L’embauche des enfants du personnel est discriminatoire
Cette pratique est assez rĂ©pandue, notamment dans le domaine de l’animation. Il est courant effectivement que les comitĂ©s d’entreprise ou les collectivitĂ©s qui organisent des sĂ©jours embauchent en prioritĂ© comme animateur, des enfants de leur personnel.
L’ex Haute autoritĂ© de lutte contre les discriminations et pour l’Ă©galitĂ©, dite « la Halde », considĂšre qu’un job d’Ă©tĂ©, bien qu’occasionnel, joue un rĂŽle dans le parcours professionnel d’un jeune. Ainsi, la prĂ©fĂ©rence accordĂ©e aux enfants du personnel contribue Ă la reproduction de phĂ©nomĂšnes discriminatoires anciens.
Choisir une personne en fonction de son origine familiale fait partie des critĂšres discriminatoires visĂ©s par la loi. En effet, l’article L. 1132-1 du Code du travail, qui dispose qu’aucune personne ne peut ĂȘtre Ă©cartĂ©e d’une procĂ©dure de recrutement en raison de sa situation de famille, ne distingue pas le lien matrimonial ou le lien familial. C’est l’interprĂ©tation qu’avait faite la Cour d’appel de ChambĂ©ry en 1996 au sujet d’un licenciement(1) et qui avait Ă©tĂ© confirmĂ©e par la Cour de cassation en 1999(2).
Ainsi, Ă plusieurs reprises(3), la Halde a confirmĂ© qu’un recrutement prioritaire des enfants du personnel caractĂ©rise une discrimination interdite.
La Halde a rappelĂ© une nouvelle fois que « la sĂ©lection des candidats Ă l’embauche doit ĂȘtre fondĂ©e sur l’apprĂ©ciation objective des compĂ©tences au regard du poste concernĂ©. »
La Halde est devenue le 1er Mai 2011, le DĂ©fenseur des droits, institution qui regroupe l’ancienne Halde, le DĂ©fenseur des enfants, le mĂ©diateur de la rĂ©publique et la commission nationale de dĂ©ontologie et de sĂ©curitĂ© (CNDS). Les rĂšgles de saisine restent les mĂȘmes et les dĂ©cisions et prĂ©conisations antĂ©rieures restent valables.
En savoir plus
—
(1) Chambéry, 21 mai 1996
(2) Soc. 1er juin 1999 n°96-43.617
(3) DĂ©libĂ©rations de la Halde n°2005-50 et 51 du 17 octobre 2005, et n°2006-177 et 178 du 4 septembre 2006