Oui… Celle de se dire que ce n’est pas si drĂŽle que ça : je trouve que cela reprĂ©sente mĂȘme assez fidĂšlement une image de l’animation socioculturelle : des adultes qui voudraient “scientifiser” (ça existe pas mais c’est pas grave), ou rationaliser, ou s’approprier les jeux d’enfants… Leur “voler” ces temps et ces espaces.
Notamment dans le cas des claé.
Sur cette idĂ©e par exemple de vouloir Ă tout prix trouver des objectifs aux jeux que l’animateur met en place :
Si dans le cas de la “situation scolaire”, ce qui importe ce n’est pas tant ce que l’on apprend que le fait d’apprendre, ce dont se souviendra l’enfant ce jour-lĂ c’est d’avoir jouer Ă chat perchĂ©. Et non pas les objectifs bidons ou pas de l’animateur. Parce que celui-ci aura beau avoir dĂ©cortiquĂ© le jeu en “bonus rentable” pour “l’avenir de l’enfant”, il y a tellement de possibilitĂ©s (jusqu’Ă en tirer des objectifs diamĂ©tralement oposĂ©s : n’importe qui peut arriver Ă extraire des rĂ©flexions profondes d’animations dĂ©biles) que l’enfant ressentira de ce temps ce qu’il en a ressenti. IndĂ©pendamment des objectifs de l’adulte.
Ce qui importe lĂ Ă l’enfant, c’est d’avoir jouĂ©. Et cela devrait ĂȘtre aussi le seul soucis de l’anim’ : le jeu se suffit Ă lui mĂȘme !
Je crois le jeu aussi nĂ©cessaire Ă l’enfant que les rĂȘves au fonctionnement de notre cerveau.
Ils sont Ă la fois “gratuits”, sans ariĂšre-pensĂ©es, et porteurs de “pleins de choses” : sauf que l’on ne peut dĂ©terminer ce que l’enfant ressentira, en “tirera”. ou pas. Et que l’on n’a pas Ă le faire.
Une situation oĂč un enfant ne jouerait jamais, serait contre nature : au sens oĂč tous les petits mamifĂšres jouent (je m’avance un peu parce que je ne connais pas grand chose en bestiole en dehors de celles que j’Ă©crase sur la route) ont besoin de ce jeu.
Que dans la situation extrĂšme et hypothĂ©tique (bien que…) oĂč un enfant ne jouerait jamais, on pourrait bien faire de ce petit d’humain autre chose qu’un enfant.
DĂ©solĂ©e si mon post est en dĂ©calage, je rebondis tard…
edophoenix a Ă©crit :
(edit.: Ă crevette, dont je n’avais pa vu le message, dĂ©solĂ© :
non, je n’interrompt pas l’animation au milieu, pour leur dire. J’annonce les objectifs avant de lancer l’animation, aprĂšs, quand on est dedans, on est dedans.
Je ne comprends pas bien cet exemple par l’absurde, je sais que je ne suis pas un gĂ©nie, mais je n’avais pas conscience d’avoir l’air aussi bĂȘte.)
J’pensais pas faire un exemple par l’absurde, mais juste un exemple… j’ai VRAIMENT pas pigĂ© le comment de ton annonce d’objectifs aux gamins… et pas trop le pourquoi non plus hein.
(et j’veux bien re une explication, voire un exemple concret “racontĂ©” d’une acti d’un grand jeu, dont tu annonces les objectifs Ă ta maniĂšre).
(dans le pourquoi j’aurais tendance Ă interprĂ©ter que peut-ĂȘtre en fait c’est Ă toi que ça sert, que ça te “rassures”)
Sinon suis tombĂ©e sur cette image en cherchant un truc pour autre chose… et j’trouve que ça colle un peu au truc
En tout cas ça me fait sourire…
Des réactions ?
FOAD: formation ouverte et Ă distance
Cloug : j’espĂšre que personne agissant dans le domaine de l’enfance n’a un systĂšme de pensĂ©e “figĂ©”, “fini”… que pour ma part en relisant mes anciens posts par exemple, je me rends compte combien j’Ă©volue ne serait-ce que d’une annĂ©e sur l’autre…
Je vais faire juste une phrase pour rebondir ce soir sur les questions soulevĂ©es, et en rĂ©ponse les questionnements de Shaaa et Mimuch, qui amĂšnent Ă de longs dĂ©veloppements par la suite…
Donc pour ce soir :
Je ne suis pas Ă©ducateur. Je suis animateur. Animateur Bafa, cela me va trĂšs bien comme “dĂ©finition”. Je ne fais pas de l’Ă©ducation. ou alors il faut redĂ©finir ce que cela saurait.
Parce que si c’est aider l’enfant Ă grandir… je n’aide pas l’enfant Ă grandir !!!! Je l’accompagne dans son enfance !!!
Ici, maintenant !!!!
Je n’envisage pas l’enfant comme un ĂȘtre en devenir, mais comme un ĂȘtre prĂ©sent, ici, maintenant.
L’enfant n’a pas besoin de moi pour grandir : il grandira quoi qu’il arrive, Ă moins de prendre un bus dans le nez en sortant de l’Ă©cole.
Ce qu’il deviendra ne m’appartient pas : je n’ai pas Ă faire des projets (projections) sur ce qu’il adviendra de ce petit d’homme !
A dire que si je mets en place telle action, cela dĂ©veloppera chez lui … mon cul !
J’ai juste Ă le rencontrer aujourd’hui, Ă partager avec lui et d’autres un temps de rencontres. Et Ă mettre en place une situation propice Ă l’entre-enfants (ce qui revient Ă tenter de le protĂ©ger de ce qu’est l’animation socioculturelle)
C’est quoi un FOAD ?
Comme le dit Shaa : “planetanim la premiĂšre FOAD de l’animation”…. Cette remarque m’amĂšne Ă redonner ici les quatre Ă©tapes de la formation :
1- l’animateur est inconsciemment incompĂ©tent
2- l’animateur est consciemment incompĂ©tent
3- l’animateur est consciemment compĂ©tent
4- l’animateur est inconsciemment compĂ©tent
On pourrait reprendre les Ă©changes ici et placer chaque intervenant dans ces diffĂ©rentes Ă©tapes mais cela n’a aucun intĂ©rĂȘt… Ce qui m’intĂ©resse en dĂ©clinant cela, c’est de pointer que Cloug, Kalihanna et Eodophonix malgrĂ© une formation de base (BAFA?) sont toujours inconsciemment incompĂ©tent… L’Ă©change sur les objectifs sur les jeux montrent Ă quel point le fonctionnement de l’animation est encore Ă construire des “trucs” pseudo-Ă©ducatif pour justifier d’une pratique… DĂ©faut de formation, dĂ©faut de temps et dĂ©faut de “tuteurs” de formations suffisamment compĂ©tent pour amener la rĂ©flexion, le recul, la thĂ©orisation du travail et de la pratique… Dans son long message Moilapa pointe cela trĂšs bien, je le dis avec mes mots mais l’animation est avant tout un mĂ©tier de relation, nous travaillons tous avec comme seul outil nous-mĂȘme. Conceptualiser la rĂ©flexion ne veut pas dire que l’on tombe dans un excĂšs d’analyse totalement sortie du contexte mais en tout cas cela veut dire que l’on arrĂȘte de justifier de notre action en mettant des grands (gros) mots fourre-tout : autonomie, respect, crĂ©ativitĂ©, solidaritĂ©, etc…
Soit les objectifs sont dĂ©finis et on s’y tient et cela revient Ă rationaliser notre action, soit les objectifs sont dĂ©finis et on s’y tient pas alors autant ne pas les mettre… Soit troisiĂšme voie, on rĂ©flĂ©chit Ă l’action sur la durĂ©e, on construit un contexte, une institution qui permettra Ă l’enfant de grandir et l’adulte se charge de la faire vivre au mieux avec ce qu’il est et en ajustant en permanence son action propre au public et aux humeurs du moment… Cette troisiĂšme voie est pour le moins trĂšs peu utilisĂ©, trĂšs peu travailler… Elle demande une dĂ©centration de soi-mĂȘme pour penser l’autre comme libre et non comme l’objet de nos envies pour lui (les fameux objectifs pĂ©dagogiques…).
Aux questions pertinentes de Shaa, on peut ajouter :
– L’animateur doit-il avoir un rĂŽle Ă©ducatif? est-ce l’animateur ou l’institution qui doit avoir ce rĂŽle Ă©ducatif?
– Faire de l’Ă©ducation, est-ce apprendre quelque chose Ă quelqu’un?
– Pour dĂ©finir le loisir entre l’Ă©cole et la famille, faudrait-il encore ĂȘtre d’accord sur la dĂ©finition de l’Ă©cole et de la famille, la socialisation s’apprend par qui l’Ă©cole ou la famille? la citoyennetĂ© s’apprend par qui l’Ă©cole ou la famille? etc…
– L’Ă©ducateur? j’ai beau en avoir le diplĂŽme, je me demande toujours ce qu’est un Ă©ducateur?
Et pour reprendre ce que dit Moilapa : faire de l’animation c’est ĂȘtre soi mais j’y ajouterai une notion qui me parait nĂ©cessaire, c’est ĂȘtre soi, en relation avec l’autre en Ă©tant dĂ©sintĂ©ressĂ© de l’autre. C’est Ă dire que l’on ne projette rien sur lui et certainement des objectifs, des protocoles, etc… On ne rationalise pas la relation humaine, on Ă©duque pas contre le grĂ© des personnes, on ne peut pas coller des modĂšles sauf lorsque l’on a encore besoin de se rassurer donc que l’on est pas dĂ©centrer de soi-mĂȘme.
salut
2 postes en rapport
https://archive.planetanim.fr/modules/newbb/viewtopic.php?start=0&topic_id=14406&viewmode=flat&order=ASC&type=&mode=0
tant que les anims seront payés 20 ⏠/ jour forcément ils nous ponderont de la merde
Avant de lire la suite, que représente le loisir des enfants pour vous ? Simplement, hein, en quelques mots.
Mais en quoi est-ce que ça s’oppose au rĂŽle Ă©ducateur de l’animateur ? Et en quoi est-ce que ça empĂȘcherait de rĂ©flĂ©chir sur ce qu’on fait ?
Rapidement en passant. Un nĆud est Ă explorer dans ce rĂŽle Ă©ducatif… En premier lieu, depuis quand il a un rĂŽle Ă©ducatif ? Comment il se traduit ?
En deuxiĂšme lieu, est-ce que les enfants n’apprennent rien quand l’animateur n’a pas donnĂ© d’objectifs Ă son jeu ou quand ils jouent sans lui ?
En troisiĂšme lieu, si l’animateur est un Ă©ducateur, comment peut-on savoir que les enfants ont bien appris quelque chose ? On doit pouvoir Ă©valuer son action et son impact Ă©ducatif sur les apprentissages des enfants (si c’est son rĂŽle) ? Comment il fait ? Un contrĂŽle ? (:-D)
En quatriĂšme, quels valeurs ont les apprentissages rĂ©alisĂ©s sans animateur et avec lui ? Une diffĂ©rence, certains meilleurs que d’autres ? A-t-on besoin de les diriger ? Si tu prĂ©fĂšres, quelles sont les diffĂ©rences entre garderie et accueil de loisirs et en quoi l’un serait plus Ă©ducatif que l’autre ?
Enfin, quel est le rĂŽle du loisir vis-Ă -vis de l’Ă©cole et de la famille ?
Moilapa,
J’ai lu ton post avec bcp de plaisir.
Juste une question… La conscience de ce que peut apporter un jeu ne permet-elle justement pas de le proposer aux enfants Ă un moment propice?
Si je reprends ton exemple d’actis marionnettes….
Je sais – j’ai intĂ©grĂ© – que la marionnette peut aider Ă l’expresion d’enfants “repliĂ©s sur eux-mĂȘmes”, mais je ne suis pas thĂ©rapeute et je ne fais pas de la “marionnet-thĂ©rapie”. Quand je propose une idĂ©e autour de la marionnette aux enfants, je ne calcule pas les bĂ©nĂ©fices possibles pour ces enfants : : je me concentre sur ce que va ĂȘtre ce temps, cette rencontre, sur le temps partagĂ©. La place de chacun dans cette “aventure” (et non ce “projet”)
Je suis d’accord avec toi mais du coup le fait d’avoir conscience de ce que ça peut apporter aux enfants n’influe absolument pas sur le choix de l’acti que tu mets en place Ă un moment donnĂ©?
ET puis hey, đ tu me fais surcogiter sur des trucs qui viennent juste de dĂ©barquer dans mon Ă©ventuel possible de fonctionnement d’animatrice (et je n’ai pas 10 ans de terrain), tu peux pas m’en vouloir si je n’arrive pas Ă tout coucher par Ă©crit, j’essaye juste de rĂ©agir et relancer parce que ça m’intĂ©resse. Promis dĂšs que ce sera plus clair je t’en ferais une dissert de 15 pages [irony inside]
HoulĂ ! Ne nous Ă©chauffons pas trop quand mĂȘme (bon, o.k., j’ai dit que j’aimais bien quand on me rentrait dedans…).
Alors, pour ce qui est d’ĂȘtre thĂ©oricien avant d’avoir tĂątĂ© du terrain, ça fait dix ans que je travaille dans le domaine de l’animation, donc du terrain, j’en ai vu, mĂȘme avant de vouloir passer pro.
Ensuite, qu’as-tu donc contre la pĂ©dagogie ? Qu’as t-elle de rĂ©dhibitoire Ă tes yeux ? Et je ne parle pas de thĂ©rapie, je parle de pĂ©dagogie, ce n’est pas la mĂȘme chose.
Alors, en fait, oui, je suis d’accord avec toi, “proposer des jeux pour jouer” ça fait partie de notre travail, et c’est trĂšs bien.
Mais en quoi est-ce que ça s’oppose au rĂŽle Ă©ducateur de l’animateur ? Et en quoi est-ce que ça empĂȘcherait de rĂ©flĂ©chir sur ce qu’on fait ?
Et en quoi, parce qu’on n’aime bien se donner des objectifs et les prendre en compte dans nos activitĂ©s, ça empĂȘche de s’interroger sur le sens de notre action ?
Parce que pour moi, proposer des objectifs aux jeunes ça A du sens, malgrĂ©, peut-ĂȘtre, l’apparence contraire que mes discours ont pu donner.
Je m’interroge encore du coup… Peut-ĂȘtre ais-je tord, peut-ĂȘtre qu’on devrais juste occuper les gamins sans se prĂ©occuper de ce qu’on peux leur apporter (je dis ça sincĂšrement, surtout que je prend vos avis trĂšs au sĂ©rieux, michmuch et moilapa…)
Dire aux jeunes “on s’amuse, mais en mĂȘme temps on cherche Ă atteindre un objectif”, c’est tellement mauvais Ă tes yeux ?
(edit.: Ă crevette, dont je n’avais pa vu le message, dĂ©solĂ© :
non, je n’interrompt pas l’animation au milieu, pour leur dire. J’annonce les objectifs avant de lancer l’animation, aprĂšs, quand on est dedans, on est dedans.
Je ne comprends pas bien cet exemple par l’absurde, je sais que je ne suis pas un gĂ©nie, mais je n’avais pas conscience d’avoir l’air aussi bĂȘte.)
Cette façon d’envisager l’animation, pose juste un petit-trĂšs gros problĂšme : il faut faire confiance en l’individu-animateur !!!!!!!!!!!!!
IdĂ©e totalement absente de l’animation sociocul : le “point de raliement” Ă©tant les diffĂ©rents projets “garde-fous”. Et non l’individu.
Sans doute Ă raison…
Encore une fois, je prĂ©cise : il ne s’agit pas de remettre en cause pour remettre en cause : il s’agit de confronter les idĂ©es, les pratiques… Ă leur propre cohĂ©rence : Ex : Est-ce que l’idĂ©e de mettre en place des thĂšmes pour les activitĂ©s, qui a eu du sens Ă un moment donnĂ©, de la cohĂ©rence, pour des animateurs donnĂ©s, a un sens aujourd’hui, dans cette Ă©quipe, dans son fonctionnement, sa façon d’envisager l’animation ? Dans cette autre rĂ©alitĂ© ?
Quelque soit l’intĂ©rĂȘt d’outils, ils n’ont de sens que si ils sont compris. Et si ils ont Ă©tĂ© confrontĂ© Ă cette question du sens !!!!!!!!!!!!!!!!! Donc :
edophoenix :
HĂ©hĂ© ! J’aime bien quand vous me rentrez dans le lard, parce que ça m’oblige Ă pousser la rĂ©flexion
(bin alors, qu’est ce que ça doit ĂȘtre le reste du temps !!!)
D’abord parce que je suis contre l’utilitarisme, ensuite parce qu’il s’agit de luciditĂ©, pas d’ambition.
Il faut pas dĂ©conner non plus ! De la luciditĂ© !!! C’est au contraire l’un des Ă©crits les plus bĂȘtes qu’il m’ait Ă©tĂ© donnĂ© de lire en presque dix ans de forum !!!
(voir le copier-coller plus bas)
C’est lĂ qu’une direction est nĂ©cessaire pour mettre le “hola”, dire Ă cet animateur : “Hou lĂ ! Redescends sur terre ! Personne ne t’a demandĂ© de mettre en place des pratiques stupides. Repose-toi la question du sens de tes actions…” Ce qui visiblement n’a pas eu lieu ici. On peut avoir des idĂ©es sur ce que l’on fait et comment on le fait… mais il faut aussi confronter san cesse ses idĂ©es Ă leur sens !! Avec l’appui des gens autour de soi, son Ă©quipe !!!!
Cloug :
Je ne parle pas de tout suranalyser, de tout scientifiser comme si je voulais prendre un recul de ouf et au final ne rien construire AVEC lui.
Je ne vais pas rĂ©ussir Ă dĂ©velopper clairement ce que je veux dire, c’est dĂ©jĂ assez flou comme ça dans ma tĂȘte. Tu vois ce que je veux dire?
L’intellectualisation de ses actions soutend le passage Ă l’Ă©crit. La structuration d’une pensĂ©e de mon point de vue, c’est une structuration “Ă©crite” : titre, sous-titre, paragraphe… et scientifique : hypothĂ©ses…
Alors lĂ , Cloug, comme tu le dis ”tu vois ce que je veux dire” je traduis : pourrais-tu intellectualiser Ă ma place ma thĂ©orie parce que moi j’y arrive pas !!!!!!!! Comment veux-tu mettre en vie alors quelque thĂ©orie que ce soit !!!!
tu n’en es visiblement pas capable, malgrĂ© ce que tu dis quelques posts plus haut : Je suis Ă fond pour les objectifs dans les jeux…parce que sinon, on fait des jeux juste pour faire des jeux. Et on retombe dans ce systĂšme de merde oĂč on joue pour jouer mais au final on ne transmet rien aux gamins.
c’est bien que tu agis par un autre biais, un autre “levier” dans la situation d’animation. Tu fais confiance Ă autre chose que ce que tu prĂ©tends mettre en avant (que l’on t’a dit ĂȘtre ce qu’il faut utiliser) et que tu ne maĂźtrise pas. C’est sans doute du bon sens, de “l’intelligence sociale”, le goĂ»t pour les rapports humains, ta sensibilitĂ©, ton intuition……
Et non en intellectualisant ce que tu ne peux encore intelllectualiser. “J’ai du mal Ă dire,, Tu vois ce que je veux dire” que l’on peut traduire par : “Pourrais-tu dire Ă ma place ce que serait ma dĂ©marche !!!!
On est trĂšs loin d’une dĂ©marche aboutie !!! Ou ayant seulement du sens.
C’est finallement (heureusement) comme ça que font la grande majoritĂ© des animateurs : ils Ă©crivent studieusement (et plus ou moins facilement) leurs projets d’activitĂ©s, font semblant de chercher des objectifs puisqu’on leur a demandĂ©, mais ils font au final (in situ) de l’animation avec ce qu’ils sont. Leur bon sens, leur “intutition sociale”… et leurs collĂšgues, et leurs souvenirs d’enfance, et leurs rapports avec leurs parents, leur petit frĂšre… Sous le regard de “l’Ă©quipe de direction”.
Eodophnix !
Ca n’est pas franc de dĂ©velopper des objectifs pĂ©dagogiques dans le jeu, lorsque ce n’est pas Ă©noncĂ©.
Moi, j’annonce toujours quand je cherche Ă apporter un apprentissage aux enfants par le jeu, je leur dis : “nous allons faire ça, et j’espĂšre que cela vous aidera Ă prendre conscience de ceci, ou Ă vous amĂ©liorer en cela”.
D’aprĂšs ce que j’ai vu, si la plupart s’en fichent, certains sont intĂ©ressĂ©s quand ils savent que l’activitĂ© a un objectif, et qu’il va leur apporter quelque chose (mĂȘme si c’est plus ou moins prĂ©cis.)
Et puis, cela peut les aider Ă prendre conscience de ce que le jeu leur apporte.
Ca n’en devient pas rĂ©barbatif pour autant, ça reste du jeu.
(ça c’est pour l’extrait de ce que je trouve d’une bĂȘtise incroyable : Ca n’est pas franc de dĂ©velopper des objectifs pĂ©dagogiques dans le jeu, lorsque ce n’est pas Ă©noncĂ©.
Moi, j’annonce toujours (!!!!!!!)
nous allons faire ça et j’espĂšre que cela vous aidera Ă prendre conscience de ceci, ou Ă vous amĂ©liorer en cela”
Comment peut-on ĂȘtre aussi Ă©loigner de ce qui pourrait avoir un semblant de dĂ©but de sens ?????
Un fonctionnement de travail que l’on se construit, ce n’est pas pour autant une Ăźle Ă©sseulĂ©e au milieu de l’ocĂ©an !!! OĂč est la confrontation ici dans pareille bĂȘtise ???? Avec le reste de l’Ă©quipe ?
Vous ĂȘtes des exemples (toi Cloug, Kalihanna, Eodophonix surtout) de ce qui fait que l’animation socioculturelle “marche sur la tĂȘte”.
On fait les choses Ă l’envers s’agissant des animateurs : on veut en faire des thĂ©oriciens de leur mĂ©tier avant mĂȘme qu’ils aient vĂ©cus leur mĂ©tier, expĂ©rimentĂ© ! Ce qui donne, comme ici, des gens qui prĂ©tendent “intellectualiser leurs actions ” et qui sont pas fichus ici, “au calme”, sans la pression du terrain, d’expliquer le sens de leur “dĂ©marche” (qui n’existe pas ou pas encore, ou qui est celle d’un autre mal digĂ©rĂ©e).
il faut d’abord avoir pris du plaisir Ă animer, encadrer au sein d’une Ă©quipe encadrante (encadrante pour l’animateur), pour ensuite se confronter aux thĂ©ories, aux Ă©crits, aux pensĂ©es. Faire alors des allers-retours, sans cesse. Durant des annĂ©es.
Pour plus tard mettre en place sa propre “idĂ©ologie”, petit Ă petit. Quit Ă se planter, Ă refaire Ă revoir… La construire peu Ă peu de ces retours du terrain Ă “la salle de rĂ©union”, la bibliothĂšque, les recherches perso… d’expĂ©riences “extra animation”, y compris de “choses lointaines”, comme la fiction (film sur l’enfance, romans, rĂ©cits…). Finallement tout ce qui nous enrichie en tant qu’individu.
Sinon, sur cette idĂ©e de vivre l’instant prĂ©sent de la rencontre (ce qu’est une situation d’animation) plutĂŽt que de planifier, Ă©chaffauder de grands projets (dont on voit ce que cela donne !!! Ici ou ailleurs dans le forum ! Pour ces animateurs qui prĂ©tendent avoir une rĂ©flexion sur leurs actions !!!) , et l’incomprĂ©hension des rĂ©ponses ici (Non ! Ne pas “dĂ©poser sur les Ă©paules” d’un jeu tout un tas de fratas pseudo Ă©ducatif, pĂ©dagogique, ce n’est pas mĂ©connaĂźtre tout ce qu’un jeu peut amener Ă la vie d’un groupe, un enfant…) c’est un peu comme regarder un film au cinĂ©ma : au moment oĂč on le regarde, on “vit” l’histoire : on est plongĂ© dedans : on se dit pas “Tiens, ici la camĂ©ra est en traveling. Ou ici en contre-plongĂ©. Ou y’a pas de risque pour l’actrice seule dans le manoir parce qu’Ă cĂŽtĂ© d’elle y’a les 50 personnes de l’Ă©quipe de tournage.
Pour le jeu, c’est la mĂȘme chose : je sais tout ce que le jeu a de richesse, mais quand je propose un jeu aux enfants je n’ai aucune autre idĂ©e “pĂ©dago-scientifique” derriĂšre la tĂȘte : juste l’idĂ©e de jouer. Ou de faire jouer. Ou de jouer avec, pour reprendre les idĂ©es cheres Ă une fĂ©dĂ©… D’autant plus si je suis un des participants. C’est un acte gratuit, sans calcul.
Le jeu se suffit Ă lui-mĂȘme.
Un extrait du livre que je suis en train de lire (jeu et rĂ©alitĂ© de Winnicott). Voici ce que dit le traducteur dans la prĂ©face (c’est le traducteur qui fait la prĂ©face pour notamment expliquer des choix , des obstacles Ă la traduction, comme celle qui fait que “le français ne dispose pas, Ă la diffĂ©rence de la langue anglaise, de deux termes pour dĂ©signer les jeux qui comportent des rĂšgles et ceux qui n’en comportent pas” : le “play” et le “game”) :
“… l’absence de rĂšgles explicites et reconnues n’implique pas l’absence de toute rĂšgle, mĂȘme si celle-ci Ă©chappe Ă l’observateur et au joueur. ”
Et lĂ oĂč je veux en venir : le fait que je ne mets pas dans le jeu que je propose aux enfants des intentions, ne veut pas dire que ce jeu ne soit pas bĂ©nĂ©fique pour le groupe et les individus. Mais c’est le jeu lui mĂȘme qui fera ou pas cela. La situation de jeu. Et non moi, ma dĂ©cission, mes choix “pĂ©dagogiques”. Mes extrapolations fumeuses.
Je suis Ă fond pour les objectifs dans les jeux…parce que sinon, on fait des jeux juste pour faire des jeux. Et on retombe dans ce systĂšme de merde oĂč on joue pour jouer mais au final on ne transmet rien aux gamins.
Et sur cette absurditĂ© si souvent reprise, que l’on se refourgue d’une formation Bafa Ă l’autre avec dĂ©lectation (y compris dans ce post) sur cette “activisime”, sur le fait que des activitĂ©s auraient du sens et pas d’autres, parce que les animateurs y ont “dĂ©posĂ©s” un objectif, crĂ©ant ainsi une “noblesse” par mi ces “animateurs-penseurs” se comparent Ă ces “animateurs simple amuseurs (comme si il n’Ă©tait pas mille fois plus facile de dĂ©clamer des conneries pseudo pĂ©dagogiques que de faire que des enfants s’amusent !!!)
Et puis aussi parce que je considĂšre que mon travail d’animation n’est pas de proposer juste des jeux pour jouer
Et bĂ© tu as tort : c’est la meilleur chose que tu pourrais faire.
Ce n’est pas la rĂ©flexion plus ou moins maĂźtrisĂ©e des animateurs qui va faire la richesse du temps partagĂ©, mais ce qu’il va se passer durant ce temps. IndĂ©pendemment mĂȘme de ce qui est fabriquĂ© dans le cas d’un atelier manuel : mĂȘme dans le pire atelier pĂąte Ă sel, les enfants pourront autour d’une “animatrice conteuse” ou une animatrice Ă l’Ă©coute”, s’enrichir de cette rencontre.
Et vice-versa : “sous couvert” d’une plus formidable Ă©crit scientifique, une animation n’en sera pas pour autant d’un quelconque intĂ©rĂȘt pour les enfants, pour leur devenir… Parce qu’encore : ce temps, c’est ce qu’en feront les participants. L’intĂ©rĂȘt de ce temps, c’est ce temps, ce qu’il se passera.
“Poser un objectif”, c’est aussi prendre le risque de ne pas ĂȘtre capable de ressentir le moment vĂ©cu, ce qui dans l’instant est important, ne pas voir que loin de cette idĂ©e de “dĂ©veloper la capacitĂ© des enfants Ă Mon cul”, la petite phrase de JĂ©rĂ©my ou le geste de ChloĂ© EST l’instant Ă ne pas rĂąter, l’Ă©vĂ©nement. Cela nĂ©cessite une Ă©coute, une attention de ces “petits riens”, et non la focalisation sur un objectif plus ou moins bidon. Il est si facile en partant d’objectifs d’oublier que l’on a Ă apprendre des enfants. Il est facile d’oublier que l’on a affaire Ă des ĂȘtres vivants, prĂ©sents, lĂ , maintenant et non des cobayes encore une fois de pseudo thĂ©orisations.
(Encore un parallĂšle : “A mes patients qui ont payĂ© pour m’instruire” de ce mĂȘme Winnicot en dĂ©but de ce mĂȘme livre)
Alors lui est psychiatre, thérapeuthe et parle à des patients.
Mais nous, animateurs, nous parlons Ă des enfants. Et nous ne sommes pas chez nous, s’agissant de jeux, de jouer, d’entre-enfants, de proposer un imaginaire… MĂȘme quand c’est nous qui apportons la technique pour construire une peluche, une voiturette, ce qui se passe dans cette situation crĂ©ative, ce qui se passe dans la tĂȘte de l’enfant, ses Ă©motions, tout cela ne nous appartient pas.
La moindre des choses alors, c’est de ne pas y aller avec nos “rĂšgles du jeu” tronquĂ©s. On y va pour apprendre. Et non pour exploiter des situations. Cela devrait se faire sans arriĂšre-pensĂ©e.
Et je ne projette pas tel ou tel objectif “quantifiable”, “bĂ©nĂ©fique”, “rentable” sur l’animation que je propose. Et lĂ encore, vos rĂ©ponses sont d’une naĂŻvetĂ© ! Ce n’est pas parce que je n’ai pas d’objectif autre que de co-crĂ©er une situation oĂč les enfants s’amusent ensemble, construisent ensemble, juste partagent un temps serein, que je ne connais pas ce que peuvent ĂȘtre les idĂ©es que vous essayez malhabillement de mettre en avant !!!
La situation de rencontre se suffit Ă elle-mĂȘme, de mĂȘme que la situation de colo se suffit Ă elle-mĂȘme : s’agissant d’autonomie, du vivre ensemble et de tout ce que l’on veut. C’est la siuation de rencontre qui va crĂ©e la richesse, le bĂ©nĂ©fice; Pas les objectifs pondus en avale autour d’une table par d’obscures bedonnants qui n’ont pas vu le terrain depuis des lustres. Et qui ne verront jamais ces enfants (je parle lĂ de ces projets d’organisateurs, et non des thĂ©ories et idĂ©es scientifiques, de l’histoire… qui font le savoir de notre mĂ©tier)
Cette confrontation Ă toutes ces idĂ©es, thĂ©ories, Ă©crits… ou plutĂŽt la bouillie que l’animation socioculturelle en a fait, cet endoctriment recrachĂ© ici par morceaux mal digĂ©rĂ©s, est nĂ©cessaire !
Mes dix (20 ?) premiĂšres annĂ©es d’animation, en parallĂšle de ce que j’ai vĂ©cu sur le terrain, c’est aujourd’hui la base qui me permet de penser mon mĂ©tier (en partie en rejetant) . Ces 10, 20 premiĂšres annĂ©es, se crĂ©e la base que l’on va pouvoir rejeter (en partie) et qui va nous permettre de “reconstruire” . Pour l’animateur. Et pour soi : c’est avant tout pour soi que ces expĂ©riences et confrontations sont une richesse. On fait de l’animation avant tout pour soi !!!
Et ce n’est qu’alors que l’on peut rĂ©ellement ĂȘtre animateur-consicent de mon point de vue : quand on arrive face Ă ce groupe, Ă ces enfants, sans rien en attendre, avec non pas des thĂ©ories fumeuses que l’on maĂźtrise plus ou moins, dont on est plus ou moins capable de les traduire en actions. Mais avec ce que l’on est : c’est ça qu’on offre aux enfants : l’animation ce n’est que des rencontres ! Ce qui va guider mes actions dans cette situation d’animation, ce n’est pas l’idĂ©e de “favoriser l’autonomie mon cul…” c’est celui que je suis. Face Ă ces marmots.
Et qui ne cesse d’Ă©voluer : qui s’imprĂšgne de toutes ces idĂ©es-thĂ©ories, qui les intĂšgre Ă ce que je suis ou qui les “banies” : mais quand j’arrive dans la cour de rĂ©crĂ©ation de l’Ă©cole, ce n’est pas avec ces idĂ©es : c’est moi, face Ă ces mĂŽmes. Avec tout ce que je peux apporter s’agissant d’animation, mais avec cette idĂ©e que je ne suis que l’invitĂ© dans cette situation de cours d’Ă©cole, l’invitĂ© des enfants dans cette situation de jeux, et que mes “bagages techniques” vont en partie me servir Ă mettre en vie ce qu’attendent les enfants de cette rencontre. Ce que je vais inventer, rĂ©-inventer avec eux, ou ce que je vais piocher pour rĂ©pondre Ă ce que j’ai compris de ces gamins. Pour par exemple les surprendre, leur faire plaisir, leur faire oublier un temps de classe morose… Et lĂ encore ce ne sont pas des objectifs : on peut appeler ça des “ressentis”, des “choses” qui s’imposent au moment vĂ©cu de cette rencontre.
VoilĂ pourquoi je n’ai pas besoin de thĂ©oriser A CE MOMENT ce que je vais faire : bien souvent, je ne sais pas ce que je vais faire !!! C’est de la rencontre que va naĂźtre ce temps partagĂ©. Le bagage est ici utile ensuite pour pouvoir rĂ©pondre Ă de multiples demandes. Pas pour dire ce que doit ĂȘtre l’animation !
J’ai beau ĂȘtre mĂ©ga fort en animations manuelles j’ai beau avoir prĂ©parĂ© la salle, tout bien installĂ©, un simple mot d’un seul enfant fera peut ĂȘtre que ce jour lĂ se passera autour d’une corde Ă sauter dans la cour. Y compris (surtout) dans un systĂšme oĂč la direction nous a demandĂ© de plannifier, de dire ce que sera chaque jour de la semaine…
Pour donner un exemple de la diffĂ©rence entre ce qui peut me construire, construire l’animateur que je suis, et ce que je fais quand je suis en animation :
Je sais – j’ai intĂ©grĂ© – que la marionnette peut aider Ă l’expresion d’enfants “repliĂ©s sur eux-mĂȘmes”, mais je ne suis pas thĂ©rapeute et je ne fais pas de la “marionnet-thĂ©rapie”. Quand je propose une idĂ©e autour de la marionnette aux enfants, je ne calcule pas les bĂ©nĂ©fices possibles pour ces enfants : : je me concentre sur ce que va ĂȘtre ce temps, cette rencontre, sur le temps partagĂ©. La place de chacun dans cette “aventure” (et non ce “projet”)
Je vis le moment prĂ©sent. Au sein du groupe. Face Ă des individus. Et c’est oh combien plus ambitieux que de prĂ©tendre remplir des cases et des objectifs selon des programmes pseudo pĂ©dagogiques pondus par d’autres.
C’est ĂȘtre soi.
HĂ©hĂ© ! J’aime bien quand vous me rentrez dans le lard, parce que ça m’oblige Ă pousser la rĂ©flexion ^^ Et j’adore me poser des questions (d’ailleurs, on m’a dĂ©jĂ dit que j’Ă©tais un mec compliquĂ©, mais bon, laissons lĂ cet aspect peu intĂ©ressant de ma vie…)
Ce que j’entends par intĂ©rĂȘts des jeunes ? Simplement de
chercher ce qui les intĂ©resse, eux (bien sĂ»r sans oublier la sĂ©critĂ© physique et affective, mais sans que ce soit un empĂȘchement Ă ce qu’ils trouvent du loisir.)
Et je ne comprends pas pourquoi sous prĂ©texte qu’il n’y a pas d’objectifs, cela nuit Ă l’intĂ©rĂȘt des jeunes? (mĂȘme si je suis “pro” objectifs dans ce dĂ©bat hein… đ
Et tu as raison. Le but, pour moi, ce n’est pas d’avoir un objectif pour avoir un objectif. (c’est justement lĂ -dessus que je disais ĂȘtre contre l’utilitarisme.)
Simplement, plutĂŽt que proposer des choses au hasard, ou alors toujours la mĂȘme activitĂ© qu’on aime, parfois c’est intĂ©ressant de se dire, si j’aimerais leur permettre de se dĂ©gourdir les jambes, qu’est-ce que je peux trouver d’autres que les sempiternelles olympiades, et si j’aimerais leur permettre de faire mieux connaissance entre eux, quels activitĂ©s favoriseront cela ?
Mais je ne marche pas toujours ainsi, heureusement.
Nous avons certes un rĂŽle Ă©ducateur, mais on n’est pas des professeurs des Ă©coles avec un programme ministĂ©riel Ă appliquer, on est lĂ pour le loisir des jeunes.
je fais juste l’effort de chercher Ă discerner ce qui est effectivement bon de leur proposer ou pas
Ca donne un cĂŽtĂ© ”vĂ©ritĂ© absolue” qui me dĂ©range Ă©normĂ©ment, je l’avoue.
Ah oui et l’histoire de l’utilitarisme et de l’ambition/luciditĂ©, j’ai vraiment pas compris, tu peux m’expliquer s’il te plaaaait :pen:
Qu’il y ait un aspect Ă©ducatif Ă ton travail, ok… euh l’annoncer aux gamins oui, pk pas. Tout dĂ©pend de la maniĂšre dont tu l’amĂšnes tu me diras. mais je ne suis pas sĂ»r qu’on pense aux mĂȘmes objectifs en fait…
Je ne suis pas lĂ pour “dĂ©velopper la motricitĂ© fine” pour les gamins, je t’avoue que je m’en fous… par contre un jeu sportif (dĂ©solĂ©e moilapa mais je suis trĂšs trĂšs triste que tu sois anti-sport đ„ ) va dĂ©velopper une cohĂ©sion de groupe, un moment convivial…
le cĂŽtĂ© “vĂ©ritĂ©” c’est pas vraiment ce qui me prĂ©occupe. Je suis croyant par le fait, mais rassure-toi : je fais pas des CL pour prosĂ©lytiser sauvagement đ
Plus sĂ©rieusement, lĂ dessus je n’ai pas de complexes : j’ai Ă©tĂ© formĂ© Ă l’animation, j’ai des compĂ©tences, des connaissances diverses (parfois superficielles, mais ma curiositĂ© me permet de les approfondir) donc, j’estime que j’ai le bagage nĂ©cessaire pour avoir un jugement personnel sur les choses.
Un autre animateur ne jugera certes pas les choses de la mĂȘme maniĂšre que moi, et c’est une bonne chose.
Mais je ne vais pas, sous prĂ©texte que mon jugement est subjectif, m’autoriser Ă faire tout et n’importe quoi.
Mes prioritĂ©s sont l’intĂ©rĂȘt des jeunes (ce qu’ils aiment eux-mĂȘmes, donc) mais aussi leur faire dĂ©couvrir de nouvelles choses (aprĂšs-tout, ils aimeront peut-ĂȘtre, on ne peut pas savoir sans dĂ©couvrir) et leur sĂ©curitĂ© physique et morale.
C’est pour ça, par exemple, que ouste les PJC !
(pour rafraßchir les mémoires :
Petits jeux Cons 1
PJC 2 : analyse qui fait réfléchir
C’est aussi pour ces raisons que je suis contre la “chasse au Dahut”. Surtout quand le jeu est pratiquĂ© dans certaines ambiances malsaines, quand on cherche Ă faire peur aux jeunex, etc.
Sinon, pour en revenir aux objectifs proprement dit, je ne dirais jamais aux jeunes “on faire ça pour dĂ©velopper la motricitĂ© fine”. Je dirais “on va faire ça, je pense que ça va vous plaire et ça fait travailler les rĂ©flexes.”
Une question… Plusieurs en fait đ
Un animateur a forcĂ©ment une influence sur les jeunes qui lui sont confiĂ©s Ă travers ce qu’il leur propose.
AprĂšs, soit on assume cette responsabilitĂ© (et on cherche Ă ce que ça se dĂ©roule au mieux des intĂ©rĂȘts des jeunes) soit non.
qu’est-ce que tu entends par intĂ©rĂȘts des jeunes?
Et je ne comprends pas pourquoi sous prĂ©texte qu’il n’y a pas d’objectifs, cela nuit Ă l’intĂ©rĂȘt des jeunes? (mĂȘme si je suis “pro” objectifs dans ce dĂ©bat hein… đ
je fais juste l’effort de chercher Ă discerner ce qui est effectivement bon de leur proposer ou pas
Ca donne un cĂŽtĂ© ”vĂ©ritĂ© absolue” qui me dĂ©range Ă©normĂ©ment, je l’avoue.
Ah oui et l’histoire de l’utilitarisme et de l’ambition/luciditĂ©, j’ai vraiment pas compris, tu peux m’expliquer s’il te plaaaait :pen:
Qu’il y ait un aspect Ă©ducatif Ă ton travail, ok… euh l’annoncer aux gamins oui, pk pas. Tout dĂ©pend de la maniĂšre dont tu l’amĂšnes tu me diras. mais je ne suis pas sĂ»r qu’on pense aux mĂȘmes objectifs en fait…
Je ne suis pas lĂ pour “dĂ©velopper la motricitĂ© fine” pour les gamins, je t’avoue que je m’en fous… par contre un jeu sportif (dĂ©solĂ©e moilapa mais je suis trĂšs trĂšs triste que tu sois anti-sport đ„ ) va dĂ©velopper une cohĂ©sion de groupe, un moment convivial…
michmuch a Ă©crit :
edophoenix a Ă©crit :
De toute façon, qu’on le veuille ou non, l’enfant (et l’adulte aussi, d’ailleurs) apprend par le jeu.
Quand il fait du jonglage, il apprend Ă mieux apprĂ©hender son corps et Ă coordonner ses mouvements, Ă ĂȘtre attentif Ă ses perceptions ;
quand il fait du thĂ©Ăątre, il apprend Ă utiliser l’espace, Ă porter sa voix, Ă exprimer des Ă©motions et Ă ĂȘtre Ă l’Ă©coute ;
quand il fait un jeu d’enquĂȘte, il apprend Ă organiser sa pensĂ©e Ă partir des indices, …Si je comprends bien, tu dĂ©clines ici :
– Soit une ruse pĂ©dagogique rousseauiste, bon il faut dire que beaucoup s’y sont essayĂ©s : pestalozzi le premier et plus rĂ©cemment Meirieu… Le rĂ©sultat n’est pas vraiment concluant, cela marche ponctuellement mais pourquoi faire? quel est le but? le simple loisirs, le plaisir pur est-il alors inutile?– Soit ce que j’appelle des objectifs secondaires ou autrement appeler du “vent Ă©ducatif”, des trucs qu’on Ă©crit pour justifier de maniĂšre pseudo-intellectuelle des activitĂ©s… Bref l’animateur cherche Ă se construire un corpus intellectuel pour trouver sa propre raison d’exister et de travailler… Il se construit un raisonnement pseudo-scientifique justifiant de son activitĂ© par un pseudo-savoir. L’animateur cherche Ă se construire un pouvoir : “moi je sais ce qui est bon pour les enfants et donc j’ai du pouvoir sur vous (les enfants)”.
Ca, c’est de la sur-interprĂ©tation.
il ne s’agit pas d’une ruse, puisque tout est exposĂ©, donc ce n’est pas une machination ou un coup par derriĂšre.
Et il ne s’agit pas de “se donner un pouvoir”
(P.S.: mĂȘme si j’admets que ça peut en donner l’apparence).
D’abord parce que je suis contre l’utilitarisme, ensuite parce qu’il s’agit de luciditĂ©, pas d’ambition.
Un animateur a forcĂ©ment une influence sur les jeunes qui lui sont confiĂ©s Ă travers ce qu’il leur propose.
AprĂšs, soit on assume cette responsabilitĂ© (et on cherche Ă ce que ça se dĂ©roule au mieux des intĂ©rĂȘts des jeunes) soit non.
alors je ne dis pas “moi, je sais ce qui est bon pour les enfants”, je fais juste l’effort de chercher Ă discerner ce qui est effectivement bon de leur proposer ou pas, selon ma conscience. Par exemple, je cherche Ă Ă©viter les PJC (les “Petits Jeux Cons”) parce que j’ai Ă©tĂ© formĂ© pour ça.
Pour revenir Ă la question de la pĂ©dagogie, en revanche, il ne s’agit pas d’avoir du pouvoir ou pas sur les gamins, mais d’ĂȘtre honnĂȘtes avec eux en leur annonçant les objectifs fixĂ©s.
Je pense simplement que ça fait partie du rĂŽle de l’animateur que d’avoir conscience de l’aspect Ă©ducatif de son travail, et de ne pas le laisser de cĂŽtĂ©…
edophoenix a Ă©crit :
De toute façon, qu’on le veuille ou non, l’enfant (et l’adulte aussi, d’ailleurs) apprend par le jeu.
Quand il fait du jonglage, il apprend Ă mieux apprĂ©hender son corps et Ă coordonner ses mouvements, Ă ĂȘtre attentif Ă ses perceptions ;
quand il fait du thĂ©Ăątre, il apprend Ă utiliser l’espace, Ă porter sa voix, Ă exprimer des Ă©motions et Ă ĂȘtre Ă l’Ă©coute ;
quand il fait un jeu d’enquĂȘte, il apprend Ă organiser sa pensĂ©e Ă partir des indices, …
Si je comprends bien, tu déclines ici :
– Soit une ruse pĂ©dagogique rousseauiste, bon il faut dire que beaucoup s’y sont essayĂ©s : pestalozzi le premier et plus rĂ©cemment Meirieu… Le rĂ©sultat n’est pas vraiment concluant, cela marche ponctuellement mais pourquoi faire? quel est le but? le simple loisirs, le plaisir pur est-il alors inutile?
– Soit ce que j’appelle des objectifs secondaires ou autrement appeler du “vent Ă©ducatif”, des trucs qu’on Ă©crit pour justifier de maniĂšre pseudo-intellectuelle des activitĂ©s… Bref l’animateur cherche Ă se construire un corpus intellectuel pour trouver sa propre raison d’exister et de travailler… Il se construit un raisonnement pseudo-scientifique justifiant de son activitĂ© par un pseudo-savoir. L’animateur cherche Ă se construire un pouvoir : “moi je sais ce qui est bon pour les enfants et donc j’ai du pouvoir sur vous (les enfants)”.
moilapa a Ă©crit :
Je dĂ©veloppe ou quelqu’un veut dire avant ?
J’aimerai que tu dĂ©veloppes đ
c’est effectivement… Ă©tonnant… ou alors je n’ai rien compris..?
edophoenix, tu veux dire que par exemple dans le lancement de ton grand jeu, le vieux sage qui explique le problĂšme du troll de la caverne voisine liĂ© Ă la prophĂ©tie de cavercroc Ă un moment il se stoppe et dit “alors les enfants, je vous prĂ©cise que si vous suivez cette aventure avec nous, les objectifs sont de dĂ©velopper votre motricitĂ©, de favoriser l’esprit de groupe et la coopĂ©ration (vous allez voir qu’Ă la fin y’a pas un gagnant contre les autres) et de vous rendre citoyens, intĂ©ressĂ©s ?” et aprĂšs il reprend son truc qu’il vient de tout pĂ©ter ?
Et puis en plus, en VRAI, se faire plaisir n’est-il pas l’objectif majeur du jeu ? (mĂȘme si on l’a dit ici, d’autres choses se dĂ©veloppent autour, mais pas liĂ©es uniquement au jeu, mais aussi Ă son contexte, Ă son approche et Ă l’attitude des gens)
rien pigĂ© j’espĂšre…
C’est moi ? Je suis le seul Ă trouver cette intervention d’une absurditĂ© incroyable ?
Je crois avoir rarement lu quelque chose d’aussi stupide. LĂ , on touche Ă quelque chose de profond, de trĂšs profond. Mais pas dans le bon sens du terme…
Je dĂ©veloppe ou quelqu’un veut dire avant ?
michmuch a Ă©crit :
Quelques points et rĂ©fĂ©rence sur le jeu et l’Ă©ducation…L’Ă©ducation nouvelle a fait entrer pleinement la notion de jeu dans lâĂ©ducation grĂące aux apports de la psychologie. Elle reconnaĂźt une place importante au jeu dans le dĂ©veloppement et dans lâapprentissage chez lâenfant. La notion de travail ludique apparaĂźt, le jeu entre Ă lâĂ©cole. La question centrale est alors : est-ce une rĂ©cupĂ©ration dâune activitĂ© naturelle ou lâutilisation juste dâune activitĂ© de lâenfant ?
Les positions restent particuliÚrement tranchées sur la question chez les pédagogues :
– Froebel, Montessori, Decroly, ClaparĂšde : le jeu est central, indispensable et entre pleinement Ă lâĂ©cole. Il se place pleinement dans lâutilisation pĂ©dagogique du jeu en vue de lâapprentissage.
– Freinet est mĂ©fiant, il va dĂ©finir des notions plus complexes pour expliquer que le jeu est utile Ă la pĂ©dagogie mais avec des nuances⊠Il est assez ennuyĂ© par le concept de jeu dans lâapprentissage, il va reconnaĂźtre lâimportance du jeu dans lâapprentissage de lâenfant mais hors de lâĂ©cole. Il construira deux concepts pour dĂ©finir ce quâil peut attendre du jeu : le « travail-jeu » (qui est un travail rĂ©pondant aux besoins de lâenfant, sans aliĂ©nation, sans exploitation et qui doit devenir naturel) et le « jeu-travail » (jeu pĂ©dagogique qui permet lâapprentissage). Il construit en fait une gradation allant du « jeu-haschich » (jeu uniquement fait pour sâĂ©tourdir) vers le « travail-jeu » en passant par le « jeu travail ». Freinet rĂ©fute Ă travers ces concepts, dâun cĂŽtĂ©, le travail contraint et, dâun autre, la dĂ©tente pure voire le dĂ©foulement. Sa pĂ©dagogie va plutĂŽt se dĂ©velopper en sâappuyant sur les activitĂ©s spontanĂ©es des enfants et leur envie de dĂ©couverte. On retrouve dans la pensĂ©e de Freinet des influences communistes.
– Janusz KORCZAK va lui aussi considĂ©rer le jeu comme un Ă©lĂ©ment nĂ©cessaire Ă lâapprentissage. Comme il nâest pas enseignant, KORCZAK dĂ©finit le jeu comme un lieu dâexpĂ©rimentation, de comparaison et dâaffirmation de choix pour lâenfant. Un peu comme J. Dewey.Les ludologues (spĂ©cialistes du jeu) :
– Jean CHATEAU, pĂ©dagogue et auteur de « Lâenfant et le jeu », considĂšre que le jeu n’est qu’un prĂ©alable au travail.
– Pour BrougĂšre ; le jeu est avant tout une activitĂ© libre et qui ne produit rien, elle est dĂ©sintĂ©ressĂ©e.
– Pour Jean-Marie LâHOTE : « L’expression “jeu pĂ©dagogique” dĂ©signe une activitĂ© pseudo-ludique exercĂ©e avec une finalitĂ© Ă©ducatrice avouĂ©e. La qualification “jeu” est utilisĂ©e par commoditĂ© bien qu’une telle activitĂ© soit au sens propre “hors-jeu.” »A titre personnel, je rejoins assez la position de Freinet, gĂ©ner au entournure sur le jeu dans lâapprentissage. En tout cas, je pense que rĂ©cupĂ©rer les jeux pour en faire un outil pĂ©dagogique ressemble Ă©trangement Ă la technique de la Ruse Pedagogique de Rousseau⊠Ca marche mais câest pas trĂšs franc⊠Pour moi, la dĂ©finition du jeu comme activitĂ© libre, sans production et gratuite me convient. Pour autant jâassocie au jeu dâautres activitĂ©s des enfants : le dĂ©bat, la discussion, lâĂ©change en groupe, etc⊠Il ne sâagit pas simplement de jeu (au sens ou on lâentends habituellement), jâutilise alors plutĂŽt le verbe « jouer »⊠Jouer Ă qqchoseâŠ
Ca n’est pas franc de dĂ©velopper des objectifs pĂ©dagogiques dans le jeu, lorsque ce n’est pas Ă©noncĂ©.
Moi, j’annonce toujours quand je cherche Ă apporter un apprentissage aux enfants par le jeu, je leur dis : “nous allons faire ça, et j’espĂšre que cela vous aidera Ă prendre conscience de ceci, ou Ă vous amĂ©liorer en cela”.
D’aprĂšs ce que j’ai vu, si la plupart s’en fichent, certains sont intĂ©ressĂ©s quand ils savent que l’activitĂ© a un objectif, et qu’il va leur apporter quelque chose (mĂȘme si c’est plus ou moins prĂ©cis.)
Et puis, cela peut les aider Ă prendre conscience de ce que le jeu leur apporte.
Ca n’en devient pas rĂ©barbatif pour autant, ça reste du jeu.
De toute façon, qu’on le veuille ou non, l’enfant (et l’adulte aussi, d’ailleurs) apprend par le jeu.
Quand il fait du jonglage, il apprend Ă mieux apprĂ©hender son corps et Ă coordonner ses mouvements, Ă ĂȘtre attentif Ă ses perceptions ;
quand il fait du thĂ©Ăątre, il apprend Ă utiliser l’espace, Ă porter sa voix, Ă exprimer des Ă©motions et Ă ĂȘtre Ă l’Ă©coute ;
quand il fait un jeu d’enquĂȘte, il apprend Ă organiser sa pensĂ©e Ă partir des indices, …
Bon, vous le savez aussi bien que moi, je ne vais pas faire toute une liste, bref il y a toujours quelque chose de l’apprentissage dans le jeu.
Autant en tenir compte.
C’est ça, l’attitude franche selon moi.
Laisser tomber l’aspect pĂ©dagogique et/ou didactique de l’activitĂ© de jeu, c’est juste laisser de cĂŽtĂ© quelque chose qui nous gĂȘne parce qu’on ne sait pas trĂšs bien quoi en faire, et pour moi, ce n’est dĂ©jĂ plus de l’honnĂȘtetĂ© (du moins intellectuelle.)
Quelques points et rĂ©fĂ©rence sur le jeu et l’Ă©ducation…
L’Ă©ducation nouvelle a fait entrer pleinement la notion de jeu dans lâĂ©ducation grĂące aux apports de la psychologie. Elle reconnaĂźt une place importante au jeu dans le dĂ©veloppement et dans lâapprentissage chez lâenfant. La notion de travail ludique apparaĂźt, le jeu entre Ă lâĂ©cole. La question centrale est alors : est-ce une rĂ©cupĂ©ration dâune activitĂ© naturelle ou lâutilisation juste dâune activitĂ© de lâenfant ?
Les positions restent particuliÚrement tranchées sur la question chez les pédagogues :
– Froebel, Montessori, Decroly, ClaparĂšde : le jeu est central, indispensable et entre pleinement Ă lâĂ©cole. Il se place pleinement dans lâutilisation pĂ©dagogique du jeu en vue de lâapprentissage.
– Freinet est mĂ©fiant, il va dĂ©finir des notions plus complexes pour expliquer que le jeu est utile Ă la pĂ©dagogie mais avec des nuances⊠Il est assez ennuyĂ© par le concept de jeu dans lâapprentissage, il va reconnaĂźtre lâimportance du jeu dans lâapprentissage de lâenfant mais hors de lâĂ©cole. Il construira deux concepts pour dĂ©finir ce quâil peut attendre du jeu : le « travail-jeu » (qui est un travail rĂ©pondant aux besoins de lâenfant, sans aliĂ©nation, sans exploitation et qui doit devenir naturel) et le « jeu-travail » (jeu pĂ©dagogique qui permet lâapprentissage). Il construit en fait une gradation allant du « jeu-haschich » (jeu uniquement fait pour sâĂ©tourdir) vers le « travail-jeu » en passant par le « jeu travail ». Freinet rĂ©fute Ă travers ces concepts, dâun cĂŽtĂ©, le travail contraint et, dâun autre, la dĂ©tente pure voire le dĂ©foulement. Sa pĂ©dagogie va plutĂŽt se dĂ©velopper en sâappuyant sur les activitĂ©s spontanĂ©es des enfants et leur envie de dĂ©couverte. On retrouve dans la pensĂ©e de Freinet des influences communistes.
– Janusz KORCZAK va lui aussi considĂ©rer le jeu comme un Ă©lĂ©ment nĂ©cessaire Ă lâapprentissage. Comme il nâest pas enseignant, KORCZAK dĂ©finit le jeu comme un lieu dâexpĂ©rimentation, de comparaison et dâaffirmation de choix pour lâenfant. Un peu comme J. Dewey.
Les ludologues (spécialistes du jeu) :
– Jean CHATEAU, pĂ©dagogue et auteur de « Lâenfant et le jeu », considĂšre que le jeu n’est qu’un prĂ©alable au travail.
– Pour BrougĂšre ; le jeu est avant tout une activitĂ© libre et qui ne produit rien, elle est dĂ©sintĂ©ressĂ©e.
– Pour Jean-Marie LâHOTE : « L’expression “jeu pĂ©dagogique” dĂ©signe une activitĂ© pseudo-ludique exercĂ©e avec une finalitĂ© Ă©ducatrice avouĂ©e. La qualification “jeu” est utilisĂ©e par commoditĂ© bien qu’une telle activitĂ© soit au sens propre “hors-jeu.” »
A titre personnel, je rejoins assez la position de Freinet, gĂ©ner au entournure sur le jeu dans lâapprentissage. En tout cas, je pense que rĂ©cupĂ©rer les jeux pour en faire un outil pĂ©dagogique ressemble Ă©trangement Ă la technique de la Ruse Pedagogique de Rousseau⊠Ca marche mais câest pas trĂšs franc⊠Pour moi, la dĂ©finition du jeu comme activitĂ© libre, sans production et gratuite me convient. Pour autant jâassocie au jeu dâautres activitĂ©s des enfants : le dĂ©bat, la discussion, lâĂ©change en groupe, etc⊠Il ne sâagit pas simplement de jeu (au sens ou on lâentends habituellement), jâutilise alors plutĂŽt le verbe « jouer »⊠Jouer Ă qqchoseâŠ