Quand tu parles d’animateur clone moilapa je vois ce que tu veux je vais ajouter comme on est en vécu et témoignages ce que j’ai vécu cet été dans le centre de vacances où j’ai bossé.
Une rapide explication de la route 2 anims pour 18 gamins et hop on part pour la journée à la pèche avec les gosses. Une belle idée au départ,une sortie en groupe qui permet de passer une journée sympa avec un petit groupe. Sauf que voila pour aller à la pèche il y a 3 heures de marche et ce qu on ne dit pas c’est qu on doit longer une nationale avec les gosses. Alors quand le soir on revient avec un gamin sur mon dos qui ne pouvait plus marcher et que la directrice était”débordée” alors qu elle boit le thé à notre retour et qu’elle sort c est à cette heure là qu’on rentre on a bien envie de lui en mettre une.
Alors le soir en réunion on se dit ben on va lui dire ce qu on pense et là on est seul à ouvrir sa gueule car les autres ont peur. Quand je parle du risque de cette nationale on me répond cette phrase qui va très bien avec le sujet:
On a toujours faire comme ca en gros on attend l’accident pour réfléchir.
Et a partir de cette réflexion on me propose de faire mes valises tous les jours avec des remarques que je vous passe et qui aurait peut être mérité d’en parler à JS.
Pour en revenir au sujet, il y a cette peur de la hiérarchie dans certains endroits où les mentalités sont incapables de se remettre en question et dans mon cas la pression du stage pratique(que ma super directrice m aurait refusée m a elle dit car en gros je contestais trop les choses je dérangeais en gros..).
moilapa a écrit:
J’en finis avec ma “démonstration”, ayant été pas assez rapide en rédigeant mon texte.Cet animateur “dérangeant” que je croise de moins en moins sur le terrain de l’animation.
Je crois qu’il y a un manque de discernement entre cet animateur “dérangeant” ou “dangereux”. Qui est pour moi symboliser par quelque chose de très précis : la demande du bulletin n°2.
Je prends un exemple tout simple : Quelqu’un qui ferait partie d’un syndicat et qui s’apprête à faire quelque chose de violent et de non légal.
A chaque fois, il joue pas seulement quelques broutilles judiciaires, mais son métier même. Puisqu’une inscription au casier judiciaire lui fermerait les portes d’une partie de l’animation pour un temps plus ou moins long (en gros partout où on lui demanderait ce document)Alors même qu’un animateur devrait être cette personne capable d’avoir des idées (politiques) , de les vivre. Et que, bien au contraire de poser un problème, cet engagement devrait être un plus.
Ou pour donner un exemple moins “extrème” et plus acceptable : Combien il serait plus logique et qu’un jeune anim’ d’une vingtaine d’années qui, parce qu’il a milité à “Droit au logement” et que, suite à une manifestation mouvementée, se retrouve avec une ligne au c j.,… donc combien il me semblerait plus logique que ce jeune devienne une priorité pour le recruteur, même sans Bafa…
Et ça, malheureusement, ce n’est que de l’ordre du fantasme.
Voilà en quoi pour moi un animateur devrait être dangereux.
Je n’ai jamais lu dans les textes que l’extrait n° 2 du casier judiciaire devait être vierge pour travailler comme animateur.
C’est une erreur des employeurs que d’exiger cela.
De mémoire, les textes demandent simplement à l’organisateur de s’assurer que les personnes ne présentent pas de condamnation incompatibles avec le travail d’animateur.
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Après, est-il normal qu’une personne qui aurait par exemple envoyé des cailloux à la tête d’un CRS encadre des enfants ? N’est-il pas un peu trop violent dans ses réactions ?
Par contre serait-il normal qu’une personne condamnée pour résistance à la police suite à une arrestation musclée lors d’une manifestation syndicale (sans jet de cailloux hein) soit jugée inapte à encadrer des enfants ?
J’en finis avec ma “démonstration”, ayant été pas assez rapide en rédigeant mon texte.
Cet animateur “dérangeant” que je croise de moins en moins sur le terrain de l’animation.
Je crois qu’il y a un manque de discernement entre cet animateur “dérangeant” ou “dangereux”. Qui est pour moi symboliser par quelque chose de très précis : la demande du bulletin n°2.
Je prends un exemple tout simple : Quelqu’un qui ferait partie d’un syndicat et qui s’apprête à faire quelque chose de violent et de non légal.
A chaque fois, il joue pas seulement quelques broutilles judiciaires, mais son métier même. Puisqu’une inscription au casier judiciaire lui fermerait les portes d’une partie de l’animation pour un temps plus ou moins long (en gros partout où on lui demanderait ce document)
Alors même qu’un animateur devrait être cette personne capable d’avoir des idées (politiques) , de les vivre. Et que, bien au contraire de poser un problème, cet engagement devrait être un plus.
Ou pour donner un exemple moins “extrème” et plus acceptable : Combien il serait plus logique et qu’un jeune anim’ d’une vingtaine d’années qui, parce qu’il a milité à “Droit au logement” et que, suite à une manifestation mouvementée, se retrouve avec une ligne au c j.,… donc combien il me semblerait plus logique que ce jeune devienne une priorité pour le recruteur, même sans Bafa…
Et ça, malheureusement, ce n’est que de l’ordre du fantasme.
Voilà en quoi pour moi un animateur devrait être dangereux.
moilapa a écrit:
Par contre je redoute tout autant le collectivisme extrême, celui qui ne laisse plus de place à la liberté individuelle, qui impose un planning communs à tout le monde sur une colo et qui se drape de “démocratie” en arrivant à ne mettre en place que des activités qui plaisent à la majorité, au mépris de la minorité qui n’aime pas les tournois de foot ou les sorties à la piscine.J’espère que mon message ne laisse pas croire que c’est là ce que je prône… sinon ça veut dire que j’ai très très mal expliqué mon point de vue (mes points de vue).
Non, ça n’est pas ce que tu laisses entendre, soit sans crainte.
Mais c’est une dérive que je vois parfois dans le monde de l’animation… Faudrait que tout le monde fasse la même chose en même temps, mange le même goûter, se lève et se couche à la même heure…
Par contre je redoute tout autant le collectivisme extrême, celui qui ne laisse plus de place à la liberté individuelle, qui impose un planning communs à tout le monde sur une colo et qui se drape de “démocratie” en arrivant à ne mettre en place que des activités qui plaisent à la majorité, au mépris de la minorité qui n’aime pas les tournois de foot ou les sorties à la piscine.
J’espère que mon message ne laisse pas croire que c’est là ce que je prône… sinon ça veut dire que j’ai très très mal expliqué mon point de vue (mes points de vue).
Sinon, pas d’accord sur cet animateur qui ne s’occupe que de son groupe”.
Mais je ne vais pas redire ce que je viens d’écrire. Juste qu’il n’est qu’en partie responsable de cet état de fait. Que c’est le système scolaire qu’il l’a fait tel, la société aujourd’hui (car au contraire de toi je pense que cet individualisme est de plus en plus grand, que tout tend vers cette idée), et que sa formation Bafa d’une semaine sur l’ensemble de sa (courte) vie n’a que peu de prise sur ce qu’est un individu, sur sa construction. Cela est même dérisoire.
moilapa a écrit:
Sur ce qu’écrit XXYYZZ :
Un animateur voit des enfants jouer au bord d’un lieu dangeureux.
“Pourquoi ne fais tu rien ?”
– ” Ce ne sont pas des enfants de mon groupe.”C’est exactement cet animateur dont je parle. Il n’y a dans sa remarque ni provocation, ni fénéantise. Il s’agit bien de sa logique. Ce n’est éffectivement pas son groupe d’enfants. Le groupe d’enfants qui lui a été “remis”. Le boulot qui lui a été demandé. Il ne pourrait même pas lui venir à l’esprit que dans cette logique extrème il est au moins citoyen et en devoir d’agir. Comme on le ferait en voyant une agresion dans la rue.
Il a intégré ce qu’on lui a demandé de faire. Et il n’est pas en capacité d’aller au delà, d’interpréter, de comprendre, d’analyser, de prendre lui-même une décision qu’il ne vient pas d’autrui.
Il ne se sent pas responsable, parce qu’il ne sent pas concerner.
De la même façon de dans l’expérience de Milgram les “cobayes” appuyaient sur le bouton parce que c’est ce qu’on leur avait demandé. Parce qu’ils ne pouvaitent remettre en question l’autre de cette hiérarchie, ce scientifique, ce maître, ce père inconstestable. Quit à tuer comme dans l’expérience.
Je ne partage pas ton analyse.
Pour moi l’animateur qui ne s’occupe que de “son” groupe est plutôt celui qui n’a pas “bien appris sa leçon”.
Dans cette société où nous vivons, on m’a toujours parlé de citoyenneté, à l’école, dans ma famille, dans l’animation, dans mes différents jobs.
Je n’ai jamais rencontré un directeur de colo qui dise à ses animateurs de s’occupper chacun de leurs affaires… Au contraire, j’ai toujours entendu le discours inverse, celui qui dit que n’importe quel animateur doit s’intéresser à chaque enfant, autant pour le reprendre s’il ne respecte pas une règle que pour lui être attentif s’il a une question, envie d’un câlin, besoin d’aide ou si il faut l’emmener seul faire une collecte de feuilles pour son herbier parce-qu’il est le seul à désirer faire cette activité.
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Comme toi je redoute l’individualisme extrême qui peut se développer, mais je ne pense aps ce phénomène si nouveau que ça.
Par contre je redoute tout autant le collectivisme extrême, celui qui ne laisse plus de place à la liberté individuelle, qui impose un planning communs à tout le monde sur une colo et qui se drape de “démocratie” en arrivant à ne mettre en place que des activités qui plaisent à la majorité, au mépris de la minorité qui n’aime pas les tournois de foot ou les sorties à la piscine.
Ah oui ? je n’avais même pas fait attention cette fois… Un gros mot sans idée derrière la tête de provoc’ ou autre. Curieux…
moilapa a écrit:
Heu, j’ai lu que tu avais modéré mon message (que je n’ai d’ailleurs pas fini de rédiger)… mais je n’ai pas compris ce que tu as modéré ?
J’ai remplacé un mot grossier par @#!!!.
Si j’avais modifié plus en profondeur, je t’aurai envoyé un MP.
Heu, j’ai lu que tu avais modéré mon message (que je n’ai d’ailleurs pas fini de rédiger)… mais je n’ai pas compris ce que tu as modéré ?
moilapa a écrit:
Si l’on va au bout de sa démarche contestataire ou subversive qu’est l’animation (et de plus en plus contestataire au fur et à mesure que le monde devient individuel) , on pourrait même choisir l’assoc’ dont on n’aime pas du tout les idées.
Encore faut-il considérer l’animation comme une démarche contestataire et subversive.
Personnellement je ne me retrouve pas dans cette vision extrême.
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Concernant ce débat, je trouve le titre un peu inutilement polémique.
Qu’il soit bon d’avoir dans une équipe des gens assez sûrs d’eux, assez réfléchis et assez droits pour s’opposer à des principes, des décisions ou des pratiques qui les choque, c’est en effet une excellente chose.
Ta démonstration est très intéressante Moilapa, même si je trouve ta description de la situation un peu trop noire… Tu prends décidément trop les animateurs (et les gens en général) pour des moutons gâvés de télévision et de pensée unique.
En fait, je me suis posé la quetion à la lecture ici de tous ces posts d’animateurs-clones, ceux qui viennent ici en écrivant “S’il vous plaît, il me faudrait des idées sur le thème de…”, des gens apeurés à l’idée de ne pouvoir répondre aux exigences de leur supérieur hiérarchique… comme sans doute étaient-ils apeurés par leur maître d’école à la fois craint et vénéré, puisqu’on ne peut même pas imaginer réfléchir sur l’intérêt de cette demande “venue d’en haut” et encore moins la remettre en cause… Aussi stupide soit-elle… Je me suis demandé jusqu’à quel niveau d’aberration on pouvait aller avec ces gens-là… Dans le huit-clos d’une colo, qu’est-ce qu’un être malfaisant (directeur) pouvait faire avec des enfants à sa merci quand il n’y a rien face à lui… Que l’on a de plus en plus affaire à ces clones sans consistance, sans imagination et stériles. Et je me suis demandé si dans ce cas-là ce qu’il manque dans les équipes d’animation, ce ne sont pas des gens dangereux. Vivants. Dangereux pour ce directeur, et dangereux en cela qu’ils peuvent donner aux enfants la capacité de se défendre. Non seulement vis à vis du pouvoir de ce directeur, mais contre tout pouvoir abusif : celui de l’école, des parents…
Des gens dangereux que j’ai l’impression de moins en moins rencontré dans “le monde de l’animation”. Pour quelle raison ? J’en sais trop rien…
On pourrait se dire que ces gens neutres auraient au moins l’avantage de moins mettre en péril l’intégrité physique des enfants… ce n’est même pas le cas.
Ce sont non seulement des gens qui ne prennent pas de risque, mais ils sont en même temps capables de mettre la sécurité des enfants en danger !!!!!!!!!!! (si c’est pas clair, je peux préciser)
J’ai évidemment pensé à l’expérience de Milgram dans laquelle j’ai toujours vu beaucoup de concordance avec le monde de l’éducation populaire.
L’animateur ne me semble plus être un contestataire (oui, d’accord, on ne peut parler “d’un animateur” pour parler de l’ensemble de tous les animateurs, mais j’espère que vous aurez compris le raccourci qui permet de dire). Ce n’est plus (mais peut être que je me trompe et que ça n’a jamais été) le profil recherché. J’ai l’impression qu’aujourd’hui cet animateur imaginaire qui représenterait tous les anim’, et que l’on pense par exemple au moment de recruter, est quelqu’un de plus sage, plus neutre, moins “fou-fou”, moins dangereux. Moins capable de “démarer au quart de tour”, mais dont le temps d’attente avant de réagir n’est pas un temps de réflexion mais un temps d’inertie. Un temps où il ne se passe rien. Et que ce temps d’inertie est au final plus dangereux que la réaction “dans l’action”, ou dans un autre genre de situation “le bon sens” (pour simplifier le bon sens parce que je ne sais pas quelle est la réponse institutionnelle alors je fais au mieux, quit à me tromper, mais j’agis parce qu’il y a par exemple situation de danger : je rejoins alors l’exemple d’XXYYZZ sur cet animateur qui ne bouge pas).
Cette inertie, elle peut venir aussi d’un amoncellement de règles et règlements qui voudraient que “tout soit sous contrôle” , de la cuillette de mûrs à celle de l’organisation de tous le séjour sur un un pp rédigé avec amour… l’exact contraire de ce que l’on a voulu en toute bonne fois obtenir (comment juste concillier cette fameuse idéd ‘autonomie et arriver avec un pp sur lequel “tout” à été pensé ??????????????????)
Ces animateurs donnent l’image de gens sans consistance, sans saveur… et je me suis demandé ce que représentait ces gens sur le terrain auprès d’enfants ou d’ados… Je me suis dit que, en se basant sur cette seule image (ce qui est évidemment un prisme pour le moins orienté et limité) qu’ils n’étaient rien. Du vent. D’aucun enrichissement. Qu’un de ces animateurs était parfaitement intergeangable avec un autre. Sans la moindre nuance. Même pas des robots, parce que l’on peut attendre de robots qu’ils soient au moins efficasses… Et, c’est là où je veux notamment en venir, des gens qu’on ne devrait pas appeler “animateur”, mais trouver un autre terme pour désigner ces gens que je croise beuacoup par exemple sur le claé (ce qui déjà oriente mon rgard, puisque cette animation en claé est très particulière, alors même qu’elle ne le devrait pas)
Des gens qui attendent… Quoi ? J’suis même pas sûr qu’ils le savent eux-mêmes…
Je me demande aussi qu’est-ce qu’il fait qu’ils sont devenus animateurs ? Ont-ils jamais songé à se demander ce qu’était un animateur ?
J’en suis donc venu à me demander ce qu’était un animateur dangereux… Ces gens-là le sont pour moi sans aucun doute. Dans ce vide proposé aux enfants…
L’animateur a le devoir d’être dangereux, de créer chez l’enfant l’étincelle, le doute, la remise en question, la simple nouveauté qui donne un autre sens à ce qui l’entour l’enfant.
Par de simples choses comme le fait de mettre en place un jeu d’entr’aide quand l’école, les parents , l’entraîneur de foot, la télé (pédagogue n°1) prônent le “marcher sur la gueule des autres”, “avoir une meilleur note”…
Il est alors dangereux non pas pour l’enfant, mais pour la société, l’organisateur du séjour, les parents…
Cela fait aussi référence au post “cuisine” et aux questions sur ce que l’on peut faire ou ne pas faire en ACM… Des gens qui réfléchiraient à leur responsabilité dans telle ou telle situation…
Je crois là que ce délire sécuritaire n’est pas une réponse aux accidents qui ont lieu un jour ou l’autre. Je ne crois même pas qu’il ait pour but de créer (fantasmer) un monde artificiel où tout danger serait exclut. Ce n’est même pas ça. Je crois que c’est plus un désir de contrôle absolu, contrôle de tout, un fantasme reporté sur les enfants plus maléables et plus faciles à utiliser puisque par nature aux ordres des adultes, à raison de pouvoir le mettre en place pour les adultes. Une sorte de dictature par le biais raccoleur de la sécurité. Ce qui n’a absolument rien de sécuritaire. Bien au contraire.
S’agissant des accidents qui sont bien réels, il s’agit toujours de gens qui agissent par ignorence ou mieux par bêtise (il est parfois difficile de démêler l’un de l’autre).
Jamais des décisions revendiqués (même si suicidaire du point de vue judiciaire)
(je ne parle pas d’accidents dûs à un évènement extérieur imprévisible, puisque dans ce cas-là on ne peut reprocher l’imprévisible)
On fait donc le choix de gardes-fous législatives pour lutter contre quelque chose contre lequel on ne lutte pas avec des lois : la bêtise. Ou dans le cas de l’ignorence par la formation. Et sans distinction. Pareille pour tous (à l’exception de la prise en compte des particularités scouts). On en vient à créer des “colos” neutres, sans saveur, sans danger (au sens danger de se trouver face à quelque chose nouveau, quelque chose qui dérange, qui pose question).
Les colos sont faites pour ne déranger personne. Et ça, je trouve ça terrible.
Je suis d’acord avec Roke : le problème n’est pas un animateur dangereux, le problème (sur ce simple niveau de la sécurité au sens où on l’entend comme “ce que l’on a fait pour qu’un accident n’arrive pas”) c’est une personne potentiellement capable de mettre en danger l’intégrité physique des enfants.
L’animateur dangereux n’est pas un problème. Il est même souhaitable.
J’aime bien la question de Matw25 : dangereux pour qui ?
Dangereux pour l’organisateur ?
Comme je l’ai déjà écrit sur le forum, je ne crois pas que répondre à quelqu’un qui demande comment choisir un organisme où aller animer, “choisis celui dont les idées te semblent les plus proches des tiennes ou dans lesquelles tu te reconnais en partie” soit la réponse.
Si l’on va au bout de sa démarche contestataire ou subversive qu’est l’animation (et de plus en plus contestataire au fur et à mesure que le monde devient individualiste) , on pourrait même choisir l’assoc’ dont on n’aime pas du tout les idées.
Parce que les enfants n’appartiennent pas à l’organisateur, à son projet, au projet du directeur. Ils n’appartiennent même pas à leurs parents. Et je n’ai pour ma part aucun problème à tenir à un enfant un discours que je sais aller contre les idées défendues à la maison, au club sportif, à l’école…
Et j’aime bien l’exemple de Roke : celui des enfants qui grimpent dans un arbre.
A mon époque pas si lointaine, sur les colos, durant le “temps libre”, ce temps accordé à l’entre-enfants après le repas, pas un animateur ne se serait écrié en voyant un enfant monté dans un arbre. Cela lui paraissait de la même logique qu’aujourd’hui un enfant qui joue aux billes.
Un autre exemple : dans le trousseau demandé aux parents, au même titre que les chaussettes ou le pull, il y avait un canif. Chaque enfant avait le sien.
Sur ce qu’écrit XXYYZZ :
Un animateur voit des enfants jouer au bord d’un lieu dangereux.
“Pourquoi ne fais tu rien ?”
– ” Ce ne sont pas des enfants de mon groupe.”
C’est exactement cet animateur dont je parle. Il n’y a dans sa remarque ni provocation, ni fénéantise. Il s’agit bien de sa logique. Ce n’est éffectivement pas son groupe d’enfants. Le groupe d’enfants qui lui a été “remis”. Le boulot qui lui a été demandé. Il ne pourrait même pas lui venir à l’esprit que dans cette logique extrème il est au moins citoyen et en devoir d’agir. Comme on le ferait en voyant une agresion dans la rue.
Il a intégré ce qu’on lui a demandé de faire. Et il n’est pas en capacité d’aller au delà, d’interpréter, de comprendre, d’analyser, de prendre lui-même une décision qu’il ne vient pas d’autrui.
Il ne se sent pas responsable, parce qu’il ne sent pas concerner.
De la même façon de dans l’expérience de Milgram les “cobayes” appuyaient sur le bouton parce que c’est ce qu’on leur avait demandé. Parce qu’ils ne pouvaitent remettre en question l’autre de cette hiérarchie, ce scientifique, ce maître, ce père inconstestable. Jusqu’à tuer… “Ce n’est pas moi… On m’a dit de le faire”…
C’est pour le plus gros danger aujourd’hui de l’animation. Bien avant la bêtise, l’ignorence…
Oui, mais attention, beaucoup extrapolent ce qu’est la mise en danger de l’intégrité physique de l’enfant.
Je crois qu’à ce niveau là, la question n’est pas l’animateur peut il être dangereux, mais plutôt qu’est-ce que mettre en danger l’intégrité physique de l’enfant. C’est souvent là qu’il y a discorde.
Bien sur, si des enfants veulent jouer à star wars sur le toît ou jouer au jeux du foulard en groupe, il n’y a pas photo, mais si les enfants veulent s’amuser à grimper à un arbre, s’ils veulent un peu plus de liberté en gérant leur jeux seul dans un sale le, s’ils veulent tailler un bout de bois avec un couteau … Bref, c’est là que certains considèreront un animzteur dangeureux et d’autres ne le considèreront pas dangeureux.
L’enfant a un besoin de prise de risque et cela fait partie intégrante de son développement (j’incorpore là dedans aussi les prises de risque telles que celle décris dans le deuxième point de bouricot).
Je ne serais guère innovant je rejoins les deux avis précédents et surtout la question dangereux pour qui. Si c est une mise en danger de l intégrité physique du groupe(enfants+ collegue) question de bon sens il ne faut pas l’engager.
Si c est pour faire évoluer les mentalités ancrées d’une direction le dangereux devient necessaire donc tout pareil que les deux réponses précédentes.
Je suis assez d’accord avec les deux cas de Bouricot et surtout sur la première phrase de son message.
J’ajouterais simplement l’animateur inconscient des dangers qu’il peut constaté .
Un animateur voit des enfants jouer au bord d’un lieu dangeureux.
“Pourquoi ne fais tu rien ?”
– ” Ce ne sont pas des enfants de mon groupe.”
Plus grave, l’animateur qui met les enfants en danger par manque de bon sens.
Cela dépend de quoi est fait le danger et que vise t-il?
Tu me parles d’un animateur qui fait du chantage aux enfants après les avoir filmés avec son portable en train de se battre (ce que j’ai vu cet été). Il s’agit d’un animateur dangereux, et je considère qu’il n’a pas sa place dans une équipe d’animation.
Tu me parles d’un animateur qui pense, remet en question les habitudes enracinées depuis des années dans une équipe qui gère un CLAE. Un animateur qui bouscule les idées reçues des gamins, les pousse à réfléchir. Propose des activités hors du commun. Il est dangereux pour les adultes, dangereux parce qu’il peut provoquer des phénomènes à contre courant de ce que l’on attend habituellement des enfants(sages, non bruyants, béni oui oui). Je le prends volontiers. Penser est dangereux…
Dans ce dernier sens, l’animateur doit être dangereux, se mettre en danger, prendre des risques, faire prendre des risques aux adultes sur des notions pédagogiques et des pratiques, et aux enfants en leur faisant découvrir des activités “dangereuses”, que ce soit sur l’exercice du corps (jeux symboliques violents) ou de l’esprit(discussions sur la politique, la religion, la sexualité, débats philos) aux deux en les confrontant au sein d’instances équilibrées et démocratiques ou la parole de l’un vaut celle de l’autre.
Un animateur peut-il être dangereux ?
Ou autrement posé pour que l’on ne se trompe pas sur le sens de ma question :
Doit-on prendre dans son équipe un animateur dangereux ?
Ou poser plus clairement :
Un animateur ne doit-il pas être justement dangereux ?