quelques petites interrogations concernant les CLAE

  • Ce sujet contient 189 réponses, 18 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par moilapa, le il y a 9 années.
20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 190)
  • Auteur
    Messages
  • #22915
    moilapa
      @moilapa

      Ce n’est pas si simple que ça. Notamment dans la
      façon dont ces adultes interagissent avec les
      enfants, consciemment ou pas…

      Déjà, ce n’est pas le lieu qui fait l’écolier,
      ce n’est pas sa présence sur l’école qui fait de lui
      un écolier : c’est facile à appréhender : cet enfant
      peut très bien fréquenter le centre de loisirs
      les mercredis ou les grandes vacances, centre
      de loisir qui est le même lieu que l’école…
      Et inversement, la classe partie en classe de
      découverte : l’enfant n’est plus dans l’école, mais il
      reste élève, écolier…

      j’ajoute une expérience sur une école neuve : le claé
      avait été pensé hors l’école, dés les travaux
      architecturaux : il fallait sortir de l’école et passer
      deux portails pour quitter l’école et arriver dans des salles,
      des terrains d’herbes, de sports, seulement dédiés au
      claé… (portails plus que symboliques)

      Autres contre-exemples : un enfant malade
      à l’hôpital, des enfants de bohémiens où
      c’est la maîtresse qui vient faire la classe, et non
      les enfants qui se déplacent à l’école…

      Donc, ce n’est pas sa présence physique sur l’école
      qui fait l’écolier…

      Est-ce alors “l’institution” qu’est l’école, ce
      pour quoi elle est faite, son action programmée sur
      l’enfant ? Pour simplifier : l’éducation nationale….

      Or, sur le temps claé, on est plus dans le cadre de
      l’éducation nationale, mais celle de Jeunesse et Sports…
      Il peut d’ailleurs ne plus y avoir d’instit’
      sur place, partis mangés chez eux… plus souvent dans leur
      salle à manger entre eux, et ayant envie de tout sauf
      d’avoir affaire aux mômes…
      Tout ce qui concerne la classe (normalement) ne devrait
      plus avoir lieu d’être sur ce temps de récréation du midi par exemple…

      Sur la réponse de Xinome :
      “un enfant tout simplement”…
      Ce n’est pas ce que j’observe dans les faits :
      les enfants restent pourtant des élèves sur ces temps :
      ils restent soumis aux règles scolaires,
      logiques scolaires…

      Et jojsmala de dire :
      pour moi un enfant reste écolier durant toute sa scolarité,
      et de distinguer les termes “écolier” et “élève”,
      ce qui n’est pas si évident que ça !!
      ex :
      http://lelien.org/IMG/pdf/article_e_le_ve-e_colier-2.pdf?PHPSESSID=79e6e44400e784b6a65563d092b06244

      http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/clefsfp/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_catlog_e&page=9m5T6480YsWs.html

      et pour sourire :
      http://forums-enseignants-du-primaire.com/topic/107112-ecolier-eleve/

      D’autres lectures possibles sur lesquelles j’en suis
      en ce moment : “de l’enfant à l’élève”,
      “être écolier pour être élève”…

      Devenir élève :
      http://www.ac-limoges.fr/ia87/IMG/pdf/devenir_eleve.pdf
      (au tout début du texte)

      Avec notamment pour l’enfant l’apprentissage de
      ce que l’on attend de lui…

      Et la question (selon ce que dit Jojosmala) : un enfant durant
      les grandes vacances reste t-il un écolier ????
      Doit-on voir cet enfant comme un écolier sur ce temps
      claé qui est un temps de loisirs sans rapport avec la classe ?
      Qui ne partage (devrait partager) avec cette scolarisaiton,
      que les murs et le sol de la récréation ?

      Ou dit autrement (si l’on lit les documents cités
      et ce qu’ils décrivent pour que cet enfant devienne
      élève, écolier) : Est-ce qu’en tant qu’animateur claé,
      je ne dois pas par exemple permettre à l’enfant
      de ne plus être élève, écolier ?
      Ne plus entrer (au moins temporairement) dans ce
      processus décrit dans les liens ?

      #22931
      Xinome
        @xinome

        moilapa a écrit :Un enfant durant un temps de claé, est-il un écolier ?
        Un élève

        Un enfant tout simplement ?

        #22945
        jojosmala
        Modérateur
          @jojosmala

          salut !!

          moilapa a écrit :
          En échangeant sur quelques derniers posts…
          voici une question qui me semble centrale :

          Un enfant durant un temps de claé, est-il un écolier ?
          Un élève ?

          pour moi un enfant reste écolier durant toute sa scolarité, un étudiant reste étudiant tant qu’il est sur un cursus post bac…..

          mais sur un Clae pour moi ce n’est pas un élève, il est élève en classe oui, et au Clae il est juste un enfant sur un temps de loisir ( d’ailleur faudrait lui donner un terme 😀 )

          ….

          #22952
          ludou
            @ludou

            chez nous, ce débat (ou presque) agite déjà les élus, alors de là à avoir une réponse unique nationale… 🙄

            #22957
            moilapa
              @moilapa

              En échangeant sur quelques derniers posts…
              voici une question qui me semble centrale :

              Un enfant durant un temps de claé, est-il un écolier ?
              Un élève ?

              #31665
              ludou
                @ludou

                Alors non, ça ne justifie pas le système d’inscriptions. Le plus simple, c’est le gps individuel. C’est une technique onéreuse, certes, mais en terme de sécurité, c’est le mieux, on est ainsi protégé des suites judiciaires. On peut même les utiliser en grand jeu de piste par exemple.

                #31678
                Import
                  @import

                  Oui.

                  #31710
                  ludou
                    @ludou

                    heu… t’es sérieuse là ?

                    #31757
                    Import
                      @import

                      Désolée de remonter ce vieux post…mais je peux pas m’empêcher de poser cette question con : ok, imaginons un système où y’a pas d’inscriptions et où les enfants vont et viennent comme ils veulent.

                      Y’a un incendie. On fait comment, pour savoir où est tel enfant rapidement ? Ca ne marche pas. Ca justifie dons le système d’inscriptions, non ?

                      #77277
                      moilapa
                        @moilapa

                        L’animateur
                        L’animateur est un moyen. Il n’est pas un élément central du temps récréation. Il n’attend rien des enfants et n’a rien à en entendre. Certains enfants d’ailleurs, peuvent tout à fait ne rien attendre de cet adulte dans sa récréation : et ça, c’est pas une menace pour l’animateur, c’est un bien précieux à protéger !
                        Souvent ceux qui prétendent combattre l’idée de cette initiative laissée aux enfants, prétextent l’inévitable violence qui apparaîtra entre enfants… peut-être… mais ils y répondent surtout en imposant un système totalement violent aux enfants !
                        Ils prétendent combattre la violence en oppressant les enfants, en leur faisant subir des violences !
                        Mais cette violence n’est pas réductrice : on ne peut pas la faire disparaître : pour que la personne trouve de la sérénité, il ne faut pas essayer de faire disparaître cette violence (le meilleur moyen de rendre la personne malade) mais de permettre qu’elle s’exprime.
                        Et si elle doit s’exprimer, autant qu’elle se tourne contre ce qui crée cette violence : ce qui dans la vivre ensemble opprime l’individu, au point de l’amener à cette violence contre les autres plus faibles. Apprendre aux enfants à tourner cette violence contre les plus forts, et non les plus faibles.
                        Et dans le cas d’un claé, c’est le claé; au-delà c’est l’école. Et au-delà, c’est la société” entière.

                        Il s’agit de “Favoriser l’expression des conflits”, comme on le faisait dans l’expérience des terrains d’aventure. Cette violence d’ailleurs pouvait s’exprimer dans la créativité des enfants, qui construisaient des cabanes, des ponts, des engins flottants.
                        On ne peut résoudre un conflit qu’en permettant l’expression de ce conflit.

                        et le reste du temps ? Bin, il suffit juste de vivre ces moments de partage avec les mômes (parce qu’il y a des temps de partage quand on laisse une réelle place aux enfants, forcément certains d’entre eux viendront vers vous) d’être tel que l’on est : voilà ce que l’on offre aux autres quand on est animateur : celui que l’on est. L’animation, cela ne devrait être que ça : juste être parmi les autres. Travailler alors à celui que l’on est. Et oublier tout ce qui tient de l’enculage de mouches si chere à l’animation sociocul : ces projets écrits, cette idée même de projet, tout le reste…

                        #77282
                        moilapa
                          @moilapa

                          La violence encore et encore

                          Face à cette violence institutionnelle d’un système (ici l’école) la violence des enfants est totalement ligitime. Et pour l’animateur elle n’est pas seulement légitime, elle est une obligation : celle de défendre l’enfant et l’éclosion fragile de ce sentiment de “révolte”. Ou au moins de remise en cause du “système” ou d’une partie de ce qui fait” le système” (on peut appeler ça société où ce que l’on veut), la toute puissance adulte : c’est à dire : aider l’enfant à tourner sa violence contre ses oppresseurs et non contre “les siens”, les autres opprimés, les plus faibles.
                          Et plus encore que le système école, sur lequel son influence est limitée, l’animateur se doit de lutter contre ce qui dans le claé contribue à cette agression permanante des enfants : y compris en luttant contre le claé lui-même, ses collégues animateurs et la direction si bersoin. Voir ses propres pratiques, ses propres formatages, ses propres rapports à ces enfants plus faibles que lui (et donc potentiellement victime de l’expression de sa violence). C’est dans ce cas que la violence est légitime. Et les réunions d’équipe sont une formidable occasion de remettre en cause.

                          Les gens sont plus prompt à ressentir la violence quand elle leur est destinée directement. Mais rarement à admettre que cette violence n’est peut être que la réponse à leur propre violence, qu’ils sont les premiers à exercer cette violence (sur les enfants notamment) et ce continuellement, jour après jour, heure après heure, situation après situation.
                          En même temps, cette violence envers une équipe d’animation est le meilleur moyen de leur faire toucher ce qu’elle fait subir aux enfants : en liant les procédés utilisés lors de ces réunions avec les pratiques “du terrain”, et dans un deuxième temps en confrontant ces pratiques avec le projet pédagogique : dans ce cas, le projet devient enfin un outil qui a un intérêt (!!!!!!!) : en le retournant contre celui ou ceux qui l’ont rédigé !!! On n’aura aucun mal à trouver dans le pp des contradictions totales avec la réalité de la gestion au jour le jour.

                          Cette violence alors, celle que j’amène par exemple en réunion d’équipe, elle est enfin reçue comme de la violence, parce que ceux qui ne voyaient pas la violence dans la cour de l’école, étaient là les plus forts : or ici, ils se retrouvent en état de faiblesse : ils passent d’une situation où ils sont les dominants, ceux qui détiennent le pouvoir, à la situation de ceux qui subissent la violence, ils passent du statut de “forts” à celui de “faibles”. Dans ce cas-là, il leur semble légitime alors de se défendre, (alors qu’ils n’accepteraient pas la légitimité de se défendre pour les enfants qu’ils oppriment) : et, comme déjà dit : très très peu de gens sont capables de faire face à un niveau de violence “auquel ils ne s’attendent pas” : notamment parce qu’ils ne “voyaient” pas la violence exercée sur les enfants, et qu’ils n’attendaient pas une violence “à la mesure” de cette violence. Que si ce qu’on pourrait appelée une violence “invisible” (celle excercée constamment par le “système”) est totalement acceptable et acceptée, une violence “plus directe”, plus “assumée”, ne correspond pas du tout aux comportements acceptables en société. D’où la non préparation des personnes, prises au dépourvu, parce que “ça ne se fait pas”.
                          Si dans un match de rubgy, mes coups de têtes, de poings, de genoux, étaient normes du temps où je pratiquais ce sport sympathique, en dehors de ces situations codifiées, la violence effraie, tétanise certains, fait fuir. Alors même que la société n’est faite que de violence.

                          Ce métier a un énorme avantage : (qui découle directement de cette généralisation de précarité ! utilisée comme le premier outil de contrôle sur les animateurs) c’est que ce système se retourne contre lui-même : en tant qu’animateur, je n’ai absolument rien à perdre : nombre de ces posts d’animateurs claé sont en dessous du RMI ! Et la précarité extrème de ces posts fait qu’il y a toujours des posts : sur une ville comme Toulouse, il suffit d’une demi-journée pour retrouver aussitôt un poste : chaque jour au crij on trouve des annonces nouvelles (urgent !!!) on a donc absolument rien à craindre du côté “licenciement”. D’autant plus que les particularités de l’environnement claé font que les licenciements sont très très rares. Pour plein de raisons.
                          Il faut vraiment aller à cette animation claé (en tant qu’animateurs, parce que cela n’est pas vrai pour les postes de direction) avec cette idée que l’on peut se soustraire à toute idée de hiérarchie ; je ne sais pas si il existe situation de salariat (où forcément il devrait y avoir situation de subordination) où l’on ait autant de liberté.
                          Un directeur de claé n’a aucun levié de pression sur un animateur : il est totalement désarmé face à ces “animateurs CDII”. Ces personnes qu’il a engagé faute de mieux, parce qu’à part des personnes en précarité, personne ne va accepter ce type de poste… La seule possibilité est de n’engager que de très jeunes travailleurs, plus maléables, plus naïfs, moins armés pour voir dans une “vérité” des bêtises. Un animateur qui a visiblement “de la bouteille”, qui a une réflexion structurée, c’est déjà un risque dans ce milieu des claé : pour ma part, alors que j’ai commencé les claé au tout début des années 90, que j’ai bossé dans je ne sais même plus combien de structures, dans des système différents, que j’ai quelques diplômes ici et là, je me présente juste comme animateur Bafa avec 2 expériences en claé. (Là encore, il peut y avoir des exceptions, où l’on peut échanger dés la première rencontre sur le sens que l’on donne à ce métier, sur la place réelle de l’enfant, notamment dans cette réalité “école”, quartier, famille, la prise en compte de sa citoyenneté, mais en principe j’évite : plus on a l’air compétant, plus on a l’air dangereux : ce que je comprends parfaitement et que j’accepte dans ce système Claé)

                          J’ai eu encore l’exemple sur un claé à Toulouse la semaine avant ces vancances (même si le combat à durer presque deux ans) où un seul animateur a mis en danger l’existence même d’un claé (claé à Toulouse), a totalement déstabilisé l’ensemble de l’équipe, le bureau de l’asso’, le fonctionnement, a réussi à évincer le directeur, son adjointe… (même si dans cet exemple, je suis du côté de la direction qui bossait intelligemment, et avec une réelle prise en compte de l’enfant, dommage… ) Avant d’être licencié non sans avoir pourri la vie à tous (arrêt maladies, traitements médicamenteux, démissions, clash avec les parents, plus de parent à vouloir entrer dans le bureau… )
                          Cet exemple est toutefois l’exemple d’une mauvaise utilisation de ce pouvoir qu’on les animateurs sur un claé, surtout dans le cas d’un délégué syndicale ici, de Sud, de la fragilité de ces associations vis à vis du donneur d’ordre mairie, de la complexité des enjeux politiques de ces structures. Parce que d’une certaine façon, même si on parle d’un face à face employé-association, il n’a pas s’agit là de s’en prendre “à plus fort que soi” : une des dernières associations de parents gérant un claé sur toulouse (quand la mairie précédente et celle d’aujourd’hui, socilaiste, ont tout fait pour évincer ces petites structures moins manipulables que les bénéficiaires des appels d’offres (3 grandes fédé qi se sont partagés le gateau, ce sont “goinffrés” : Franca, Léo Lagrane et la Fol (qui du point de vue social réussit l’exploit d’être plus agressif que Léo !!!)
                          C’est même dans ce cas être du côté des plus forts, puisque un “directeur de tutel” va arriver sur les lieux, et que sans doute très bientôt l’assoc’ pourrait disparaître… offrant une part de plus aux charagnards…

                          Et surtout : la très grande majorité des directions avec lesquelles j’ai bossé était pertinente, intelligente, capable d’écouter, de prendre en compte, de se remettre en cause. Tant pis pour les autres : si elles ne sont pas capables de cette remise en cause, alors il faut y aller avec l’idée de mordre, de faire mal et de les harceller à chaque occasion qui se présente. On a rien à y perdre : et si tant est que l’on aime ces rapports de force, ces situations de violence, cela participera de la construction de l’animateur que l’on est, cela renforcera encore notre efficacité, nos capacités. Il faut bien se dire que les projets éducatifs (qui de mon point de vue devraient s’appeler projets politiques) ne sont que du vent dans la réalité sociocul d’aujourd’hui : il ne s’agit absolument pas de prendre en compte les enfants, les citoyens : il s’agit juste de penser “autre outil de contrôle des masses” : les claés sont avant tout des outils de contrôle pour le pouvoir. Cohérents : ce contrôle sur les individus est d’autant plus efficasse qu’il a commencé dés la petite enfance.

                          Il n’y a pas d’états d’âme à avoir : d’abord si l’on est bien partie d’un constat de violence envers les enfants, et ensuite dans la situation de directions inaccessibles à la remise en cause : parce que la remise en cause est une OBLIGATION dans ce métier : on ne peut faire de l’animation sans cette remise en cause permanante, en premier lieu envers soi-même : comme d’aller se présenter comme simple animateur Bafa après 25 ans d’animation non-stop pour un post en claé, pour bosser au sein d’une équipe souvent très jeune, très peu formée et parfois composée de 80°/° de gens “à la dérive”. travailler dans ces équipes, accepter de bosser avec des gamins de 20 ans, en prenant réellement en compte leurs capacités, leurs idées, leurs désaccords, accepter de “revenir en arrière” pour refaire ce parcours que l’on a fait soi-même… Ce qui est la meilleur façon de continuer ce cheminement dans ce métier d’animateur, et donc sur soi. Et cette idée de “se foutre des baffes dans la gueule” pour sans cesse avancer, elle doit être la règle pour tous : que certains le veuille ou non : on ne peut faire de l’animation et “durer” autrement. Cette remise en cause permante est une obligation : que certains ne le pensent pas n’a aucune importance : si eux n’ont pas ce réflexe nécessaire, il leur sera imposer.

                          La violence peut même participer de l’équilibre de la personne-animateur. J’ai mis des années à commencer à apprécier ces situations de violence, à en avoir besoin même pour avancer dans ma réflexion, pour aller au bout de questionnements. A les attendre. A les provoquer quand cela est nécessaire. Bizarrement, plus l’on attend avec gourmandise ces temps de violence, plus on les maîtrise. Plus on s’en enrichie. Remettre en cause un fonctionnement, cela oblige à décrypter ce système, ce qu’il a de négatif pour les enfants, et cela oblige surtout à proposer d’autres solutions !

                          Il s’agit en fait d’accepter sa propre violence : accepter sa propre violence, cela me semble indispensable à l’équilibre d’une personne.
                          Je pense même que pour ma petite personne il y a un rapport entre le fait que tous ceux qui ont bossé avec moi ont souligné le degré de patience “incroyable” dont je fais preuve avec les enfants. Et le peu de patience dont je peux faire preuve au sein d’une équipe (adultes).

                          Cette violence, elle existe en chacun de nous. La question est : quand s’exprime t-elle ? Et qui en est victime ?
                          Pour bien des femmes qui travaillent en maternelle, auprès de très jeunes enfants, il est évident que cette violence s’exprime auprès des jeunes enfants. Et seul ceux qui n’ont pas bossé en maternelle (où ne peuvent admettre leur propre violence) peuvent s’étonner de ce constat.
                          Même si cela est moins évident avec des enfants plus grands, cette violence insitutionnelle existe aussi. Elle est moins frontalement “décelable” en général, mais elle est toujours là. Je ne parle pas d’un adulte qui va foutre une baffe ou un coup de pied à un enfant, qui va le secouer énergiquement sur un temps où il n’a plus le contrôle de lui… je parle notamment de temps qui reviennent tous les jours : par exemple au moment de rassembler les enfants devant la cantine, la façon dont on va les bousculer (au sens figurer) parce qu”on est à la bourre”, la façon de hurler pour obtenir le silence (!!!!) … Et je parle surtout de cette violence constante qui fait que les enfants n’ont plus de temps à eux, de temps où ils échappent au contrôle des adultes : ça, c’est la première violence. Le thermomètre est très facile à trouver : la question : est-ce que je me comporteait ainsi avec des adultes ? Est-ce que je leur parlerais sur ce ton ? La réponse est évidemment non : parce que si je parle comme ça à un adulte, je prends juste un coup de poing dans la gueule.

                          La violence que l’on peut exprimer est évidemment libératoire : il serait stupide de prétendre le contraire. elle est une nécessité, à moins de vouloir devenir cingler : il faut qu’elle s’exprime : et il est toujours plus facile de s’en prendre à celui dont on pense qu’il ne pourra répliquer, avec en bout de chaîne l’enfant qui va s’en prendre au chat de la famille…

                          C’est même le contraire qui me semble inquiétant : les personnes qui n’expriment pas cette violence.
                          C’est un peu comme la phrase célèbre sur le système : quelque chose du genre : dans un système oppressant, repressif, au dela d’un certain niveau de violence, il n’y a que deux choix : la violence contre le système ou contre soi-même.
                          il est primordial que cette violence s’exprime. Et en tant qu’animateur, si je devais trouver un intérêt à écrire un pp, je commencerais certainement par écrire quelque chose comme “permettre l’expression de la violence”.

                          “Il faut concevoir les terrains d’aventure comme un lien d’expression où apparaîssent notamment les contradictions existantes, les conflits… il les cristallise même puisqu’il ne fuit acucun problème mais favorise leur expression.”
                          Voilà ce que dit un animateur qui a écrit un livre sur les terrains d’aventure, une forme d’acueil enfants qui a disparu en France, car trop dangereuse, trop proche de ce que pourait être une relle prise en main de son existence par les individus…
                          Aujourd’hui, un centre de loisirs, c’est à l’extrème opposé : plutôt que d’aider les enfants à apprendre ce vivre ensemble (c’est à dire savoir exprimer les différents pour chercher des solutions) on les fuit : un exemple parmi d’autres : sur un claé, les jouets sont interdits sur les cours (les écoles); Pourquoi ? Parce que cela crée du conflit !!! Donc, au lieu de résoudre le problème (ce qui est le vivre ensemble) on élimite artificiellement le problème en le rejettant… par facilité. Il est plus facile de juste interdire les jouets que de permettre le vivre ensemble. Mais cette solution ne résout en rien le problème, elle ne fait que le repousser, qu’à participer à cette accumulation de violence ressentie… qui un jour devra “sortir” : vive l’adolescence loin des adultes…
                          Ces terrains d’aventure avaient au moins l’avantage, s’agissant de violence, de laisser à l’enfant le choix de s’y rendre ou non : si pour une raison ou une autre il ne s’y sentait pas bien, il n’y allait pas. Quand les enfants que l’on parque dans les “acceuils” enfants (ACM) n’ont même pas cette possibilité, qui doivent supporter la violence du système et des animateurs sans pouvoir en rien y échapper.

                          Alors, comment penser sa place d’animateurs dans ces structures ? S’agit de chercher à épauler ces enfants ou à accepter ?

                          #79542
                          moilapa
                            @moilapa

                            Il faut avoir conscience que ces “grands jeux” mis en place par les adultes ne sont pas des jeux.
                            Pour les enfants, ce sont des temps gérés par les adultes, comme peuvent l’être le temps de la cantine, l’entraînement du foot, la classe…
                            certains enfants peuvent même y prendre plaisir : là n’est pas la question.

                            Ces grands jeux sur les claés sont pour l’enfant sont plus prôches du “cours d’éducation physique” que la maîtresse organise en classe, que de leur récréation.

                            Les enfants sont donc en représentation sous les yeux des adultes : ils vont essayer de se conforter à ce qu’attendent d’eux les adultes (comme ils le peuvent le faire en classe)
                            Ici : accepter (de toute façon ils n’ont que rarement le choix !!!) de participer au jeu de l’adulte (et non jouer) , accepter d’affronter des copains que l’on n’aurait pas forcément envie d’affronter sans la présence des adultes ( certains animateurs poussent le vice à “séparer les copains”) à accepter en apparence de perdre, voire d’être humilié. Bref, le lot des enfants.

                            et perdre dans ce grand jeu des adulte, c’est comme donner une mauvaise réponse en classe, rendre un devoir râté. C’est la même chose.
                            Un enfant peut y prendre du plaisir, surtout si c’est lui qui a marché sur les autres, mais il n’oublie pas qu’il est dans le temps des adultes. Et non dans un jeu entre enfants durant la récréation.

                            Ce qui explique au passage pourquoi il y a récréation sur les centres de loisirs !!!! récréation pendant les temps de loisirs des enfants !!! Une récréation durant la récréation !!
                            C’est bien la preuve que ces temps avec l’adulte sont des temps de travail de l’enfant (le travail de l’enfant étant de se soumettre à l’adulte) qui nécéssite des “congés” : la récréation.

                            c’est bien parce que ces temps que les adultes peuvent appeler “jeux” sont imposés aux enfants, sont des temps de travail de l’enfant, qu’il faut les couper par des récréations.

                            Et si ce travail de l’enfant consiste donc à se conforter aux attentes et ordres des adultes, quel sens peut-on donner à la présence des adultes sur la vraie récréation des enfants ?????????

                            Si ce n’est par le désir de contrôler jusqu’au dernier îlot de liberté de ces enfants ?

                            On ne peut envisager de faire de l’animation en claé sans avoir cette certitude en tête.

                            #79545
                            moilapa
                              @moilapa

                              Si vous me permettez, je vais recentrer le post sur le sujet de la violence subit par les enfants à l’école :

                              Dans “les cahiers pédagogiques” de ce mois de janvier 2012, consacrés à “la fin des notes des enseignants” sur la réforme de l’évaluation des enseignants…
                              On peut lire des enseignants qui s’interrogent sur l’intérêt de l’évaluation personnelle (!!!) très inquiets à l’idée de ce changement dans l’évaluation des profs (ils seraient non plus noté par “un inconnu” envoyé par l’EN, mais par leur supérieur sur leur lieu de travail… pour dire vite)

                              A juste raison, certainement contre ce qui deviendrait “une évaluation sanction”, qui permettrait dans ces rapports infantillisants à certains de “régler des comptes”, mieux assoir leurs petits pouvoirs… (même si ce n’est pas forcément ce qui est dit dans le magazine)

                              On ne peut s’interroger, soi-même, en lisant ces témoignages… Est-ce que tout ce que ces pédagogues rejettent à raison, ce n’est pas juste ce qu’ils font subir jour après jour à tous les enfants à leur merci ?

                              Que toutes les “maximes” si pertinantes que l’on peut lire ici (et sans aucun doute tout autant utiles à nous simples animateurs qu’à ces pédagogues de métier) semblent bien absentes de la grande majorité des salle de classe…

                              (Même si certaines sont limites crétines : “Les élèves doivent se sentir appréciés de la même manière, qu’ils réussissent ou non.”
                              Oui, à la seule condition de remplacer les professeurs par des ordinateurs)

                              Donc sur ces exclamations du bon sens, ce qui peut renvoyer à ce que je dis ici :
                              ”Les élèves ont tendance à s’enfermer dans l’image que les adultes lui renvoient.”

                              “les élèves, par définition, ne peuvent connaître la vérité orthographique, puisqu’ils sont à l’école pour apprendre”.
                              Et pourtant on sanctionne la faute d’orthographe !!!! Cela n’a absolument aucun sens !!!!

                              “Aider les élèves dans un monde rude et dans une école que le pouvoir rudoie”.

                              Bon, s’agissant de l’école française, on est loin de pouvoir espérer que tout cela prenne racine dans la classe.. Par contre, pour nous, animateurs, qui devrions être débarassés par exemple de cette idée d’éducation, cela pourrait bien éclairer certaines de nos pratiques (et nous faire réfléchir ?)

                              Par exemple s’agissant de la discution “des grands jeux coopératifs ou pas” (qui n’a pas de sens de mon point de vue : un grand jeu doit être “coopératif”) proposés à ces enfants juste sortie de classe :

                              ”Ne pas faire de l’erreur un échec”

                              “Celui qui propose sa réponse, aussi fausse soit-elle, a parcouru un chemin pour la construire et nous la délivrer”.

                              “Sortir du principe de compétition pour aller vers un principe de coopération”.

                              “Si je veux que les erreurs s’expriment, il ne faut pas que l’erreur pénalise”.

                              Comment traduire ces prises en compte de l’enfant dans un grand jeu, concrètement ?

                              Le plus facile à interpréter, c’est dans le cas d’épreuves “calquer” sur la situation de la classe : une épreuve-questionnaire où le groupe cherche à trouver une réponse à une question.

                              encore plus concrètement : Dans un grand jeu “pirates”, une question : “Le black Pearl (le pearl) est un bateau qui a réellement existé. Pourquoi ce bateau est-il célèbre ?”

                              Aussi complexe que puisse paraître la question, il n’y a jamais eu un groupe d’enfants qui n’ait trouvé la réponse; Grâce à ce question-réponse : est-ce que ça un rapport avec… Non… Est-ce que … oui. Qui fait que toute question, aussi éloignée soit-elle de la réponse, aide à se rapprocher de la réponse; Ne serait-ce qu’en supprimant les chemins possibles un à peu. et chaque proposition doit être soulignée par l’animateur-meneur comme un apport à la victoire. De quelque enfant que cela puisse venir.

                              Dans le cas d’épreuves physiques (sportives) :

                              Là, “l’erreur”, c’est l’échec.
                              Il s’agit donc de “Ne pas faire de l’erreur un échec” .

                              Comment cela peut-il être possible ? Comment puis-je simplement essayer de m’extirper moi-même, adulte-animateur proposant un grand jeu aux enfants – à ce qui fait mes propres croyances, mon éducation (qui font que j’ai ce désir de faire s’affronter les enfants, les voir s’affronter, créer des gagants et des loosers)

                              Encore un exemple très facile à comprendre : celui du labyrinthe : un premier joueur de l’équipe avance dans l’épreuve : là où il est bloqué par le jeu, c’est le point de départ pour l’un de ses camarades : et ainsi de suite jusqu’à ce que l’équipe sorte vainqueur du labyrinthe.

                              Cette façon de penser les grands jeux est tout simple, ne demande absolument aucun effort suplémentaire, temps de mise en place : il suffit juste de reoncer à cette idée de vouloir voir les enfants s’affronter, comme de petits gladiateurs présents pour assouvir nos fantasmes.

                              #79572
                              ludou
                                @ludou

                                merci d’y avoir quand même répondu solleana, merci d’avoir pris sur toi et accordé du temps à mon interrogation sincère mais tellement superficielle 😀

                                c’est beau, oui. Je suis totalement convaincu désormais. Convaincu que ce n’est pas cette voie là que je décide de suivre. A vouloir s’arracher les oeillières, on s’arrache parfois les yeux.

                                Merci quand même. Je continue de vous lire avec intérêt, et viendrai encore vous poser quelques questions niaises de temps en temps (mais n’y prêtez pas trop attention).

                                et merci quand même d’avoir écrit ça : Pas si sûr que cela… D’accord sur le renversement t nécessairement violent mais pas sûr qu’il faille attendre que le désert soit présent partout parce que lorsque le désert est là, il ne reste que très peu de sources créatrices, de moyens de créer du beau… Lorsque l’on atteint le niveau le plus élevé de désespérance c’est par l’intermédiaire d’une grande violence exercée à l’encontre des individus: les mômes et les autres et cette violence exercée contre eux fait qu’il ne reste que des traces infimes de la “vie”, de l’humain en soi… Je ne crois pas à l’idée qu’une fois arrivés au bord du gouffre du désespoir nous pourrons nous relever magiquement parce que tout ce qui nous y aura poussé aura provoqué sur nos vies ces choses non négligeables à commencer par la haine de l’autre, le refus de la vie, le refus de l’amour et de l’amitié, le refus finalement du “reste”, le refus de l”inconnu”, de l’incontrôlable, de l’inmatrisable et de ce fait aussi le refus absolu de l’enfance… alors près du gouffre on ne fera que sauter à pieds joint fasciné que l’on est par la violence ou bien alors ou y poussera son voisin…

                                #79621
                                moilapa
                                  @moilapa

                                  Lorsque l’on atteint le niveau le plus élevé de désespérance c’est par l’intermédiaire d’une grande violence exercée à l’encontre des individus: les mômes et les autres et cette violence exercée contre eux fait qu’il ne reste que des traces infimes de la “vie”, de l’humain en soi… Je ne crois pas à l’idée qu’une fois arrivés au bord du gouffre du désespoir nous pourrons nous relever magiquement parce que tout ce qui nous y aura poussé aura provoqué sur nos vies ces choses non négligeables à commencer par la haine de l’autre, le refus de la vie, le refus de l’amour et de l’amitié, le refus finalement du “reste”, le refus de l”inconnu”, de l’incontrôlable, de l’inmatrisable et de ce fait aussi le refus absolu de l’enfance…

                                  C’est en ça que l’on ne pourra jamais être d’accord : il n’y a rien à attendre de l’humain : ce temps de sérénité qui peut exister qu’en un temps limité, ne peut qu’être le résultat d’une violence extrème, inoui, ou absolument plus rien n’a de valeur.
                                  Parce qu’il n’est pas acceptable que dans une société ces “valeurs minimales du vivre ensemble” ne soient pas obligation pour tous, qu’il puisse exister des privilèges. Si cette loi n’est pas la même absolument pour tous (ce qui est impossible par l’homme est un animal social qui a conscience de son indivualité) alors rien ne peut avoir de valeur : on ne prétendre à la fois que certains peuvent avoir plus et prétendre à une société juste. C’est impossible.

                                  Ca, c’est le début de la société, d’une civilisation, et déjà sa fin. il ne peut en être autrement. On pourra inventer la plus humaniste façon de penser l’autre comme modèle politique, une fois “in vivo” ces idées confrontées à la réalité humaine perdront tout sens : parce que l’on est ainsi. Marx a pensé un idéal pour l’humain sans l’humain.

                                  Il n’y a d’autre solution que dans la violence.
                                  Croire en autre que la violence, c’est être naïf. Et être imprévoyant.
                                  S’agissant des enfants, il s’agit juste de leur donner les moyens de pouvoir avoir conscience qu’il n’existe pas de choix.
                                  Ou alors juste ce choix d’accepter ou de refuser cette idée qu’il n’y a pas de choix. Ca, c’est la seule liberté dont on dispose.

                                  A notre petit niveau, ce que l’on peut offrir à ces enfants, ce sont ces temps d’acalmie, “temps suspendu”… qui sont les temps qui paradoxalement peuvent permettre d’entrevoir un jour ce “choix”.

                                  Rien de plus.

                                  #79661
                                  solleana
                                    @solleana

                                    Je me permettrais juste de te citer Jankélévich tellement ta question est idiote…

                                    “Etant donné la condition humain, étant donné les rapports de forces, étant donné l’état de finitude de l’homme, on ne peut pas être pur, agir d’une manière absolument cohérente et limpide, et par exemple convaincre les méchants qu’ils sont méchants. Par conséquent contre la violence, la violence est permise… Entre les deux contradictions, c’est à dire ne pas résister à la violence au nom de la théorie de la non résistance au mal, ou bien lui résister pour ne pas crever, eh bien, mieux vaut la deuxième contradiction”.

                                    Et pour finir parce que c’est simplement sublime:
                                    “Ce n’est pas la peine de nous dire que nous contredisons nos principes, nous ne les contredisons pas, nous faisons ce que nous pouvoir de mieux dans un monde où l’utopie de Tolstoi, qui est de convaincre l’ennemi par la force de l’amour et du pardon, est un bêlement de moutons ridicules”.

                                    C’est beau non?

                                    #79684
                                    ludou
                                      @ludou

                                      juste une question : qu’est-ce qui vous fait dire à tous les deux que le renversement est forcément violent ?

                                      #79686
                                      solleana
                                        @solleana

                                        de la même façon que je ne vois pas la société avec d’un côté” ceux qui font cette violence, et les autres, qui la combattraient ou la subiraient.

                                        Effectivement, il ne peut y avoir que des rapports contradictoires et ceux qui combattent cette violence en sont aussi partiellement porteurs. Seulement, il existe malgré tout des adultes qui luttent contre la violence de ce monde, contre la violence politique, sociale, économique qui est à mon sens l’élément fondateur de cette violence entre enfants que l’on peut retrouver. Lorsque Korczak accompagne les mômes jusque dans les camps, il ne me semble pas faire partie de l’oppression, il me semble démontrer qu’il existe non pas de simples rapports d’opposition entre enfants et adultes mais aussi des rapports de “bienveillance” (ce mot est pourri) ou des rapports de vie entre eux. Aussi, l’adulte apparaît dans tout ce que tu décris comme l’oppresseur principal des mômes et comme cet être incapable de trouver des rapports dialectiques d’interaction-rejet avec les mômes. L’adulte n’est pas, lui non plus, un être fini, il est lui aussi encore en transformation, en changement, il est d’ailleurs lui aussi éduqué par les mômes et c’est ce qui fait que des rapports entre adultes et enfants soient possibles et que ces mêmes rapports ne soient pas uniquement des rapports de domination.

                                        Si conscience d’une génération naissante doit se faire, c’est contre l’ensemble de la génération qui les opprime.

                                        Mais qui les opprime? La génération précédente ou le système politique incarné dans la génération précédente?

                                        S’agissant des générations à venir, ce n’est à nous de dire ce qu’elles pourraient faire de cette violence.

                                        Evidemment mais il se peut que “nous” ayons à partager quelques éléments avec la génération qui suit… Peut être d’ailleurs dans notre lutte contre l’identité, contre “l’adulte” cette fiction désastreuse de l’individu a-dialectique, statique, autoritaire… Il n’y a pas que les mômes qui s’opposent à cela me semble t il… Ensuite il y aurait évidemment des perspectives que nous ne connaissons pas parce que nous ne sommes plus des mômes mais je crois qu’il reste quelque chose, qu’il reste un lien, une trace au moins déjà psychique qui ne saurait être totalement refoulée et que l’on nie justement en instituant cette violence et cette domination contre les mômes.

                                        Il n’y a pas de groupe d’humains sans pouvoir, il n’y a pas de groupe d’humains sans violence.

                                        Peut être mais tout groupe humain tente malgré tout de lutter contre cette violence… Et comme il n’existe aucune nature de l’homme si ce n’est celle de transformer la nature, sa propre nature alors peut être bien qu’il n’est pas condamné à la violence, ni à recommencer perpétuellement les mêmes schémas mais peut être à end réer d’autres. Ces nouveaux schémas produiront à n’en pas douter de la violence que le groupe des hommes tentera de limiter, contrôler…

                                        La violence n’est pas une menace : elle est la solution.

                                        Non, elle est à la fois la solution et la menace, la solution pour lutter, transformer, détruire mais elle est menace pour la construction, le désir, la création…

                                        Parce que personne d’autre ne le fera à leur place : et pour y arriver, y’a pas mille façon : il faut atteindre un point de misère, de désespérance au delà duquel le système ne peut plus tenir.

                                        Pas si sûr que cela… D’accord sur le renversement t nécessairement violent mais pas sûr qu’il faille attendre que le désert soit présent partout parce que lorsque le désert est là, il ne reste que très peu de sources créatrices, de moyens de créer du beau… Lorsque l’on atteint le niveau le plus élevé de désespérance c’est par l’intermédiaire d’une grande violence exercée à l’encontre des individus: les mômes et les autres et cette violence exercée contre eux fait qu’il ne reste que des traces infimes de la “vie”, de l’humain en soi… Je ne crois pas à l’idée qu’une fois arrivés au bord du gouffre du désespoir nous pourrons nous relever magiquement parce que tout ce qui nous y aura poussé aura provoqué sur nos vies ces choses non négligeables à commencer par la haine de l’autre, le refus de la vie, le refus de l’amour et de l’amitié, le refus finalement du “reste”, le refus de l”inconnu”, de l’incontrôlable, de l’inmatrisable et de ce fait aussi le refus absolu de l’enfance… alors près du gouffre on ne fera que sauter à pieds joint fasciné que l’on est par la violence ou bien alors ou y poussera son voisin…

                                        On ne combat pas un système : on le détruit.
                                        Quand on est déjà adulte dans un système, c’est déjà trop tard : aussi pourrie qu’on puisse le trouver, on l’a déjà accepté.
                                        la preuve : la démocratie m’interdit ici de dire plus précisément ce en quoi je crois. Et je le fais.

                                        Effectivement, il s’agit bien de le détruire mais de le détruire avec toutes les forces de la vie…
                                        Etre adulte dans un système je ne sais pas ce que cela veut dire si ce n’est à considérer encore l’adulte comme cette chose “accompli”, “fini”, “définitif”…
                                        Sur planetanim il n’existe pas de démocratie, on le sait bien…

                                        Sur ton message suivant sur la progressivité et le besoin de l’adulte pour mettre en place l’entre enfants et les contradictions assumées que cela pose, je partage tout à fait!!!

                                        #79694
                                        ludou
                                          @ludou

                                          en (re)passant : peut-être aussi que la relation à l’autre n’est pas la seule préoccupation de l’enfant, ni le seul facteur pour se construire.

                                          #79696
                                          moilapa
                                            @moilapa

                                            La violence doit être notre soucis entre enfants, mais non pas pour la combattre, mais pour l’aider à s’exprimer mieux.

                                            Même si je crois fondammentalement que notre métier d’animateur ne consiste pas à mettre en place des animations, mais à permettre l’entre-enfants (faire en sorte que les enfants vivent ces parenthèes temps de loisirs entre eux, sans adulte), au contraire par exemple de l’expérience des terrains d’aventure qui ont su aller très loin dans cette idée, je crois que cela ne peut être que progressif. Dans cette idée bien terre à terre de l’animation :

                                            Progressif déjà dans la façon dont cette idée est apportée aux enfants : passer par une “première étape” où l’animateur propose, met en place, gère !!!! (non-non ce n’est contradictoire) : il s’agit d’aider à ce sentiment de groupe. Et au début, cela se fait autour de l’adulte !!!

                                            Progressif surtout vis à vis de chaque enfant : on ne peut pas imposer cette idée de liberté à tous les enfants, au m^me moment, au même rythme.

                                            Certains enfants ont encore besoin de ce rapport privilégié à l’adulte jusqu’à dans cette récréation, y compris durant ces récréations des enfants à l’école, le temps du claé. Pour mille raisons qui font qu’un individu est unique… son histoire, sa personnalité… sa place dans la famille, son rapport à ses parents…

                                            Parce que cette espace de liberté est effrayant, et certains enfants ont besoin d’être rassurés avant, quand d’autres s’y engouffrent de suite.

                                            Mais le but est le même : qu’au final, que tous les enfants se tournent petits à petits vers leurs pairs et non vers les adultes.

                                            je vais développer ça plus longuement sur un autre post, celui sur les terrains d’aventure, en construisant une démonstration “à peu près logique”.

                                          20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 190)
                                          • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
                                          0
                                          0
                                          color
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          https://archive.planetanim.fr/
                                          #febf42
                                          style1
                                          paged
                                          Chargement en cours
                                          #
                                          on
                                          none
                                          loading
                                          #
                                          Trier la galerie
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          on
                                          yes
                                          yes
                                          off
                                          off
                                          off