moilapa a écrit :
Végéteuse : elles sont toujours là les caravanes du théâtre en face de l’école ? Si oui, je suis pas sûr-sûr, mais j’ai bien l’impression que le bidule qui bloc l’entrée est un slack… si tu veux faire de l’acquisition de matos pas cher…
Non, je crois pas ça ne me dit rien ou alors j’ai pas du tout fait attention.
Bon sinon faut que je fasse ça la nuit en tenue de camouflage 😀
d’ailleurs : Végéteuse : de l’autre côté du terrain de “la dalle” du terrain de sports, tu as une école très très particulière… je pense que ce qui s’y passe pourrait t’intéresser… où l’on reparle de Freinet,…
Oui, c’était là où vivait Shaaa à un moment :-). J’essaierai d’en faire ma prochaine étape car je pense effectivement que ce qui s’y passe m’intéresserait pas mal.
balthazaar a écrit :
La démocratie ne peut pas fonctionner dans une structure d’accueil de mineurs. Le chef de cette structure est déjà nommé, l’organisation hiérarchique aussi, et le chef du chef aussi, et le chef du chef du chef existe lui aussi.
Les enfants auraient probablement le droit de choisir certaines de leurs activités… mais on ne les laissera jamais contrôler leurs animateurs, leur directeur, le chef de service ou… l’élu!
Après vos différents témoignages tous mes voyants sont en rouge. Je suis prévenue.
Shaaa a écrit :
Dialectiquement, c’est bien parce qu’il y a un espace de coercition (ou de contrôle façon foucaldienne) que des espaces “libres” peuvent exister. Comment ces espaces se confrontent est complexe : tantôt l’école déborde (et la réforme des rythmes scolaires nous en donnera certainement quelques exemples) et instrumentalise la récré, tantôt on souhaiterait agir dessus (ou son excroissance de CLAE) par la récré (ou le CLAE) comme l’exemple du conseil d’enfants.
Quand tu dis “tantôt on souhaiterait agir dessus”, c’est agir sur l’école par le biais de la récré?
Mais qu’elle sera la portée effective ? Difficile à dire sans avoir essayer. L’expérience (ou avant tout la tienne) vaut-elle le risque de la mystification et l’institutionnalisation ? La question est intéressante. 😀
Arf je me sens égoïste maintenant de tenter cette expérience sur des cobayes qui ne m’ont rien demandé!
Mon expérience vaut-elle de surajouter de la violence et de vendre une supercherie aux enfants? Non certainement pas. Par contre une certaine naïveté (ou ma prétention dirait Moilapa) me pousse à penser qu’il pourrait en découler autre chose… Alors, peut-être, oui.
Cela dit, ce que vous dites sur les jours de pluie mériterait certainement plus d’attentions. Comment une organisation et les personnes qui la font vivre provoquent autant de violences simplement parce qu’il tombe de l’eau ?
En ce moment, le problème de violence n’est plus uniquement les jours de pluie. Les instits disent ne plus s’en sortir, beaucoup d’enfants se bagarrent, les plus grands cherchent les plus petits, certains échappent à la surveillance (ça c’est plutôt rigolo) des instits voire les frappent.
Dans le clae, la violence est moindre même si la semaine dernière un anim est parti (en pleurant) avant la fin car il était en gros conflit avec plusieurs grands.
Ici, les enfants les plus violents sont ceux qui ont le plus de difficultés familiales, sociales ou psychologiques. Mais j’enfonce des portes ouvertes en disant cela.
La dessus l’école, le Clae, la collectivité forcée, le grand nombre d’enfants en rajoutent une couche, et ils explosent.
N’y a t-il vraiment plus rien à faire face à cette violence? Les enfants ont-ils envie ou ne serait-ce que la la possibilité de mettre des mots dessus?
Il me semble que ta démarche pose un problème : ajouter encore de l’institutionnalisation là où cette institutionnalisation est le problème…
Je n’avais pas vu ça sous cet angle. Bon, faut que j’y réfléchisse…
pourquoi bosser en claé si l’on pense que le problème du claé, c’est son existence même ? (dans un espace qui pose déjà problème (l’école) lui même dans un espace “société” dans lequel on peut à, juste titre, ne pas se reconnaître) ?
Tout juste! C’est la question que je me suis posée un million de fois depuis que je bosse en Clae, et plus globalement, depuis que je me demande comment travailler dans cette société.
Mais la réponse est surtout très personnelle. Je reviens à l’école (par l’intermédiaire du Clae) car je l’accuse de m’avoir beaucoup pris (et trop donné) et d’avoir été paradoxalement très importante dans ma vie. Visiblement ça continue et je ne sais pas résoudre mes problèmes autrement qu’en retournant sur le lieu du crime et essayant de protéger ce qui m’a semblé être le seul espace authentique et libre : la cour de récré (même si quand j’y pense l’école n’était pas plus démocratique qu’elle ne l’est aujourd’hui, que l’enfant n’était pas mieux considéré, ni moins formaté et que ça n’a pas créé une génération d’adultes particulièrement autonomes, entre autre,…).
Bon, en venant dans le but de combattre mes traumatismes non réglés, je ne fais que m’empêtrer un peu plus loin dans mes contradictions vis à vis de l’institution école, de mon rapport aux enfants et au monde du travail.
Alors même si je me dis qu’il n’est pas totalement inutile d’apporter un peu de contradiction dans le fonctionnement d’un Clae, la plus part du temps je me sens complètement paumée et je me demande ce que je fous là.
Mais je te suis complètement quand tu dis qu’il s’agit d’amener l’idée chez les enfants qu’on peut lutter conte l’institutionnalisation ; tout en ayant conscience que c’est une lutte que des enfants dans ce contexte du Clae ne peuvent remporter.
Comment pourraient-ils se lever contre une institution alors que des adultes (les animateurs, les instituteurs), censés avoir plus de pouvoirs, n’arrivent pas à la faire bouger d’un iota et se la prennent eux-même en pleine tronche tous les jours?
Est-ce à dire d’ailleurs qu’animateurs comme enfants nous n’avons aucun pouvoir à part celui de protéger un espace de liberté oppressé de toute part ? Est-ce à dire que nous, enfants et adultes, n’avons aucun moyen de nous unir et de tenter une action collective ?
Je ne crois pas que la solution d’un “plus de liberté” dans cet espace nouvellement institutionnalisé par les adultes soit d’en rajouter une couche côté “institutionnalisation”, comme tu cherches à le faire…
Surtout quand on a la conviction qu’il ne faut rien attendre des enfants : y compris sur ce sujet !!!!
Mais ce n’est pas parce qu’on attend rien des enfants qu’ils n’ont rien à nous dire, nous adultes, de cette violence qui leur est quotidiennement faite. Et justement peut-être que de parler, d’échanger permet de mieux cerner les injustices, la violence, de mettre des mots dessus, non?
Cet espace de liberté, il existe déjà : c’est peut être là l’intérêt : essayer de protéger cet espace, lui permettre de prendre de la place… Et cet espace, c’est le jeu, l’entre-enfants. Et plus précisément dans la cour de récréation (hors la main-mise des adultes)
Je ne sais que répondre à ça. Je suis d’accord avec toi, pourtant je n’ai pas l’impression de nuire à l’entre-enfant en essayant de leur donner un peu plus de pouvoir dans ce clae. Mais je sais pas, je fais peut-être complètement fausse route…
Je ne crois pas qu’il faille chercher de réponse en se tournant vers l’équipe : mais si tu le penses, alors peut être devrais-tu réfléchir à des postes de direction, une formation…
Un boulot de directeur, pour le moment ça ne me tente pas.
Il y avait beaucoup d’autres choses intéressantes dans ton post mais pour l’instant je digère:-D
Je ne crois pas que le problème des enfants soit “les adultes”. Je dirais plutôt que c’est ceux qui acceptent de se subordonner pour devenir des mâtons et subordonner des enfants à leur tour… sans même s’en rendre compte.
La démocratie ne peut pas fonctionner dans une structure d’accueil de mineurs. Le chef de cette structure est déjà nommé, l’organisation hiérarchique aussi, et le chef du chef aussi, et le chef du chef du chef existe lui aussi. (et on remonte comme ça jusqu’à celui qui, dit-on, est plus doué et clairvoyant que les autres, le maire, lui-même qui sera réélu alors qu’avec ses emprunts à la noix il a endetté la commune, précarisé tous ses “fonctionnaires”, doublé les impôts locaux, enfin voilà quelqu’un de vraiment bien à qui il faut s’en remettre les yeux fermés c’est limpide)
Le chef peut décider tout seul s’il écoute ou pas les enfants. Y compris si on parvenait à créer un parlement d’enfants ou un dispositif semblable qui leur permet de choisir l’ordre du jour, d’être à l’initiative des décisions les concernant.
Les enfants auraient probablement le droit de choisir certaines de leurs activités… mais on ne les laissera jamais contrôler leurs animateurs, leur directeur, le chef de service ou… l’élu!
Dans les mascarades que sont les conseils municipaux d’enfants ou de jeunes, j’ai surtout vu des élus (adultes) qui décident de l’ordre du jour, du budget, et qui font des rappels constants à l’ordre et à la discipline. “tiens-toi bien sur ta chaise” et autres “laisse parler untel” (surtout si tu dis ce que je veux entendre). C’est une pièce de théâtre dont les rôles sont bien écrits mais on ne les découvre qu’au fur et à mesure.
S’agissant de cette violence institutionnelle :
dossier “la maltraitance” dans le numéro du Journal de l’animation” de ce mois. Et notamment cette violence institutionnelle.
Mais bizarrement, alors que tout un long chapitre titre sur cette violence institutionnelle, on y parle en fait de violence due aux personnes !
Or, ce dont on parle ici, c’est bien la violence due au claé lui-même, son existence, son fonctionnement.
Et pour donner un exemple précis (là aussi absent du dossier) c’est par exemple cette obligation qui existe sur certains claé d’inscription pour les enfants qui souhaitent participer à telle ou telle activité. Et qui au delà de l’envie première (qui peut être juste celle d’un titre accrocheur) se retrouvent ensuite obligés d’aller à cette animation (de supporter tel adulte) durant des mois, voir parfois une année scolaire. L’enfant se retrouve spolié de ce temps qui devrait normalement lui permettre de recharger les batteries, “ressuporter” l’état de classe, la subordination à un adulte, la contrainte physique…
Si action il doit y avoir ici, c’est celle d’apprendre à l’enfant à dire “non”, à avoir conscience que ce temps lui appartient, de le soutenir ouvertement, et s’en prendre à cet animateur par exemple au moment où il arrive dans la cour et prétend rafler le môme…
Sinon, d’intéressant dans ce numéro du journal de l’animation : “du conte au livre illustré” ou des “olympiades coopératifs” (non pas là que le contenu soit intéressant mais au moins pour l’idée que l’on puisse faire autrement que de jouir de faire s’entretuer les gamins)
…L’essentiel est ce qui se passe dans la cour de récréation
Oh oui… combien cette phrase est juste… le malheur, c’est quand les adultes en prennent conscience…
Le malheur, c’est que les adultes s’y intéressent…
Voir pire (comme par exemple le danger que représente “l’idéologie Freinet”)
Voire aussi ce reportage dont on avait parlé sur le forum où des instit’ sur une école proposaient toutes sortes de choses sur ce temps, via notamment un potager…
En cela, le claé (pour une fois) peut être une bonne chose… plus difficile pour les instit’ d’investir ce qui ne leur appartient plus. Et je crois que le pouvoir de nuisance des instit’ dans ce domaine plus grand que celui de ces animateurs…
Sinon ; sur les jours de pluie sur l’école en question :
Je pense que ça tient avant tout sur le fait qu’il manque une école sur ce quartier, que ce qui a été réussi ailleurs (comme sur Jolimont où l’on a “désengorgé” la grosse école du quartier, en en construisant des plus petites) n’a jamais été fait ici. (d’ailleurs : Végéteuse : de l’autre côté du terrain de “la dalle” du terrain de sports, tu as une école très très particulière… je pense que ce qui s’y passe pourrait t’intéresser… où l’on reparle de Freinet,…)
Sans doute que sur ce quartier, trouver de la place est plus problématique…
Il y a trop de mômes sur cette école. Quand il fait beau, ça “passe”. Quand il pleut, les petits préaux ne suffisent pas. Avec des souris ou des rats, on obtiendrait le même résultat…
Végéteuse : elles sont toujours là les caravanes du théâtre en face de l’école ? Si oui, je suis pas sûr-sûr, mais j’ai bien l’impression que le bidule qui bloc l’entrée est un slack… si tu veux faire de l’acquisition de matos pas cher…
La récréation a souvent eu un statut un peu ambiguë. Récemment, il y a eu un colloque consacré à son histoire et aux pratiques qu’elle accueillait (http://www.abbayeecoledesoreze.com/index.php?id=3081).
Finalement, l’idée d’un espace ‘abandonné’ aux enfants a fait son chemin et les tentations (suivies de tentatives) de la rendre utile ont pris diverses formes cette dernière centaine d’années. On peut dire que le CLAE en est une forme bureaucratique qui n’échappe pas à quelques contradictions. D’ailleurs, une contributrice ayant étudié les écoles Freinet de la région de Nantes en a montré quelques unes même si ce n’était pas volontaire. En remettant en question la frontière ‘école-vie’, il n’y avait pas de raisons de ne pas franchir la frontière ‘classe-récré’ et l’investir pédagogiquement (forcément). Cela dit, les évolutions au Québec (avec les normes qualités et le reste) ne sont pas plus réjouissantes.
Dialectiquement, c’est bien parce qu’il y a un espace de coercition (ou de contrôle façon foucaldienne) que des espaces “libres” peuvent exister. Comment ces espaces se confrontent est complexe : tantôt l’école déborde (et la réforme des rythmes scolaires nous en donnera certainement quelques exemples) et instrumentalise la récré, tantôt on souhaiterait agir dessus (ou son excroissance de CLAE) par la récré (ou le CLAE) comme l’exemple du conseil d’enfants.
Mais qu’elle sera la portée effective ? Difficile à dire sans avoir essayer. L’expérience (ou avant tout la tienne) vaut-elle le risque de la mystification et l’institutionnalisation ? La question est intéressante. 😀
Cela dit, ce que vous dites sur les jours de pluie mériterait certainement plus d’attentions. Comment une organisation et les personnes qui la font vivre provoquent autant de violences simplement parce qu’il tombe de l’eau ?
Non ; pas vraiment ; j’ai autre chose à faire en ce moment…
Il me semble que ta démarche pose un problème : ajouter encore de l’institutionnalisation là où cette institutionnalisation est le problème…
Sinon :
La question alors me semble être : pourquoi bosser en claé si l’on pense que le problème du claé, c’est son existence même ? (dans un espace qui pose déjà problème (l’école) lui même dans un espace “société” dans lequel on peut à, juste titre, ne pas se reconnaître) ?
Soit l’institutionnalisation par les adultes (l’accaparation) d’un temps jusqu’alors accordé aux enfants.
Bin peut être déjà avec l’idée de lutter contre les logiques crées dans cette espace, si l’on peut croire que son action puisse avoir un quelconque impact, que même le plus infime temps de rencontre peut bouleverser la vie d’un autre… (pour ma part, ce n’est pas mon problème)
Ou peut être pour apporter l’idée aux enfants que cette institutionnalisation est quelque chose contre laquelle ils doivent lutter (même si majoritairement les enfants ont en partie déjà cette intuition (qui va devenir conscience petit à petit), vis à vis d’une vie qui doit rester invisible aux adultes, des “choses” qui ne les regardent pas…
Car, dans le cas d’enfants qui ont toujours connus le claé (comme c’est le cas sur Toulouse), comment pourraient-ils savoir que ces adultes n’ont rien à foutre dans
cet entre-enfants, dans cet espace ? Que la règle devrait être “les enfants entre eux” avant tout, et le contact avec l’adulte seulement pour ce qui le souhaitent, le réclament ?
J’ai lu un texte universitaire où unj eune anim’ racontait la mise en place d’un claé sur une école. Et les résistances très fortes des enfants qui avaient connu “avant”, “sans”.
Et qui donc savaient ce qu’ils avaient à perdre…
Bon, bien évidemment, la volonté des enfants a été brisé… mais le savoir lui, non.
Alors, ou l’on bosse en pensant à un improbable et indéfinissable “plus tard”, plein d’espérances naïves, ou l’on apporte “sa petite pierre” sans espérer quoi que ce soit s’agissant de ce qu’il en adviendra. En participant par exemple à l’élaboration du Doute chez ces enfants, en les aidant à remettre en cause, à se méfier par exemple des adultes.
Je n’ai aucune prétention, de la même façon que je n’ai aucune attente ici : la vie d’un enfant ne commence ni ne finit au claé : il aura d’autres occasions d’observer, d’apprendre, de comparer… On peut juste se dire que dans cet espace aussi coercitif que peut être une prison pour les adultes, c’est là qu’il est intéressant de “montrer” où est cette répression. Les adultes eux-mêmes qui bossent en claé (ou autres accueils enfants) ne sont pas capables de voir cette violence, alors même qu’ils sont les principaux agresseurs…
Je ne crois pas que la solution d’un “plus de liberté” dans cet espace nouvellement institutionnalisé par les adultes soit d’en rajouter une couche côté “institutionnalisation”, comme tu cherches à le faire…
Surtout quand on a la conviction qu’il ne faut rien attendre des enfants : y compris sur ce sujet !!!!
Comment l’autre va t-il recevoir cette “autre façon d’être ” ? Qu’est-ce que cela va “produire” ou pas chez lui ? là n’est pas la question.
Cet espace de liberté, il existe déjà : c’est peut être là l’intérêt : essayer de protéger cet espace, lui permettre de prendre de la place…
Et cet espace, c’est le jeu, l’entre-enfants.
Et plus précisément dans la cour de récréation (hors la main-mise des adultes)
Côté adultes, l’intérêt de bosser en claé, il peut être dans une volonté de “guérilla” (toujours sans l’idée d’élaborer des “plans sur la commette” de ce qu’il adviendra de ses
actions) d’harceler ceux parmi les adultes qui ont cette volonté (assumée ou pas) d’accaparer le temps et l’espace des enfants. Ca aura au moins le double avantage de “parler” aux anim’ et aux enfants.
Et cela pour soi avant tout !!! Mettre en accord ce que l’on est (ce en quoi l’on croit) et ce que l’on fait : cela va forcément contre certaines des “règles” de ces accueils enfants.
Il s’agit de se “mettre en accord” soi même.
Ce métier le permet car on a rien à perdre, même pas un boulot, vu que si on part de quelque part, avant la fin de la semaine on a un post ailleurs, de part la réalité “claé” sur les grandes villes comme la nôtre…
Je ne crois pas qu’il faille chercher de réponse en se tournant vers l’équipe : mais si tu le penses, alors peut être devrais-tu réfléchir à des postes de direction, une formation…
A partir de ce “constat”, tout ce qui vient du claé est de fait illégitime. Aucune règle, aucune organisation, aucune personne. En dehors de “lois “humaines” “universelles” mais qui ne sont pas propres au claé (et avec lesquelles le claé est en opposition).
C’est donc un terrain de jeu, où tout est possible : cette cour de récréation, prisonnière de l’école, de tous ces murs, là même où tous ces animateurs sont prisonniers
de tant d’institutions, devient un espace de libertés total…
Exact, toutes mes gesticulations me semblent du coup plutôt vaines.
Je ne crois pas qu’il faille “attendre un retour” sur ses actions. On ne peut pas dire quel impact telle ou telle pensée offerte aux enfants crééra en l’enfant. Deviendra.
La question n’est pas de se demander par exemple comme toi quel peut être le poids d’un “petit espace de liberté” dans un fonctionnement violent et répressif comme l’est une école primaire pour un enfant ,le fonctionnement d’un claé.
En fait, dans ce cas-ci je parlais plutôt de mes gesticulations au sein de l’équipe Clae en proposant de “formaliser” un espace pour que les enfants puissent exprimer leur envies/propositions/mécontentements. J’emploie le terme formaliser avec précaution parce qu’à la fois j’imagine cet espace comme un véritable engagement de la part du Clae de répondre aux demandes des enfants tout en restant un espace à construire avec les principaux concernés.
Et mes gesticulations me semblent vaines car ce genre de projet s’inscrit bien dans les “valeurs humanistes” véhiculées par les fédérations d’éduc populaire (l’enfant autonome, acteur de ses loisirs tout ça) tout en étant à l’exact opposé de la finalité de ces mêmes idéologie à savoir l’institutionnalisation des récrés par les adultes, comme le soulignait Bourricot (me fait penser à Orwell tiens).
Ce projet de démocratisation d’un Clae ne peut-il donc être qu’illusoire? Mon avis que oui, surtout sur le long terme, mais j’ai quand même envie d’essayer 😀 au moins je saurai un peu de quoi je parle.
Ton travail c’est de proposer cet autre rapport à l’autre, cet autre façon de penser l’enfant en collectivité. Point. Le reste, ça appartient à l’enfant. Comme de pouvoir “comparer”, d’avoir au moins un étalonnage possible, de pouvoir faire sa propre réflexion sur ce qu’il vit ici. Ca ne va pas plus loin. Parce que cela serait diablement prétentieux !
Oui mais ça pèse quand institution va contre le rapport que tu aimerais instaurer avec les enfants. C’est même pas que ça pèse, c’est que ça change la relation. Je sais que toi tu arrives d’une certaine manière à t’extraire de l’équipe, de la hiérarchie mais pour moi c’est pas simple du tout. Je me retrouve dans des contradictions assez indémêlables et je n’ose pas imaginer ce que les enfants en retirent, eux, en étant témoins de tout ça (pas seulement de mes contradictions, de toutes les contradictions).
hormis le petit jardin adjacent à la cour
Et l’espace d’herbe sur la “dalle” ? (le terrain de sports du collège) Y’a là pas mal de place, non ?
C’est vrai que je n’ai pas pensé à la dalle du collège ; mais ce que j’aime bien dans le petit jardin c’est qu’on peut creuser, patouiller, planter des fleurs…
Comme cela est prétentieux… Crois-tu que ces 300 enfants attendent quelque chose de toi ??
Non, bien sur que non. J’ai l’impression (peut-être erronée) que partir d’une initiative individuelle serait moins bénéfique aux enfants qu’une initiative du toute l’équipe. Ne serait-ce que si cet espace d’expression est investi par les enfants, un animateur seul ne peut être en mesure d’accompagner toutes les demandes, et cet espace sombrera encore plus rapidement dans une démocratie de façade. Mais je me trompe peut-être, tout ça n’est pas très clair.
(là je parle de ce projet mais quand il s’agit d’animation et de la relation aux enfants je ne me pose pas du tout la question en ces termes, c’est une question de rencontre comme tu le rappelles souvent)
Côté direction, Z est bien (si tu es chez les petits), son adjointe S est trop limitée culturellement et intellectuellement mais j’ai eu peu affaire à elle, vue qu’elle était en formation…
Si tu es chez les grands, là aussi la directrice est bien (je ne sais plus son prénom), je pense que c’est même mieux de bosser avec elle à la longue… Son adjointe là aussi est très très limitée mais pas méchante…
Je suis chez les grands, pour l’instant j’ai davantage discuté avec l’adjointe que la directrice (qui est toujours en train de courir). C’était à propos de l’intérêt de remplir les fiches projets et de devoir déterminer des objectifs imaginaires avant même d’avoir commencé quoi que ce soit. C’était pas inintéressant.
Mais prépare toi aussi à des journées difficiles, notamment les jours de pluie où les jours où subitement la violence monte d’un cran…
Ouai, déjà vécu plusieurs jours de pluie, pas simple.
Bon, mais toi tu n’as pas envie de rempiler dans un nouveau Clae?
Le fonctionnement est intéressant avec plusieurs salles accessibles (arts plastiques, biblio, ludo, jeux de construction) aux enfants comme ils le souhaitent, rien que ça, ça change l’ambiance d’un Clae.
Oui : cette possibilité de va et vient et de salles ouvertes est une prise en compte très intéressante de l’enfant en état de claé.
Et surtout l’idée que les enfants puissent échapper au délire productif des adultes : c’est ça qui dans ce claé me semble le plus intéressant : nombre d’enfants n’auront pratiquement aucun rapport à ces animateurs, en dehors du passage obligé à la cantine… Et encore, là aussi tout à fait possible aux enfants d’échapper à un “trop plein” de présence adulte…
Exact, toutes mes gesticulations me semblent du coup plutôt vaines.
Je ne crois pas qu’il faille “attendre un retour” sur ses actions. On ne peut pas dire quel impact telle ou telle pensée offerte aux enfants crééra en l’enfant. Deviendra.
La question n’est pas de se demander par exemple comme toi quel peut être le poids d’un “petit espace de liberté” dans un fonctionnement violent et répressif comme l’est une école primaire pour un enfant ,le fonctionnement d’un claé.
Ton travail c’est de proposer cet autre rapport à l’autre, cet autre façon de penser l’enfant en collectivité. Point. Le reste, ça appartient à l’enfant. Comme de pouvoir “comparer”, d’avoir au moins un étalonnage possible, de pouvoir faire sa propre réflexion sur ce qu’il vit ici. Ca ne va pas plus loin. Parce que cela serait diablement prétentieux !
Comment veux-tu qu’un enfant voit la violence dans ce qu’il subit là, si tout autour de lui depuis toujours est ainsi ? Quand la grande majorité des animateurs sont incapables de voir cette violence, alors même qu’ils en sont les principaux pourvoyeurs !
Quand on amène des enfants dans un musée, voir des tableaux “classiques”, on a pas dans l’iidée dans faire des peintres ! Ou de croire qu’ils vont avoir la révélation, que leur vie va être bouleversée !
Il ne s’agit que d’offrir des rencontres. A chaque individu-enfant d’en faire ce qu’il voudra… Je ne parle même pas de conscient et d’inconscient…
hormis le petit jardin adjacent à la cour
Et l’espace d’herbe sur la “dalle” ? (le terrain de sports du collège) Y’a là pas mal de place, non ? Avec l’avantage d’être vraiment hors de l’école… Alors non pour y laisser les enfants sans adulte, mais en y étant toi y’a quand même pas mal d’espace pour y jouer en “semi-liberté”…
Plus la seconde cour inoccupée à midi ? (à moins que le fonctionnement n’est changé)
Un autre problème, c’est que seule je ne peux pas être à l’écoute de plus de 300 gamins, les accompagner dans leurs envies, dans leurs créations. Pour le coup, j’ai l’impression que seule je n’aurais aucune portée.
Comme cela est prétentieux… Crois-tu que ces 300 enfants attendent quelque chose de toi ??
Pour ma part, j’avais choisis de n’être sur la cour, ne pas avoir à être dans une des salles proposées aux gamins. Et de faire de ce terrain de jeu tout ce qu’il pouvait être imaginable…
Combien cela a touché d’enfants ? Je n’en sais rien. Ce n’est pas le problème… Ont reçu ceux qui avaient envie de recevoir…
au vu de mes dernières expériences je me suis dit que ce serait moins risqué comme ça..
Heu, oui… sauf que ça a été souvent mouvementé au niveau équipe, vu que j’y ai bossé du début à la fin avec l’idée que je ne me soucierais pas du reste de l’équipe, que je ferais sans prendre en compte l’avis de qui que ce soit d’autre…
Sur le coup difficile surtout pour les autres, mais le gouffre est trop grand entre ces équipes claé et ma façon de penser un claé… je perdrais trop de temps à essayer d’expliquer des démarches…
Côté direction, Z est bien (si tu es chez les petits), son adjointe S est trop limitée culturellement et intellectuellement mais j’ai eu peu affaire à elle, vue qu’elle était en formation…
Si tu es chez les grands, là aussi la directrice est bien (je ne sais plus son prénom), je pense que c’est même mieux de bosser avec elle à la longue… Son adjointe là aussi est très très limitée mais pas méchante…
Après, sur la réflexion sur ce que pourrait être un claé, il ne faut pas en demander trop. C’est déjà très lourd à gérer : ces centaines et centaines de mômes, ces dizaines d’animateurs dont certains sont excessivement limités en tout points de vue, cette obligation d’avoir deux équipes claé (!!!) …
c’est la difficulté dans cette école. Mais c’est aussi son point fort. Parmi tous ces mômes, y’a plein de pépites qui ne demandent qu’à jouer, qu’à construire, qu’à inventer…
Mais prépare toi aussi à des journées difficiles, notamment les jours de pluie où les jours où subitement la violence monte d’un cran…
Bourricot a écrit :
Interviens-tu aussi le midi?
Oui, le midi et le soir.
D’abord voyons ce que l’on pourrait mettre dedans : les enfants ont demandé à s’exprimer, à décider? Comment le vois-tu? Et quelle portée cela aurait-il?
Certains enfants ont des envies, en particulier, l’envie de créer leur propre “activité”, de faire seuls, de pouvoir décider de ce qu’ils veulent faire sans que cela deviennent une activité Clae (autrement dit une activité qui ne sera plus la leur).
Un espace démocratique dans un Clae, un espace à part, à côté pour rattraper l’évidence d’un Clae qui lui est non démocratique.
Absolument, à l’école les enfants vivent sous un régime autoritaire. Le Clae dans ce contexte scolaire ne peut être démocratique…
Impossible de demander comment rendre le Clae lui démocratique, alors on va faire semblant…”
J’ai tout à fait conscience du risque de créer de la démocratie de façade, c’est pourquoi jusqu’à maintenant ma tâche a été surtout de lancer des discussions sur ce sujet avec collègues et direction. Je me dis que peut-être sur un mal entendu (oui, l’enfant acteur de ses projets c’est bien), le Clae (en tant qu’institution) pourrait s’engager sur un projet qui pourrait laisser véritablement une plus grande liberté et un pouvoir de décision aux enfants.
En vérité, si l’accueil lui même à l’origine n’a pas une orientation, un fonctionnement radicalement tourné en ce sens : regarder, écouter et discuter avec l’enfant puis faire ensemble, tout ne restera que façade ou illusion. Rappelons-nous ce qu’est un CLAE en plus : une institutionnalisation de la récré, un accaparement d’un temps libre par les adultes.
Exact, toutes mes gesticulations me semblent du coup plutôt vaines.
Pas forcément évident à lancer, à trouver la juste mesure vis à vis de l’équipe donc cette démarche surtout si t’as la place de t’accaparer en fait un morceau de territoire du clae pour commencer. Le succès t’imposera comme incontournable et ce pour les enfants comme pour les adultes, tout après devient plus facile.
Ça dépend si on arrive à s’accorder sur le sens d’un “succès”, ce que j’estime être un succès peut être considéré par la direction du Clae ou l’école comme un horrible échec…
Un autre problème, c’est que seule je ne peux pas être à l’écoute de plus de 300 gamins, les accompagner dans leurs envies, dans leurs créations. Pour le coup, j’ai l’impression que seule je n’aurais aucune portée.
Interviens-tu aussi le midi?
Très bonne idée de donner la parole aux enfants. Pour une grande part, ils passent (et ils vont passer) plus de temps sur ces clae qu’à l’école, il y a un enjeu fort.
Cependant, il n’est pas nécessaire d’accoler à démocratie les formes étriquées que l’on connaît nous : parlement, conseil… D’ailleurs la recherche de la forme devrait venir après.
D’abord voyons ce que l’on pourrait mettre dedans : les enfants ont demandé à s’exprimer, à décider? Comment le vois-tu? Et quelle portée cela aurait-il?
Il y a un problème dans ce joujou et en fait tu l’exprimes tout naturellement :
“Comment créer un véritable espace démocratique dans un Clae?” Un espace démocratique dans un Clae, un espace à part, à côté pour rattraper l’évidence d’un Clae qui lui est non démocratique. Impossible de demander comment rendre le Clae lui démocratique, alors on va faire semblant…
Mmmh, c’est pas bon. Moi aussi j’y ai cru un moment donné, mais ça ne marche pas vraiment. Les enfants certes et bien sûr participent et sont enjoués même ! (et c’est pas tout le temps le cas hein : réunion d’enfants = moins de temps pour jouer ! combien d’exemples de réunion ou conseil d’enfants ratés ou servant de faire-valoir mais creux au possible ou non suivis de faits et d’agir ou ne serait-ce que d’écoute !)
En vérité, si l’accueil lui même à l’origine n’a pas une orientation, un fonctionnement radicalement tourné en ce sens : regarder, écouter et discuter avec l’enfant puis faire ensemble, tout ne restera que façade ou illusion. Rappelons-nous ce qu’est un CLAE en plus : une institutionnalisation de la récré, un accaparement d’un temps libre par les adultes. Le meilleur à faire c’est de s’effacer dans un premier temps puis de mettre à disposition des éléments qui PEUVENT transformer la trajectoire de l’activité de l’enfant. Un coin de cour vide repéré depuis quelque jours, la fois suivante, un tas de carton : construction, jouets, jeux, … éphémère ou suite à un écho retentissant, une continuité, une amplification de l’ojet support : établie de fabrication, outils, aménagement, espace repéré, cartons de toutes tailles, montage d’un village, réflexion, échange (et si je faisais une voiture? et là ouais pourquoi pas ou le carton ne suffira plus et bim je pars sur autre chose sans laisser mourir pour autant l’espace cartons) C’est un peu comme cela que je procède. Pas forcément évident à lancer, à trouver la juste mesure vis à vis de l’équipe (insister que si, si tous les enfants sur les activités que tu lances sont sous ta responsabilité, bon après faut expliquer pourquoi t’en à 60 à un certain moment et que tu ne les vois forcément pas tous) donc cette démarche surtout si t’as la place de t’accaparer en fait un morceau de territoire du clae pour commencer. Le succès t’imposera comme incontournable et ce pour les enfants comme pour les adultes, tout après devient plus facile.
Je reviens sur ce fil pour donner quelques nouvelles !
J’ai changé de Clae, mais je ne fais pas dans la nouveauté puisque je suis la trace de Moilapa (au vu de mes dernières expériences je me suis dit que ce serait moins risqué comme ça…) . Et d’ailleurs, pour le moment ça se passe bien :-). Le gros avantage de cette école c’est qu’il y a un très grand nombre d’enfants (pas loin de 400) et donc d’anims et qu’il est impossible pour la direction de contrôler, maitriser tout ce qu’il se passe. De fait, je ne me sens pas surveillée ou sous pression. Presque libre 🙂
Le fonctionnement est intéressant avec plusieurs salles accessibles (arts plastiques, biblio, ludo, jeux de construction) aux enfants comme ils le souhaitent, rien que ça, ça change l’ambiance d’un Clae.
Par exemple, le premier jour, plusieurs enfants sont venus me parler d’un Club qu’ils auraient aimé monter (sur la nature) mais qu’ils ne savaient pas trop où tenir les réunions.
J’ai regardé un peu autour de moi, pas un bout de verdure pour un Club nature… hormis le petit jardin adjacent à la cour mais que les enfants ne peuvent utiliser seuls. Alors, je leur ai proposé de leur ouvrir le jardin et dit que s’ils avaient besoin de moi, je restais dispo pour les aider. Depuis, ils m’ont adoptée et toutes les semaines ils travaillent à la protection de l’environnement (qui de mon œil d’adulte ressemble fortement à jouer avec de la boue et s’en mettre partout :-D). Dans mes précédents Clae,je suis sure que ce genre de projet n’aurait pas pu émerger aussi facilement.
Bon, mes directrices ont tenu à ce que je remplisse une feuille de projet machin-truc. A ce moment là, un de mes collègues remplissait une fiche pour son activité pâte fimo, et il galérait à formuler l’intérêt de la pâte fimo et pourquoi il avait mis ça en place et comment et quels sont les objectifs et la finalité (quelle différence entre objectifs et finalités?) et qu’est-ce que les enfants en retireraient et… mouai, j’ai remis ça à plus tard 😀
Sinon, les directrices ont tenté de refourguer aux anims une “activité élection” des 4 enfants qui auront l’honneur de siéger au Conseil Municipal des Enfants. Bon, on a tous refusé. Moi, parce que je ne vois pas comment on peu enseigner la démocratie en autorisant seulement 2 enfants (+ 2 suppléants) à s’exprimer (une quinzaine ont candidaté et 11 se sont retrouvés en pleurs à l’issu du vote). Par contre, ça m’a donné très envie de créer une sorte de conseil d’enfants/ forum / espace d’expression au sein du Clae. Un lieu et un temps où chaque môme pourrait venir proposer ses envies d’activités, s’exprimer sur ce qui lui plait ou non dans le fonctionnement du Clae, ce qu’il aimerait changer, améliorer…
Pour l’instant un autre anim est partant.
Mais je ne sais pas trop où je vais. Comment créer un véritable espace démocratique dans un Clae? Je sens que j’ai pas fini de me poser des questions…
Oui… du temps où il était directeur sur un claé…
Je te dis ça si tu envisages de faire une autre demande sur un claé de la “même enseigne” : parce que jusqu’à présent, il n’a certainement eu droit qu’à un point de vue… c’est toujours mieux de rencontrer les gens en vrai, et non comme des fantômes de discution ou de retours mécontents des uns…
Merci pour ton message Images 🙂
moilapa a écrit :
Un autre truc auquel j’ai pensé dans la journée vis à vis ce post : c’est tellement aléatoire une équipe de claé…
Peut être que ce qui participe à la “bonne intelligence des rapports” entre animateurs ici, c’est le fait tout bêtement qu’au moins 4 personnes sont parents. Qu’une doit avoir la cinquantaine, un autre qui ne doit pas être très loin, des jeunes au milieu de tout ça, des sportifs, des “contemplatifs”… Je crois qu’ici c’est le mélange de personnalités qui fait la richesse (même si c’est aussi le point de départ de certaines frictions)Le peu que j’ai vu de ton équipe, ça m’a semblé quand même jeune, non ?
Je ne dirais pas que l’équipe est jeune mais je la trouve homogène : 25/35 ans, aucun n’est parent, un peu le même “genre” de personnalité, des intérêts communs (beaucoup font du théâtre par exemple). D’ailleurs, ils s’entendent plutôt bien, font des soirées ensemble également (j’en ai fait une ou deux mais ça passe pas vraiment entre nous). Ce sont des gens plutôt sympas en dehors du clae, mais avec les mômes… 🙄
Sinon, as-tu rencontré … coordinateur des claés francas sur Toulouse ?
Je vais le rencontrer bientôt, je lui parlerai de mon souhait de changer de claé. Tu le connais?
Sinon, j’appellerai ton claé directement.
Un autre truc auquel j’ai pensé dans la journée vis à vis ce post : c’est tellement aléatoire une équipe de claé…
Peut être que ce qui participe à la “bonne intelligence des rapports” entre animateurs ici, c’est le fait tout bêtement qu’au moins 4 personnes sont parents. Qu’une doit avoir la cinquantaine, un autre qui ne doit pas être très loin, des jeunes au milieu de tout ça, des sportifs, des “contemplatifs”… Je crois qu’ici c’est le mélange de personnalités qui fait la richesse (même si c’est aussi le point de départ de certaines frictions)
Le peu que j’ai vu de ton équipe, ça m’a semblé quand même jeune, non ?
Sinon, as-tu rencontré … coordinateur des claés francas sur Toulouse ?
C’est quand même con que tu tombes coup sur coup sur deux équipes aussi peu intéressantes humainement…
Y’a aussi de quoi s’éclater en bossant en claé…
Ici, par exemple, les anim’ se font des soirées (qui finissent très tard parfois) sur le claé, des bouffes, des sorties… traînent ensemble entre les différents temps de claé…
Essaie de contacter d’ici quelques temps l’une ou l’autre directrice : elles sont tout aussi valables l’une que l’autre. Professionnelement. Humainement (même si l’une un peu dépassé parfois par la complexité de cette école)
Il y a parfois des difficultés au fait qu’il y ait deux équipes sur un même lieu, au nombre très important d’anim’ et d’enfants…. mais c’est vraiment chouette… les gamins sont chouettes (tout particulièrement les CP-CE1) attachants…
Je ne pense qu’il y ait un intérêt à bosser en claé en y allant en reculons…
Essaie aussi du côté des claés que je t’ai listés… Notamment du côté de Guillaumet : une directrice très intéressante aussi… un lieu juste magique (j’en parle dans le post plus haut (les photos de l’école avec d’immenses espaces d’herbes)
Sinon : l’école Jolimont (une des deux directrices seulement), l’école Soupetard pour la partie en herbe (je ne connais pas la direction qui a changé il y a peu) , etc…
ton message est touchant Végéteuse…
Je ne pense pas que t’y soit mal prise, sincèrement.
Tu as face à toi des gens qui ont toujours fonctionné ainsi, qui ont l’impression de contrôler leur petit monde et comme tout tyran, le changement fait peur. La direction tente bien par tous les moyens d’isoler l’élément perturbateur en allant même jusqu’à inventer des relations de pouvoir entre les salariés eux même suivant leur diplôme : c’est pitoyable et révélateur de ces dirlo qui ont peur !
Tu as au moins eu l’immense mérite de mettre cette équipe face à ses propres contradiction, de les mettre en porte à faux. Si c’était à refaire, peut être vaudrait il mieux essayer de convaincre l’équipe en premier lieu, petit à petit. Faire un travail de réflexions avec tes collègue, en sous marin, pour ensuite être en position de force face à la direction.. peut être…
Mon message n’a pas pour but de trouver des solutions. Au cour de tes nombreux post ici tu as montré que tu étais clairement en mesure de te poser des question et de réfléchir à ce que pouvait être ton intervention auprès des enfants et en cela on ne peut que dire BRAVO.
Maintenant, il y aura d’autre centre, d’autres claé, ceci n’est pas un échec mais une étape pour toi.
” Certains Pourront toujours prétendre que nous n’avons influé sur rien, que ces dix années de guerre en Afghanistan ont été inutiles, mais il suffirait que germent les quelques graines d’espoir que nous avons semées lors de nos mandats successifs pour que rien n’ait été inutile. Et même si rien ne germe, pourquoi devrions-nous regretter d’avoir essayer ? Pourquoi renierions-nous ceux qui ont été tués ou blessés en essayant ?”
Sergent Yohann Douady
“d’une guerre à l’autre”
Vegeteuse a écrit :
moilapa a écrit :
T’en as de la patience, quand même…Tu sais que j’ai bien failli passer une journée sur ton claé ? Le jour où mes collègues ont fait grève, je devais aller sur un autre claé. Et j’aurais évidemment proposé le tien… cela aurait très rigolo… mais bon : ce jour-là, j’ai pas pu aller bosser…
Et ça se fera pas finallement : je finis vendredi…
Mardi je n’étais pas non plus sur mon clae, je ne faisais pas grève, mais j’ai été absente quelques jours.
Tu vas chercher à bosser dans un nouveau clae ou tu vas faire autre chose quelques temps (avant d’être de nouveau tenté…)?
De mon côté, ça a fini par bien claché et c’est devenu impossible pour moi de travailler ici dans ce climat et avec ce fonctionnement. J’ai cru un moment que, peut-être, mais non… J’ai vraiment du mal m’y prendre avec la direction, car elle trouve que je passe mon temps à désobéir (j’ai autorisé une fois le jeu de ballon un jour de pluie sous le préau) et donc fatalement je me fais démolir par le rouleau compresseur institutionnel. Et il vrai que lors de nos dernières discussions en tête à tête, j’ai joué la provocation en affirmant que puisqu’il n’y a aucun moyen/lieu pour émettre un désaccord, je désobéirai et que pourrait-elle y faire la direction?
Comme conséquence, j’ai eu le droit a un rappel sur le fonctionnement de la hiérarchie : d’abord il y a l’employeur, puis la directrice, puis la directrice adjointe, puis les animateurs diplômés, puis les animateurs expérimentés puis tout au bout : moi.
Puis on m’a reproché de ne pas savoir mener une activité, de ne partir que des envies des enfants, de ne pas savoir leur dire non (c’est vrai quoi, je ne sais pas m’opposer, ni exprimer un désaccord).
Conclusion : c’est comme ça, je dois obéir c’est tout.
Je n’ai pas réussi à garder mon calme, je me suis énervée et je pense que ça a desservi ma cause.
Par la suite, je pense qu’il y a quelques erreurs que je tenterai de ne pas refaire :
D’un, désobéir aux règles (ou dire son intention de le faire :-D) : c’est (malheureusement) être rapidement confronté à une machinerie contre laquelle un animateur ne peut pas gagner. Il faut discuter, imposer sa part de parole, trouver un temps/lieu pour faire vivre les désaccords, ne pas avoir peur d’exprimer une opposition forte ; mais tenter de contourner les règlements même stupides ou même dangereux, ça ne fait que se mettre en position de bouc émissaire et renforcer les comportements autoritaires.
Bon, en fait surtout celle-là. Il y a probablement d’autres erreurs mais je n’ai pas encore le recul nécessaire…
Si devais faire un bilan de mes deux dernières expériences, je trouve qu’il est très difficile de travailler dans une équipe d’animateurs, c’est terrible le sentiment d’oppression que j’ai pu ressentir, le manque de liberté, l’agressivité du système pour ceux qui ne se conforme pas, l’infantilisation, le manque de pouvoir. Dans ce claé, j’aurai passé plus de temps à travailler pour/contre l’équipe qu’avec les enfants.
Quelle place pour la spontanéité, la subjectivité dans ce travail ? Comment creuser un trou dans le système sans se le prendre sur la tronche?
Faut-il chercher le compromis? Comment ne pas “se perdre” dans ce système?
Pour l’instant, je ne sais pas et je n’ai trouvé ni une position, ni une place qui me convienne.
Faire > dire.
Après tu as deux solutions, soit tu es irréprochable, distante (avec les adultes), franche, sans détour et indispensable, soit tu te contentes d’être faussement soumise, sournoise, lèche-cul, hypocrite et agréable avec tout le monde.
Tant que tu ne donnes pas une raison aux autres d’accepter ton point de vue, tout aussi légitime qu’il soit, ça ne fonctionnera pas. Les gens pour la quasi totalité se fichent totalement de ce que tu penses, ça représente 1% de ce qui va les convaincre, comment tu le présentes en revanche ça va tout changer.
moilapa a écrit :
T’en as de la patience, quand même…Tu sais que j’ai bien failli passer une journée sur ton claé ? Le jour où mes collègues ont fait grève, je devais aller sur un autre claé. Et j’aurais évidemment proposé le tien… cela aurait très rigolo… mais bon : ce jour-là, j’ai pas pu aller bosser…
Et ça se fera pas finallement : je finis vendredi…
Mardi je n’étais pas non plus sur mon clae, je ne faisais pas grève, mais j’ai été absente quelques jours.
Tu vas chercher à bosser dans un nouveau clae ou tu vas faire autre chose quelques temps (avant d’être de nouveau tenté…)?
De mon côté, ça a fini par bien claché et c’est devenu impossible pour moi de travailler ici dans ce climat et avec ce fonctionnement. J’ai cru un moment que, peut-être, mais non… J’ai vraiment du mal m’y prendre avec la direction, car elle trouve que je passe mon temps à désobéir (j’ai autorisé une fois le jeu de ballon un jour de pluie sous le préau) et donc fatalement je me fais démolir par le rouleau compresseur institutionnel. Et il vrai que lors de nos dernières discussions en tête à tête, j’ai joué la provocation en affirmant que puisqu’il n’y a aucun moyen/lieu pour émettre un désaccord, je désobéirai et que pourrait-elle y faire la direction?
Comme conséquence, j’ai eu le droit a un rappel sur le fonctionnement de la hiérarchie : d’abord il y a l’employeur, puis la directrice, puis la directrice adjointe, puis les animateurs diplômés, puis les animateurs expérimentés puis tout au bout : moi.
Puis on m’a reproché de ne pas savoir mener une activité, de ne partir que des envies des enfants, de ne pas savoir leur dire non (c’est vrai quoi, je ne sais pas m’opposer, ni exprimer un désaccord).
Conclusion : c’est comme ça, je dois obéir c’est tout.
Je n’ai pas réussi à garder mon calme, je me suis énervée et je pense que ça a desservi ma cause.
Par la suite, je pense qu’il y a quelques erreurs que je tenterai de ne pas refaire :
D’un, désobéir aux règles (ou dire son intention de le faire :-D) : c’est (malheureusement) être rapidement confronté à une machinerie contre laquelle un animateur ne peut pas gagner. Il faut discuter, imposer sa part de parole, trouver un temps/lieu pour faire vivre les désaccords, ne pas avoir peur d’exprimer une opposition forte ; mais tenter de contourner les règlements même stupides ou même dangereux, ça ne fait que se mettre en position de bouc émissaire et renforcer les comportements autoritaires.
Bon, en fait surtout celle-là. Il y a probablement d’autres erreurs mais je n’ai pas encore le recul nécessaire…
Si devais faire un bilan de mes deux dernières expériences, je trouve qu’il est très difficile de travailler dans une équipe d’animateurs, c’est terrible le sentiment d’oppression que j’ai pu ressentir, le manque de liberté, l’agressivité du système pour ceux qui ne se conforme pas, l’infantilisation, le manque de pouvoir. Dans ce claé, j’aurai passé plus de temps à travailler pour/contre l’équipe qu’avec les enfants.
Quelle place pour la spontanéité, la subjectivité dans ce travail ? Comment creuser un trou dans le système sans se le prendre sur la tronche?
Faut-il chercher le compromis? Comment ne pas “se perdre” dans ce système?
Pour l’instant, je ne sais pas et je n’ai trouvé ni une position, ni une place qui me convienne.