La médiation

29/01/2003

Periwinkle

Pédagogie d’adulte : les critères de médiation

Former des jeunes, des adultes, c’est intervenir de manière active dans une démarche personnelle d’apprentissage. L’individu, en situation nouvelle ou difficile d’apprentissage rencontre le formateur qui va essayer de proposer, sans l’imposer, une démarche.

Ce qui se joue alors est une action de médiation. Comment dès lors évaluer son comportement de formateur vis à vis des relations qui s’instaurent.

Les critères de médiation (méthode mise au point par Feuerstein) sont des points de repères pour évaluer son comportement avec les stagiaires et le réajuster en conséquence. Ils s’appliquent aussi bien au formateur qu’aux stagiaires.

Ce document les exprime en verbes d’actions, ce qui correspond mieux à la réalité : il s’agit d’attitudes qui se traduisent par des comportements observables.
Les termes entre parenthèses correspondent aux formulations officielles de la méthode Feuerstein.

1. Prendre en compte le potentiel de chacun
(l’alternative optimiste)

Toute personne a des potentiels qui peuvent se développer quel que soit son âge, quelles que soient ses difficultés actuelles. Personne ne démarre à zéro. Personne n’est une table rase. L’alternative optimiste, c’est faire confiance dans les capacités de chacun à se développer, tout en prenant en compte ses caractéristiques propres et les données de l’environnement; C’est aussi prendre les décisions qui en découlent, agir en conséquence.

2. Exprimer ses intentions
(médiation de l’intentionalité)

De façon précise et de façon à être compris. Ces intentions se traduisent par des paroles, mais aussi par des actes : créer les conditions matérielles, créer l’atmosphère, favoriser les relations qui permettent de mettre en accord ses intentions et ses actes. Cela suppose notamment de trouver par rapport aux stagiaires la “bonne distance”.

A ce critère est associé le fait de TENIR COMPTE DES REPONSES DES STAGIAIRES
(médiation de la réciprocité), ce qui se manifeste par un réajustement des intentions et par une démarche de contrat.

3. Donner le sens de ce que l’on fait
(médiation de la signification)

C‘est aider les stagiaires à comprendre pourquoi ils réalisent telle ou telle action et dans quel cadre global elle se situe.

C‘est retrouver la signification des mots, des idées, des éléments, des actions entreprises ensemble.

4. Aider à dépasser la situation présente
(médiation de la “transcendance”)

Prendre l’habitude de sortir du cadre de la situation présente, situer une question dans un cadre plus vaste, relier ce qui se passe maintenant à ce qui s’est passé avant, à ce qui peut se passer après, découvrir d’autres situations qui ont des ressemblances et des différences avec celle-là, extrapoler.

Exemple : la même situation dans un autre lieu, un autre temps, la même faite par d’autres, etc..

C’est aussi apprendre à généraliser.

5. Développer chez les stagiaires le sentiment qu’ils sont compétents.
(médiation du sentiment de compétence)

Mettre en lumière leurs compétences.

Leur donner l’occasion de se rendre compte qu’ils sont capables de réussir des choses difficiles : leur donner autant de responsabilités qu’il est possible.

6. Mettre en situation de défi
(médiation du défi)

Donner l’occasion aux stagiaires de réussir quelque chose de difficile et de compliqué pour eux, au-delà des limites dont ils se croyaient capables, les amener à s’en rendre compte. Pour cela il faut pouvoir demander quelque chose d’un peu trop difficile à faire seul et qu’il réussiront avec l’aide de quelqu’un.

7. Faire percevoir le changement
(médiation du changement)

Permettre aux stagiaires de se rendre compte qu’ils ont changé. Les aider à supporter l’écart entre l’image changée qu’ils ont d’eux-mêmes, et l’image ancienne que leur entourage garde d’eux. Aider l’environnement et le groupe à changer l’image qu’ils ont d’eux.

8. Tenir compte de chacun des individus
(médiation de l’individualité)

Etre capable de repérer avec finesse les caractéristiques propres à chacun : son potentiel, ses compétences, ses performances,
ses acquis culturels.

Demander à chacun de faire quelque chose qui soit dans sa “zone de développement” spécifique, c’est-à-dire un peu plus difficile que ce qu’il sait faire seul, et l’aider à réussir. Quelque chose qui se situe dans sa zone d’intérêt et qui soit pour lui une source de motivation et d’ouverture.

Demander à chacun de tenir compte de la culture, des caractéristiques et de la zone de développement de chacun des autres.

9. Collaborer, partager les opinions et les réflexions des autres.
(médiation du partage)

Apprendre à travailler à plusieurs en teant compte des particularités de chaque individu, des caractéristiques du groupe, des méthodes de travail propres à chacun et au groupe et nécessitées par la tâche et par l’environnement.

10. Maîtriser son comportement
(médiation de la maîtrise de l’impulsivité)

Aider les stagiaires à réfléchir avat d’agir pour pouvoir réaliser une action planifiée dans le temps (le contraire de l’agitation, de l’excitation, de la précipitation).

11. Savoir réaliser un projet
(médiation des buts)

Prendre l’habitude de suivre une démarche organisée pour réaliser un projet :


  • définir ce que l’on cherche,
  • se donner des objectifs précis, des critères d’évaluation
  • de la réussite du projet
  • préparer les différentes étapes de l’action,
  • réaliser l’action
  • évaluer l’action pour pouvoir améliorer sa méthode une autre fois

12. Le sentiment d’appartenance à un groupe

Permettre à chacun de se sentir membre d’un ou de plusieurs groupes, tout en gardant sa personnalité propre.

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