[solleana]

considérer qu’on fait de l’animation parce qu’on aimerait les enfants est d’une énorme tromperie. Un parce qu’on ne développe pas le même lien affectif avec les enfants. Nous nous sentons plus proches émotionnellement et sentimentalement de certains enfants que d’autres.

Et alors? Est ce que ça empêche de les aimer quand même? Tes chéries tu les as aimées toutes de la même façon? Tu aimes ta mère de la mère façon que ton chien? Tu aimes ta sœur de la même façon que tes potes? Non et pourtant tu les aimes tous non, du chien à ta mère en passant par tes potes et tes chéries… Le problème c’est que tu raisonnes avec une conception de l’amour très traditionnelle et surement très “cul-cul la praline” du genre des films romantiques “oui mon amour je t’aimerai toute la vie”, mais cela est me semble t il dépassé et à ce moment empêche effectivement d’accepter qu’il y ait de l’amour ou de la libido entre enfant et adultes.

Ensuite, se positionner de cette manière, “Je travaille ici parce que j’aime les enfants”, vis à vis des enfants est une seconde tromperie. Ce qui se retrouve très bien avec des animateurs qui jouent à être les parents ou les copains. Qui apportent tout leur amour ou leur amitié et qui se retrouvent piégés ensuite dans des situations nécessitant un autre positionnement.

Mais l’amour existe t il seulement dans sa dimension parentale ou amicale? L’amour c’est aussi une des dimensions de la vie et c’est aussi pourquoi Deligny a tort quand il dit, “Ce que nous voulons pour ces gosses, c’est leur apprendre à vivre, pas à mourir. Les aider, pas les aimer.” parce que les aider c’est aussi à mon sens les aimer et leur apprendre à vivre c”est aussi les aimer. Mais je crois qu’il y avait finalement chez lui beaucoup d’amour, il visait plutôt en cela les béni oui-oui et les âmes charitables.

Mais, cette part du lien éducatif doit être bien pesée, bien contrôlée et ne doit pas prendre le pas sur d’autres caractéristiques du lien éducatif essentielles comme l’autorité, l’écoute, la confiance, l’attitude… etc..

De la mesure toujours de la mesure… Là tu raisonnes avec des notions qui ne me semblent justement pas premières dans ce qui fait le lien entre les enfants et les adultes. Pourquoi sommes nous attirés par eux? Pourquoi voulons nous les éduquer? Ce n’est pas l’écoute, la confiance, l’autorité qui explique cela mais l’amour pour eux mais qui peut aussi être un amour des autres vivants… y’a pas que les enfants dans la vie.

L’enfant avant de se sentir aimé doit se sentir en sécurité. Et la sécurité affective ne signifie pas l’amour.

Beurk, on croirait lire un projet pédagogique. La sécurité affective ça me paraît bien vague, on croirait un peu une sorte de notion fourre tout qui ressemble à un cordon sanitaire autour de l’enfant, on doit le mettre en sécurité comme les garde du corps avec leur client sans l’aimer…

edit pour citations

[solleana]

“Pourquoi l’amour ne suffit pas” de Claude Halmos est à lire et tend à montrer l’absurdité d’une pseudo “nécessité de ne pas aimer les enfants”

[Simon]

Salut,

Fg, Désolé pour l’incompréhension suscitée par l’image. En aucun cas, le lien et son contenu n’ont un rapport avec le débat que je souhaitais lancer. Juste le graphisme que je trouvais sympa (même si le message en lui même est contestable ).

La nécessité de NE PAS aimer les enfants. Voilà ce que j’entends derrière cette phrase. Il ne s’agit ni de dire que les gens qui aiment les enfants sont tous des pédophiles ou d’interdire d’aimer les enfants.

En fait, je posais ceci plutôt sur le plan des motivations. Ludou dit “j’aime travailler auprès, avec et pour les enfants”. Ceci reste indirect. De même Roke85 dit :
“Il ne m’est jamais venu à l’idée de me dire que j’aime les personnes handicapés et pourtant, je bosses avec eux tous les jours et m’attache à leur permettre de bien vivre et de se développer.”

En fait, plus largement, considérer qu’on fait de l’animation parce qu’on aimerait les enfants est d’une énorme tromperie. Un parce qu’on ne développe pas le même lien affectif avec les enfants. Nous nous sentons plus proches émotionnellement et sentimentalement de certains enfants que d’autres. Ce qui ne nous empêche pas d’attacher autant d’importance à chaque individu quel qu’il soit.

Ensuite, se positionner de cette manière, “Je travaille ici parce que j’aime les enfants”, vis à vis des enfants est une seconde tromperie. Ce qui se retrouve très bien avec des animateurs qui jouent à être les parents ou les copains. Qui apportent tout leur amour ou leur amitié et qui se retrouvent piégés ensuite dans des situations nécessitant un autre positionnement.

Le lien éducatif comporte une part de libido. Et le nier serait effectivement une erreur. Mais, cette part du lien éducatif doit être bien pesée, bien contrôlée et ne doit pas prendre le pas sur d’autres caractéristiques du lien éducatif essentielles comme l’autorité, l’écoute, la confiance, l’attitude… etc..

Il semble à mon avis important de dire que l’amour est une considération à venir en dernier plan concernant la relation qu’on instaure avec les enfants. L’enfant avant de se sentir aimé doit se sentir en sécurité. Et la sécurité affective ne signifie pas l’amour. L’enfant avant de se sentir aimé doit se sentir pris en compte, écouté et avoir confiance en l’adulte. Ainsi de suite… l’amour ne vient qu’en dernier et cet amour là n’est pas une nécessité, il n’est qu’un sentiment particulier vis à vis de quelqu’un.

[solleana]

C’est vrai que c’est souvent à la mode et ça fait très professionnel de dire qu’on refuse les gens qui aiment les enfants. On accède ainsi à une pseudo distanciation qu’on croit utile. Elle l’est surement car elle permet ainsi de faire subir toutes sortes de choses aux gosses comme les plannings imposés, les thèmes à la con, les jeux débiles, les attitudes maladroites de la part des anims.
Personnellement, je fais de l’animation parce que j’aime les enfants, ce qu’ils sont, ce qu’ils font… évidemment en disant cela on risque vite de passer pour un dangereux pédophile tant il est devenu interdit d’aimer les gosses alors que bizarrement en disant ne pas les aimer cela donne un gage de sérieux inégalable.
Pourtant le lien éducatif n’est pas aussi un lien libidinal? Faut il refuser ce lien libidinal ou l’évacuer complètement, le mettre à distance pour mieux aider les gosses? Je ne veux pas dire que tous les éducateurs doivent être des pervers mais qu’il y a un lien libidinal ou pulsionnel entre enfants et adultes dans leur rapport à l’éducation, vouloir le nier est à mon avis le signe d’un manque de professionnalisme effarant.

[ludou]

salut roke,

je ne pense pas que l’on puisse juger de la qualité du lien affectif que va créer un animateur avec les enfants sur la simple phrase “je fais de l’animation parce que j’aime les enfants”. Ce n’est pas moi qui vais t’apprendre que l’on ne met pas tous la même chose derrière les mots.

Cette réflexion peut être très réfléchie (je doute qu’elle le soit souvent, c’est bien vrai). Par exemple, moi, j’aime travailler auprès, avec et pour les enfants. Un raccourci de ma pensée pourrait se formuler ainsi : je suis animateur car j’aime les enfants. Et ça va pourtant un tout petit peu plus loin que ça… C’est pour ça que je suis d’accord avec toi si tu y réfléchis à deux fois avant d’écarter une candidature pour ce motif 😀

[roke17]

Alors, j’ai envie de revenir sur le fond du titre de ce topic.

Aimer les enfants, ça veut dire quoi? Avec un peu de pain et de la confiture? J’ai toujours considéré ce type de reflexion (celle de dire qu’on fait de l’animation parce qu’on aime les enfants) comme particulièrement crétine.

Mais au fond, qu’est-ce que ça veut dire? Je crois que ça prouve un manque profond de professionnalisme. Mais le mot professionnalisme caractérise-t-il réelement l’action d’un animateur de 17 ans. J’ai envie de répondre oui, mais le fait pour un animateur, je dirais au moins un jeune animateur qui débute de penser qu’il fait cela parce qu’il aime les enfants ne l’engage-t-il pas à considérer devoir faire la maximum pour le bien être des enfants?

En même temps, je ne dis pas que j’aime les enfants et je considère pourtant faire le maximum. Il ne m’est jamais venu à l’idée de me dire que j’aime les personnes handicapés et pourtant, je bosses avec eux tous les jours et m’attache à leur permettre de bien vivre et de se développer.

J’ai déja refusé d’embaucher un anim parce qu’il m’avait dis “je suis anim parce que j’aime les enfants”. Je crois que j’y refléchirais à deux fois la prochaine fois. Vaut-il mieux quelqu’un qui refuse de s’impliquer émotionnelement ou vaut-il mieux quelqu’un qui est prés à laisser parler l’affect- , au risque de ne pas mettre les bons mots sur les ressentiments.

[Utilisateur anonyme 37304]

Heu AL, c’est très bien ce que tu dis… Mais c’est quoi le rapport avec l’image (et donc la pub / le lien) données par Bourricot ???

[ludou]

Salut la foule d’Al-Batros (période de migration? mais les Al-Batros migrent-ils?),

“M.”, c’est Maurice?
(celui qui a mangé toute la mousse au chocolat?)

Al-Batros a écrit:

Bourricot a écrit “Gosses”, donc avec une majuscule.
Pourquoi?

Al-Batros a écrit:

Bourricot a écrit: “Être Animateur ou la nécessité de NE PAS aimer les enfants.”

que doit-on conclure du fait que Bourricot ait mis une majuscule à Animateur et pas à enfants ?

:coucou:

[Al-Batros]

Salut la Foule,

Bourricot a titré: “Tu aimes les Gosses? Ne deviens pas Animateur.”

Bourricot a écrit “Gosses”, donc avec une majuscule.
Pourquoi?

Bourricot a écrit: “Être Animateur ou la nécessité de NE PAS aimer les enfants.”

Il parle de nécessité et non de besoin.

Ce n’est pas sot. Je m’occupe d’enfants depuis 1982, je constate avec effroi que certaines indécences perdurent.

Exemple, dans mon AL du moment, mes animatrices imposent aux djeuns des trucs qu’elles ne s’imposent pas à elles même. Elles imposent aux djeuns de marcher en chaussettes alors qu’elles gardent leurs bottes de ville pleines de microbes qu’elles ont ramassé ça et là. Y’a même une intervenante qui faisait enlever les chaussettes.

Idem pour l’obligation de goûter à tout à table et …

Il me semble qu’on appelle ça du faschisme. On dit aux enfants:”Je pense donc tu suis.”.

Ces même anims dorlotent M. avec plus de volupté que les autres. Pourtant, la consigne est pas de préféré.

Ces anims me semblent aimer ce que leur apporte les enfants. Lors d’un dorlotage de M., celui-ci essayer de bizouiller S. sur la bouche et celle-ci me paraissait ravie. Elle l’empêchait sans dire à M.: “Non, stop, tu dépasses les bornes des limites, là.”.
Mais, les enfants eux-même, en temps que personne, qu’en est-il?

Fg63 a écrit: ” Là je ne comprend rien du tout !”

Vraiment rien? Tu m’étonnes, là. :content:
Je te connais, vieux requin!

Roke85 a écrit: “Moi non plus pas avoir tout compris…”

T’as pas tout compris, mais un p’tit peu, quand même. C’est bien.
J’apprécie ton honnêteté qui t’honnore, grandement.

Très intéressant ce débat, tout fait compté. 😆

Al the Vicious

[roke17]

Moi non plus pas avoir tout compris…

[Utilisateur anonyme 37304]

Là je ne comprend rien du tout !

C’est une pub ?
Un message caché ?
Une private joke ?

[Simon]

[Simon]

Être Animateur ou la nécessité de NE PAS aimer les enfants.

Par contre …

[Auteur]

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