moilapa a écrit :
Mais ici, tu es face à des personnes qui font, qui vivent
ces métiers.
Enchanté
moilapa a écrit :
Et ton discours perd toute crédibilité face
à des expériences qui se passent allègrement de
ces outils de “préparation”, projet péda en
tête.
Ai-je dis qu’il était indispensable ? Ai-je dis qu’il était le meilleur ?
Je n’ai même pas eu la prétention de dire qu’il était un bon outil.
J’ai juste assumé le fait qu’aujourd’hui je m’en sers pour la mise en place effective et non pas pour se gargariser de beaux discours.
Maintenant si tu as des meilleurs outils pouvant me servir pour mes colos (oui car c’est dans ce cadre que j’exerce), je suis sincèrement ouvert à tes propositions.
moilapa a écrit :
Il y a tout un tas de regroupement d’enfants
qui vivent parfaitement sans tous ces outils
à la con.
J’en suis bien aise.
moilapa a écrit :
Ce qu’il y a à “préparer” : c’est soi.
Soi en tant que personne que l’on offre
à la rencontre, soit en tant que producteur
d’animations éventuellement…
Aucune organisation en amont ?
Ne serait-ce que sécuritaire, vu que ça, ça a l’air de te parler un peu.
moilapa a écrit :
tout ce en quoi vous
croyez en tant qu’animateur sociocul : c’est de la merde.
Moins que merde, si l’on envisage que la merde
a aussi sont utilité, elle.
Ha
balthazaar a écrit :
@semastien l’état providence, c’est pour les anglais. Ils ont leur conception de l’état, on n’a pas du tout la même en france.
(La notion d’État Providence tout comme sa réalité a aussi une histoire en France.)
balthazaar a écrit :
Ces discours (fallacieux) sur la prétendue nécessité d’accueillir des animateurs novices pour bousculer les pratiques des anciens font beaucoup de mal. C’est incroyable, on n’a PAS besoin de ça. Y a-t-il enlisement des pratiques? D’où vient cette idée?
Je ne comprend absolument pas cette réaction sur un discours que je n’ai jamais tenu.
balthazaar a écrit :
c’est méconnaitre les grandes fédés qui “font la loi” actuellement.
Proposer un autre schéma d’organisation ne présume pas des difficultés de sa mise en place.
Xinome a écrit :
Si je suis bénévole dans ce cas, ça veut dire que je peux venir quand je veux ?
Pour faire simple : oui
Xinome a écrit :
Ou alors j’ai quand même des horaires et jours imposés comme les autres, la rémunération en moins,
Du moment que tu t’engages à réaliser une action bénévole sur un temps donné où tu t’es porté volontaire, celle-ci s’accompagne parfois de contraintes horaires ou autres.
Par contre, du fait qu’aucune rémunération n’y est attachée, si la personne ne s’y retrouve pas elle est libre de claquer la porte quand elle le veut (contrairement au volontariat).
et je me fais entuber grave ?
Ha ?
Xinome a écrit :
Ce que je comprend pas c’est pourquoi, au lieu de vouloir faire de l’animation un vrai métier, avec une juste rémunération, tu voudrais plus de bénévolat (même pas du volontariat, non non juste des gens qui bossent gratos).
Pour les raisons déjà évoquées ici il y a moins de deux pages.
Aux vues des travaux sociologiques (et non pas de bêtes sondages) ayant été fait sur une forme de volontariat proche (le service civique) dont Shaa nous a fait partager les liens, aux vues aussi des mauvaises conditions de volontariat civique dans mon association (dont les exigences sont égales voir supérieurs aux salariés, tout en ne bénéficiant plus de la reconnaissance morale) je suis maintenant convaincu que le volontariat n’est pas une solution. (Sauf, à la limite, dans le cas d’un salarié qui fait du volontariat sur le temps de travail d’un employeur ayant accepté).
Si tu cherches encore pourquoi certains sont prêts à faire du bénévolat, un article sociologique peut éventuellement t’éclairer. Stéphanie Vermeersch y parle d'”ettayage de la personnalité“, de “dévalorisation de la politique telle qu’elle est menée“, et de favorisation de “l’action en tant qu’elle s’oppose à la parole“. Personnellement je m’y reconnais bien.
Xinome a écrit :
Soit t’as un poste bien payé, soit tu t’en fous de l’argent parce que t’en a assez.
Raisonnement basique (et largement faux). Si tu cherches à comprendre, tu reprends ce que j’ai répondu juste avant.
Xinome a écrit :
“Richesse des horizons” 😆 Qui d’après toi pourra se permettre de bosser gratos ? Sans doutes pas des étudiants qui ont besoins d’argent, ni des jeunes actifs.
Les précaires ont effectivement moins de facilité à se permettre du bénévolat. Ça n’empêche pas de trouver des chômeurs et des étudiants fauchés dans mon assoc (ça a été mon cas d’ailleurs).
Que deviendraient les travailleurs de l’animation si le secteur se professionnalise en totalité ?
Ils sortiront tous d’un même moule.
Shaaa a écrit :
Dans ce cas pourquoi ne pas chercher du perso d’entretien et de cuisine bénévoles eux aussi ?
C’est pas juste qu’eux soit payés et pas les animateurs (d’autant plus en colo où t’es là tout le temps !)
C’est déjà le cas aujourd’hui pour certains camps de scouts.
Maintenant pour que ces moments sympas puissent exister, crois-le ou non, ça se prépare.
Ce genre de discours, il a du sens face à des
parents, à des neuneus qui voguent dans
ces métiers, prés à gober toutes les conneries
qu’on leur sert.
Mais ici, tu es face à des personnes qui font, qui vivent
ces métiers.
Et ton discours perd toute crédibilité face
à des expériences qui se passent allègrement de
ces outils de “préparation”, projet péda en
tête.
Il y a tout un tas de regroupement d’enfants
qui vivent parfaitement sans tous ces outils
à la con.
Ce qu’il y a à “préparer” : c’est soi.
Soi en tant que personne que l’on offre
à la rencontre, soit en tant que producteur
d’animations éventuellement…
Le reste c’est du vent, la branlette inutile qui
fait l’ensemble de l’animation sociocul.
Ai-je besoin d’écrire un projet péda pour aller
retrouver des amis ? Rencontrer des gens dans
un bistrot , Vivre ?
On sera 6, on aura donc besoin de six chaises autour
de la table… Tout le reste est branlette.
Moins que branlette : la branlette a quelque chose
d’éminemment utile : tout ce en quoi vous
croyez en tant qu’animateur sociocul : c’est de la merde.
Moins que merde, si l’on envisage que la merde
a aussi sont utilité, elle.
@shaaa la compétence c’est la mort de la profession.
@semastien l’état providence, c’est pour les anglais. Ils ont leur conception de l’état, on n’a pas du tout la même en france. Qui veut voir disparaître la sécu? les retraites? la CAF? l’assurance chômage? On a un gros souci de représentativité politique et médiatique pour sûr…
Concrètement pour l’animation ça pourrait être une assoc qui renforce les moyens d’une mairie pour faire fonctionner les ACMs.
Non, pas du tout. Ces discours (fallacieux) sur la prétendue nécessité d’accueillir des animateurs novices pour bousculer les pratiques des anciens font beaucoup de mal.
C’est incroyable, on n’a PAS besoin de ça. Y a-t-il enlisement des pratiques? D’où vient cette idée? Sondons les équipes, je suis prêt à parier que dans une grande majorité de cas, plus de la moitié des animateurs ont moins de 5 ans d’ancienneté sur place. Sans compter les promotions, les changements d’équipe, remplacements, les TAP…
Un autre système pourrait s’accomoder d’un quota de pros (distingués non pas par le diplôme mais par leur activité à l’année) par ACM, comme ça aucune concurrence, richesse des horizons et facilitation d’émulation.
T’es fou! Même le MEDEF n’ose pas! Une entreprise qui ferait ça se ferait dézinguer direct même par des syndicats centristes!
Et c’est méconnaitre les grandes fédés qui “font la loi” actuellement. Pas toutes seules biensûr mais le lobbying existe et est puissant côté fédés, inexistant côté animateurs.
C’est à dire que ces fédés de formation et autres distributeurs de bonnes idées (audit, etc.) installeraient un quota de précaires de volontaires afin d’augmenter le turn over du personnel pour avoir plus de clients en formation.
Semastien a écrit :
Concrètement pour l’animation ça pourrait être une assoc qui renforce les moyens d’une mairie pour faire fonctionner les ACMs.
Si je suis bénévole dans ce cas, ça veut dire que je peux venir quand je veux ? Ou alors j’ai quand même des horaires et jours imposés comme les autres, la rémunération en moins, et je me fais entuber grave ?
Un autre système pourrait s’accomoder d’un quota de pros (distingués non pas par le diplôme mais par leur activité à l’année) par ACM, comme ça aucune concurrence, richesse des horizons et facilitation d’émulation.
Ce que je comprend pas c’est pourquoi, au lieu de vouloir faire de l’animation un vrai métier, avec une juste rémunération, tu voudrais plus de bénévolat (même pas du volontariat, non non juste des gens qui bossent gratos). Soit t’as un poste bien payé, soit tu t’en fous de l’argent parce que t’en a assez.
“Richesse des horizons” 😆 Qui d’après toi pourra se permettre de bosser gratos ? Sans doutes pas des étudiants qui ont besoins d’argent, ni des jeunes actifs.
Shaaa a écrit :
Pourquoi pas considérer un réel contrat (et ses avantages : salaire, cotisations…) comme pour les autres personnels de service (entretien, cuisine) ?On ne peut pas dire que l’État Providence soit dans l’air du temps. Dans ce cas se poserait les moyens de financement du système.
Dans ce cas pourquoi ne pas chercher du perso d’entretien et de cuisine bénévoles eux aussi ? C’est pas juste qu’eux soit payés et pas les animateurs (d’autant plus en colo où t’es là tout le temps !)
Shaaa a écrit :
Maintenant, si l’animation volontaire était bénévole, est-ce qu’il y aurait autant d’encadrantes ?
Moins, sans aucun doute. Donc réorganisation du secteur, professionnalisation, entreprise de séduction pour trouver des bénévoles, ce qui passe par un questionnement des valeurs et des objectifs. Franchement ça secouerait bien le tapis.
Shaaa a écrit :
Pourquoi pas considérer un réel contrat (et ses avantages : salaire, cotisations…) comme pour les autres personnels de service (entretien, cuisine) ?
On ne peut pas dire que l’État Providence soit dans l’air du temps. Dans ce cas se poserait les moyens de financement du système.
Shaaa a écrit :
c’est bien la coexistence de deux groupes faisant la même activité (tâches, responsabilités, lieux d’interventions, etc.) pour des statuts et des considérations différentes qui poussent les uns et les autres à se critiquer et se différencier : les premiers redoubleront d’appels à la solidarité, au don de soi, à l’engagement quand les autres rempileront sur leurs compétences, leurs technicités, leur professionnalisme… (cf. les batailles de diplômes).
Dans un autre secteur, ce sont les types d’intervention ainsi que la nature des organisations qui distinguent professionnels et bénévoles. L’entente est dans l’ensemble plus que cordiale entre ces deux mondes qui travaillent ensemble sur le terrain. Certains sont par ailleurs pros dans un cadre et bénévoles dans un autre.
Concrètement pour l’animation ça pourrait être une assoc qui renforce les moyens d’une mairie pour faire fonctionner les ACMs.
Un autre système pourrait s’accomoder d’un quota de pros (distingués non pas par le diplôme mais par leur activité à l’année) par ACM, comme ça aucune concurrence, richesse des horizons et facilitation d’émulation.
Shaaa a écrit :
Sauf que qui décide ? Qui s’arrange pour que le BAFA suffise à intervenir sur les temps périscolaires ? Qui étend ces derniers jusqu’au mercredi ? 😀
Ha bein là, c’est tout un métier :
mettre sur pattes des dispositifs de concertation, de décisions, …
Un beau bordel en perspective.
Pour achever le mythe du volontariat de l’animation, il faudrait aussi aller voir du côté de l’histoire des surveillant-es, monitrices et animatrices et des directeurs car s’il n’y avait pas d’indemnisations et d’indemnités, je ne sais pas s’il y aurait autant “d’engagées”… Je crois que Francis Lebon en parle dans son ouvrage de 2005.
On peut aussi s’interroger sur la féminisation considérable de ce secteur suite à la féminisation du travail qui s’est essentiellement réalisée dans le secteur tertiaire (dits de “services”) et du care… avec un niveau de temps partiels subis assez considérable. Bref, que des avantages ce volontariat !
Mais Maud Simonet en parle bien mieux : https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_diderot/13min_le_volontariat_super_benevolat_ou_sous_emploi_maud_simonet.12438
(en recherchant dans le forum les sujets où elle est citée, balthazar, tu retrouveras les liens vers Hély et les congénérés de l’éduc’ pop :-D).
Maintenant, si l’animation volontaire était bénévole, est-ce qu’il y aurait autant d’encadrantes ? Pourquoi pas considérer un réel contrat (et ses avantages : salaire, cotisations…) comme pour les autres personnels de service (entretien, cuisine) ?
Est-ce que pour autant cela s’appelle de la professionnalisation ? Je ne suis pas sûr. Cela dit, si j’étais un bon sociologue des professions, c’est bien la coexistence de deux groupes faisant la même activité (tâches, responsabilités, lieux d’interventions, etc.) pour des statuts et des considérations différentes qui poussent les uns et les autres à se critiquer et se différencier : les premiers redoubleront d’appels à la solidarité, au don de soi, à l’engagement quand les autres rempileront sur leurs compétences, leurs technicités, leur professionnalisme… (cf. les batailles de diplômes). Sauf que qui décide ? Qui s’arrange pour que le BAFA suffise à intervenir sur les temps périscolaires ? Qui étend ces derniers jusqu’au mercredi ? 😀
L’animation est loin d’être une profession avec ses associations professionnelles et ses syndicats prêts à défendre les intérêts face à des employeurs… qui sont étrangement les mêmes fédérations (et organismes de formation). Histoire de s’arranger le coup, on prendra surtout des jeunes petits lapereaux innocents – vierges d’expériences professionnelles – de classes moyennes et vertueux envers les nécessiteux pour qui lâcher 1000€ pour un pseudo-brevet ne pose pas de problèmes ni même de passer quelques semaines à donner de son temps pour un peu d’argent de poche… Désolé. :titille:
Je viens de lire les deux articles mis en lien par Shaa (décidément, une vrai valeur ajoutée ce Shaa), et, le second est très instructif.
On va même finir par se mettre d’accord en final.
Pour ce qui est de l’homogénéïté des profils (de formateurs ou des professionnels du secteur) tu as peut-être raison. En tout cas c’est une réalité pour ce qui est de l’anim occasionnel (bien souvent jeune et pas encore sur le marché du travail).
Pourtant, il y a des secteurs associatifs où il y a une véritable richesse des profils et des cultures.
Par ailleurs bénévole, je travaille de concert avec des chômeurs, des ingénieurs, des indépendants, des militaires, des agents de service, des retraités, des étudiants, des ouvriers, des employés… Tous autour d’une activité et de valeurs communes.
Quel dommage que ça ne soit pas de même dans l’animation occasionnelle.
Quand je parlais de projet social, j’aurai pu mettre un pluriel, disons qu’à l’échelle individuelle c’est l’idée de se retrouver autour d’un projet social, quel qu’il soit.
Ce que je pense depuis longtemps, c’est que les sociétés coopératives (SCIC notamment) pourraient être bien complémentaire à ce monde associatif qui essaye de garder la tête hors de l’eau en utilisant tous les sous-salariats possibles, du fait de l’absence de financement pérennes par l’État.
Le deuxième outil pourrait être la mise à disposition de salariés par les entreprises privés ou le secteur public.
Le troisième outil (et le plus idéaliste) serait la reconnaissance du travail informel, et la lutte contre la précarité, par la mise en place d’un revenu inconditionnel.
Mais la professionnalisation pure et simple, pitié, non.
J’ai un souvenir qui colle bien avec ça.
C’est une directrice d’asso (très grosse asso) qui organise un projet social, nous appellerons cette directrice Margaret.
D’abord c’est regroupement de directeurs et d’animateurs de plusieurs structures de l’asso.
Bien en apparence seulement car Margaret tient ses troupes, et elle a annoncé son projet que nous devions réaliser. Entre-soi vs idées-nouvelles = 1 à zéro.
Suite à ce regroupement, chacun repart dans sa structure avec le souvenir douloureux d’avoir accepté (volontairement :-p ) de participer au projet. Les engagements pris et l’impossibilité de se retourner. Entre-soi vs idées-nouvelles = 2 à zéro.
Pour que les animations aient lieu, nous accueillons des enfants handicapés avec leurs responsables qui ont lu et approuvé le projet en amont. Entre-soi vs idées-nouvelles = 3 à zéro.
Les animations du projet : faire faire à des enfants handicapés des actions qui les “mettent en valeur” devant des valides. Écouter les enfants handicapés? Être attentif à leurs intentions et à leurs désirs? Non. Margaret nous a donné une liste des besoins officiels de ces enfants, nous en restons là. Entre-soi vs idées-nouvelles = 4 à zéro.
Projet exécuté : c’est un échec pour tout le monde sauf pour Margaret qui décide de reconduire l’année suivante. Entre-soi vs idées-nouvelles = 5 à zéro.
Edit : pas de vrais volontaires impliqués, juste des précaires. Je ne vois pas comment ça aurait changé quelque chose.
L’effet d’entre-soi se retrouve tout à fait dans les colos. On a écrit longuement à ce sujet, pour briser cet entre-soi il n’y a rien de tel que des visiteurs extérieurs (parents, voisins, amis, collègues…) pendant qu’on fait nos animations.
Dans “l’éducation populaire” française, l’entre-soi est devenu un fait. Il est entretenu par un fonctionnement pyramidal hiérarchique. Quelqu’un avait lié ici des vidéos dailymotion ou tout ce petit monde causait dans une ambiance “éduc pop entre grandes fédés”. A voir pour se faire une idée (je n’ai pas le temps maintenant mais on retrouvera bien ces liens).
alors que l’Éducation Populaire devrait être l’ouverture sur les autres et l’appropriation par le plus grand nombre. Je suis convaincu qu’il est possible que les deux puissent s’articuler au service d’un projet social.
Si c’est important de s’ouvrir aux autres, on se débrouille pour que ça arrive. Mais on fait ça autrement qu’en profitant des jeunes animateurs novices. Il y a plein de façons. Accueillir des personnes hors fédé lors des formations, organiser des petits regroupements de professionnels ; l’idée du centre de gestion est pas mal mais il y a encore un truc en trop c’est le formateur… Aller passer quelques jours pour voir travailler des gens qu’on ne connait pas spécialement, ça devrait être plus intéressant.
Par contre, oublie le truc du projet social, ça c’est encore une idée qui est pilotable et récupérable par des gens qui vont aliéner nos pratiques #entre-soi et chasse gardée.
Shaaa a écrit :
Penses-tu que les projets pédago-éducatifs les garantissent ? Crois-tu que le CEE soit nécessaire ?
Non, et non. C’est un outil qui, à bon escient, peut servir ces communautés éphémères. Ils ne sont ni indispensables, ni garants de quoique ce soit.
Shaaa a écrit :
[…] en maintenant l’animation dans la précarité et un turn-over institué, soit un “métier de transition” pour “le temps des études” alors qu’on retrouve bien des personnes prêtes à faire carrière, “s’engager” ? (:-D) (cf. Lebon & Simonet cités plus haut ou l’article de M. Bacou dans un récent Agora Débats/Jeunesses).
Par mon parcours et mes expériences, je déplorerai que le domaine de l’animation occasionnelle deviennent l’apanage de professionnels.
Avec un effet d’entre-soi et de “chasse gardée” alors que l’Éducation Populaire devrait être l’ouverture sur les autres et l’appropriation par le plus grand nombre.
Je suis convaincu qu’il est possible que les deux puissent s’articuler au service d’un projet social.
Shaaa a écrit :
Le temps de l’expérience et de la réflexion ? Disparu. Le temps de la rémanence et de la reproduction : bienvenu. 😀
Je préfèrerai mille fois que le volontariat devienne un vrai bénévolat, qui sous-entend des formations initiales gratuites et formations continues gratuites d’un week-end chaque année par exemple, pour se perfectionner dans les techniques et s’enrichir de réflexions.
À vouloir tout professionnaliser à tord et à travers, on produit des individus spécialisés à outrance, incapable de penser autrement que dans le cadre professionnel dans lequel ils évoluent. Incapable aussi de comprendre l’autre, comprendre ce qui se fait ailleurs du seul fait que la compréhension dépend du vécu, des rencontres et des expériences.
Se fermer au volontariat (bénévole notamment, désintéressé en tout cas), c’est se fermer aux expériences tierses, aux pratiques tierses, et surtout c’est se fermer à des personnes enthousiastes et curieuses mais qui ne souhaitent pas forcément en faire leur métier, car ils ne voient pas en quoi c’est antinomique. Des personnes qui peuvent être les plus aptes à faire des ponts entre leur domaine professionnel ou leur formation initiale (social, scientifique ou autre) et l’animation.
Je ne peux pas concevoir un domaine aussi important que l’Éducation Populaire comme un univers clos.
Semastien a écrit :
moilapa a écrit :
vos pensées pré machées, vos écrits à la con :
ce qui compte c’est l’instant présent, le temps
de la rencontre qui n’appartient qu’à ceux qui
vivent cette rencontre, à un moment donné :
tout le reste c’est de la branlette.Les “petits riens” c’est à peu près les quatre cinquièmes d’une colo, ou plus généralement de ces temps (de formation, de loisirs) entre adultes ou avec des enfants.
C’est ce qui me plait dans une colo (ou dans ces temps de “communauté” avec ou sans enfants), ce sont les moments informels et de rencontres.
Maintenant pour que ces moments sympas puissent exister, crois-le ou non, ça se prépare.
Penses-tu que les projets pédago-éducatifs les garantissent ? Crois-tu que le CEE soit nécessaire ?
De mon côté, je crois que cela permet de se gargariser de bonnes valeurs et de bonnes intentions en faisant tourner à plein la rhétorique de l’engagement et du don de soi tout en maintenant l’animation dans la précarité et un turn-over institué, soit un “métier de transition” pour “le temps des études” alors qu’on retrouve bien des personnes prêtes à faire carrière, “s’engager” ? (:-D) (cf. Lebon & Simonet cités plus haut ou l’article de M. Bacou dans un récent Agora Débats/Jeunesses).
Le temps de l’expérience et de la réflexion ? Disparu. Le temps de la rémanence et de la reproduction : bienvenu. 😀
Peut-on affirmer sans rougir que les volontaires du services civiques sont représentatifs de toutes les formes de volontariat et de tous les domaines faisant appel au volontariat ?
Oui biensûr. L’animation en CEE et le service civique sont très proches. Tout les rapproche : le public visé, le type de mission, les motivations politiques officielles… Les ceméa en parlent bien aussi, ils aiment également le service volontaire européen. Il me semble qu’ils avaient des vues sur le service volontaire européen en tant qu’architecture légale de remplacement pour le CEE dans le cas où le trucage légal français absolument honteux aurait échoué.
un “effet d’aubaine” pour les employeurs, ces vils carnassiers qu’ils sont, dont l’emploi dans ta phrase sous-entend que c’est un groupe homogène avec les mêmes intérêts (financiers bien entendu). Je te propose une reformulation :
“Travailleurs travailleuses, on vous ment, on vous spolie ! Les patrons-bourgeois sont tous pareils et vous exploitent !”.
lol Oui c’est vrai le discours des communistes est facile à moquer!
Mais tu te moques de moi pour mieux éviter de répondre.
En effet, c’est le groupe homogène des “employeurs qui utilisent le CEE pour ne pas avoir à payer leurs employés”. On s’en moque que ce soit pour sauver des enfants pauvres. On ne sauve pas des enfants pauvres en appauvrissant d’autres personnes.
Jusqu’à présent, le plus souvent mes patrons étaient bénévoles, ou, pire, les séjours étaient déficitaires (et prévus comme tels).
Est-ce qu’on doit les pendre à la lanterne, mes “patrons”, eux aussi ?
Je m’en moque pas mal. Mais s’ils ont utilisé le CEE pour ne pas avoir à payer leurs animateurs, je ne vois pas pourquoi on devrait les encourager.
Ah oui, tout travail mérite pépettes sonnantes et trébuchantes…
Le fric, il n’y a que ça de vrai on le sait tous.
Avec un peu de bonne volonté on pourrait organiser un volontariat social et intelligemment pensé.
Non, à mon avis tu te trompes complètement et la bonne volonté est déjà très largement utilisée au-delà du raisonnable.
Même sur “le volontariat social”, crois-tu vraiment qu’on ait besoin de ce genre de mot et d’architecture légale pour aider des gens?!
moilapa a écrit :
vos pensées pré machées, vos écrits à la con :
ce qui compte c’est l’instant présent, le temps
de la rencontre qui n’appartient qu’à ceux qui
vivent cette rencontre, à un moment donné :
tout le reste c’est de la branlette.
Les “petits riens” c’est à peu près les quatre cinquièmes d’une colo, ou plus généralement de ces temps (de formation, de loisirs) entre adultes ou avec des enfants.
C’est ce qui me plait dans une colo (ou dans ces temps de “communauté” avec ou sans enfants), ce sont les moments informels et de rencontres.
Maintenant pour que ces moments sympas puissent exister, crois-le ou non, ça se prépare.
La “réalité de cette animation” parle pour moi
(si l’on fait l’effort d’observer sans pré avis) :
le projet écrit, c’est ce qui principalement éloigne
l’animateur de l’enfant.
Partout où que l’on regarde dans cette animation
sociocul, ce n’est que fête à la bêtise, la
connerie la plus grasse, un concours permanant à
celui qui dira et fera la plus belle ode à la bêtise…
Ce n’est que dans de rares temps non balisés,
non institutionnalisées, des accidents, que peuvent
émerger les rares moments qui peuvent avoir
une valeur, du sens, qui vaillent qu’on
se batte pour qu’ils puissent exister : un anim’
qui en a enfin fini avec l’atelier pliage qu’il devait
mener, et qui, en attendant d’amener tout ce petit
monde à la cantine, va faire tournoyer tel pitchoun…
Rien d’autre n’a d’intérêt : et ces “petits riens”,
ils n’ont rien à voir avec vos prédictions écrites,
vos pensées pré machées, vos écrits à la con :
ce qui compte c’est l’instant présent, le temps
de la rencontre (ce que sont ces deux personnes)
qui n’appartient qu’à ceux qui
vivent cette rencontre, à un moment donné :
tout le reste c’est de la branlette.
dont on se passe très bien quand on a la chance
de pouvoir échapper à cette immense boule de merde…
Là où tu vois “l’éducation” comme outil d’avilissement, je le conçois comme un outil d’émancipation, de chaque individu, de tout temps et à tout âge.
Comme nous n’employons pas le même vocabulaire, on ne peut s’entendre sur des mots.
Mais de manière pragmatique je m’en foutrais un peu si demain je suis amené à travailler avec un type qui, bien qu’à son corps défendant ne prétend pas éduquer, mais serait tout-de-même porteurs de valeurs, de conceptions et de savoirs-faire compatibles avec l’organisation souhaitée.
Le Projet Péda, peux tendre vers les principes de fonctionnement énoncé mais ne présume pas pour autant de son effectivité, il annonce le cadre souhaité. C’est déjà une première étape.
L’obligation du PP, bon.. C’est utile pour mettre les idées au clair.
Oui, il y a, historiquement, une ambition pédagogique et militante revendiquée dans les colos. L’Éducation Populaire, à la base -et pour la faire courte- est un outil au service de l’émancipation (de l’individus, des peuples, …),
Absolument pas : dés le début il y a eu cette volonté (au mieux paternaliste) d’une élite
d’éduquer le peuple, notamment dans ses temps hors travail :
soit de contrôler ce qui venant du peuple ne pouvait
être que de l’ordre du pulsionnel.
Ce qui a depuis belle lurette échoué s’agissant
du contrôle des adultes (l’idée de vacances sociales,
façon vvf…)
Reste les enfants, qui eux malheureusement doivent
encore se farcir des connards prétendants.
Par contre, dire qu’écrire un projet pédagogique est un frein, alors là…
Pas le projet pédagogique mais l’obligation de l’existence de projets.
C’est la principale raison qui donne cette boule de merde qu’est l’animation sociocul
(et là, je ne vais pas me répéter une énième fois)
Bref, un Projet Péda sert à annoncer la couleur, la vraie. Et tant pis pour ceux qui font de beaux discours imbuvables et loin de la réalité concrète.
Ces documents écrits (si jamais ils avaient une utilité) ne pourraient
pré exister à la rencontre.
Dire ce qui sera avant la rencontre d’êtres uniques, dans un temps unique,
c’est de la foutaise.
mot que tu détestes, et pourtant toi aussi Moilapa tu en fais sans le vouloir).
Oui oui, bien ^sur. C’est le Grand argument des “pro”, tellement facile et comfortable,
que tout devient éducation pour ainsi appuyer telle démonstration…
Non, il n’y a pas là de volonté éducative, d’éducation : il y
ajuste du vivre avec les autres.
Je ne fais juste pas de différence avec mon vécu avec des adultes,
pas plus de volonté de contrôler, de diriger vers,
de manipuler : juste la volonté de partager du temps avec des
personnes.
Et ça ce n’est pas de l’éducation : c’est juste vivre (auprès des autres)
Là aussi, je ne vais pas refaire des démonstrations maintes et maintes
fois faites.
Pourquoi tous ces trouduculs prétendants ne s’en prennent pas aux
adultes, pour leur imposer leur formidable raison ? Parce qu’ils
prendraient le risque de ramasser des beignes ? Bien évidemment :
si l’enfant était dangereux, il y aurait bien moins de connards pour
prétendre éduquer…
S’agissant de la question du volontariat, je m’en tiendrais
aux écrits de cette personne qui nous avait fait l’honneur de
sa venue à Toulouse…
balthazaar a écrit :
Sondage : en effet j’ai été trop approximatif.
Avant tout j’avais en tête ce sujet du forum.
On y trouve un lien vers cette présentation graphique d’une “étude” réalisée sous forme de sondage auprès de participants au service civique.
Le service civique vise justement l’insertion professionnelle. Ça serait ballot que ceux qui l’ont fait ne disent pas que c’est pour s’insérer.
Le volontariat ça n’est pas que le service civique.
balthazaar a écrit :
Je pense que tous ces liens présentent très clairement l’ambition politique du volontariat : l’insertion professionnelle. Le volontariat est un obligationtariat.
Le service civique est un autre débat. Tous tes liens concernent le service civique.
Peut-on affirmer sans rougir que les volontaires du services civiques sont représentatifs de toutes les formes de volontariat et de tous les domaines faisant appel au volontariat ?
balthazaar a écrit :
Au passage je ne comprends toujours pas pourquoi parler de “motivation première” ou autres. Le volontariat est un dispositif économique visant à créer un effet d’aubaine pour les employeurs. On s’en moque complètement de la motivation première des participants.
un “effet d’aubaine” pour les employeurs, ces vils carnassiers qu’ils sont, dont l’emploi dans ta phrase sous-entend que c’est un groupe homogène avec les mêmes intérêts (financiers bien entendu). Je te propose une reformulation :
“Travailleurs travailleuses, on vous ment, on vous spolie ! Les patrons-bourgeois sont tous pareils et vous exploitent !“.
Jusqu’à présent, le plus souvent mes patrons étaient bénévoles, ou, pire, les séjours étaient déficitaires (et prévus comme tels).
Est-ce qu’on doit les pendre à la lanterne, mes “patrons”, eux aussi ?
balthazaar a écrit :
C’est condamnable car c’est de l’emploi sans salaire.
Ah oui, tout travail mérite pépettes sonnantes et trébuchantes… 🙄
Le fric, il n’y a que ça de vrai on le sait tous.
balthazaar a écrit :
Tout ça participe à un mouvement qui tend à dire que les fonctionnaires ne travaillent pas, que les animateurs ne dégagent pas de valeur ajoutée et qu’il ne s’agit donc pas d’un vrai travail.
Je ne crois pas qu’on déconsidère les pompiers (d’ailleurs bien souvent les gens ne savent pas s’ils ont affaire à des volontaires ou à des professionnels).
Ils sont reconnus car l’organisation de leur volontariat permet une expertise réelle et reconnue.
L’animation occasionnelle est dévalorisée notamment du fait de l’amateurisme. Entre autre parce que la durée de vie d’un anim occasionnel est très courte, sans avoir eu le temps de pouvoir bonifier ses pratiques et prendre du recul sur la fonction.
balthazaar a écrit :
Si puisque c’est une décision concernant des pompiers qui est à l’origine des ennuis du CEE.
Les principes d’organisation du temps d’activité des SP ont peut-être été retoqué à la marge, on ne remet pas pour autant en question le volontariat chez les SP (sauf il est vrai une certaine fédération aux intérêts franchement partisans et catégoriels, à mille lieux de l’intérêt public.)
Avec un peu de bonne volonté on pourrait organiser un volontariat social et intelligemment pensé.
Une alternative, c’est pas le but du volontariat. Ça devrait être complémentaire au monde du travail :
Dans d’autres domaines, l’employeur continue de rémunérer son salarié alors même qu’il est en période de volontariat associatif parfois à l’autre bout du monde.
Les sapeurs-pompiers volontaires n’empêchent pas non plus l’existence d’un corps professionnel de sapeurs-pompiers.
Qui plus est, lorsque c’est compris comme complémentaire, la “durée de vie” du volontaire est forcément rallongé puisque ça n’apparaît plus antinomique à l’entrée dans le monde du travail.