Jeux de coopération pour les formateurs

13/08/2009

XXYYZZ

Livres, jeux et musique

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Ce livre est la nouvelle édition de : "Jouons- La pédagogie de jeux de coopération" déjà paru en 1993.

L’auteur François PAUL- CAVALLIER est psychothérapeute et formateur en psychologie. Il intervient auprès de différentes institutions (services publics, hôpitaux, force publique) et entreprises. Il est formateur de formateurs. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages. De plus il a coordonné plusieurs missions humanitaires.
 
L’ouvrage se compose de plusieurs parties :

  • Un avant propos
  • Un chapitre 1 intitulé : Coopération, violence, jeux
  • Un chapitre 2  intitulé : Mise en place d’un stage
  • Un chapitre 3 intitulé : Jeux et exercices
  • Des annexes 

Le titre est clair. Cet ouvrage s’adresse aux formateurs  qui encadrent des stages  pour adultes.

Dans l’avant propos l’auteur décrit rapidement les activités professionnelles et précise le lien entre ses  différentes activités et le courant qui anime sa recherche et son travail pour la conception du livre.

Chapitre 1 : Coopération, violence, jeux

Dans ce chapitre, très (trop ?) diversifié, l’auteur commence par faire l’éloge du jeu comme moyen pédagogique, en insistant sur le plaisir que doit procurer le jeu.

Malgré une phrase un peu exagérée: « Assurément jouer est le seul moyen de grandir », je trouve ce paragraphe vrai et pertinent.

«  Passer par le jeu c’est obéir à la partie de nous même qui « a en-vie » : c’est moins castrateur que d’obéir à la partie de nous-même qui dit «il faut. »

«  Le jeu est une pédagogie de la vie. C’est le moyen d’apprendre, ce qui nous permet de nous adapter, de nous inscrire dans le corps social. En jouant, le petit d’homme apprend qui il est, puis il le vérifie auprès de ses semblables »

L’auteur développe, ensuite, un couplet sur coopération et collaboration, en insistant sur les différences entre ces deux termes.

A cela suit un paragraphe qui différencie : colère, agressivité et violence.

«  La colère est le moyen de faire savoir à l’autre qu’il est important pour nous, et que quelque chose ne va pas dans le système relationnel que nous avons mis en place. La colère sera un moyen de changement. Se mettre en colère, ce n’est pas  menacer l’autre, c’est poser  ses limites, donc une protection. Bien sur il est essentiel de savoir que l’on peut exprimer de la colère, de l’agressivité sans passer dans la violence qui est destructrice ».

Ensuite M. Paul-Cavallier revient, à nouveau, sur la coopération.
«  La coopération, ce n’est  pas simplement marcher dans le même sens, c’est participer à une œuvre commune parce que l’on y croit et que l’on s’identifie à l’objectif. »
«  La coopération, comme l’amour, n’est pas un chèque en blanc pour le futur. C’est une démarche à remettre en cause chaque jour. »

Pour continuer ce chapitre l’auteur met en avant la notion de plaisir en indiquant qu’il est « la gratification de la réussite. »

La suite du chapitre est un rappel sur la pyramide des besoins de Maslow. L’auteur propose 2 adaptations dont l’une directement applicable dans un stage de formation.

Ce premier chapitre se termine par plusieurs paragraphes sur le jeu.

Je dois dire que j’émets quelques réserves sur les points suivants.
La phrase : «  Un bon animateur de groupe ne manipule pas mais manœuvre. » me fait sourire.

La partie «  compétition- coopération » est, à mon avis, trop générale. La différence entre ces deux notions est plus complexe. Tout n’est pas mauvais d’un coté et bon de l’autre.

Par contre je trouve intéressantes les suggestions faites pour mieux transmettre une expérience formatrice.

Enfin l’auteur compare, dans un tableau, les jeux de coopération et les jeux traditionnels.
Outre que la définition de ces deux termes ne me semble pas claire, (beaucoup de jeux traditionnels sont des jeux de coopération), je trouve discutable les approches des jeux traditionnels telles qu’elles sont décrites. Certes cela existe, mais c’est loin d’être une généralité.
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Fallait-il remplacer « jeux traditionnels par jeux de compétition ?

 
Chapitre 2   : Mise en place d’un stage

Dans ce chapitre, l’auteur commence par définir le cadre d’un stage : lieu, structuration du temps, contrat de groupe, matériel, environnement, participants, protections etc.
Sur les participants
«  Le sentiment dominant des participants, lorsqu’ils arrivent en formation est la peur. Peur d’être découverts incompétents,  d’être jugés, fichés, évalués, exclus. »

Sur les protections
« C’est l’attitude ouverte et ferme de l’équipe d’animation qui apportera un véritable esprit de protection, pour que chacun se sente prêt à explorer ses limites, voire à les pousser au maximum en découvrant en découvrant des compétences méconnues. »

Ensuite François Paul- Cavallier consacre un paragraphe intéressant sur la déontologie de la formation et sur des attitudes des formateurs par rapport à certaines réactions des stagiaires.

«  Quelles que soient les qualités de l’animateur  (le formateur), il y aura une phase de Révolution où seront envisagés la mutinerie et l’abandon de l’animateur. »

 Au niveau de la gestion du temps : « Les 2 heures pour le repas sont un temps pour se retrouver, se découvrir hors du regard de l’animateur. »

Ce dernier point n'est pas toujours exact dans les stages : par exemple, en formations BAFA, BAFD , le repas est souvent considéré comme un moment à part entière du stage.

Toujours dans le même chapitre l’écrivain  parle de la créativité en définissant, entre autres les principales étapes : Perception, Analyse, Invention, Décision et Application.

Les paragraphes suivants du chapitre 2 sont consacrés à la découverte et à l’acceptation du point de vue de l’autre, puis « de la confiance à l’intimité », Notions de groupe, de sous-groupes.

«  Le travail en groupe présente de nombreux avantages, tant pour les participants que pour les animateurs, avec des aspects amplificateurs (plus de puissance). Les participants ont l’occasion ….de découvrir des solutions qu’ils n’avaient pas prévues ou qu’ils n’osaient pas mettre en pratique. »
Ce qui, à mon humble avis, est très vrai.

L’auteur expose ensuite quelques idées sur la co-animation, ses avantages et ses limites.

Cependant je trouve discutable la phrase : « Nous prenons quelquefois des formateurs débutants dans nos groupes. Généralement nous leurs demandons d’être silencieux et de se cantonner à l’observation. »

Pour  continuer ce chapitre M. Paul-Cavallier indique des axes de travail que je trouve fort intéressants.
« Le but est de participer pour apprendre, et non de ne participer que pour gagner. »

« Pour que la créativité trouve une place dans le stage, il sera important de laisser de la place à l’humour, au changement, dans le programme ou dans la structure, pour donner une plus grande valeur au contexte. »

Pour terminer ce chapitre, l’auteur développe les notions d’intégration, de l’évaluation puis commence à présenter les jeux et exercices du chapitre 3.
   

Chapitre 3 : Jeux et exercices.

L’auteur explique comment utiliser les fiches de jeux, puis présente les fiches une à une.

Bien sur, plusieurs jeux sont des classiques et sont donc connus; il y a cependant quelques jeux que je ne connaissais pas. Mais, et c’est la le point fort,  François Paul-Cavallier à su trouver des variantes  ou l’esprit de compétition est exclu. Il a, à juste titre, privilégié les aspects, rencontres, coopérations, plaisirs de jouer, cohésion du groupe, prise de pouvoir, confiance etc.
Un petit bémol cependant.
Je trouve quelques explications de jeux pas très claires. Un bon schéma  aurait, quelquefois, permit d’éclaircir les consignes de départ et le déroulement de  quelques exercices.

Dans les objectifs, au niveau des stages BAFA ou même BAFD, je pense qu’il faudrait rajouter les compétences physiques, intellectuelles et autres, que chaque jeu permet de développer : vitesse, motricité, réflexe, mémoire etc.
Cela n’est pas le cas ici, ou très peu, ce qui est logique, car l’objectif principal de l’auteur est surtout la coopération, la cohésion d’un groupe et le plaisir de jouer.

Pour terminer ce chapitre, l’auteur à eu la bonne idée d’inclure un récapitulatif des jeux et exercices.

En conclusion

Pour résumer un très  bon livre qui va certainement apporter un plus aux formateurs en tous genres, mais le formateur de directeur ou d’animateur d’ACM doit  adapter le contenu de cet  ouvrage aux publics, au contexte et surtout  à la spécificité des stages BAFA et BAFD.
L’auteur évoque, d’ailleurs la spécificité de divers stages dans son ouvrage.

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