Même si moi je ne propose rien, il y a
des animations. Un vacancier chaque
samedi matin, propose un tournoi de ping
pong et l’après-midi un tournoi de pétanque…
Ce qui m’arrange : même si ce sont des
“passages obligés” sur un camping, ce
n’est pas le type d’animation que j’aime
mettre en place…
Comme je n’ai rien “d’affiché”, le samedi
est un jour où je peux faire des “imprévus”,
des “happenings”.
Par exemple avec mon déguisement de chat :
au moment du repas du soir, je fais le
tour du camping, et je viens voir les petits,
dans chaque hébergement. Gros câlins et
compagnie…
Même avec la golfette (petite voiture
électrique) sur ce camping ça peut prendre
2 heures…
(le chat lors du grand jeu “la maison de la sorcière)
encore une fois, ce n’est pas une animation
au sens où on peut l’entendre, il n’y a rien
d’annoncé sur le planning… mais c’est l’une
de ces “petites touches” qui s’ajoutent les
unes aux autres, qui animent le camping,
que les gens voient même si ils ne sont pas
concernés directement…
Vis à vis des touts petits notamment, je
pense “image” : qu’Est-ce qu’il reste dans
la tête d’un petit de 3 ou 4 ans sur des
vacances en camping avec papa et
maman ? Les grands évènements ? Où
juste des “instantanés”, des “images”,
des ressentis à un moment donné ?
Comme l’arrivée du tyrannosaure à la
rivière, le passage de la fée un soir,
ou le fait d’être allée tout seul chercher
le pain, d’avoir descendu avec papa le
grand tobbogan à la piscine…
C’est une tranche d’âge pour qui ces “imprévus”
sont particulièrement intéressants : comme
de mettre au sol des tapis le soir où papa
et maman écoutent tel concert barbant,
et vas-y qu’ils se montent les uns sur les
autres, font des galipettes, ont peur du
“chien” caché sous la couverture..
A deux pas des parents…
Le planning des animations
Je pose d’abord les gros événements et
les soirées. . Pour toute la saison.
Parce qu’il y a des choses qui ne dépendent
pas de moi : il faut notamment commander
les groupes de musique plusieurs mois
à l’avance, les intervenants genre magie…
En dehors de ces “impératifs, j’ai une
“feuille blanche” devant moi, un terrain
à disposition, des installations, et aucune
obligation s’agissant de volume horaire,
ou même d’horaire…
Seul “barème” le ressenti des vacanciers :
sur le séjour qu’ils viennent de passer : soit l’adéquation entre ce qu’ont été les
animations et ce que pouvaient attendre
ou pas ces familles en vacances…
Je plannifie pour les deux mois, même si
je vais changer des trucs évidemment en
cours de route…
Samedi :
C’est un jour où je ne suis pas en animation
en principe.
Le matin, je commence souvent par finir de
ranger le spectacle de la veille. Puis je
passe à l’affichage : c’est un moment où
parfois des mômes viennent me
voir et me demandent des choses : par exemple
une petite voulait avoir une licorne : cette
semaine là, j’ai proposé un atelier construction
de doudous et elle va fait une licorne…
L’après-midi, je vais faire des achats.
En avant saison, j’achète à Toulouse le
gros du matériel dont je vais avoir besoin :
en gros, ça tourne autour de 3000 euros :
avoir la maîtrise des achats, c’est l’une des
conditions dont j’ai discuté au moment de
l’embauche)
Je préfère passer une semaine chez moi à
ne faire pratiquement que ça, en connaissant
les boutiques, en ayant exactement ce que
je veux… plutôt que de galérer sur place
chaque semaine, surtout dans un coin paumé…
J’achète, j’avance les 3000 euros et on me
rembourse quand j’arrive sur place.
Le reste de la saison, ce sont des achats
qui n’étaient pas encore imaginables.
En moyenne 1000 euros.
Ne vous aventurez pas à demander un
budget de 4000 euros de but en blanc !!
Pour chaque achat, j’ai mis dans un tableau
le prix à l’unité, le prix du total, ce à quoi
le matériel est destiné… à sachant aussi
que j’ai un “press-book” avec des photos
de ce que j’ai fait ces presque 30 dernières
années en animation : ça aide à justifier
des achats : mon discours sur ce sujet est
assez simple : l’animation de qualité à un
prix. Même si il n’y a pas forcément un
parallèle entre la qualité d’une animation
et son prix.
Mais on m’a choisi pour mettre en place
des spectacles, des grands jeux, des
animations qui sortent de l’ordinaire…
Le soir, il y a une “scène ouverte”.
C’est une institution sur ce camping :
des gens viennent années après années,
avec pour certains je pense cette soirée
en pensée : les vacanciers montent sur
scène : certains chantent, d’autres font de
la musique… Il y a un piano pour accompagner,
une batterie, des guitares…
Pour certains, le niveau est très élevé…
D’autres beaucoup moins…
C’est une soirée dédiée aux vacanciers,
qui marche très fort sur ce camping,
alors que ce type de soirée n’est pas
facile d’habitude à mettre en vie : il faut
parfois ramer dans la semaine pour trouver
des gens motivés… ici, “tout est déjà fait” :
et certains vacanciers viennent en très
grande partie pour ça…
C’est bien, parce que ça touche tout le
monde : enfants, adultes… et ados (ce
qui est bien, parce que si vous connaissez
l’animation en camping, c’est pas toujours
facile de les attirer…)
Côté chansons et musiques, c’est pas
vraiment du “Jhonny” ou du Lara Fabian…
(vue le public du camping…)
C’est une soirée qui correspond à ce qui
pourrait être, pour un animateur camping,
deux “leït-motifs” : donner envie et mettre
en valeur…
Une autre chose importante ici : c’est un
prétexte à lancer le “premier échange”(un peu comme
des chiens que l’on promène dans un parc
et qui servent de “facilitateur” quand il
serait “pas correct” de s’adresser à ce
même inconnu sans les deux chiens qui
se tournent autour…)
On croise à l’épicerie le lendemain matin
le monsieur qui a
joué la sonate hier, on lui dit que l’on a
apprécié…
– Merci, c’est gentil…
ou la petite fille qui devient toute rouge,
parce que on la reconnaît, on la félicite
ou on la remercie…
Ca parait pas grand chose, ce genre de
soirée, mais….
Merci pour tous ces messages Moilapa.
On voit de suite l’animateur qui s’implique et qui a de l’expérience.
Tes documents vont certainement aider grandement les animateurs qui veulent exercer en camping.
En effet c’est différent des animateurs de colos.
Ta façon d’écrire en ligne courte, ne me gène pas. il faut juste s’y habituer au début.
Après ça va.
tirlibibi a écrit :
sympa ton sujet.
+1
c’est juste relou et dur à lire à la façon d’écrire en poésie. T’écris sur une machine à écrire ?
+1
Et maintenant, au delà de la thoérie,
voilà ce que ça peut donner
D’abord le camping : camping à la montagne,
paumé au milieu d’une vallée encore plus
paumée…
40 hectares dans une forêt.
(je ne sais pas si vous imaginez ce que
font 40 hectares…)
Et ce qui m’a particulièrement donné
envie de bosser là : notamment la rivière,
le côté totalement sauvage de certains
endroits… C’est là que j’ai passé le plus
de temps, à aménager, préparer, installer
des grands jeux, des ponts, tyroliennes,
des spectacles de magie, cirque, son
et lumières…
C’est un camping naturiste, avec une partie
centrale (accueil, piscines avec tobboggan,
etc…) et autour plusieurs prairies ; en
fait comme plusieurs petits campings, dont
certains très sauvages…
Certaines semaines, il y a une majorité de
hollandais, quelques allemands, anglais…
Je suis hébergé en caravane, dans le coin
le plus sauvage : de là où je suis je ne vois
absolument rien d’autres que des arbres…
L’équipe d’animation : je suis chargé de
l’animation.
Mais il y aussi : un anim’ pour la piscine
et un anim’ pour le sport.
Ainsi que des vacanciers qui gèrent d’autres
ateliers depuis des années : atelier sculpture, yoga, agagym,
cuivre, tir à l’arc, aquarelle, strechning,
méditation, visites de la régions, ping-pong,
pétanque, …
Ce que l’on attend de moi : beaucoup vis
à vis des enfants (ce qui fait qu’une famille
reviendra) et l’animation du camping
plus généralement.
Non : c’est juste que je n’ai pas de retour
automatique à la ligne quand je rédige :
je reviens donc à la ligne “manuellement”
pour pouvoir me relire…
il y a une façon très facile de lutter contre
cette envie d’animateurs de ramener à
lui un maximum d’enfants, le plus souvent
possible : il suffit de penser son planning
selon les différentes sensibilités des uns
et des autres, un planning où il n’y a pas
que des temps “immanquables” pour
par exemple une petite fille de 8 ans…
Très très souvent, un anim’ se contente
de “toucher” un public donné, restreint ;
très souvent toujours les mêmes, proches
de sa propre sensibilité… parce qu’incapable
de penser l’Autre…
Quitte à se forcer un peu soi, en proposant
des temps loin de ses propres envies,
sensibilités : comme un atelier construction
de doudou le matin et une partie de Nerf
l’après-midi : quelque soit l’attachement
des petites que vous aurez eu le matin,
il y a peu de chances qu’elles viennent
jouer à la guerre si cela “ne leur parle
pas du tout”…
Et arriver à faire un planning “équilibré”,
c’est sans doute ce qu’il y a de plus difficile…
Selon les sensibilités, les sexes, les âges,
les rythmes…
les temps où tous, adultes, enfants et ados
vont se retrouver, les temps plus “ciblés”,…
Les grands événements festifs, les ateliers
avec un petit groupe, les moments calmes
et les temps plus énergiques….
Quand on est animateur “tout public” sur
un camping (c’est une situation propre
à nombre de camping avec un seul
animateur : par exemple le matin des
ateleirs pour les mioches, du sport l’après-
midi, les soirées pour tout le monde…) il
est difficile de contenter tout le monde…
D’où l’intérêt de créer ces animations qui
n’ont pas besoin de vous, qui peuvent
exister en parallèle d’autres temps que
vous menez…
D’où l’intérêt d’aider à créer certaines de
ces bandes d’enfants : comme de proposer
aux enfants du spectacle de se retrouver
la veille à la rivière pour “manger ensemble”
et de finalement passer dix minutes seulement
sur place, et de laisser les mômes entre
eux, s’organiser, s’inventer là encore leurs
histoires en commun…
L’attachement des enfants à leur bande
peut être gigantesque, tant ils ont pu vivre
ensemble des moments forts… et certaines
séparations sont difficiles…
Ces bandes d’enfants, qui vont et viennent,
vous retrouvent parfois quand telle animation
leur parle, c’est votre réussite en tant
qu’animateur enfants en camping.
Ce sont par exemple ces pré ados qui seront
là sur tous les spectacles et événements, pour
gérer l’éclairage et la sono, en étant totalement
dans leur truc de 9h du matin jusqu’à minuit,
encore là pour ranger, plus efficaces et
énergiques que n’importe quel animateur…
Ce sont ces enfants qui se sont inventés une histoire,
l’ont joué entre eux maintes et maintes fois,
et qui viennent vous demander si ils
pourraient pas montrer leur spectacle
“devant les gens”… et que vous allez aider
juste pour la mise en place…
Ce sont tous ces enfants qui auront passer
de super vacances, des familles qui disent
qu’elles vont revenir l’année prochaine :
et tout ce temps que vous avez gagné à
ne pas gérer ce qui ne réclamez pas votre
présence, vous allez pouvoir le mettre à
profit pour réellement faire de l’animation
en y étant pleinement impliqué :
sympa ton sujet.
c’est juste relou et dur à lire à la façon d’écrire en poésie. T’écris sur une machine à écrire ?
Certains enfants ont besoin de ces ateliers
encadrés, où ils ont un rapport privilégié
avec un adulte… mais majoritairement,
sur un camping, il y a plus d’enfants qui
vont et viennent entre eux que de ce type
d’enfants “moins aventureux”…
quand on leur donne la possibilité de trouver
leur place dans un groupe, aussi hétéroclyte
soit-il, très peu d’enfant au final en reste
à cette situation de consommation d’ateliers,
puis de retour sagement au sein de la famille…
Très généralement, les animateurs enfants
en camping sont pas plus foutus de penser
des animations que des anim’ en colo
ou centre de loisirs : en dehors des enfants
piégés par leur âge et leur peu d’autonomie,
les réflexes de leurs parents, les enfants
ne vont pas aux animations : et c’est une
excellente chose !
En faisant de l’animation enfants en
camping, notamment à travers les grands
événements comme les spectacles… on
crée sans cesse des groupes, des “bandes”…
Des bandes qui peu à peu deviennent
autonomes, vont venir à telle activité parce
là ça leur donne envie, mais qu’ensuite on
ne va faire que croiser ici où là, à faire
dieu sait quoi, à s’occuper du petit de 5 ans
qui est là parce qu’il fait partie du groupe…
C’est ça la réussite d’un animateur enfants
en camping : tous ces bandes d’enfants
qui vont et viennent.
Et pas le temps d’avoir “le cœur lourd”
parce que ces enfants nous “échappent”
que déjà des nouveaux arrivent, qu’une
nouvelle bande se crée, encore et encore…
Surout sur un camping comme celui de cet
été où il y a des arrivés et des départs tous
les jours…
Ce qui importe pour ces enfants “en vadrouille”,
ce sont les copains.
L’atelier et l’animateur, au départ, ne vont
être pour ces enfants là, que des prétextes
à rencontrer : l’animateur n’est qu’un
prétexte, qui permet la découverte des
autres…
Et, pour les “habitués” (qui viennent sur
le camping depuis des années) ce n’est pas
nécessaire : il y a déjà ce vécu commun qui
fait que les copains sont déjà là…
Ces enfants-là n’ont pas besoin de notre
présence…
ce qui peut être différent de “ces
enfants n’ont pas besoin de nous :
comment concilier son rôle d’animateur,
ce que l’on attend de nous, et cette idée de
foutre la paix à ces gamins-là ?
Animer, ce ne veut pas forcément dire être
sur place, au centre de l’animation :
par exemple, en mettant en place une salle
des déguisements, ouverte à tous, à tout
moment, où les enfants peuvent venir chercher
des déguisements, de pirates, de princesses…
faisant ainsi l’animation sur le camping,
où l’on voit passer une mariée à la piscine,
suivi par des fées ou des pompiers…
Ces enfants n’ont pas besoin d’un adulte pour
s’inventer des histoires, jouer…
Cela en va de même avec une cabane :
si l’anim’ peut être présent au moment
de la construction, par la suite il n’a plus
rien à y foutre.
Cela peut aussi se faire sous forme de prêt
de jouer, de jeux : a t-on besoin d’un animateur
pour encadrer une partie de foot ????
Non seulement non, mais c’est même plus
intéressant (plus cohérent) si ce sont les
vacanciers eux-mêmes qui s’organisent entre
eux, quitte à parfois “aider” la chose…
Ex : cet été, l’animateur sportif a explosé en
vol : je me retrouvais donc avec personne
pour mettre en place certains activités :
j’ai rédigé à la main,
une affiche que j’ai mis sur le mur du planning :
“Je cherche des gens pour jouer avec moi
au football” plus une heure et un lieu de
rendez-vous…
Une vingtaine de gamins se sont retrouvés
au final sur le terrain de foot. Et chaque
jour à la même heure, petits français et
petits hollandais, avec quelques ados qui
ont dû un peu gérer les choses….
Et sur cette idée, il y a tout un tas de
possibilités : prêt de fusils Nerf, ect…
Autre exemple : cet été, on été en plein
délire sur les bracelets Loom : voici une
autre activité qui de mon point de vue
n’était pas une animation, au sens : un
animateur de la structure qui encadre :
j’ai acheté des élastiques, deux livres,
les bidules pour fabriquer… tout ça dans
un carton que les gamines venaient
réclamer pour la matinée, l’après-midi…
avec une seule consigne : ne pas amener
le carton au mobilhome mais faire l’atelier
dans le passage : à la piscine, à l’air de
jeux, … non pour une quelconque question
de contrôle, mais juste pour permettre à
des enfants de se greffer au fur et à mesure.
Ce qui s’est fait, barrière de la langue ou pas.
Voilà donc le camping vivant, animé ici et là, à
tout moment, alors que l’on a encore rien
mis en place s’agissant “d’animation
classique”…
Et on peut donc apporté bien des choses
à ces gamins sans empiéter sur leurs
aventures d’enfants…
Il y a un énorme décalage entre ces enfants
et d’autres enfants que l’on voit parfois
blottis au sein de leur famille, au restau, en
soirée, à la piscine…
Qui regardent très souvent envieux ces
bandes d’enfants, leurs jeux… et très souvent,
les parents, même les plus décidés à ne
pas laisser cette espace de liberté à leur
môme, vont devoir céder : parce que sur
la “super” soirée musciale jazz où leur môme
se fait archi chier, alors que vient de passer
une bande de ninjas… il va devenir très
difficile de ne pas renoncer à lâcher un
peu la laisse de leur môme…
D’une famille à l’autre, il y a vraiment
des logiques et comportements très
différents. L’habitude de venir sur un
camping, le camping en lui-même et
son niveau de sécurité, influent aussi
beaucoup sur le niveau de liberté des
enfants (et ça, dés la visite des campings,
on peut imaginer ce qu’il en sera…)
Certains enfants passent toutes leurs journées
loin de leurs parents, ne rentrant que
pour manger… quand d’autres vont vous
suivre sur tous les ateliers…
Et on peut faire se rencontrer tous ces
mômes…
La meilleur façon d’envisager un camping,
pour par exemple un animateur enfant
qui n’y aurait jamais mis les pieds ou
serait un peu apeuré par ce que pourrait
y être sa place en tant qu’animateur;,
c’est de le voir comme un village (par exemple
le village que la grande majorité des personnes
aujourd’hui n’ont pas connu) , le village
façon caricaturale, avec place du village,
rencontres, histoires entre les personnes…
Mais un “village provisoire” :
En un lieu réduit, en un temps réduit, des
personnes vont vivre ensemble : comme
une mini société, où tout peut être éxagéré
(exacerbé !) du fait de ce côté “ramassé”…
Pour un animateur enfants notamment,
un camping, c’est un formidable terrain
de jeu, un terrain d’aventures : où en premier
lieu il faut avoir la certitude que ces enfants
n’ont pas besoin de nous (ce dont eux (ou
leurs parents) ne sont pas forcément
convaincus)
Ne commencez pas par vous mettre des
“freins”, des barrières, des limites qui
n’ont pas de raisons d’êtres, en vous
référant par exemple à ce que vous avez
déjà vécu dans d’autres types d’acceuils
de loisirs…
Moins un animateur est sûr de lui, moins
le proprio du camping lui fera confiance
et lui offrira une liberté d’action. Moins
un animateur est sûr lui, plus il va se
créer des limites qui n’ont pas lieu d’être…*
Et d’imaginer en quoi un camping pourrait
rapidement ressembler à la vie des gens
le reste de l’année : une cité anonyme,
sans communication, sans rencontre, où
l’on est pressé, où il faut faire du bruit
pour cacher certaines choses (comme le fait
que les gens ne se rencontrent pas vraiment)
… ou un parent trop fatigué le soir ne voit pas ses enfants
déjà couchés… et se lève tôt, avant ces
mômes qui sont parfois plus des étrangers
que les collègues de boulot…
Et où le parent, qui s’en veut, va “remplir”
son môme d’une façon ou une autre…
Notamment en gavant son enfant d’activité :
sports, activités culturelles… avec aussi
derrière tout ça, plus souvent que l’idée
d’épanouissement du môme, celle que “cela
lui servira peut être plus tard”… l’idée de
rentabiliser…
Et où, au final, consommer remplie les
vides… Ou l’agitation et le bruit font office
d’outil de remplissage…
(je vous prépare du Zola au camping des marguerites).
Et du point de vue des enfants, le modèle
négatif, du “reste de l’année”,, c’est le centre de loisirs, voir la colo…
Nombre de campings fonctionnent avec un
club enfants qui ressemble au fonctionnement
d’un centre de loisirs.
Si c’est un format rassurant (pour l’enfant,
le parent, l’animateur, le proprio du camping)
c’est ce qu’il faut éviter :
un lieu fermé dédié aux enfants, avec
des horaires, où l’enfant est pris en charge…
Soit, comme une colo ou un centre de
loisirs, un système de garderie…
Où l’on se doit de proposer aux enfants
qui se doivent de consommer : on ne “passe”
pas des vacances : on paie des vacances,
du loisirs…
L’enfant sur un camping n’est pas notre
ennemi : il n’est pas cette chose à dresser,
à éduquer : il est une personne parmi
d’autres, ici en “état de vacances” au sein
de sa famille.
Certains parents attendent d’ailleurs ce
service (parce que tout bêtement ils ne
connaissent que ça) : un endroit où laisser
son môme pour aller se balader ici ou là,
faire les courses…
Il est important de savoir ce que le camping vend
sur ce sujet là, notamment à travers son
site internet, ses brochures, le contrat :
un système de garderie ou de l’animation
enfants ?
Ce sont deux choses totalement différentes…
Mon point de vue : bin, on est pas en colo !
Les parents sont là : la famille est en vacances
en famille ! Comment penser alors “garderie” ?
Et d’une certaine façon, il est plus facile
de vivre ici comme le reste de l’année :
les vieux avec les vieux, les enfants avec
les enfants, les femmes, les hommes…
Déjà : pas d’horaires réguliers. (et ça aussi
ça fait partie de ces contraintes
rassurantes) Pas de
matin : 10h-12h et a-m : 14-17H
Cela n’a pas de sens sur un camping.
Cela n’a pas de sens vis à vis d’enfants
en vacances… (et toujours en opposition
avec “le reste de l’année”…)
Exemple : le matin je propose un atelier :
il y a un horaire pour le début mais pas
d’heure de fin. Et le lendemain l’horaire
de début peut être différent, ou il ne peut
rien y avoir le matin…
Et à un parent qui me diit : à quelle
heure cela finie t-il ?
je réponds :
Dans dix minutes ou dans trois heures,
selon les personnes.
(parce que le parent, si il vous a bien dit
qu’il avait compris qu’il ne s’agissait pas
d’une garderie enfants mais d’animations
familiales, il peut quand même avoir dans
l’idée de vous refiler son môme le temps
d’aller au leclerc du coin ou au tournoi
de pétanque…)
– Est-ce que votre enfant sait rentrer
seul au camping-car ?
– Bin, je préférais quand même qu’il reste
avec vous le temps de l’atelier…
– Heu, bin, en fait, rien ne dit que dans
dix minutes moi je serai encore là…
– Ah… (le parent commence à réfléchir)
– Votre enfant est le bienvenu ici si il
a envie de participer à l’atelier. Et si quoi que
ce soit le gêne, d’une façon ou d’une autre,
il peut partir à tout moment… et revenir…
repartir… commencer et ne pas finir, partir
jouer avec les copains qu’il vient de se
faire…
Après, à chaque parent, à chaque discours,
à chaque situation, l’échange sera autre…
Au final, pour le parent qui ne veut pas
de cette liberté effrayante pour son bout
de choux (ce qui est compréhensible) c’est
là que cette idée “d’atelier familial” prend
son sens :
ce sont des animations plutôt pensées pour
l’enfant mais où le parent à toute sa place :
un peu comme si enfin il pouvait regarder
par le petit trou de la serrure de l’école et
voir ce que vit son enfant parmi les
autres (ce qui est un leurre, d’ailleurs)
En moyenne, sur un groupe d’une trentaine
d’enfant, il y a une dizaine ou une vingtaine
d’adultes aussi… (mais évidemment d’une
activité à l’autre tout cela differt)
Il y a nombre d’enfants qui ne voudrait pas
de leur parent ici (‘trop la honte), et
rapidement on sait qui est là parce qu’il
a envie de se faire un jouet, ou se faire
des copains, ou…
Comment savoir si l’un de ces enfants
est quand même là contre son grès,
parce que maman-papa lui a dit d’aller à
l’atelier ?
Ou cela est évident et il suffit de ramener
le môme chez lui en cas “d’évidence”,
ou cela n’a pas tellement d’importance :
il faut faire en sorte que ce temps ne
soit réellement pas une garderie où un
enfant soit encadré : ou on est dans la
situation ou le parent voulait de cet
encadrement et comme il n’existe pas
il n’enverra plus son môme… ou il veut
juste ne pas avoir son môme dans les pattes,
animation ou pas : dans un camping,
il y a un tas d’enfants qui vont et viennent
toute la journée, sans adulte…
et c’est là que le travail d’animateur en
camping prend du sens, que ce poste
d’animateur enfant est tout particulièrement
intéressant…
Ces “enfants en vadrouille” qu’en tant
qu’animateur, non seulement il ne faut
pas essayer de “ramener à la civilisation’
mais qu’il faut “produire” !!!!!
Petit aparté : hier, sur la cinq :
“Vacances, la grande débrouille”
ou comment des familles en galère partent
quand même en vacances.
Dont deux familles mono parentales ne
se connaissant pas qui essaient la colloc
appliquée au camping ! Soit se partager
le prix de la location d’un mobil home.
Et une autre famille qui n’était jamais
partie en vacances qui arrive dans le
“camping le moins cher de France”.
En fait, un ouvrier qui, enfant, devait
mentir à l’école pour raconter ses vacances…
et qui a créé un camping à partir de
débrouille où il accueil des familles pour
10 euros par personne (gratuit pour les
enfants)
Ca ne représente pas ce que sont globalement
les campings, mais cela est intéressant à
voir…
Sur cette notion “d’avoir quelque chose à
raconter” :
voilà de mon point de vue une
des réflexions centrales pour
l’animateur en camping, tout particulièrement
l’animateur enfants…
Si je devais faire un tableau très ramassé
(et forcément trop simpliste) des attentes des uns et des autres sur un
camping :
pour l’enfant : pouvoir partir, rencontrer
et raconter. S’amuser.
pour le parent : pouvoir partir,
, se reposer ou se dépenser. S’amuser,
voir découvrir.
le proprio : remplir et fidéliser.
A l’animateur de jongler avec tout ça…
le camping
Donc, à peu près 10 000 campings en France.
Avec des situations totalement différentes.
Du camping municipal au domaine ultra
luxueux, avec locations de cabanes dans
les arbres, parc d’attraction inclus…
Ce qui influe le public que l’on retrouve
d’un lieu à l’autre. Si un camping ne peut
faire de descrimination, en pratique, cette
descrimination existe : ce tri se fait notamment
par les tarifs.
Une autre donnée : les différentes nationalités
présentes sur le camping.
Là aussi, d’un lieu à l’autre, les situations
peuvent être très différentes.
Du 100 °/° français au camping ou les
français sont minoritaires.
Principalement : les hollandais, puis les
allemands.
Certains campings demandent à leurs
animateurs d’être tri lingues par exemple…
La région : là aussi, le choix implique plein de
choses sur votre futur travail :
pour schématiser : sur des stations balnéaires
comme Cap d’agde ou Canet, les campings
sont collés les uns aux autres : donc, même le
soir ou pour une fois votre camping ne
fait pas du bruit jusqu’à pas d’heure, c’est
à côté qu’il y aura du bruit, voir au parc
d’attraction de l’autre côté de la route.
J’ai longtemps bossé sur ce genre de
structures… avant de me tourner vers
les campings à la montagne, à la campagne,
avec d’énormes terrains de jeux : des
domaines de plusieurs dizaines d’hectares
avec forêt, rivières, prairies… des endroits où
faire des grands jeux, de l’aventure, des
soirées à la belle étoile… et aucun voisin.
Tout le luxe impossible sur les côtes de
la méditérannée ou de l’océan.
Ce qui fait le principal luxe sur un camping :
ce n’est pas le terrain de golf gigantesque,
le complexe aquatique digne d’un Aqualand,
les chalets ultra luxueux : c’est l’espace.
Le fait par exemple que les emplacements
ne soient pas collés les uns aux autres…
le proprio :
Il me semble primordial de l’écouter,
de savoir quel est son point de vue sur
le loisir, sur ce qu’est un camping, sur
ce qu’est une famille en vacances : pour
ma part, une grande part du travail est
déjà faite avant la rencontre : je n’ai pas
de CV mais une page internet qui dit ma vision
de l’animation en camping, comment elle
doit être, pourquoi, ce qui n’est pas possible.
La journée que je passe sur place avant
la saison est faite pour ça : se mettre d’accord
une bonne fois sur ce que sera la saison :
après, une fois la saison commencée, j’ai
autre chose à faire. Et lui aussi.
Je suis l’animateur (enfants, familles,
tout public) c’est moi qui gère donc les
animations, le rapport aux familles, le
planning, etc… C’est moi l’animateur, c’est
moi qui sait. C’est moi qui gère.
Il s’agit en fait d’un rapport de force :
il existe des milliers de campings
en France, mais il n’existe pas d’équivalent
à l’animateur que je suis.
le salaire :
ca peut être la raison qui va vous
faire abandonner l’été les colos
ou centres de loisirs :
pas de CEE : donc un salaire minimum,
autour de 1200 euros/mois. Soit 2400-
2500 pour une saison de deux mois…
Avec, évidemment, selon votre profil, les
posts, les campings, des possibilités d’aller
au delà de ce minimum…
Sans entrer dans les détails me concernant,
j’ai un bon salaire. Auquel s’ajoute une prime
mensuelle de 1000 euros mois. Et d’autres
avantages qui varient d’un lieu à l’autre :
l’été prochain par exemple, durant les 3 mois, j’aurais
les 3 repas par jour pris en charge par la
structure (village vacances et non camping)
Sur une autre structure, à la fin de la saison,
le proprio m’a donné tout le matériel cirque
que j’avais acheté durant la saison (avec
l’idée de me donner envie de revenir l’année
suivante) : boule d’équilibre, diabolos…
Mais évidemment, cela dépend énormément
de l’animateur que vous êtes : la très très
grande majorité des animateurs auront
leur salaire de 1200-1400 en moyenne.
Parce qu’ils n’ont rien de plus que les autres.
Ensuite, il y a différents postes : l’animateur
enfants, le responsable d’animation,
l’animateur sportif, le surveillant de
baignade, l’animateur soirée, les animateurs
spécialisés dans telles activités manuelles,
etc… Là aussi ça dépend des camping :
sur certains lieu, il y a un seul animateur
qui gère tout quand ailleurs il y a de très
grosses équipes d’animations.
En principe, le poste le mieux payé est
celui de responsable d’animation.
1500-1600 brut en général pour les lieux
où je suis passé.
Au contraire de la colo par exemple, qu’un
anim’ se défonce ou pas, soit créatif, à
l’écoute des enfants ou pas, il sera payer
comme les autres.
Dans un camping, celui qui va vous donner
votre paie, c’est le propriétaire des lieux :
c’est son fric, c’est son business.
qu’un anim’ soit un plus commercial de
par son savoir-faire, sa capacité à créer
de l’animation, du lien… et son salaire sera
à la mesure.
Il s’agit de commerce. Vous lui faîtes gagner
de l’argent : il en tiendra compte. Si
vraiment vous êtes bon et qu’il tient à vous
fidéliser…
Si une colo c’est aussi du tourisme, le
responsable marketing de telle asso ou
fédé, il en a rien à foutre que vous soyez
un “super” animateur. Que vous soyez
un “plus” : dans le cas d’un camping, par
contre, être un “plus” c’est ce qui fera
toute la différence.
Mais encore une fois : ce type d’animateur
est extrêmement rare. Ceux qui à eux seuls,
comme la piscine, les soirées, peut faire
revenir les vacanciers (pierre angulaire de
tout camping !!!)
Attention aux villages vacances : là, le
directeur du centre n’a aucune possibilité
de “faire” votre salaire : il n’est comme vous
qu’un employé.
Je vous déconseille toutes les boîtes façon
Club Med : mal payé et conditions de
travail pas top.
Peut-être certains d’entre vous, se posent
la question d’aller voir cet été du côté des campings
ou villages vacances pour animer…
Voici ici ce que j’ai fait cet été sur un camping.
Cela vous donnera un peu d’idée sur ce que
peut être d’animer en camping, même si
cette saison n’est propre qu’à moi, que ce
qui est vrai ici ne l’est pas ailleurs…
La principale différence que vous allez trouver
si vous “venez” de l’animation sociocul
(colo, centre de loisirs…) c’est l’autonomie.
Cette fameuse autonomie que l’on retrouve
dans tous les documents écrits du sociocul
s’agissant des mômes mais quasiment
inexistante s’agissant des adultes-animateurs.
Et c’est la principale dificulté que j’observe
chez ces anim’ : ils ne sont juste pas préparer
à cela. Quand d’habitude un directeur et
un organisme sont là pour penser à leur place,
organiser, planifier, gérer les familles…
Côté rapport au public (et notamment aux
mômes) il n’y a pas de différence.
La différence principale vient du fait que
vous n’y aurez pas affaire à un public
déterminé (enfants, ados…) mais à tout
le monde, même si vous êtes animateur
enfants.
1) le choix du camping
Il y a à quelque chose prêt 10 000 campings
en France (plus les villages vacances)
tous uniques : installations, histoire, proprio,
façon de bosser… même si la logique “chaînes”
prétend “aplanir” ces différences…
Pour moi, il y a 3 choses primordiales dans
le choix :
– le proprio
– le camping en lui-même (ses installations)
– le salaire.
L’idéal étant d’aller visiter les lieux, y
passer au moins l’après-midi pour découvrir
qui est ce proprio, voir l’hébergement,
les installations et les possibilités en animations :
scène pour les spectacles, terrains de sports,
airs de jeux, prairies, rivières, bois, piscines
avec toboggans, restaurants, supérettes,
commerces,….