous sur Telligo et sa thématisation à l’extrême mais quand tu regardes n’importe quelle brochure, ils font tous la même chose. Quant aux prix des séjours je n’en parle même pas, éduc pop mon cul, suffit de voir les publics qui partent, vaste blague la mixité sociale.

Bref !

[Simon]

Comme Gerger, je ne pense pas que ce foin changera quoique ce soit. Les causes sont bien plus profondes qu’un simple “manque de places fourni par la SNCF pour les groupes” ou même “le fléchage des aides CAF”.

Je n’y crois pas non plus une seconde mais notons cette prise de conscience apportée par un sénateur :

“la hausse d’activités répondant aux besoins mercantiles des parents comme des enfants” pouvant entre autres expliquer (et c’est bien juste à mon avis) la hausse hallucinante des prix des séjours ces dernières années et du coup la désaffection des familles jusque là les plus demandeuses : les classes moyennes. Avec un ou deux SMIC aujourd’hui, une famille même (très peu) aidée ne peut pas se permettre cette dépense. Ce qui a bien plus le vent en poupe ou du moins qui ne souffre pas et c’est logique, c’est les vacances en famille : on passe du temps en famille ensemble. Que cela soit organisé ou non…

Au delà des prix, c’est aussi une question d’évolution de culture : celle du rapport entre les enfants et leurs parents qui se modifie et celle de la notion d’être en vacances. C’est plus satisfaisant pour les familles d’aujourd’hui de passer des vacances ENSEMBLE quand ce temps manque le reste de l’année. Et ces vacances peuvent aussi se concrétiser à proximité de son lieu de résidence, chez des amis, chez la famille moins loin.

Pour revenir sur l’activité reine comme si l’avalanche d’activités pouvait être synonyme de bonnes vacances, on en revient peut être un peu (bien que cela reste encore un chantier ouvert et énorme). Certaines collectivités locales, mairies entre autres, reviennent sur cette conception du loisir catalogue. Ainsi, par chez moi, une mairie d’une ville a l’intention de relocaliser l’ensemble de ses séjours dans sa région et de proposer des séjours sans activités mercantiles à la clé pour être plus axé sur de l’initiative de groupe, de l’activité de proximité, conçue, animée et encadrée par la direction du séjour et les animateurs embauchés. Réduction de la distance et changement d’orientation pédagogique débouchent aussi sur des séjours bien plus accessibles.

[assowakanga]

Colonies innovantes, ben voyons. Le constat de Wakanga & Co me fait bien marrer, parce que bien sur eux ils se placent du côté de ceux qui veulent faire perdurer le côté éducatif. Mon cul. Le terme d’innovation en lui même est une vaste blague.

Les seuls qui tiennent encore un tant soit peu le flambeau sont une poignée et on y trouve plus que des CE et des collectivités locales.

Ah, que j’aime ces discours à l’emporte pièce… Tout le monde il est méchant, c’est bien connu (et d’ailleurs pourquoi les CE et les collectivités ne le seraient pas également, hein ?).

Je ne vais pas essayer de démontrer ici d’une façon ou d’une autre pourquoi je pense que notre action a plus de sens que celle d’autres organisateurs, de toute façon on ne sera jamais d’accord.

Non ce qui m’intéresse c’est effectivement le texte de notre chère ministre. Je crois que l’on peut raisonnablement penser que ce n’est pas avec ça qu’on fera repartir à la hausse le nombre de départ.

Il y a mon avis des choses intéressantes, si tant est qu’elles soient suivies d’effet :
– simplification réglementaire (même si le CEE ne sera pas remis en cause de sitôt je pense)
– facilitation des voyages en train (même s’il faut encore se plier aux contraintes fortes du service groupe)
– recentrage sur des départs de proximité (histoire de réduite les frais de transport)

A coté de cela, la question de l’innovation me laisse un peu de marbre (surtout quand on lit un peu plus haut “revenir à des modèles de colonies de vacances qui proposent aux enfants des cadres éducatifs plus simples, plus rustiques peut-être mais tout aussi stimulant”). Je crois que nous vivons dans un secteur qui ne cesse d’innover, mais au sens noble du terme, pas au sens d’une course en avant sans fin qui a clairement montrée ses limites (notamment en terme de renchérissement des séjours).

Bref, rien de neuf sous le soleil, et c’est certainement pas grâce à cela que des milliers d’enfants partiront en colo cet été (chez des organisateurs pourris).

Gerger

[Hervé MORICE]

Si l’innovation se sont les structures commerciales, qui cherchent de nouveaux produits et à travers eux un gain de rentabilité toujours croissant, alors on finit doucement mais sûrement à l’aboutissement du transfert d’un secteur portée par l’éducation pop aux bénéfices exclusifs du secteur marchand.

L’innovation ce n’est pas d’adapter le secteur au marché mais de marcher vers un autre modèle socioéconomique qu’un libéralisme débridé.

[Makh]

Bon j’ai tout lu, et effectivement rien de neuf. A noter qu’elle occulte totalement le sujet de la refonte du statut des anims, du coût des formations, etc. Pas à l’ordre du jour apparemment.

Colonies innovantes, ben voyons. Le constat de Wakanga & Co me fait bien marrer, parce que bien sur eux ils se placent du côté de ceux qui veulent faire perdurer le côté éducatif. Mon cul. Le terme d’innovation en lui même est une vaste blague.

Les seuls qui tiennent encore un tant soit peu le flambeau sont une poignée et on y trouve plus que des CE et des collectivités locales.

[Shaaa]

[Shaaa]

Lors d’une séance au Sénat du 10 juin, cette question a été posée directement à la nouvelle ministre nouvellement nommée.

http://www.senat.fr/seances/s201406/s20140610/s20140610_mono.html#par_26

Bien entendu, on retrouve diverses prises de positions qui s’appuient sur les travaux de l’OVLEJ et du rapport parlementaire “Ménard” de 2013. Finalement, les divergences politiques restent faibles dans le constat assez sombre posé si ce n’est dans les mesures à suivre notamment sur la taxation de l’hôtellerie de luxe (étrangement, communistes et UMPistes n’ont pas le même point de vue). Le regard nostalgique est assez impressionnant… à côté des critiques de la dérive marchande (par 3% d’organisateurs à but lucratif), de la réduction des durées de séjour, de la segmentation des publics, des normes diverses, du bâti, du statut des adultes, etc.

Finalement, la ministre suit la ligne de l’ancienne ministre : “labellisation” et “colos innovantes” qui font écho au colloque de l’UNAT sur ce même sujet.

Pour les détails : http://www.sports.gouv.fr/presse/article/Quel-avenir-pour-les-colonies-de-vacances

Alors ? L’innovation en colo, une solution ? 😀
D’ailleurs, je suis curieux de l’avis de Wakanga car leur constat (posé ici) me semble intéressant à discuter.

Le seul bémol est finalement de constater à quel point les organisateurs partent dans des directions opposées, entre ceux qui souhaitent faire perdurer le caractère éducatif des colos et les autres, qui rapprochent les vacances pour enfants de celles pour adultes.

[Auteur]

Messages