Bonjour à toutes et à tous,
lors de la dernière colo sur laquelle j’étais animateur, au printemps, l’équipe fit le choix de ne pas poser de bornes concernant l’usage du téléphone portable par les jeunes. Le séjour accueillait 27 ados de 11 à 17 ans pendant 10 jours. L’idée étant de ne pas instaurer de règles à priori, détachés d’une expérience, d’une réalité, mais au contraire de laisser advenir les situations, de se donner le temps… comme l’explique ludou post #6.
Une partie de l’équipe (du personnel soignant) était très inquiète comme Matim (post #4) et Anfondico (post #16), de possibles comportements « abusifs » et « irrespectueux » des jeunes. Et si un gosse reste scotché à son iPhone au lieu de participer à l’activité ou de partager la discussion à table ? Pour ma part, je trouvais plutôt des avantages au portable comme je le disais en 2005 sur un autre sujet. Un peu sur la réserve, ils acceptèrent tout de même de NE PAS « fixer un cadre d’utilisation “expliqué”. »
À rebours des approches de roke17, Anfodico/fg63 ou Jes-Sii-Caa, aucune règle générale ne fût imposée au collectif. On allait voir se qu’on allait voir…
Que puis-je dire 3 semaines plus tard (pour commencer) :
– Contrairement à ce que dit Hanu (post #27), l’usage du portable n’a pas forcément à voir avec « ne pas se faire ch*er. » Un jeune qui est sur son portable à table ne s’emmerde pas forcément (du moins, je n’ai pas eu cette impression, mais je ne suis pas dans la tête de celui qui est sur son portable bien sûr !!).
– Le portable est un jouet. Les jeunes jouent à se prendre en photo mutuellement dans des poses peu valorisantes et à se défier « on supprime en même temps ! » Ils jouent à s’envoyer des snapshots. Ils jouent aux copies d’Angry Bird, à 2048 ou Candy Crush. Ils jouent à se piquer les portables.
– Cette phrase de Greg (un médecin membre de l’équipe) un soir en réunion (je la réécrit de mémoire) : « Ça me fait ch*er qu’ils soient sur leur portable à table. Le truc, c’est qu’après je sors le mien et je ne m’en détache plus ! »
– Le portable dérange tout de même les adultes. Ils y voient un désintérêt manifeste du jeune pour la situation en cours, l’activité, bref « ce qui se passe. »
Il y’a un dossier franchement pas mal dans les Cahiers de l’animation n°85 (revue des Ceméa) de janvier 2014 « Téléphone en vacances. » Les articles sont accessibles et appuyés sur des pratiques, richement illustrés. Il n’y a pas que des récits permissifs mais aussi des retours d’expériences bien « cadrées » (Laurent Michel « Slow life à fond les ballons » page 11) et des témoignages légers et drôles (Maël Morin « Chronique ordinaire du portable en territoire adolescent » pages 12-13 et Olivia Gault « Texto colo » pages 14-15) que je vous conseille vivement. Ces petites histoires très faciles à lire rappellent que la rencontre avec des enfants et des jeunes est toujours surprenante !
Fabriquer des housses / coques pour smartphones avec des ados :
Il y’a aussi des adultes qui jouent avec les mobiles. Par exemple, quand j’ai piquée le vieux Nokia décrépit et préhistorique d’un collègue arriéré et ringard 🙂 (suivez mon regard) afin de le greffer dans un bloc de plastazote que j’avais transformé en vieux talkie walkie façon 14-18. Et moi de faire la nouille « Charlie écho à poste de commandement : on entre dans le foyer par la face ouest, on est à couvert… » Des jeunes m’ont ensuite rejoint dans l’atelier créatif, un chouette moment.
Jérémie (11 ans) a crée une coque pour son iPhone moitié bateau (ça flotte) et moitié araignée. Un transformer ! Excellent !
Certains ont fait des cadeaux pour leur chérie, d’autres des housses de protection, d’autres des blagues (moi), en camouflant et détournant en cachette les portables de ceux qui les avaient abandonné quelques temps.
Pour l’exemple des douches, étant arrivé avant les enfants sur le séjour (avec l’équipe), je constate assez vite si elles sont ou non bruyantes.
Je ne sais effectivement pas si tous les enfants auront le sommeil lourd ou pas… Et c’est bien pour cela que je préfère prendre les devants, en expliquant le problème potentiel et en faisant en sorte de l’éviter (un seul jeune que cela gênerait, une seule fois, ça suffit pour motiver ma décision).
Après, rien n’empêche d’assouplir les choses en cours de route si les jeunes en font la demande unanime… En la matière, le consensus me semble indispensable, le compromis ne suffisant pas.
Très clairement, si le groupe exprime unanimement son rejet de la règle que je pose en tant qu’adulte, que cela se fait dans une discussion calme (même pas forcément besoin d’argumenter !), alors je suis ouvert à annuler avant même sa mise en œuvre la règle… ou plutôt à l’annuler de façon provisoire, en organisant un petit bilan a posteriori pour entériner ou non le fonctionnement mis en place.
C’est peut-être un peu rigide au départ… Pas tant que ça non plus.
Ça se base en effet sur mon expérience, pas tellement en tant qu’individu, mais surtout en tant qu’animateur ou directeur, qui a vu passé des centaines de jeunes, dans des dizaines de structures, et qui en tire donc des conclusions, certes un peu générales, mais quand même éprouvées.
Anfodico, merci pour ces deux nouveaux exemples, ça va me permettre de réexpliquer ce que je disais à propos du téléphone portable. Pour le reste, rien à rajouter, je comprends et suis globalement en accord avec ta façon de faire. Le fait de tirer un peu sur la caricature permet de faire réagir de préciser sa pensée, ses propos, de mieux expliquer (à l’attention de Matim…).
Anfodico a écrit :
– Si je vois que les douches sont dans les chambres, et très mal insonorisées (genre, tuyau qui fait un bruit pas possible, portes qui claquent et lumière qui s’allume de l’extérieur, avec éblouissement des autres quand on ouvre la porte), je vais l’expliquer aux jeunes, et je ne laisserait pas passer dans le mode de fonctionnement que l’on peut se doucher à n’importe quelle heure du matin ou du soir.
Je sais que cela poserai un problème, je l’explique, et j’impose une règle.
Cela n’empêche pas de discuter, et peut-être qu’on arrivera à un fonctionnement avec une heure minimale et/ou maximale pour les douches, ou un système plus souple qui permet de se doucher à condition que personne ne dorme dans la chambre.
mais ça c’est TA solution à un problème imaginaire ou qui vaudrait pour TOI. Comment sais-tu sans demander aux enfants si ça dérange quelqu’un ? Qui te dit qu’ils n’ont pas tous le sommeil lourd et s’endorment facilement dans cette chambre ? Qui te dit qu’ils ne s’organisent pas entre eux déjà pour éviter de se gêner ?
C’est bien ce qui m’embête de plus en plus dans cette idée d’anticiper tout problème et de le régler (verbe qui a tout son sens -> par une règle) à la place des personnes concernées. C’est les priver de construire ensemble une solution commune et satisfaisante pour tous. On sait, nous adulte, que ce n’est pas quelque chose de facile (sait-on nous-même le faire ?), alors donnons-leur cette chance de le faire.
Par contre, le rôle de l’adulte ici, pour moi, n’est pas de ne rien faire. L’adulte doit s’informer, se tenir au courant d’une possible gêne pour certains. Par une relation de qualité avec l’enfant (mission légale de l’animateur !), être certain que les enfants dont il a la responsabilité ne souffrent pas de situations telles que celle-ci (les douches dans les chambres). C’est ça qu’il faut travailler, c’est le cadre que l’on propose aux enfants où ils vont être capables, de mieux en mieux, d’exprimer leurs propres besoins individuels et personnels, pas ceux imaginés (extrapolés) par l’adulte à partir de sa propres expérience (et/ou de Piaget aussi :-P).
@ ludou :
Totalement d’accord avec toi sur l’attitude de l’adulte qui va permettre aux enfants de comprendre qu’ils ont affaire à un fonctionnement réellement émancipateur où leur parole compte “pour de vrai” quand il s’agit de définir les modalités de fonctionnement du groupe (règles de départs, réactions au quotidien).
Je m’étonne d’ailleurs que sans rien savoir de mon fonctionnement concret tu le remette en question en laissant entendre que ma pratique serait différente de mon discours.
Concernant les accidents domestiques, sans être un statisticien dans ce domaine, je sais qu’ils causent de 350 à 500 morts d’enfants par an.
Chiffre non négligeable (mais moindre que chez les adultes, surtout les personnes âgées, c’est vrai).
Je n’en conclu pas qu’il faut tout sécuriser (quelle horreur !).
Je me dis juste qu’il faut bien identifier les risques possibles, et réfléchir à comment les maîtriser (en les limitant ou en les gérant intelligemment)… exactement comme on le fiat avec la méthode HACCP en cuisine (méthode, pas norme.. .Donc pas de règles prédéfinies, mais une réflexion à avoir).
Le fait est (d’où mon ironie) que les enfants et les adolescents ne sont pas toujours responsables et prudents, surtout quand un phénomène de groupe vient s’en mêler.
Un jeune désireux de faire une ânerie n’aura pas forcément plus souvent du poids sur ses camarades qu’un jeune ayant un discours de prudence, mais les conséquences ne seront pas les même : il suffit d’une erreur pour provoquer un drame, et ça on ne peut pas l’ignorer quand on est un adulte responsable d’un groupe.
Ça ne signifie pas qu’il va falloir tout fliquer, savoir en permanence ce que font les jeunes, tout valider et ne rien les laisser faire par eux-même… Mais il faudra quand même se montrer vigilants, s’adapter au groupe, à chaque jeune et à l’environnement.
Revenons à du très concret :
– Si je vois que les douches sont dans les chambres, et très mal insonorisées (genre, tuyau qui fait un bruit pas possible, portes qui claquent et lumière qui s’allume de l’extérieur, avec éblouissement des autres quand on ouvre la porte), je vais l’expliquer aux jeunes, et je ne laisserait pas passer dans le mode de fonctionnement que l’on peut se doucher à n’importe quelle heure du matin ou du soir.
Je sais que cela poserai un problème, je l’explique, et j’impose une règle.
Cela n’empêche pas de discuter, et peut-être qu’on arrivera à un fonctionnement avec une heure minimale et/ou maximale pour les douches, ou un système plus souple qui permet de se doucher à condition que personne ne dorme dans la chambre.
– Si je vois qu’un jeune ne veux pas participer aux activités organisées, et qu’il demande à s’isoler, je vais parler avec lui pour comprendre sa raison de ne pas faire l’activité (elle est nulle ? Il a d’autres préoccupations ? Il est fatigué ? …), je vais accepter qu’il s’isole, mais je vais quand même avoir borné un peu les choses.
Il ne pourra pas aller dans un lieu trop éloigné (comment j’assure mon obligation de moyen concernant mon obligation de veiller sur lui sinon ?), on définira à quel moment il rejoindra le groupe (je ne vais pas décider seul, le contexte va jouer : il reviendra à l’activité suivante si elle le tente, ou au repas s’il veut s’isoler longtemps, par exemple).
HORS SUJET ?
Au contraire, c’était pour prouver que les chers bambins à qui vous prêtez toutes les qualités du monde, sont au contraire de véritables tyrans en puissance, et l’histoire du téléphone portable est un exemple.
Donc, pas Hors sujet du tout !
Salut (et merci pour le hors-sujet, Fabrice),
Anfodico a écrit :
ludou a écrit :
Pareil pour moi, et je ne me prive pas de le faire remarquer à la (aux) personne(s) concernée(s). Pour autant je n’impose pas une règle arbitraire sur ce sujet.Et si l’enfant en face (ou un autre adulte d’ailleurs) estime que c’est toi qui est pénible avec tes remarques, tu fais quoi ? Tu fais contre mauvaise fortune, bon cœur ? Vous entrez en conflit ?
Dans le cas d’un enfant dont tu as la responsabilité, ton propos sera-t-il réellement au niveau niveau que son argumentation ? Ne va-t-il pas prendre ta remarque “personnelle” pour une consigne “d’adulte responsable de lui” ? Cela n’est-il pas finalement plus vicieux que d’avoir défini ensemble des règles à l’avance (règle qui pourront tolérer ou pas le portable à table) ?
le conflit est une possibilité, en tout cas le désaccord dans un premier temps.
Ta deuxième remarque est très juste. Si le cadre général n’est pas pensé, expliqué et démontré comme étant un cadre où les décisions se prennent réellement collectivement, la soumission habituelle à l’adulte va se reproduire, et là ce serait vicieux de ma part. Mais les enfants et les ados comprennent bien vite à qui ils ont à faire. Quand ils viennent poser maintes et maintes questions sur “ce qu’ils doivent faire” et à quel moment (déformation profonde due à l’école, aux ACM…) et que l’adulte les renvoie systématiquement soit au collectif, soit à trouver leur propre réponse (en gros, décider pour eux-même), les enfants perdent très facilement leur soumission (ou plutôt leur “docilité”) habituelle. Pour ça, il faut que l’ensemble des adultes adopte la même attitude face à ces situations. Les premiers jours sont donc parfois déstabilisants : “que faire de cette liberté dont je n’ai pas l’habitude ? Puisque personne ne décide plus à ma place, que dois-je penser et faire ?”
Certains seraient bien étonnés de voir qu’au bout de quelques jours, les enfants/ados viennent voir les adultes non plus pour demander la sacro-sainte permission, mais pour avoir des conseils sur comment faire, avoir l’avis d’un adulte. Ce sont eux qui vont chercher leurs réponses, et non l’adulte qui vient donner ses propres réponses à des questions que l’enfant ne se pose même pas.
ludou a écrit :
Sur le reste, les gamins sont pas cons, ils prennent des risques mesurés, d’autant plus quand l’adulte n’est pas là…C’est vrai que ça se saurait si les enfants étaient victimes de terribles accidents domestiques, souvent en l’absence des adultes, ou si les jeunes avaient des comportement dangereux, avec de nombreux accidents graves à la clé…
ça ressemble à de l’ironie. Tu as des chiffres là-dessus ? Tu as fait le ratio accident/nombre d’enfants en France ?
Ignorer le danger est une erreur. Surprotéger et effacer tous les dangers en est une autre. Le rôle de l’animateur est entre les deux, dans le faire avec, puis le laisser-faire. Bref : accompagner et autoriser.
Pour l’usage de pétards, j’espère que tu t’ai limité à la catégorie K1 et qu’aucun enfant n’avais moins de 12 ans (sinon, tu n’as pas respecté la loi).
😆 non, non, j’ai ramené du Nitroroc S 4/24 qu’on utilise pour les avalanches, c’est plus rigolo…
Faudra un CPT pour des clac-doigts bientôt ?
Comme j’étais animateur, je ne leur ai pas fait lire le décret n°90-897 du 1 octobre 1990, par contre, on a lu les étiquettes dans le magasin. C’est assez bien fait, y’a même écrit l’âge minimum pour s’en servir… chouette !
(évitons d’apprendre, de comprendre et de faire attention à soi en bannissant les pétards ! C’est tellement plus simple).
Sur le Nouvel Observateur du 17 Janvier dernier (http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130116.OBS5519/comment-nos-enfants-sont-devenus-des-tyrans.html), une excellente interview de Didier Pleux sur le phénomène des enfants-tyrans…
et les réactions qui vont avec : http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130426.OBS7304/reactions/
Pour compléter :
http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130117.OBS5798/votre-enfant-est-un-despote-voici-ce-qu-il-faut-faire.html
ludou a écrit :
Pareil pour moi, et je ne me prive pas de le faire remarquer à la (aux) personne(s) concernée(s). Pour autant je n’impose pas une règle arbitraire sur ce sujet.
Et si l’enfant en face (ou un autre adulte d’ailleurs) estime que c’est toi qui est pénible avec tes remarques, tu fais quoi ? Tu fais contre mauvaise fortune, bon cœur ? Vous entrez en conflit ?
Dans le cas d’un enfant dont tu as la responsabilité, ton propos sera-t-il réellement au niveau niveau que son argumentation ? Ne va-t-il pas prendre ta remarque “personnelle” pour une consigne “d’adulte responsable de lui” ? Cela n’est-il pas finalement plus vicieux que d’avoir défini ensemble des règles à l’avance (règle qui pourront tolérer ou pas le portable à table) ?
ludou a écrit :
Sur le reste, les gamins sont pas cons, ils prennent des risques mesurés, d’autant plus quand l’adulte n’est pas là…
C’est vrai que ça se saurait si les enfants étaient victimes de terribles accidents domestiques, souvent en l’absence des adultes, ou si les jeunes avaient des comportement dangereux, avec de nombreux accidents graves à la clé…
Pour l’usage de pétards, j’espère que tu t’ai limité à la catégorie K1 et qu’aucun enfant n’avais moins de 12 ans (sinon, tu n’as pas respecté la loi).
Disons que des gamins qui prennent des risques (et l’exemple du gamin qui ne voyait pas le soucis de prendre un bout de 4 voies, je l’ai déja eu), il y en a, aprés, je suis à peu prés d’accord avec toi sur pas mal de choses, si ce n’est cette idée de s’engager dans une activité.
roke17 a écrit :
Je reste effaré par ce nombre de bien-pensants qui considèrent que l’adulte ne sais jamais mieux que l’enfant ce qui est bien pour lui: quand un enfant veut prendre son vélo pour aller sur la 4 voix, il sait mieux que moi ce qui est bien pour lui, quand un enfant obèse ne veut pas envisager de perdre des kilos, il sait mieux que moi ce qui est bien pour lui, quand un enfant prend son sexe en photo et le met sur facebook, il sait mieux que moi si c’est bien pour lui, quand veut regarder des films de zombis estampiullés -16ans, il sait mieux que moi si c’est bon pour lui, quand un enfant garde ses écouteurs toute la journée et s’isole des autres H24 (je parle pas nécessairement en séjours), …
Sur chacun de ces exemples, il a matière à discussion,Bref, il y a à mon avis pas mal de situations où l’adulte a le devoir de mettre à profit son vécu, son expèrience, ses connaissances et son bon sens pour aider l’enfant (en fixant des règles et des interdits par exemple), même si celui-ci trouve que c’était pas mauvais pour lui.
tout ce que tu dis est très juste, roke, je suis content de te lire. Tu as l’intelligence de discerner ce qui relève de la responsabilité de l’adulte, son devoir de protéger l’enfant, et ce qui relève du “je décide pour l’enfant” (ou pour l’autre, c’est exactement la même chose entre adultes, sauf que l’adulte est en général moins soumis que l’enfant) sur des sujets qui concernent l’enfant et pas l’adulte directement.
Ce qui te fait dire cette phrase pleine de bon sens :
Donc concernant le portable, ça se réfléchis. On est pas dans une situation où l’enfant va être en danger peut être n’est-il pas nécessaire de décider pour lui.
Je confirme que concernant les repas, quand je mange avec des gens et qu’ils n’arrêtent pas de téléphoner ou d’écrire des messages, je trouve ça irrespectueux (de moi, des autres personnes autour de la table).
Pareil pour moi, et je ne me prive pas de le faire remarquer à la (aux) personne(s) concernée(s). Pour autant je n’impose pas une règle arbitraire sur ce sujet.
Et pour l’exemple des activités, si je vais visiter un musée, que je prends un guide pour ça, je m’engage implicitement à participer à toute la visite. Si ça me plaît finalement pas trop, je ne trouverai pas normal de partir en plein milieu ou de me mettre à “forumer” sur mon portable (même si je suis en vacances). Il en va de même selon moi si l’enfant participe à une activité qu’il a choisi.
ah ouai ? Wah, moi je me casse (sauf si on est dans des oubliettes labyrinthiques ou en sortie spéléo)…
Ceux qui savent lire auront donc compris que mon (nos) propos ne visent pas (mais alors pas du tout) à abolir toutes les règles. Le cadre est nécessaire, constructeur, rassurant pour l’enfant. Mais dans la réalité, sur le terrain, l’adulte (im)pose beaucoup de règles aux enfants, en grande majorité pour son confort (d’adulte), sans se poser la question éducative. On en arrive à des situations ubuesques (et pourtant courantes, encore vues récemment) où l’adulte, dans sa relation abjecte et manipulatrice avec l’enfant dit : “Mais tu crois que ça me fait plaisir de te crier dessus toute la journée et de te demander de m’obéir ?”
Et puis t’en a eu souvent des gamins qui voulaient faire du vélo sur l’autoroute ? 😆
Pour te rassurer, roke, il y a deux semaines, lors d’une activité pétards (décidée et organisée par les jeunes), le seul interdit que j’ai dû poser (et d’ailleurs ma quasi seule intervention de toute l’acti) a été d’interdire le gros pétard dans la canette de bière en verre, c’était plutôt dangereux comme idée. Sur le reste, les gamins sont pas cons, ils prennent des risques mesurés, d’autant plus quand l’adulte n’est pas là…
Je reste effaré par ce nombre de bien-pensants qui considèrent que l’adulte ne sais jamais mieux que l’enfant ce qui est bien pour lui: quand un enfant veut prendre son vélo pour aller sur la 4 voix, il sait mieux que moi ce qui est bien pour lui, quand un enfant obèse ne veut pas envisager de perdre des kilos, il sait mieux que moi ce qui est bien pour lui, quand un enfant prend son sexe en photo et le met sur facebook, il sait mieux que moi si c’est bien pour lui, quand veut regarder des films de zombis estampiullés -16ans, il sait mieux que moi si c’est bon pour lui, quand un enfant garde ses écouteurs toute la journée et s’isole des autres H24 (je parle pas nécessairement en séjours), …
Sur chacun de ces exemples, il a matière à discussion,
Bref, il y a à mon avis pas mal de situations où l’adulte a le devoir de mettre à profit son vécu, son expèrience, ses connaissances et son bon sens pour aider l’enfant (en fixant des règles et des interdits par exemple), même si celui-ci trouve que c’était pas mauvais pour lui.
Donc concernant le portable, ça se réfléchis. On est pas dans une situation où l’enfant va être en danger peut être n’est-il pas nécessaire de décider pour lui.
Je confirme que concernant les repas, quand je mange avec des gens et qu’ils n’arrêtent pas de téléphoner ou d’écrire des messages, je trouve ça irrespectueux (de moi, des autres personnes autour de la table).
Et pour l’exemple des activités, si je vais visiter un musée, que je prends un guide pour ça, je m’engage implicitement à participer à toute la visite. Si ça me plaît finalement pas trop, je ne trouverai pas normal de partir en plein milieu ou de me mettre à “forumer” sur mon portable (même si je suis en vacances). Il en va de même selon moi si l’enfant participe à une activité qu’il a choisi.
La caricature permet de te repositionner, ce que tu fais à merveille. Les lignes bougent, Matim…
Par contre, là, c’est juste de la malhonnêteté intellectuelle, tu sais très bien ce que tu as dit, écrit (et de mon côté, j’ai bien lu, ne t’inquiète pas).
Matim a écrit :
Un “laius” sur les fautes d’orthographes?! heu.. je crois que tu te trompes de personnes ou bien il faut me dire où se trouve ce laius en question stp…(peux tu citer mes propos?) En ce qui me concerne j’ai simplement demandé à ce qu’un message de michmuch soit correctement balisé au niveau des citations. Ce qu’il a d’ailleurs fait, simplement.
Michmuch, les balises de citation, c’est toujours pas ça 😆
[ quote] -> pour commencer une citation
[ /quote] -> pour fermer une citation
Une citation ouverte doit toujours être fermée et les multi-citations du type :
[ quote]Machin a écrit :
[ quote]Bidule a écrit :
blablabla de bidule[ /quote]
blablabla de Machin
[ /quote]
Matim a écrit :
Oublié son portable reviendrait à mesurer la liberté de l’enfant… Génial!!! Enorme!!!
Hum… pas vraiment non.
OublieR son portable revient à faire le constat qu l’enfant, sans interdit (qui te fait si peur !), est capable de gérer cet outil au sein du collectif; (…)/quote]
L’orthographe c’est ici, Matim…. Pourquoi tu ne corriges que moi?
Matim a écrit :
-Le rôle de l’adulte n’est pas de montrer le droit chemin; J’ai écris en gras (car ton argumentation était trop prévisible) que l’adulte ne décrète pas ce qui est bien ou pas pour l’enfant.. tu as lu ? Alors l’adulte animateur n’est ni un sauveur ni un prédicateur, il se contente de faire son boulot correctement -c’est déjà pas mal- et l’enfant trouvera sa place. A ce enfant ensuite de déterminer (choisir) ce qui lui semble bon en fonction de ce que l’adulte lui aura fait découvrir.
**
Tout cela c’est du verbiage et du charabia… Tu essaie de te convaincre toi-même que ce que tu dis à un sens… Et pourtant cela n’en a pas. Tu dis, l’adulte ne montre pas le droit chemin et ensuite tu explique que l’enfant choisit ce que bon lui semble dans ce que l’adulte lui fait découvrir… J’imagines simplement que l’adulte fait découvrir à l’enfant des choses qu’il juge “bonnes” pour les enfants… Donc, il est montre bien le droit chemin, ou plutôt dans ta pensée, les droits chemins a prendre en fonction de la pensée des adultes… Il s’agit de projection sur l’enfant de la part des adulte… pour ce qui est de la “découverte” faite par l’adulte, c’est tout simplement la négation de ce que peut savoir l’enfant ou ce que l’enfant connait d’avant… Bref, tes pseudo-découvertes proposer par l’adulte s’avèrent être des redites, du réchauffer ou des idioties pour un certains nombres d’enfant. Je crois lire un mauvais projet pédagogique d’ALSH où l’un des objectifs est la découverte de l’Afrique (ce qui ne veut rien dire) et où les moyens mis en oeuvre son : manger du couscous, dessiner des chameaux, peindre des berbères, faire des zèbres en pâtes à modeler et écouter des contes africains… Tous ceci alors que l’ALSH est organisé à Vaulx-en-Velin par des animateurs issus de Lyon…
Quant à ton “il se contente de faire son boulot correctement”, il s’agit uniquement d’une incantation… Peux-tu m’expliquer ce qu’est le boulot correct d’un animateur? peux-tu m’expliquer quelles sont les bonnes pratiques d’un animateur? qu’attends-tu de lui? sur quoi s’appuie ton discours, ton incantation?
Quant à ça “déterminer (choisir)”, c’est simplement incompréhensible… L’enfant détermine ou choisit… C’est pas vraiment la même chose.
ludou a écrit :
ton laïus sur les fautes d’orthographe est lamentable, Matim. Pourquoi n’as-tu rien dit à roke, chez qui il manque un mot toutes les deux phrases, des problèmes de syntaxe à foison… ça ne t’empêche pas de le comprendre.
Un “laius” sur les fautes d’orthographes?! heu.. je crois que tu te trompes de personnes ou bien il faut me dire où se trouve ce laius en question stp…(peux tu citer mes propos?) En ce qui me concerne j’ai simplement demandé à ce qu’un message de michmuch soit correctement balisé au niveau des citations. Ce qu’il a d’ailleurs fait, simplement.
Une nouvelle fois tu nous prouves que tu lis en diagonale Ludou… sans comprendre. On est loin du laius en question que tu as cru/voulu lire.
Si on revient aux portables, de ce que je lis (je préviens, je vais être un poil caricatural, pas la peine de monter sur ses grands chevaux) :
– pour Matim, le téléphone a un fort potentiel nuisible sur un séjour, pour la vie en collectivité. Il perturbe le vivre ensemble et surtout, il peut devenir une addiction néfaste à l’enfant. Le rôle de l’adulte est de lui montrer “le droit chemin”, c’est-à-dire un monde où le téléphone n’est qu’utilitaire et à utiliser avec Parcimonie (la cousine de Modération). De là, l’enfant “va se rendre compte”, grâce à l’adulte, qu’il y a des choses bien plus intéressantes et que le portable est une drogue. L’adulte est un sauveur.
Ben heureusement qu’on était prévenus qu’on allait tomber dans la caricature.. (quel intérêt d’ailleurs ?)
La caricature est une chose, mais elle est intéressante quand elle est réussie et subtile.
Là tu ne caricatures pas tu déformes, sans en extraire l’essentiel, sans avoir même la descence de lire ! J’ai bien compris que les mots et leur sens n’ont pas grand intérêt pour toi mais là.. va falloir faire un effort.
– Le téléphone ne perturbe pas de manière systématique; le téléphone peut éventuellement dans certains cas être un facteur parasite, tu saisis la nuance ou bien ? S’il était à fort potentiel nuisible comme tu le dis, il n’aurai pas sa place au sein du groupe.
Il peut même devenir dangereux (j’ai expliqué en quoi)
Le téléphone peut (et pas doit !) se gérer comme une addiction, oui ça je le confirme. Et ça se vérifie de plus en plus.
-Le rôle de l’adulte n’est pas de montrer le droit chemin; J’ai écris en gras (car ton argumentation était trop prévisible) que l’adulte ne décrète pas ce qui est bien ou pas pour l’enfant.. tu as lu ? Alors l’adulte animateur n’est ni un sauveur ni un prédicateur, il se contente de faire son boulot correctement -c’est déjà pas mal- et l’enfant trouvera sa place. A ce enfant ensuite de déterminer (choisir) ce qui lui semble bon en fonction de ce que l’adulte lui aura fait découvrir.
Sinon, je n’ai pas vu l’argumentaire du”besoin affectif”dans ta synthèse, et j’avoue que ça me rassure .
Finalement ta conclusion est la seule chose qui résume bien les propos: chacun place son curseur ou bon lui semble, le piège étant de tomber dans un extrême (interdire tout le temps ou laisser faire tout le temps) … ou tomber dans la caricature, Ludou.
**
ton laïus sur les fautes d’orthographe est lamentable, Matim. Pourquoi n’as-tu rien dit à roke, chez qui il manque un mot toutes les deux phrases, des problèmes de syntaxe à foison… ça ne t’empêche pas de le comprendre.
Si on revient aux portables, de ce que je lis (je préviens, je vais être un poil caricatural, pas la peine de monter sur ses grands chevaux) :
– pour Matim, le téléphone a un fort potentiel nuisible sur un séjour, pour la vie en collectivité. Il perturbe le vivre ensemble et surtout, il peut devenir une addiction néfaste à l’enfant. Le rôle de l’adulte est de lui montrer “le droit chemin”, c’est-à-dire un monde où le téléphone n’est qu’utilitaire et à utiliser avec Parcimonie (la cousine de Modération). De là, l’enfant “va se rendre compte”, grâce à l’adulte, qu’il y a des choses bien plus intéressantes et que le portable est une drogue. L’adulte est un sauveur.
– pour Hanu, c’est beaucoup plus simple, le portable, si on en parle pas, il ne pose pas problème… du moins c’est la teneur de tes derniers messages, alors qu’au début du fil (#3), tu étais parti sur une position assumée de liberté et d’autorisation (Vulbeau traînerait-il dans ta bibliothèque ?). J’imaginais alors que tu considérais le portable comme un objet pouvant cristalliser des conflits, eux-mêmes totalement nécessaires et bénéfiques au vivre-ensemble (si l’adulte est capable d’accompagner ça, de permettre aux enfants d’apprendre à discuter, se mettre d’accord, exprimer son point de vue… bref : vivre ensemble). L’exact opposé de Matim donc.
– pour Anfodico, c’est aussi assez simple : le téléphone est une occasion parfaite d’établir une règle (collective, mais j’ai plutôt tendance à croire qu’elle vient de l’adulte, vu les propos que tu tiens), pour rappeler (faire comprendre, faire apprendre) que vivre ensemble impose un certain nombre de règles millénaires qu’on ne peut remettre en question (le repas doit être convivial, quand on est en activité on se doit d’être entièrement concentré dessus, à fond dedans… bref : des relans de modèle colonial… là je caricature un peu plus encore, mais pas tant non plus)
– pour roke (l’auteur du sujet), la question du portable à table est une question de correction, j’extrapole un peu en parlant de “bonne éducation”, de “savoir-vivre” (voir l’école de la courtoisie et du…), de “respect” (de quoi, de qui ?)
– pour michmuch, cette question est beaucoup plus complexe qu’un simple arbitrage car elle met en jeu des situations individuelles qui peuvent être totalement différentes. L’adulte a alors trop facilement recours (comme souvent) à une solution de domination et de soumission de l’enfant à ce que pense et veut l’adulte (et dont il n’est même pas sûr, d’où la discussion présente)
– Jessica amène la question des photos et du droit à l’image (très juste !), qui ramène à une de mes premières questions : la règle (le règlement, la loi) doit-elle cadrer ou bien doit-on éduquer, c’est-à-dire permettre à chacun de se questionner, prendre position puis en discuter ?
Au final, je vois deux tendances qui se dessinent : le pôle
[l’adulte sait ce qui est bon pour l’enfant et va lui faire découvrir ; pour l’y aider, il va lui imposer des règles (ou se convaincre lui-même qu’il construit cette règle avec les enfants, alors que la solution est déjà prévue à l’avance par l’adulte, avec seulement une marge de manoeuvre histoire de dire “oui mais ils peuvent négocier”)]
et le pôle
[l’enfant a un portable, si son utilisation est dérangeante pour le groupe, c’est au groupe d’en discuter et de décider d’une solution ; si son utilisation dérange une seule personne, celle-ci lui en parle et ils tentent de trouver une solution acceptable pour les deux]
Ce sont évidemment des pôles, des extrêmes, et chacun a son curseur quelque part entre les deux (ou sur l’un des deux).
Sous couvert de la cohérence (au sein d’une équipe, dans un discours pédagogique), on en vient à mettre en place des règles qui ne sont pas réfléchies pour elles-même, mais seulement pour la cohérence du “TOUT”. Ce tout, c’est la colo, le centre, l’image parfaite du séjour où les enfants jouent, s’amusent, rient, s’épanouissent et où les animateurs font jouer, s’épanouissent dans leur rôle d’animateur qui enseigne aux enfants comment bien grandir et comment être heureux.
Le jour où on a le courage de lâcher prise sur ce centre idéal, le jour où on accepte l’erreur, le tâtonnement, la construction lente, difficile, parfois démoralisante et contre ses propres idées d’un vivre-ensemble, ce jour-là on permet aux enfants de trouver par eux-même et pour eux-même comment jouer, s’amuser, rire et s’épanouir (ou s’émanciper, au choix). Bref, de devenir ce que nous n’avons pas réussi à devenir : des gens libres.
je ne vois pas comment tu peux avoir un discours cohérent en équipe si toi tu tolères le téléphone et que ton collègue l’interdit…
Certes… dans mon cas nous n’en avions pas réellement parlé car nous avions plus ou moins le même esprit sur ce type de questions mais oui je t’accorde que dans le cas contraire mieux vaut passer quelques minutes pour être sur la même longueur d’onde.
Moi j’autoriserai le téléphone pendant les temps calmes/temps “libres” mais pas en activités et pendant les repas. Même pour des photos ! Ça peut poser des problèmes de droit à l’image car certains parents n’autorisent pas les photos de leurs enfants à être publiées et donc si les photos prises par les gamins se retrouvent sur facebook ou autre c’est toi qui va prendre. pour éviter ça moi j’ai toujours un appareil photo sur moi que éventuellement je peux prêter aux gamins qui me demandent les photos ensuite comme ça je peux trier les photos ou des gamins apparaissent alors qu’il ne doivent pas.
Déjà c’est quoi exactement cette distinction entre temps libres et temps d’activité ? En vacances un enfant n’a t-il donc pas le droit le plus basique au monde de participer à un jeu ou d’aller se reposer quand il le veut dans la journée ?
Pour ton appréhension de droit à l’image … le plus simple c’est d’avoir une discussion avec les gamins, de demander aux personnes avant de prendre la photo, de ne pas tagger les gens sur facebook, voir même de ne pas mettre du tout les photos sur facebook. Bref être clair avec ça, et avoir une ligne de conduite avec les parents et les enfants. Même si tu interdis des photos circuleront c’est inévitable.
Salut Jes-Sii-Caa,
Si c’est pour l’argument droit à l’image, je ne comprends pas ton choix : et s’ils prennent des photos pendant le temps calme/libre et les mettent sur facebook ou ailleurs ? :titille:
Moi j’autoriserai le téléphone pendant les temps calmes/temps “libres” mais pas en activités et pendant les repas. Même pour des photos ! Ça peut poser des problèmes de droit à l’image car certains parents n’autorisent pas les photos de leurs enfants à être publiées et donc si les photos prises par les gamins se retrouvent sur facebook ou autre c’est toi qui va prendre. pour éviter ça moi j’ai toujours un appareil photo sur moi que éventuellement je peux prêter aux gamins qui me demandent les photos ensuite comme ça je peux trier les photos ou des gamins apparaissent alors qu’il ne doivent pas.
Après je pense qu’il ne faut pas l’interdire totalement car ce sont leurs vacances après tout.
Mais ils ne faut pas oublier de bien leur expliquer, aux enfants et aux parents, que en cas de vol ou de casse, c’est leur problème
roke17 a écrit :
C’est un peu bête comme comparatif mais tout de même.
Je n’ai pas l’impression que ce soit bête justement. Tu illustres bien le fait que, au nom de la liberté individuelle, on ne peut pas tout laisser faire. Surtout quand on sait que le cadre (pouvant aller jusqu’à l’interdit) est posé pour le bien de l’enfant; et là je vois déjà se trémousser certains qui vont dire “le bien ? au nom de qui ,de quoi toi adulte tu juges ce qui est bien ? etc…”.
Alors oui, le bien de l’enfant, non pas le bien que je décrète (ok ?), mais le bien que l’enfant lui même va découvrir (la preuve, ton témoignage vis a vis de la télé qui pour moi est a classer au même niveau que le téléphone pour les addictions potentielles). On peut remplacer le mot téléphone par clope, télé etc..
Quant aux activités, sans me répéter je reste persuadé que si ton temps d’animation est intéressant , captivant, il n’y a pas de raison que les portables sortent des poches (en dehors de toute interdiction liée à la sécurité bien sur). En tant qu’enfant, ma vraie liberté elle est là, elle réside dans le choix que j’ai de ne pas subir mon addiction.
Ceux qui défendent l’usage du téléphone de manière 100% libre, sont peut être les mêmes qui vont téléphoner en conduisant, ou au cinéma ou dans une salle d’attente.. au nom de la “liberté” ou “du besoin de partager une émotion”…
Hanu a écrit :
Peu importe qu’on soit pour ou contre, démerdons-nous pour ne pas avoir à se poser cette question …
Je partage le début de ton post, ok, par contre là je ne vois pas comment tu peux avoir un discours cohérent en équipe si toi tu tolères le téléphone et que ton collègue l’interdit… Il s’agit bien d’une position d’équipe à avoir sinon bonjour la faille pédagogique. Nan ?
La question se pose bien et doit être posée car je ne pense pas que ce soit une pratique/un besoin qui aille en diminuant.
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Le problème ce n’est pas le portable, c’est d’avoir besoin de s’en soucier. Si les enfants trouvent de l’intérêt ailleurs ils n’auront pas leurs portables … Même à table, si l’ambiance est bonne, les discussions intéressantes, le repas gouteux etc, l’organisation pas chiante (du genre rester assis 3 plombes même si on a finit de manger …) l’enfant n’aura aucune raison ni même l’idée de sortir son portable.
Pareil en animation, si ce qui est proposé est captivant, pourquoi l’enfant sortirait son portable ?
Peu importe qu’on soit pour ou contre, démerdons-nous pour ne pas avoir à se poser cette question …
J’ai bossé plusieurs fois où portables, consoles et compagnie n’avaient pas été interdit, la question ne s’est jamais réellement posée. On se questionnait plutôt sur la qualité de l’animation et de l’organisation. Les enfants n’en abusaient pas du tout et nous trouvions ça tout à fait normal qu’un gamin de 13 ans prenne quelques secondes pour répondre à un sms de sa copine, même si c’est pendant le repas. En dehors des repas, l’équipe était occupée à animer, que les enfants qui ne participaient pas soient avec leurs portables ou pas, c’était leur problème … et ça ne durait jamais bien longtemps vu que les mômes participaient à ce que l’on proposait.
La seule chose qui était clair avec les enfants c’est que nous ne voulions pas avoir à se prendre le chou avec des histoires de perte, de casse ou de vol d’objets de ce type.
Une règle imposée, d’une certaine manière, c’est fait pour combler un manquement (là c’est le portable, ça pourrait être le chahut, la violence, les moqueries…) … alors parfois c’est impossible de faire sans, d’autres fois il suffit de réfléchir comment contourner ce manquement et d’anticiper une solution pour satisfaire le gamin et qu’il se détourne de ce manquement.