Voila une sage décision. Et je crois même que l’échange peut porter plus particulièrement sur leurs activités et même sur autre chose que les activités…
Pour le reste, les autres messages d’un certain directeur donne l’exemple même d’un animateur professionnel technicien voire techniciste (façon ‘sportif’). Ça aide à faire miroir et, parfois, repoussoir ! 😀
Ça y est j’ai demandé à un de mes collègues s’il voulait bien récupérer le PRV et il était OK 😀
Cette semaine je propose fabrication de balles rebondissantes (qui était très attendue) et fabrication de corde à sauter et rubans dans la cadre de “l’initiation à la GRS”. Les 3 premières semaines, j’ai proposé une activité jeux libres et peinture libre où les enfants pouvaient faire de la peinture ou chanter ou discuter (d’ailleurs une fois ils ont bien dégueulassé une salle en jouant aux supers artistes… je pense que la prochaine fois je le ferai à l’extérieur), et bizarrement ils continuent de me demander cette activité, y compris des grandes de CM2 qui s’amusaient à faire des empreintes de mains comme les gosses de maternelle. Et c’est vrai que dans ce cas, l’échange portait sur tout autre chose que l’activité, c’est peut-être ce qui la rendait si amusante pour eux.
Concernant le PRV, je me rends compte de plus en plus à quel point je nous (les enfants et moi) ai mis dans une situation casse-gueule et effectivement, bien trop ambitieuse trop vite.
Ces échanges sur ce forum m’apportent vraiment beaucoup, et je pense que sans ça, mes échecs m’auraient poussé à essayer de faire comme mes collègues. Ce que j’aurais mal vécu sans savoir comment faire autrement.
J’arrive petit à petit à définir ma position auprès des enfants : être une adulte à l’écoute qui ne contrarie pas les comportements spontanés des enfants – y compris la violence – en imposant se présence, sa parole, sa vérité. Pas simple. Surtout quand l’animateur rêvé de mon responsable serait celui qui arrive à maitriser un grand nombre d’enfants sans qu’aucun moufte.
Définir aussi ma position auprès des collègues, en essayant de m’opposer à leurs pratiques sans entrer en guerre contre les personnes (en particulier dans cette histoire de cantine).
Pas simple encore 🙂 Et je vois bien que ma position créée des tensions au sein de l’équipe.
Mon responsable me fait beaucoup penser à “ce directeur” 😀 qui sévit en ce moment sur le forum. Genre : sportif aussi, dés que les comportements d’un enfant se démarque un tant soit peu, il faut “recadrer”, aucune tête ne doit dépasser et les règles sont inflexibles pour les gamins comme pour les anims… Un petit dictateur quoi !
Je pense que tu dis vrai et qu’il est temps que je fasse une petite pose avec ce PRV. Et que je prenne du plaisir à échanger avec les enfants autour d’activités qui ont plus de sens !
Voila une sage décision. Et je crois même que l’échange peut porter plus particulièrement sur leurs activités et même sur autre chose que les activités…
Pour le reste, les autres messages d’un certain directeur donne l’exemple même d’un animateur professionnel technicien voire techniciste (façon ‘sportif’). Ça aide à faire miroir et, parfois, repoussoir ! 😀
Comme dirait l’autre : « C’est en apprenant à distinguer les autres entre eux que je parviens à me distinguer d’eux […] pour mon propre développement » (Clot 2008, p. 140).
À suivre… mais pas au prochain PRV. 😀
Bon été Moilapa 🙂
Moi, ça va être farniente donc je serai moins active sur ce fil aussi.
A bientôt, à la rentrée !
Bon, bé bonne continuation…
Si je ne participe plus aux échanges, ce n’est pas parce que le fil ne m’intéresse plus mais je vais bosser sur un camping… et l’été je n’ai pas le temps de participer au forum… alors bonne chance !
N’est-il pas là ton problème ? N’est-ce pas ce regard qui t’a posé problème plus même que la bagarre en elle-même ?
Si, tu as bien compris. Je crois même que cette crainte du jugement des autres adultes m’a empêché de vivre “pleinement” cette bagarre, d’en mieux saisir les enjeux et d’y répondre (peut-être) d’une manière plus personnelle. Là, je me suis juste retrouver face à ma propre peur… incapable de rien faire.
De part ton “univers différent”, tes questionnements posés, ta façon de mettre en vie différente : forcément cela remet en cause : les blocages sont alors normales, peu de gens ont envie du changement.
C’est à toi alors de “vendre” ce qu’ils ont a gagné eux ou les enfants à ce changement. Quelle sera alors la balance avec ce qu’ils auront à y perdre ? Quelque soit la pertinence de ces “idées nouvelles” ?tout ça ça se construit petit à petit, en équipe; une idée, ça se défend.
Et en animation, ces idées se défendent aussi “in situ” : peut être est-ce là ta faiblesse pour l’instant ? Parce que visiblement ta “démonstration” n’est pas des plus “anthousiasmante”…
C’est le moins qu’on puisse dire que pour eux, ce n’est pas enthousiasmant.
Tu appuies, tout comme Shaaa, sur le fait que tout ça prend du temps, qu’il faut être patient et construire le changement petit à petit.
Vous avez raison, j’ai voulu allez trop vite… Je vais évoquer mes difficultés lors de la prochaine réunion d’équipe et essayer de discuter, à tête reposer, avec mes collègues de ce que j’essaie de mettre en place.
Est-ce cet adulte omniscient-ominpotent qui a raison ?
Non, il n’a pas raison. Et pourtant, c’est comme si son ombre planait partout que moi-même (tel un gosse) j’essayais de le trouver, celui qui a les réponse à tout (ici peut-être? en moi ?) et qu’au détour d’une difficulté il resurgissait de je ne sais où… ce qui fait que lors de cette bagarre, je me serais bien remise totalement entre ses mains.
parce que notamment ces documents inscrits par des gens très loin du terrain n’ont pas forcément écrit pour être mis en réalité !!! ils sont avant tout là pour répondre à une obligation institutionnelle, pour justifier des fonds, pour gagner des parts de marché.
Tu parles bien du projet pédagogique? J’ai vraiment eu cette impression qu’il avait été rédigé uniquement pour répondre à l’appel d’offre de la mairie avec des mots bien pompeux comme on les aime…
Dans les grandes fédé qui se réfèrent à leur glorieux passé quand ils s’agit de rédiger des documents écrits, où l’on parle de sociale, de respect de l’humain… quand on en vient à cet humain, ce travailleur, il n’y ait plus question d’Humanité, de sociale : mais de rapports hiérarchiques dans des entreprises capitalises , et sous les formes les plus agressives. que l’on se prétend “associatif” ou pas.
De plus en plus, c’est comme ça que je le vis dans ce CLAE.
La difficulté pour toi, c’est peut être que tu te posses les bonnes questions (ce qui explique qu’ici certains aient envie d’échanger avec toi) , mais à un moment où tu débutes dans le métier : tu te retrouves à la fois à devoir gérer ce que tout nouvel animateur va avoir à gérer (son positionnement…) face au groupe d’enfants, en même temps que ce “bombardement” de questions qui “normalement” n’arrivent que quand on a enfin “sortie la tête de l’eau”, que l’on commence à voir un peu clair autour de soi… quand le parcours est déjà riche de vécus. parce que ces questions naissent de ce que l’on a vécu, de cette “accumulation”.
Et si tu te posais moins de questions, là, que tu prenais déjà du plaisir à ces rencontres ? A découvrir ces mômes ? En évitant dans un premier tant ces situations “casse-gueule” (petit groupe avec lequel tu te sens bien, règles posées, activités que tu maîtrises (!!!!!!!!!) ?
Je pense que tu dis vrai 🙂 et qu’il est temps que je fasse une petite pose avec ce PRV. Et que je prenne du plaisir à échanger avec les enfants autour d’activités qui ont plus de sens !
Merci encore Shaaa pour tes messages et tes liens, tu dis beaucoup de choses très intéressantes. Ça me permet de prendre un peu de recul vis à vis de mes ressentis, et de les resituer dans un contexte plus global. Je vais les relire tranquillement 🙂 et je vais me pencher sur le texte de Clot car je ne suis pas sure d’avoir tout bien saisie de la notion de “genre” 🙂
La difficulté pour toi, c’est peut être que tu te posses les bonnes questions (ce qui explique qu’ici certains aient envie d’échanger avec toi) , mais à un moment où tu débutes dans le métier : tu te retrouves à la fois à devoir gérer ce que tout nouvel animateur va avoir à gérer (son positionnement…) face au groupe d’enfants, en même temps que ce “bombardement” de questions qui “normalement” n’arrivent que quand on a enfin “sortie la tête de l’eau”, que l’on commence à voir un peu clair autour de soi… quand le parcours est déjà riche de vécus. parce que ces questions naissent de ce que l’on a vécu, de cette “accumulation”.
Et si tu te posais moins de questions, là, que tu prenais déjà du plaisir à ces rencontres ? A découvrir ces mômes ? En évitant dans un premier tant ces situations “casse-gueule” (petit groupe avec lequel tu te sens bien, règles posées, activités que tu maîtrises (!!!!!!!!!) ?
Sur ce que tu dis shaa du grand écart entre “la chose prescrite” et ce que j’appelle “la rélaité du terrain” : dans le cadre de l’animation, cette démarcation est encore plus marquée que dans les autres boulots : parce que notamment ces documents inscrits par des gens très loin du terrain n’ont pas forcément écrit pour être mis en réalité !!! ils sont avant tout là pour répondre à une obligation institutionnelle, pour justifier des fonds, pour gagner des parts de marché.
Dans les grandes fédé qui se réfèrent à leur glorieux passé quand ils s’agit de rédiger des documents écrits, où l’on parle de sociale, de respect de l’humain… quand on en vient à cet humain, ce travailleur, il n’y ait plus question d’Humanité, de sociale : mais de rapports hiérarchiques dans des entreprises capitalises , et sous les formes les plus agressives. que l’on se prétend “associatif” ou pas.
et ça, c’est une formidable chance : à qui s’est décrypté, construire, analyser… Un animateur est réellement celui qui a le pouvoir !!!!
D’accord aussi avec cette idée que les équipes “in situ” ne sont pas des ressources pour ce type de réflexion.
Mais là, j’en reviens à l’idée de formation personnelle, continue : c’est à l’animateur d’aller chercher ses “partenaires de ping-pong”. Et effectivement, internet pourtant un média de l’immédiateté, du superflu, de la pensée courte et fénéante, peut aussi devenir cet “appui”.
ce que rien d’autre ne me semble permettre : cette façon de lier des personnes éloignées qui ne se connaissent pas, qui n’ont aucun lien. Si ce n’est le désir d’échanger.
Si l’on “navigue” dans des “milieux universitaires”, on est entouré d’un même type de personnes. Même si elles sont aussi des acteurs de terrains : elles ont un regard, une approche communs.
Idèm au sein d’une équipe d’animation : là aussi “refermée sur elle-même.
Ici, tu as des gens comme Michmuch, Shaaa, qui ont ce bagage universitaire, ce “réflexe universitaire”, cette pensée appuyé sur des textes, des auteurs, des outils qui aident à la contruction de cette pensée.
Tu as aussi des gens de terrain (même si Michmuch pense qu’il ne faut pas oposer les uns et les autres ils ont des spécifités, des approches, des regards différents) Et donc des réponses apportées différentes, ou sous des angles différents.
Par exemple des Morbac (c’est un nom de pseudo…) qui ont ce vécu des institutions, de ce qu’il se trame dans les mairies, les assoc…
Toi aussi des gens comme moi, pas des universitaires mais des “bouseux de l’animation”, qui ont cette immerssion sur des dizaines d’années, qui faute de lectures s’appuie sur de “l’intutition” (terme choisi à raison de mieux), …
Si 90 °/° de la parole “psy” dans les cabinets qui reçoivent notamment des familles en difficulté autour d’un enfant dit “difficile” n’est que du bon sens (parce que le curé du village a disparu, la mémé, la voisine, le maître d’école ou le maire) pour aider ses parents démunis, il en va de même pour l’animation : on parle avant tout de vivre avec les autres : et pour ça, on a pas forcément besoin de s’instruire, de lire, de rechercher… en tout cas dans un premier temps (malgré ce que les formations voudraient vfaire croire) : on a juste besoin de vivre cette animation…
Mais vient un temps où l’on peut avoir envie “daller plus loin”, de comprendre les enjeux de cette animation, ce qui se joue dans ces situation si particulières…
Ce qui compte, ce n’est pas tant la formation alors, mais les raisons de vouloir se former : est-ce juste comme nombre de BPJEPS pour trouver du boulot, parce que le bafa est devenu un passage obligatoire ?
Dans ce cas, les raisons nous sont extérieurs… la formation pourra être de la plus grande qualité, elle n’aura pas tout à fait d’intérêt.
il faut que cela vienne d’un besoin, de soi, une envie de s’enrichir avant tout pour soi : on va à l’animation avant tout pour soi : et en enrichissant celui qu”on est, (puisque c’est tout ce que l’on a à offrir : soi-même) et c’est ça que l’on offre aux enfants (ados…)
Le questionnement alors n’est jamais veint : ton “expérience” du prv “bancales , si il est un échec (reseenti comme un échec) sur le moment, sur la totalité d’une “carrière”, il est une richsse, une marche qui rapporche de cette compréhension.
— en cours de rédaction —-
(je découpe pour rendre plus lisible)
Les pauvres en fait ils sont mes cobayes !
Qui est le cobaye de qui ?
Est-ce eux les cobayes ou toi leus cobayes ? Dans cette façon “affamée” qu’on les enfants d’essayer de comprendre ? Toi, qui par ta singularité amène ces petites bêtes dévorantes, toujours aux aguets s’agissant des miettes à ramasser, de ce qu’on laisse traîner ?
Cette nécessité chez les enfants d’essayer de comprendre par exemple ici qui sont les gens, comment “on doit se comporter avec eux”… ça vient du fait (au delà de cette nécessité à trouver sa place “dans la société”) que les enfants ont la certitude d’avoir à apprendre.
Pas les adultes, qui sont les premiers à dire qu’ils apprenent de leurs erreurs… mais qui en sont bien souvent incapables…
Je pense que ce temps vécu, ce prv qui part en couille, ça participe d’abord de “l’enrichissement de vécus” pour les enfants.
Avant de t’apporter quelque chose à toi.
C’est comme ici, sur ce post du forum : qui aide qui ? Qui aide qui à comprendre ?
Qui “utilise” l’autre ? Toi qui pose des questions où ceux qui y répondent ? qui s’enrichie de l’échange ?
C’est la même chose pour les enfants…
Comment sais-tu que je n’accepterai pas cette situation? Comme je te l’ai dit je ne réagis pas en me positionnant telle la Loi ou l’autorité. Au contraire, je prendrai ça comme une possibilité d’échanger différemment. Mais ça c’est ce que je ferai avec des adultes.
Je te parle d’une situation où le jeu n’est plus possible : si c’est le jeu qui réunissait les joueurs, quel intérêt alors ? Si il n’y a plus de jeu ?
et aussi le regard des autres adultes qui nous environnent.
N’est-il pas là ton problème ? N’est-ce pas ce regard qui t’a posé problème plus même que la bagarre en elle-même ?
Une équipe, c’est un équilibre. Même bancale.
Et l’arrivée d’une personne dans une équipe modifie cette équilibre.
Pour certaines personnes, leur arrivée sera pratiquement “neutre” (n’aura que peu de répercution sur cette équilibre)
D’autres, de par leur seule présence, remette en cause cette équilibre (et mon cas fait complètement exploser cette équilibre à chaque fois, mais là n’est pas la règle la plus commune, donc je ne m’étendrais pas…)
Tu as visiblement eu un impact sur cette équilibre. Normale alors que les “anciens” t’observent, te jaugent, essaient de définir ce qui va être ta place et la leur : la redistribution des cartes.
Parce que tous ont besoin de cette équilibre.
De part ton “univers différent”, tes questionnements posés, ta façon de mettre en vie différente : forcément cela remet en cause : les blocages sont alors normales, peu de gens ont envie du changement.
C’est à toi alors de “vendre” ce qu’ils ont a gagné eux ou les enfants à ce changement. Quelle sera alors la balance avec ce qu’ils auront à y perdre ? Quelque soit la pertinence de ces “idées nouvelles” ?
tout ça ça se construit petit à petit, en équipe; une idée, ça se défend.
Et en animation, ces idées se défendent aussi “in situ” : peut être est-ce là ta faiblesse pour l’instant ? Parce que visiblement ta “démonstration” n’est pas des plus “anthousiasmante”…
Et bien c’est pas gagné car moi, j’ai pas la réponse.
Peut être parce qu’elle n’existe pas ? Qu’une “recette” qui marcherait pour une personne, un contexte, ne marchera évidemment pas pour une autre personne ???
Que l’on est là dans ce que l’on pourrait appeler de “l’intelligence sociale”, le goût de vivre avec les autres ?
Et que ce qui importe alors n’est pas de comprendre pleinement l’autre mais d’être dans cette démarche d’essayer de comprendre ?
Que le simple fait que tu essaies de comprendre ces enfants suffit ? Que la démarche elle est là, déjà là, dans ce qui n’est pas un échec !!!
Crois-tu que tous tes collègues, en tout cas l’animateur-intructeur qui recourt à l’ordre pour fermer totalement la vie du groupe, est dans cette démarche ?
Est-ce cet adulte omniscient-ominpotent qui a raison ?
Je dis ça en réponse au “je me demande si je suis fait pour ce métier” : j’ai presque envie de dire : un animateur que j’entends se poser cette question, je peux me dire qu’il est peut être fait pour ce métier (je doute, donc je suis)
S’agissant de “travail de l’humain”, prétendre savoir, c’est sans doute déjà se planter.
le groupe d’enfants qui se retrouvent autour de cette activité n’est pas celui qui se forme spontanément lorsqu’ils jouent dans la cour.
C’est une des raisons qui font que je parle de “situation artificielle”.
Mais comment amener le fait que je ne suis pas loi. Car ils pourront toujours l’attendre, je ne prends pas cette position, je crois que je ne sais d’ailleurs pas faire.
On est tous la loi : que ce soit toi, chacun de ces enfants : c’est parce que l’on accepte de se mettre d’accord sur ces règles que le jeu existe : en cela on est tous garant de cette loi.
Si l’on choisit de s’en extraire, on s’extrait aussi du jeu. Ca me semble aussi simple que ça : et c’est ce qui se passe entre enfants. Un jeu durera ou pas le temps que les enfants y trouveront quelque chose qui leur parle, et tant qu’ils respecteront cette loi où se mettront d’accord pour la faire évoluer.
Mais pourtant tu organises parfois des jeux comme le PRV, non?
non. Ni aucun sport d’ailleurs.
Ce que je peux proposer de plus violent, c’est quelque chose comme “la main blanche”…
Il peut y avoir opposition par exemple sur les grnads jeux que je propose : mais l’adversaire est alors l’adulte. Jamais un autre enfant.
Qu’est-ce qui te semble le plus dangereux dans la façon dont j’ai amené le jeu?
Pas de mon point de vue mais de celui des enfants : proposer cette “liberté”, c’est effrayant ! Ressenti comme dangereux par les enfants. Du fait même de la façon dont ils sont élevés, “sur entourés”.
Ensuite, que ces échecs répétés avec ce jeu m’atteignent dans mon orgueil, c’est vrai. Pas tant parce que je rencontre des difficultés que pour mon incapacité à les voir arriver (mais comme dit Shaaa l’omniscience est dure à acquérir, et même si c’est une pique, c’est un véritable problème chez moi).
Et c’est vrai que le fait de ne pas réussir, dans ce PRV, à faire que les enfants arrivent à jouer spontanément, comme je les vois faire dernièrement, me perturbe pas mal. J’aurais aimé qu’ils oublient que c’est une activité avec un animateur… et effectivement qu’ils soient autonomes et qu’ils n’attendent pas de moi que je fasse le jeu.
Si je le reformules un peu différemment, je dirais que tu as chamboulé pas mal de conceptions sur l’enfance, le jeu ou le loisir mais que celles sur l’adulte-animateur devient floue.
Parce qu’il est une construction-négociation permanente, le jeu est imprévus (ou constitué de). Comment l’adulte-animateur qui doit prévenir, assurer, anticiper, planifier, encadrer et être omniscient peut s’en accommoder de ce truc bizarroïde ?
Dans mon bordel de mémoire, j’ai plein d’entretiens d’animateurs qui me racontent des situations où ils étaient “pas bien” parce que les enfants jouaient sans eux (et j’en oublie sûrement) :
– “Mais merde, qu’est ce que vont dire les autres s’ils me voient comme ça ?”
– “Il faut que je fasse quelque chose, mais quoi ?”
– “Je joue ou je joue pas avec eux ?”
– “Si je reste assis sur mon banc, qu’est ce qu’on va pensé de moi ? Et les parents ?”
Par ailleurs, le monde actuel du travail mise de plus en plus sur la responsabilisation individuelle des employés. C’est eux qui sont compétents (ou incompétents), c’est qui sont responsables de leur situation (par le patron, ni le marché), c’est eux à qui on assigne des objectifs de rentabilité, c’est eux qui ont des injonction à la production… C’est eux qu’on amène à se sentir coupable pour les moindres erreurs… Dit autrement, les erreurs et les accidents n’existent plus ; il faut toujours un responsable (et pas plusieurs) que l’on peut stigmatiser.
Il y a là un énorme (et considérable) travail à réaliser car cela crée (parfois énormément) de souffrance au travail. Certaines entreprises en sont encore l’exemple et une triste statistique augmente tranquillement.
On peut se reporter à un documentaire bien foutu (avec C. Dejours) : http://www.youtube.com/watch?v=BLet1cNcGlw
Croyais-tu qu’en juste débarquant, par ta seule bonne volonté, tu allais créer en un clein d’oeil cet “état de confiance” qui fait qu’un groupe d’enfants va écouter l’adulte, croire ce qu’il dit… ???? Sans avoir vécu avec eux, partagé !!!!
Crois-tu que ceux ici qui échangent avec toi, sur ces “autres façons” d’imaginer le rapport à l’enfant dans ces situations d’animation, ont mis en place une pensée “spontanée” (à l’image d’une génération spontanée !!) , qui leur est tombée dessus “toute cuite”, finie et parfaitement appliquable, une sorte de “créationisme psycho-pédagogique” exacte !!
Bien sur que non, sinon je ne me mettrais pas autant à nu sur un forum dans des situations d’échecs. Je le fais, justement parce que c’est difficile de mettre en pratique ce que je pressens intellectuellement / émotionnellement…Et aussi parce que je me sens seule sur le terrain face à ces questionnements et difficultés et que je ressens le besoin qu’on m’oriente (me guide?) dans ma pratique. Tout en sachant paradoxalement, que c’est quelque chose que je vais devoir faire seule.
Seule mais collectivement. Un autre paradoxe. Je vais pas faire mon psychologue du travail mais presque… 😀
Un certain monsieur – Yves pour les intimes et Clot pour les autres – raconte des choses vachement chouettes sur le travail et les travailleurs.
En résumé rapide. Tout métier n’est pas défini uniquement par ses protocoles, les tâches prescrites, les référentiels qualité et autres prescriptions. Il y a une différence fondamentale entre le “prescrit” et le “réel”, entre les tâches attendues et ce qu’il sera effectué en situation. Pour une raison suffisante, un humain aura interprété et agi selon la situation. L’écart irréductible entre les deux (tâche – activité) est la marque de fabrique du travailleur. On peut y voir de la compétence car la personne aura su s’adapter à la situation et ses conditions pour réaliser ce qui était demandé.
Mais Clot introduit une autre nuance. L’activité réalisé n’est pas le réel de l’activité car le travailleur avait le choix parmi de multiples possibilités d’actions, de façons de faire, de réactions… et il a pris qu’un chemin (parfois tortueux). Pour cela, le travailleur a puissé à la source de ses ressources : des “genres professionnels”. Tout métier est constitué de genres professionnels. Comme il existe des genres de langage : soutenu, courant, familier… Selon la situation, quelqu’un pourra faire oeuvre de “style” en utilisant consciemment certains genres et pas d’autres. Et ces styles pourront peut-être alimenter les genres… Bref. Pour le dire autrement, il y en a qui le font à l’ancienne et d’autres de façon moderne… Il y a plein de façons de conduire un train comme de pétrir la pâte à pain ou éduquer un enfant.
Ainsi, dans les métiers, des collectifs par leurs histoires (échanges, dialogues, réunions…) issues de leurs expériences constituent et construisent des genres professionnels. Ces genres sont des ressources multiples et possibles pour styliser son action face aux prescriptions du travail et à la situation. Agir, c’est aussi s’empêcher d’agir (et ça c’est fort ! :-D).
Et tout le travail du “novice”, du “stagiaire”, de “l’apprenti”, c’est d’acquérir ces genres car au début, il suit naïvement les prescriptions et assez rapidement, il se rend comte que toutes les situations sont uniques et imposent des adaptations. Des fois, on en apprend beaucoup plus autour du machine à café que sur une chaise devant un tableau…
On est pas animateur de la même façon car il y a différents genres professionnels qui constituent le métier. Dans notre cas, deux s’opposent diamétralement : les sportifs et les joueurs (pour user d’une métaphore connue :-D).
Les uns omniscients maîtrisent tout (et tout ce qu’on a pu dire avant) quand les autres font autre chose. Et c’est cet autre chose que l’on cherche à définir, discuter… Et ça prend du temps ! En peu de temps, tes réflexions ont dépassé ce que certains ont mis des années à comprendre (ce qui ne veut pas dire ‘mettre en place’).
Pour les premiers, je suis “un con pétant” notoire qui ne fait pas grand chose de ses journées… 😀
Les enfants ne demandent que cela de comprendre comment se comporter avec toi, individu, animateur, mais individu avec un vécu, une façon d’être…
Ils ne demandent qu’à se qu’on comble ces questions complexes du vivre avec l’autre.
Et bien c’est pas gagné car moi, j’ai pas la réponse.
Et bien, c’est tout l’intérêt de ce sujet. 😀
À la fois pour toi (peut-être) et pour nous. Nous, moi et les autres lecteurs, mais aussi l’espèce d’entité “genre” qui nous permet d’agir en situation justement pour vivre cette relation à l’Autre diablement complexe (mais si riche) !
Et de ce côté là, on navigue plus ou moins à vue en fonction de nos expériences personnelles (et collectives). Il y a des mélanges de patience, d’humilité, de silences (apprendre à se taire, c’est dur), d’observations ou de présence absente, de congruence (dirait Rogers), d’acceptation et d’accueil de l’imprévu…
Ça en devient subtil ! 😀
Ce forum devient presque un “collectif de travailleurs” qui par le dialogue engagé se crée de la ressource pour agir. Par nos réflexions collectives, on essaye de mieux comprendre notre “activité réalisée” en délibérant sur nos actions, ce qui nous semble juste ou injuste, ce qui marche ou non, ce qui est difficile car encore ‘opaque’, etc. On te fait entrer dans un autre “genre” en réutilisant tes expériences pour les transformer en de futures expériences.
Il le devient car dans l’animation, les équipes n’ont pas ce rôle de ressources pour l’activité (vu leur durée de vie éphémère). Bien souvent, on se limite à discuter de l’organisation du planning, des commandes de matériel ou de quelques cas d’enfants. Pour le reste, on parle – en réunion d’équipe – rarement de ses difficultés, d’autres façons de faire ou d’être avec les enfants, etc. Comme, on a toujours fait comme ça… ben on continue. Et ceux qui n’y arrivent pas s’y conformeront un jour ou l’autre. À part si on ne s’y retrouve pas (personnellement), alors on va voir ailleurs, sur internet, d’autres structures, dans les bouquins ou la formation… Au choix !
Si je paraphrase encore : se développer c’est évoluer et se transformer mais c’est (et peut-être) surtout quitter son enveloppe. Quelque part, c’est une prise de risque, c’est partir à l’aventure vers l’inconnu en délaissant un endroit pas confortable mais qui avait le mérite d’être défini. On change de posture, position, place, rôle et on ne peut pas percevoir la nouvelle que l’on va habiter.
PS : Un article de Y. Clot en pièce jointe.
Les enfants ne demandent que cela de comprendre comment se comporter avec toi, individu, animateur, mais individu avec un vécu, une façon d’être…
Ils ne demandent qu’à se qu’on comble ces questions complexes du vivre avec l’autre.
Et bien c’est pas gagné car moi, j’ai pas la réponse.
Est-ce que d’une certaine façon cette façon qu’on les enfants de “tester” l’adulte nouveau est encore en cours ? Est-ce que de par ton discours différent tu n’as pas brouillé leurs repères et demander de plus “amples recherches” ?
Ne serait-ce pas juste de cette ordre : des enfants qui essaient de comprendre qui tu es, et comment se comporter avec toi ?
Ça me semble juste ce que tu dis. Certains ont su très vite se positionner vis à vis de moi (les enfants de la CLIS, les plus jeunes, les filles) mais les grands garçons, c’est plus difficile. De toute façon même en primaire je leur faisais la vie dure aux garçons…(je laisse ce commentaire que je viens d’écrire de manière spontanée) Peut-être un début de réponse, merci pour ta remarque 🙂
A présent, comment tu vas prendre en compte cette bagarre (enfin un vécu commun ? non j’déconne… bien que…)
Quelle raisonnance cela va avoir ? de quelle façon vas-tu aider les enfants bagarreurs à assumer ce qui n’est pas anodin ?
Je vais essayer d’en discuter avec eux (j’ai peu parler avec ces grands garçons) et voir ce qu’ils en disent…peut-être que ça m’aidera à mieux cerner le problème.
Et vis à vis de toi et de cette proposition de prv qui visiblement depuis le début ne te convenait pas ?
Je ne sais pas…
Les autres anims savent que ce jeu est difficile à animer pour moi. Et visiblement ça les questionne aussi (mes difficultés). Je ne sais pas du tout comment ça va évoluer.
Ca peut être une base pour dire que ceux qui vont venir à tel jeu s’engage à quelque chose, que leur présence à une animation où rien ne les oblige à aller, les engage : on entre dans un groupe, on va en tirer profit, du plaisir, du jeu, mais cela suppose alors un minimum : le respect des autres !!! qui rend possible le vivre ensemble.
Oui, ça peut-être l’occas’
Dans le cas des animateurs en général, ils veulent être cet adulte omniscient, omnipotent, celui qui sait et qui dit, tout… et forcément ils se retrouvent alors à devoir gérer tout un univers. Des choses qui leur éxhappent, pour lesuqelles ils n’ont pas les clefs, dont ils n’ont même pas l’intuition.
Consciemment, je n’ai pas l’impression d’être comme ça. Mais inconsciemment, peut-être 🙂 Je pense en tous las cas avoir atteint hier ce lieu où on se dit : “perte de contrôle”.
bin, j’en reivens à ce que je dis dans le post précédent : il faut être humble ! Comprendre, découvrir les choses les unes après les autres ! Se planter…
Oui
Ne serait-ce pas là de l’orgueil , Celui de croire du jour au lendemain répondre aux questions que se posent des générations de pédagogues ?
On parle de quoi là ? D’enfants qui sont formatés dans un système basé sur une logique repressive, où c’est l’adulte qui prend en main la totalité de leur existence, où les situations où ils se retrouvent enfin entre eux à prendre même en main même une infime partie de leur existence se réduisent comme peau de chagrin… Et tu voudrais toi du jour au lendemain faire de ces enfants des êtres autonomes, réfléchis, capables de résoudre par la parole les conflits !!!! De taire leurs pulsions au profit de la réflexion ! De l’idée de l’Autre ! (Ce que peut d’adultes sont capables ! )
Non, non mes posts n’ont pas changé. C’est juste mon état d’esprit fluctuant et en plein questionnement que j’essaie le plus clairement possible de retranscrire ici. Et les ressentis qui vont avec ; qui ne sont pas des ressentis qui tombent du ciel comme lorsque je dis “est-ce que je suis faite pour travailler avec les enfants” mais des craintes profondes qui m’ont probablement toujours habitées. Je comprends que balancé comme ça, suite à un échec, elles peuvent sembler naïves… car c’est un position dans lequel je me réfugie quand je sais plus quoi faire.
Ensuite, que ces échecs répétés avec ce jeu m’atteignent dans mon orgueil, c’est vrai. Pas tant parce que je rencontre des difficultés que pour mon incapacité à les voir arriver (mais comme dit Shaaa l’omniscience est dure à acquérir, et même si c’est une pique, c’est un véritable problème chez moi).
Et c’est vrai que le fait de ne pas réussir, dans ce PRV, à faire que les enfants arrivent à jouer spontanément, comme je les vois faire dernièrement, me perturbe pas mal. J’aurais aimé qu’ils oublient que c’est une activité avec un animateur… et effectivement qu’ils soient autonomes et qu’ils n’attendent pas de moi que je fasse le jeu.
Croyais-tu qu’en juste débarquant, par ta seule bonne volonté, tu allais créer en un clein d’oeil cet “état de confiance” qui fait qu’un groupe d’enfants va écouter l’adulte, croire ce qu’il dit… ???? Sans avoir vécu avec eux, partagé !!!!
Crois-tu que ceux ici qui échangent avec toi, sur ces “autres façons” d’imaginer le rapport à l’enfant dans ces situations d’animation, ont mis en place une pensée “spontanée” (à l’image d’une génération spontanée !!) , qui leur est tombée dessus “toute cuite”, finie et parfaitement appliquable, une sorte de “créationisme psycho-pédagogique” exacte !!
Bien sur que non, sinon je ne me mettrais pas autant à nu sur un forum dans des situations d’échecs. Je le fais, justement parce que c’est difficile de mettre en pratique ce que je pressens intellectuellement / émotionnellement…Et aussi parce que je me sens seule sur le terrain face à ces questionnements et difficultés et que je ressens le besoin qu’on m’oriente (me guide?) dans ma pratique. Tout en sachant paradoxalement, que c’est quelque chose que je vais devoir faire seule.
Que l’échec est une donnée inadmessible ??
Sans être inadmissible ce n’est pas simple à vivre…
Je redis ce que je disais sur ma première réponse sur le premier prv : tu mets en place une situation d’animation (ce qui correspond chez les enfants à des références, vis à vis de ce qu’ils ont déjà vécu, etc…), où tu dis donc aux gamins que TU mets en place, toi adulte, un jeu d’affrontement.
Et puis ensuite tu t’en laves les mains : démerdez vous !Comment veux-tu que les gamins comprennent quoi que ce soit !!! Ces gamins qui attendaient de toi un rôle bien défini, dans cette situation que tu as créé toi !!!
Je comprends ce que tu dis et, en même temps, je ne comprends pas ce qui déconne. Je n’ai pas l’impression de mettre en place une “situation d’animation” qui préconise l’affrontement, puisque dés le départ je leur propose de jouer “comme d’habitude” comme lorsqu’il n’y a pas d’anim. En écrivant, je vois aussi que ce qui merde c’est que le groupe d’enfants qui se retrouvent autour de cette activité n’est pas celui qui se forme spontanément lorsqu’ils jouent dans la cour.
Quand tu dis ils attendent un rôle défini, mais quel rôle exactement? Pas uniquement celui d’arbitre puisque même lorsque je le fais, ça ne marche pas bien. C’est peut-être aussi une définition, que moi, je ne connais pas.
Pour ce même jeu, entre enfants, (sans adulte) les enfants se retrouvent dans une situation où ils vont devoir s’entendre si ils veulent que le jeu existe : il va donc falloir faire des concessions !!!!! Il va falloir créer la règle, se mettre d’accord .
Quand c’est l’animateur qui apporte le jeu, là c’est tout autre chose : ils attendent de l’adulte qu’ils soit cette loi !!!!!!!!!!!!!!!
Mais comment amener le fait que je ne suis pas loi. Car ils pourront toujours l’attendre, je ne prends pas cette position, je crois que je ne sais d’ailleurs pas faire.
Par exemple ce que je fais moi, dans cette situation artificielle qu’est une animation, une proposition de l’adulte à un groupe d’enfants, qui leur dit en gros “Venez avec moi ! Vous allez voir ! Ca va être génial !!”
Mon approche à quelque chose de totalitaire, totalement arbitraire et artificielle : à partir du moment où vous êtes avec moi, une simple dispute est impossible. Je ne parle même pas de bagarre : je parle du moindre désaccord qui entrainent des mots (blessants, méchants, ce que l’on veut)
Si quelqu’un enfreint cette unique “règle”, il s’exclue de ce temps artificielle : rien n’oblige aucun de ces enfants à venir aux animations : et si tous ces enfants font le forcing pour y aller, c’est bien qu’ils y ont quelque chose à y gagner (principalement du plaisir : celui de jouer, d’être surpris…)
Comme tu me l’as répété plusieurs fois : je viens comme je suis et spontanément, j’aurais plus tendance à amener l’activité comme un” venez avec moi si ça vous dit, c’est activité libre”. C’est ce que je fais pour la peinture ou pour d’autres jeux. Moi, je n’apporte rien, c’est eux qui amènent ce qu’ils veulent. Mais effectivement, il faut que je travaille le cadre et l’approche…
L’idée est que rien ne les oblige à venir (ce que donc j’expliquais plus haut) et que si ils viennent sur ce temps avec moi, ils acceptent cette idée. Sinon, c’est eux-même qui s’excluent de ce temps.
amoi bien évidemment de TOUT mettre en place pour que l’idée de dispute n’éfleure même pas !! Que ce temps ne soit que jeu, là encore dan un “tourbillon” parfaitement artificielle : peu m’importe, puisque ce qui importe n’est pas ce temps comme je l’ai déjà dit, mais le temps qu’ils vont penser ensuite ensemble SANS l’adulte.
Je me concentre donc sur ce que je vais leur faire partager sur ce temps, sur l’atmosphère durant, ce qu’ils vont vivre ensemble…
Ma position, ce serait plutôt qu’ils partagent le moment comme bon leur semble, en évitant tout artifice, et que s’ils le souhaitent ils peuvent aussi “se servir” de moi, qui suis une adulte avec une “drôle” de position (même si moi-même je ne définis pas cette position).
Et si ça marche aujourd’hui, c’est parce que depuis ces années 80 je me suis bien planté, plus d’une fois !!!!
C’est pour ça que je trouve ta réaction très orgueilleuse, si tu me permets de te parler ainsi…
Bien sur que tu peux me parler ainsi 🙂 je ne me formalise pas facilement.
Sur ce côté artificiel assumé : cette situation d’animation est de toute façon artificielle. Surtout dans une école durant la récréation des enfants. C’est la base qui permet mon travail.
Et parmi les innombrables réflexions qui font ce “tout” qui tend vers une “sérenité” du groupe, il y a par exemple l’idée de ne jamais mettre MOI ADULTE les enfants en confrontation
Je comprends mieux ta méthode de travail. Mais pourtant tu organises parfois des jeux comme le PRV, non?
ils sont eux parfaitement cohérents !!!!! ils ont agit comme on leur a appris à réagir dans telle situation donnée !!! Et suréagit face à cette situation dangereuse que tu as créé (voir les changes sur les terrains d’aventure et la difficulté de cette “liberté” (qui n’en est pas une) si effrayante)
Qu’est-ce qui te semble le plus dangereux dans la façon dont j’ai amené le jeu?
Quel est l’intérêt par exemple de proposer une animation, de parler d’inscription, de gestion de l’adulte, pour un jeu auquels les enfants arrivent à jouer ensemble sans l’adulte !!!! Quel est le sens !!!
Justement, pour moi, il n’y a pas de sens. Alors j’essaie d’effacer l’idée de planning et d’inscription (comme pour mes autres activités), vient l’enfant qui le souhaite, tant que ça ne fait pas un trop grand groupe. Et j’essaie de “casser” cette histoire de jeu de confrontation en leur proposant de faire “comme ils veulent” et “comme ils font d’habitude” (et en essayant aussi d’appliquer les conseils de Shaaa et Crevette). Ça c’est ma démarche et ma tentative d’éviter le jeu comme il était pratiqué auparavant (de toute façon même si j’essayais je n’arriverais pas à faire ce que mes collègues faisaient).
si tu proposes le même jeu, c’est bien que tu prétends (que tu dis aux enfants) que tu vas y apporter autre chose ! Et qu’est-ce que cet autre chose que la loi indiscutable de l’adulte !
Non, ça c’est ce que j’essaie d’éviter et de changer. Je ne me présente pas comme un plus-value, qui apporterait quelque chose de nouveau, un savoir faire, mais en essayant de poser un cadre qui les rend plus libres (ce qui est peut-être quelque chose de nouveau donc je n’ai pas fini de me contredire).
Tu en as parlé de ça aux enfants ? Tu les as préparé à ce “bouleversement” ? Tu leur a dit quels allaient être les difficultés ? Ce qui se passerait pour ceux qui refuseraient la règle ? (et s’excluraient eux mêmes de l’animation, si j’en reviens à ma “pratique” ????
Non, car moi-même je ne sais pas ce que je provoque, avant de l’avoir provoqué , et que je définis ma position petit à petit. Les pauvres en fait ils sont mes cobayes !
Tu as cru que les enfants sont tous des démocrates nés ??? Des orateurs capables d’échanger, d’écouter, de taire leur pulsion ???
Heu : mais comme ta démarche me semble naïve !!! Et ta réaction !!
Bien sur que non, ce que j’essaie de faire, c’est définir les causes et les effets, ce qui vient de mon comportement ou non. Ce que j’ai réussi ou le cas échéant échouer à faire (apaiser la violence). Tout en prenant en compte mes émotions qui ressurgissent…
Mets-toi à leur place : tu joues à un jeu de société et un type triche ostensiblement, sans vergogne, allant jusqu’à rendre le jeu sans plus aucun sens !!
Faut juste espérer à ce moment qu’il n’y ait pas autour de la table quelqu’un comme moi, qui se réclame de cette violence, qui en a fait un mode de communication.Pas plus qu’eux tu n’accepterais cette situation : comment peux-tu prétendre demander aux enfants ce que toi tu n’es pas capable d’accepter ????
Comment sais-tu que je n’accepterai pas cette situation? Comme je te l’ai dit je ne réagis pas en me positionnant telle la Loi ou l’autorité. Au contraire, je prendrai ça comme une possibilité d’échanger différemment. Mais ça c’est ce que je ferai avec des adultes.
Ce qui est plus dure avec des enfants, déjà c’est ma crainte de les faire souffrir, et aussi le regard des autres adultes qui nous environnent.
Ce n’est pas parce que ce sont des enfants que la complexité des rapports entre individus est moindre : au contraire !!!! Autant je n’ai que peu de mesure avec les adultes, très peu de patience s’agissant de gens qui enfreignent certaines “lois”, autant j’ai toujours en tête que ces enfants construisent cette place parmi les autres, doivent apprendre ce qu’est qu’être un parmi les autres !!!!
Je suis tout à fait d’accord avec toi, quoique j’estime que les adultes sont une drôle d’espèce, très fragiles et ils méritent aussi de la bienveillance.
Et si j’imagine apporter une chose nouvelle, ou qui contredit ce en quoi on leur a toujours dit de croire, le moindre que je puisse faire c’est de les y préparer
Oui, mais je ne sais pas comment faire car je ne saisi pas encore bien leurs croyances et en quoi j’apporte du nouveau pour eux.
En disant que TU mettais en place un prv, tu t’engageais implicitement à plein plein de choses vis à vis de ces enfants !!!
Et tu n’as pas respect ta part du contrat : tu as voulu faire de ces enfants plus que ce qu’il n’était, plus que ce qu’ils n’étaient capable d’appréhender.
(…)
mais faut-il encore ne pas leur mettre des batôns dans les roues en leur imposant des obstacles d’un coup, trop élevés, comme un jeu où ils se retrouvent en très grand nombre (que même bien des adultes sont incapables de gérer ) dans une structure de jeu complexe à 3 équipes !!!!
Oui, c’est vrai. J’ai été trop vite…
Je vais dire quelque chose qui va faire sursauter bon nombre des habitués du forum (et pour ceux que cela ne ferait pas bondir, cela serait plutôt inquiétant) mais le fait d’être soi-même violent, d’avoir à gérer au quotidien sa propre violence, aide à appréhender ces situations !!!
Pour moi, ce n’est pas le cas alors que j’ai pourtant été une enfant violente. Mais il y a eu une évolution : après avoir retourné la violence contre les autres, je l’ai retourné contre moi-même puis, aujourd’hui j’essaie de faire avec mais c’est pas réglé. Je suis d’accord avec certaines choses que tu dis de moi, mais tu ne peux pas affirmer que je considère les enfants comme “des anges” et que je ne connais pas la violence. Au contraire ! Ce qui ne veut pas dire que je sais ce qu’elle signifie pour tous ces petits autres et que je suis capable de la gérer sur un temps d’animation. Et comme tu le dis, ça m’interroge mais ça ne me choque ni me me surprend.
Et si non : ne crois-tu pas que les enfants “sentent” cette incertitude ????
Ça j’en suis sure mais tant que je n’aurai pas cheminer personnellement, je ne pourrai pas “dégager” autre chose.
(Merde ! Je n’ai pas été assez vite…) Suite :
On va à l’animation avec ce que l’on est !!!!!!!
Les enfants ne demandent que cela de comprendre comment se comporter avec toi, individu, animateur, mais individu avec un vécu, une façon d’être…
Ils ne demandent qu’à se qu’on comble ces questions complexes du vivre avec l’autre.
Les petits de maternelle font ça très bien et de façon frontal : parce que je casse des règles, des attendus, que je ne suis visiblement pas un enfant, un copain, ni une maîtresse, ni une des dames de la cour, ni un papa… et ni visiblement ce que l’on voyait à peu près de ce qu’est un animateur… certains vont aller droit au but en posant “une question” : jusqu’où je peux aller avec cette drôle de chose : y ‘en a certains qui parfois me foutent la main au cul : voyons voir ce qu’il va se passer…
– Merde ! Visiblement ça on oublie…
Est-ce que d’une certaine façon cette façon qu’on les enfants de “tester” l’adulte nouveau est encore en cours ? Est-ce que de par ton discours différent tu n’as pas brouillé leurs repères et demander de plus “amples recherches” ?
Ne serait-ce pas juste de cette ordre : des enfants qui essaient de comprendre qui tu es, et comment se comporter avec toi ?
D’accord avec cette idée de Shaaa :
Maintenant, il y a cette histoire qui s’est passée.
A présent, comment tu vas prendre en compte cette bagarre (enfin un vécu commun ? non j’déconne… bien que…)
Quelle raisonnance cela va avoir ? de quelle façon vas-tu aider les enfants bagarreurs à assumer ce qui n’est pas anodin ?
C’est vrai que ma réponse est très simpliste. Mais elle a cette avantage d’existé : celle que ces enfants se sont eux-mêmes exclus de ce temps partagé, ont rompu le “pacte” invisible (y aurait-il nécessité à en faire un pacte bien visible, écrit, rédigé ? pour ces enfants : règlements, etc…)
Et les autres enfants, bien entendus : je parle de ceux qui ne sont pas battus mais étaient présents, ont vu la bagarre, on vécu le tout.
Et vis à vis de toi et de cette proposition de prv qui visiblement depuis le début ne te convenait pas ?
Oui, j’alterne les différentes casquettes, c’est nébuleux pour les enfants et pour moi aussi. J’ai du mal en fait à définir ma position d’animateur.
Au fur et à mesure que je lis et réponds aux interventions, je me rends compte que finallement on se rejoint sur certaines analyses…
Reconnaître devant eux qu’on a fait une erreur, ça les rassurera bien plus qu’on ne peut croire.
Heu…oui… mais là y’ a plusiseurs choses : effectivement tes fluctuations pour ce qui est des règles du jeu, mais il y aussi la part des enfants : ils ne peuvent complètement se dédouaner (comme l’a fait un enfant bagarreur qui expliquait que c’était de ta faute : personne ne lui a pris la main pour porter des coups !!)
Ca peut être une base pour dire que ceux qui vont venir à tel jeu s’engage à quelque chose, que leur présence à une animation où rien ne les oblige à aller, les engage : on entre dans un groupe, on va en tirer profit, du plaisir, du jeu, mais cela suppose alors un minimum : le respect des autres !!! qui rend possible le vivre ensemble.
l’adulte est-il garant tout le temps des règles explicites et implicites ? Doit-il tout régler lui-même ?
C’est là même situation que pour le prv : tu crées la situation de conflit et tu courts ensuite pour essayer d’amoindrir les conséquences de cet affrontement.
Dans le cas des animateurs en général, ils veulent être cet adulte omniscient, omnipotent, celui qui sait et qui dit, tout… et forcément ils se retrouvent alors à devoir gérer tout un univers. Des choses qui leur éxhappent, pour lesuqelles ils n’ont pas les clefs, dont ils n’ont même pas l’intuition.
Pour éviter d’être trop long, j’en reviendrais au poste où je parle de la mener d’une activité manuelle, sur le fait que la difficulté est dans ce que l’animateur “fait à la place de”, ce qui explique qu’il est plus en difficulté avec 10 qu’avec 3, parce qu’ils multiplient le nombre de fois à faire.. quand le nombre d’enfants (au delà du raisonnable) ne devrait rien changer à la gestion de l’atelier (bien préparé, s’entend)
Ce qui m’inquiète, c’est que je n’ai pas été en mesure d’apporter les billes pour que le conflit passe par des mots et non par des coups. C’est même une peur assez profonde, chez moi, l’idée que je peux générer de la violence chez les autres sans pouvoir la contrôler… d’ailleurs faudrait que je me penche sur cette histoire-là.
bin, j’en reivens à ce que je dis dans le post précédent : il faut être humble ! Comprendre, découvrir les choses les unes après les autres ! Se planter…
On ne parle pas de travail à la chaîne où, une fois que l’ancien nous a montré comment visser le boulon sur la chaîne de voiture, on est autonome pour les 40 ans à venir.
On “travaille sur de l’humain”, sur de la complexité…
On est soi même des gens complexes (en fait je le souhaite à tout le monde) : on mutliplie juste cette complexité folle par le nombre d’individus présents sur la strcture, et multiplié par les comportements “issus” de la présence de l’individu dans le groupe…
Oui et c’est là que je doute de mes capacités d’analyse de la situation et d’observation.
Je voudrais pas finir sur une phrase à la con, mais je serais bien tenté par un :
il n’y a que ceux qui doutent qui pourront finir par comprendre. Ou approcher cette compréhension.
Le doute est au centre notre métier (je ne vais pas remettre une couche sur l’une de mes rangaines , mais 🙂 la remise en question est l’idée première de ce métier; De tout . Tout le temps.
non pas remettre en question pour remettre en question. Mais remettre tout en question, si cela peut “éliminer” certaines choses, cela va aussi en conforter d’autres.
Salut Vegeteuse
Je vais reprendre les posts petit à petit (qui ont drôlement évolués ” en peu de temps !!!!!)
enfin je commence à me dire que je ne suis pas faite pour le travail avec les enfants et que ce que j’essaie de mettre en place engendre plus de souffrances qu’autres choses
T’en penses quoi , quand par exemple tu te compares à tes collègues, leur capacité de réflexion ? Et cette logique répressive tellement plus simple à appliquer…
Ca c’est sur que cela demande moins d’effort que d’utiliser son cerveau et essayer de comprendre l’autre…
Ne serait-ce pas là de l’orgueil , Celui de croire du jour au lendemain répondre aux questions que se posent des générations de pédagogues ?
On parle de quoi là ? D’enfants qui sont formatés dans un système basé sur une logique repressive, où c’est l’adulte qui prend en main la totalité de leur existence, où les situations où ils se retrouvent enfin entre eux à prendre même en main même une infime partie de leur existence se réduisent comme peau de chagrin… Et tu voudrais toi du jour au lendemain faire de ces enfants des êtres autonomes, réfléchis, capables de résoudre par la parole les conflits !!!! De taire leurs pulsions au profit de la réflexion ! De l’idée de l’Autre ! (Ce que peut d’adultes sont capables ! )
Croyais-tu qu’en juste débarquant, par ta seule bonne volonté, tu allais créer en un clein d’oeil cet “état de confiance” qui fait qu’un groupe d’enfants va écouter l’adulte, croire ce qu’il dit… ???? Sans avoir vécu avec eux, partagé !!!!
Crois-tu que ceux ici qui échangent avec toi, sur ces “autres façons” d’imaginer le rapport à l’enfant dans ces situations d’animation, ont mis en place une pensée “spontanée” (à l’image d’une génération spontanée !!) , qui leur est tombée dessus “toute cuite”, finie et parfaitement appliquable, une sorte de “créationisme psycho-pédagogique” exacte !!
Que l’échec est une donnée inadmessible ??
Au contraire de ce qui est dit plus haut, de mon point de vue tu as bien ta part dans ce qu’il s’est passé, même si bien des données échappent à ta petite personne d’animatrice sur un claé dans une école dans une institution dans une société. Avec des enfants-individus issus d’une histoire, d’une famille. Et aussi personnes ayant un vécu commun, une histoire commune…
Je redis ce que je disais sur ma première réponse sur le premier prv : tu mets en place une situation d’animation (ce qui correspond chez les enfants à des références, vis à vis de ce qu’ils ont déjà vécu, etc…), où tu dis donc aux gamins que TU mets en place, toi adulte, un jeu d’affrontement.
Et puis ensuite tu t’en laves les mains : démerdez vous !
Comment veux-tu que les gamins comprennent quoi que ce soit !!! Ces gamins qui attendaient de toi un rôle bien défini, dans cette situation que tu as créé toi !!!
Si dans toutes les cours d’écoles primaires de France, des dizaines de milliers (centaines de milliers ? ) d’enfants arrivent à partager un espace restraint dans un semblant d’équilibre, dans un partage de territoires très codé, des règles invisibles aux adultes mais oh combien présentes et sans doute bien plus respectées que celles de la classe, celles des adultes (parce que là, c’est pas juste prendre le risque de se faire gronder : c’est risquer d’êtere mis au banc de cette société enfantine !!!!!) crois-tu que cela se fasse du jour au lendemain ?? A partir de rien ? Façon Adam et Eve ???
Pour ce même jeu, entre enfants, (sans adulte) les enfants se retrouvent dans une situation où ils vont devoir s’entendre si ils veulent que le jeu existe : il va donc falloir faire des concessions !!!!! Il va falloir créer la règle, se mettre d’accord .
Quand c’est l’animateur qui apporte le jeu, là c’est tout autre chose : ils attendent de l’adulte qu’ils soit cette loi !!!!!!!!!!!!!!!
Par exemple ce que je fais moi, dans cette situation artificielle qu’est une animation, une proposition de l’adulte à un groupe d’enfants, qui leur dit en gros “Venez avec moi ! Vous allez voir ! Ca va être génial !!”
Mon approche à quelque chose de totalitaire, totalement arbitraire et artificielle : à partir du moment où vous êtes avec moi, une simple dispute est impossible. Je ne parle même pas de bagarre : je parle du moindre désaccord qui entrainent des mots (blessants, méchants, ce que l’on veut)
Si quelqu’un enfreint cette unique “règle”, il s’exclue de ce temps artificielle : rien n’oblige aucun de ces enfants à venir aux animations : et si tous ces enfants font le forcing pour y aller, c’est bien qu’ils y ont quelque chose à y gagner (principalement du plaisir : celui de jouer, d’être surpris…)
Sur le mois que j’ai passé sur ce dernier, c’est arrivé une fois : (même si cette règle n’avait jamais été dite, que cela découle de plein de choses : la façon dont je leur parle, cet état de “confiance” construit peu à peu, cette sérénité…) une fille qui a fait un reproche à une autre. Je l’ai ramené dans la cour.
C’est totalement arbitraire, en contradiction avec l’idée même de pédagogie, de tout de que l’on veut : mais c’est ce que j’ai fait.
L’idée est que rien ne les oblige à venir (ce que donc j’expliquais plus haut) et que si ils viennent sur ce temps avec moi, ils acceptent cette idée. Sinon, c’est eux-même qui s’excluent de ce temps.
amoi bien évidemment de TOUT mettre en place pour que l’idée de dispute n’éfleure même pas !! Que ce temps ne soit que jeu, là encore dan un “tourbillon” parfaitement artificielle : peu m’importe, puisque ce qui importe n’est pas ce temps comme je l’ai déjà dit, mais le temps qu’ils vont penser ensuite ensemble SANS l’adulte.
Je me concentre donc sur ce que je vais leur faire partager sur ce temps, sur l’atmosphère durant, ce qu’ils vont vivre ensemble…
Et si ça marche aujourd’hui, c’est parce que depuis ces années 80 je me suis bien planté, plus d’une fois !!!!
C’est pour ça que je trouve ta réaction très orgueilleuse, si tu me permets de te parler ainsi…
Sur ce côté artificiel assumé : cette situation d’animation est de toute façon artificielle. Surtout dans une école durant la récréation des enfants. C’est la base qui permet mon travail.
Et parmi les innombrables réflexions qui font ce “tout” qui tend vers une “sérenité” du groupe, il y a par exemple l’idée de ne jamais mettre MOI ADULTE les enfants en confrontation : pour mille raisons, dont la première est le contexte scolaire : dix minutes plus tôt, ces enfants étaient dans la logique de triage de la classe, certains humiliés, juste dévalorisés, classés les uns vis à vis des autres, mis en confrontation constante. etc… je ne vais pas me répéter…
Si les enfants s’adaptent toujours au mieux, ont toujours le comportement le plus adéquate à une situation donnée, ils sont dans la classe ce que l’on attend d’eux (ce que l’adulte et l’institution au dessus attendent d’eux)
Dans le cas de l’animation : c’est la même chose : ils vont se comporter comme des enfants “sous l’aile” de l’adulte : ils abandonnent alors toute idée de construction d’une loi pour par exemple rendre possible le jeu.
Et toi, tu viens brouiller tout cela en leur disant que tu refuses cette logique, ce qu’ils connaissent, leurs repères !!! bien évidemment qu’ils ne vont rien comprendre !!! Et qu’ils vont essayer de créer ces “murs” autour d’eux dont ils sont si besoin, qui les rassurent : évidemment qu’ils vont chercher où sont ces murs, ces limites !!! Et se foutre des coups, et s’en prendre à toi (responsable de tout cela, comme ils te l’ont dit)
ils sont eux parfaitement cohérents !!!!! ils ont agit comme on leur a appris à réagir dans telle situation donnée !!! Et suréagit face à cette situation dangereuse que tu as créé (voir les changes sur les terrains d’aventure et la difficulté de cette “liberté” (qui n’en est pas une) si effrayante)
Dans ce que tu racontes, ce sont eux qui me semblent les plus, logiques, cohérents.
Les enfants ont toujours (pratiquement toujours) la meilleur attitude l’a plus approprié à une conjoncture donnée.
Qu’avais-tu expliqué aux enfants ? avant ! De ta démarche !!!!
Quel est l’intérêt par exemple de proposer une animation, de parler d’inscription, de gestion de l’adulte, pour un jeu auquels les enfants arrivent à jouer ensemble sans l’adulte !!!! Quel est le sens !!!
si tu proposes le même jeu, c’est bien que tu prétends (que tu dis aux enfants) que tu vas y apporter autre chose ! Et qu’est-ce que cet autre chose que la loi indiscutable de l’adulte ! Si facile, si rassurante, si paresseuse, parce qu’alors on a plus besoin de faire comme dans la cour, prendre le temps d’écouter l’autre, se mettre d’accord : c’est tellement plus facile !!!
et là on en vient juste à la même situation que tu as ressenti toi !!!!!!! Et tes collègues : comme il est tellement plus facile d’imposer, d’être l’adulte qui sait, qui dit, qui impose…
Tu en as parlé de ça aux enfants ? Tu les as préparé à ce “bouleversement” ? Tu leur a dit quels allaient être les difficultés ? Ce qui se passerait pour ceux qui refuseraient la règle ? (et s’excluraient eux mêmes de l’animation, si j’en reviens à ma “pratique” ????
Tu as cru que les enfants sont tous des démocrates nés ??? Des orateurs capables d’échanger, d’écouter, de taire leur pulsion ???
Heu : mais comme ta démarche me semble naïve !!! Et ta réaction !!
Sur la triche et la réaction des enfants : là encore leur comportement est parfaitement normal !!!!
Et là même qu’ils t’attendaient !!!!
Mets-toi à leur place : tu joues à un jeu de société et un type triche ostensiblement, sans vergogne, allant jusqu’à rendre le jeu sans plus aucun sens !!
Faut juste espérer à ce moment qu’il n’y ait pas autour de la table quelqu’un comme moi, qui se réclame de cette violence, qui en a fait un mode de communication.
Pas plus qu’eux tu n’accepterais cette situation : comment peux-tu prétendre demander aux enfants ce que toi tu n’es pas capable d’accepter ????
Il faut remettre les pieds sur terre : quelque soit nos réflexions à tous, nos démarches… on parle d’enfants ! Et nous, nous sommes des adultes vis à vis d’enfants !!!!
On ne peut du jour au lendemain s’exonérer de tous ces non dits, ces attentes, ces comportements non verbaales, ces constructions sociales “invisibles mais toujours présentes, nos comportement sd’animaux sociaux, etc…
Ce n’est pas parce que ce sont des enfants que la complexité des rapports entre individus est moindre : au contraire !!!!
Autant je n’ai que peu de mesure avec les adultes, très peu de patience s’agissant de gens qui enfreignent certaines “lois”, autant j’ai toujours en tête que ces enfants construisent cette place parmi les autres, doivent apprendre ce qu’est qu’être un parmi les autres !!!!
Et si j’imagine apporter une chose nouvelle, ou qui contredit ce en quoi on leur a toujours dit de croire, le moindre que je puisse faire c’est de les y préparer (je parle par exemple du fait que dans les grnads jeux que je mets en place il ne peut ya voir de compétiton entre enfants, en parfaite contradiction avec ce qu’on vient de leur dire en classe, dans le club de foot, dans leur famille…)
En disant que TU mettais en place un prv, tu t’engageais implicitement à plein plein de choses vis à vis de ces enfants !!!
Et tu n’as pas respect ta part du contrat : tu as voulu faire de ces enfants plus que ce qu’il n’était, plus que ce qu’ils n’étaient capable d’appréhender.
Une démarche comme celle-ci se prépare, se construit peu à peu, par tout petit bout, petit bout de confiance, de moments partagés…. (et là on en viendrait preque à l’idée d’intimité d’une autre discuttion parallèle du forum)
oui, c’est une formidable idée de que prétendre mettre entre les mains des enfants une partie de ce qu’ils vivent. De faire en sorte qu’ils décident, participent à la décision, s’organisent, deviennent “des citoyens”… mais faut-il encore ne pas leur mettre des batôns dans les roues en leur imposant des obstacles d’un coup, trop élevés, comme un jeu où ils se retrouvent en très grand nombre (que même bien des adultes sont incapables de gérer ) dans une structure de jeu complexe à 3 équipes !!!!
Je rejoins évidemment ce que dis Ludou sur la difficulté de gérer des temps de violence extrème, les bagarres. Parce que souvent l’adulte n’a pas toutes les billes en main pour comprendre la gnèse du conflit. Ses racines.
Que la violence fait peur tout bonnement ! Que quand elle se déchaîne chez ces “petits anges” ont est désarmé parce que désarçonné par une image bébête de l’enfance.
Je vais dire quelque chose qui va faire sursauter bon nombre des habitués du forum (et pour ceux que cela ne ferait pas bondir, cela serait plutôt inquiétant) mais le fait d’être soi-même violent, d’avoir à gérer au quotidien sa propre violence, aide à appréhender ces situations !!!
Je l’ai vécu pour moi, mais aussi chez des collègues avec qui je bossais avec de plus grands enfants dits “problématiques”.
La violence parallise encore plus ceux qui en ont pas l’habitude ! C’est juste logique : je ne dis pas pour autant qu’il faut des gens violents ou des sportifs de combat pour s’occuper des “gamins des cités” : là encore, la question est bien plus complexe que ces réponses primitives. Qu’un garçon aurait forcément mieux réagit que toi animatrice !
Juste : la violence des autres nous interroge sur notre propre rapport à la violence. Et sans doute que cela explique la difficulté à gérer ces moments de tension, où même si on est pas l’un de ceux qui échangent des coups de poings, le simple fait de voir (ou de savoir que l’on doit intervenir) fait aussi dans notre corps accélérer le pou, fabriqué la chimie qui prépare le coprs à l’action…
La question alors est celle de ta place : qui es-tu à ce moment (je ne parle pus de la bagarre mais de la situation d’animation) Comment tu te situe ? Est-ce clair pour toi , Parfaittement clair sur ton rôle , Ta place ?
Et si non : ne crois-tu pas que les enfants “sentent” cette incertitude ????
— en cours de rédaction —–
Hello Shaaa,
Ce que tu dis m’aide à nuancer un peu ce que je ressens. Même si j’ai l’impression d’avoir vraiment été le catalyseur de cette violence.
Mais effectivement, je pense qu’il y a un trop grand décalage entre le cadre que j’essaie de poser pour ce jeu et ce que faisait les animateurs auparavant : ceux qui s’occupaient du PRV sont deux grands fanas de sports, et je les vois bien diriger le jeu comme un entrainement de foot. Comme tu le dis, tout devait être verrouillé pour éviter les conflits.
Maintenant, il y a cette histoire qui s’est passée. Comment peut-on s’en servir pour la prochaine fois ? Tu pourras en discuter avec eux et évoquer s’ils souhaitent continuer à se battre ou non ? Ou comment on peut l’éviter ? Si c’est la triche, qu’est ce qui les dérange chez les autres joueurs… et ensuite ils décident de nouvelles règles…
Oui, je vais essayer de leur parler la semaine prochaine. Voir ce qu’ils ont à dire de tout ça…
Ou peut-être, il faut commencer par désinscrire le mot “PRV” du planning et peut-être qu’ils y joueront comme pendant la semaine ?
Ça j’aimerais bien mais c’est visiblement un des jeu préféré de notre responsable d’équipe. Au mieux, je pourrai échanger ma place contre lui et du coup je ferai le self (mais vu ma position concernant leurs pratiques de gavage, je ne pense pas qu’ils vont me mettre là… je me demande si je ne suis pas gros boulet pour eux :-D), mais du coup, tout ce que j’essaie de mettre en place tomberait à l’eau.
Il y a une fonction de facilitation qui n’est pas aidante à trouver. Du moins, cette situation complexe montre bien que l’animateur qui n’arbitre ou ne mène plus un jeu est bien plus complexe. Car notre attention va se trouver centrée sur les relations entre enfants, ceux sur quoi ils ont peut-être plus besoin d’aide que pour jouer.
Oui et c’est là que je doute de mes capacités d’analyse de la situation et d’observation.
Sinon….
L’omniscience est un dur à acquérir.
😀 et j’aime beaucoup ton parcours scolaire et professionnel, surtout ta connaissance approfondie des Castors Juniors prouve, à mon sens, que tu es un grand sage.
Salut Ludou, merci de t’être arrêté !
personne n’avait triché avant ?
Peut-être que certains ont triché, mais ils ont du résoudre le problème eux-même car les plaintes ne sont pas arrivées jusqu’à moi.
Tu as pris le parti de ne pas intervenir dans l’organisation de leur jeu. Si tu décides de prendre parti à ce moment-là, tu changes de positionnement, tu n’es plus “un joueur parmi d’autres”, tu redeviens “l’animateur qui donne les règles et gère les conflits”.
Je ne sais pas comment tu as fait, mais en gros, soit tu as réglé le conflit pour eux (ce qui se fait bien souvent), soit tu leur as apporté de l’aide pour qu’ils le règlent eux-même (ou encore, tu laisses le truc se régler tout seul !).
Qu’as-tu fait, toi ?
Oui, j’alterne les différentes casquettes, c’est nébuleux pour les enfants et pour moi aussi. J’ai du mal en fait à définir ma position d’animateur.
Concrètement, j’ai renvoyé 2 ou 3 enfants dans un camp adverse car ils en étaient partis sans avoir été délivrés. J’ai donc effectivement résolu (enfin pas complètement vu ce qu’il s’est passé ensuite) le conflit à leur place, sans leur donner les moyens de le résoudre par eux-même : mais là, je crois que je n’aurais pas su comment faire.
Le gros problème, c’est que l’instant où tout a dégénéré m’a semblé tellement anodin (de mon point de vue d’adulte), que je ne l’ai pas reconnu comme un point de bascule et que, par ignorance, j’ai attisé le feu.
Reconnaître devant eux qu’on a fait une erreur, ça les rassurera bien plus qu’on ne peut croire.
Je vais essayer d’en rediscuter avec eux lundi.
C’est moi qui ai fait tout ça?
qu’en penses-tu ?
Je n’arrive pas a bien définir ce qui est de ma responsabilité, la violence que j’ai provoquée (par maladresse et par ignorance de ce qui se jouait) de ce qui ne l’est pas.
Mais, comme ressenti, je culpabilise.
l’adulte est-il garant tout le temps des règles explicites et implicites ? Doit-il tout régler lui-même ?
Comment peut-on être animateur et ne pas être intrusif dans un conflit entre enfants tout en les aidant ? Être une personne-ressource sans forcément faire à leur place.
C’est bien le nœud du problème, je ne sais pas répondre à ces questions, surtout sur le terrain. Je me sens comme un funambule en équilibre sur un fil très précaire et même si j’avance doucement, parfois je bascule du mauvais côté et me ramasse carrément.
Comme la fois où un petit était tellement en colère, mais tellement enragé contre un autre, qu’il a fallu deux jours et un passage par l’écrit (en lui proposant de coucher sa rage sur le papier, ça lui garantissait que l’autre aurait bien son message “en entier”, pas entrecoupé de coups de poings et de pleurs, et que lui-même ne céderait pas à des pulsions physique violentes). Ce qu’il a écrit (il avait 8 ans) était incroyable de maturité et de recul, même pas une insulte (pourtant, à l’oral ça y allait !!!), il parlait de lui et de ce qu’il avait pu ressentir. Bon, l’autre n’a pas voulu répondre, et ils n’ont quasiment plus joué ensemble jusqu’à la fin du séjour. Mais ils ont quand même pu se parler à nouveau…
Ce qu’ils demandent, c’est pas qu’on les écoute parler de l’autre qui les emmerde, c’est qu’on les entende parler d’eux et de toute l’agression qu’ils ressentent. Je suis convaincu que quelqu’un de violent l’est en réponse à une violence au moins aussi grande qu’il vit et qu’il ne peut pas exprimer. Ça déborde, c’est trop. L’adulte ne peut alors que lui apporter des billes pour qu’il trouve la capacité d’expliquer à l’autre pourquoi il a envie de lui foutre un poing dans sa tronche.
Merci pour ces conseils 🙂 Je trouve ça très juste quand tu dis que les enfants veulent juste qu’on les entendent parler d’eux, de leur ressentis sur la violence qui leur a été faite.
Ce qui m’inquiète, c’est que je n’ai pas été en mesure d’apporter les billes pour que le conflit passe par des mots et non par des coups. C’est même une peur assez profonde, chez moi, l’idée que je peux générer de la violence chez les autres sans pouvoir la contrôler… d’ailleurs faudrait que je me penche sur cette histoire-là.
et qu’en pensent tes collègues ?
Pour l’instant, j’ai eu le droit a des petites remarques comme : mais tu n’as pas réussi à designer des chef d’équipes? pourquoi tu ne les surveillais pas plus? Il faut les punir !
Pas eu le courage de répondre.
Tu vas vite, peut-être un peu trop…
Mais ça peut prendre du temps, beaucoup de temps pour faire évoluer les habitudes (et surtout celles des adultes). Il suffira d’être patient…
En partie parce que…
Là, on retrouve une situation familière de l’enfance actuelle. Ils sont soumis et dominés dans bons nombres d’espaces sociaux dont le chancre est l’école. De fait, et parce qu’ils y sont toujours, ils vont conserver une certaine posture face à l’adulte qu’ils n’auraient pas forcément dans la famille ou durant les vacances.
Un peu avant, tu disais qu’ils jouaient déjà au PRV pendant la semaine et ça se passait bien… Sauf que là, ils ont l’habitude de le faire avec un ou une animatrice, ça peut changer la donne.
Tu leur a proposé une situation avec plus de possibilités. Et dans celle-ci, il y a la place à de l’humain, de la relation, de la confrontation et parfois du conflit. Déjà que pour des adultes ce n’est pas facile à gérer alors pour des enfants, ça en vient vite aux contacts physiques parce que les émotions ne sont pas encore trop “autocontrôlées”.
De fait, tu n’es pas la seule responsable et tu ne saurais l’être. Les autres animateurs et ceux encore avant comme les enseignants ou les parents ou l’organisation du CLAE ou le fonctionnement de l’école ont aussi un part de responsabilité.
Il s’est passé un évènement qui n’est peut-être même pas en lien avec le jeu. Peut-être qu’il y avait un conflit latent entre ces enfants qui s’est cristallisé dans ce moment de jeu. Ceux là, ils peuvent pas se piffrer et ils règlent leurs comptes. Manque de pot, c’est tombé sur toi. Mais on ne pourra savoir tous les tenants ni les aboutissants… L’omniscience est un dur à acquérir.
D’autres animateurs préfèrent tout verrouiller (dont les relations et interactions entre gamins) justement pour éviter les conflits. Par exemple, bien des jouets (cartes, billes, toupies, gormiti, etc.) sont interdits.
Maintenant, il y a cette histoire qui s’est passée. Comment peut-on s’en servir pour la prochaine fois ? Tu pourras en discuter avec eux et évoquer s’ils souhaitent continuer à se battre ou non ? Ou comment on peut l’éviter ? Si c’est la triche, qu’est ce qui les dérange chez les autres joueurs… et ensuite ils décident de nouvelles règles…
Ou peut-être, il faut commencer par désinscrire le mot “PRV” du planning et peut-être qu’ils y joueront comme pendant la semaine ?
Il y a une fonction de facilitation qui n’est pas aidante à trouver. Du moins, cette situation complexe montre bien que l’animateur qui n’arbitre ou ne mène plus un jeu est bien plus complexe. Car notre attention va se trouver centrée sur les relations entre enfants, ceux sur quoi ils ont peut-être plus besoin d’aide que pour jouer.
Salut Vegeteuse,
j’essaye juste d’apporter un éclairage, mais comme je n’ai pas vécu le jeu…
Vegeteuse a écrit :
Aujourd’hui peu d’enfants se sont inscrits à l’activité (le deuxième créneau que j’avais prévu n’a pas servi), je sors les dossards et les plots. Je leur dis de jouer comme ils le font d’habitude (je les vois jouer spontanément en ce moment) que je ne m’occupe pas du jeu. Ils acquiescent mais, en même temps je vois qu’ils ne comprennent pas vraiment car ils se jettent sur moi en me disant “je peux être chef d’équipe?”. Je leur dis de faire comme ils veulent… Ça a l’air de marcher, les équipes se forment plutôt bien : renards et vipères seulement mais ça ne les dérange pas. Moi, je suis une Poule (je sers à rien), je fais un autre jeu avec des CP. Finalement, d’autres Poules décident de venir, les équipes ne sont pas égales mais ça ne gène personne : il y a pas mal de filles et de petits.
tu as vécu un vrai jeu, où la règle arbitraire et égalitaire n’existe pas, où la règle se construit au fur-et-à-mesure. Beaucoup pensent que ce n’est pas du jeu, alors que c’en est un des meilleurs exemples. La preuve, tu le dis toi-même, ça ne gène personne.
Le jeu commence, ça se passe bien pendant un bon moment (de mon côté je joue dans un coin avec des CP). Puis, d’autres enfants veulent jouer, j’accepte (première erreur : ce n’était pas à moi d’accepter je suppose).
tout aussi pertinent que tes autres propos. C’est un réflexe de répondre plutôt que de renvoyer à l’ensemble des personnes concernées.
Et là en 5 min tout dégénère : 2 ou 3 enfants trichent,
personne n’avait triché avant ?
je règle le problème une fois, deux fois, mais je n’exclus personne du jeu (je pense que c’est ce que j’aurais du faire).
à toi de voir. Tu as pris le parti de ne pas intervenir dans l’organisation de leur jeu. Si tu décides de prendre parti à ce moment-là, tu changes de positionnement, tu n’es plus “un joueur parmi d’autres”, tu redeviens “l’animateur qui donne les règles et gère les conflits”.
Je ne sais pas comment tu as fait, mais en gros, soit tu as réglé le conflit pour eux (ce qui se fait bien souvent), soit tu leur as apporté de l’aide pour qu’ils le règlent eux-même (ou encore, tu laisses le truc se régler tout seul !).
Qu’as-tu fait, toi ?
Une équipe en a marre de la triche et arrête de jouer, puis une deuxième équipe…on commence alors à ranger. Et là 7 ou 8 garçons continuent de se disputer et commencent à se frapper violemment. J’essaie de les arrêter, mais je n’y arrive pas. Je leur demande de s’assoir sur un banc le temps de se calmer, ils s’assoient puis continuent de se frapper… ça part dans tous les sens. A la fois, ils me demandent de l’aide en pleurant et à la fois je n’arrive pas à en placer une. D’ailleurs, je ne sais absolument pas quoi dire pour apaiser la situation. Ça dégénère de plus en plus : coups de pieds, coups de poings. Un enfant tombe, lèvre ouverte, ça saigne fort.
c’est très dur de gérer des situations de violence, et on a beau faire de beaux discours, c’est parfois impossible à appliquer. Mais tu as déjà compris par toi-même qu’une partie de la réponse se situe bien avant le passage violent (au cours du jeu, l’intervention de l’adulte pour faire à la place d’eux, etc… ce ne sont que des hypothèses).
Une idée possible, c’est de mettre de la distance en projetant à plus tard, par exemple en leur proposant que la partie se rejoue le lendemain. Et puis on a tout à fait le droit de s’excuser comme adulte… Reconnaître devant eux qu’on a fait une erreur, ça les rassurera bien plus qu’on ne peut croire.
Ça me rappelle l’été dernier où j’ai fortement triché dans un jeu proposé et monté par les ados. L’organisateur principal m’a bien envoyé chier… mais qu’il a eu raison ! M’excuser n’a pas beaucoup apaisé sa colère sur le coup (faut dire qu’il avait un côté légèrement autoritaire…), mais c’est important qu’il(s) l’entende(nt).
C’est moi qui ai fait tout ça?
qu’en penses-tu ?
Je vais le soigner, en revenant un animateur a pris la suite du conflit : un enfant m’accuse de n’avoir rien fait pendant le PRV pour éviter la triche et que c’est pour ça qu’ils se battent. J’essaie de lui expliquer que c’était “leur” jeu et que les bagarres ont continué bien après la fin du PRV. Le responsable d’équipe intervient et punit plusieurs enfants…
Bref, désastre, je me sens coupable, je le suis dans le regard de certains enfants et surtout de mes collègues. Je ne sais pas trop comment je vais pouvoir rebondir la dessus…
l’adulte est-il garant tout le temps des règles explicites et implicites ? Doit-il tout régler lui-même ?
Comment peut-on être animateur et ne pas être intrusif dans un conflit entre enfants tout en les aidant ? Être une personne-ressource sans forcément faire à leur place. Je ne pense pas qu’il faille être médiateur en toute circonstance. Évidemment, si un gamin se fait bastonner, l’adulte intervient. La suite n’appartient qu’aux protagonistes. Tout ce qu’on peut faire, c’est leur donner notre avis, notre point de vue, les rassurer en leur garantissant leur intégrité physique. Comme la fois où un petit était tellement en colère, mais tellement enragé contre un autre, qu’il a fallu deux jours et un passage par l’écrit (en lui proposant de coucher sa rage sur le papier, ça lui garantissait que l’autre aurait bien son message “en entier”, pas entrecoupé de coups de poings et de pleurs, et que lui-même ne céderait pas à des pulsions physique violentes). Ce qu’il a écrit (il avait 8 ans) était incroyable de maturité et de recul, même pas une insulte (pourtant, à l’oral ça y allait !!!), il parlait de lui et de ce qu’il avait pu ressentir. Bon, l’autre n’a pas voulu répondre, et ils n’ont quasiment plus joué ensemble jusqu’à la fin du séjour. Mais ils ont quand même pu se parler à nouveau…
Ce qu’ils demandent, c’est pas qu’on les écoute parler de l’autre qui les emmerde, c’est qu’on les entende parler d’eux et de toute l’agression qu’ils ressentent. Je suis convaincu que quelqu’un de violent l’est en réponse à une violence au moins aussi grande qu’il vit et qu’il ne peut pas exprimer. Ça déborde, c’est trop. L’adulte ne peut alors que lui apporter des billes pour qu’il trouve la capacité d’expliquer à l’autre pourquoi il a envie de lui foutre un poing dans sa tronche.
Facile à dire…
et qu’en pensent tes collègues ?
Merci Moilapa pour ton long message! Je vais y répondre un peu plus tard.
Tant que c’est frais dans ma tête, j’aimerais raconter ma 3ème expérience de PRV. Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer, enfin je commence à me dire que je ne suis pas faite pour le travail avec les enfants et que ce que j’essaie de mettre en place engendre plus de souffrances qu’autres choses.
Aujourd’hui peu d’enfants se sont inscrits à l’activité (le deuxième créneau que j’avais prévu n’a pas servi), je sors les dossards et les plots. Une 15aine d’enfants approche (comme d’habitude je ne vérifie pas si ce sont ceux qui sont inscrits ou non), je leur dis de jouer comme ils le font d’habitude (je les vois jouer spontanément au PRV en ce moment) que je ne m’occupe pas du jeu. Ils acquiescent mais, en même temps je vois qu’ils ne comprennent pas vraiment car ils se précipitent sur moi en me disant “je peux être chef d’équipe?”. Je leur dis de faire comme ils veulent… Ça a l’air de marcher, les équipes se forment plutôt bien : renards et vipères seulement mais ça ne les dérange pas. Moi, je suis une Poule (je sers à rien), je fais un autre jeu avec des CP. Finalement, d’autres Poules décident de venir, les équipes ne sont pas égales mais ça ne gène personne : il y a pas mal de filles et de petits. Le jeu commence, ça se passe bien pendant un moment (de mon côté je joue dans un coin avec des CP). Puis, d’autres enfants veulent jouer, j’accepte (première erreur : ce n’était pas à moi d’accepter, je suppose). Et là en 5 min tout dégénère : 2 ou 3 enfants trichent, je règle le problème une fois, deux fois, mais je n’exclus personne du jeu (je pense que c’est ce que j’aurais du faire). Une équipe en a marre de la triche et arrête de jouer, puis une deuxième équipe…on commence alors à ranger. Et là 7 ou 8 garçons continuent de se disputer et commencent à se frapper violemment. J’essaie de les arrêter, mais je n’y arrive pas. Je leur demande de s’assoir sur un banc le temps de se calmer, ils s’assoient puis continuent de se frapper… ça part dans tous les sens. A la fois, ils me demandent de l’aide en pleurant et à la fois je n’arrive pas à en placer une. D’ailleurs, je ne sais absolument pas quoi dire pour apaiser la situation. Ça dégénère de plus en plus : coups de pieds, coups de poings. Un enfant tombe, lèvre ouverte, ça saigne fort.
C’est moi qui ai fait tout ça?
Je vais le soigner, en revenant un animateur a pris la suite du conflit : un enfant m’accuse de n’avoir rien fait pendant le PRV pour éviter la triche et que c’est pour ça qu’ils se battent. J’essaie de lui expliquer que c’était “leur” jeu et que les bagarres ont continué bien après la fin du PRV. Le responsable d’équipe intervient et punit plusieurs enfants…
Bref, désastre, je me sens coupable, je le suis dans le regard de certains enfants et surtout de mes collègues. Je ne sais pas trop comment je vais pouvoir rebondir la dessus…