Resterait à définir ce que c’est que l’autonomie… Et à ne pas la confondre avec l’indépendance. 🙂
Mais ce n’est pas le sujet ici.
Oui :ange:
Ils font chier à cautionner activement un système qui empêche les individus d’être autonomes. Qu’ils m’emmerdent pas plus, directement.
Mais peu sont conscient de cette action indirecte.
Je plains juste le manque de remise en question. Mais c’est pas l’éducation actuelle qui va les aider… finalement, je ne leur en veux pas, pas tou-te-s.
J’arrive à travailler avec eux, je me sens juste moins efficace.
@ libertaire :
Que penses-tu de ceux qui aiment bien le système actuel ?
Et de ceux qui ne partagent ton point de vue sur son fonctionnement et ses limites ?
—–
Pour ma part, je ne me situe pas par rapport à ce que tu as dit ou ce que je demande ci-dessus, j’aimerai juste connaître ton point de vue, puisqu’il me semble que tu t’en ai forgé un de bien tranché (ce qui est encore loin d’être mon cas).
Bourricot a écrit:
@fg,Sans surprise mais Félicitations pour la nomination.
Merci, mais il y a au moins eu une personne de surprise : moi. 😉
Bourricot a écrit:
Je crois surtout que c’est devenu tellement acquis et consensuel qu’on ne remet plus ceci en question. “Oui l’animateur aime les enfants, blablabla et blablabla…” Réflexion faite, c’est bien autre chose qui motive l’adulte à s’intéresser à l’enfant.
Un animateur qui se pointerait en disant ne pas aimer les enfants m’inquièterai beaucoup.
Mais bien entendu que celui qui viendrait en me disant que sa seule motivation est d’aimer les enfants m’inquièterai tout autant.
——
Il peut y avoir plein de choses qui motivent un adulte à s’intéresser aux enfants, et bien d’autres encore qui peuvent le motiver à s’occuper d’eux.
A chacun ses raisons, il ne me semble pas qu’il y en ai qui soient fondamentalement meilleures en soit, ni qui soit universellement nobles et bonnes.
Bourricot a écrit:
@Libertaire,“Amour partout, non réservé, non limité”
Voilà une belle phrase, c’est comme “peace and love”, elle est chouette à dire mais n’a aucun sens. Et surtout quand on parle de concret, bah ça ne suit pas.
[/quote]
Je posais justement les questions après… je ne ferme pas la question avec ces quelques mots.
Intéressant ton raisonnement de “déconditionnement”. Même si ce n’est pas le sujet…, l’animateur est aussi un de ces rouages du système qui le font accepter et intégrer aux mômes. La socialisation est une de ses armes favorites pour y parvenir. M’enfin, comme je dis, pas le sujet, mériterait un fil à lui tout seul ce sujet. Et je crois qu’on é déjà débattu sur ça d’ailleurs.
Parfaitement d’accord. En revanche, on peut agir pour atténuer au mieux son influence du à son rôle de rouage du système. Effectivement, c’est subjectif.
Passons.
“Fais t-on une colo pour y aimer les enfants?”
C’est pas ma finalité en tous cas. Un moyen comme dit plus haut.
“Est-ce que l’enfant attend d’une colo d’être aimé par l’adulte?”
Il veut s’amuser, passer du bon temps, avant tout. Etre aimer par l’adulte, c’est probablement un plus, notament pour l’estime de soi.?
Sinon, tu disais que toi, c’était parce que les enfants t’apprenent ?
Perso, ce sont eux qui aident largement ma perpétuelle remise en question. Leurs questions, leurs comportements, leurs réactions, … j’apprends beaucoup.
Mais c’est pas ma finalité non plus je pense…
@Libertaire,
“Amour partout, non réservé, non limité”
Voilà une belle phrase, c’est comme “peace and love”, elle est chouette à dire mais n’a aucun sens. Et surtout quand on parle de concret, bah ça ne suit pas.
Intéressant ton raisonnement de “déconditionnement”. Même si ce n’est pas le sujet…, l’animateur est aussi un de ces rouages du système qui le font accepter et intégrer aux mômes. La socialisation est une de ses armes favorites pour y parvenir. M’enfin, comme je dis, pas le sujet, mériterait un fil à lui tout seul ce sujet. Et je crois qu’on é déjà débattu sur ça d’ailleurs.
@fg,
Sans surprise mais Félicitations pour la nomination. Un, aimer les enfants n’est pas synonyme de dérives. C’est comment on appréhende cette notion là qui me dérange. Et ça ne concerne pas forcément les jeunes animateurs. D’ailleurs je n’ai jamais parlé d’eux…
Ma question est : Fais t-on une colo pour y aimer les enfants?
Est-ce que l’enfant attend d’une colo d’être aimé par l’adulte?
Je crois surtout que c’est devenu tellement acquis et consensuel qu’on ne remet plus ceci en question. “Oui l’animateur aime les enfants, blablabla et blablabla…” Réflexion faite, c’est bien autre chose qui motive l’adulte à s’intéresser à l’enfant.
Exactement.
Disons “trop aimer les enfants” (trop au sens péjoratif).
Mais alors, que veut dire “aimer TROP”……. ?
Pourquoi aimer les enfants serait-il forcément synonyme de dérives ?
Faudrait déjà revenir sur les risques d'”aimer les enfants”, et les risques d’être “copain avec les enfants”. Dans quelles situations ? Dans quelles proportions ? Quelles limites ?
Perso, sans avoir eu de grandes lignes de la part de Solleana, je pense être plutôt être dans son sens sur l’amour. Amour partout, non réservé, non limité.
Pourquoi je travaille avec les enfants ?
Parce que c’est la merde, que je vois trop de personnels de l’éducation qui vont dans le sens opposé à ce que j’estime être juste, parce que les enfants sont les acteurs de demain, et que je veux participer à la déconstruction de ce système injuste (et donc à la construction d’un monde plus juste -émancipation,autonomie,…), et enfin parce que je veux limiter la casse de l’autoritarisme (et autres conditionnements social) sur les enfants.
Pour faire vite, pourquoi je travaille avec les enfants ? C’est le moins pire des travails pour moi.
Je n’ai pas lu tout ce sujet, mais je trouve que ce que j’en lit part trop à mon goût dans la réflexion purement théorique.
On sais très bien que beaucoup de jeunes se tournent vers l’animation sans autre raison verbalisée que “l’amour des enfants”.
Mais on voit aussi très vite qu’ils ont en fait d’autres raisons et ambitions dans leur pratique, fort heureusement.
Ils ne savent peut-être pas exprimer tout cela, mais ce ne sont pas pour autant de grands enfants ayant envie de s’amuser avec des enfants parce-qu’ils les trouvent juste mignons et gentils.
—–
Je n’attend pas d’un jeune de 17 ans qu’il ait naturellement une distance et une analyse de sa relation avec les enfants.
Cela se construit petit à petit.
Ce n’est pas très grave un anim qui se retrouve trop proche ou trop distant des enfants, à condition que ses collègues (et surtout sa direction) l’aide à en prendre conscience et à évoluer.
—–
Pour ma part, je ne cherche donc pas à trop intellectualiser ce débat, surtout dans le cadre de l’animation volontaire et occasionnelle.
Pour des professionnels, c’est autre chose, je conçoit plus qu’on soit dans une analyse plus poussée.
Autant, tes posts précédents comportaient une majorité d’arguments portant sur les idées, autant là ton discours frôle le jugement de personne et la provocation gratuite, nan?
Je ne jouerai pas à ce jeu.
Être extrémiste quand on travaille avec l’Humain? Extrémiste de quelle manière?
Quand au silence, je préfère réfléchir plutôt que de répondre à chaud pour finalement être décalé. Quant à la notion d’échec, il s’agit bien d’un ressenti et non d’une vérité.
Pour compléter le débat, il serait intéressant d’avoir l’avis d’autres personnes et aussi de définir le mot amour. A la question, pourquoi travaillez-vous avec les enfants? Je ne répondrai pas : “Parce que je les aime” mais, “Parce qu’ils m’apprennent”. D’autres propositions en quelques mots?
Bourricot a écrit:
L’amour dans la relation éducative. Voilà comment on pourrait renommer l’intitulé.Tes arguments sont très convaincants tant ils sont justes. Je ne pense pas avoir cependant une conception “traditionnelle” de l’amour. Pour moi, il ne doit pas y avoir inexistence d’affect entre l’adulte et l’enfant. Seulement, je ne conçois pas qu’un éducateur puisse construire une relation fusionnelle avec les enfants. Je pense en particulier aux enfants en carence d’affectivité qui demande beaucoup d’attention. Effectivement, s’il faut répondre à cette demande d’affection, il faut savoir y mettre de la distance. Et je crois effectivement qu’on est pas là pour aimer les enfants mais bien pour autre chose.
A titre d’anecdote, aujourd’hui même, une petite fille de 6 ans me dit “Tu es mon Papa”
Je lui réponds : “Non, je ne suis pas ton Papa, tu en as déjà un.”
Elle me rétorque alors : “Mon Papa il boit, il ne m’aime pas. Toi, tu es mon Papa.”
J’avoue que je n’ai pas su quoi répondre, mais pour moi c’était quelque part un échec et ça m’a mis à l’aise. Je ne cherche pas à avoir une position de substitut parental. Cf ce que je disais précédemment, quand les anims ne peuvent pas et ne doivent pas jouer aux parents ou aux copains.
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C’est pourtant assez tradi’ de confondre amour et fusion, la distance ne doit meme pas poser question elle doit être naturelle, si tu te freines consciemment dans l’amour que tu peux apporter aux mômes c’est déjà qu’il y a un problème, un espèce de vieux relent de culpabilité, nan?
Je ne vois pas “d’echec” dans ce que te dis la minote, par contre ce qui me pose question c’est ton silence..
A force de vouloir mettre de la distance entre les enfants et toi tu ne crains pas de passer à côté d’eux?
Et notamment dans ce cas, en te bloquant sur “je ne veux pas être un substitut paternel” ne passes tu pas à côté de ce qu’elle voulait te dire?
Faut pas être extrémiste quand on travaille avec l’Humain
On parle souvent du “faut pas être copain”… mais “copain”, c’est une notion très subjective, chacun à sa définition, et elle change parfois quand on passe de enfant à adulte.
J’ai ma propre façon de reconnaitre mes copains, et enfant, c’était un peu différent. Et dans ma relation d’animateur, envers les enfants, je suis dans le flou.
Alors qu’entendez vous par “copain avec les enfants” ?
Le coup du “t’es mon papa”, je le connais aussi comme Bourricot, et aussi celui de “t’es mon pote” (pour un enfant qui n’arrive pas à avoir de copain-ines) que je recale de la même façon; ”non je suis ton animateur”
(si je détourne l’intéressant débat entre Bourricot et Solleana, autant ouvrir un autre sujet, n’hésitez pas à demander ^^)
Je suis plutôt d’accord avec ça. En précisant que le lien affectif n’est qu’un moyen parmi tant d’autres. On ne peut pas avoir des relations privilégiées avec tous les enfants. En vérité, nous n’arrivons à en développer que quelques unes et même sur des temps d’animation très longues (plusieurs mois ou plusieurs années).
Autre anecdote illustrant mon propos,
Il y a un gamin qui ne m’aime pas et réciproquement pour moi. Pourtant, cela n’empêche pas qu’il vienne participer à toutes les activités que je propose parce qu’il y trouve son compte. Et qu’à défaut qu’on s’apprécie, il sait qu’il peut compter sur moi pour que l’activité se passe bien et qu’il s’y éclate. Le partage passe alors par autre chose que l’affectif.
Bourricot a écrit:
J’entends ta remarque consistant à dire que ce discours tiendrait du manque de discernement entre le désir sexuel (libido) et l’amour. Je les différencie. Je ne m’étendrais pas sur la libido n’ayant pas réfléchi d’avantage à la question bien qu’elle mérite d’être posée.
ouf! tu me rassures Bourricot! Parce que ta phrase ci-dessous m’avait un peu alerté :
Bourricot a écrit:
Le lien éducatif comporte une part de libido. Et le nier serait effectivement une erreur.
Pour rebondir sur la suite de ton message, je pense aussi que le lien affectif entre l’adulte et l’enfant est un moyen de faire passer quelque chose (le quelque chose dépend bien de ce que certains appellent nos “intentions éducatives”, ce que je nommerais plus généralement nos motifs). Le problème se pose quand ce moyen devient un but à atteindre (j’avais encore une anim le mois dernier qui n’attendait qu’une chose, que les enfants lui fassent des dessins pour lui prouver qu’ils l’aimaient… :-o). Ou alors qu’on use trop du moyen et qu’on finisse par en oublier l’objectif (ex: instaurer un dialogue avec un enfant reservé), ce qui revient un peu au même en fait…
es-tu plutôt d’accord avec ça?
L’amour dans la relation éducative. Voilà comment on pourrait renommer l’intitulé.
Tes arguments sont très convaincants tant ils sont justes. Je ne pense pas avoir cependant une conception “traditionnelle” de l’amour. Pour moi, il ne doit pas y avoir inexistence d’affect entre l’adulte et l’enfant. Seulement, je ne conçois pas qu’un éducateur puisse construire une relation fusionnelle avec les enfants. Je pense en particulier aux enfants en carence d’affectivité qui demande beaucoup d’attention. Effectivement, s’il faut répondre à cette demande d’affection, il faut savoir y mettre de la distance. Et je crois effectivement qu’on est pas là pour aimer les enfants mais bien pour autre chose.
A titre d’anecdote, aujourd’hui même, une petite fille de 6 ans me dit “Tu es mon Papa”
Je lui réponds : “Non, je ne suis pas ton Papa, tu en as déjà un.”
Elle me rétorque alors : “Mon Papa il boit, il ne m’aime pas. Toi, tu es mon Papa.”
J’avoue que je n’ai pas su quoi répondre, mais pour moi c’était quelque part un échec et ça m’a mis à l’aise. Je ne cherche pas à avoir une position de substitut parental. Cf ce que je disais précédemment, quand les anims ne peuvent pas et ne doivent pas jouer aux parents ou aux copains.
Tu demandes “Pourquoi sommes nous attirés par eux?”L’animateur est intéressé par l’humain, c’est indéniable. L’adulte (en tant qu’individu quelconque) est attiré par l’enfant par ce qu’il nous renvoie. “Pourquoi voulons nous les éduquer?” A titre perso, mon objectif n’est pas de les éduquer pour … les éduquer mais pour les faire vivre ensemble et si possible sereinement. Quand une vie de groupe fonctionne c’est que chacun y a trouvé sa place. Et pour cela, je mets en place des “actes éducatifs” (terme à prendre au sens très large)
Je regrette oui d’avoir employé le terme de sécurité affective qui c’est vrai est un concept largement usité et qui a une connotation un peu “sanitaire” comme tu dis. Mais au delà de sa symbolique, il ne s’agit rien de plus que de faire en sorte qu’un enfant se sente bien.
J’entends ta remarque consistant à dire que ce discours tiendrait du manque de discernement entre le désir sexuel (libido) et l’amour. Je les différencie. Je ne m’étendrais pas sur la libido n’ayant pas réfléchi d’avantage à la question bien qu’elle mérite d’être posée. Mais, pour moi un animateur ne travaille pas avec les enfants parce qu’il les aime. Il y est intéressé. D’ailleurs, il y a nombre d’enfants avec lesquels nous n’avons aucune affinité ou aucune relation privilégiée. Pire, ils peuvent nous insupporter. Pourtant, nous nous intéressons à eux et nous continuons à interagir avec eux. Chose qu’on ne fait sans doute pas dans d’autres contextes de vie. Alors, est-ce parce que nous portons de l’amour pour eux? Il semblerait bien que non.
Pas besoin d’être sodomisé pour s’intéresser à la relation que l’on a avec les enfants. C’est avec ce genre de “débat intellectuel” et même bien plus ardu que notre société a cru en l’utilité de notre profession.
Il ne faut pas hésiter à demander quand on comprend pas. Sur le forum, il m’arrive souvent de demander à un forumeur de m’expliquer ce qu’il a dit car je ne connais pas ce dont il parle ou je ne comprend pas…
Venir d’un milieu populaire n’empeche pas de se creuser les méninges, c ‘est insulter les prolétaires et enfants de prolétaires de raisonner comme ça
Quel débat intellectuel !
Navré, mais trop élevé pour moi, issu d’un milieu populaire.
Si je n’avais peur de vexer certains je dirai que c’est de “La sodomisatiion de diptères”.
Salut les d’jeunes,
excusez-moi, mais le lien entre “amour des enfants” et “libido”, je le trouve totalement faux !! (quitte à passer pour un mauvais professionnel…)
Je vous rappel quand même que l’erreur du complexe d’oedipe et toute la déviance freudienne commence à faire l’unanimité (malgré de nombreux réfractaire français notamment). Ce qui me dérange dans ce type de discours c’est l’unilatéralisme de l’amour : il est forcément d’ordre libidineux ! POUAH! Mais même les grecs savaient faire la différence! Qu’est-ce qui nous a fait régresser à ce point?
Eros & Agapè (et la Philia également).
Moi là, je comprend pas… je me trompe peut-être mais je n’ai pas l’impression de ressentir la même chose quand je suis avec ma copine que quand je suis avec des gamins (et quelque part, heureusement!).
Je pense d’ailleurs que ce dicta de “le professionnel ne doit pas avoir de lien affectif avec les enfants” trouve ses racines dans ce manque de discernement : comme on confond tout, on a peur d’être jugé par mécompréhension du sentiment. C’est vraiment dommage!