aïe, se laisser aller à la rencontre, ça suppose révéler son “vrai visage”. Être soi, individu et non “représentant de l’institution toute puissante”, signifie montrer au monde entier son inconséquence, ses contradictions, ses défauts voire ses vices. Tu m’étonnes que c’est pas si évident que ça… Pour de jeunes anims, ça peut vouloir dire prendre conscience de ses vrais motifs (ses raisons profondes d’être au contact d’enfants ou d’autres jeunes animateurs), pour des vieux (directeur bien souvent), c’est pareil, sauf qu’en plus ça signifie détruire et faire une croix sur la belle image de directeur qu’on s’est forgé depuis tant d’années… (tu vois de quoi je parle michmuch ? :lol:).
Après lecture de l’intervention de Michmuch :
d’accord avec cette notion qu’il n’y aurait pas à
“chercher une cohérence” ici…
je reformule alors :
(je ne parle plus du sujet concon des thèmes vite réglé et accessoire,
mais de l’ensemble qui fait “le temps de rencontre”…)
En opposant cette “cohérence” avec ce que chaque
individu a en lui d’unique, d’imprévisible… d’incohérent.
Cette recherche d’incohérence comme un outil de l’industrie
pour rentabiliser (ici du temps et des “méthodes de vivre
ensemble”).
Plutôt que de recherche d’une cohérence alors, juste
cette idée de se “laisser aller” dans cette situation de rencontre,
de ce qui va naître de cette rencontre et qui ne peut être dit
(prédit), instrumentaliser de quelque façon que ce soit.
Avé à tous :coucoub:
Cohérence , cohérence; quel joli mot ! 🙂
Dans quel sens le mot cohérence ?
Qu’il y ait une cohérence entre les propos d’une personne et ses actes, oui bien sur.
Mais justifier un thème, par une cohérence au sein de l’équipe, non bien sur. Les deux n’ont rien à voir. C’est encore une mauvaise raison.
L’idée qu’un thème puisse souder une équipe est aussi fausse. les deux n’ont rien à voir.
Dire non à un enfant parce quel’activité sort du thème, bien sur je ne suis pas d’accord.
Lui dire non car cela coûte trop cher ou demande une organisation trop longue ou trop compliqué; oui.
J’ai déjà cite un exemple où un groupe d’enfant voulait prendre l’avion pour aller en métropole ( depuis La réunion). Bien sur j’ai répondu que cela n’était pas possible, du moins dans le cadre du séjour.
Non à cause de la réglementation; là c’est à réfléchir. Tout dépend du risque qu’accepte de prendre le directeur.
Cohérence au sein de l’équipe ? Là encore dans quel “domaine” ?
Un exemple : Sa cigarette dans un camp d’ados. oui il faut que toute l’équipe aille dans le m^me sens, après en avoir discuter avant. C’est de la cohérence.
Par contre je suis assez d’accord avec végéteuse lorsqu’elle écrit:
Elle permet de justifier et d’imposer n’importe quoi en te faisant culpabiliser d’avoir une opinion divergente mais que pour le bien commun tu vas la fermer.
Ce n’est pas incohérent d’avoir une opinion divergente des autres. il n’est pas question de la fermer.
Pour moi, c’est une notion pas claire du tout
C’est vrai que c’est pas clair car il faudrait savoir ce qu’on entend par cohérence. Dans mon message j’y donne plusieurs “sens”.
Pour en revenir au thème je ne le conçois qu’à plusieurs conditions.
-Qu’il soit propose par l’équipe et pas seulement par le directeur.
-Lorsque les enfants s’inscrivent, ils sont au courant du thème afin qu’il puissent choisir. Ce qui implique pas de thème, dans les ACM.
– En cours de séjour il n’est pas question de faire que des activités liés au thème. C’est ce que j’ai fait en 1982 avec une colo ayant pour dominante ( on disait comme ça à l’époque) journalisme.
-on peux modifier le thème voire le supprimer si on se rend compte que mes enfants n’adhèrent pas.
Cela m’est arrivé en 1983, dominante informatique : la dominante a été dominé.
😀
Sur une quarantaine de direction ce sont les deux seules fois où j’ai prévu un thème au départ. Après j’ai compris.
Donc non au thème,et encore moins au planning tout prêt à l’avance. mais quand je vois les messages et certaines propositions autour de moi. Malheureusement, C’est pas demain la veille, que les thèmes et les plannings tout prets, cesseront d’exister.
michmuch a écrit :
Il serait bien utile que tout se petit monde aille relire ce que dit J. Oury sur l’institution, que la cohérence de la règle n’a pas de sens, que la cohérence d’action non plus. Que ce qui structure les personnes, ce sont les institutions (quelles que soient les institutions) qui permettent de travailler avec l’autre.
Pourrais-tu développer ça dans un nouveau fil ? Je ne retrouve pas ces propos via une recherche internet, et la “cohérence d’équipe” peut être intéressante à questionner dans une nouvelle discussion.
Vegeteuse a écrit :
Moi non plus j’ai jamais compris la notion de cohérence mais c’est une des réponses qu’on m’a faite pour justifier les thèmes (en clae par contre).Moins pour les enfants que pour les animateurs, l’idée je suppose était de souder l’équipe, non plus seulement autour d’un projet commun (hum hum) mais aussi d’une contrainte commune. A quoi ça servirait les thèmes, de se soumettre à une contrainte, si ce n’est pour le plaisir de perdre un peu de liberté individuelle et de fusionner un peu plus l’équipe?
De fait, il en découle des animations plus conformistes et standardisées, il me semble.
Ca, ça me parle. Cette notion de cohérence ne casse les couilles depuis bien longtemps. Il semble, dans l’animation, que la cohérence est l’alpha et l’oméga du travail éducatif. Comme s’il fallait être cohérent pour être éducatif. En gros c’est comment utiliser une novlangue pour remplacer ce que l’on ne dit pas, c’est à dire la normalisation et l’imposition de règle qui ne se discute pas…
Ce système permet de remplacer l’individu par l’institution et donc, on peut se cacher derrière la cohérence (c’est à dire le discours institutionnel) plutôt que de prendre position comme individu viavnt dans une institution. Tout s’impose, comme par magie, ou comme par “règles immuable” ou comme par force du symbole (en psychanalyse)… Mais tout ça permet, comme tu le dis Végéteuse, de standardisé, de conformer, de normer… C’est de l’acculturation.
Pour construire cette cohérence recherchée, les assos, mairies, dirlo, n’ont pas d’outil, pas de pédagogie, pas d’idée ou de valeurs, il ne leur reste comme seul possibilité (comme partout) : le marché. On utilise donc les outils du marché, la pub, la com, le décorum, etc… Et donc le thème tombe bien. Au moins sur cela, on est cohérent, on vend qqchose aux parents et aux enfants…
Il serait bien utile que tout se petit monde aille relire ce que dit J. Oury sur l’institution, que la cohérence de la règle n’a pas de sens, que la cohérence d’action non plus. Que ce qui structure les personnes, ce sont les institutions (quelles que soient les institutions) qui permettent de travailler avec l’autre.
Merci Végéteuse pour ton message… Fumisterie de cohérence, fumisterie des thèmes, fumisterie de ces pseudos outils éducatifs… Fumisterie.
Moi non plus je vois pas trop le rapport avec la cohérence..
Par ailleurs, Vegeteuse, ta méfiance envers la recherche de cohérence est intéressante, j’avoue que j’ai très peu questionné cette volonté.
Allez, je suis d’humeur à déterrer/créer un fil qui en parle.
Il n’y a aucun rapport entre cohérence” et “thème”.
On ne parle ici que d’habillage et non de fond.
En quoi le fait qu’une andouille transforme poules-renards-vipères-
en lion-gazelle-éléphant et un atelier fresque sur la savane
apporte quelque cohérence que ce soit ???????
La cohérence, elle est à chercher dans la façon dont on
appréhende cet enfant (en vacances), dans le discours et
les réponses… Et non dans un habillage !!!
Ce discours ne tient pas la route une seconde quand on lit
toute l’étendue de la bêtise des plannings des colos et centres
de loisirs.
Il n’y a pas de sens à chercher dans cette pratique du thème :
c’est d’abord un outil utilisé parce que “c’est comme ça qu’on a
toujours vu faire”. Point. Cela suffit à justifier dans cette animation-là.
D’ailleurs, un des anim’ à qui j’ai juste demander de m’envoyer
un planning de propositions, m’a passé un planning avec une
thématique ! Sans que je ne lui demande rien : juste par “formatage.
Comment espérer trouver du sens dans une pratique qui
consiste à limiter les possibles de personnes déjà tellement
limitées en tous points de vue ?
d’accord néanmoins avec l’idée que ça protège les animateurs des souhaits
possibles des enfants, de leurs attentes exprimés…
De cette partie centrale du boulot d’animateur qui est de chercher
à comprendre ce qu’un enfant, un groupe d’enfants, pourraient
attendre de ces temps de rencontres.
Nan parce que moi j’ai pas de thème, par contre j’veux de la cohérence dans mon équipe (nidudjiou) !
Je trouve que dans l’animation la cohérence est beaucoup utilisée pour brider les animateurs dans une volonté délirante d’uniformiser leurs comportements, idées et positionnements par rapport à l’enfance (mais aussi au travail, à la hiérarchie, à la vie en société… rien que ça).
Elle permet de justifier et d’imposer n’importe quoi en te faisant culpabiliser d’avoir une opinion divergente mais que pour le bien commun tu vas la fermer.
Pour moi, c’est une notion pas claire du tout et dangereuse qui ne pose pas les bases saines d’un travail en commun…
Tes critiques s’étendent ils à toute recherche de cohérence dans l’équipe, ou seulement à la cohérence par la contrainte de la thématique ?
Moi non plus j’ai jamais compris la notion de cohérence mais c’est une des réponses qu’on m’a faite pour justifier les thèmes (en clae par contre).
Moins pour les enfants que pour les animateurs, l’idée je suppose était de souder l’équipe, non plus seulement autour d’un projet commun (hum hum) mais aussi d’une contrainte commune. A quoi ça servirait les thèmes, de se soumettre à une contrainte, si ce n’est pour le plaisir de perdre un peu de liberté individuelle et de fusionner un peu plus l’équipe?
De fait, il en découle des animations plus conformistes et standardisées, il me semble.
Vegeteuse a écrit :
Enfin, surtout une bonne manière d’étouffer les différences, de lisser les comportements, les idées, les réponses données aux mômes.
Bref, le thème c’est probablement un outil de contrôle des comportements qui permet petit à petit d’uniformiser les animateurs dans le but de créer l’Animateur normalisé.
Je cherche à comprendre : sans tomber dans la caricature d’un “animateur normalisé”, ou dans celle de vouloir “étouffer les différences”, il y a un mal à vouloir une cohérence d’équipe ? Nan parce que moi j’ai pas de thème, par contre j’veux de la cohérence dans mon équipe (nidudjiou) !
salut végéteuse,
j’comprends pas tout à fait cette notion de cohérence…
Je fais par contre un lien avec ce que j’ai déjà entendu en séjour, à savoir que lorsqu’un anim doit répondre à un enfant qui dit “et pourquoi on peut pas faire ça”, la réponse est soit “on a pas le budget”, soit “on a un thème à respecter, des activités de prévues”.
Il y a un truc que j’entends pas mal en faveur des thèmes : ça donnerait de la “cohérence” à l’équipe. Une finalité commune.
Enfin, surtout une bonne manière d’étouffer les différences, de lisser les comportements, les idées, les réponses données aux mômes. Bref, le thème c’est probablement un outil de contrôle des comportements qui permet petit à petit d’uniformiser les animateurs dans le but de créer l’Animateur normalisé.
(ça ou alors j’ai ma crise du parano du soir :-D)
Cynisme, en tout cas surement, quand je vois un des posts un peu plus bas avec pour thème ” nos différences”.
Le mot “abyssal” n’était pas totalement innocent :
On est soit paralysé par la peur du vide,
Soit par la peur de ne pas arriver à s’accrocher correctement.
Je trouve que le “thème” c’est ça : on hésite à se jeter, on scrute, on se dit dans un premier temps qu’on a peu de prises, dans un second que c’est très vaste, ou inversement.
Et beaucoup reste là, paralysés…
(Oui je m’étais trompé de fil 😉
Semastien a écrit :
et d’autre part jouer sur autre chose que le thème (qui peut paraître abyssal en terme de possibles.)
je t’assure que pour de jeunes anims qui débutent, cela parait encore plus abyssal si on leur dit : tu fais ce que tu sais faire, parce que leur premier réflexe est de se perdre dans les abimes d’internet parce que là en terme de possibles ….!
beaucoup ont l’impression de rien savoir faire et leur premier boulot c’est de dénicher en eux ce dont il sont capables non seulement en terme de savoir faire mais de savoir être, bien plus qu’ils ne pensent en général
on le le voit sur ce forum quand on bouscule les nouveaux et qu’ils restent, ils se trouvent des compétences , des capacités de réflexion insoupçonnées
Semastien a écrit :
Ha bein pour ce qui est d’étayer l’argumentaire, il y a beaucoup à dire.
Même le “c’est vendeur” ne doit pas se vérifier factuellement.
… bah évidemment !! Puisque c’est un argument des commanditaires… c’est ce qu’on dit ici…
Ha bein pour ce qui est d’étayer l’argumentaire, il y a beaucoup à dire.
Même le “c’est vendeur” ne doit pas se vérifier factuellement.
Pour ce qui est de “rassurer” l’anim débutant, je peux éventuellement concevoir cette inquiétude dans le sens de “canaliser”/”baliser” son travail, mais d’une part il faut d’abord s’enquérir du potentiel de l’anim (qui peut ne pas avoir besoin de ces béquilles) et d’autre part jouer sur autre chose que le thème (qui peut paraître abyssal en terme de possibles.)
Exemple de “contraintes” qui peuvent éventuellement aider l’anim en détresse : donner une liste du matos péda précise, obliger à respecter dans l’animation une alternance de “rythmes” convenue par avance, donner des contraintes d’espace, …
Ceci dans l’unique objectif que l’anim débutant ne s’y perde pas et s’appuie sur ces contraintes pour mieux avancer.
Je suis pas loin de penser que le thème serait même plutôt à l’avantage des anims chevronnés.
par rapport aux parents, si on creuse un peu et pour en avoir souvent discuté avec eux, ils s’en moquent un peu des thèmes dans la réalité, ce qu’ils veulent c’est que leurs enfants se sentent bien au centre
à part quelques accros au niveau du thème, si si il en existe chez les parents, la plupart sont tout à fait partants pour un fonctionnement différent comme nous l’avions mis en place les mercredis, grâce au retours des enfants
sincérité, je ne sais pas, du cynisme parfois, de la paresse, de la lâcheté souvent et de la peur
travailler autrement demande du courage, car il faudra expliquer aux élus et eux n’y connaissent rien à l’animation, ils ne veulent pas se prendre la tête et les thèmes ça en jette trop !
je pense que les directeurs se mettent eux-même leurs propres limites et ne veulent pas y réfléchir parce que les thèmes c’est confortable
quelques uns sont venus témoigner d’un autre fonctionnement mais ils ne viennent plus sur PA
par exemple Ortisse, Hanu je crois
après d’autres centres font des plannings mais pas forcément des thèmes ici par exemple
pour la proportion aucune idée !
tous ceux que je connais bossent comme ça
Ouais bein merci… Ça doit être flippant quand c’est asséné avec sincérité…
Et vous estimez que ça représente quelle part, les centres de loisirs sans thème, en France ?