Le grand jeu de l’oie

23/08/2009

Simon

Les rĂšgles du jeu tradionnel

Le jeu de l’oie est un jeu de sociĂ©tĂ© de parcours appartenant au domaine public. Chaque joueur (deux minimum) dĂ©place son pion personnel (souvent reprĂ©sentĂ© par une petite oie) en fonction des rĂ©sultats de deux dĂ©s Ă  six faces. Traditionnellement, le jeu de l’oie comprend 63 cases disposĂ©es en spirale enroulĂ©e vers l’intĂ©rieur et comportant un certain nombre de piĂšges. Les joueurs prennent le dĂ©part Ă  l’entrĂ©e de la spirale et pour gagner, il faut arriver le premier exactement sur la case centrale. Si le nombre excĂšde la distance Ă  parcourir, le joueur doit reculer d’autant de cases qu’il lui restait Ă  avancer.

Avant de jouer, des jetons sont distribuĂ©s aux joueurs qui fixent le prix des amendes Ă  payer aux diffĂ©rents accidents (lorsque l’on tombe sur une case malĂ©fique ou une case dĂ©jĂ  occupĂ© par un autre pion) et la mise de dĂ©part.

AprĂšs avoir lancĂ© deux dĂ©s, chaque joueur, Ă  tour de rĂŽle, avance son pion du mĂȘme nombre de cases que la somme des chiffres indiquĂ© par les dĂ©s. Il doit alors suivre les indications se rapportant Ă  la case sur laquelle il arrive.

Quand deux joueurs se retrouvent sur la mĂȘme case, l’occupant initial doit aller occuper la case laissĂ©e libre par l’arrivant et payer une amende.

Cas particulier : Etant donnĂ© qu’il y a une oie toutes les 9 cases, si un joueur commence la partie avec un rĂ©sultat de 9 aux dĂ©s, en thĂ©orie, il devrait avancer jusqu’à la case 63. En pratique, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©, pour Ă©viter qu’une personne ne gagne d’un seul coup, que si au premier lancĂ© de dĂ©s, on obtient :
– 6 et 3, le joueur avance son pion sur la case 26,
– 5 et 4, le joueur avance son pion sur la case 53.

Le joueur qui gagne la partie remporte le montant de la mise de départ et des amendes de cette partie. Une nouvelle partie peut alors commencer.

Les différentes cases du parcours et leurs effets :

Les cases bénéfiques

  • Sept cases oies rĂ©guliĂšrement disposĂ©e toutes les neuf cases :
  • – 9 / 18 / 27 / 36 / 45 / 54 / 63

 

  • Dans les anciens jeux de l’oie, on pouvait trouver deux sĂ©ries de neuf cases oie :
  • – 9 / 18 / 27 / 36 / 45 / 54 / 63
  • – 5 / 14 / 23 / 32 / 41 / 50 / 59

 

  • Lorsque l’on tombe sur une oie, on continu d’avancer du mĂȘme nombre de cases
  • 6 (pont) : avancer Ă  la case 12

Les cases maléfiques : le joueur paie une amende et exécute les actions suivantes :

  • 19 (auberge) : passer son tour
  • 31 (puits) : bloque le pion qui ne peut quitter la case tant qu’un autre joueur n’a pas pris sa place
  • 42 (labyrinthe) : reculer Ă  la case 30
  • 52 (prison) : bloque le pion qui ne peut quitter la case tant qu’un autre joueur n’a pas pris sa place
  • 58 (tombe ou tĂȘte de mort) : retourner Ă  la case dĂ©part

 

   Un peu d’histoire

La lĂ©gende du jeu de l'oieLa premiĂšre mention de ce jeu provient de la cour des MĂ©dicis Ă  Florence, vers 1580. On parle alors du « noble jeu renouvelĂ© des Grecs ». Le jeu de l’oie a inspirĂ© une multitude de jeux Ă©ducatifs et moraux.

PrĂ©sent en Europe depuis le XVIe siĂšcle, le jeu de l’oie a rapidement offert les images les plus diverses. Il est restĂ© populaire dans certains pays d’Europe (France, Italie, Espagne, Belgique, Pays-Bas).

Si elles ne permettent aucune stratĂ©gie, les rĂšgles se prĂȘtent Ă  de multiples allusions historiques, mythologiques, Ă©ducatives, religieuses, politiques ou autres, que les fabricants n’ont pas manquĂ© de multiplier au cours des siĂšcles.

Les origines du jeu de l’oie sont difficiles Ă  cerner. La plus ancienne trace assurĂ©e d’un tel jeu est constituĂ©e par un petit manuel publiĂ© par Alonso de Barros Ă  Madrid en 1587. Il s’agit du livret d’instructions pour un jeu de parcours Ă  63 cases, dont malheureusement le plateau est perdu. Mais les principes gĂ©nĂ©raux sont bien ceux du jeu de l’oie.
Deux ans plus tard, en 1589, l’archiduc Charles d’Autriche fait graver sur pierre pour ses enfants un vrai jeu de l’oie traditionnel.
DĂšs lors, les tĂ©moignages se multiplient, tant en Italie qu’en Allemagne (les plus nombreux) ou en France. Il est d’ailleurs fort intĂ©ressant d’étudier comment les diffĂ©rentes Ă©poques ont gĂ©nĂ©rĂ© leurs jeux de l’oie.

Le jeu de l’oie sert Ă  Ă©duquer par le jeu. En effet, « le jeu de l’oie de France », rĂ©alisĂ© par Pierre Duval (1619-83), montre que dĂšs le XVIIe siĂšcle, on peut apprendre en s’amusant.  Duval est le premier en France Ă  concevoir des jeux gĂ©ographiques destinĂ©s Ă  informer et instruire tout en divertissant. Chacune des 63 cases de son jeu reprĂ©sente une province, sauf la derniĂšre, qui contient une carte du royaume dans son ensemble. Le jeu offre un aperçu des clichĂ©s et stĂ©rĂ©otypes que les parisiens appliquaient aux provinces françaises. La Bretagne est connue pour sa dĂ©bauche, Tours pour ses jolies avenues, Forez pour ses couteaux et ciseaux


Un jeu symbolique

Sur le plan symbolique, l’oie renvoie Ă  un animal qui annonce le danger. Ce mot aurait les mĂȘmes racines que « oreille » et « entendre ». Le jeu de l’oie permettrait ainsi de mieux comprendre le monde. Son tracĂ© en forme de spirale rappelle le labyrinthe Ă  parcourir pour arriver Ă  cette connaissance. Pont, puits, prison, mort sont autant de figures du parcours qui font rĂ©fĂ©rence Ă  la mythologie et qui ont leur correspondance Ă©sotĂ©rique dans les images du tarot.

« Le jeu de l’oie est un vĂ©ritable labyrinthe initiatique oĂč le destin et les dieux rĂšglent la progression du joueur. Il avance Ă  coups de dĂ©s. »

Divertissant et symbolique Ă  la fois, le jeu de l’oie est universel.