Temps de midi

  • Ce sujet contient 367 réponses, 21 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Vegeteuse, le il y a 9 années et 8 mois.
20 sujets de 261 à 280 (sur un total de 368)
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    Messages
  • #69023
    moilapa
      @moilapa

      C’est triste le rôle d’un adulte parmi les enfants, alors? Va falloir que je l’accepte…

      cela n’a rien de triste : c’est au contraire très joyeux (le plus souvent)

      parce que détaché notamment de plein de fantômes du passé, parce que à partir de cette idée “tout est possible” (je vais y revenir).

      Je ne vais pas (plût) à l’animation pour me lier avec qui que ce soit, adultes ou enfants;
      Chacune de ses rencontres est, si ce n’est une bonne suprise, une ligne de plus dans ma comphéhension de ces temps, de ces rencontres. Y compris (surtout ?) les conflits.

      Comment les enfants vivent ces temps avec moi ?
      Déjà comme un temps qui est “différent” !

      cette énergie à plaire à l’adulte, à vouloir montrer que… à attendre quelque chose… elle est réinvestie dans le jeu !
      De la même façon que je n’attends rien d’eux, ils finissent par comprendre qu’ils n’ont rien d’autre à attendre de moi que du jeu : et ça je sais faire; Bougrement bien. Parce que j’ai tout le temps pour penser ce temps, analyser, améliorer.

      Plus les années passes, moins je suis proche de ses enfants, et plus je suis efficasse.
      non pas que je me situe les rapports humaisn au niveau de ceux de robots, mais en revenant à cette idée que l’important pour ces enfants dans cet espace très particulier qu’est la cour de récration, que ce qui importe c’est ce qu’ils vivent ensemble. Y compris quand ils sont avec moi !!!

      Ah, non pas d’accord ! (ne brise pas tous mes vains espoirs ) On a tous été enfants. Malheureusement on devient, bien malgré nous, des adultes( “des cons”, tu dirais peut-être) mais ça n’efface pas qu’on a été un jour des enfants et que, par conséquent, tout cela ne nous a pas “toujours” été inaccessible. Que cela ait été perdu en cours de route est une véritable tragédie…mais on peut toujours essayer de le retrouver (n’est-ce pas ce que faisait Picasso, retrouver la manière de dessiner d’un enfant?).
      On ne peut pas faire d’une exception, d’un génie une réalité qui contredit quoi que ce soit.

      C’est encore là où mon point de vue différent des autres points de vues de ceux qui ici sont en capacité dargumenter, de réflechir.

      Je crois que nous sommes définitivement hors de ce monde de l’enfance, qu’y croire c’est se leurrer : ce n’est pas sur mon enfance révolue que je travaille, c’est sur celle de ces enfants.

      Et enfin (j’ai été un peu long mais ça faisait des mois que je n’avais pas eu ce temps de retour, trop le nez dans le pâtée…) :

      Qu’entends-tu par “tout est possible”?

      Je reprends la phrase entière :

      En tant qu’animateur claé, notre premier soucis s’agissant d’animation, ce n’est pas de produire mais de permettre cet entre-enfants : faire que ce soit la première possibilité offerte à ces enfants.
      a partir de là, tout est ensuite possible…

      il faut s’extraire à cette idée de vouloir apprendre quoi que ce soit à ces enfants, en attendre quelque chose, se prétendre pédagogue, éducateur…
      Dans cette espace “récréation” on ne peut y entrer autrement qu’avec cette idée.
      Alors si l’on propose quelque chose aux enfants, la possibilité que les enfants viennent à cette animation n’est qu’une possibilité : c’est le choix de l’enfant, sans entrave aucune (inscripton… voir le poste “quelques interrogations sur les claés” et la discution sur les inscriptions, sinon je vais me répéter)

      L’enfant fait le choix de renoncer à ce temps entre enfants (quelque soit les idées “révolutionnaires d’un con d’anim’) ; il accepte (pour des raisons qui n’appartiennent qu’à lui) de participer (le temps qu’il aura décider lui : ce qui a posé des problèmes sur le dernier claé où j’ai bossé) : dans ce cas, tout est imaginable côté animation : monter une pièce de t^héâtre, faire un grand jeu, des activités manuelles, mêmes des activités que l’on pourrait penser “trop scolaires” : on est dans le cadre d’un contrat (fragile) : si quoi que ce soit dans ce temps gêne l’enfant d’une façon ou d’une autre, il doit pouvoir en partir;

      Ce n’est qu’à toutes ces conditions qu’une animation dans ce cadre là peut avoir du sens (ouf !!!)

      L’enfant doit avoir la pleine maîtrise de ce temps.

      Parce que ce temps est (reste) le sien, même en animation avec un adulte, même si par sa présence sur cette animation l’enfant se doit de se plier à des règles…

      Et enfin enfin : c’est ce qui fait que les enfants se battent pour venir sur mes animations, ce que n’arrivent pas à comprendre mes collègues !!!

      Pour une même animation, tout sera différent…

      Mais je suis prêt à discuter avec des gens qui ne seraient pas d’accord…

      #69033
      moilapa
        @moilapa

        J’aimerais être capable de ce “détachement”, difficile de ne pas attendre quelque chose de l’autre.

        Ca a un petit côté terrible : je viens de passer plus d’un mois avec des centaines d’enfants, et je ne suis pas fichu de dire un seul prénom (et cela est vrai aussi des adultes de l’équipe)

        Au delà d’un “point de détachement” (sans doute pathologique !) on acquiert une liberté totale : celle d’être à la fois
        libre dans ces actions parce que pas imbrigués dans des conflits de personnes ou des sentiments, et dans une capacité de recul quasi totale : même pour un égocentrique comme moi !
        Ce qui fait que je peux du jour au lendemain partir d’un lieu sans le moindre soucis (merci les périodes d’essai)

        Ce qui ne veut pas dire évidemment que la personne en face elle ne soit pas dans une demande, une recherche de rapport “plus profond”. Surtout s’agissant d’enfants.
        Mais comme je l’ai écrit mille fois : on va à l’animation avec ce que l’on est.
        C’est celui que l’on est que l’on offre quand on fait de l’animation.
        Les enfants n’ont d’autres choix que d’accepter un fait.

        Les enfants acceptent plus ou moins cela : y’a une petite qui m’a dit il y aune semaine, quand je faisias l’appel : ça fait un mois que je viens à toutes tes activités et tu ne sais toujours pas comment je m’appelle”
        C’était un constat…

        En tant qu’animateur, je ne peux être au centre de ce qu’il se passe entre ces enfants : ce qui importe, c’est ce qu’ils vivent entre eux. (c’est en ça notamment que je dis que j’ai renoncé à toute idée d’éducation ; que je ne me sens en rien éducateur ce qui n’est pas tout à fait vrai)

        Le temps qu’ils passent avec moi n’est que préparatoire au temps qu’ils vont penser ensemble sans moi : ça me semble primordial comme idée (tout comme par exemple la récréation est le temps le plus important à l’école)

        Je n’attends rien de l’autre : et c’est pour ça que je ne peux qu’être surpris.

        Je n’attends rien des enfants : ils sont DANS leur récréation : je ne suis que l’invité…

        — en cours de rédaction —

        #69064
        moilapa
          @moilapa

          A notre échelle de petit animateur au plus près des enfants, comment ne pourrait-il en être autrement ?

          L’enfant violent que j’ai été, en conflit avec toute forme d’autorité, influence évidemment ma vision de ce travail d’animateur, de cette “vision” de l’enfance.

          (j’écris “en direct”, sans discontinue et sans relecture : excuse-moi pour les fautes certainement très nombreuses et sans doute les passages et les liens entre les idées peu claires, les oublis…)

          donc :

          Reste qu’il faut savoir déceler “ces choses” et prendre du recul pour ne pas “faire payer” ou “porter” aux gamins ce qui relève de notre passé.

          je crois cela impossible.


          Pourquoi confrontation et pas “rencontre”? Crois-tu que la violence de ce rapport enfant-adulte est inévitable?

          confrontation : Action de confronter des éléments entre eux.
          synonyme : comparaison, rencontre.

          Il n’y a pas forcément l’idée de violence dans le temre “confrontation”.
          Cette confrontation est la vie : pourquoi “confrontation” plutôt que rencontre : parce que dans l’idée de l’autre, il y a une part d’acceptation d’abandon d’une partie de soi.
          Le jeu étant un très bon exemple : pour que le jeu soit possible (à plusieurs j’entends) il faut accepter un minimum de règles (même fluctuantes) : ces règles sont des abandons.

          Quelque soit le plaisir à être avec quelqu’un, il y a une part de concession. Et c’est ça une rencontre.
          donc pour moi, rien de négatif dans ce terme choisi à raison.

          Oui, mais… Pour avoir été une enfant qui a grandi dans la méfiance de l’adulte, c’est difficile de devenir soi-même adulte lorsqu’on a passé son temps les “mépriser” et les éviter. Alors la défiance est saine lorsqu’on est petits et que c’est notre seule défense, mais il ne faut pas oublier que tous ces enfants seront adultes un jour…

          sans doute est-ce une question d’âge et de “dosage” : si l’enfant se construit grâce à ces parents, il se construit aussi en partie “contre” (en mentant par exemple : quelle chose extraordiniare que doit être LE premier mensonge : ce pouvoir sur maman qui n’a su déceler le mensonge !!!!
          tout comme un enfant, au delà d’un certain stade d’évolution,, se construit avant tout en s’écartant peu à peu de ses parents : il ne s’agit pas forcément de m”fiance; C’est dans “l’ordre des choses”, même si certains parents (mères) ont du mal à accepter cela. Comme le papa jaloux des fréquentations de ce qui était pas longtemps encore “son bébé”, pour qui il était le seul et unique amour…

          Pour ma part, je me construis très tôt en opposition aux adultes : à 6 ou 7 ans, j’ai dit à mes parents qu’il ne devrait pas achter ses lunettes parce que aussitôt je les jetterais. J’ai pris une première baigne.
          Le soir en revenat j’ai pris une baigne (autre époque sans doute)
          Mais jamais mes parents n’ont racheté de lunettes : je venais d’avoir l’avantage sur eux.
          (je suis en train de faire de la psycho à deux balles)

          A 12 ou 13 ans, sur un seul mot, j’ai décidé que je n’adresserais jamais plus la parole à mon père (pour une seule remarque) : je ne lui ai jamais reparlé jusqu’à sa mort.

          Notre enfance construit celui que l’on est. Notre force, c’est notre enfance.
          Il faut accepter cela quand on va “en animation” : en faire une force et non une gêne : il ne s’agit pas de prendre des revanches (comme le fait la mère qui va pousser sa petite dans des concours de beauté où le père qui pousse son fils à devenir un champion de foot (àh : les transfert !) mais de s’appuyer (notamment sur ses erreurs) sur ce passé.

          Encore faut-il ne pas avoir eu une enfance fracassée…
          Là, cela pose un problème quand même : je crois qu’avant de se tourner vers un “métier de l’enfance” il faut régler ses comptes avec son passé : sinon effectivement le risque existe que l’on essaie de soigner ces “plaies” en revivant à travers ces mômes (même inconsciemment) ces moments (ad eternam évidemment, parce que ce n’est certainement pas ainsi que l’on soignera ses maux : et on peut en trouver des gens qui se tournent vers des métiers de l’enfance avec cette nécessité, ou des métiers comme infirmière, …

          — en cours de rédaction —-

          #69069
          moilapa
            @moilapa

            Prenons par exemple toi, si tu me le permets : comme j’aurais aimé avoir ta capacité de questionnements et d’analyse en commençant dans l’animation !!!

            Ce qui l’animatrice que tu es, même si je ne te connais qu’à travers ces quelques posts, c’est avant tout ta capacité de questionnement : qui tourne autour de l’enfant.

            Pour en arriver là, on passe (normalement) par une longue période nombriliste : l’animation c’est avant tout soit, notre plaisir : c’est avant tout pour soi que l’on met en place.
            Et ce n’est que petit à petit, malgré ce que l’on peut croire, que réellement on commence après des années à s’intéresser à l’Autre.
            Ca explique bien des posts ici, sur ce que toutes ces personnes sont capables de faire subir aux enfants sans même y voir un début de violence…

            Pour cela, il y a un “parcours de vie” : sans dire que tu es une vieille (quelle âge tu as ?) c’est que tu as vécu qui te permet de t’intéresser à l’autre : et à travers ces petits Autres, à l’autre que tu as été (je sais pas si je suis très clair !! j’ai l’impression de faire alambiguer pour des choses qui me semblent simples)

            Un gamin de 20 ans est encore trop proche (paradoxalement !) de l’enfant qu’il a été pour réellement s’intéresser aux enfants autour de lui : d’une certaine façon, meêm si le Bafa lui a bien dit de faire attention à ça, il les voit comme des copains…. il n’y a pas ce recul suffisant (bon je généralise un peu, mais c’est pour aller plus vite)

            C’est d’une certaine façon une chance pour l’un est l’autre : le gamin de 20 ans que j’étais, si il n”était pas en capacité de recul, d’analyse, vivait ses animations comme un gamin : et cela en faiait profiter les autres gamins autour. Cette absence de distance était la richesse de l’animation que je mettais en place, de l’animateur que j’étais…

            Aujoud’hui, l’adulte que je suis devenu, si il a cette capacité d’analyse, a aussi cette plus grande distance avec les enfants : ce qui lui permet ce recul !!

            Et donc là (ouf ! ) interfère le retour de ce petit bonhomme qu’il a été : parce qu’il (je) a le temps de cette analyse (auto analyse ?) , parce qu’il va essayer (même incosnciemment) de ne “pas refaire les erreurs quand…
            Je crois que les parents vivent ça avec leurs enfants.

            Notre enfance fait partie de ce ui nous a construit (pléonasme !!) de ce que l’on est : cette enfance est forcémpent là quand on agit, organise, quand on est en contact avec ces mômes.

            A lire : (en cherchant dans le forum) le livre où l’on parle de cet architecte qui dans les années 70-80 à construit l’une des villes nouvelles à partir de l’enfant qu’il avait été : des milliers et milliers d’habitants qui se sont retrouvés à vivre dans une ville planifiée à partir de ce qu’un seul individu se rappelait (fantasmé ,) de son enfance solitaire : donc des coursives pour que les enfants (forcément solitaires) se retrouvent seul, pas de lieu pour des grands rassemblements…

            en cours de rédaction —-

            #69095
            moilapa
              @moilapa

              Elle parle effectivement beaucoup des enfants-leader (“à vie”)

              Alors, là je suis plus que surpris… même si ces lectures remontent à pas mal d’années, je ne crois pas vraiment qu’elle parle ainsi des leaders.
              Au contraire, elle dit que le passage de la mater au primaire fait que ce phénomène de leader a tendance à dispraître. que pour les CM1-CM2, il est quasi inexistant…

              Et ça ne colle pas à mes observations : on rencontre parfois de ces enfants à la personnalité très forte, qui ont une forte enprise sur un groupe rarement fluctuant. avec des phénomènes de “second”… si tu lis mon post “une journée comme une autre en claé”, je raconte ce que j’en ai observé dans une école. Et plus souvent chez ces CM1-CM2 justement.

              La difficulté pour ces chercheurs dans ce domaine (salut à ceux qui se reconnaitront parmi les habitués du forum) c’est que leurs observations sont limitées dans le temps.
              En tant que simple animateurs qui a passé plus de 20 ans dans les cours d’école, j’ai forcément vécu plus de situations que Delalande… (ce qui ne veut pas dire que mes observations soient plus pertinentes, je ne me permettrais pas…) parce que tout bêtement ce n’est pas leur métier !!!
              Cette immersion qui est la nôtre, à la fois gênante pour l’observation (puisque totalement impliqué) et riche en même temps de cette immerssion, nous fait multiplier les scènes vécus :à nous de savoir les décrypter… j’ai quelques expériences de ce phénomène, et sans doute en avons nous tous en tant qu’enfant…

              Est-ce qu’un enfant capable de se mettre en avant dans un groupe à 6 ou 10 ans sera aussi capable de se mettre en avant adulte dans un groupe d’adulte ?
              Je serais plutôt d’avis de dire oui… pourquoi cette enfant est leader (leadrer de quoi ?) Est-ce que cela tient seulement à sa personnalité ?
              N’y a t-il pas aussi une assurance en lui créer par l’image que les gens autour de lui lui renvoie : parents, instit’, copains…

              Je crois que les adultes en partie contribuent à ce phénomène…
              Y compris quand on parle de “leader négatif” : l’enfant pouvant se construire en opposition notamment aux adultes, à leurs règles.

              Bizarrement (et là aussi ça ne colle pas avec les observations du premier livre de Delalande, celui que tu cites étant une “réécriture” grand public d’un ouvrage déjà très accessible) je n’ai jamais observé ce qu’elle décrit en matenrelle.
              Où là, je pense que c’est (parfois ?) la situation qui crée le leader : par exemple un jeu.

              J’ai par contre observé plus souvent ces “leaders négatifs” en maternelles, qui ont emprisent sur les autres notamment de par leur violence… et là, en face (comme le chevalier blanc) parfois un autre enfant qui devient leader face à ce “chevalier noir” qui va par exemple prendre la défense d’un enfant d’une victime dans la cour…

              La violence en récréation maternelle, même si la référence encore et encore au fameux film toujours sité sur le sujet commence à sentir le “passage obligé” est une réalité : mais il faut vraiment voir ce film comme ce qu’il n’est : un tournage dans une cour donnée, en un temps donné : et malgré le soucis des journalistes : avec une influence sur le comportement des enfants.

              Je ne reconnais pas la violence ainsi décrite, même si je ne suis pas naîf….

              Je crois que toutes ces références sont nécessaires à la compréhension de notre métier, mais il faut s’avoir s’en échapper. aller plus loin si l’on peut.

              donc Delalande n’a pas forcément dit “la vérité ” il agit avant tout d’observation dans 3 (ou 4, je ne sias plus trop) écoles données. En un temps donné. A travers un regard donné.

              mais je vois aussi des animateurs (dont moi) qui transfèrent des tas de choses sur les enfants et qui n’arrivent déjà pas à se dominer eux mêmes…alors les autres?! Il y a violence mais domination, pas sûre?

              c’est précisémment là que mon avis et celui des personnes les plus intéressantes du forum divergent totalement.
              Et c’est pour moi le noeud du problème…

              Je ne suis pas sure de bien saisir, tu penses que les enfants se construisent contre l’adulte? Contre la domination de l’adulte?
              non : pas les enfants (en tant qu’invidividus ; mais le groupe d’enfants : voir ici sans doute l’un des plus intéressants “scribouilleurs de l’éducation” : Cousinet.

              Ca me touche ce que tu dis. Revenir à l’école – où on a tous passé une grande partie de notre enfance – forcément, il y a des choses qui se “rejouent” consciemment ou inconsciemment pour l’adulte. Enfin c’est mon cas (même si ça ne se traduit pas chez moi par un désir de toute puissance)… Reste qu’il faut savoir déceler “ces choses” et prendre du recul pour ne pas “faire payer” ou “porter” aux gamins ce qui relève de notre passé.

              je crois que c’est impossible : le pédadogue (même si je ne reconnais pas ce terme me concernant) ne peut s’extraire de l’enfant qu’il a été.
              Ses prises de décision, ses choix politiques, ses rapports à l’enfant, sont forcément teinté de ce qu’il a vécu enfant. Y compris de tout ce dont il ne souvient pas. S’agissant de tous domaines : le rapport aux parents, à l’autorité, la sexualité, l’amitié….
              D’où la divergeance dont je parle plus haut. D’où l’impossibilité pour moi pour l’adulte d’entrer dans le jeu des enfants.

              (je vais découper parce que je suis un peu long…)

              #69130
              Vegeteuse
                @vegeteuse

                C’est Delalande notamment qui raconte à quelque chose prêt cela de ses observations dans des cours d’école…

                J’ai lu avant de commencer le CLAE son livre ” la cour de récré expliquée aux parents”…c’est con je l’ai rendu, mais je me souviens que les premiers chapitres m’avaient semblé très pertinents : ils m’ont aidé à résoudre certains conflits liés au jeu et m’ont permis de me rappeler les règles enfantines comme le plouf-plouf. Les derniers chapitres m’avaient, en revanche, laissé un gout d’insatisfaction, mais je ne sais plus pourquoi…

                Elle parle effectivement beaucoup des enfants-leader (“à vie”) mais là, je ne dois pas être très observatrice car je n’en vois pas, des leaders, dans la cour. J’observe plutôt comme tu le dis (ou pas?) une lutte pour le pouvoir : entre adultes et enfants, entre enfants, entre adultes… Moi, ça me déjà fatigue un peu toute cette lutte et j’aimerais être capable de faire un pas de côté.

                C’est ce qu’il y a de primordial dans ces temps de récré… l’intrusion alors d’un adulte ne peut de mon point de vu que poser problème.

                Dans toutes ces situations, la présence d’un adulte change la donne.
                Cette hiérarchie n’est plus acceptée, comme pour les règles, elle est imposée par la seule présence de l’adulte-animateur. La hiérarchie passe forcément par l’adulte, point central… Elle est la domination de l’adulte sur les enfants.

                Je suis d’accord même si j’ai l’impression que la domination de l’adulte sur l’enfant, ne me semble pas aussi nette. Je vois bien la violence infligée mais je vois aussi des animateurs (dont moi) qui transfèrent des tas de choses sur les enfants et qui n’arrivent déjà pas à se dominer eux mêmes…alors les autres?! Il y a violence mais domination, pas sûre?

                C’est pourquoi je ne crois pas que l’adulte ait sa place dans les jeux de cours d’école, dans cet entre-enfant primordial de la cour de récréation.
                Quand je propose un jeu aux enfants (y compris quand c’est le même jeu auxquels les enfants jouent entre eux dans la cour, sans adulte) ce n’est plus la même situation.

                Lorsque je propose un jeu, le plus intéressant à mon sens, c’est que cela permet de regrouper des enfants qui ne l’auraient pas fait autrement, en particulier, les enfants de la CLIS qui ne se mêlent pas facilement aux jeux en grand groupe. Mais si ce n’est pas du jeu, qu’est-ce que c’est pour toi?

                Je ne dis pas qu’adultes et enfants ne peuvent partager de bons moments ici… je dis que l’adulte n’a plus sa place dans les jeux d’enfants qu’il n’a de place dans l’intimité de ces enfants.

                Tout à fait d’accord avec ça.

                La hiérarchie se fait “contre” : même si les enfants acceptent (attendent) cette prise en main de l’adulte.

                Je ne suis pas sure de bien saisir, tu penses que les enfants se construisent contre l’adulte? Contre la domination de l’adulte?

                L’adulte ne peut avoir au mieux qu’un regard “ethnologique” sur cette cour de récréation. Ou de l’indifférence. Et non espérer en partager une partie, en espérant retrouver une partie de son enfance… en contrôler une partie…
                (…)
                Sans doute qu’il s’agit pour les adultes en partie de cela : se réapproprier une partie de leur enfance, en étant le tout puissant qui arrive avec un jeu, gère tout, omniscient, omnipotent… Une réécriture…

                Ca me touche ce que tu dis. Revenir à l’école – où on a tous passé une grande partie de notre enfance – forcément, il y a des choses qui se “rejouent” consciemment ou inconsciemment pour l’adulte. Enfin c’est mon cas (même si ça ne se traduit pas chez moi par un désir de toute puissance)… Reste qu’il faut savoir déceler “ces choses” et prendre du recul pour ne pas “faire payer” ou “porter” aux gamins ce qui relève de notre passé.

                les animateurs viennent chercher dans la cour les enfants qui ont envie de cette animation, de cette confrontation à l’adulte.

                Pourquoi confrontation et pas “rencontre”? Crois-tu que la violence de ce rapport enfant-adulte est inévitable?

                Il y a (alors le mot est un peu fort mais je n’en trouve pas d’autre) une méfiance bien venue des enfants vis à vis des adultes dans cette cour de récré : je trouve cela extrèmement sain.

                Oui, mais… Pour avoir été une enfant qui a grandi dans la méfiance de l’adulte, c’est difficile de devenir soi-même adulte lorsqu’on a passé son temps les “mépriser” et les éviter. Alors la défiance est saine lorsqu’on est petits et que c’est notre seule défense, mais il ne faut pas oublier que tous ces enfants seront adultes un jour…

                Je ne sais pas si j’arrive à bien m’exprimer, j’ai du mal ce soir!

                Les enfants ne me doivent rien, je n’en attends rien : mon seul soucis en tant qu’animateur est de permettre l’entre-enfants le plus serein possible.

                J’aimerais être capable de ce “détachement”, difficile de ne pas attendre quelque chose de l’autre.

                En tant qu’animateur, pour notamment permettre ce temps serein, je vais intervenir pour que les conflits n’aient pas lieu, je vais interférer dans les rapports entre ces individus… : je ne peux faire autrement, parce que je suis présent, parce que les enfants attendent de l’adulte qui se conforme…

                C’est triste le rôle d’un adulte parmi les enfants, alors? Va falloir que je l’accepte…

                la capacité de rève, de création, de possibles, d’enfrichement de la rélaité des enfants sera toujours inaccessibles aux adultes.

                Ah, non pas d’accord ! 🙂 (ne brise pas tous mes vains espoirs :-D) On a tous été enfants. Malheureusement on devient, bien malgré nous, des adultes( “des cons”, tu dirais peut-être) mais ça n’efface pas qu’on a été un jour des enfants et que, par conséquent, tout cela ne nous a pas “toujours” été inaccessible. Que cela ait été perdu en cours de route est une véritable tragédie…mais on peut toujours essayer de le retrouver (n’est-ce pas ce que faisait Picasso, retrouver la manière de dessiner d’un enfant?).

                retrouver mais pas au travers des enfants…

                En tant qu’animateur claé, notre premier soucis s’agissant d’animation, ce n’est pas de produire mais de permettre cet entre-enfants : faire que ce soit la première possibilité offerte à ces enfants.
                a partir de là, tout est ensuite possible…

                Qu’entends-tu par “tout est possible”?

                #69278
                moilapa
                  @moilapa

                  Y’a de longs échanges sur ces problématiques sur le forum…le jeu, la place de l’adulte dans l’entre-enfants, dans une cour d’école… ce “loisirs éducatifs” qui de mon point de vue n’a aucun sens…

                  J’ajouterai une dimension facilement observable dans notre situation d’animateur de claé dans ces jeux de cour d’école : au delà de la notion de loi (les règles) et de la difficulté normale de positionement de l’animateur-adulte… il y aussi par exemple celle de “hiérarchie” :
                  il peut y avoir dans un jeu hiérarchie entre joueurs : très fluctuante comme dans “la main blanche” où le loup change très vite ou plus durable. Comme dans 1,2,3 soleil où ici le pouvoir est quasi absolu, permettant presque toute partialité) Il y aussi la hiérarchie entre individus qui existait avant l’idée de jouer (un “leader” dans un groupe qui durant le jeu garde son (une partie) statut, ce qui peut poser problème avec l’idée même de jeu… la situation de jeu, comme dans ton prv, pouvant poser problème vis à vis de cette hiérarchie pré-existante : comment moi, grand de CM2, toucher par inadvertance par un petit (une petite !!!) du CP je vais réagir ???
                  C’est la situation du jeu en lui même qui pose problème : ce qui est sans doute intéressant : non pas le problème en lui même, mais comment dfeux individus (un groupe) va aller au delà du problème….

                  La hiérarchie créée par le jeu peut venir du fait qu’un enfant a apporté le nouveau jeu, ou qu’il détient l’objet qui permet le jeu, ou alors un enfant particulièrement inventif qui va permettre l’enrichissement constant du jeu, un peu comme les rebondissements dans les films… C’est Delalande notamment qui raconte à quelque chose prêt cela de ses observations dans des cours d’école…

                  Ce statut de “dominant” dans la hiérarchie du jeu n’est pas forcément un rôle recherché : parce que dans certains jeux, le plaisir est dans le rôle de”l’animal traqué”…

                  Dans le cas de “la main blanche” , être celui qui a le pouvoir sur les autres (en apparence) le loup, n’est pas forcément le rôle le plus envié !
                  Même si certains enfants se feront volontairement toucher pour devenir le loup (pour moultes raisons) : qui a le pouvoir ici ?
                  Si ce n’est l’ensemble des joueurs qui en acceptant un temps donné les mêmes règles arrivent à jouer ensemble…

                  C’est ce qu’il y a de primordial dans ces temps de récré… l’intrusion alors d’un adulte ne peut de mon point de vu que poser problème.

                  Dans toutes ces situations, la présence d’un adulte change la donne.
                  Cette hiérarchie n’est plus acceptée, comme pour les règles, elle est imposée par la seule présence de l’adulte-animateur. La hiérarchie passe forcément par l’adulte, point central… Elle est la domination de l’adulte sur les enfants. Il n’y a plus cette magie fragile qui fait que plusieurs individus se retrouvent à partager un temps, même si chacun vit ce temps à sa façon, pour lui même avant tout.

                  C’est pourquoi je ne crois pas que l’adulte ait sa place dans les jeux de cours d’école, dans cet entre-enfant primordial de la cour de récréation.
                  Quand je propose un jeu aux enfants (y compris quand c’est le même jeu auxquels les enfants jouent entre eux dans la cour, sans adulte) ce n’est plus la même situation.

                  Je ne dis pas qu’adultes et enfants ne peuvent partager de bons moments ici… je dis que l’adulte n’a plus sa place dans les jeux d’enfants qu’il n’a de place dans l’intimité de ces enfants.
                  La hiérarchie se fait “contre” : même si les enfants acceptent (attendent) cette prise en main de l’adulte.

                  Ce sont là deux situations différentes : dans un cas c’est du jeu; avec l’adulte ce n’est pas tout à fait du jeu : pour moi il manque toute une dimension à ce temps pour être un jeu.
                  C’est notamment là dessus que mon avis diffère des autres intervenants intéressants du forum…

                  L’adulte ne peut avoir au mieux qu’un regard “ethnologique” sur cette cour de récréation. Ou de l’indifférence. Et non espérer en partager une partie, en espérant retrouver une partie de son enfance… en contrôler une partie…

                  L’idéal, si les lieux le permettent, c’est de faire cette animation hors la cour : l’architecture devrait prendre en compte le claé, comme une antité pratiquement hors de l’école : comme sur le dernier claé où je travaillais jusque lundi encore : les animateurs viennent chercher dans la cour les enfants qui ont envie de cette animation, de cette confrontation à l’adulte. quand la très grande majorité des enfants refusent cela, comprenant instinctivement que ce temps leur appartient, que ce temps est avant tout un temps qui apparient aux enfants entre eux. Il y a (alors le mot est un peu fort mais je n’en trouve pas d’autre) une méfiance bien venue des enfants vis à vis des adultes dans cette cour de récré : je trouve cela extrèmement sain.

                  Sans doute qu’il s’agit pour les adultes en partie de cela : se réapproprier une partie de leur enfance, en étant le tout puissant qui arrive avec un jeu, gère tout, omniscient, omnipotent… Une réécriture…

                  Les enfants ne me doivent rien, je n’en attends rien : mon seul soucis en tant qu’animateur est de permettre l’entre-enfants le plus serein possible. Et si des enfants un temps donné préfèrent la confrontation à l’adulte à cet entre enfants, alors en tant qu’animateur je vais essayer de mettre en place le temps le plus intelligent possible, harmonieux, le plus proche de ce que ces enfants pourraient en attendre : mais ce n’est plus vraiment du temps de jeu : même si ces enfants s’amusent durant ce temps, reviennent, se démènent pour être parmi le petit groupe qui va aller avec tel animateur : on ne pourra jamais extraire la présence de l’adulte “au dessus” : en tant qu’animateur, pour notamment permettre ce temps serein, je vais intervenir pour que les conflits n’aient pas lieu, je vais interférer dans les rapports entre ces individus… : je ne peux faire autrement, parce que je suis présent, parce que les enfants attendent de l’adulte qui se conforme…

                  L’entre-enfants est en partie “excuser” de ce conformiste : même si les enfants construisent une partie de leur jeux sur une réinterprétation de ce qu'”ils observent des adultes, même si ces jeux sont des tentatives de réponses, même si on ne peut extraire les adultes et imaginer un monde seulement fait d’enfants… la capacité de rève, de création, de possibles, d’enfrichement de la rélaité des enfants sera toujours inaccessibles aux adultes.

                  L’animation, c’est autre chose : il y a comme une “extraction” à ce “monde” de la cour de l’école, une intrusion souvent.
                  En tant qu’animateur claé, notre premier soucis s’agissant d’animation, ce n’est pas de produire mais de permettre cet entre-enfants : faire que ce soit la première possibilité offerte à ces enfants.
                  a partir de là, tout est ensuite possible…

                  #69369
                  Vegeteuse
                    @vegeteuse

                    Mais de quel jeu parle-ton ? C’est là où réside toute la difficulté. 😀

                    Le jeu(x) tel qu’il a été prévu par l’animateur, le jeu que joue l’enfant A ou le jeu que joue l’enfant B ? Il y aura forcément un décalage qui se réduira autant que faire se peut par les ajustements des joueurs. Si tentés ils sont de jouer avec les autres…

                    Jouer avec d’autres n’a rien d’évident si on ne peut pas s’y inscrire en jouant avec ses règles qui ne sont pas celles des autres. Partager la décision est très complexe. C’est ce qu’on retrouve plus bas. 😀

                    Oui, je parlais des jeux spontanés entre enfants que j’observe dans la cour. Il y a quelques enfants qui se retrouvent souvent isolés, même s’ils ont très envie de jouer avec les autres. Comme tu l’expliques, c’est probablement une difficulté à accepter les règles de l’autre joueur ou du groupe. L’impression de ne pas avoir son mot à dire, de proposer des règles non acceptées par les autres… Merci, ça m’aide à mieux comprendre.

                    Dans ce contexte quel peut être le rôle de l’adulte? Comment peut-il être médiateur dans un temps entre enfants qui ne le concerne pas? Sans s’imposer ni détruire le jeu?

                    Par exemple, je pense à un petit CP qui va vers les autres uniquement en les insultant et les frappant (y compris les anims). Ça marche pas bien 🙂 J’ai essayé d’entrer en contact avec lui : pas simple, dés que je m’approchais il partait en courant et en se bouchant les oreilles (je comprends, rien de plus chiant qu’un adulte qui vient vous raconter la vie :-D). Au bout d’un moment et avec beaucoup de patience et de calme, j’ai pu lui dire que s’il voulait jouer avec les autres, il pouvait essayer de leur demander. Et il a essayé (avec quand même quelques insultes) mais les autres ne voulaient pas… Comme il est venu vers moi pour me dire que les enfants ne l’acceptaient pas (et que c’était le première fois qu’il me parlait sans insultes ou cris) j’ai fait un peu de “forcing” auprès des autres pour qu’ils acceptent de jouer avec lui. Mais, je me demande si j’ai bien fait. Le jeu semble s’être bien passé et le petit CP bien intégré, mais ce n’est que mon point de vue d’adulte.

                    Mets à disposition des ballons, des cordes à sauter, des gamelles, des balles, des élastiques, des billes, des cartes, des craies (pour dessiner sur le sol, faire des marelles, etc.), des dossards, des plots, des trucs à grimper, glisser, cacher… Des trucs de cour de récré ! 😀

                    Le problème dans ce CLAE c’est qu’il n’y a pas beaucoup de jouets extérieurs à disposition des enfants. Juste quelques ballons, et encore, j’ai appris la semaine dernière que les enfants n’avaient plus le droit de jouer au foot (de shooter) dans la cour (ou alors seulement s’ils sont inscrits à l’activité).

                    Petit rappel dans la cour : on n’a pas le droit au foot, on n’a pas le droit aux roues et équilibres, on n’a pas le doit à la boue, on n’a pas le droit de sortir quand il pleut même sous le préau (désespoir…).

                    Mais je suis tout à fait d’accord avec toi un coffre avec tout plein de jouets à dispo ce serait idéal et pourquoi pas aussi des poupons comme le conseillait Moilapa dans un de ses posts.

                    Avec toutes ces interdictions, je ne sais plus du tout comment me positionner vis à vis des enfants. Et vis à vis de mes collègues.

                    Est-ce que je “casse” les règles établies, en prenant sur moi les éventuels conséquences (j’autorise les enfants à jouer dans la boue, je l’ai fait hier en informant tous mes collègues).

                    Est-ce que je joue à l’animatrice un peu bigleuse qui ne voit pas ce qu’il se passe dans la cour (ah bon, ils jouaient au foot?). Le problème : les enfants vont se retrouver face à des adultes en contradiction et ce sont eux qui vont le payer (punitions ou engueulades). En même temps, ils n’arrivent pas à respecter les règles stupides et donc les transgressent en permanence…

                    Ou est-ce que je fais comme tout le monde pour la “cohérence” du groupe adulte et des règles. En me faisant violence sur les interdictions débiles.

                    Franchement, je ne sais pas…

                    Désolée, je suis partie sur d’autres questionnements 🙂

                    Comment l’animateur peut-il sortir de ce rôle attendu du meneur-arbitreur ? Comment peut-il redonner (peu à peu) et laisser de la place aux enfants dans “leur” cour de récréation. Il y a là un enjeu qui, je crois, est important.

                    Oui, moi aussi.

                    C’est ça. Je pense que ce qui précède l’illustre pas trop mal. La forme scolaire (sur laquelle se base la forme animative) met en avant ce schéma d’organisation de 1 groupe d’enfants (classe ou groupe d’âge) avec un adulte pour une activité décidée, définie et dirigée par l’adulte.

                    Si on détruit ce truc… tout fout le camp notamment en permettant aux enfants de décider ce qu’ils vont faire.

                    J’adhère ! C’est a essayé ! Avec tes conseils puis ceux de Crevette et Moilapa, je pense que je vais réussir à m’en sortir avec ce satanée PRV 🙂 (bon, ce ne sera probablement pas immédiat mais avec le temps…).

                    PS : J’ai remarqué que depuis 2 jours les enfants jouent spontanément au PRV par petits groupes, si ça se trouve cette activité du planning va mourir de sa belle mort avec plus aucune inscriptions !

                    #69412
                    Shaaa
                      @shaaa

                      Henriot nous dirait : “on ne joue jamais que seul”… Si on peut avoir le sentiment que c’est une activité collective, elle est aussi (et avant tout) individuelle ! C’est uniquement le joueur qui décide de jouer (et de s’illusionner), de se provoquer, de se tenter à courir, sauter, attraper, cacher, rouler dans le boue, se bagarrer… Et ce n’est pas dit que deux joueurs (ou plusieurs) jouent toujours “ensemble”.

                      C’est très intéressant “on ne joue jamais que seul” et le fait que c’est parce que l’enfant désire et décide de jouer que le jeu “se produit”, plus ou moins ensemble.

                      Je digresse un peu mais ça me fait penser que dans la cour de récréation il y a quelques enfants qui ont beaucoup de difficulté à jouer avec les autres.
                      Qu’est-ce qu’il se passe quand le jeu avec les autres ne se produit pas et que l’enfant est contraint de vraiment jouer tout seul ou d’être en perpétuel décalage avec les autres? Comme si pour une raison ou une autre justement il n’arrivait pas à “jouer le jeu”.

                      Mais de quel jeu parle-ton ? C’est là où réside toute la difficulté. 😀

                      Le jeu(x) tel qu’il a été prévu par l’animateur, le jeu que joue l’enfant A ou le jeu que joue l’enfant B ? Il y aura forcément un décalage qui se réduira autant que faire se peut par les ajustements des joueurs. Si tentés ils sont de jouer avec les autres…

                      Jouer avec d’autres n’a rien d’évident si on ne peut pas s’y inscrire en jouant avec ses règles qui ne sont pas celles des autres. Partager la décision est très complexe. C’est ce qu’on retrouve plus bas. 😀

                      Doit-il arbitrer ? jouer ? Voire proposer et être détenteur des règles ? Limiter les participants ? Juger les écarts acceptables ou non ?

                      Je crois que la situation telle que tu l’as décris amène des difficultés dont tu vas prendre la responsabilité alors que… ce sont les joueurs qui font le jeu et ce devrait être à eux de décider des règles.

                      Concernant le PRV, la première journée j’étais vraiment partie avec l’idée qu’ils allaient jouer seuls et que j’aurais juste besoin d’être dans les parages, histoire de jeter un œil. Mais finalement ils étaient très en demande d’un adulte-arbitre car ils n’arrivaient pas à jouer tous ensemble. J’ai même eu l’impression qu’en fait ils étaient assez “soumis” et peu engagés dans le jeu. Ce qui montre peut-être qu’ils voient davantage le PRV comme un sport (avec règles fixes qu’ils ne s’autorisent pas à faire évoluer, esprit de compet’) que comme un jeu.

                      Là, on retrouve une situation familière de l’enfance actuelle. Ils sont soumis et dominés dans bons nombres d’espaces sociaux dont le chancre est l’école. De fait, et parce qu’ils y sont toujours, ils vont conserver une certaine posture face à l’adulte qu’ils n’auraient pas forcément dans la famille ou durant les vacances.

                      Comment l’animateur peut-il sortir de ce rôle attendu du meneur-arbitreur ? Comment peut-il redonner (peu à peu) et laisser de la place aux enfants dans “leur” cour de récréation. Il y a là un enjeu qui, je crois, est important.

                      Je te rassure, tout le monde ne le partage pas. 😀

                      Alors plutôt que limiter, réduire les possibilités de jeu (sans x), je crois que le rôle de l’animateur est bien de les augmenter ! Plutôt que de proposer UN jeu(x) – le PRV -, autant proposer plein de possibilités de jeux de trappe-trappe… si c’est ça qui les éclate en ce moment. 😀

                      Le problème dans ce CLAE c’est que les enfants s’inscrivent aux activités et que l’une d’elle s’appelle PRV et non, plus globalement, jeux extérieurs. Du coup les enfants qui s’inscrivent “attendent” le PRV. Je pense que si ils sont aussi pointilleux avec cette histoire d’inscription, c’est que la plupart des adultes les font chier pour qu’ils s’inscrivent et suivent l’activité sans possibilité de changer d’avis ou d’activité (apparemment ça leur apprendrait l’engagement !?) et ils attendent que je tienne moi aussi mes engagements.

                      C’est donc bien le fonctionnement du CLAE et nous, les anims, qui verrouillons les possibilités de jeu.

                      Voila un ‘interprétant’ (désolé :-D) tout autant fondamental que je généraliserais encore un peu : la situation dans laquelle tu t’inscris détermine pour beaucoup (mais pas tout) ce qu’il va s’y réaliser. C’est pourquoi ce PRV va être une horreur à animer… et bons nombres d’animateurs s’y seraient cassés les dents (et la motivation).

                      C’est là où, en plus, on voit la perversité du travail actuel (avec le discours sur les compétences, la responsabilité, la performance, etc.), c’est qu’on se croit personnellement coupable de nos incapacités. Alors que ça dysfonctionne à tous les niveaux et que bien des animateurs se retrouvent à gérer des contradictions insolubles en permanence.

                      Par exemple : le loisir éducatif, c’est quoi ? Éduquer ou s’amuser ?

                      Donc par exemple, si je propose plusieurs jeux et que je mets à disposition les dossards et les plots pour un éventuel PRV, tu penses qu’ils ne demanderont plus la présence d’un adulte-arbitre?

                      Mets à disposition des ballons, des cordes à sauter, des gamelles, des balles, des élastiques, des billes, des cartes, des craies (pour dessiner sur le sol, faire des marelles, etc.), des dossards, des plots, des trucs à grimper, glisser, cacher… Des trucs de cour de récré ! 😀

                      À un moment donné, il n’y aura pas un groupe sur le même “jeu(x)” mais bien des groupes (souvent par affinités) de joueurs… Il restera à filer un coup de main à ceux qui se chamaillent ou cherchent à un truc à faire et laisser jouer ceux qui jouent. Mais ce n’est pas le plus facile…

                      Mais ça peut prendre du temps, beaucoup de temps pour faire évoluer les habitudes (et surtout celles des adultes). Il suffira d’être patient… 😀

                      L’adage “un animateur = une activité” me semble impossible à tenir au risque de faire culpabiliser ces mêmes animateurs. Même si c’est ce qui est survalorisé par tout le monde actuellement et depuis bien longtemps. D’ailleurs, les “meilleurs” animateurs sont ceux qui arrivent à “tenir” beaucoup d’enfants dans ‘leur’ activité pendant ‘beaucoup’ de temps.

                      Je suis désolée je n’ai pas bien compris ce que tu voulais dire. Tu penses qu’il est mieux qu’un anim encadre plusieurs activités, c’est bien ça? Pour éviter qu’il prenne la place de meneur de jeu?

                      C’est ça. Je pense que ce qui précède l’illustre pas trop mal. La forme scolaire (sur laquelle se base la forme animative) met en avant ce schéma d’organisation de 1 groupe d’enfants (classe ou groupe d’âge) avec un adulte pour une activité décidée, définie et dirigée par l’adulte.

                      Si on détruit ce truc… tout fout le camp notamment en permettant aux enfants de décider ce qu’ils vont faire.

                      #69481
                      Vegeteuse
                        @vegeteuse

                        Merci Shaaa pour tes réflexions. J’ai commencé à lire le texte que tu m’as conseillé, je reviendrai vers toi si je n’ai pas tout compris 🙂

                        Henriot nous dirait : “on ne joue jamais que seul”… Si on peut avoir le sentiment que c’est une activité collective, elle est aussi (et avant tout) individuelle ! C’est uniquement le joueur qui décide de jouer (et de s’illusionner), de se provoquer, de se tenter à courir, sauter, attraper, cacher, rouler dans le boue, se bagarrer… Et ce n’est pas dit que deux joueurs (ou plusieurs) jouent toujours “ensemble”.

                        C’est très intéressant “on ne joue jamais que seul” et le fait que c’est parce que l’enfant désire et décide de jouer que le jeu “se produit”, plus ou moins ensemble.

                        Je digresse un peu mais ça me fait penser que dans la cour de récréation il y a quelques enfants qui ont beaucoup de difficulté à jouer avec les autres.
                        Qu’est-ce qu’il se passe quand le jeu avec les autres ne se produit pas et que l’enfant est contraint de vraiment jouer tout seul ou d’être en perpétuel décalage avec les autres? Comme si pour une raison ou une autre justement il n’arrivait pas à “jouer le jeu”.

                        Doit-il arbitrer ? jouer ? Voire proposer et être détenteur des règles ? Limiter les participants ? Juger les écarts acceptables ou non ?

                        Je crois que la situation telle que tu l’as décris amène des difficultés dont tu vas prendre la responsabilité alors que… ce sont les joueurs qui font le jeu et ce devrait être à eux de décider des règles.

                        Concernant le PRV, la première journée j’étais vraiment partie avec l’idée qu’ils allaient jouer seuls et que j’aurais juste besoin d’être dans les parages, histoire de jeter un œil. Mais finalement ils étaient très en demande d’un adulte-arbitre car ils n’arrivaient pas à jouer tous ensemble. J’ai même eu l’impression qu’en fait ils étaient assez “soumis” et peu engagés dans le jeu. Ce qui montre peut-être qu’ils voient davantage le PRV comme un sport (avec règles fixes qu’ils ne s’autorisent pas à faire évoluer, esprit de compet’) que comme un jeu.

                        Alors plutôt que limiter, réduire les possibilités de jeu (sans x), je crois que le rôle de l’animateur est bien de les augmenter ! Plutôt que de proposer UN jeu(x) – le PRV -, autant proposer plein de possibilités de jeux de trappe-trappe… si c’est ça qui les éclate en ce moment. 😀

                        Le problème dans ce CLAE c’est que les enfants s’inscrivent aux activités et que l’une d’elle s’appelle PRV et non, plus globalement, jeux extérieurs. Du coup les enfants qui s’inscrivent “attendent” le PRV. Je pense que si ils sont aussi pointilleux avec cette histoire d’inscription, c’est que la plupart des adultes les font chier pour qu’ils s’inscrivent et suivent l’activité sans possibilité de changer d’avis ou d’activité (apparemment ça leur apprendrait l’engagement !?) et ils attendent que je tienne moi aussi mes engagements.

                        C’est donc bien le fonctionnement du CLAE et nous, les anims, qui verrouillons les possibilités de jeu.

                        Donc par exemple, si je propose plusieurs jeux et que je mets à disposition les dossards et les plots pour un éventuel PRV, tu penses qu’ils ne demanderont plus la présence d’un adulte-arbitre?

                        L’adage “un animateur = une activité” me semble impossible à tenir au risque de faire culpabiliser ces mêmes animateurs. Même si c’est ce qui est survalorisé par tout le monde actuellement et depuis bien longtemps. D’ailleurs, les “meilleurs” animateurs sont ceux qui arrivent à “tenir” beaucoup d’enfants dans ‘leur’ activité pendant ‘beaucoup’ de temps.

                        Je suis désolée je n’ai pas bien compris ce que tu voulais dire. Tu penses qu’il est mieux qu’un anim encadre plusieurs activités, c’est bien ça? Pour éviter qu’il prenne la place de meneur de jeu?

                        Après ce sont les avis d’un mauvais animateur. 😀

                        Arf, je te crois pas 😀

                        Euh… il y a quelques exemples présents ici qui te prouveraient le contraire… 😀

                        Arf (bis) c’est dur l’écrit quand je fais une généralité stupide elle reste graver dans le marbre 😀

                        #69493
                        Shaaa
                          @shaaa

                          Alors d’autres réflexions à apporter au moulin, avec si possible une autre entrée pour alimenter le débat quand c’est possible. Désolé pour la longueur. 😀

                          En repartant de J. Henriot, on peut faire une distinction fondamentale entre “game” (les jeux) et le “play” (le fait de jouer). Il y a des objets étranges qui sont appelés “jeux” ; sorte de matériel ou de combinaisons de règles qui permettent une situation aux caractéristiques singulières. On y retrouve notamment de l’incertitude : la fin n’est pas écrite (et on peut parier sur une possible victoire), de la frivolité (ou le simple plaisir d’y agir suffit à la faire vivre).

                          D’un autre côté, si les jeux peuvent survivre dans nos cultures, ils ont bien besoin de joueurs pour être jouer et donc être un jeu. Autrement dit, Henriot dirait : “Pas de jeux sans jouer, pas de jouer sans joueur”.

                          Les jeux ne garantissent pas le jouer (même si ils le facilitent plus que la situation scolaire, par exemple). Pour qu’il y ait jeu (sans x), il faut que des joueurs jouent c’est-à-dire rentrent dans le jeux (avec x). Se prendre au jeu, rentrer dans le jeu, s’illusionner… autant de synonymes. Le jeu se compose de jeux et de jouer (par l’intermédiaire du joueur).

                          Premier élément : ce n’est pas parce que l’on propose un jeu(x) que les enfants vont jouer. Mais… deuxièmement : ce n’est pas parce que l’on UN jeu(x) que tous les enfants jouent à CE jeu(x) tel que décrit par les règles ou construit par l’animateur… 😀

                          Henriot nous dirait : “on ne joue jamais que seul”… Si on peut avoir le sentiment que c’est une activité collective, elle est aussi (et avant tout) individuelle ! C’est uniquement le joueur qui décide de jouer (et de s’illusionner), de se provoquer, de se tenter à courir, sauter, attraper, cacher, rouler dans le boue, se bagarrer… Et ce n’est pas dit que deux joueurs (ou plusieurs) jouent toujours “ensemble”. L’exemple le plus simple est les jeux de bagarre. Parfois, l’un ne joue plus ou joue différemment par rapport à ce qu’attend l’autre et ça “dégénère”, comme ont dit. Parfois, on parle de “triche”. 😀

                          Donc… quand il y a 50 enfants dans un jeu(x)… ça en fait des possibilités ! Certaines sont moins dérangeantes que d’autres… Des joueurs voudront plutôt jouer à défendre son camp, d’autres se cacheront et feront des surprises, d’autres voudront faire des longues courses, certains feront les miradors ou voudront prendre le risque de ‘tomber’… Mais d’autres seront aux marges toujours floues, les crapules qui flirtent avec les limites et se jouent du jeu… Parfois, c’est l’injustice ! À moins que ce soit deux façons de jouer dans le même jeu(x) ? 😀

                          Dans le sport, on a inventé un règlement, un arbitre, la vidéo, des fédérations pour faire en sorte que ce soit toujours les mêmes règles. Dans le jeu, on a mis un animateur. Doit-il arbitrer ? jouer ? Voire proposer et être détenteur des règles ? Limiter les participants ? Juger les écarts acceptables ou non ?

                          Je crois que la situation telle que tu l’as décris amène des difficultés dont tu vas prendre la responsabilité alors que… ce sont les joueurs qui font le jeu et ce devrait être à eux de décider des règles. Notamment parce que l’animateur ne pourra jamais tout (pré)voir, tout (pré)régler et tout (pré)décider… Le jeu est une construction-négociation permanente par et entre les joueurs (la dinette en est un parfait exemple).

                          Et là… Peut-être que les 50 vont se partager en plusieurs jeux car plusieurs groupes de joueurs prêt à jouer avec les mêmes règles. Alors plutôt que limiter, réduire les possibilités de jeu (sans x), je crois que le rôle de l’animateur est bien de les augmenter ! Plutôt que de proposer UN jeu(x) – le PRV -, autant proposer plein de possibilités de jeux de trappe-trappe… si c’est ça qui les éclate en ce moment. 😀

                          Laissons-leur la responsabilité de savoir à quel jeu(x) ils veulent jouer et avec qui et pendant le temps qu’ils veulent, etc. Les maîtres du jeu, ça ne peut pas être un animateur…

                          L’adage “un animateur = une activité” me semble impossible à tenir au risque de faire culpabiliser ces mêmes animateurs. Même si c’est ce qui est survalorisé par tout le monde actuellement et depuis bien longtemps. D’ailleurs, les “meilleurs” animateurs sont ceux qui arrivent à “tenir” beaucoup d’enfants dans ‘leur’ activité pendant ‘beaucoup’ de temps.

                          Encore une question (juste pour éviter un éventuel plantage). L’autre jour, une petite fille m’a demandé s’il serait possible de faire un atelier théâtre…je lui ai dit que moi j’y connaissais rien de rien et elle m’a répondu “oh, c’est pas grave. On s’en fiche” (ah! l’optimisme des gosses ).

                          Dans quel mesure je peux monter un atelier théâtre alors que je serais incapable de conseiller quoi que ce soit. Si par exemple, je les laisse faire des scénettes comme ils veulent en mettant à disposition déguisements et accessoires…c’est ok?

                          D’après vos expériences est-il nécessaire de savoir diriger un minimum et de “toucher” un peu pour pouvoir encadrer un atelier théâtre?

                          Bien évidemment, je rejoins ta deuxième proposition. En trouvant de quoi se déguiser (et de quoi les rendre accessibles et rangeables genre penderies), des miroirs, de quoi se grimer, des éléments de décors (mobiliers, ou cartons super-costauds…). On pourrait même y voir un appareil-photo, un caméra…
                          Et puis, ils joueront à leurs jeu(x)… pour lesquels ils n’ont pas besoin que tu saches faire des trucs (ou des trucs qu’ils auraient besoin d’apprendre…). Comme elle l’a dit.

                          Après ce sont les avis d’un mauvais animateur. 😀

                          PS :

                          Parfois, j’ai vraiment l’impression que plus on fait d’études moins on a d’esprit critique. Mais oui sinon je vois ce que veux dire et je commence à le vivre (univers fermé sur lui-même).

                          Euh… il y a quelques exemples présents ici qui te prouveraient le contraire… 😀

                          #69495
                          Vegeteuse
                            @vegeteuse

                            Pour l’instant, je n’avais pas du tout dans l’idée de faire un spectacle. Après à voir avec les enfants !

                            tu crois que j’ai fait comment pour la danse alors que je ne maitrise que le danse des canards ? Ben j’ai laissé les mômes former leur truc, créer leurs pas, et moi j’ai fait “logistique de l’ombre” pour leur mettre à dispo les choses utiles techniquement, pour organiser les soucis de calendrier, pour caler les détails autres que danse en fait

                            (je veux bien une petite démo de la danse des canards :-D)

                            Je pense que la fille qui a demandé l’atelier a déjà fait du théâtre. Et puis ça me plait bien l’idée de la “logistique de l’ombre”, je m’occuperai de l’organisation et de l’agenda (tu crois qu’ils me paieront bien :-D).

                            Si tu réponds à une demande d’enfants en annonçant clairement que c’est pas ta proposition et que tu ne seras pas meneuse du truc, mais que tu seras un appui pour caler les besoins en salle, en matériel, en organisation, ben tu rentres dans du projet d’enfants et j’vois pas le problème, au contraire 🙂

                            Oui, il faut que je pense à bien leur préciser que je serai juste là pour les aider à réaliser leur projet.

                            #69509
                            crevette76
                            Administrateur
                              @crevette76

                              Vegeteuse a écrit :
                              D’après vos expériences est-il nécessaire de savoir diriger un minimum et de “toucher” un peu pour pouvoir encadrer un atelier théâtre?

                              Pas forcément, ça dépend aussi du but visé.

                              Pour exemple moi j’ai déjà mené des ateliers “danse”, et ceux qui me connaissent savent que ben heu j’suis à des années lumières d’être chorégraphe.

                              Le “théâtre” c’est avant tout du jeu de “rentrer dans un rôle”, et ça en fait les enfants savent plutôt bien le faire.
                              Y’a par contre une nuance entre jouer au théâtre et avoir pour but de présenter un spectacle (et y’a encore une nuance dans à qui et comment s’adresse l’éventuel spectacle).

                              Donc en fait tu peux amorcer le truc par des jeux théatraux, du style match d’impro et variantes, du style utilisation de costumes…

                              Et puis aussi peut-être que parmi les mômes y’en a qui ont des idées et/ou compétences dans le domaine, et c’est l’occasion de leur laisser une place.
                              (tu crois que j’ai fait comment pour la danse alors que je ne maitrise que le danse des canards ? Ben j’ai laissé les mômes former leur truc, créer leurs pas, et moi j’ai fait “logistique de l’ombre” pour leur mettre à dispo les choses utiles techniquement, pour organiser les soucis de calendrier, pour caler les détails autres que danse en fait)

                              Si tu réponds à une demande d’enfants en annonçant clairement que c’est pas ta proposition et que tu ne seras pas meneuse du truc, mais que tu seras un appui pour caler les besoins en salle, en matériel, en organisation, ben tu rentres dans du projet d’enfants et j’vois pas le problème, au contraire 🙂

                              #69510
                              Vegeteuse
                                @vegeteuse

                                Encore une question 🙂 (juste pour éviter un éventuel plantage). L’autre jour, une petite fille m’a demandé s’il serait possible de faire un atelier théâtre…je lui ai dit que moi j’y connaissais rien de rien et elle m’a répondu “oh, c’est pas grave. On s’en fiche” (ah! l’optimisme des gosses :-D).

                                Dans quel mesure je peux monter un atelier théâtre alors que je serais incapable de conseiller quoi que ce soit. Si par exemple, je les laisse faire des scénettes comme ils veulent en mettant à disposition déguisements et accessoires…c’est ok?

                                D’après vos expériences est-il nécessaire de savoir diriger un minimum et de “toucher” un peu pour pouvoir encadrer un atelier théâtre?

                                :thx:

                                #69567
                                Vegeteuse
                                  @vegeteuse

                                  Est-ce que tu peux nous expliquer en deux mots tes adaptations et comment tu les as amenées ?
                                  Et puis j’ai pas bien pigé pourquoi plus d’enfants rendaient l’usage de ces variantes plus compliquées pour toi ?

                                  Je voulais faire 3 changements :
                                  – Créer des cachettes que seuls les petits auraient pu utiliser (un cercle tracé à la craie). Problème, qui est entièrement ma faute, je ne l’ai pas fait à l’avance et j’ai été débordé par la formation des équipes (qui ont bien pris 15 min).

                                  – Un grand chef dans chaque équipe qui ne pourrait être attrapé que par les petits. Variante possible : les petits attrapés uniquement par les grands chefs.

                                  -3 immunités (des bougeoirs) que j’avais bien cachées dans la cour qui auraient permis à un enfant de se faire “faussement” attraper et de délivrer ses camarades.

                                  Au départ, il y avait moins d’enfants donc je l’ai amené très simplement après avoir ré-indiqué les règles classiques. Mais beaucoup sont arrivés par la suite et j’ai eu peur du nombre 🙂 je me suis dit je n’arriverais jamais à tout réexpliquer à ceux qui arrivaient au fur et à mesure.

                                  A la limite, le pourquoi ils aiment CE jeu, ce n’est à mon sens pas inintéressant, mais pas essentiel là maintenant : vois si quand tu proposes autre chose le jeu leur manque et qu’ils le réclament encore : si oui il faudra peut-être y revenir, sinon, ben trouver en quoi il leur plaisait sera un peu accessoire.

                                  Ok, je verrai plus tard.

                                  Je pense que tu majores un peu le “foirage” du jeu ; par contre ce ressenti est important à prendre en compte.
                                  Je pense que le plaisir au travail est un point important pour que ça se passe bien, en particulier dans l’animation et autres métiers où on bosse avec de l’humain (pour faire vite, mais tout le monde l’aura compris : si j’me sens bien, je serais forcément plus “efficace” car dans une relation au public plus naturelle et sereine).

                                  Oui, c’est tout à fait ça : je n’ai aucun plaisir a animer ce jeu et du coup je me sens dépassée. Dans les autres activités que je propose je ne ressens pas ce sentiment ; au contraire, j’ai l’impression d’avoir appris à connaitre les enfants et d’avoir passé un bon moment avec eux. Je fais pourtant des jeux extérieurs comme colin-maillard, épervier, cache-cache etc… mais l’ambiance est tout autre.

                                  Alors là dessus il y a plusieurs modalités possibles : même si j’adhère à la solution “idéale” de “prendre” sur son activité tous ceux qui sont volontaires et même les arrivées en cours de route, je ne vois pas forcément d’inconvénient majeur à limiter le nombre de participants, ceci à quelques conditions :
                                  > que le fait de limiter le nombre soit lié à un inconfort si on dépasse, par exemple pas asse de matériel, salle trop petite, animation difficile à mener à un seul anim au dessus d’un certain nombre d’enfants et pas d’autre anim dispo pour basculer sur le groupe

                                  Je n’ai pas l’impression qu’ils étaient trop nombreux pour le jeu enb lui-même mais moi j’étais mal à l’aise avec un aussi grand nombre. Peut-être que si on était 2 anims…

                                  Merci de m’aider à nuancer ça me permet justement de pas rester trop coincée avec mon image de l’activité “idéale”.

                                  que les enfants écartés de l’activité aient la possibilité de la faire sur le créneau suivant (le même jour ou le lendemain, à la limite peu importe) et qu’ils le sachent… et que l’anim soit en capacité de vérifier que le ptit julien se fait pas squezzer sa place par Arthur qui a déjà fait l’acti trois fois alors que julien jamais.
                                  Dire non c’est pas forcément envoyer bouler, ça peut être dir e “je propose ce truc aujourd’hui pour tant de place maxi, si il y a plus de monde qui veut le faire, ben je les prendrais en priorité sur le groupe de demain”.

                                  Oui, je pense qu’il serait possible de faire 2 créneaux de 30 min le midi. Peut-être CP-CE1 d’un coté puis les plus grands ensuite, qu’est-ce que t’en penses? Et comme les enfants seront moins nombreux, il sera toujours plus facile d’accueillir ceux qui arrivent au dernier moment et il n’y aura plus de problème de dossards.

                                  Si accepter tous les volontaires rend le jeu désagréable à tous, ce n’est pas forcément une bonne chose et il vaut mieux limiter et faire un jeu sympa sur plusieurs créneaux avec un peu moins d’enfants que faire un jeu un peu nase avec pleins de mômes, non ?

                                  Oui, c’est vrai…

                                  Merci encore Crevette pour tes conseils 🙂

                                  #69573
                                  crevette76
                                  Administrateur
                                    @crevette76

                                    Salut Vegeteuse, merci pour tes récits détaillés, c’est toujours intéressant à discuter quand il y a matière à comprendre les choses.

                                    Vegeteuse a écrit :
                                    Pourtant, ça avait plutôt bien commencé : j’ai réexpliqué les règles avec le groupe et j’ai annoncé les nouvelles règles (camps pour les petits etc…). Seulement, quand on a commencé à faire les équipes beaucoup d’autres enfants (inscrits ou non à l’activité) sont arrivés. Au final, ils étaient pas loin de 50 (je me demande pourquoi, ils aiment tant ce jeu !?). J’ai décidé de ne pas appliquer les nouvelles règles car je n’arrivais pas gérer un si grand groupe. La formation des équipes s’est passée un peu mieux que la semaine dernière, il y avait beaucoup de petits mais ils ont été choisis (même si les filles étaient globalement dans la une même équipe). La plupart avait l’air satisfait de leur équipe.

                                    Le jeu commence, ils ne savent plus qui doit attraper qui… moi, j’ai révisé les règles 🙂 donc il y a beaucoup moins d’injustices.

                                    Est-ce que tu peux nous expliquer en deux mots tes adaptations et comment tu les as amenées ?
                                    Et puis j’ai pas bien pigé pourquoi plus d’enfants rendaient l’usage de ces variantes plus compliquées pour toi ?

                                    Donc je demandais : pourquoi aiment-ils tant ce jeu alors qu’ils passent leurs temps à tomber (sur le bitume), à se disputer et se pousser!

                                    Boarf, y’a surement pas mal de raisons, dont probablement une partie de “on a toujours fait ça” donc de “conditionnement” et aussi de choix en comparaison de ce qu’il a d’autre comme proposition et possibilité.
                                    A la limite, le pourquoi ils aiment CE jeu, ce n’est à mon sens pas inintéressant, mais pas essentiel là maintenant : vois si quand tu proposes autre chose le jeu leur manque et qu’ils le réclament encore : si oui il faudra peut-être y revenir, sinon, ben trouver en quoi il leur plaisait sera un peu accessoire.

                                    Ce que tu dis ensuite est particulièrement intéressant à mon avis :

                                    Je sors de cette activité lessivée, j’ai l’impression d’être la plus mauvaise animatrice du monde

                                    Je pense que tu majores un peu le “foirage” du jeu ; par contre ce ressenti est important à prendre en compte.
                                    Je pense que le plaisir au travail est un point important pour que ça se passe bien, en particulier dans l’animation et autres métiers où on bosse avec de l’humain (pour faire vite, mais tout le monde l’aura compris : si j’me sens bien, je serais forcément plus “efficace” car dans une relation au public plus naturelle et sereine).
                                    Du coup, faut-il persister à proposer ce jeu qui te met visiblement mal à l’aise et fausse ton rapport aux mômes (en tout cas dans sa version actuelle avec ton vécu actuel) ?

                                    mes collègues me disent qu’il y a trop de monde dans mon activité (ce qui fait qu’il y a un rush dans le self) et qu’il faut que je m’en tienne aux inscriptions et même que je réduise la liste. Or, je n’ai pas envie de faire ça, pas envie de faire l’appel et d’envoyer bouler ceux qui voudront jouer au dernier moment (même si j’ai du dire non à certains aujourd’hui car il n’y avait plus de dossards)…

                                    Alors là dessus il y a plusieurs modalités possibles : même si j’adhère à la solution “idéale” de “prendre” sur son activité tous ceux qui sont volontaires et même les arrivées en cours de route, je ne vois pas forcément d’inconvénient majeur à limiter le nombre de participants, ceci à quelques conditions :
                                    > que le fait de limiter le nombre soit lié à un inconfort si on dépasse, par exemple pas asse de matériel, salle trop petite, animation difficile à mener à un seul anim au dessus d’un certain nombre d’enfants et pas d’autre anim dispo pour basculer sur le groupe (ton exemple tout bete de “y’a plus assez de dossards pourrait entrer la dedans (même si on peut formaliser les équipes de moult autres manières) >> bon, cette condition peut dans un certain nombre de cas “sauter” parce qu’on aura pu l’anticiper avant et la prévoir dans l’organisation
                                    > que les enfants écartés de l’activité aient la possibilité de la faire sur le créneau suivant (le même jour ou le lendemain, à la limite peu importe) et qu’ils le sachent… et que l’anim soit en capacité de vérifier que le ptit julien se fait pas squezzer sa place par Arthur qui a déjà fait l’acti trois fois alors que julien jamais.
                                    Dire non c’est pas forcément envoyer bouler, ça peut être dir e “je propose ce truc aujourd’hui pour tant de place maxi, si il y a plus de monde qui veut le faire, ben je les prendrais en priorité sur le groupe de demain”. A condition évidemment de ne pas promettre dans le vide et de proposer l’acti (quitte à la proposer 5 fois) à tous ceux qui souhaitaient la faire.

                                    Si accepter tous les volontaires rend le jeu désagréable à tous, ce n’est pas forcément une bonne chose et il vaut mieux limiter et faire un jeu sympa sur plusieurs créneaux avec un peu moins d’enfants que faire un jeu un peu nase avec pleins de mômes, non ?

                                    Donc je jette l’éponge (même si normalement le PRV est dans le planning jusqu’à la fin de l’année!!). Peut-être qu’avec de l’expérience j’arriverai à mieux gérer des grands groupes et à sortir des situations de confrontation…mais là je galère!

                                    Alors je vais proposer d’autres jeux avec lesquels je suis plus à l’aise et qui favorisent les relations plus sereines et l’amusement.

                                    ça me semble plus raisonnable pour le moment, mais je ne crois pas que ce soit “jeter l’éponge”, c’est au contraire t’adapter à la situation, au groupe et à tes observations, à tes capacités aussi.
                                    Et puis comme suggéré plus haut, selon les propositions que tu vas faire et le déroulé de ces actis, les mômes ne te réclameront peut-être même pas ce prv sacré… ou alors tu auras un peu plus de billes sur le groupe en ayanty vécu des choses -sympas- avec eux sur d’autres types d’acti.

                                    #69576
                                    Vegeteuse
                                      @vegeteuse

                                      Bonjour !

                                      Aujourd’hui de nouveau activité Poules Renards Vipères : ça n’a pas bien marché…de nouveau.

                                      Pourtant, ça avait plutôt bien commencé : j’ai réexpliqué les règles avec le groupe et j’ai annoncé les nouvelles règles (camps pour les petits etc…). Seulement, quand on a commencé à faire les équipes beaucoup d’autres enfants (inscrits ou non à l’activité) sont arrivés. Au final, ils étaient pas loin de 50 (je me demande pourquoi, ils aiment tant ce jeu !?). J’ai décidé de ne pas appliquer les nouvelles règles car je n’arrivais pas gérer un si grand groupe. La formation des équipes s’est passée un peu mieux que la semaine dernière, il y avait beaucoup de petits mais ils ont été choisis (même si les filles étaient globalement dans la une même équipe). La plupart avait l’air satisfait de leur équipe.

                                      Le jeu commence, ils ne savent plus qui doit attraper qui… moi, j’ai révisé les règles 🙂 donc il y a beaucoup moins d’injustices.

                                      Donc je demandais : pourquoi aiment-ils tant ce jeu alors qu’ils passent leurs temps à tomber (sur le bitume), à se disputer et se pousser!

                                      Je sors de cette activité lessivée, j’ai l’impression d’être la plus mauvaise animatrice du monde, mes collègues me disent qu’il y a trop de monde dans mon activité (ce qui fait qu’il y a un rush dans le self) et qu’il faut que je m’en tienne aux inscriptions et même que je réduise la liste. Or, je n’ai pas envie de faire ça, pas envie de faire l’appel et d’envoyer bouler ceux qui voudront jouer au dernier moment (même si j’ai du dire non à certains aujourd’hui car il n’y avait plus de dossards)…

                                      Donc je jette l’éponge (même si normalement le PRV est dans le planning jusqu’à la fin de l’année!!). Peut-être qu’avec de l’expérience j’arriverai à mieux gérer des grands groupes et à sortir des situations de confrontation…mais là je galère!

                                      Alors je vais proposer d’autres jeux avec lesquels je suis plus à l’aise et qui favorisent les relations plus sereines et l’amusement.

                                      #69619
                                      Vegeteuse
                                        @vegeteuse

                                        j’ai tenance à faire des raccourcis quand j’échange sur des discutions déjà mille fois vécues…

                                        J’ai conscience que j’arrive avec des questionnements très basiques… et je remercie ceux qui prennent le temps de quand même me répondre 🙂

                                        on retrouve des gens sur le terrain qui vont “en attendant mieux”, notamment au vue de leur cursus scolaire, et qui se retrouvent dans une situation de précarité, qui dure, dure…

                                        La grande majorité des animateurs échouent dans l’animation. Et non pas choississent ce métier.

                                        Malheureusement, je me retrouve dans ce portrait… Mes études d’origine n’ont rien à voir avec l’animation et je suis ici faute de trouver mieux (travailler 10 heures par semaine au smic horaire, ça ne peut pas être durable). Mais autrement, je trouve mon emploi actuel bien plus stimulant que ce j’ai pu faire en lien avec mes études! Si ce n’était pas des postes aussi précaires j’aimerais y rester… Je vais d’ailleurs peut-être le faire si j’arrive à cumuler plus d’heures.

                                        #69620
                                        Vegeteuse
                                          @vegeteuse

                                          situla a écrit :
                                          par rapport à la cantine
                                          tout n’est pas très clair à mes yeux
                                          Si j’ai bien compris, les animateurs sont présents à la cantine ce pourquoi tu leur as parlé de ton ressenti quant au fait de forcer les enfants

                                          qui fait le service ? : les animateurs (à majorité masculins donc je suppose que non :-D), des agents de service dites cantinières ? si réponse 2 pourquoi ne t’es tu pas adressée aux personnes qui servent ?

                                          Oui, j’ai oublié de préciser une donnée importante, la cantine est en fait un self. Les enfants passent quand ils veulent entre 12h et 13h15, ceux qui se sont inscrits à une activité doivent faire attention à avoir mangé avant le début de l’activité. Les 3 activités commencent à des heures différentes du coup tous les enfants n’arrivent pas en même temps au self. Je trouve ce principe très bien, ça permet aux enfants de manger en 10 min pour les pressés ou en 1 heure pour ceux qui aiment trainer.

                                          Pour le fonctionnement, c’est comme un self de collège sauf qu’il n’y pas de choix. Chaque enfant doit prendre obligatoirement tous les éléments du repas et la quantité de nourriture est imposée (ce qui, entre autre, me pose problème).
                                          Les dames de cantines travaillant derrière le self nous avons finalement très peu de contacts avec elles.

                                          Du coup, ce sont les anims qui se chargent de la prise du repas : on mange de manière échelonnée de manière à être toujours 2 ou 3 dans la salle, où on doit se placer à des endroits “stratégiques” pour pouvoir observer un max d’enfants (gniak gniak gniak!) et s’assurer de la “bonne ambiance” (dixit le projet pédagogique)…ce qui se traduit concrètement par le gavage.

                                          situla a écrit :
                                          contrairement à moilapa je ne pense pas que des personnes faisant ce travail par défaut (personne ne choisit d’être cantinière) seront obligatoirement plus inaptes à l’écoute des enfants.
                                          Les dames-cantine cumulent souvent plusieurs fonctions, parfois du ménage tôt le matin, sont fatiguées souvent

                                          Là où je bosse, elles font de l’animation aussi et donc effectivement elles ont échoué là dans ce boulot à mille lieues de leur cursus scolaire, vécu, rêves
                                          ce qui ne les empêche pas d’avoir du bon sens et de la sensibilité par rapport aux enfants et de pouvoir évoluer

                                          Je suis d’accord avec toi 🙂 D’ailleurs moi aussi je viens d’échouer dans l’animation un peu par hasard et à mille lieues des mes études d’origine. Par contre, je m’ennuie beaucoup mois dans mon travail depuis que je suis abonnée aux emplois précaires (principalement avec ados et enfants mais aussi dans le milieu associatif). Je trouve dans ces postes une liberté et un “pouvoir de réflexion” que je ne pense pas pouvoir retrouver dans une entreprise (ce que je n’ai jamais fait) ou dans une collectivité territoriale (ce que j’ai déjà fait).

                                          de par cette reconnaissance des agents de service par les employeurs, l’atmosphère a changé de par la volonté de toutes et pas seulement des animatrices, le repas est devenu un moment de répit pour les enfants, voire de pause même si l’endroit reste très bruyant (locaux devenus exigus ), particulièrement pour les mat
                                          pas d’obligation de manger ça ou ça, certains ne mangent que du pain, comprendre et accepter que les enfants, pour de multiples raisons refusent de manger tel ou tel plat, voire de manger tout court

                                          C’est super ce que tu as réussi à mettre en place avec tes collègues, la création d’un cadre respectueux de chaque enfant. Pour l’instant, je n’ai vraiment pas l’impression que ce sera possible avec notre équipe, surtout avec mon responsable dans les parages, qui même s’il a accepté la discussion, a affirmé qu’il resterait “intransigeant” sur ce point… Ou alors, il faudra beaucoup de temps et de persévérance.

                                          parfois certains parents nous disent : faut le (la) forcer, en fait ils veulent que nous fassions ce qu’ils n’arrivent pas à faire, le plus souvent nous disons clairement que nous ne forçons pas les enfants à manger, nous les incitons oui mais c’est tout et surtout nous respectons les dégoûts des enfants pour certains aliments, leur phobie de la cantine, leurs déséquilibres alimentaires, leur forte envie de discuter avec leurs copains qui parfois nuit à la qualité du repas

                                          Oui, c’est pour ça que l’excuse de mes collègues à savoir que si les enfants étaient vraiment traumatisés les parents viendraient se plaindre, je n’y crois pas trop. A mon avis, il y a plein de raisons pour qu’un enfant n’en parle pas à ses parents, ou que les parents ne viennent pas en parler à l’équipe.

                                          des plus diplômés sont-ils plus critiques ? eh ben je sais pas trop finalement. y a des diplômés sur ce forum, tous ne sont pas si rigides 🙂

                                          Oui, heureusement 🙂 En fait par diplômés, je voulais plutôt dire “un certain niveau d’étude”. Mais comme tu le soulignais ce n’est pas parce qu’on a bac+5 qu’on a une meilleure écoute des enfants et qu’on est capable de remettre en cause les décisions du chef (dans le cas de mes collègues c’était kif-kif bourricot).

                                          #69683
                                          crevette76
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