moilapa a écrit :
Dis, ils venaient pas justement de changer de direction ? Du genre un gars qui vient de partir ?
N’y aurait-il pas aussi derrière tout ça une direction qui voudrait s’affirmer ?
Non, elles bossent ensemble depuis plusieurs années. J’ai pas l’impression qu’elles souhaitent s’affirmer mais je crois que je leur ai foutu un peu les jetons, donc elles ont cherché à me recadrer.
En tous cas, des changements au CLAE aujourd’hui : le temps de retour en classe a commencé à évoluer. La directrice à demandé à tous les enfants ce qu’ils souhaiteraient faire sur ce temps-là et a listé leurs envies (liste qui je l’espère restera ouverte aux modifications). Pour l’instant on va monter 4 ou 5 ateliers et chaque jour les enfants seront libres de choisir ce qu’ils veulent faire. Je déplore que la simple récré ne soit toujours pas à l’ordre du jour ou que les enfants ne soient pas libres d’aller et venir, mais bon, je trouve cette organisation moins con.
En fait, la dernière fois que j’ai pu faire ce temps de retour en classe, j’avais apporté des jeux de société, des feuilles, des crayons, ciseaux ainsi que des tapis de mousse, un drap et un grand carton pour faire un “coin calme”. Les enfants se sont tout de suite appropriés le coin calme pour en faire une cabane (c’est ce que j’attendais, hein!). Et bien, c’est la seule fois que ce temps de retour en classe s’est bien passé… (Malheureusement, j’ai eu une visite surprise des directrices d’où la réunion).
Bin, c’est qu’ils sont peut-être récupérables ?
Dis, ils venaient pas justement de changer de direction ? Du genre un gars qui vient de partir ?
N’y aurait-il pas aussi derrière tout ça une direction qui voudrait s’affirmer ?
moilapa a écrit :
Pour ce qui est du matos… bin, tu veux faire quoi ? Avec quoi ?
Parce que même à partir de récup’, il faut quand même toujours un minimum ! Ne serait-ce que colle si tu envisages le plastazote…
En fait, je viens de remarquer que sur ton site tu as déjà fait un gros boulot pour expliquer où tu trouvais le matos que tu utilisais. Je vais déjà essayer comme ça 🙂
moilapa a écrit :
T’as quand même le chic pour choisir des équipes de merde !
Et encore cette fois-ci, contrairement au précédent CLAE, j’ai fait plusieurs entretiens, j’ai comparé, réfléchis et choisi celui dans lequel je pensais être le mieux 😀
Mais comme tu dis ça participe de mon expérience et c’est pas inintéressant (hum!) d’être confronté à ce genre de discours (par contre c’est casse-couille).
Shaaa a écrit :
Finalement, comme notre rapport (adulte) à cette activité de fabrication nous semble futile et sans intérêt (éducatif, pédagogique…), cela ne peut pas être une “activité” canonique. Mais si on s’interroge sur le rapport des enfants à cette fabrication, on peut (peut-être) considérer cette pratique (ou contenu) comme un loisir. Mais bon, la parole des nabots, on s’en cogne. 😀
C’est bien ça. On m’a demandé plusieurs fois de réfléchir à la portée éducative de mes activités.
(Au passage, pour l’ironie. Ce n’est pas dit que les enfants perçoivent la visée éducative, le sens recherché par les animateurs… Ils peuvent très bien en voir un autre…)
Je suis pratiquement sure qu’ils voient des milliers d’autres choses et, en plus, chaque enfant différemment 😀
Ce qui est dérangeant, derrière ces ‘critiques’, c’est que là où il y a du plaisir (de la répétition), il n’y a pas d’éducation (de la découverte).
Durant cette petite réunion, j’expliquais à propos du temps de retour en classe que je ne me sentais plus animatrice mais surveillante scolaire.
-Elles m’ont répondu que nous étions éducateurs et que ça faisait parti de notre rôle.
-Ce à quoi j’ai répondu que non, je n’étais pas là pour instruire les gosses.
-Et là, surprise…. “ah! mais non on est pas instructeurs mais éducateurs, l’instruction c’est un mauvais, mauvais mot”.
-“Quand on force un gamin à jouer aux dames/aux échecs on cherche bien à l’instruire malgré lui, non?”
-“Non, c’est de l’éducation.”
Donc quelle est la différence entre l’instruction et l’éducation? En quoi l’instruction est le mal absolu et l’éducation l’objectif à tenir?
Franchement, selon le point de vue adulte, un enfant est un être à éduquer, en devenir. Qui plus est, il est placé dans une institution formellement éducative. À qui viendrait l’idée de lui permettre de construire des jouets, des objets pour jouer ? 😀 (et en plus, il faudrait dépenser des sous pour ça…)
🙂 elles m’ont bien dit qu’en fait le CLAE avait plein de sous mais par pour ce genre de jouets… en priorité pour des sorties éducatives.
La question à dix mille : comment on ‘joue’ de ce ‘cadre’ (l’intelligence de plus haut) ? Une première serait piste serait : comment rassurer ces ‘velléités scolaires’ ?
Peut-être faudrait-il que je trouve une portée éducative bidon à ce temps de retour en classe?
Cette réunion m’aura au moins permis de les rassurer quant à mes ateliers brico. Je leur ai réexpliqué ce que je mettais en place, en quoi je laissais une grande place au jeu “libre” pour que les enfants puissent fabriquer et créer comme ils l’entendaient.
Que mes objectifs étaient le jeu libre, la créativité, l’autonomie, les relations dans le groupe et pas du tout le conso. Bon, ça a eu l’air de leur plaire! (je ne sais pas si c’est vraiment ce que je fais ou si ça peut se réduire à ça, mais elles étaient rassurées, c’est le principal, je vais pouvoir continuer mes trucs :-D).
:10sur10:
Vegeteuse a écrit :
Dans l’histoire, ce qui m’a franchement vexée c’est qu’elle m’a dit que mes activités, en plus d’être onéreuses, étaient trop individualistes et poussaient à la consommation. Selon elle, ce que les gamins aiment dans mes activités c’est “consommer” et non fabriquer… De plus, le jouet sera ramener à la maison et donc “perdu “pour le collectif. Bref, mes activités servent à rien.Et donc, qu’il faudrait que je fasse des activités pour la collectivité et avec de la recup’.
La consommation ou la ‘vraie-fausse’ sempiternelle question.
On va ressortir la carte “Guérin-Desjardins” (déjà sortie pour le ‘cadre’). Que disait-il, ce cher monsieur, en 1942 où, comme tout le monde le sait, le société de (sur)consommation faisait déjà rage ? 😀 En page 15, il décrit une “menace de commercialisation” des colonies par des “entreprises de vacances” qui risqueraient de dévaloriser leur valeur éducative… Il était visionnaire le gus.
Maintenant, on peut objecter deux-trois choses :
– La consommation, elle l’est selon quel point de vue ?
– Que font ces chères directrices de leur loisir ? Ne vont-elles pas au théâtre (consommer une pièce), au cinéma (consommer un film), au restaurant (consommer de la bonne bouffe), en week-end dans un patelin, etc. ? Autrement dit, les adultes ont le droit de consommer (ou décider) mais pas les nabots ?
– C’est qui ce ‘collectif’ ? Je sais même pas s’il existe. C’est un relent ancestral d’une certaine vision normative (mais là, michmuch en dira plus avec l’aspect socialisation).
Finalement, comme notre rapport (adulte) à cette activité de fabrication nous semble futile et sans intérêt (éducatif, pédagogique…), cela ne peut pas être une “activité” canonique. Mais si on s’interroge sur le rapport des enfants à cette fabrication, on peut (peut-être) considérer cette pratique (ou contenu) comme un loisir. Mais bon, la parole des nabots, on s’en cogne. 😀
Une même ‘activité’ peut être une “corvée” comme une “passion”. Que ce soit pour deux personnes différents ou pour la même personne selon le contexte. Y a des fois où on prendra plaisir à cuisiner (pour soi ou d’autres) et des fois où on se fera chier à se faire à bouffer… Question de sens.
Mais, effectivement… Difficile de se décentrer et se distancier pour “comprendre” le sens que peut avoir pour lui ce que fait le nabot. Parfois, il faut avouer que j’ai du mal à comprendre pourquoi certains rejoueront 154 fois au même jeu, reconstruiront 23 fois le même objet, manipuleront pendant des jours et des jours le même bout de bois vermoulu… Peut-être qu’il était pistolet avant d’être cheval-licorne ou baguette magique ; allez savoir. 😀
(Au passage, pour l’ironie. Ce n’est pas dit que les enfants perçoivent la visée éducative, le sens recherché par les animateurs… Ils peuvent très bien en voir un autre…)
Ce qui est dérangeant, derrière ces ‘critiques’, c’est que là où il y a du plaisir (de la répétition), il n’y a pas d’éducation (de la découverte). (Je passe sur la “récup'”, ça reste la mode écologique du moment.)
Franchement, selon le point de vue adulte, un enfant est un être à éduquer, en devenir. Qui plus est, il est placé dans une institution formellement éducative. À qui viendrait l’idée de lui permettre de construire des jouets, des objets pour jouer ? 😀 (et en plus, il faudrait dépenser des sous pour ça…)
D’ailleurs, aujourd’hui, petite réunion rien que pour moi et mes deux directrices. Et bien il a été vu, que puisque j’avais un problème avec l’atelier pré-classe (qui est un temps de CLAE, heu non de classe, non non de CLAE, enfin bref) plutôt que de laisser les enfants jouer librement, je pourrais par exemple, emmener un petit groupe d’élèves faire le tour des locaux pour vider les poubelles et ranger ce qui traine.
Voilà, ça c’est une idée novatrice! En plus, l’entretien des locaux c’est quelque chose d’utile. Les mômes au turbin, moi je suis mille fois pour.
C’est vision utilitariste (ou fonctionnelle) est en lien avec cette visée éducative. Une “bonne” activité doit servir à quelque chose (servir le projet d’éduquer, le collectif, l’écologie…) au risque d’as-servir (:-D) les envies (forcément individuelles). Bref. Chaque sujet est as-sujetti au collectif (:-D). L’individualisation n’est pas pour demain.
La question à dix mille : comment on ‘joue’ de ce ‘cadre’ (l’intelligence de plus haut) ? Une première serait piste serait : comment rassurer ces ‘velléités scolaires’ ?
(dans une version moins sympa, on leur file à lire le texte de É. Herman… :
http://www.cairn.info/revue-mouvements-2007-1-page-46.htm)
T’as quand même le chic pour choisir des équipes de merde !
Bourricot a écrit :
Vegeteuse,Même si elle est mal formulée et peut être osée, je peux comprendre la critique de ta directrice dans la mesure où si tu fais des carnets et des bijoux depuis un mois, on peut légitimement se demander si tu ne fais pas là une chaîne de fabrication…? :titille:
Attends mais carrément! Je suis une fille réaliste moi, je les prépare au futur de leur vie en société. En plus, tu verrais la bande de neuneux que je me tape en activité, on va pas viser trop haut quand même!
D’ailleurs, aujourd’hui, petite réunion rien que pour moi et mes deux directrices. Et bien il a été vu, que puisque j’avais un problème avec l’atelier pré-classe (qui est un temps de CLAE, heu non de classe, non non de CLAE, enfin bref) plutôt que de laisser les enfants jouer librement, je pourrais par exemple, emmener un petit groupe d’élèves faire le tour des locaux pour vider les poubelles et ranger ce qui traine.
Voilà, ça c’est une idée novatrice! En plus, l’entretien des locaux c’est quelque chose d’utile. Les mômes au turbin, moi je suis mille fois pour.
Vegeteuse,
Je relis :
“Ça fait un mois que je propose une fois par semaine des “ateliers brico”, jusqu’à maintenant je n’ai fait que la fabrication de carnets secrets (de Moilapa ) et de bijoux.”
Même si elle est mal formulée et peut être osée, je peux comprendre la critique de ta directrice dans la mesure où si tu fais des carnets et des bijoux depuis un mois, on peut légitimement se demander si tu ne fais pas là une chaîne de fabrication…? :titille:
Bon ok, je partage aussi l’idée que les enfants comme nous, bah ils doivent expérimenter, essayer, refaire pour faire aussi des trucs qui ont de la gueule mais on va pas en faire des ouvriers spécialisés hein? 😀
En revanche, pourquoi ne pas étoffer davantage de possibilités de fabrications et même donner libre cours à l’imagination avec le matériau libre d’accès.
Un exemple : Sur une colo mater, il y avait des pcs et du matériel informatique en masse et puis des bouts de bois. Deux types de matériaux… Avec ça, les petits ont fait des animaux, des bonhommes, des tableaux, des machines, des circuits, des trucs abstraits… Bon un bonhomme en circuit imprimé ça a pas vraiment de gueule comme ça à dire, mais le plaisir était toujours là. Et d’un jour à l’autre avec ce matos, un enfant pouvait faire dix trucs différents.
Dans la même veine, ça peut être rassembler le plus de matériaux possibles et différents. Même si on ne sait pas potentiellement à quoi ça peut servir. Et laisser faire…. Cool toi tu sais faire un carnet, mais un petit a peut être une idée dans la tête…..
”étaient trop individualistes et poussaient à la consommation”
Vieux discours que l’on se refile avec plaisir dans cette animation sociocul. Tout aussi facile à mettre à terre en quelques secondes…
Mais bon : ce rapport aux achats, au buget global et comment il est utilisé, ces discours sur “les animations de consommation”, cette idée de faire “pour la collectivité”, ces organisations aberrantes où l’on prend sur le temps des enfants pour plaire aux maîtres…Et bien d’autres choses… tout cela, c’est justement ce qui fait partie de l’échange lors de la première rencontre. …
Et ce sont des questions que l’on pose…. de part ce que l’on a vécu avant !!! De part ce que l’on ne veut pas qu’il soit reproduit… c’est en partie ce qui va construire nos convictions ! (ici cette aberration sur le temps de “calme” avant la classe)
Pour ce qui est du matos… bin, tu veux faire quoi ? Avec quoi ?
Parce que même à partir de récup’, il faut quand même toujours un minimum ! Ne serait-ce que colle si tu envisages le plastazote…
Ça fait un mois que je propose une fois par semaine des “ateliers brico”, jusqu’à maintenant je n’ai fait que la fabrication de carnets secrets (de Moilapa :-)) et de bijoux. Comme les enfants apprécient beaucoup ces activités et que certains commencent à bien maitriser les techniques, je mets le matos à dispo et ils bidouillent comme ils veulent.
A chaque fois, je prends un petit groupe et il y a toujours quelques nouveaux à qui je réexplique les trucs (ça me permet de peaufiner mes explications). bref, j’ai vraiment l’impression que les enfants attendent ces activités et qu’ils passent un bon moment. Et moi aussi !
Sauf qu’aujourd’hui ma Directrice à refuser ma commande de matériel car trop chere (jusqu’à maintenant j’ai fait les activités uniquement avec mon matos). Soit, je conçois que les CLAE soient très pauvres.
Dans l’histoire, ce qui m’a franchement vexée c’est qu’elle m’a dit que mes activités, en plus d’être onéreuses, étaient trop individualistes et poussaient à la consommation. Selon elle, ce que les gamins aiment dans mes activités c’est “consommer” et non fabriquer… De plus, le jouet sera ramener à la maison et donc “perdu “pour le collectif. Bref, mes activités servent à rien.
Et donc, qu’il faudrait que je fasse des activités pour la collectivité et avec de la recup’.
Mouai, j’avais prévu de construire une catapulte avec les mômes ça tombe bien…
Ben, je l’avais pas vu arriver cette critique là !!!
(va falloir que je demande à Moilapa toutes ses techniques/réseaux pour récupérer du matériel à faible coût).
Vegeteuse a écrit :
crevette76 a écrit :
Ben tu fais un peu les questions et les réponses en fait, non ? 🙄Disons qu’en lisant les réponses ici et en essayant de formuler ce que je ressens parfois la réponse se dessine…
Avec ça, on pourrait faire un psychologue du travail : http://lchc.ucsd.edu/mca/Mail/xmcamail.2006_09.dir/att-0021/01-clot-bakhtin.rtf
😀 (adossé à un comptoir, si vous voulez)
crevette76 a écrit :
Ben tu fais un peu les questions et les réponses en fait, non ? 🙄
Disons qu’en lisant les réponses ici et en essayant de formuler ce que je ressens parfois la réponse se dessine…
En fait, tu me dis que c’est plus facile à vivre d’être dans un truc où tu te sens mal, à ton opposé… c’est ça qui est paradoxal, non ?
Oui, c’est bien ça.
Quelle valeur à ce petit “effort” à aller vers ce qui te correspond, puisque c’est aller sur un terrain où tu te sens bien, qui te correspond, où tu trouves ta place ?
Je pense que c’est plus difficile car j’y mets plus de moi ; peut-être que j’ai du mal à prendre la responsabilité de construire quelque chose de plus personnel, et en accepter l’éventuel échec…
(sinon j’suis pas allée lire le lien du ministère… dis moi que t’as copié que les passages qui font peur…)
J’aurais pu en copier d’autres :roll:. Le texte est très court mais c’est du costaud.
Vegeteuse a écrit :
En tous cas merci pour ton message. C’est vraiment intéressant (et rassurant :-)) de lire le cheminement, les questionnements, les incertitudes, les erreurs par lesquels d’autres sont passés.
juste… passé heu… j’sais pas si je pourrais un jour qualifier mes doutes et questionnements de passés. Et là par exemple te répondre sert -peut-être- à t’aider un peu, mais me sert aussi, genre à me formuler des trucs à moi, à les re tester, à m’ “entendre” (si je puis dire) les formuler moi.
Bien “le bon”, qui serait en fait notre chemin personnalisé, me semble demander un effort considérable, ne serait-ce qu’en terme de responsabilités, par rapport “au mauvais” (celui dans lequel je me sens mal et qui est contraire à tout ce que j’essaie de mettre en place) qui me semble si facile à emprunter. C’est ce paradoxe qui me questionne…
Mais c’est peut-être parce que le “mauvais” est l’autoroute décidée par l’institution, c’est à dire par personne, et que cette autoroute ne me demande rien de moi-même, aucun questionnement, aucune responsabilité. Juste de l’obéissance…et ce, parce que j’ai été bien éduquée moi aussi malheureusement, j’ai tendance à la suivre naturellement.
Ben tu fais un peu les questions et les réponses en fait, non ? 🙄
“le bon” te semble demander un effort supplémentaire… peut-être : te semble.
mais juste ensuite tu dis que le “mauvais”, la facilité c’est la voie où tu te sens mal, et contraire à toi.
En fait, tu me dis que c’est plus facile à vivre d’être dans un truc où tu te sens mal, à ton opposé… c’est ça qui est paradoxal, non ?
Quelle valeur à ce petit “effort” à aller vers ce qui te correspond, puisque c’est aller sur un terrain où tu te sens bien, qui te correspond, où tu trouves ta place ?
(et je sais : facile à dire… j’suis mal placée pour prétendre l’inverse… et pourtant…)
Et j’ai pas pigé pourquoi tu parles de responsabilité ???
(sinon j’suis pas allée lire le lien du ministère… dis moi que t’as copié que les passages qui font peur…)
Shaaa a écrit :
Quand l’actualité est d’actualité… 😀La ministre des Sports Valérie Fourneyron se prononce, en cas de retour à la semaine de cinq jours à l’école, pour un allongement de la pause de la mi-journée, «dédiée à des activités et loisirs éducatifs», sans raccourcir la journée, selon un texte du site du ministère.
Et j’adore :
Car «à terminer trop tôt la journée, le retour d’attention» des élèves «ne serait pas exploité et le risque serait important de voir des enfants livrés à eux-mêmes plus tôt qu’actuellement».
Elle souhaite qu’on rende obligatoire «un partenariat au niveau local» entre les collectivités territoriales, l’Etat et les associations, avec «l’élaboration d’un projet éducatif de territoire».
NOOOOOOON pas le projet en partenariat!!!!
crevette76 a écrit :
j’vais pas répondre à la place de moilapa, mais… en quoi ce ne serait pas compatible ?
Tu as dit toi même un peu plus haut que le plaisir au boulot n’est pas un souci pour toi, bien au contraire…
Oui, comme quoi la notion de plaisir au travail n’est finalement pas hyper-clair dans ma tête… 😀
(Au risque de faire un épisode psy de comptoir)
En commençant à parler de “mauvais” chemin, je me suis dit aussi que je virais dans la psy de comptoir 😀
En tous cas merci pour ton message. C’est vraiment intéressant (et rassurant :-)) de lire le cheminement, les questionnements, les incertitudes, les erreurs par lesquels d’autres sont passés.
Et ça, en particulier avec de l’humain autour de soi, je ne sais pas vraiment comment c’est possible autrement qu’en tâtonnant un peu, autrement qu’en se permettant de parfois se tromper (ce qui n’empêche pas d’assumer les âneries éventuelles).
Et de là, piger si ce cadre qu’on nous (se ?) pose est compatible avec ce tâtonnement et avec ces erreurs et leur analyse, et si non si ce cadre est adaptable, important, rigide…Si le “mauvais” chemin est truffé d’erreurs, est-ce à dire que le “bon” ne peut en comporter ?
Bien “le bon”, qui serait en fait notre chemin personnalisé, me semble demander un effort considérable, ne serait-ce qu’en terme de responsabilités, par rapport “au mauvais” (celui dans lequel je me sens mal et qui est contraire à tout ce que j’essaie de mettre en place) qui me semble si facile à emprunter. C’est ce paradoxe qui me questionne…
Mais c’est peut-être parce que le “mauvais” est l’autoroute décidée par l’institution, c’est à dire par personne, et que cette autoroute ne me demande rien de moi-même, aucun questionnement, aucune responsabilité. Juste de l’obéissance…et ce, parce que j’ai été bien éduquée moi aussi malheureusement, j’ai tendance à la suivre naturellement.
Quand l’actualité est d’actualité… 😀
La ministre des Sports Valérie Fourneyron se prononce, en cas de retour à la semaine de cinq jours à l’école, pour un allongement de la pause de la mi-journée, «dédiée à des activités et loisirs éducatifs», sans raccourcir la journée, selon un texte du site du ministère.
Vegeteuse a écrit :
Tu ne le considères pas du tout comme un travail ou un métier?
j’vais pas répondre à la place de moilapa, mais… en quoi ce ne serait pas compatible ?
Tu as dit toi même un peu plus haut que le plaisir au boulot n’est pas un souci pour toi, bien au contraire…
Pour moi, arriver à un tel non-sens langagier, ça me fait l’effet d’une alarme : ok là il est temps de réfléchir 2 secondes, de comprendre ce qui ne va pas et de changer la situation.
D’ailleurs, je me demande pourquoi il est si simple de se planter. Comme si le “mauvais” chemin semblait toujours être de prime abord le plus simple à suivre, le plus évident?
(Au risque de faire un épisode psy de comptoir)
Vivre c’est faire des erreurs, immanquablement.
A part en ne faisant rien (et encore : c’est faire l’erreur de passer à coté de choses, de s’exposer aux regrets), on ne peut pas se prémunir de se planter, en tout cas pas pour tout… j’ai essayé, sans succès, comme probablement plein d’autres gens, et de temps à autre ça me reprend, alors qu’elle est là l’erreur : vouloir éviter l’erreur à tout prix c’est vouloir tout contrôler.
Et on ne peut (doit ?) jamais contrôler TOUS les paramètres, à moins d’être dans un environnement qui n’a plus rien d’humain, un système robotisé où chacun répond logiquement toujours de la même manière à tel ou tel type de stimulus.
En arriver à ça dans un métier de relation humaine, ce serait ça se planter. Considérer son public comme une masse informe malléable, c’est là l’erreur ultime… et malheureusement certains sont en plein dedans, notamment parce que le système actuel nous y pousse plus ou moins insidieusement.
Partant de ça, oui, on se plante, régulièrement, de manière plus ou moins anecdotique ou grave…
Reste à savoir ce qu’on fait de ces erreurs ?
> On peut (faire semblant de) les ignorer, ou carrément parfois ne pas s’en rendre compte (ou pas tout de suite)
> on peut focaliser dessus et se morfondre
> on peut les traiter selon une procédure très huilée pour éviter qu’elles ne réapparaissent en formalisant et cadrant toutes les (parties de) tâches à effectuer pour que le travail soit “bien” fait > je pourrais te parler des procédures qualités liées à la norme ISO 9001 par exemple, que je connais un peu. Est-ce adapté à l’animation ? à moins de viser le contrôle “robotique”, je ne crois pas… (par ailleurs ça a bien des limites dans le travail plus technique malgré tout : ce sont des humains qui accomplissent les tâches, qui sont évalués, qui font ou ne font pas fonctionner ce système procédurier et carré ; “parfait” sur le papier)
> on peut les détecter et les reconnaitre (ton signal d’alarme est un peu là)
> on peut admettre qu’on s’est raté (montrer une faillibilité toute humaine à un public humain est-ce une erreur ?)
> on peut les digérer, analyser le contexte, comprendre en quoi elles nous posent soucis, parce que ce que je qualifierais d’erreur sera peut-être perçu comme quelquechose de parfait par une autre personne, pour tenter de ne pas reproduire les mêmes erreurs… et en faire d’autres, mais en sachant un peu plus ce qui nous semble juste ou pas, ce qui nous semble important ou pas.
Et ça, en particulier avec de l’humain autour de soi, je ne sais pas vraiment comment c’est possible autrement qu’en tâtonnant un peu, autrement qu’en se permettant de parfois se tromper (ce qui n’empêche pas d’assumer les âneries éventuelles).
Et de là, piger si ce cadre qu’on nous (se ?) pose est compatible avec ce tâtonnement et avec ces erreurs et leur analyse, et si non si ce cadre est adaptable, important, rigide…
Si le “mauvais” chemin est truffé d’erreurs, est-ce à dire que le “bon” ne peut en comporter ?
Shaaa a écrit :
Je rejoins moilapa sur cette ‘intelligence’ dont on peut user pour s’en dépêtrer.
Bon, je vais essayer de faire preuve d’un peu d’intelligence alors 😀
Le problème principal est la divergence sur la décision. À l’école (ou dans un cadre éducatif), c’est l’adulte qui décide de qui fait quoi ; dans un jeu (ou une activité ayant une forme ludique), c’est le joueur (et donc les enfants) qui décident. Où se situe l’animateur ? Le cul entre deux chaises, ils jonglent avec les deux casquettes d’éducateur-joueur.
C’est ça ! Il faut que les enfants aient de nouveau la possibilité de décider ce qu’ils souhaitent faire dans ce temps de “retour en classe”, (avec quand même deux grosses contraintes parce qu’on est dans une salle juste à côté d’une classe : il ne faut n’y crier, ni courir). Mais ça c’est tout à fait faisable, je peux proposer différents ateliers et essayer de mettre en place leurs propositions. Et puis de mon côté je pense qu’une cabane dans cette grande salle toute nue serait bien à sa place 🙂
(je sais pas pourquoi j’y ai pas pensé avant…)
Bien résumé, non ? 😀
Oui, la perte de liberté…
moilapa a écrit :
dans cette école les adultes sont tous considérés comme partenaires et sans étiquette enseignants/ animateursFoutage de gueule : de ce que tu nous dis, les animateurs sont encore moins bien considérés que dans la plupart des claé : puisqu’ils sont carrément au service des instits. Cette école a réussi à créer une situation de subordination des animateurs vis à vis des instit’…
C’est justement parce qu’il a été décidé d’un “partenariat” qu’une forme de hiérarchie s’est instaurée. Sinon, comme tu le dis plus bas la plupart du temps l’équipe de CLAE et l’équipe enseignante cohabitent en s’ignorant. Tandis que là on nous a donné un projet commun (comme dirait Franck Lepage, et celui qui se bat contre un projet c’est quand même un salaud). Et comme nous sommes sur le terrain de l’école, évidemment ce sont les animateurs qui vont s’écraser devant la grosse institution. Enfin en théorie car comme tu l’as très bien fait remarquer, c’est moi qui suis sur le terrain face aux enfants. En ce sens, j’ai une bonne avance sur les autres 🙂
Les gens en poste sur les claé (je ne parle pas des “directeurs adjoints” qui n’ont aucun sens, aucune réalité) sont plutôt des gens avec une capacité de réflexion, d’analyse (auto-analyse) conscient de se retrouver dans un cadre qui favorise justement ces incohérences devenues invisibles. Ils ne demandent pas mieux que ces échanges sur le métier !!! Parce qu’il y a une certaine “solitude” ici : quand les échanges avec les autres d’un côté consistent à rappeler une énième fois qu’il faut que les gamins passent par le préau A pour aller à la cantine, de l’autre à avoir affaire à des gens qui n’ont jamais foutu un pied dans la réalité de l’animation et qui veulent que l’on mette en place tel méga projet, où l’enfant est bien le dernier des soucis.
Je ne sais pas, je n’ai pas l’impression que les directions que j’ai rencontrées jusqu’à maintenant soient porter par la volonté de changer les choses. Mais, ça vient peut-être de moi et de ma manière d’amener le débat.
Pour moi, bosser en claé, c’est une gourmandise : ce n’est que du jeu, du plaisir. Et il me faut ruser quand je vais en ville pour éviter de passer devant le Crij où je sais que je trouverais dix adresses où bosser avant la fin de la semaine.
Parce que j’ai pas que ça à faire.
Tu ne le considères pas du tout comme un travail ou un métier?
crevette76 a écrit :
et sinon
“vous DEVEZ jouer” ça ça m’effraie toujours autant… à la limite ça ferait partie des trucs que je classe direct dans l’autodérision ou l’humour vaseux moi, comme quand parfois pour de rire je dis aux mômes “ici y’parait qu’on a pas le droit de rigoler”… ce qui évidemment déclenche en général soit des protestations du genre j’m’en fous j’rigolerais quand même, soit des rires et donc le jeu de rôle… bref.
Vous DEVEZ jouer, c’est comme vous DEVEZ vous amuser, c’est n’imp.
Pour moi, arriver à un tel non-sens langagier, ça me fait l’effet d’une alarme : ok là il est temps de réfléchir 2 secondes, de comprendre ce qui ne va pas et de changer la situation.
D’ailleurs, je me demande pourquoi il est si simple de se planter. Comme si le “mauvais” chemin semblait toujours être de prime abord le plus simple à suivre, le plus évident?
oui et non : quand la subordination joue sur des temps de vie quotidienne et de détente, que les instits te délèguent parce que ça les emm**de ou qu’ils veulent pas s’en charger ou… mais qu’ils te foirent tes couchers et manquent de provoquer une émeute débile pendant le grand jeu du dimanche que t’avais conçu comme il faut c’est autre chose…
Mais bon désolée, c’est pas vraiment le sujet ici.
Ce n’est pas la même chose : la classe découverte est un temps scolaire. La subordination ne me pose pas problème ici : elle me semble même logique.