En effet michmuch, comme le dit dir_cv, les enfants du Secours Pop ne sont pas tous dans le même centre, et heureusement ! Ils sont éparpillés chez divers prestataires (Eclaireurs de France entre autres, ainsi que des associations comme Amitiés cévenoles) et ne sont pas étiquetés “Secours pop”, ils sont comme des enfants lambda, s’ils veulent parler de leur situation ce sont eux qui voient, mais l’équipe ne les considère pas comme plus ou moins “importants”.
Chez Telligo, contrairement aux idées reçues sur cette entreprise, j’ai été surpris lors des soirées débat, de constater que beaucoup de jeunes venaient de foyers et de familles d’accueil. Nous-même en direction ne sommes pas toujours au courant de la situation des jeunes que nous accueillons.
moi je suis pas certain qu’il faille mettre toutes les familles du SP dna sle même panier….
j’ai chaque été des enfants inscrits par le SP dans les séjours que je dirige, mélangés aux “autres”, et je n’ voit pas de problème particulier qui se répète!
Comment les projets de vacances ont-ils été travaillés en amont AVEC les familles?
Est-ce une offre de séjour où, indirectement, il s’agit d’une relation client/prestataire?
C’est quoi les “fondamentaux” du Secours Pop?
Liondu34 a écrit :
Certains enfants partent de leur centre au bout de trois jours parce qu'”il n’y a pas de télé, donc c’est nul”… on croit rêver !
C’est un prétexte… Il faudrait étudier ce qui se passe réellement pour comprendre pourquoi les personnes partent… Ce qui est proposé aux familles n’est sans doute pas adapté et ne répond pas aux attentes de ces familles… Payer des vacances ne suffit pas…
Réaction de la coordinatrice : “Mais pour qui se prennent-ils ? On les aide, on ne peut pas leur payer des vacances de luxe non plus”. Tout à fait d’accord. Et de rajouter : “S’ils veulent se payer de belles vacances, ils économisent et ils se les payent. Mais s’ils font ça ils ont peur qu’on leur tombe dessus et qu’ils perdent leurs aides.” Logique.
Bin non pas logique… Les pauvres n’ont-ils que droit à des vacances de pauvres étiquetées secours populaire?
Il serait pas mal d’aller un peu plus loin dans la réflexion… Avant de renvoyer systématiquement la faute sur l’autre, il est intéressant de se demander si nous-même, nous n’avons pas induit ce type de réaction et si nous-même nous n’avons pas mis en place un système qui enferme les personnes dans un statut qu’il rejette… En clair, si les pauvres vont en vacances entre pauvres et dans les espaces de pauvres, ils restent pauvres… Bref, notre travail (d’éducation populaire) ne fonctionne pas puisque nous réduisons les personnes uniquement à un statut qu’il rejette, nous ne permettons pas l’émancipation.
Il me semble que l’analyse de ce qui est proposée serait tout à fait intéressante… Le coup de la télé, n’est qu’un faux prétexte pour partir parce que le SP propose une action qui ne correspond pas aux attentes des familles et des enfants…
Pour avoir organiser des séjours et des vacances avec des familles fragilisées et en difficultés, je n’ai jamais vu ce type de comportements et pourtant les familles étaient issues de quartier et de milieu très précaire… Le travail se fait en amont dès le mois de janvier, le projet est co-construit avec elle, le séjour est co-construit avec elle, tout est pensé AVEC les personnes… Les familles, jeunes et enfants qui sont partis avec nos projets avaient une seule demande forte : ne pas être entre pauvres… et jamais elles (ils) ne se sont plaintes de ne pas avoir de télé, de jetski ou d’hôtel 3 étoiles… Par contre, elles ont toujours refusé les centres de vacances type CAF entre pauvres… Les bonnes oeuvres ne fonctionnent plus, les bonnes oeuvres ne répondent plus à la demande des familles, et bien souvent les associations n’ont pas compris cette évolution… tant dans le caritatifs, que dans le tourisme social et dans les colonies de vacances… La bonne volonté et le bénévolat ne permettent pas forcément de construire un travail de qualité… Entre bonnes oeuvres, bénévolats et assistanats, les pistes de travail sont nombreuses, mais il s’agit toujours pour l’organisme aidant de se remettre en question, pas de renvoyer la faute aux aidés… L’un est en situation de domination, l’autre en situation de faiblesse… C’est au dominant d’aider le faible et non au dominant de stigmatiser ou de culpabiliser le faible…
Je pensais que comme ça touchait aussi l’accompagnement aux vacances on pouvait en parler aussi…
Sur la première partie de ta réponse : les gens ont tout de même la télévision, même dans les milieux les plus défavorisés. quand on vient en centre de vacances, c’est pour découvrir d’autres choses, pas pour s’avachir devant un écran.
Sur la deuxième partie, je suis d’accord avec toi. le contrat moral me semble nécessaire et l’aide s’arrête quelque part assez tôt, c’est évident, le Secours ne fait que mettre le pied à l’étrier, aux gens de donner le coup de pied nécessaire pour faire surface.
Je ne sais pas si cette réflexion à chaud sur le Secours Populaire à sa place dans un forum “animation” mais bon.
Juste 2 choses à la lecture de ton post :
– Comment peut on reprocher à des personnes écartées de la société des loisirs de rêver ou revendiquer ce que cette même société les pousse à obtenir !??
La culture de la consommation de masse est un facteur clivant: il y a ceux qui peuvent et il y a ceux qui en rêvent… Et y’a un moment donné ou ceux qui rêvent en ont marre de rêver…
Alors si tu ne les excuse pas tu peux au moins les comprendre.
– Contrairement à tes préjugés je ne crois pas que le SP doit assistance irréfléchie à tout le monde . Ici on est au carrefour de l’insertion (voire de la réinsertion), de l’accompagnement social, de l’aide familiale etc. En cela il doit y avoir un contrat moral entre les 2 parties et il doit y avoir engagement respectif.
Il me semble effectivement intéressant que vous ayez cette discussion pour resituer les missions du SP et la limite de vos interventions.
Accompagner socialement ne veut pas dire assister aveuglément.
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Bonjour.
Pas plus tard que ce midi, il y a eu une conversation qui m’a beaucoup plu.
Suite à des incidents de fonctionnement répétés sur les séjours de vacances où le Secours Pop envoie des enfants, la coordinatrice des séjours a clairement annoncé qu’il faudrait revenir aux fondamentaux de ce qu’est le Secours Populaire.
En effet, elle estime, à juste titre, que les parents se déchargent trop vite de leurs responsabilités. Beaucoup d’entre eux pensent que c’est aux bénévoles de l’association d’amener et de ramener les enfants. Hors, ce n’est pas le cas. l’association est présente au départ et au retour pour vérifier que tout se passe bien, c’est tout. Certains enfants partent de leur centre au bout de trois jours parce qu'”il n’y a pas de télé, donc c’est nul”… on croit rêver !
Réaction de la coordinatrice : “Mais pour qui se prennent-ils ? On les aide, on ne peut pas leur payer des vacances de luxe non plus”. Tout à fait d’accord. Et de rajouter : “S’ils veulent se payer de belles vacances, ils économisent et ils se les payent. Mais s’ils font ça ils ont peur qu’on leur tombe dessus et qu’ils perdent leurs aides.” Logique.
Elle prévoit donc une réunion à la rentrée pour remettre les choses au clair avec tous les participants et partenaires, et de bien réaffirmer les valeurs qui m’ont fait venir dans cette association : le Secours Pop est là pour accompagner les gens, pas pour les assister. On peut aider à lutter contre la misère mais les gens dans le besoin doivent également y mettre du leur.
je sais, pour vous vu de l’extérieur, le Secours vous semble devoir “toute assistance à tout le monde, etc, etc…”. Oui, mais pour ceux de l’intérieur qui connaissent bien le problème, il est temps de remettre à leur place ceux qui abusent du système.