Salut Nachouf,
Une autre façon aussi de penser l’activité manuelle c’est d’ouvrir un espace “d’activité manuelle” non contraint à un objet mais par exemple en se limitant à un matériau et par exemple un matériau original.
Il n’y a pas forcément besoin que l’objet final soit déjà imaginé par l’adulte… (fresque, village, bonhomme…)les enfants peuvent se le projeter seuls et d’ailleurs ne rien projeter du tout, exemple en bac à sable, un enfant de 3 ans peut passer 2h à répéter le geste de faire un pâté et à la détruire, il n’y a aucune envie de production d’un objet fini ici. Il peut donc de même être intéressant de laisser la possibilité à chaque enfant participant de choisir ce qu’il fera de sa production, en cours, abandonnée, terminée, transformée.
Clairement, un tas d’argile par exemple c’est chouette. A laisser manipuler sans contraintes. Laisse faire et tu verras qu’ils sont d’une incroyable inventivité. Parce que la créativité part du rien, part de l’expérience, du tâtonnement. Prend toi au jeu et toi aussi tu créeras des trucs. Ce qui est chouette, c’est d’intégrer progressivement différents ustensiles, instruments pour donner de nouvelles possibilité de création. Eau pour coller, ustensiles de moulage, tour à poterie, colorants, forme à découper, rouleau, etc, etc… Je dis progressivement parce que c’est bien de laisser la possibilité avec cette matière de faire commencer avec les mains, c’est d’ailleurs souvent le stade le plus créatif parce que pas besoin d’apprendre à maîtriser justement l’outil.
Il peut bien sûr être intégré un petit déroulé pour ceux qui pêcheraient avec les idées. Tu guides le groupes dans une création individuelle ou collectives. Il y en a plein dans le genre modelage, peinture. En fait, il ne s’agit que de donner une contrainte de forme qui permet la création. En peinture, je vais dire, tu n’as le droit qu’à la brosse à dent par exemple. Où on va attacher le pinceau au bout d’un bâton de 1 m et tu vas dessiner à distance. Ou on se met à deux, un a les yeux bandés et dessine et l’autre juste sert de guide pour qu’il reste sur la feuille (forme géniale) Note, la peinture ça se fait sur du vrai papier canson pour du papier et pas la feuille A4 qui finit invariablement chiffonnée, cornée et moche quoi. En modelage collectif, il y a l’histoire du visage modelé par exemple. Chacun prend un bout d’argile, y imprime que le nez puis le passe à son voisin, puis on imprime les yeux et on passe, etc, etc…. On se retrouve au final avec x visages modelés et vraiment curieux ! Et ces créations, on n’est pas obligé de les garder, de les muséifier. Important de casser ce sacré même parfois soi même en le montrant, en écrasant ce que tu as fait toi, en déchirant ta peinture et puis en recréant, en partant sur autre chose. Ça aussi ça élève dans la créativité.
L’idée dans tout ça est de rendre l’enfant libre sur le matériau. La peinture tout le monde connaît, tous les gosses en font à l’école ou au centre de loisirs et c’est objectivement laid. Il faut proposer des moyens de découverte autre qui font que la peinture si ! ça peut être passionnant même sur papier.