Bonjour,
Est-ce à dire que Wakanga est déjà positionné pour accueillir ce label?
Non pas vraiment, nous restons assez circonspect dès que l’on commence à parler de label, de charte qualité, de certification ISO et compagnie…
Comme ça a déjà été rappelé, je ne vois pas comment on peut labelliser des colos qui reposent essentiellement sur de l’humain. Surtout que l’on sait très bien que d’une équipe à l’autre, le projet éducatif d’un organisateur risque de ne pas être interprété et mis en application de la même façon. Alors au mieux on pourrait sans doute certifier la partie administrative d’une colo, ou tout est mesurable, évaluable… Mais à quoi est ce que cela servirait ?
Quant à l’initiative de la ministre, je pense que c’est surtout une façon d’enterrer la problématique du CEE tout en promettant de relancer les colos avec rien (et je ne rentrerais pas dans le débat de savoir s’il faut le faire ou pas, même si à titre personnel je le pense évidement). Le seul point positif à mon sens étant la restriction aux organismes à but non lucratifs (sans non plus rentrer dans l’éternel débat sur les assos qui sont des entreprises qui ne disent pas leur nom, ce qui est malheureusement un peu vrai).
Je ne pense pas que ce fameux label fera du mal aux colos (vu dans l’état général ou elles sont), mais je ne me fait pas non plus beaucoup d’illusions sur ce qu’il peut leur apporter.
Quant à savoir si une asso comme la notre cherchera à l’obtenir, je pense qu’il faudrait d’abord que le ministère en dévoile un peu plus sur la démarche et les objectifs poursuivis….
Nicolas
ça rappelle un peu ça, non ?
balthazaar a écrit :
On prend les paris que la france va se débrouiller pour se créer un nouveau statut des animateurs compatible avec le droit européen?
Question écrite n° 07983 de M. Roland Courteau (Aude – SOC)
publiée dans le JO Sénat du 05/09/2013 – page 2543
M. Roland Courteau expose à M. le ministre de l’éducation nationale que, deux ans après l’évolution réglementaire du contrat d’engagement éducatif (CEE), assimilant les animateurs volontaires à des travailleurs salariés, les associations organisatrices des colonies, mini-camps et séjours s’interrogent gravement sur les conséquences directes de ce changement.
Ainsi, est-il constaté qu’en 2012, la diminution du nombre de séjours organisés s’élève à 2 170 ce qui se traduit par une diminution du nombre d’enfants partis en vacances de 70 000.
Il lui fait remarquer que la réglementation actuelle rend difficile la mise en place de colonies, mini-camps et séjours adaptés.
C’est pourquoi, il est demandé par les associations organisatrices, la création d’un nouveau statut spécifique qui reconnaisse pleinement les particularités de leurs activités de volontariat, des animateurs.
Faute de quoi, l’organisation des colonies, mini-camps, séjours adaptés et centres de loisirs deviendra impossible, accroissant, par voie de conséquence, les quelque trois millions d’enfants qui, chaque année, ne partent déjà pas en vacances.
Il lui demande donc de lui indiquer s’il est dans ses intentions de doter les animateurs volontaires d’un statut qui reconnaisse les particularités spécifiques du volontariat permettant ainsi de conforter voire d’accroître les quelque sept millions d’enfants et d’adolescents pouvant partir, chaque année, en vacances.
Transmise au Ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative
Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative
publiée dans le JO Sénat du 14/11/2013 – page 3306
Dans une décision du 14 octobre 2011, le Conseil d’État a confirmé que la réglementation française applicable au contrat d’engagement éducatif (CEE) et prévue par la loi de 2006 relative au volontariat associatif et à l’engagement éducatif, n’était pas conforme au droit de l’Union européenne (directive n° 2003/88 CE du 4 novembre 2003), en tant qu’elle ne prévoyait ni repos quotidien, ni repos compensateur pour les titulaires de ce contrat. En conformité avec cette directive, le nouveau dispositif législatif et règlementaire permet désormais aux animateurs d’assurer la surveillance permanente des mineurs et de bénéficier de repos compensateurs équivalents aux repos quotidiens. Des mouvements d’éducation populaire et de jeunesse ont proposé la création par la loi d’un volontariat de l’animation. Cette proposition soulève toutefois une question juridique dans la mesure où la législation européenne ne reconnait que deux types d’activités : le bénévolat et le salariat, la Cour de justice de l’Union européenne considérant que l’animation, y compris occasionnelle, relève du champ du salariat. Par ailleurs, les statuts de volontaires existants reposent sur plusieurs caractéristiques essentielles : engagement dans une mission d’intérêt général ; durée limitée dans le temps ; versement d’une indemnité en contrepartie de cet engagement ; absence de lien de subordination. Dans le cas du volontariat d’animation, l’absence de lien de subordination dans le cadre d’une équipe encadrant des mineurs ne peut être envisagée sans remettre en cause leur sécurité. Cette proposition de volontariat pourrait être débattue de façon approfondie au sein de la branche professionnelle de l’animation. La ministre invite les syndicats d’employeurs et de salariés à un réel dialogue, condition essentielle de la réussite dans la durée d’un dispositif construit collectivement. Pour encourager l’engagement et notamment celui des jeunes, des outils et des dispositifs ont été mis en place et sont développés par les ministères chargés de la jeunesse et de la vie associative, de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ainsi que par les universités et par les acteurs associatifs. Un portefeuille de compétences a ainsi été élaboré avec un groupe interassociatif et Pôle Emploi, et est à la disposition de tous les bénévoles pour transcrire, en termes de compétences, leurs expériences. Associé aux carnets associatifs d’attestation qui existent, il peut faciliter l’accès aux dispositifs de valorisation des acquis de l’expérience, au collège dans le cadre du livret personnel de compétences, à l’université dans le cadre des unités « système européen de transfert de crédits » (ECTS) qui valorisent l’engagement associatif, ou auprès d’employeurs. Un portefeuille de compétences existe par ailleurs pour les jeunes en service civique. L’engagement des jeunes est un des chantiers ouverts par le comité interministériel de la jeunesse que le Premier ministre a présidé le 21 février 2013. Le ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative travaille dans ce cadre au renforcement de la coordination de tous ces outils et dispositifs pour faciliter la prise en compte de telles compétences par les acteurs de l’éducation et de l’emploi. La valorisation de l’expérience des animateurs d’accueils collectifs de mineurs, dont il est rappelé que beaucoup sont des professionnels, fera l’objet d’une attention particulière.
Est-ce à dire que Wakanga est déjà positionné pour accueillir ce label?
On imagine aussi que la Ligue de l’Enseignement est déjà en train de bosser en sous marin pour recueillir là aussi ce label sur leurs séjours…
Evidemment la labellisation n’a aucun sens dès lors que l’on parle d’éducation et de façon très pragmatique pour labelliser il faut des critères définis objectivement et surtout ensuite les moyens de vérifier cela concrètement sur le terrain et vu les forces du ministère JS ça n’est pas prêt d’arriver…
Arrête, on a assez discuté ici de la réforme des repos compensateurs pour comprendre que l’employeur a quasiment tous les droits sur ses animateurs, y compris de bazarder leurs repos compensateurs après la fin du séjour.
Le texte actuel est une tartuferie hallucinante. Néanmoins les syndicats qui avaient attaqué la première mouture au travers de la cour européenne de justice vont certainement recommencer. On prend les paris que la france va se débrouiller pour se créer un nouveau statut des animateurs compatible avec le droit européen?
Sur le fond j’aime bien l’idée de distinguer les colos de consommation par rapport aux colos d’activités plus simples mais qui apportent plus aux jeunes au final.
Donc les meilleures seront celles qui n’auront pas de label? Pourquoi pas mais c’est prendre l’idée à l’envers, il faudrait savoir quelle sera sa mise en forme pour pouvoir spéculer un peu…
Je pense surtout que ces labels vont favoriser les structures qui répondent à la fonction de normalisation évoquée par moilapa plus haut. Du citoyen poli et résigné, des enfants qui font des belles fresques avec des blancs, des noirs, des viernamiens, des soudanais et des syriens et comme ça des gens de pouvoir passent dans la presse pour se vanter de leurs bonnes œuvres.
Extrait du communiqué :
Les ministères concernés, les organisateurs associatifs, les parents, les prescripteurs (les collectivités territoriales et les comités d’entreprises principalement) seront associés à cette réflexion.
Avant toute chose on précise bien que les animateurs seront exclus, en particulier les saisonniers. Tu vois en tant qu’organisateur associatif tu n’as pas de souci à te faire, tu pourras dire ce que tu veux sur les saisonniers qui n’auront pas l’occasion de se défendre. C’est approuvé par la ministre.
C’est incroyable. Quand il s’agit de se chercher des jeunes pauvres pour les exploiter, là on n’hésite pas à dire qu’ils sont l’avenir idéologique de notre société et de nos colonies. Par contre quand un ministère prépare une réforme, il ne les invite pas. Ainsi on lit clairement les intentions du ministère.
Et je ne parle même pas des enfants… De toute façon si le ministère annonçait que les enfants participeraient à la réflexion je n’y croirais pas non plus.
Pour rebondir sur le commentaire de moilapa, démocratiquement on devrait se poser des questions. Le peuple n’inscrit plus ses enfants en colo et le ministère décide qu’il faut que les enfants aillent plus en colo? wtf? Qui le ministère défend-il de fait?
Demain le ministère de la santé défendra les vendeurs de pinard parce qu’il y aura des bons et des mauvais pinards?
Et si on parle d’une baisse de fréquentation des colos, on parle d’une hausse de fréquentation des mini-camps. Quid alors du coût total? Côté finances, ça donne quoi? Quelle évolution sur les dépenses des familles d’une année sur l’autre? Quelle part dans la poche des animateurs? Dans la poche des organisateurs?
Quid des agences de voyage spécialisées dans les colonies?
Ici un rapport de la commission Ménard : http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i1236.asp
Et les labels sur la citoyenneté ou la mixité sociale, dément! Moi je vois ce genre de label sur la pub d’une colo, je la jette à la poubelle! Ma fille a déjà des amis très mixés, des roux, des belges, des gauchers, etc. Non ce qu’il faudrait plutôt c’est un label sur la qualité des repas, de l’hébergement, et sur la clarté et la simplicité du montage financier de la structure.
assowakanga a écrit :
Bonjour,Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative lance un grand chantier de labellisation des colos.
Celui-ci a pour objectif d’enrayer la chute de fréquentation des séjours de vacances que connait le secteur depuis maintenant plusieurs années.
Cette labellisation vise à faire reconnaitre des séjours mettant en œuvre une mixité sociale, des activités de loisir de qualité et accessibles, un projet pédagogique fort et lisible pour les parents…
Le communiqué complet est disponible sur le site du ministère.
Mais si la volonté peut être loué, est ce qu’une simple opération de labellisation sera suffisante ? Peut-on vouloir relancer les colos sans parler d’aide au départ et de CEE ?
S’il est intéressant de noter que le communiqué parle d’un secteur à but non lucratif, l’engagement de la ministre semble un peu fade pour le moment.
Nicolas
Merci pour ce lien.
Effectivement il est un peu facile d’esquiver le débat sur le statut de volontariat des animateurs et directeurs. En effet, la réduction globale de la durée des séjours est tout de même matériellement due aux repos imposés par la législation pour les personnes en CEE, ce qui explose le coût des séjours quand il doit être pris… C’est épatent de faire un communiqué sans allusion à cette question cruciale pour l’avenir des colos !
Sur le fond j’aime bien l’idée de distinguer les colos de consommation par rapport aux colos d’activités plus simples mais qui apportent plus aux jeunes au final.
Mouais… peut être qu’avant de se poser la question de “comment relancer le marché des colos”, on pourrait se poser la question “y a t-il un intérêt à…” !!!!
En quoi cette forme de tourisme serait-elle plus à aider qu’une autre ? Labelliser ! Quelle blague… Qui pour labelliser ??? Des inspecteurs du travail qui vont se pencher sur l’agressivité incroyable qui y règnent envers le travailleur, envers le plus minime de ses droits ?
Les mêmes personnes qui se sont jusqu’alors jamais posé de question sur ce marché, jusqu’à ce que le volume financier deviennent très bas ?
Pourquoi ne pas, si il s’agissait réellement d’une réflexion sociale (ce que ce n’est pas, évidemment) ne pas investir dans une forme de tourisme qui réunit toute la famille, et non qui isole l’enfant, sous la forme touritique “colo” ? (je ne parle pas de labellisation, évidemment, mais quitte
à débourser l’argent commun…)
On peut au minimum sourire à la lecture de ce texte volontairement naïf, derrière lequel se cachent des enjeux
purement économiques et de copinage, déconnecté de la réalité de cette part de camembert du tourisme français :
“le secteur des colonies de vacances à but non lucratif”
dés la première phrase… Ah bon ? Quelque chose qui ne concernerait que certains vendeurs du secteur ? J’aimerais bien voir ça, notamment du côté des “entreprises avouées”qui auront évidemment tout loisir d’aller en justice pour condamner toute concurence déloyale
que serait ce “label d’Etat” accessibles à certains et pas d’autres. En démontrant en quoi notamment une féfé “à but non lucratif” de ce secteur si particulier est en tout point une entreprise commerciale…
Au dela à de la question qu’on peut tous se poser sur l’utiliation de l’argent publique (parce qu’il y a bien dépenses) dans un modèle économique basé quasi exclusivement sur l’apprentissage de la
consommation (voir toutes les brochures et sites internets des vendeurs de colos pour ceux qui ne connaîtraient pas ce secteur “colo”) et qui est rentable (des boîtes comme Telligo l’ont démontré, la question du public pouvant accéder à ces produits restant posée) comment faire un “tri” entre ceux qui auront droit et ceux qui ne l’auront pas ? Est-ce que le consommateur-parent va se fier à cette étiquette plus qu’au prix et au contenu des produits servis durant le séjour ???
J’en retiendrais au moins cela, un voeux pour ce que pourraient être cette forme “colo” à venir avec : “un projet pédagogique fort et lisible pour les parents”
Parfait d’aveux de ce qu’est aujourd’hui cet outil totalement vide de tout, à commencer de sens.
Sinon, la démarche est connue : comme il s’agit de normaliser le saucisson ou le camembert, on va labelliser, normaliser, un autre produit de consommation
: la colo… Vaste programme, si l’on pense avant tout qu’une colo c’est de l’humain !!!!
Tout ça dans le seul but de regonfler le volume financier d’un marché concurentiel moribond…
Avec des relents d’un “tourisme sociale” que l’on croyait définitivement oublié dans le caveau des mauvaises idées…
Sans doute que si une majorité de clients-parents ne consomment pas ce produit “colo”, c’est certainement pour des raisons un peu plus complexe que le manque d’une étiquette “aprouvée par l’Etat”…
Bonjour,
Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative lance un grand chantier de labellisation des colos.
Celui-ci a pour objectif d’enrayer la chute de fréquentation des séjours de vacances que connait le secteur depuis maintenant plusieurs années.
Cette labellisation vise à faire reconnaitre des séjours mettant en œuvre une mixité sociale, des activités de loisir de qualité et accessibles, un projet pédagogique fort et lisible pour les parents…
Le communiqué complet est disponible sur le site du ministère.
Mais si la volonté peut être loué, est ce qu’une simple opération de labellisation sera suffisante ? Peut-on vouloir relancer les colos sans parler d’aide au départ et de CEE ?
S’il est intéressant de noter que le communiqué parle d’un secteur à but non lucratif, l’engagement de la ministre semble un peu fade pour le moment.
Nicolas