Quels sont les condition d’un renvoi d’un jeune ?

  • Ce sujet contient 11 réponses, 7 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par system32, le il y a 13 années et 9 mois.
12 sujets de 1 à 12 (sur un total de 12)
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    Messages
  • #112480
    Vincent33
      @vincent33

      Salut à tous,
      Effectivement, ce que je propose n’est pas forcément la solution du siècle… Ne rien aux parents de ce qu’a fait le jeune pourrait passer pour le jeu de la carotte et tourner à l’avantage de l’équipe peda…
      Néanmoins, et Langelous le dit plutôt bien, la vie en séjour est bien différente de ce qui se passe dans “la vraie vie” (j’ai horreur de ce terme mais je crois que tout le monde comprend…) !
      L’idée est de porter le jeune à une réflexion… Il a testé les limites, il a perdu et en assume les conséquences après avoir pu exprimer son retour sur son acte !
      Les séjours peuvent aussi être des lieux d’expérimentations et faire des erreurs en fait partie, ce fameux épanouissement !
      Du coup, je me dis que raconter l’acte aux parents serait bien plus pénalisant qu’autre chose et freine l’épanouissement et la confiance qu’un jeune peut avoir envers un adulte ! “Ah il m’a eu ce dirlo, il jous la carte du compromis pour mieux me vendre aux parents !”

      #112488
      Langelous
        @langelous

        ced_javault a écrit :
        Salut Vincent33,

        J’aime bcp ce que tu racontes. Je suis à 100% en phase sauf sur un point sur lequel je m’interroge : l’information des parents.

        1. N’ont-ils pas droit à être informés ? Si mon fils fumait un joint, n’en voudrais-je pas au directeur qui ne me l’a pas dit ?

        2. N’est-ce pas aussi plus efficace ? Nous n’intervenons jamais que sur une courte durée, et bien ou mal, le relais est ensuite pris par la famille.

        3. N’y a-t-il pas dans le deal “Tu te comportes bien et je ne dis rien à tes parents” un côté : “sur la suite de mon séjour, c’est plus simple pour moi, donc je fais comme cela.” Ne risque-t-on pas de jouer son intérêt personnel de directeur du séjour contre l’intérêt à long terme du jeune ?

        Je n’affirmes pas, je pose des questions.

        Bonjour a tous

        Je partage aussi l’avis de Vincent, même pour l’information aux parents. Mon avis est que parfois – dans ce cas ou un autre – peut etre que ce qui se passe en séjour, doit rester en séjour.
        Certaines choses peuvent etre plus éducatives lorsqu’elles sont comprises et assimilées pendant le séjour, avec le contexte de vie en collectivité. A la maison, le contexte familial est différent, et surtout non connu par nous. Peut etre qu’informer les parents peut détruire ce qu’on a essayé de construire pendant le séjour… et parfois pas.

        Dans le doute, je sais qu’il y a certaines choses que je ne dirais pas aux parents… comme le jeune qu’on a retrouvé bourré sur la place du village mais qui a compris que ce n’était pas l’idée du siecle à faire en colo. Ceci ne veut pas dire qu’il ne le referra pas, mais au moins il aura reflechi à ses actes dans le cadre d’une vie en collectivité.

        Avec la réforme sur l’alcool et la cigarette, on devrait avoir moins de probleme ou pas lol

        Bonne journée

        #112524
        Estragon
          @estragon

          ced_javault a écrit :
          * Exemple : la dernière fois que j’ai eu un pb (un gamin de 12 ans avait dépensé plus de 600€ d’argent de poche en 10 jours, c’était évidemment de l’argent volé à sa mère), l’enfant avait un passé perso super lourd (son père avait tenté de l’assassiner à 18 mois), il revoyait son père pour la première fios sans surveillance policière au retour du camp. Tu m’étonnes que c’était un peu lourd pour lui à ce moment. Bref, si je lui avait fait d’abord la morale “C’est pas bien de voler”, je serai passer à côté d’une explication en profondeur.

          Souvenirs ….

          #112525
          JAVAULT
            @javault

            Salut Vincent33,

            J’aime bcp ce que tu racontes. Je suis à 100% en phase sauf sur un point sur lequel je m’interroge : l’information des parents.

            1. N’ont-ils pas droit à être informés ? Si mon fils fumait un joint, n’en voudrais-je pas au directeur qui ne me l’a pas dit ?

            2. N’est-ce pas aussi plus efficace ? Nous n’intervenons jamais que sur une courte durée, et bien ou mal, le relais est ensuite pris par la famille.

            3. N’y a-t-il pas dans le deal “Tu te comportes bien et je ne dis rien à tes parents” un côté : “sur la suite de mon séjour, c’est plus simple pour moi, donc je fais comme cela.” Ne risque-t-on pas de jouer son intérêt personnel de directeur du séjour contre l’intérêt à long terme du jeune ?

            Je n’affirmes pas, je pose des questions.

            #112528
            Vincent33
              @vincent33

              Bonjour à tous,
              Je dirige des chantiers de bénévoles ados de 14 à 17 ans !
              Dans mes séjours, je veille à ce que dans le dossier d’inscription une feuille concernant les interdictions et l’engagement moral d’un tel séjour soit glissée, lue et signée par le jeunes.
              Le premier jour du séjour, je répète ces mêmes règles (pas d’alcools, drogues etc)
              Les bases sont donc posées dès le départ…
              En revanche, je n’oublis pas que j’ai à faire à des ados et qu’ils sont plus ou moins fait pour contourner les règles !
              Ce qui m’est arrivé en juillet où 5 ados ont fumé un joint au nez et à la barbe des anims…
              Après une grosse discussion avec les anims qui voulaient clairement et férocement les virer du séjour, nous avons, PP à l’appui, décider qu’une discussion serais menée avec les 5 jeunes pour tâcher de comprendre les raisons de leur acte (pour certains pas de raisons…).
              Il leur a été demandé, en raison du changement d’ambiance du groupe et que leur acte a rendu les choses possibles, de s’engager plus encore dans la vie du groupe : Aide accrue en cuisine et en ménage (chacun de mes jeunes le fait une fois dans le séjour), plonge, participation très active sur le chantier, redevenir des moteurs du groupe finalement ! Nous leur avons aussi demandé de réfiger une lettre argumentée de leur acte sur les causes et ses conséquences à lire au reste du groupe !
              En contrepartie, je ne les renvoyais pas et n’annoncerais pas aux parents la cause de leur retour. un acte qui a mon goût est beaucoup plus éducatif… Le renvoi étant déjà source d’échec, le retour à la maison et la “branlée paternelle” encore plus !
              Lors de la lecture de cette lettre au groupe, nous avons pu discuter de l’acte, le rendre non tabou, de l’engagement et de l’accord entre anim et jeunes, … Tout ça pour ne pas en faire des exclus et mettre les choses au clair !
              (Un élan de solidarité et d’aide de la part du reste du groupe dans les tâches pour les 5 fumeurs s’est rapidement manifesté !)
              Les 5 en sont, je trouve, sortis grandis et ont pu profiter un maximum du séjour !
              Voilà un cas, il est peut-être discutable mais en tout cas, je ne crois pas avoir fait le mauvais choix (l’exclusion irréfléchie et source d’échec !)

              #112605
              EHLINGER
                @ehlinger

                Mais aussi,
                quel est ton ressenti ?
                Penses tu , puisque tu les cotoies que c’est n’est qu’une bêtise de gamins ou qu’ils sont parfaitement capable de le refaire ou pire ?
                Toi et tes anims, ou en êtes vous face à l’ensemble du groupe ?
                Et que dit ton organisateur ?

                Il faut faire la part des choses.

                #112617
                JAVAULT
                  @javault

                  Bon, voici le genre de truc que je tenterais :

                  * Déjà, évidemment, grosse discussion avec les jeunes. En évitant d’arriver sur le côté super moralisateur, mais plutôt en essayant de comprendre ce qu’il y a derrière l’acte.

                  * Exemple : la dernière fois que j’ai eu un pb (un gamin de 12 ans avait dépensé plus de 600€ d’argent de poche en 10 jours, c’était évidemment de l’argent volé à sa mère), l’enfant avait un passé perso super lourd (son père avait tenté de l’assassiner à 18 mois), il revoyait son père pour la première fios sans surveillance policière au retour du camp. Tu m’étonnes que c’était un peu lourd pour lui à ce moment. Bref, si je lui avait fait d’abord la morale “C’est pas bien de voler”, je serai passer à côté d’une explication en profondeur.

                  * Donc : objectif n°1, nouer un véritable d’adulte à jeune ado. Si tu y arrives, ils devraient reconnaître qu’ils ont déconné, qu’un renvoi serait même justifié en cas de récidive… et accepter une sanction plus limitée tout de suite. Cette acceptation est importante selon moi car elle conditionne la vie du groupe après, et la vie des jeunes fautifs dans le groupe.

                  * Maintenant, en terme de sanction, quelques idées :
                  – Essayer de trouver qqch qui vienne d’eux (une proposition de réparation de leur part)
                  – Y’a peut-être une activité qui est remplacée pour eux par une action d’aide sur le camp (réparer un truc, aider le cuistot à préparer les pique nique du groupe le lendemain, …) Eviter les trucs dégradants (nettoyer les WC, etc.) car le but n’est pas d’humilier mais de les faire “rerentrer dans le groupe”.
                  – Si tu ne trouves pas, tu peux toujours expliquer ton cas à la mairie du coin. Dans les petits bleds, le maire ou la secrétaire de Mairie a toujours en tête un ptit vieux à aider, etc.

                  * Un point à ne pas négliger : autant certains de leurs copains seraient faroucheemnt hostiles aux anims si tu exclues les jeunes, autant d’autres gamins plus “calmes” pourraient avoir été choqué par l’attitude des jeunes et être choqué par une absence de sanction ou une sanction “faible”. Je te recommande de ne pas hésiter, en équipe, à engager le dialogue au sein de tout le groupe pour expliquer la sanction retenue, et, probablement laisser le groupe des autres ados se reguler (je veux dire par là que, si ta sanction est appropriée, tu en auras à la fois qui trouveront cela trop dur, et d’autres trop mou -> en les amenant à discuter entre eux, et en canalisant cette discussion, le problème potentiel va se régler).

                  Good luck.

                  #112619
                  Shaaa
                    @shaaa

                    À combien de jeunes se n’est pas arrivé de se retrouver dans le fossé ?

                    #112625
                    system32
                      @system32

                      Merci pour ta réponse qui m’a bien aidé ! ^^

                      Mais une question se pose alors : quelle sanction prendre alors dans un cas que j’estime assez grave ?

                      Certe le renvoi est peut-être disproportionné, mais si les règles étaient clairement défini, je ne pense pas qu’une simple privation de sortie est suffisante. Là encore, c’est à l’ensemble de l’équipe d’en décider, mais tu n’aurai pas une idée de sanction, disons… “standard” pour des cas graves ? (à part le renvoi donc ! =)

                      #112626
                      JAVAULT
                        @javault

                        Bonjour system32,

                        Ce genre de question est toujours plus facile à traiter en étude de cas que sur le terrain. Voici quelques pistes pour alimenter la réflexion :

                        • Que dit le projet pédagogique de l’équipe ? Un directeur expérimenté aura déjà évoqué des pistes dans son projet. Il n’aura jamais traité dans le PP le cas précis qui va arriver, mais il peut y avoir des orientations.

                        • Le projet éducatif de l’organisateur et ses pratiques concrètes doivent être connues. Dans les structures que je dirige (Telligo et Cousins), l’équipe d’animation ne décide jamais seule d’une exclusion. Le siège doit valider.

                        • Les conditions pratiques de mise en œuvre de l’exclusion doivent être étudiées. Cas concrets : 7 gamins qui fument des joints à Hawaï. Pour les renvoyer, il te faut racheter 7 billets (+ l’anim) à 3000 € pièces via Los Angeles, puis Las Vegas, puis Londres avant Paris. Forcément, c’est pas pareil si les parents sont à côté.

                        • Plus dans la péda, critère essentiel : une décision d’exclusion sera-t-elle comprise et acceptée par le reste du groupe. Si tu te mets tous les autres ados à dos pour le reste du séjour parce qu’ils trouvent la sanction disproportionnée, c’est que tu as mal communiqué avec eux… ou que la sanction est en effet trop lourde.

                        • D’ailleurs, la sanction d’exclusion sera-t-elle considérée comme juste (ou au moins non injuste) par les jeunes fautifs. Evidemment, ce n’est pas à eux de décider, mais pour avoir une action éducative, il faut que la sanction soit comprise. Le fait d’avoir clairement posé les règles, expliquer les conséquences possibles d’un non respect, et éventuellement déjà repris les jeunes sur des non respects moins graves… sont importants.

                        • Il faut enfin veiller à l’acceptabilité par les parents. Est-ce la première connerie des ados ? As-tu eu les parents après les bêtises précédentes ? Sont-ils prêts à entendre que leurs enfants ont dépassé les bornes… ou font-ils soutenir leurs enfants et refuser de venir les chercher ? Puis te faire un procès après le séjour.

                        Bref, tout ça pour dire qu’il y a plein de choses à prendre en compte qui ne tiennent pas qu’à l’acte commis par les jeunes. Plus, en équipe, tu auras fait de la prévention, plus tu seras préparé à prendre une sanction et à la rendre acceptable par les jeunes, leurs copains, leurs parents, etc.

                        #13457
                        system32
                          @system32
                          #112628
                          system32
                            @system32

                            Bonjour,

                            Je me suis posé une question lors d’une étude de cas, je voulais savoir quels sont les conditions pour faire sortir un jeune de façon définitive de la colonie ?

                            Je vous retranscris l’étude de cas :

                            Lors d’un tour en ville, 3 jeunes agé de 15 à 17 ans, que vous aviez laissé en autonomie, son retrouvé ivre dans le fossé, non loin du centre. Comment réagissez-vous ?

                            Personnellement, je pense qu’il faut les laisser dormir dans le centre, et les renvoyer dés le lendemain, en téléphonant à leurs parents, et en expliquant les raisons du renvois, aussi bien aux parents qu’au enfants.

                            Petit plus : Les régles étaient bien défini en début de séjour, c’était précisé dans l’étude de cas.

                            Donc, comment réagir si une situation similaire se produit ?

                          12 sujets de 1 à 12 (sur un total de 12)
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