Bourricot a écrit:
Oui c’est vrai qu’on a eu beaucoup de bonnes surprises…
Je n’ai pas fait un pronostic hein… Juste un trait d’humour.
Je suis d’un naturel optimiste et nous ne pouvons pas grand’chose dans cette affaire (j’ai déjà agit très modestement pour défendre ce texte il y a près de 2 ans).
J’espère et j’attends de voir, sans oublier que les parlementaires savent encore faire passer des lois sans que le gouvernement et/ou le président vienne forcément mettre son nez dans les moindres détails… Là on n’est pas sur un sujet hyper médiatique et emblématique pour la tête de l’Etat, ça devrait se passer plus sereinement (et plus secrètement (au sens “discrètement”) hélas).
Oui c’est vrai qu’on a eu beaucoup de bonnes surprises…
Bourricot a écrit:
Décision le 9 juillet pour l’aide au départ.Allez, je parie que le texte ne sera pas voté. Plus d’argent, on a tout refilé aux entreprises et aux constructeurs autos.
On n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise ! 🙂
Décision le 9 juillet pour l’aide au départ.
Allez, je parie que le texte ne sera pas voté. Plus d’argent, on a tout refilé aux entreprises et aux constructeurs autos.
Pour les classes moyennes, les solutions les plus intéressantes me semblent être la colo du CE (pour ceux qui ont la chance d’être dans une grosse boîte où cela existe) et les chèques vacances qui permettent de se faire financer ses vacances à moindre coût.
Il faut aussi espérer que l’aide au départ en vacances de 200 € sera votée et leur sera accessible.
Merci de ta réponse 😉
Pour élargir un peu, on parle souvent des classes moyennes qui sont un peu désavantagées car elles n’ont pas souvent les moyens de payer des séjours “plein pot” et ne peuvent prétendre à la majorité des aides au départ… Vous connaissez des solutions, ou avez-vous déjà vu un fonctionnement pour permettre une véritable diversité des origines sociales?
En fait, je suis en train de créer un séjour de vacances pour l’été 2010, donc ça m’intéresse vachement. A priori, on pourra intégrer 3 ou 4 gamins de la CAF (sur une vingtaine maximum), mais c’est encore très théorique, je suis à fond dans les recherches de subventions, etc… 🙁
ludou a écrit:
fg63 a écrit:
Il est bien évident que si le tarif n’est pas le même pour tout le monde (la CAF subventionne largement ses bénéficiaires, les autres ont des financements moindres) les activités sur place seront bien les mêmesmais est-ce que la CAF subventionne à hauteur du prix du séjour proposé aux autres?
La CAF paye (en grande partie) le séjour de ses bénéficiaires et a sans doute négocié un “tarif de gros” à travers la convention qui la lie avec l’association.
De son côté l’association vend le séjour au prix de son choix aux autres “clients”.
Nous aurons donc un budget global issu de ces 2 sources de revenus et c’est lui qui sera utilisé sur le séjour, sans faire de différence d’activités ou de programme entre les enfants.
Il y a un “pot commun” et on ne regarde pas sur place l’origine d’un gamin et la hauteur de participation de ses parents au séjour.
Les plus riches payent plein tarif puisqu’ils le peuvent, les plus pauvres sont en grande partie ou totalement pris en charge par la CAF et les autres ont des aides variables (par leur CE, les chèques vacances ou les bons CAF par exemple).
fg63 a écrit:
Il est bien évident que si le tarif n’est pas le même pour tout le monde (la CAF subventionne largement ses bénéficiaires, les autres ont des financements moindres) les activités sur place seront bien les mêmes
mais est-ce que la CAF subventionne à hauteur du prix du séjour proposé aux autres?
Je ne sais pas si ces pratiques sont courantes, elles sont en tout cas bien dommage.
—–
Pour info je vais travailler cet été sur un séjour CAF dont la gestion a été confiée à une grosse association d’EP (dont je fait partie).
Du coup, en plus des enfants des bénéficiaires de la CAF départementale propriétaire du centre, nous avons ouvert le séjour à tout le monde via notre propre catalogue.
Il est bien évident que si le tarif n’est pas le même pour tout le monde (la CAF subventionne largement ses bénéficiaires, les autres ont des financements moindres) les activités sur place seront bien les mêmes, il n’y aura aucune différence de faite entre les différents publics et il est même vraisemblable que les animateurs ne sachent pas exactement par quel mode d’inscription un enfant est arrivé sur le séjour (les plus malins vont vite repérer que ceux qui ne viennent pas du département de la CAF propriétaire des lieux n’ont pas pu arriver par elle).
—–
Comme quoi, on peut chercher à proposer une offre de qualité sans faire de discrimination entre différents publics.
et moi qui pensait ne plus être aussi naïf… :pen:
Salut Frytjip. :coucou:
Merci pour ce texte. :thx:
Bel article et malheureusement … tellement vrai. 😥 :ins:
MARQUAGE SOCIAL DANS LES CENTRES DE VACANCES
LE SARKOZYSME EXPLIQUÉ AUX ENFANTS
Mis à jour le :15 décembre 2007.
AUX SALES GOSSES devenus parents, la colonie de vacances évoque des marches interminables, des touche-pipis dans des tentes poussiéreuses déstockées par l’armée, des batailles fratricides autour du plat de frites, le lit en portefeuille et la teinture d’iode. C’était pas Byzance mais c’était pour tout le monde. Fils à papa ou gosses de prolos, on était logé à la même enseigne.
Mais l’air du temps qui fouette le pays a dissipé ces archaïsmes. On s’en est rendu compte aux dernières vacances de la Toussaint, à l’occasion de la première colo de Nico, 8 ans. Le programme était prometteur : une semaine à Ancelle, dans les Hautes- Alpes, avec « jeux en pleine nature, randonnées, acrobranches ». Comme ses darons ont la chance d’émarger au taux le plus bas de la Caisse d’allocations familiales,dame tartine du séjour,celui-ci nous revenait tous frais compris à une cinquantaine d’euros.Merci la CAF ! Les années de filouteries bureaucratiques que nous avait fait subir cette monstresse trouvaient là enfin un début de contrepartie.
On attend le deuxième jour pour prendre des nouvelles. Un numéro surtaxé donne accès à un répondeur sur lequel le directeur du centre dépose les nouvelles du jour. Elles sont excellentes : il fait beau, les enfants sont sortis, ils ont fait de l’acrobranches et même – c’était pas au programme – de l’équitation. Vive la sociale ! Puis on appelle Nico. C’est l’heure du repas et il a les boules. Pas plus de cheval ni d’acrobranches que de beurre en broche. « On n’est pas sorti de la journée ! On est resté là à dessiner, puis on a dû faire la sieste pendant deux heures. C’est nul, venez me chercher ! » Il nous passe le directeur, qui nous sèche à froid : « Attendez, votre fils il est venu avec quoi ? La CAF ou le CE ? Ah parce que c’est pas pareil. S’il est CAF, c’est normal, c’est pas les mêmes activités. » Loi n°1 : garder son calme. Loi n°2 : penser à recharger son lanceflammes. Ainsi s’explique pourquoi Nico est dans le groupe des 6-8 ans, où il s’emmerde à mourir, au lieu d’être avec les 8-10 ans, comme c’était prévu : les petits sont « CAF » alors que les grands sont de filiation plus noble, leur séjour ayant été réglé au prix fort par le comité d’entreprise de la boîte où travaille papa ou maman (en l’occurrence, les CE de Danone et de l’administration fiscale de Marseille). Pour les uns, la sieste forcée. Pour les autres, le grand air, la cavalerie et les galipettes de Tarzan.
Le lendemain, coup de fil à la Fédération des oeuvres laïques (FOL) des Bouches-du-Rhône, organisatrice du séjour. Non, explique son directeur, la FOL n’a pas rallié en masse le PSOUMP (fusion PS-UMP), c’est juste que les « CE paient pour des activités spécifiques ». On comprend que les temps sont durs, que « l’éducation populaire » défendue par la FOL doit s’adapter au triomphe des prestations individualisées, qu’il faut bien gagner des euros et « remplir les centres ». Mais pourquoi ne pas mettre le fric des CE dans le pot commun et en faire profiter tout le monde ? Impossible, se récrie le dirlo, les bons clients iraient voir ailleurs. « Certains CE insistent pour que leurs enfants ne soient pas mélangés aux enfants des quartiers populaires, mais ça, nous, on refuse. On reste très attaché à la mixité sociale. » La suite du séjoursera un peu moins déprimante. Le dernier jour, Nico aura même droit à sa séance d’acrobranches. En passant le prendre, ses parents constatent que les tentes mitées de leur enfance sont devenues des chambres style Formule 1, avec des lits aux normes européennes et des salles de bains désinfectées. Victoire de la mixité sociale ? L’hygiène et la sécurité s’appliquent même aux enfants « CAF ».
Publié dans CQFD n°51, décembre 2007.*
Auteur : Olivier Cyran.