quelques petites interrogations concernant les CLAE

  • Ce sujet contient 189 réponses, 18 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par moilapa, le il y a 9 années.
20 sujets de 81 à 100 (sur un total de 190)
  • Auteur
    Messages
  • #143166
    Ady
      @ady

      Et si le sens de bosser dans ce milieu, c’était justement de limiter la casse que l’Ecation Nationale fait subir aux enfants… (et au personnel par la même occasion) ?
      Montrer aux enfants que d’autres façons d’agir sont possibles, en prenant en compte les particularité de chaque individu du groupe, sans vouloir s’imposer, sans vouloir les conditionner à une morale sociale créatrice d’injustices, les laisser s’exprimer sans avoir une hache au dessus de la tête, …
      Les respecter tout simplement… dans toute leur dignité humaine…

      Evidemment, je ne répond pas à la question.. le sens de ces structures?
      Mais ça, on peut en dire de même pour l’Etat et ses institutions 😉

      #143172
      Simon
      Administrateur
        @simon

        Hello,

        J’ai aussi cette chance “incroyable” de travailler en CLAE ou ALAE si on prend le nouveau terme. Et j’ai aussi désormais beaucoup de mal avec ce type de structure. Je sature tout simplement. Je n’y retrouve même plus le sens de nos engagements. Et après discussion avec d’autres anims, je sais que le ressenti est loin d’être personnel.

        Du coup se pose la question du sens de ces structures…?

        #143214
        Ady
          @ady

          C’est ouf ça, j’ai strictement rien à redire sur tes pensées…
          Ca fait plaisir 🙂
          Je me reconnais beaucoup dans ce que tu racontes… et je continue à remettre en question mon propre conditionnement… sur certains détails, on met pas mal de temps à dépasser les “mauvaises habitudes”.

          J’vais pas avoir besoin d’écrire beaucoup ici, je ne ferai que te répéter 😛

          #143236
          moilapa
            @moilapa

            Peut-on partir de l’idée que faire de l’animation, c’est faire de la politique ? Que même l’animateur de 18 ans un peu couillon qui lors d’un goûter va intervenir auprès d’un enfant qui se jette sur les gateaux en bousculant ses camarades, que celui qui organise un grand jeu coopératif sans avoir forcément réfléchi en profondeur au sens de son action, font de la politique ?
            Sinon si cette idée de militantisme n’existe pas, alors là on peut se poser des questions sur les raisons : qu’est-ce qui fait par exemple q’un adulte va envisager de passer sa vie auprès des enfants ? Toutes les interrogations sur l’attirance de l’adulte pour ces enfants (discutions sur le chouchou…), que cela soit des raisons pathogènes ou seulement inconscientes : une animatrice qui joue à la maman comme les adolescentes qui vont au poney-club…

            Faire de l’animation, c’est avoir des objectifs politiques. Et si on ne devait en garder qu’un (dans lequel tous les autres se retrouvent) Celui du “Vivre Ensemble”. Celui de la démocratie. (politique au sens questionnement sur les rapports humains, pour ceux qui ne comprendraient pas ce que voter sarko ou ségo vient faire là dedans)

            Alors si le but de nos actions, c’est de créer l’idée de démocratie (l’expérience de la démocratie) comment peut-on commencer ce travail en obligeant les enfants, d’une manière ou d’une autre ?
            Dans le cadre de la classe, le problème me semble insoluble, malgré les pistes qui existent et qui ne sont pas appliquées, ou pire qui sont dévoyées.

            L’enfant n’appartient pas à l’organisateur, aux parents… Donc, si on a des idées vis à vis de ces citoyens en devenir, ça nous regarde aussi, indépendamment de ce que pensent ceux qui ont écrit les projets. Et quel meilleur endroit pour faire vivre ces idées que dans des lieux où elles ne sont pas partagées ?
            On demande aux animateurs d’adhérer au projet pédagogique, un “sine qua none” à leur engagement.
            1) D’abord si l’animateur n’a pas participé à la rédaction de ce projet pédagogique (la grande majorité des cas) cela n’a aucun sens. Le projet n’a aucune légitimité. Puisse que ceux qui sont censés le faire vivre n’ont pas le choix : si ils veulent la place, ils doivent être d’accord !

            2) On peut très bien signer sans être d’acord avec ce projet. Les enfants n’appartiennent ni au directeur du lieu, ni à l’organisateur, ni aux parents. Si l’on croit en des valeurs, que l’on travaille auprès d’enfants pour faire vivre ces valeurs, bien entendu qu’il faut signer ce contrat tronqué et oeuvrer contre le projet pédagogique dans ce qu’il a de non conforme à nos idées.
            On doit le signer si on ne croit pas en ces valeurs.
            Bien entendu que dans la grande majorité des cas on est d’accord avec les idées du projet éducatif (parce que ce sont les mêmes idées auxquelles tout le monde peut prétendre croire, et que les idées nouvelles sont encore à inventer ou réinventer). Mais dans le déroulé de ce projet éducatif, dans le projet pédagogique, on va trouver des contradictions avec ces valeurs premières (cette valeur première ?). Et au niveau de la mise en place, du terrain, trouver toutes sortes de pratiques en inadéquation avec les idées du projet éducatif.
            Notre travail d’animateur nous offre cette possibilité incroyable. Sous l’apparence de propositions d’animations aussi simplistes que la construction de je ne sais quel jouet à la mode (à l’image de ce que chacun peut avoir de l’animateur Bafa) l’apparence d’un conformisme à un système, on a une liberté totale (comparé à un prof, un parent, un organisateur de séjour…)
            A travers ces animations, notre capacité à pousser toujours plus loin l’animation qui va à coup sûr attirer le plus grand nombre, on a accés à ces petits citoyens.
            Il ne s’agit pas d’avoir ouvertement un discours politique et hostile à la structure où l’on se trouve. il s’agit juste par une atittude à donner à imaginer qu’il existe une autre voie. Comme l’idée de chercher une autre voie que l’autorité, sans rien imposer, sans rien suggérer. Laisser aux enfants le libre-choix de trouver (ou non) cette autre voie possible en grandissant.

            La récréation existait avant l’arrivée des animateurs et leurs idées, leur amoncellement d’objectifs, leur démarche missionnaire.
            Mais est-ce que cette démarche correspond à cette récréation ? A ce que les enfants ont légitimement le droit d’avoir envie de faire durant cette récré ? (En premier lieu qu’on leur foute la paix durant leur récréation)
            Qui sommes-nous pour prétendre dire ce que l’enfant a besoin durant sa récréation ? Ses jeux entre copains ? Cette exercice de la vie en commun expérimenté sans les adultes ? La dernière occasion qu’il leur reste pour expérimenter par eux-mêmes la démocratie.
            Comment répondre à ce dilemne ? Peut être en partant du point de vue de l’enfant. Qu’attend l’enfant de nous dans cette récré ?
            Si dans le cas d’une animation en claé sur cette récréation-liberté l’enfant accepte en toute confiance et innocence d’en partager un bout avec nous, la moindre des choses c’est déjà de ne pas trahir cette confiance. En lui réimposant le rapport adulte-enfants de la classe, où son choix n’existe pas (inscription aux animations, règles imposées par l’adulte…)

            Il ne s’agit pas de dénigrer le système scolaire (il le fait très bien lui même) qui doit subir les contraintes, les objectifs impossibles et la suite d’expériences de laboratoire du ministre de l’éducation du jour.
            Il s’agit de dire que nous avons la chance, en tant qu’animateurs claé, de pouvoir essayer une autre voie dans les rapports enfants-adultes (dont la première est de leur foutre la paix)

            On oublie que l’enfant est en récréation avant tout pour s’amuser, jouer, se détendre, se défouler.
            Sur un Clsh, un claé, une colo, c’est avant tout par le jeu qu’il va apprendre, que toutes sortes d’aprentissages vont se mettre en place.

            Ce qui ne veut pas dire qu’on ne fait pas de sortie au musée. non. Cela veut juste dire que l’on va penser différemment de l’école cette sortie, la faire vivre (animer), sous forme d’un jeu par exemple.
            Que dans le cas d’un Claé, plutôt que d’imposer sa présence aux enfants, en tant qu’animateur on va mettre en place des jeux qui n’ont pas besoin de nous (achat de jouets, peinture d’une marelle, prêt de billes, élastiques…)

            Ce n’est qu’une fois que l’on a cet état d’esprit, que l’on pourra alors dire : “bin, moi, je connais plein de trucs en cirque, en magie, en… Ca vous dirait ?”

            L’éducation nationale va dans le mur, c’est juste inévitable. En essayant de copier dans je ne sais quel complexe d’infériorité leur pédagogique aigüe, on ne pourra que la suivre.

            #143238
            moilapa
              @moilapa

              Dans cette récréation qui existait avant l’arrivée des animateurs, cette école où l’on peut difficilement imaginer qu’il n’y ait pas d’instit’ mais où il est trés facile d’imaginer une récréation sans anim’ (d’autant plus facile que c’est encore le cas dans bien des écoles, d’autant plus facile qu’il existe d’autres récréations où heureusement l’animateur n’a pas accés) :

              Pourrait-on imaginer que les objectifs qui dirigent notre action, ne viennent pas d’en haut (le projet de l’organisateur, puis le projet pédagogique de l’équipe, qui en fait est dans la très grande majorité des cas celui du directeur) , mais de la base ? Ceux vers qui se tournent ces objectifs ?

              Je me suis par exemple rendu compte cet été, qu’en demandant aux enfants “ce qu’ils faisaient là”, ils en arrivaient finallement aux mêmes objectifs (certes avec des mots maladroits ou des “se faire des copains” quand moi je pensais “faire se rencontrer les gens”) Que peut être alors mon travail ne consistait pas forcément à faire vivre ces idées sur le terrain, mais à les faire émerger de la rencontre avec les enfants. Pourquoi cette situation ?
              Je pense que c’est parce qu’il n’y a dans notre travail qu’un seul vrai objectif. Que tout ce que l’on met dans un projet péda ou un projet éducatif, ce n’est qu’une façon de dérouler cette idée première. Et que d’ailleurs certains de ces objectifs “déduits” sont en contradiction avec “l’idée première”. Que cet amoncellement de directions, de projets écrits, tous ces termes pseudo intellectuels, …… sont l’une des causes de ce qu’est aujourd’hui l’éducation populaire.
              Et que cette idée première, elle est partagée par tous, y compris les enfants. Celle d’apprendre à vivre avec les autres.

              Certains de ces objectifs d’ailleurs semblent être non pas des objectifs mais des outils qui vont aider à répondre à des contradictions entre certains objectifs et la réalité du terrain. Des objetifs contradictoires les uns avec les autres (tous ceux qui limitent les possibilités d’autonomie de l’enfant face à celui qui parle d’autonomie…)

              Parce que dans l’éducation populaire (et pour moi “scoutisme religieux ” et autres dérives ne font pas partie de l’éducation populaire), je n’y vois qu’un seul et même objectif (l’objectif premier) quelque soit le projet de l’organisateur : celui de l’épanouissement de la personne au sein du vivre ensemble (ce qui explique cela). Tout le reste n’est que tricotage de cette idée première. Celle qui réunit adultes et enfants… L’idée à faire vivre sur le terrain, quit à combattre les objectifs du projet péda qui iraient contre cette idée. Ou ceux du projet de l’organisateur (le financier auquel je ne dois rien) qui vont à l’encontre de ce principe fondammental.
              Ex : la mairie de Toulouse qui crée un gros festival (Rio Loco) et qui à l’entrée va installer une immense structure metallique. Sur laquelle vont venir s’encastrer des milliers de fleurs en crépons. Fleurs en crépons que vont faire à la chaîne les enfants des claé ou clsh…
              – Ah bon ? Les enfants vont faire ? Des milliers de fleurs en crépon ? Ah bon ?
              Et non dans la façon dont ça aurait dû être présenté au niveau du terrain “chez nous” : “On propose aux enfants qui…”
              Et de donner un quota de fleurs à respecter pour notre clsh !
              Autant dire que ce sujet a duré un peu plus de temps que ne l’avait envisagé notre directeur.
              Et qu’au final seules quelques fleurs ont été faites par une animatrice “détachée” par celui-ci.

              Par rapport à cette idée que pour travailler quelque part il faudrait d’abord être d’accord avec le projet péda…
              Quand je lis un projet pédagogique (ou le projet de l’organisateur quand j’y ai accés) pourquoi chercher ce avec quoi je suis d’accord ?

              une parenthèse dans mon déroulé :
              Un exemple d’objectif qui peut paraître tout à fait naturel à chacun, que l’on vit partout sur les ACM : “Aider l’enfant à grandir”
              Ne faudrait-il pas plutôt penser “accompagner l’enfant dans sa vie d’enfant” (enfant qui par nature grandit).
              Pourquoi ce qui pourrait paraître ici de l’enculage de mouche au premier abord ?
              Parce que tout bêtement certaines situations du terrain qui parraissent logique à tout le monde dans le cadre d’un “aider l’enfant à grandir” deviennent incohérentes quand on pense “accompagner l’enfant dans sa vie d’enfant” . Ca marche pour tout un tas de situations du “tous les jours”. Où toutes les contraintes que l’on impose aux gamins ne sont plus des contraintes puisque c’est pour le bien des enfants !!! (revoir toute la discution qui précède)

              Sur cet exemple très précis, je suis partie d’une simple observation sur un claé primaire : Une des gamines du groupe des “grandes”, habillées comme des bimbos, des adolescentes qu’elles ne sont pas, avec les attitudes qui vont avec, que je croise hors l’école un samedi. Elle est avec son papa, main dans la main, au parc qui jouxte le musée d’art moderne de Toulouse. Et là, toute contente, elle se dirige vers le manège, comme la petite fille qu’elle est au yeux de son papa, en sécurité, totalement libre d’aimer monter sur le manège à dix ans, loin des yeux de ses copines et de la pression constante.
              Cette “grande” que “l’on aide à grandir” suivant les idées du projet péda, cette grande à l’école que l’on voit comme une grande, n’est encore qu’une petite fille qui joue sur le manège. Cette idée alors qui me semblait pourtant l’un des objectifs primordiaux de mon travail “aider les enfants à grandir” ne me semblait plus avoir de sens. Je n’ai pas à “aider les enfants à grandir” : je vais les accompagner dans leur enfance. Je vais même parfois mettre en place la situation qui va lui permettre de redevenir un petit enfant.
              Dés le lundi suivant, en demandant un budget poupée, petites voitures, et autres jouets pour le claé.
              Et si nous, animateurs claé, durant ce temps de récréation (et depuis le début je ne parle pas de notre travail à la cantine, ni même de l’animateur qui fait office dans la cour de “cantinière surveillante de mon époque”, le temps de passation avec les profs…) nous n’avions pas à nous soucier “d’aider à grandir” les enfants ? Et si notre rôle, c’était de se mettre à leur niveau et de jouer avec eux, enfants tels qu’il sont à ce moment ? Revenir à ce qu’est le jeu, à ce qu’est “jouer”, le jouet, et non à des projets dont l’ambition est “de faire aquérir aux enfants des connaissances dans le domaine de…”, “les aider à grandir”… Et laissant ainsi le jeu faire ce qu’il sait très bien faire lui (qui peut être d’amener ces enfants à grandir)
              Dans ce cas là, ce n’est pas l’animateur qui “aide l’enfant à grandir”, mais le jeu. Ce n’est plus moi qui décide du rythme, qui “impose des soupes”.
              Je n’irais pas jusqu’à dire comme je l’entends souvent que “les enfants ne savent plus jouer”, mais, n’y a t-il pas dans le comportement des adultes (et notamment des animateurs) une tendance à vouloir pousser les enfants à être “plus mature”, “plus précose” ? (tout en les sur-encadrant !!!) Et quel peut bien être l’explication d’un tel comportement ? Cette idée de pousser les enfants à devenir grands au plus vite ?
              Une responsabilité vis à vis de ces enfants qui ne sont plus capables de se gérer eux-mêmes (la faute aux adultes) quand “ils s’ennuient”, qui ne sont plus capables de faire face à cette situation où ils ne sont plus pris en charge, y compris jusque dans leurs jeux ?
              Tout autour de l’enfant (l’école, les parents, la société, ses pairs, la mode, la télé…) poussent l’enfant à grandir plus vite, toujours plus vite.
              La société, la télé qui font de ses fillettes des pré-ados…
              Et si nous, animateurs, nous étions une pause, mieux : une possibilité de revenir le temps d’un jeu en arrière, un moment rassurant où l’on peut rejouer aux playmobils avec (devant ! ) ses copains, à la poupée, la marchande, papa-maman ? Comme le faisaient les petites filles de primaire à mon époque, quand aujourd’hui la poupée est sans cesse repoussée toujours plus, loin, vers la maternelle. D’ailleurs, les fabricants s’en sont inquiétés (pour d’autres raisons bien évidemment) et ont créé des poupées-lolitas pour essayer de regagner ce marché perdu, en creusant là-même où ils ont été distancé… Je serais curieux de savoir qu’elles sont les scénarii qu’élaborent ces fillettes quand elles jouent avec ces poupées hyper-sexuées…
              Et si nous, animateurs, nous puissions être ceux qui permettent aux enfants de rester enfants durant cette pause ? Dans cette frénésie école-cours de paino-foot-maison devoirs ? Et même, à faire le chemin inverse de ce que l’on pensait un objectif incontournable : retrouver le petit enfant qui existe sous la couche de “je vais t’aider à grandir”
              Ce qui est alors en contraction avec le “aider à grandir” du projet pédagogique. Doit-on alors s’interdir à ne pas travailler dans cette structure ? Bien sûr que non !
              Et si on tombe sur un directeur incapable de faire un retour sur son projet, discuter sur le sens de certains objetcifs, et bien on se passera de son appui.

              #143240
              moilapa
                @moilapa

                les CLAE sont en grande majorité, comme l’école d’ailleurs, encroutés dans une routine et un fonctionnement classique ou de même nature. Allez chercher le graal là où il n’est pas c’est peut être aussi une fuite de la réalité et de ses aspect nécessairement contradictoires…

                Ca pourrait déjà être une bonne raison pour aller en Claé : on n’y attend rien des animateurs !
                Le principal soucis du directeur est de trouver assez de monde pour répondre aux attendes de JetS. Point. Et faire en sorte qu’ils partent pas trop vite une fois trouvés.
                Ce qui, pour le moins, offre aux animateurs une liberté d’action plutôt impressionnante, non ? Si ils savent la prendre.

                Il ne s’agit pas d’aller chercher le Graal. Il s’agit juste d’y rencontrer des enfants. Et d’amener des idées nouvelles dans la cour.

                Je suis persuadé que pour un animateur, rester en place au delà de 2 ans sur la même structure, c’est fatalement tombé dans cette routine dont tu parles.

                Dernier exemple : 5 “animatrices” dans une cour de maternelles, les mains dans les poches, le regard plus ou moins hagard, plantées là, on se demande pourquoi, et les enfants qui courent autour, comme ils couraient autour d’arbres…
                Dans le cas des Claé, une semaine suffit pour qu’un “petit nouveau” rentre dans cette logique…

                On peut changer l’état d’esprit d’une équipe sur un claé… mais cela ne durera que le temps d’une saison… et encore.
                Mais l’important c’est qu’à un moment on est eu une action auprès d’enfants. Quelles seront alors les retombés sur ces enfants qui grandissent ? Ce dont ils se souviendront ? Ce qui les aura influencé ?
                J’en sais rien. Et je ne le serai jamais. Mais peu importe.

                #143251
                Ady
                  @ady

                  solleana a écrit:

                  A moins que le zapping de structure en structure ne soit finalement qu’une forme de résistance au changement, une manière de ne pas s’installer et d’avoir à jouer le jeu du travail au sein d’une institution. Car qu’y a t il à espérer dans d’autres CLAE, pas grand chose à mon avis, découvrir d’autres pédagogies, je n’y crois pas, les CLAE sont en grande majorité, comme l’école d’ailleurs, encroutés dans une routine et un fonctionnement classique ou de même nature. Allez chercher le graal là où il n’est pas c’est peut être aussi une fuite de la réalité et de ses aspect nécessairement contradictoires…

                  Possible, pour ne pas jouer le jeu de l’institution comme tu dis.
                  Les Centre de Loisirs Associé à l’Ecole, c’est seulement un gagne pain, je ne vogue pas de CLAE en CLAE, j’en vois pas l’intérêt, ou à peine (c’est peut même être contre-constructif).
                  On a la même conclusion, les CLAE, comme l’école sont embourbé-e-s dans même merde que le système qui les gère. Ils-elles vont dans le sens que la bureaucratie désire pour maintenir sa place et son pouvoir. Conditionner les enfants pour mieux les asservir plus tard.

                  Quand je parle de bouger, je parle de découvrir d’autres structures, colos, classes de découverte, expériences autogestionnaires, formation bafa, …

                  #143267
                  solleana
                    @solleana

                    Personnellement, j’ai toujours besoin de bouger, de découvrir d’autres approches, d’autres pédagogies, d’autres expérimentations… C’est ainsi qu’on se forme en permanence et que l’expérience affine nos pensées et notre façon d’agir qui en découle. Rester cloitrer, renfermer, c’est plus de sécurité, mais c’est la pente vers la démotivation, la résistance au changement,

                    A moins que le zapping de structure en structure ne soit finalement qu’une forme de résistance au changement, une manière de ne pas s’installer et d’avoir à jouer le jeu du travail au sein d’une institution. Car qu’y a t il à espérer dans d’autres CLAE, pas grand chose à mon avis, découvrir d’autres pédagogies, je n’y crois pas, les CLAE sont en grande majorité, comme l’école d’ailleurs, encroutés dans une routine et un fonctionnement classique ou de même nature. Allez chercher le graal là où il n’est pas c’est peut être aussi une fuite de la réalité et de ses aspect nécessairement contradictoires…

                    #143280
                    Ady
                      @ady

                      moilapa a écrit:

                      ”La directrice a mit en place des « salles thématiques » (culturelle, art plastique, jeux de construction, jeux d’imitation, jeux de société, …) mais pour le moment, les enfants n’ont pas le droit d’y aller et venir comme bon leur semble. Ils peuvent y accéder uniquement si les adultes proposent une activité dans une de ces salles. Et une fois inscrit, on n’y bouge plus.”

                      Que la directrice soit ouverte, c’est déjà beaucoup.

                      Pourquoi ne pas proposer cette idée des enfants qui peuvent aller et venir sur ces salles dans le cadre d’unejournée particulière (journée à thème…) … sans parler par exemple d’objectif à atteindre sur du long terme ?
                      Ce qui pourrait déjà être alors ensuite devenir une base de réflexion au sein de l’équipe ?

                      Oui, c’est déjà beaucoup, et elle aussi n’est pas là depuis des années. Avec d’autres directeur-trices, je sais que je ne pourrai pas supporter du tout. Ici, j’ai relativement de la chance, et la directrice est bien contente de travailler avec moi pour essayer d’impulser une envie d’amélioration à l’équipe. On commence tout juste à mettre ça en place.

                      L’idée était justement de faire une journée, ou demie-journée pour la création d’enseignes, de panneaux d’affichage, de décos, bricolage, … pour s’approprier les locaux (ancienne école comme je disais, faut que ça se transforme!) avec libre circulation et des anim’ un peu partout s’occupant chacun d’un atelier.
                      La directrice proposait aussi de faire des grands grands jeux (comme en colos) sur toute une journée où les déplacements sont plus nombreux et moins contraints.

                      C’est avec ces expériences, les améliorations proposées en équipe qu’on avance et que le changement semble être à portée. L’équipe acceptera alors d’aller de l’avant plus facilement. Et que les enfants apprennent à gérer progressivement ces nouvelles libertés.

                      J’ai souvent remarqué que l’animation est un métier qui “colle” mal avec “durée de vie” sur un même lieu (là, je ne parle pas de postes de direction)
                      Que ce soit en claé, en clsh, avoir dans l’équipe des animateurs qui sont là depuis des années, ce n’est pas forcément une bonne chose. C’est même plutôt souvent un inconvéniant.
                      Problème de gens trop habitués à un système, et souvent hostile à toute nouveauté.
                      Problème de gens qui ont perdu toute motivation des débuts…
                      Dans un certain sens, être animateur, c’est non seulement donné envie aux enfants, être créateur de surprises, mais c’est de plus en plus aussi prendre en charge ces personnes, tenter de leur “redonner du boost”, leur redonner envie…

                      Parfaitement d’accord. Personnellement, j’ai toujours besoin de bouger, de découvrir d’autres approches, d’autres pédagogies, d’autres expérimentations… C’est ainsi qu’on se forme en permanence et que l’expérience affine nos pensées et notre façon d’agir qui en découle.
                      Rester cloitrer, renfermer, c’est plus de sécurité, mais c’est la pente vers la démotivation, la résistance au changement, …

                      #143283
                      moilapa
                        @moilapa

                        Claé : centre de loisirs associé à l’école.

                        Mais je devrais dire : Alaé, le nouveau nom de ces animations qui se déroulent sur les écoles, quand les enfants ne sont pas en classe : le matin avant les cours, la récréation du “midi-2 heures”, et le soir après la classe.

                        Pas sûr que la méthode “rentre-dedans” soit toujours la plus pertinente…

                        ”La directrice a mit en place des « salles thématiques » (culturelle, art plastique, jeux de construction, jeux d’imitation, jeux de société, …) mais pour le moment, les enfants n’ont pas le droit d’y aller et venir comme bon leur semble. Ils peuvent y accéder uniquement si les adultes proposent une activité dans une de ces salles. Et une fois inscrit, on n’y bouge plus.”

                        Que la directrice soit ouverte, c’est déjà beaucoup.

                        Pourquoi ne pas proposer cette idée des enfants qui peuvent aller et venir sur ces salles dans le cadre d’unejournée particulière (journée à thème…) … sans parler par exemple d’objectif à atteindre sur du long terme ?
                        Ce qui pourrait déjà être alors ensuite devenir une base de réflexion au sein de l’équipe ?

                        J’ai souvent remarqué que l’animation est un métier qui “colle” mal avec “durée de vie” sur un même lieu (là, je ne parle pas de postes de direction)
                        Que ce soit en claé, en clsh, avoir dans l’équipe des animateurs qui sont là depuis des années, ce n’est pas forcément une bonne chose. C’est même plutôt souvent un inconvéniant.
                        Problème de gens trop habitués à un système, et souvent hostile à toute nouveauté.
                        Problème de gens qui ont perdu toute motivation des débuts…
                        Dans un certain sens, être animateur, c’est non seulement donné envie aux enfants, être créateur de surprises, mais c’est de plus en plus aussi prendre en charge ces personnes, tenter de leur “redonner du boost”, leur redonner envie…

                        #143284
                        Ady
                          @ady

                          moilapa a écrit:
                          Maintenant : Et si cette “vue de l’esprit”, cette “exercice intellectuel” n’en était pas un ? (la maman qui rejoint son enfant qui joue dans sa chambre)
                          Qu’est-ce qui nous empêche de récupérer une grande moquette, de l’installer au milieu de la cour, et d’y déposer des playmobils ?
                          Le prix ? Alors là il suffit de répondre objectifs et priorités (à moins que le budget soit égal à zéro, et là ça pose d’autres problèmes) : qu’est ce que acheter du sel et de la farine, des scoubidous, du crépon, va apporter de plus que l’achat de jouets ?
                          Des playmobils et leurs accessoires sur une foire aux jouets familiale avant Noël ou au printemps comme il en existe partout : quelques euros.
                          Une grande moquette neuve qui a servi une fois lors du “festival des entrepreneurs” au palais des festivals : 0 euros.

                          Mais là n’est pas le débat.

                          La situation est encore plus facile pour nous qui ne sommes pas le papa (et ni le maitre qui lutte chaque jour avec tout un tas d’ojectifs et de contraintes)

                          Alors, nous voilà au milieu de la cour, durant la récréation des enfants, et cette idée… Et l’on se rend compte que c’est pas si facile que ça (notamment à cause de notre propre formatage)
                          Quelle direction prendre ? Que faire face à cette situation et cette idée qu’il est plus facile de faire taire des élèves que de faire participer des enfants ? Où l’on peut avoir l’impression d’être démunie, sans punition, sans pouvoir indiscutable ?
                          Est-ce que l’on part de rien ? Est-ce que cette liberté de départ c’est de l’anarchie ?
                          Est-ce à dire qu’il n’y a pas de loi et qu’à partir de là tout est possible ? Quid du projet éducatif ? Des directions du projet pédagogique ?
                          Est-ce que l’on va, comme la fait l’école, partir à l’échec, à partir d’une idée qui semble juste, celui de faire l’expérience avec les enfants d’un rapport différent adultes-enfants, pour en arriver à l’opposé : des enfants sans limite qui ne demandent plus qu’une chose : des contraintes pour se rassurer, des contraintes pour se protéger d’eux-mêmes ? (ce qui me fait penser que dans la situation d’aujourd’hui, “ces jeunes de plus en plus violents , ce sont ces jeunes qui ont la réaction la plus saine) Les adultes, eux, quand ils s’entêtent pas à continuer à foncer dans le mur, veulent faire payer à ces jeunes l’échec d’un système dont ils ne maîtrisent rien.

                          “Je suis un amant fanatique de la liberté, la considérant comme l’unique milieu au sein duquel puissent se développer et grandir l’intelligence, la dignité et le bonheur des hommes ; non de cette liberté toute formelle, octroyée, mesurée et réglementée par l’État, mensonge éternel et qui en réalité ne représente jamais rien que le privilège de quelques-uns fondé sur l’esclavage de tout le monde.”
                          (Michel Bakounine)

                          #143286
                          Ady
                            @ady

                            J’ai lu les premiètes pages… mais pas toute la suite…
                            Je mets ma petite pierre, quitte a répéter ce qui a déjà été dit ^^

                            Je travaille en centre de loisirs à Evry (91) depuis 3 mois, et pour encore 4 mois normalement… je fais une pause après.
                            CLAE, je ne sais pas ce que ça veut dire, n’oubliez pas que les abréviations mettent de côté tous ceux n’ayant pas le « vocabulaire spécifique », les privant ainsi de la richesse de la discussion. Bref.

                            Je viens des colos aussi, et je m’attendais à entrer dans un système bien plus rigide, bien plus autoritaire (conditionnement social, …). J’ai accepté de travailler ici uniquement par soucis financiers, c’est un choix par défaut. Je suis toujours resté dans l’idée que ça serait temporaire, en attente de trouver des alternatives allant dans mon sens.

                            Les deux premiers mois, j’ai beaucoup observé, discuté avec les anim’ présents depuis des années et aussi avec les plus jeunes, pour ensuite analyser et remettre en cause les attitudes et les méthodes.
                            Maintenant, j’ouvre davantage ma gueule sur ce que je trouve injuste; des comportements d’anim’, la gestion faite par la mairie (mais sans aller aussi loin que je le voudrai, ils me tiennent par les couilles avec mon contrat), …
                            Après, j’espère que j’arriverai, avec les collègues ne voulant pas rester immobiles dans la merde, à essayer d’autres solutions, d’autres approches.

                            Mais je suis pessimiste, la bureaucratie éclate tout changement.
                            Ma directrice, pleine de bonne volonté, y croit, mais la bureaucratie est étouffante, et les anim’, comme les autres salariés, restent accrochés à leur petit confort. La résistance au changement est toujours très forte. Ils se plaignent, mais ils cautionnent, après tout, ce sont eux les acteurs du système, ce sont eux qui maintiennent la merde dans laquelle ils galèrent. Ils sont bourreaux, et ironie, ils en sont aussi les victimes.
                            Dans l’état actuel des choses, je ne lutte que pour ma propre conscience, en espérant changer les choses à ma petite échelle auprès des enfants.

                            Pour les inscriptions aux activités,

                            La directrice a mit en place des « salles thématiques » (culturelle, art plastique, jeux de construction, jeux d’imitation, jeux de société, …) mais pour le moment, les enfants n’ont pas le droit d’y aller et venir comme bon leur semble. Ils peuvent y accéder uniquement si les adultes proposent une activité dans une de ces salles. Et une fois inscrit, on n’y bouge plus.

                            Dans mon centre, c’est nouveaux parait-il… Choix de l’enfant dit-on. Tout à fait d’accord. Mais aucun temps libre n’est proposé. Finalement, ce n’est qu’un sentiment de liberté, un leurre.
                            Un enfant ne peux pas choisir de quitter une activité en cours, même si ça ne correspond pas à ce qu’il voulait réellement. Les enfants peuvent arrêter l’activité mais ne peuvent pas la quitter; les déplacements sont interdit. Changer d’avis est très mal vu par les adultes.
                            Avec cette contrainte de choisir, on ne laisse plus de place à la spontanéité, très enrichissante et très plaisante.

                            Les raisons invoquées pour justifier ça : « les enfants sont trop dissipés, ils vont courir et se bagarrer dans les couloirs » (c’est une ancienne école). « Si on ne les force pas à choisir une activité, ils vont rien faire » « Et sinon, bah les anim’ ne vont rien faire et ça sera la garderie ».
                            Autant d’arguments qui vont dans le sens comme quoi l’enfant n’est pas un individu doué de capacités et de compétences. Mais une larve qu’il faut dresser pour s’adapter aux injustices de la société, c’est à dire à se soumettre.

                            Comme certain-e-s disaient, sur certains projets nécessitant un engagement sur la durée, cela peut-être utile. Mais l’enfant doit pouvoir changer d’avis. Aux anim’ de donner envie aux enfants pour qu’ils reviennent.

                            Pour les manteaux obligatoires,
                            Parfaitement d’accord avec toi, les enfants sont capables de savoir ce qui est bon pour eux sans qu’on décide à leur place.
                            Petite citation qui en dit long… « Châle = vêtement que porte un enfant lorsque sa maman a froid. »

                            #143536
                            moilapa
                              @moilapa

                              Maintenant : Et si cette “vue de l’esprit”, cette “exercice intellectuel” n’en était pas un ? (la maman qui rejoint son enfant qui joue dans sa chambre)
                              Qu’est-ce qui nous empêche de récupérer une grande moquette, de l’installer au milieu de la cour, et d’y déposer des playmobils ?
                              Le prix ? Alors là il suffit de répondre objectifs et priorités (à moins que le budget soit égal à zéro, et là ça pose d’autres problèmes) : qu’est ce que acheter du sel et de la farine, des scoubidous, du crépon, va apporter de plus que l’achat de jouets ?
                              Des playmobils et leurs accessoires sur une foire aux jouets familiale avant Noël ou au printemps comme il en existe partout : quelques euros.
                              Une grande moquette neuve qui a servi une fois lors du “festival des entrepreneurs” au palais des festivals : 0 euros.

                              Mais là n’est pas le débat.

                              La situation est encore plus facile pour nous qui ne sommes pas le papa (et ni le maitre qui lutte chaque jour avec tout un tas d’ojectifs et de contraintes)

                              Alors, nous voilà au milieu de la cour, durant la récréation des enfants, et cette idée… Et l’on se rend compte que c’est pas si facile que ça (notamment à cause de notre propre formatage)
                              Quelle direction prendre ? Que faire face à cette situation et cette idée qu’il est plus facile de faire taire des élèves que de faire participer des enfants ? Où l’on peut avoir l’impression d’être démunie, sans punition, sans pouvoir indiscutable ?
                              Est-ce que l’on part de rien ? Est-ce que cette liberté de départ c’est de l’anarchie ?
                              Est-ce à dire qu’il n’y a pas de loi et qu’à partir de là tout est possible ? Quid du projet éducatif ? Des directions du projet pédagogique ?
                              Est-ce que l’on va, comme la fait l’école, partir à l’échec, à partir d’une idée qui semble juste, celui de faire l’expérience avec les enfants d’un rapport différent adultes-enfants, pour en arriver à l’opposé : des enfants sans limite qui ne demandent plus qu’une chose : des contraintes pour se rassurer, des contraintes pour se protéger d’eux-mêmes ? (ce qui me fait penser que dans la situation d’aujourd’hui, “ces jeunes de plus en plus violents , ce sont ces jeunes qui ont la réaction la plus saine) Les adultes, eux, quand ils s’entêtent pas à continuer à foncer dans le mur, veulent faire payer à ces jeunes l’échec d’un système dont ils ne maîtrisent rien.

                              #143541
                              moilapa
                                @moilapa

                                Animateurs ou Directions ? A mon avis les deux.
                                Par contre, ce qu’il y a de remarquable, c’est que cette idée toute bête, elle a d’autant plus de mal à passer auprès des directeurs et animateurs du claé. Alors qu’elle semble aller de soi aux autres co-éducateurs : les enseignants, les parents. Qui vont aussi penser “Foutez-leur la paix durant leur récréation avec vos idées de pièce de théâtre de shakespeare !”

                                #143854
                                ludou
                                  @ludou

                                  je trouve très intéressant ta “proposition” de changer le rôle de l’animateur, ou en tout cas son attitude et sa demande. Finalement, ce que tu proposes c’est de revenir à l’origine de la vocation d’animateur (au-delà des ACM d’ailleurs). C’est dur de changer nos habitudes dans des structures formatées. Selon toi, qui bloque le plus? Les animateurs? Les directions?

                                  #143856
                                  moilapa
                                    @moilapa

                                    Si on part de cette idée que nous sommes des invités sur la récréation des enfants, en tant qu’animateurs, comment aborder le groupe d’enfants qui n’a pas forcément besoin (envie ?) de nous ?
                                    Est-ce qu’en tant qu’animateur, quand on va à la rencontre des enfants dans la cour de récréation (espace qui leur appartient) on est pas plus proche de la situation d’une maman, d’un papa qui entre dans la chambre de son enfant en train de jouer au playmobils sur la moquette, que dans celui du rapport instit-élèves dans la classe ?
                                    Imaginons que le papa donc entre dans la chambre, se mette à la hauteur de son enfant en s’asseyant sur la moquette et commence alors à jouer avec lui aux playmobils. Il entre dans le jeu de son enfant, avec les règles que celui-ci a établi. Et petit à petit, il prend sa place dans le jeu, en apportant sa vision du scénario. Ce qui ne peut se faire que dans une situation où les deux joueurs sont à égalités dans le jeu, où chaque proposition est mise en “situation de démocratie”.

                                    Pourrait-on alors imaginer, en passant par cette analogie (je n’ai pas le teme exact) ça : le papa propose un scénario, l’enfant accepte ou pas la proposition. Ou accepte et au bout de 5mn se rend compte que le scénario qui lui a été proposé ne lui permet pas de s’échapper, ne lui donne plus accés à la liberté de choisir les rebondissements du scénario… Bref, l’enfant ne veut plus jouer et là le papa use de son autorité : soit en le grondant, soit en l’obligeant à rester dans le jeu.
                                    Ca nous semble aberrant. Ca nous semble être une trahison.

                                    C’est exactement ce que je ressens quand un animateur claé sur une récréation prétend justifier une contrainte de présence aux enfants sur l’atelier théâtre “au nom de son bien”.

                                    #143874
                                    moilapa
                                      @moilapa

                                      donc comme base pour la réflexion :

                                      “Pour permettre cette autre façon de penser le rapport enfants-animateur, cette idée toute simple : Se dire que sur cette récréation du “midi-2 heures”, on est l’invité des enfants.”

                                      #143875
                                      moilapa
                                        @moilapa

                                        Je crois que pour ceux qui s’intéressent à la question de l’éducation, c’est à voir… Au delà du parti-pris un peu “béa” des journalistes, le constat un peu trop manichéen, il y a beaucoup de bonnes questions soulevées. Beaucoup d’exemples d’autres voies. Et notamment une intervenante en plateau très intéressante.

                                        Je ne dis pas ça parce que cela reprend les idées que j’avance ici, dont certaines sans que j’imaginais ces voies allaient faire écho à mes expériences (voir au mot prêt quand un lycéen qui ne trouvait pas sa place dans le système scolaire “normal” parle du lycée auto géré de Paris : “Je suis pas obligé de venir, alors j’y vais” observation que j’ai fait dans un système d’animation où l’enfant n’a pas besoin de s’inscrire, vient et repart quand il veut, sur le poste sur les villages vacances qui pour moi pourtant n’avait pas de lien avec ce que j’essaie de penser sur les claé) les mêmes termes que j’utilise ci dessous sur mon constat aujourd’hui à l’école, comme l’humiliation, de la bouche même des enfants d’aujourd’hui, et non plus mon simple constat, des lectures : des pistes comme l’absence de notes, pas de rapport de force entre les adultes et les jeunes et abandon de cette autorité qui pose problème, un lycée géré ensemble et donc une prise de pouvoir, de décision des jeunes qui amène l’autonmie, l’inutilité du recours à la violence…

                                        Et qui me fait dire qu’il y a quand même un lien entre le système dont je parle sur les villages vacances. Notamment à cette observation que j’y vais : cela fait des années que je n’ai pas eu affaire dans ce système à des enfants ressentis “difficiles” qui me demande de punir, de gronder… juste parce que les enfants ont le choix de venir ou pas. Juste parce que les décisions nous appartiennent, en commun. Juste parce j’ai abandonné cette idée d’autorité. Je ne saurais pas l’expliqué, et jusqu’à présent je n’avais comme réponse que “c’est juste comme ça : je n’ai pas à gronder les enfants, les punir, ou même se serait-ce que penser à le faire. Maintenant en plus je sais que c’est logique. Même si je ne sais pas pourquoi.

                                        Mais ce qui me fait dire : ça fait plusieurs posts que j’essaie de justifier ce qui pour moi n’était pas le débat, mais juste un constat à partir de mes ressentis de ce qu’est aujourd’hui le système scolaire, et qui était mon point de départ pour dire qu’il fallait peut être chercher une autre voie pour nous animateurs durant le temps de la récréation.

                                        Notamment parce que nous, au contraire des instit’, nous n’avons pas au dessus de nous toute la contrainte d’un système qui opprime aussi bien les enfants que les enseignants. Ce qui explique que, même en connaissant les idées de la pédagogie nouvelle, ils ne peuvent les mettre réellement en place. Pas dans ce système. Pas sur un système basé sur la soumission.
                                        Juste deux exemples :

                                        – Freinet et son organisation du travail qui dans ce cas a fait des émules, parce que plus facile à mettre en place que cette autre idée : la construction de la loi en commun.
                                        L’école d’aujourd’hui n’est certainement pas une démocratie.

                                        – Neill (Summerhill) dit qu’il faut mettre en avant la “liberté intérieure (bonheur, amour…) pour que la situation d’apprentissage soit possible. Ce que l’autorité rend impossible. Or l’autorité est encore la base dans le système actuel. Je ne vais même plus ici passer mon énergie à essayer de l’argumenter. Il serait pourtant facile de montrer que la force a encore sa place dans l’école, de la punition en passant par les humiliations, la notation…

                                        Et parce que c’est plus facile pour nous (animateurs) : nous sommes débarassés de cette idée qu’il faut absolument inculquer quelque chose aux enfants.

                                        Je me rends compte que c’était une erreur d’essayer d’argumenter à propos de ce qu’il se passe en classe, mais sans doute que je finissais par douter à force de lire que je me trompais et donc d’essayer d’argumenter encore sur ce qui n’était à près tout que mon constat…

                                        Je vois que ce même constat est fait par des enseignants chercheurs, un ancien ministre de l’éducation nationale, des parents d’élèves, des jeunes, des Etats comme la Finlande classée premier pays au niveau des résultats scolaires, en ayant justement fait le choix d’une voie différente où l’on cherche du côté des mêmes idées : tentative de supprimer les contraintes, réelle autonomie, réel pouvoir de décision, etc…
                                        La preuve qu’une autre voie est possible, que si elle n’est qu’exception aujourd’hui malgré les connaissances que l’on peut avoir (un instit sait évidemment que la punition ne résoud rien, pire qu’elle aggrave, et pourtant ils continuent à l’utiliser)
                                        Que l’on a beau chercher le vivre ensemble dans la classe, on continue à penser “autorité”, ce qui rend impossible l’instauration d’un “vivre ensemble”, l’égalité entre toutes les personnes présentes dans la classe.
                                        Que ceux qui, dans ce système, voudrait suivre cette voie nouvelle ne le peuvent pas : ils peuvent en appliquer les idées en apparence, comme celle du partage du pouvoir, mais face à un enfant qui dit “non” , les réflexes reviennent aussitôt. Cette nouvelle voie cesse d’être appliquée.

                                        Donc si des personnes sont intéressées par une discution sur l’éducation nationale, ça serait bien de créer pour ça un post spécialement pour ça.

                                        Là, je repars juste de cette base : essayer de trouver avec les enfants une autre façon d’envisager le rapport enfants-adulte dans le cadre de l’animation lors de la récréation.

                                        #143892
                                        moilapa
                                          @moilapa

                                          Ce soir sur M6 :

                                          “Notre école est malade”
                                          Explorer d’autres pistes

                                          Entendu lors de la “pub” qui annonce le programme :

                                          Un prof d’un lycée auto-géré s’adressant aux jeunes : “… les rapports de force traditionnels n’existent pas ici”

                                          #143963
                                          moilapa
                                            @moilapa

                                            ”T’en connais beaucoup des animateurs qui confondent enfant et rat de laboratoire ?”

                                            Là, c’est de ma faute. Depuis le début, j’écris pour un lecteur “neutre” et non quelqu’un qui cherche en quoi il n’est pas d’accord comme postutat.
                                            Donc, tu n’as pas saisi le sens de ce que j’écris (et sans aucun doute n’ai-je pas été assez clair)
                                            Quand je parle de risque côté animateurs “à faire des enfants des rats de laboratoire”, j’anticipe une défiance fondée à l’idée que j’avance. Je ne dis absolument pas qu’il s’agit d’une situation telle qu’elle existe en ce moment sur le terrain, mais une possible dérive du système que j’avance :
                                            En partant ainsi, à l’aveuglette en terre inconnue, en partant du principe que “remettre à plat ” les pouvoirs en action, n’y a t-il pas un risque de faire des enfants des rats de laboratoires ?
                                            Non si le sujet de nos interrogations (sur cette autre voie pour un rapport adulte-enfants) c’est nous, adulte animateur. Et non les enfants.
                                            Il ne s’agit pas d’embrigader les enfants dans des idées loufoques ou dangereuses, ça c’est tellement facile. C’est d’ailleurs ce que fait le système que je dénonce, qui va préférer la soumission à la recherche d’autonomie, l’analyse critique, la favorisation de la naissance d’un esprit critique.
                                            il s’agit de chercher avec eux.
                                            Je crois qu’au contraire des adultes, les enfants sont prêts à accepter la recherche d’une autre voie parce qu’ils n’ont rien à y perdre durant cette récréation (autorité sans fondement, pouvoir…). Et qu’ils ont tout à perdre à se faire voler leur récréation. Nous, adultes, en plus de cette crainte, nous avons toute une vie dernière nous, ce à quoi l’on nous a toujours appris à croire.

                                            Si par contre tu as des doutes sur la capacité d’une personne a abuser du pouvoir qu’elle a sur une autre personne (ou un groupe), je t’invite à t’intéresser à la littérature sur le sujet. A l’histoire.
                                            Et pour ce qui est de savoir jusqu’où peut aller la soumission d’une personne à celle en qui elle voit quelqu’un doté d’un pouvoir sur elle : L’expérience de Milgram

                                          20 sujets de 81 à 100 (sur un total de 190)
                                          • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
                                          5
                                          0
                                          color
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          https://archive.planetanim.fr/
                                          #febf42
                                          style1
                                          paged
                                          Chargement en cours
                                          #
                                          on
                                          none
                                          loading
                                          #
                                          Trier la galerie
                                          https://archive.planetanim.fr/wp-content/themes/blake/
                                          on
                                          yes
                                          yes
                                          off
                                          off
                                          off